MASTER
NEGA TIVE
NO. 92-81052
MICROFILMED 1993
COLUMBIA UNIVERSITY LIBRARIES/NEW YORK
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AUTHOR:
ARISTOTLE
TITLE:
TRAITES DES
PARTIES DES
PLACE:
PARIS
DA TE :
1885
COLUMBIA UNIVEI^lTY LIBRARIES
PRESERVATION DEPARTMENT
DIDLIOGRAPHICMTrROFORMTAI?nrT
Master Négative //
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Hachotte, 1885. -^-^airo ... Paris,
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D'ARISTOTE
TRAITES
DES PARTIES DES ANIMAUX
ET
DE LA MARCHE DES ANIMAUX
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TRAITES
DES PARTIES DES ANIMAUX
ET
DE LA MARCHE DES ANIMAUX
D'ARISTOTE
TRADUITS EN FRANÇAIS POUR LA PREMIERE FOIS
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ACCOMPAGNÉS DE NOTES PERPETUELLES
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J. BARTHÉLEMY-SAINT IIILAIKE
MEMBRE DE l'iNSTITUT, SENATEUR
TOME PREMIER
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PARIS -
LIBRAIRIE HACHETTE ET C"
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
. 1885
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A LA MÉMOIRE
D'EMILE LITTRÉ
L AMI DE TOUTE MA VIE
JE CONSACRE
CETTE TRAOUCTIOX DARISTOTE
OÙ j'a[ CITÉ BIEN SOUVENT
SES ADMIRABLES TRAVAUX
SUR HlPI>OCRATE ET SUR PlINE
BARTHELEMYSAINT HILAIRE
409792
PRÉFACE
Place du traité des Parties des Animaux dans le système zoolo-
gique d'Aristote; caractère de cet ouvrage de physiologie
comparée; analyse de ses quatre livres; la physiologie avant
Aristote ; physiologie de Platon dans le Timée ; successeurs
d'Aristote : Cicéron, Celse, Sénèque, Pline, Rufus, Galien,
Oribase, Mundino, Vésale, Faloppe, Eustachi, Ambroise Paré,
Fabrice d'Acquapendente, Harvey, Descartes, Thomas Willis,
Linné, BufFon, Vicq d'Azyr, Bichat, Haller, Cuvier, Jean
Muller, Agassiz, Claude Bernard, M. H. Milne-Edwards;
résumé de l'histoire de la physiologie; définition de l'histoire
naturelle; divisions de la zoologie générale, en zoologie des-
criptive, anatomie comparée, et physiologie comparée; ordre
respectif de ces trois sciences ; l'anatomie est la première ; la
physiologie est la dernière ; elle devient surtout expérimentale ;
ressources actuelles de la science ; deux erreurs peuvent la
compromettre, le transformisme et l'athéisme ; objections contre
ces deux théories décevantes; rapports de la philosophie et
des sciences; conclusion sur Aristote et sur la physiologie
comparée.
Quelle place le traité des Parties des Ani-
maux tient-il dans la zoologie d'Aristote ?
Marquons-le tout d'abord ; nous marquerons
ensuite la place que ce traité occupe dans
T. I.
a
Il
PRÉFACE
PREFACE
m
l'histoire de la science, dont il est le fonde-
ment et dont il a préparé tous les progrès.
Selon le témoignage même de Fauteur, le
traité des Parties vient après l'Histoire des
Animaux, et il précède le traité de la Généra-
tion, complément de toutes les investigations
antérieures, de même que, dans l'ordre de la
nature, l'acte de la génération est la fonction
suprême de l'être animé, qui ne s'est déve-
loppé que pour transmettre la vie, qu'il a reçue
sous une certaine forme, à des êtres qui la
perpétueront sous la même forme que lui. Placé
ainsi entre la description des animaux, telle
qu^Aristote l'a conçue, et la théorie de leur
reproduction, le traité des Parties n'est pas
moins qu'une œuvre de physiologie et d'anato-
mie, considérées dans toute la série animale.
Sans doute , cet ouvrage, composé il y a vingt-
deux siècles, est pour nous beaucoup moins
instructif que ceux qui de nos jours justifient
le beau titre de physiologie comparée et d'ana-
tomie comparée, en nous apprenant où en est
actuellement la science qui s'efforce de péné-
trer le mystère de la vie ; mais le traité des
Parties, tout ancien qu'il est, quelque insuflî-
t
V
sant qu'il puisse paraître, n'en mérite pas
moins pour toujours cette pieuse vénération
que les fils reconnaissants doivent à des an-
cêtres sans lesquels ils n'eussent rien été. Un
regard impartial et respectueux jeté sur ce
passé reculé peut en outre nous servir à pré-
voir quelque chose de l'avenir et des conquêtes
que la science se promet encore ; car celles
qu'elle a déjà faites lui enseignent la voie
qu'elle est tenue d'adopter pour en faire de
nouvelles, et pour ne point s'égarer.
Physiologie comparée, anatomie comparée !
Ces mots sembleront peut-être bien ambitieux
quand on les entend attribuer à cet antique
monument. Mais il n'y a point à s'y tromper :
si le génie grec n'a pas inventé le mot, il a
fait la chose ; ce qui est mieux. Le traité des
Parties le prouverait, fût-il isolé ; mais, loin
d'être seul, il n'est qu'un fragment d'un vaste
système. Sans parler du Traité de l'Ame, qui
est une théorie du principe vital depuis la
plante jusqu'à l'homme, Aristote afaitune foule
d'opuscules physiologiques, parmi lesquels le
traité des Parties est seulement le plus signi-
ficatif de tous. Tels sont les traités de la Sen-
Iv
PREFACE
sation et des choses sensibles, du Sommeil et
de la veille, y compris les rêves, du Mou-
vement dans les animaux, de la Longévité
et de la brièveté de la vie, de la Jeunesse
et de la vieillesse, de la Respiration dans tous
les êtres doués de cette faculté , de la Marche
des animaux, sous ses aspects divers, progres-
sion bipède et quadrupède, vol, ondulation,
reptation, natation, etc. Tous ces traités, et
quelques autres dont nous ne connaissons que
les titres, sans savoir ce qu'ils renfermaient,
ne sont-ils pas, précisément, de la physiologie
comparée ? Aristote n'a-t-il pas appuyé cette
physiologie sur une anatomie, qui est moins
étendue et moins exacte que la nôtre, mais qui
était tout aussi curieuse de la vérité et tout
aussi attentive ? N'avait-il pas fait des des-
criptions et des dessins anatomiques, qui mal-
heureusement ne sont pas arrivés jusqu'à nous,
mais auxquels il se réfère sans cesse, pour
éclaircir ce qu'il décrit et pour parler aux
yeux en même temps qu'aux intelligences?
D'autres traités encore, comme celui de la
Nutrition, sont également perdus. Mais ce
nombre extraordinaire d'œuvres conservées
PREFACE
et d'œuvres que le temps nous a ravies, atteste
que nous n'exagérons pas, en parlant de la
physiologie comparée d'Aristote, comme nous
le ferions d'un cours professé par quelque
membre de notre Institut national, dans un
de nos établissements publics.
Voyons en effet ce qu'est le traité des Par-
ties, et résumons-en les principaux traits.
Le premier de ses quatre livres est entiè-
rement consacré à la question de la mé-
thode en histoire naturelle. Cette discussion
préliminaire est indispensable au frontispice
d'un ouvrage où l'on se propose de passer en
revue les fonctions principales des animaux,
et d'expliquer le mécanisme de toutes celles
qui leur sont communes. Il y a très-peu de
naturalistes parmi les Modernes qui aient
songé à prendre ce soin, quelque utile qu'il
soit ; c'est que, pour en sentir l'importance, le
naturaliste doit être philosophe ; et quand on
voit Aristote s'empresser, avec tant de solli-
citude et de sagesse, d'établir la méthode qu'il
va suivre, on se rappelle que c'est lui qui est
le père de la logique. Les règles qu'il trace
sont encore celles qui dominent la science,
VI
PREFACE
non moins vraies, après tant de siècles d'é-
preuves, qu'au moment même où il les a dé-
couvertes et pratiquées.
La première de ces règles, c'est que l'his-
toire naturelle doit, pour connaître la vie chez
les animaux, étudier les fonctions et les orga-
nes par lesquels ces fonctions s'accomplissent,
et non pas les espèces d'animaux où on les
observe. En s'attachant à étudier les espèces,
on se perdrait dans le dédale de répétitions,
qui deviendraient bientôt aussi obscures que
fastidieuses. Si, après Aristote, on interroge
à travers les âges les plus célèbres représen-
tants de la science, Galien, Mundino, Vésale,
Fallope, Eustachi, Paré, Harvey, Haller, Cu-
vier, Jean Muller, et, parmi nos contemporains,
M. Henri Milne-Edwards, on se convainct
que cette règle n'a rien perdu de son empire.
Elle résulte de la nature des choses et elle
régit souverainement la science, toutes les
fois que la science se rend compte d'elle-
même, et qu'elle veut prudemment s'enquérir
de ce qu'elle fait. Mais pourquoi est-il préfé-
rable de choisir les fonctions plutôt que les
espèces? La réponse est bien simple: c'est
PREFACE
VII
que le nombre des fonctions est fort restreint,
tandis que les espèces sont à peu près innom-
brables; remarque déjà très-juste dès le temps
d'Aristote, et qui le devient chaque jour da-
vantage, à mesure que le nombre des espèces
s'accroît de manière à désespérer toutes les
classifications. Pour les fonctions, au con-
traire, le champ est limité, et nous n'avons
pas à craindre qu'il s'étende indéfiniment.
Nutrition, circulation, respiration, sécrétion,
génération, etc., fonctions de vie végétative;
nerfs, sens, mouvements, voix, intelligence,
instincts, fonctions de vie animale ou de rela-
tions, voilà tout le cercle, ou peu s'en faut,
dans lequel se meuvent nécessairement la
physiologie comparée et l'anatomie comparée.
Ce cercle ne saurait être changé. Dans notre
XIX® siècle, Cuvier est d'accord avec son pré-
décesseur : mouvement, sensations, digestion,
circulation, respiration, voix, génération, sé-
crétions et excrétions, telles sont les divisions
de son admirable ouvrage d'Anatomie com-
parée. Ne reconnaît-on pas les divisions
qu'Aristote a posées ?
A cette première règle, il en joint une autre.
'A.
VIII
PREFACE
qui est beaucoup plus compréhensive, et qui
s'adresse à la science dans son domaine im-
mense et dans toutes ses applications. Cette
règle fondamentale prescrit d'observer les
faits avant de tenter l'explication des causes,
parce qu'il n'y a de théories certaines que
celles qui s'appuient sur des observations bien
faites. Pour nous, cette recommandation est
une banalité ; mais ce n'en était point une au
quatrième siècle avant notre ère, en face des
sciences telles qu'on les cultivait alors. Placer
l'observation avant tout est un axiome telle-
ment évident et reconnu qu'il semblerait assez
inutile d'en rappeler l'origine et l'usage.
Néanmoins, tant que les Modernes, peu sou-
cieux d'un passé à qui ils doivent tant, s'obs-
tineront à se faire gloire de ce précepte ,
qui daterait de Bacon soi-disant, il sera bon
de réveiller un souvenir qui remonte au génie
grec, et qui ne devrait plus lui être contesté,
ne fût-ce que pour l'honneur de l'esprit
humain, toujours identique à lui-même, et
toujours conséquent.
Troisième règle, non moins sûre et non
moins féconde que les précédentes : il faut
PREFACE
IX
considérer les êtres dans ce qu'ils sont en
eux-mêmes, c'est-à-dire dans leur essence et
leur organisation, et non dans leur matière,
comme le faisaient les premiers philosophes,
avant que Démocrite et Socrate n'eussent im-
primé à l'étude de la nature une direction meil-
leure, en cherchant à bien définir les êtres.
A ce point de vue, Cuvier n'est encore que
l'écho du naturaliste grec, quand il déclare que
la forme du corps vivant lui est plus essentielle
que sa matière (Règne animal, tome I, p. 11,
édit. de 1829) ; et quand il divise les animaux
en quatre types selon leur organisation in-
time, et qu'en dépit des éléments matériels,
il fait rentrer les crustacés dans l'embran-
chement des mollusques.
Ces trois règles excellentes doivent tou-
jours faire loi, et l'on ne s'en écarte qu'au
risque d'inévitables faux pas.
Au-dessus de ces règles et en dehors d'elles,
voici une théorie très-vraie et très-profonde,
que la science de notre époque ferait bien de
recueillir, et qui devrait toujours lui servir de
flambeau. Sur le point d'aborder une étude
qui était non seulement toute neuve pour la
PREFACE
Grèce, mais qui, par son inépuisable fécon-
dité, restera perpétuellement neuve pour
l'homme, Aristote proclame qu'il n'y a pas de
hasard dans la nature ; qu'elle ne fait rien en
vain, et qu'on ne perd jamais sa peine à en
scruter les secrets. Selon le mot sublime d'He-
raclite, Dieu est partout dans l'univers ; et sa
puissance infinie éclate dans le plus infime
des êtres, comme dans les plus parfaits de
ceux qu'il a créés, en quantité incalculable.
Rien n'est à négliger dans le spectacle mer-
veilleux que la nature offre de tous côtés à
nos regards intelligents ; le naturaliste a le
devoir de ne dédaigner quoi que ce soit dans
l'ensemble des choses, où tout a un sens et
une fin prodigieusement sage. Aussi, en ter-
minant ce premier livre du traité des Parties,
Aristote, tout austère qu'il est, épanche-t-il
son cœur et son admiration dans les plus
belles pages peut-être qu'ait inspirées ce
sujet. Elles ont été citées plus d'une fois ;
elles le seront encore bien souvent. Mais pour
de telles vérités exprimées en un langage qui
brille d'autant plus qu'il est plus sévère et
plus concis, l'éloge est superflu. 11 faut lire le
PREFACE M
morceau original en son entier, et le méditer
à jamais. Il n'emprunte rien à l'éclat et à la
magnificence du style, parce que le style,
quelque précieux que soit son concours, s'ef-
face et disparaît devant des sentiments si
hauts. C'est comme un hymne qui s'élance
de l'âme du philosophe, et qui dépasse la
poésie elle-même dans ce qu'elle a de plus
noble. Pour trouver un enthousiasme égal,
mais moins savant, c'est dans le Gœli enar-
rant des Psaumes qu'il faudrait aller le cher-
cher. Platon, même dans le Timée, ne s'est
peut-être pas élevé jusqu'à ces sommets, où
l'on ne voit guère qu' Aristote à côté de David,
et où nous sommes tout surpris de les ren-
contrer au même niveau, quoique dans des
sphères si différentes.
Après l'exposé de la méthode et avec le second
livre, commence l'étude de physiologie com-
parée, qui doit remplir le reste de l'ouvrage.
Il débute par des généralités sur les élé-
ments matériels dont est composé le corps de
tous les animaux; l'auteur, revenant à une
distinction qu'il a indiquée ailleurs (Histoire
des Animaux, livre I, ch. i, § 1), montre que
XII
PREFACE
les parties homogènes, ou similaires, sont
faites en vue des parties complexes ou non-
similaires, c'est-à-dire en vue des membres
et des viscères, où les mouvements se passent,
soit au dehors, soit h l'intérieur de l'animal.
Les parties similaires, telles que les os, la
chair, les nerfs, le sang etc. , proviennent, selon
Aristote et selon la chimie de son temps, des
quatre éléments, terre, eau, air et feu, com-
binés dans des proportions diverses, et avec
leurs propriétés particulières, chauds ou
froids, liquides ou secs, pesants ou légers.
Les parties non - similaires et complexes ,
comme le bras, la jambe, le visage, le tronc
avec tout ce qu'il renferme et protège, sont les
instruments des actes que l'animal accomplit.
Les parties non-similaires restent toujours
les mêmes dans leur totalité, tandis que les
parties similaires, dont l'assemblage cons-
titue les parties complexes, ont des qualités
variables, selon les fonctions auxquelles elles
doivent servir. Les unes sont molles ; les
autres sont dures et résistantes; celles-ci
sont liquides et visqueuses ; celles-là sont
cassantes et friables.
PREFACE
XIII
Les parties similaires ont cet avantage, sur
les parties non-similaires, qu'elles sont le
siège de la sensibilité ; et la sensibilité est,
au moins autant que la nutrition et le mouve-
ment, le caractère essentiel de l'être animéi
De là, le rôle immense du cœur, réceptacle du
sang contenu dans les veines, centre de toute
sensation et principe de tous les mouvements.
Le cœur est à la fois une partie similaire,
ainsi que le sont tous les autres viscères ;
mais il est, de plus, une partie non-similaire,
par sa forme et sa configuration.
Ce sont surtout les parties liquides qui
sont nécessaires à la vie de l'animal, puisque,
sans elles, il n'y aurait pas de développe-
ment possible. La qualité des parties liquides
varie beaucoup; et par exemple, le sang est
plus ou moins pur, plus ou moins léger, plus
ou moins chaud, d'un animal à un autre, et
aussi dans un même être, selon qu'on le prend
dans des conditions diverses, et, par exemple,
dans les parties supérieures du corps ou
dans les parties inférieures. Plus épais et
plus chaud, le sang donne à l'animal plus de
vigueur ; plus léger et plus froid, il lui donne
XIV
PREFACE
PREFACE
XV
plus d'intelligence; ceci peut être observé
chez l'homme, et jusque chez les insectes,
tels que les abeilles, qui n'ont pas de sang,
mais qui ont un fluide analogue. L'auteur
attache une telle importance au sang et à sa
température qu'il institue toute une discussion
sur la chaleur et le froid, sur le sec et l'hu-
mide. Les animaux n'ont pas tous le même
degré de chaleur; et selon leur constitution et
selon le milieu ambiant, air ou eau, ils en
ont plus ou moins. Le sexe et l'âge causent
encore des différences, qui peuvent être plus
ou moins prononcées.
Aristote, pour répondre aux préoccupa-
tions scientifiques de son époque, s'applique
donc à bien définir ce qu'il faut entendre par
un corps plus ou moins chaud, un corps plus
ou moins froid, sec et liquide. Mais, au milieu
de tous ces détails, il ne perd pas de vue
l'objet qu'il poursuit ; et il rapporte au sang
toutes ces théories, qu'il ne borne pas aux
animaux et qu'il étend aux plantes. Les vé-
gétaux tirent directement de la terre par les
racines leur nourriture, qu'ils y trouvent
tout élaborée; mais l'animal doit élaborer
la sienne par le travail successif de la bouche,
des dents, de l'œsophage et de l'estomac, où
le sang se forme pour nourrir toutes les par-
ties du corps, grâce à l'action du cœur et des
veines.
Aussi, Aristote croit-il devoir faire l'ana-
lyse minutieuse de ce liquide, et il la pousse
aussi loin que le permettaient des connais-
sances chimiques encore bien vagues. Le
sang se compose le plus ordinairement de
fibres, qui, plus ou moins abondantes, font
qu'il peut se coaguler, ou qu'il se coagule
imparfaitement. Trop aqueux, le sang rend
l'animal timide ; plus fibreux, il lui commu-
nique énergie et courage ; témoins les tau-
reaux et les sangliers. Outre les fibres, le
sang contient de la lymphe en plus ou moins
grande quantité.
Ce début de la chimie organique est bien
remarquable, tout imparfait qu'il est; il con-
vient d'y arrêter notre attention quelques ins-
tants. Aujourd'hui, on en sait long sur la
composition du sang ; et en partant de l'état
actuel de la science, nous mesurerons aisé-
ment tout l'intervalle qu'elle a parcouru, de-
XVI
PREFACE
PREFACE
XVII
puis le temps où la physiologie grecque
essayait ses pas chancelants.
Mais, d'abord, il faut reconnaître que le
philosophe ancien a compris le rôle général
du sang comme nous le comprenons main-
tenant. Pour nous, comme pour lui, le sang
reste le fluide nourricier ; et quelque avancées
que soient dans notre siècle la chimie orga-
nique, Tanatomie et la physiologie des ar-
tères et des veines, du poumon et des vais-
seaux lymphatiques et chylifères, nous ne
pensons pas autrement qu'Aristote sur le but
dernier et la cause finale de tout cet étonnant
mécanisme. Mais si nous en savons infini-
ment plus que lui, un jour viendra, ne l'ou-
blions pas, où nos successeurs en sauront
infiniment plus que nous, parce que « l'in-
telligence de l'homme, comme le dit Pascal,
se lassera plus tôt de concevoir que la na-
ture de fournir », ou, comme le dit Agassiz,
parce que « la nature cache d'inépuisables
)) richesses dans l'infinie variété de ses tré-
» sors de beauté, d'ordre et d'intelligence. »
Pour Cuvier, à l'ouverture de ce siècle, le
sang, observé sur le vivant, est un liquide
d'un beau rouge, d'une saveur douceâtre, et
un peu salée, d'une odeur fade et particulière;
il est légèrement visqueux ; sa température
habituelle est de 30 à 32 degrés; d'autres
naturalistes disent de 36 à iO degrés chez
l'homme, et de 42 chez les oiseaux. Il con-
tient, des molécules rouges, de forme lenti-
culaire dans l'espèce humaine ; ces molécules
sont la partie colorante. Une fois hors de
l'animal, le sang se sépare en deux parties :
le sérum, liquide jaunâtre, composé de plu-
sieurs sels ; et le caillot, ou cruor, qui se par-
tage également en deux parties : l'une, qui
se dissout dans l'eau en la colorant de rouge;
la seconde, qui ne se dissout pas et qui est
la fibrine. Chimiquement, le sang se résout
presque en totalité dans les éléments les plus
généraux du corps animal, carbone, hydro-
gène, oxygène, azote, puis fibrine et géla-
tine, albumine, chaux, phosphore, fer qui lui
donne la couleur rouge, graisses, huiles, etc.
Il a en lui les éléments de tous les solides et
de tous les liquides du corps ; il l'entretient
par la nutrition et par les sécrétions ; et il se
renouvelle lui-même par la digestion. (Cuvier,
b
T. I.
XVIII
PRÉFACE
PREFACE
XIX
Anatomie comparée, première édition, t. IV,
p. 179, xxiv^ leçon; et Règne animal, t. 1,
pp. 23 et 24, édition de 1829.)
Depuis un demi-siècle et depuis Guvier, la
chimie organique a pénétré plus avant dans
cette étude; et par l'emploi du microscope,
toujours plus puissant, elle a découvert une
foule de faits nouveaux. Le liquide nourricier,
comme on appelle toujours le sang, est en
quelque sorte une chair coulante ; il est la ma-
tière première de tous les tissus et de toutes
les sécrétions. Sur cent parties, il se compose
de soixante-dix-neuf d'eau, de dix-neuf d'al-
bumine, une de sels divers, de quelques mil-
lièmes de fibrine et de matière colorante. 11
contient des globules d'une excessive peti-
tesse, dont les uns sont rouges, et les autres
blancs. Les dimensions et le nombre des glo-
bules varient beaucoup suivant les espèces,
les sexes, les âges, le tempérament, la cha-
leur ; dans l'homme, ils n'ont guère plus d'un
cent vingt-quatrième de millimètre ; ils sont
plus forts chez les reptiles et les batraciens.
Composés d'un noyau central et d'une enve-
loppe, ils présentent en général la figure de
disques aplatis. On a pu, par des procédés plus
ou moins sûrs, en compter cinq à six millions
par millimètre cube. Les globules blancs sont
beaucoup moins nombreux et beaucoup plus
gros ; pour les distinguer, on les nomme des
leucocytes, et les globules rouges sont nom-
més des hématies. Relativement aux globules
rouges, les blancs sont à peine un sur quatre
ou cinq cents. On ne sait pas si les globules
blancs se changent en rouges ; mais ils sem-
blent avoir des mouvements que n'ont pas
les autres. On suppose qu'ils viennent de
la lymphe ; et ce sont eux, à ce qu'il paraît,
qui causent la formation du pus, quand le
sang est altéré par blessure ou maladie. 11 y
a même des globules plus petits encore que
les rouges et que les blancs ; ce sont les glo-
bulins, dont la fonction n'est pas bien connue.
La quantité de sang renfermée dans l'orga-
nisme est environ le douzième du poids total
du corps chez l'homme. Le sang artériel et le
sang veineux ne sont pas identiques absolu-
ment ; et le veineux contient plus de gaz acide
carbonique.
Il n'est pas besoin de pousser plus loin ces
•v
XX
PRÉFACE
PREFACE
XXI
rapprochements ; ceux-là font voir quelle dis-
tance sépare l'état présent de la science et son
début. Mais le mérite d'Aristote n'en est pas
diminué; c'est lui qui, le premier, a signalé
l'étude du sang aux investigations scienti-
fiques, et ce qu'il en a dit est exact, quoique
nécessairement incomplet.
Du sang, il passe à la graisse, et il en
expose non moins bien l'origine et la fonc-
tion. La graisse est un produit du sang et
une surabondance d'aliments. C'est là ce qui
fait que les animaux qui n'ont pas de sang
n'ont pas non plus de graisse. 11 ne faut pas
confondre la graisse et le suif, qui, tout en
se ressemblant beaucoup, n'ont pas tout à fait
les mêmes propriétés. Le suif est spéciale-
ment la graisse des animaux chez qui man-
quent les deux rangées de dents, c'est-à-dire
qui n'ont d'incisives qu'à la mâchoire infé-
rieure, remplacées en haut par un bourrelet
calleux, et qui de plus ont des cornes à la
tête; ce sont les ruminants, sauf quelques es-
pèces. 11 y a cette différence entre la graisse
et le suif, que la graisse ne se coagule pas,
et qu'en séchant elle ne s'égrène pas comme
lui. On la trouve dans les animaux qui ont
les deux rangées de dents, qui n'ont pas de
cornes sur la tête et qui sont fissipèdes. Quand
la graisse et le suif sont en quantité mo-
dérée dans les animaux, ces matières con-
tribuent à leur santé et à leur force ; en quan-
tité trop grande, elles leur nuisent. Si tout
le corps n'était que graisse, il serait insen-
sible, et il périrait bien vite. Les animaux
trop gras vieillissent plus rapidement; ils
sont généralement peu féconds, parce que la
portion de sang qui devrait se convertir en
liqueur séminale a, tourné à la graisse, d'où
ne sort presque aucune excrétion.
Telle est la théorie aristotélique sur la
graisse.
Écoutons encore ici la science actuelle,
comme nous venons de l'écouter sur le sang.
D'abord, elle a adopté tout ce qu'a dit Aris-
tote, sans insister peut-être autant que lui
sur la distinction, très-réelle pourtant, de
la graisse et du suif. Pour nous aussi, la
graisse est un des nombreux produits du
sang; elle est le résidu des matières non-
consumées dans le corps de l'animal par
XXII
PRÉFACE
Toxygène qu'il a respiré; elle est ensuite
résorbée et brûlée au fur et à mesure des
besoins de l'économie. Elle est formée chi-
miquement de trois éléments au moins,
l'oléine , la stéarine et la margarine ; elle
sert à protéger les organes comme une
sorte de coussin placé entre eux pour em-
pêcher les frottements. Cette fonction est évi-
dente dans quelques parties du corps, telles
que le fond de l'orbite oculaire, la fosse tem-
porale, la plante du pied. La graisse contribue
a conserver la chaleur et à faciliter la di-
gestion et la respiration; chez quelques es-
pèces, elle est comme une réserve alimentaire,
qui les sustente a certains instants de leur
existence, entre autres Thibernation. Elle est
inégalement répartie dans le corps; et elle
s'accumule dans certaines places, le mésen-
tère, les reins, les épiploons, le péritoine, le
dessous de la peau, etc.; elle forme dans
quelques animaux des queues énormes, des
bosses proéminentes, du lard. Déposée dans
de petites vésicules sphéroïdales, qui s'in-
troduisent dans le tissu cellulaire ou con-
nectif, il y a peu de produits aussi répandus
PREFACE
XXIII
qu'elle dans les organes. Ces vésicules, in-
visibles à l'œil nu, ont à peine six centièmes
de millimètre. Les proportions de marga-
rine, de stéarine et d'oléine varient avec les
animaux, et avec les âges, les aliments, les
climats. La stéarine est fusible par une faible
chaleur, 4-5 degrés environ ; elle est inso-
luble dans l'eau, tandis que l'oléine reste
fluide à la température ordinaire. La graisse
contient soixante-dix-neuf parties de car-
bone, onze d'hydrogène, quatre d'oxygène, et
quelques autres corps simples. Sa cou-
leur est ordinairement blanche; sa consis-
tance et son odeur sont très-variables. Dans
les cétacés, où elle abonde, elle est presque
liquide. Elle augmente beaucoup dans l'ani-
mal par le repos et par la castration ; il y a
des espèces où son poids égale ou dépasse
même la moitié du poids de la bête. Les pe-
tites vésicules ou gouttelettes de graisse, se
réunissant les unes aux autres, composent
des gouttes plus grosses, qui ont beau-
coup de réfringence, observation qu'Aris-
tote avait déjà faite. On ne sait pas précisé-
ment comment la graisse se forme, et c'est
N
XXIV
PREFACE
Claude Bernard lui-même qui confesse cette
ignorance.
Dans ces derniers temps, on avait cru que
la graisse se trouvait déjà formée dans les
végétaux; que de là, elle passait toute faite
dans le corps des herbivores, et, enfin, de
ceux-ci, aux carnassiers, qui les mangent.
Mais il reste prouvé, par des observations
plus exactes, que la graisse ne vient pas d'une
source végétale, et que c'est l'organisme vi-
vant qui la produit, comme tant d'autres sé-
crétions glandulaires, par exemple, le miel
et la cire, fabriqués par les abeilles, qui sont
des animaux à sang blanc.
Par ces quelques détails, on peut encore
juger des progrès obtenus, pour cette ana-
lyse comme pour celle du sang, depuis que la
chimie organique s'est occupée des matières
animales.
Après le sang et la graisse, Aristote ana-
lyse la moelle, autre produit du sang. Dans
les os, la moelle est onctueuse ; elle se rap-
proche de la graisse chez les animaux gras ;
chez les animaux qui ont du suif, elle lui est
assez semblable, comme dans les ruminants.
PREFACE
XXV
tandis que, chez les animaux fissipèdes, qui
ont les deux rangées de dents, elle est plutôt
graisseuse. La moelle du rachis a plus de
consistance, parce qu'elle doit être continue
dans tout le parcours de la colonne vertébrale.
La plupart des animaux ont de la moelle ;
mais ceux dont les os sont très-forts et très-
compacts, ont très-peu de moelle, ou sem-
blent même n'en avoir pas du tout. Chez les
animaux aquatiques, la moelle ne se trouve
que dans l'arête , qui remplace le rachis ;
et cette moelle a quelque chose de collant
qu'elle n'a pas dans les autres espèces. En
résumé, la moelle est une sécrétion du sang
dans les os et dans les arêtes.
La physiologie moderne n'a pas étudié la
moelle autant qu'elle a étudié la graisse et
le sang ; elle n'a pu la réduire encore en ses
molécules organiques. Nos observations sont
cependant beaucoup plus nombreuses que
celles d'Aristote. Nous distinguons d'abord
les os où se montre la moelle ; il n'y en a
presque point dans les os plats, et elle y est
rougeâtre; elle ne forme une masse continue
que dans les os longs, où elle est molle, jau-
X
XXVI
PREFACE
nâtre, avec beaucoup de cellules à noyaux
multipliés. L'embranchement des vertébrés
est le seul qui ait de la moelle ; et encore
cet embranchement n'en a-t-il pas tout entier.
Il n'existe pas de cavités médullaires dans
les cétacés, les phoques et les tortues. Les
os des oiseaux, qui sont vides, et faits sur-
tout pour contenir de l'air, ne présentent
pas de moelle. Dans l'homme, la matière
médullaire est chargée d'un rôle considé-
rable : « C'est en elle, dit Cuvier, que réside
le pouvoir admirable de transmettre au moi
les impressions des sens extérieurs et de
porter aux muscles les ordres de la vo-
lonté. » Elle 3ert de conducteur au fluide
nerveux entre l'encéphale et les nerfs de la
sensibilité et du mouvement, comme l'ont si
bien établi les expériences de Charles Bell
(1811), de Magendie (1822) et de Longet
(1841). La moelle épinière, continuation du
bulbe rachidien, est entourée, comme le cer-
veau, de trois membranes très-fines, dure-
mère, arachnoïde et pie-mère, qui servent à
la fixer dans le canal du rachis.
Ainsi que l'encéphale, elle est composée de
PREFACE
XXVII
deux substances, la grise et la blanche,
unies en cylindre ; mais, contrairement au
cerveau, c'est la substance blanche qui, dans
la moelle, recouvre la grise. Sur le parcours
de son cordon, la moelle épinière a des ren-
flements et des dépressions ; elle est divisée
en deux moitiés par deux sillons profonds. A
chaque paire de trous vertébraux, elle donne
naissance à une paire de nerfs qui se rami-
fient dans tout le corps, et qui se partagent,
selon les lieux de la colonne dorsale, en nerfs
cervicaux, dorsaux, lombaires et sacrés. Elle
donne également naissance au grand sympa-
thique et à sa chaîne de ganglions symé-
triques deux à deux, qui pénètrent dans les
viscères et les vaisseaux.
Aussi, la moelle épinière a-t-elle une action
énergique et compliquée sur les fonctions
de relations et sur les fonctions végétatives :
mouvements volontaires, sensibilité, respi-
ration, hématose, circulation, nutrition, sé-
crétions de tout genre, chaleur, etc. Chez
l'homme, elle part du trou occipital pour
descendre jusqu'à la seconde vertèbre lom-
baire, où commence la queue de cheval, re-
XXVIII
PREFACE
PRÉFACE
XXIX
liée au coccyx par le ligament coccygien. Au-
dessus du trou occipital, elle se continue
dans l'encéphale par la moelle allongée. Les
anatomistes les plus habiles ne sont pas en-
core bien fixés sur le point précis de son
origine.
On le voit donc, pour ces trois théories de
la moelle, de la graisse et du sang, la science
contemporaine est bien plus avancée que la
science de l'Antiquité. Mais la méthode reste
la même absolument. La route n'a pas dévié ;
elle n'est que plus longue, et les siècles qui
suivront le nôtre la prolongeront à leur tour,
sans en atteindre plus que nous le terme
inaccessible.
Par une transition assez naturelle, que si-
gnale Aristote lui-même, il passe de la moelle
épinière au cerveau, dont il apprécie les fonc-
tions, sans du reste les bien discerner. Quoi-
que la moelle soit le prolongement de la masse
encéphalique, Aristote conteste que leur na-
ture soit la même, comme on l'affirmait de
son temps. A ses yeux, leur objet est diffé-
rent. Le cerveau, qui est presque entièrement
privé de sang, est destiné à refroidir l'animal,
tandis que la moelle contribue bien plutôt à
sa chaleur. Le cerveau est, par sa position,
isolé de toutes les parties du corps qui sont
sensibles; mais essentiellement chargé de
conserver l'animal, il est le siège de l'âme.
Comme il doit faire contrepoids à la chaleur
que développe le cœur avec le sang, il est
tout simple que les animaux qui n'ont pas de
sang n'aient pas non plus de cerveau ; tel est
le cas des polypes. Si donc, pour les animaux
exsangues, on parle de cerveau, ce n'est
qu'une analogie assez éloignée ; ces animaux
ont peu de chaleur, précisément parce qu'ils
n'ont pas de sang. Pour que le cerveau puisse
remplir sa fonction propre de réfrigération,
la nature a fait que les veines secondaires,
parties de la grande veine et de l'aorte, se
terminent à la méninge, dont le cerveau est
enveloppé. Au lieu de grosses veines en petit
nombre, qui auraient pu transmettre trop de
chaleur, la nature a répandu tout autour du
cerveau de nombreuses veines, petites et très-
fines, qui n'y roulent qu'un sang pur et léger,
au lieu d'un sang épais et lourd. C'est peut-
être aussi par la même cause que les fluxions,
N
XXX
PREFACE
PREFACE
xxti
provenant du phlegme et de la lymphe, par-
tent en général du cerveau et de la tête. Le
refroidissement de ces parties hautes pro-
voque alors une disposition qui ressemble
assez à la production de la pluie dans Tat-
mosphère, où la vapeur qui s'élève de la
terre, arrivant à l'air froid placé au-dessus,
s'y condense et retombe en eau. Mais Aristote
s'arrête dans ces détails et les renvoie à la
pathologie, qu'ils concernent plus que la
zoologie.
C'est le cerveau qui est la principale cause
du sommeil; quand les animaux à station
droite éprouvent ce besoin irrésistible, ils se
couchent ; et ceux qui n'ont pas ce genre de
station sont tout au moins forcés de baisser
la tête. Le cerveau est matériellement com-
posé de terre et d'eau ; et l'on peut remarquer,
en le faisant cuire, qu'il devient sec et dur,
ainsi que les autres matières composées des
mêmes éléments que lui. L'homme est de
tous les animaux celui qui a Tencéphale le
plus gros proportionnellement à son corps.
Le cerveau des hommes est plus gros que
celui des femmes. C'est aussi l'homme qui a
le plus de sutures au crâne ; la femme en a
moins.
Dans la physiologie moderne, le cerveau est
peut-être de tous les viscères celui qu'on a
étudié le plus soigneusement. On conçoit bien
cette prédilection, en songeant aux fonctions
de l'encéphale et à la multiplicité des éléments
qui le forment. Mais il serait à la fois trop
long et bien inutile de montrer toutes les dif-
férences et toute la supériorité de nos théories
actuelles. Pour le cerveau, ces théories sont
encore plus étendues et plus précises que
pour le sang, la graisse et la moelle. On ne
recommencera donc pas des rapprochements
trop faciles ; et nous nous bornerons à pour-
suivre l'exposé des théories d'Aristote.
Dans l'ordre de ses idées sur les parties
similaires, il lui faut étudier la chair, ou l'or-
gane correspondant chez les animaux qui
n'ont pas de chair proprement dite. La chair
est le siège du toucher, qui est le plus gé-
néral des sens et le seul indispensable. La
nature peut ne pas faire les autres sens; mais
elle devait nécessairement faire celui-là. On
le retrouve dans tous les animaux sans excep-
XXXII
PRÉFACE
PREFACE
XXXIII
tion ; et dans ceux qui ont la chair à l'inté-
rieur, comme les huîtres, et dans ceux qui
ont la chair au dehors, comme Thomme, les
quadrupèdes, les oiseaux, les reptiles, les
poissons, etc.
Entre les os et les veines, qui viennent
après la chair et qui sont aussi des parties
similaires, il y a ceci de commun que pas un
os n'est isolé dans le corps, pas plus qu'il n'y
a de veine isolée. Tout os tient à un autre os ;
toute veine tient à une autre veine. Des deux
côtés, c'est un ensemble et un équilibre où
tout s'enchaîne et se pondère. Un seul os
n'aurait pas permis de flexion ni de mouve-
ment; un seul os percerait les chairs, ainsi
que le ferait une épine. Le principe des os,
c'est le rachis, de même que le principe des
veines, c'est le cœur. Des tendons, des car-
tilages et des nerfs joignent les os les uns aux
autres; au dedans du corps, les os soutiennent
les chairs, de même que, dans les préparations
de la sculpture, des étais intérieurs soutien-
nent la terre-glaise que modèle l'artiste. Par-
fois, les os sont faits pour la protection des
organes; et c'est ainsi que les côtes envelop-
pent et recouvrent tous les viscères, groupés
autour du cœur. Si le ventre n'est pas recou-
vert par des os, c'est afin que les aliments
qui le gonflent puissent s'y loger sans y causer
de gêne ; c'est surtout pour que la gestation
des femelles et le développement des fœtus
puissent s'y passer tout à l'aise.
Les grands vivipares ont une charpente os-
seuse très-forte et très-solide. En Lybie et
dans les régions chaudes, où les animaux
sont en général plus féroces et plus gros,
leur ossature est en proportion de leur corps,
qui est fait pour la lutte et le combat. Les os
des mâles chez les carnassiers sont plus durs
que les os des femelles. Parmi les animaux
aquatiques, le dauphin, qui est vivipare, a des
os et non pas des arêtes. Les poissons ovipares
n'ont que des arêtes et non des os. Les os des
serpents se rapprochent assez de l'arête des
poissons ; mais dans les très-grandes espèces
de reptiles, ce sont de véritables os, parce
que des étais puissants leur sont nécessaires
à l'intérieur, comme pour les grands quadru-
pèdes. Chez les sélaciens, la nature des os
du rachis tient le milieu entre l'arête et le
T. I.
^.1,.
N.
XXXIV
PREFACE
cartilage. Même chez les vivipares ordinaires,
bien des os sont cartilagineux, là où il faut
que la partie solide soit assez molle et assez
spongieuse pour ménager les chairs, par
exemple les oreilles et le bout du nez. Le car-
tilaore et l'os sont au fond de même matière ;
mais le cartilage n'a jamais de moelle; et de
plus, il est gluant. D'autres matières dans le
corps se rapprochent beaucoup des os: ce
sont les ongles, les soles, les pinces, les
cornes, les becs, les dents, etc., donnés à
l'animal pour sa défense et pour son alimen-
tation.
On aurait encore à parler de la peau, des
membranes, des poils, des plumes et des
parties correspondantes chez les diverses es-
pèces ; mais ces détails trouveront leur place
plus loin, de même que l'analyse de la liqueur
séminale et du lait trouvera la sienne quand
il sera question de la génération.
Ici finit pour Aristote l'étude physiologique
des parties similaires ou élémentaires des
animaux ; et il passe à l'étude des parties
complexes et non-homogènes, commençant
par l'homme, ainsi qu'il l'a fait dans l'His-
PREFACE
XXXV
toire des Animaux. Pour justifier cet ordre, il
donne deux raisons, qu'il a déjà présentées :
l'homme est de tous les êtres celui qui nous
est le mieux connu; et en second lieu, il est le
seul à participer du divin, ou du moins il a le
privilège d'en participer plus que tout autre
être animé. 11 est le seul qui ait la station
droite, et il jouit des cinq sens, répartis et
placés chez lui mieux que dans aucune autre
espèce. L'ouïe est à la circonférence de la tête,
et la vue est en avant, parce qu'on entend de
toutes parts, et que l'être animé doit voir par
devant lui pour diriger son mouvement. Cha-
que sens, sauf le toucher, est double, parce
que le corps a deux moitiés, la droite et la
gauche. Gela est évident pour l'ouïe, pour la
vue, pour l'odorat; ce l'est moins pour le
goût, qui est une sorte de toucher ; mais la
langue elle-même se partage en deux moitiés
accolées.
Chez les animaux autres que l'homme, les
sens ne sont pas moins bien disposés. Ainsi,
les oreilles des quadrupèdes sont dressées
et mobiles pour mieux recueillir les sons. Les
oiseaux n'ont pas proprement d'oreilles ; mais
XXXVI
PREFACE
ils ont les conduits auditifs. Les quadrupèdes
ovipares à écailles ont la même organisation.
Si, parmi les vivipares, le phoque n'a ni con-
duits auditifs, ni oreilles, c'est qu'il est un
quadrupède manqué.
La vue est peut-être de tous les sens celui
qui est organisé le plus parfaitement et avec
le plus de prévoyance. Hommes, oiseaux, qua-
drupèdes vivipares et ovipares, tous sont pour-
vus d'appareils protecteurs de la vue. Tantôt
deux paupières mobiles peuvent couvrir les
yeux; il y a même jusqu'à trois paupières
chez les oiseaux et les quadrupèdes ovipares.
Des mouvements rapides et souvent tout spon-
tanés font agir les paupières. Dans les ani-
maux qui en ont une troisième, cette paupière
joue non pas d'en bas ou d'en haut, mais du
coin interne de l'œil. Les oiseaux de proie ont
la vue excessivement perçante, parce que cette
faculté de découvrir les choses de très-loin
leur est nécessaire pour leur subsistance. Les
oiseaux de terre qui volent mal, comme les
gallinacés, ont une vue bien moins longue,
parce qu'ils n'en ont pas un besoin absolu
pour se procurer leurs aliments.
PREFACE
XXXVII
Les poissons et les insectes n'ont pas de
paupières; leurs yeux, qui sont durs, peuvent
par cela même se passer de protection ; mais
il y a de ces animaux qui ont, par compen-
sation, des yeux mobiles. Quant aux poissons,
le liquide, où ils se meuvent, les empêche
de voir de loin ; et leurs yeux sont faits de
telle manière qu'ils ont en quelque sorte une
paupière transparente à demeure, pour que
l'eau ne les offense pas.
Après quelques remarques sur les cils et
les sourcils, Aristote s'arrête plus longuement
à étudier le sens de Todorat et l'organisation
du nez. La trompe de l'éléphant, qui est le
nez de cet animal et en même temps sa main,
le frappe beaucoup ; il la décrit dans ses
divers emplois, soit pour saisir les choses,
soit pour respirer. Après l'éléphant, l'auteur
considère ce que sont les narines chez les
reptiles et chez les oiseaux, qui ont les con-
duits olfactifs sur leur bec. D'autres animaux
en grand nombre n'ont pas de narines, parce
qu'ils ne respirent pas ; mais ils n'en éprou-
vent pas moins, grâce à d'autres appareils, la
sensation des odeurs.
XXXVIU
PREFACE
PREFACE
XXXIX
Au-dessous des narines, se trouvent les
lèvres, chez tous les animaux qui ont du sang
et des dents; mais, dans les oiseaux, le bec
remplace tout à la fois les dents et les lèvres.
L'homme a des lèvres molles et charnues, qui
protègent sa denture et qui contribuent à la
beauté de son visage. Elles servent en outre
à la parole presque autant que la langue; car,
sans elles, il serait impossible de prononcer
certaines lettres. La langue a donc ainsi deux
usages ; elle sert à la perception des saveurs,
en même temps qu'elle sert aux articula-
tions du langage. Chez presque tous les ani-
maux qui vivent à terre, la disposition de la
langue est la même; elle est placée sous le
palais. Outre que la langue de l'homme est
molle et humide, afin de mieux sentir les sa-
veurs, elle est douée d'une grande mobilité ;
et quand cette qualité n'est pas tout ce qu'elle
doit être, il en résulte des défauts de pronon-
ciation qu'on appelle bégaiement ou bredouil-
lement. La langue doit avoir aussi une cer-
taine largeur ; et de là vient que ceux des
oiseaux à qui l'on apprend à répéter certains
mots, les prononcent d'autant mieux que leur
langue est plus large. Au contraire, les qua-
drupèdes ont une voix de peu d'étendue,
parce que leur langue est dure, peu détachée
et trop épaisse. Parmi les oiseaux, ce sont
les plus petits qui ont le plus de chant; ils
savent se comprendre les uns et les autres à
la voix ; et l'on peut croire qu'ils s'instruisent
mutuellement à chanter.
Chez les ovipares terrestres, la langue ne
sert pas à la voix, parce qu'elle n'est pas
assez libre et qu'elle est trop dure. Les ser-
pents et les lézards ont une langue longue et
bifurquée, comme s'ils avaient une double
sensation des saveurs. Chez les poissons, la
conformation delà langue est très-imparfaite;
ils ont cependant la perception des saveurs,
quoique les aliments traversent très-rapide-
ment la bouche, de peur que l'eau n'y entre
du même coup. De plus, la langue des pois-
sons n'est presque pas détachée; et l'on a
quelque difficulté à la reconnaître, même en
leur ouvrant la bouche. Pour le crocodile,
l'organisation est encore plus singulière; sa
langue est collée à la mâchoire d'en bas ; et
cette mâchoire est immobile, contrairement à
v.
XL
PREFACE
PREFACE
Xli
ce qu'elle est chez le reste des animaux, où
c'est la mâchoire d'en haut qui ne se meut pas.
Quelques animaux aquatiques ont le palais
tellement charnu qu'on pourrait croire que
c'est là qu'ils ont leur langue ; il n'en est rien ;
de leur lourde langue, il n'y a que l'extrémité
qui soit un peu détachée. Dans les crustacés,
dans les mollusques et dans quelques insectes,
la langue est très-enfoncée dans la bouche,
ou dans l'organe qui leur tient lieu de bouche.
II y a des animaux de divers ordres qui ont
la langue tellement forte qu'elle peut percer
les corps les plus durs et les plus résistants ;
quelques insectes ont une langue qui fonc-
tionne comme un véritable aiguillon.
Ici se termine le second livre du traité des
Parties, et l'on peut déjà s'assurer si c'est
bien là ce que les Modernes entendent par la
physiologie comparée. Mais continuons à
écouter Aristote, tout en abrégeant le plus
possible les détails qui vont suivre ; ils achè-
veront la démonstration.
Le troisième livre complète ce qui avait été
commencé dans le second sur la bouche et les
dents, qui, dans beaucoup d'animaux, sont
des armes de défense aussi bien que des ins-
truments d'alimentation. Les crocs sortant de
la bouche et les cornes placées sur la tête ne
servent qu'à la lutte ; les mâles les ont tou-
jours plus solides que les femelles, qui sou-
vent même en sont tout à fait privées. Chez
les poissons, les dents sont réparties quel-
quefois sur la langue et sur le palais, afin de
diviser au passage les aliments, qui ne peu-
vent être broyés, parce qu'ils ne font que
traverser la bouche. Quand la bouche doit
servir au combat et à la défense, elle est
beaucoup plus ouverte que quand elle doit
simplement servir à la respiration, à l'alimen-
tation ou au langage ; trop étroite, la bouche
ne pourrait mordre ; la morsure est toujours
en proportion de l'ouverture delà gueule. Les
oiseaux de proie, à serres puissantes, ont le
bec recourbé, à la même intention. Le bec est
toujours adapté au genre de vie, très-dur et
tout droit chez les oiseaux qui frappent les
arbres ; mince chez les oisillons qui vivent de
graines et de fruits; long, large et dentelé
chez ceux qui mangent de l'herbe ou qui sont
ordinairement dans l'eau.
XUI
PREFACE
La bouche, les dents, les crocs, les becs
sont dans la tête ; les cornes sont au-dessus.
11 n'y a de cornes véritables que chez les vivi-
pares à doubles pinces ou solipèdes ; elles
leur servent à la défense et à l'attaque. Les
solipèdes sans cornes à la tête, comme le che-
val, se défendent par la rapidité de la course
et par les ruades ; c'est aussi la vélocité de la
fuite qui sauve les cerfs tandis que leur bois
leur est parfois nuisible. Mais la nature a
généralement fait les cornes pour le bien de
l'animal qui les porte, droites ou recourbées.
Elle a eu bien raison de placer les cornes sur
la tête, quoi qu'en dise Ésope; dans toute
autre partie du corps, elles n'eussent été
que gênantes. Il n'y a que le cerf dont les
cornes soient complètement pleines et qui
les perde périodiquement; chez les autres
animaux, les cornes sont persistantes, et elles
sont creuses jusqu'à une certaine hauteur ;
mais la pointe est toujours solide et dure. De
tous les animaux pourvus de cornes, c'est
la gazelle qui est le plus petit. En général,
ce sont les ruminants qui ont des cornes>
comme si la nature, en leur enlevant une
PREFACE
XLIII
rangée de dents, avait voulu leur procurer un
dédommagement.
Au-dessous de la tête, vient le cou, lequel
n'a pas été donné à tous les animaux, parce
que tous n'ont pas de poumons. Dans le cou,
on distingue surtout l'œsophage, qui porte
les aliments de la bouche à l'estomac, et le
pharynx, qu'Aristote prend pour l'instrument
de la respiration et de la voix, et qu'il con-
fond assez souvent avec le larynx ou trachée-
artère, voyant d'ailleurs très-bien que la tra-
chée-artère ne peut servir de passage aux
aliments secs ou liquides. Pour empêcher que
les aliments ne fassent fausse route, la nature
a imaginé l'épiglotte ; elle ne se trouve que
chez les vivipares qui ont un poumon, et qui
n'ont ni écailles ni plumes.
Les principaux viscères du tronc sont le
cœur et le foie. Us sont les premiers à appa-
raître dans les embryons ; on les distingue
déjà dans les œufs après trois jours seu-
lement d'incubation, et on les retrouve dans
les fœtus venus longtemps avant terme. Tous
les animaux qui ont du sang ont un cœur ; et
chez eux, c'est le cœur et non la tête comme
N
XLIV
PREFACE
PREFACE
XLV
on Ta cru, qui est l'origine des veines, où le
sang est renfermé. Le cœur est placé vers le
centre du corps, plutôt en haut qu'en bas, la
pointe un peu en avant. Le milieu du cœur
est épais et creux; il est plein de sang; et
c'est lui qui envoie le sang dans tous les vais-
seaux, comme le montre Tanatomie, soit dans
l'animal adulte, soit dans le fœtus. On a voulu
attribuer ces fonctions au foie au lieu du
cœur ; mais l'observation des faits atteste que
le foie a une tout autre destination. Chez
l'homme, le cœur est placé à gauche, afin de
réchauffer la partie gauche, qui est toujours
un peu plus froide ; le cœur est en quelque
sorte un animal dans l'animal. Il n'a pas d'os,-^
mais parfois cependant on trouve un os dans
le cœur de quelques chevaux et de quelques
bœufs ; cette exception tient peut-être à la
grosseur de ces bêtes. Chez les grands ani-
maux, le cœur a trois cavités ; il n'en a que
deux chez les petits, ou même une seule. Deux
veines principales, la grande veine et l'aorte,
sont en relations avec le cœur ; le sang n'est
pas identique dans les deux. Les cavités
droites du cœur ont plus de sang et un sang
plus chaud que les cavités de gauche ; c'est
aussi le sang le plus pur. Selon les espèces,
le cœur varie de grosseur ou de petitesse, de
mollesse ou de dureté. Ces différences influent
beaucoup sur le caractère de l'animal ; les
gros cœurs font les animaux lâches ; plus
petits ou moyens, ils font les animaux braves.
La grandeur ou l'étroitesse des cavités car-
diaques a aussi de l'importance. De tous les
viscères, le cœur est celui qui supporte le
moins une lésion quelconque ; on peut bien le
voir en observant les cadavres des animaux
immolés dans les sacrifices. Les reins, le foie,
le poumon, la rate sont malades bien plus
fréquemment que le cœur.
Les deux veines qui aboutissent au cœur se
ramifient de là dans le corps entier, en vais-
seaux de plus en plus petits, portant partout
le sang et la vie, avec la chaleur et la sensi-
bilité. La grande veine est plus importante
que l'aorte. On pourrait comparer cette répar-
tition du fluide sanguin à ces canaux d'irri-
gation qui fécondent les vergers bien cultivés ;
la nature, aussi, a canalisé le sang. C'est ce
qui apparaît très-nettement à travers la peau
XLVI
PREFACE
PRÉFACE
XLVII
*
des personnes maigres ; on le voit encore bien
mieux à la moindre blessure, puisque le sang
jaillit dans toutes les parties du corps, pour
peu qu'on se coupe ou qu'on se pique. 11 y a
même des maladies, où, sans lésion exté-
rieure, le sang exsude de toutes parts.
Le poumon, non loin du cœur, sert, dans
les animaux qui ont cet organe, à faire péné-
trer en eux l'air du dehors. Les poissons sont
pourvus de branchies à la place du poumon ;
et c'est l'eau qui les rafraîchit, au lieu de l'air.
Certains animaux aquatiques, tels que la ba-
leine, le dauphin et les cétacés souffleurs, res-
pirent par un évent. Bien que le poumon
s'élève et s'affaisse par l'entrée et la sortie de
l'air, ce n'est pas lui, comme le supposent
quelques naturalistes, qui fait battre le cœur ;
le battement vient du cœur lui-même. Le pou-
mon varie beaucoup de nature et de volume
dans les différentes espèces. Quelques ani-
maux l'ont plein de sang et très-gros ; chez
d'autres, il est petit et spongieux. Les vivi-
pares l'ont plus développé que les ovipares ;
chez les lézards et les tortues, il se gonfle
beaucoup par l'afflux de l'air, ainsi que dans
les oiseaux ; mais il n'est pas considérable ;
et aussi, ces animaux boivent-ils en général
très-peu.
Si les poumons et les reins sont divisés en
deux parties bien distinctes, le foie et la rate
ont des divisions moins marquées. Pourtant
on doit penser que ces viscères ont, ainsi que
les autres, deux parties qui correspondent h
la droite et à la gauche du corps. Le foie et
la rate servent l'un et l'autre à la digestion,
de même que les reins servent à la sécrétion
de l'urine. La rate ne semble pas aussi néces-
saire que le foie ; chez quelques animaux, par
exemple les quadrupèdes ovipares, elle est
tellement petite qu'on a peine à la reconnaître;
chez d'autres, elle devient facilement malade
par la surabondance de la sécrétion.
Les animaux qui ont un poumon plein de
sang ont en général une vessie, chargée de
recevoir l'urine que les reins ont sécrétée.
Ceux qui ont des plumes, des écailles ou des
carapaces, n'ont pas de vessie, parce qu'ils
boivent fort peu, et qu'en eux la sécrétion du
liquide est presque nulle. Les tortues font
exception ; celles de mer ont une vessie fort
! I
X
XLVIII
PREFACE
grande ; celles de terre en ont une plus petite.
Les reins manquent dans un assez grand
nombre d'espèces d'animaux. Mais dans ceux
qui ont cet organe, des canaux partent de la
grande veine ou de l'aorte pour y aboutir ;
d'autres canaux partent des reins eux-mêmes
pour aboutir à la vessie, où converge le
liquide qui doit être expulsé. Ordinairement,
le rognon droit est placé un peu plus haut
que le gauche. De tous les viscères, ce sont
les reins qui ont le plus de graisse ; noii pas
précisément en eux-mêmes, parce qu'ils sont
trop compacts et trop serrés, mais dans la
région qui les environne. Le rein droit en a
moins que le gauche. La graisse ou le suif,
en s'accumulant autour des reins, surtout
chez les moutons, causent des maladies mor-
telles. Dans l'espèce humaine, les reins sont
assez souvent sujets à des affections fort dou-
loureuses, qui causent aussi la mort.
Les animaux qui ont du sang ont également
un diaphragme, destiné à séparer la région
du cœur et celle du ventre, afin que l'ame
sensible ait un siège plus calme et à l'abri de
toutes les perturbations que subissent les par-
PREFACE
XLIX
ties inférieures. C'est là une des précautions
les plus admirables de la nature. Le dia-
phragme est plus charnu vers les côtes, où
il s'attache ; il est plus mince vers son milieu,
afin de se prêter plus facilement à toutes les
impulsions qu'il reçoit, notamment à celle du
rire, privilège de l'homme parmi tous les
animaux, dont aucun ne rit.
Les viscères qu'on vient d'énumérer sont re-
vêtus de membranes qui les garantissent contre
toute atteinte, et qui sont assez légères pour
ne pas les gêner. L'encéphale et le cœur, qui
sont les plus importants des viscères, sont,
par cette raison, pourvus des membranes les
plus fortes. D'ailleurs, les viscères ne se re-
trouvent pas dans les mêmes conditions chez
tous les animaux. Ils varient beaucoup de
formes et de dimensions, tout en remplissant
des fonctions identiques. Ces différences sont
remarquables pour le foie, la rate, et surtout
pour l'estomac. Les animaux vivipares qui ont
la double rangée de dents n'ont qu'un seul
estomac ; mais d'autres animaux qu'on appelle
ruminants, et qui n'ont pas les deux rangées
de dents, ont plusieurs estomacs, pour achever
T. i.
N
^ PREFACE
la digestion de leurs aliments, qui sont d or-
dinaire très-secs et très-durs. Les ruminants
à cornes, ou sans cornes comme le chameau,
sont pourvus de quatre estomacs chargés
d'une élaboration successive et lente. Les oi-
seaux, qui, par organisation, sont privés de
dents, ont un estomac spécial, qu'on appelle
le gésier, et qui remplit l'ofiice de la bouche.
Parfois, le gésier même est précédé d'une
sorte de vestibule, qui est le jabot. Les pois-
sons ont des dents ; mais comme elles ne leur
servent pas à broyer les aliments, c'est aussi
leur estomac qui se charge du travail que la
bouche n'accomplit pas.
Les intestins, qui succèdent a l'estomac,
offrent comme lui des variations nombreuses;
ils sont plus ou moins compliqués, plus ou
moins longs, plus ou moins droits. Sur leur
trajet, on distingue plusieurs parties, entre
autres le côlon, la partie dite aveugle ou
cœcum, le jéjunum, etc. Les intestins droits
et courts provoquent un renouvellement plus
rapide du sentiment de la faim. Il y a un point
de l'intestin, point d'ailleurs très-difficile a
déterminer, où l'aliment, après avoir servi à
PRÉFACE
u
la nutrition, dépose un excrément, qui n'est
plus utile et qui doit être rejeté.
Dans un des estomacs des ruminants se
trouve cette substance qu'on appelle la pré-
sure; ce n'est que du lait qui se caille, parce
qu'il est extrêmement épais. Quand l'estomac
est unique, le lait, beaucoup plus léger, ne s'y
caille pas ; et il ne produit pas de présure.
Le quatrième et dernier livre du traité des
Parties continue cette étude des intestins, en
comparant leur structure dans les quadru-
pèdes ovipares, dans les reptiles et dans les
poissons. Puis, l'auteur passe à la bile, qui
tantôt se trouve dans le foie, et tantôt dans
une vésicule à part. Certains animaux, le che-
val, le mulet, l'âne, le cerf, le daim n'ont pas
de bile ; parmi les poissons de la haute mer,
le phoque et le dauphin n'ont pas de fiel.
Quelquefois cette variation se montre dans un
même genre ; ainsi, il y a des hommes qui
n'ont pas de bile ; entre les moutons, les uns
n'en ont pas du tout, tandis que d'autres en
ont surabondamment. La bile n'a pas d'autre
objet que de purifier le sang ; c'est une excré-
tion salutaire. Toutefois, il est bien probable
•N
LU
PREFACE
que les animaux vivent d'autant plus long-
temps qu'ils sont moins bilieux.
L'étude sur les intestins s'étend aussi à
l'épiploon, et au mésentère, qui tous deux
servent, dans une certaine mesure, à la diges-
tion des aliments.
Il semblerait que la suite naturelle de toutes
ces observations serait l'étude des organes de
la génération ; mais le sujet est si important
qu'il faut le remettre à un ouvrage où il devra
être traité à part, et tout au long. En attendant
et pour compléter ce qui précède, Aristote,
qui s'est occupé jusqu'ici des animaux pour-
vus de sang, passe aux animaux qui n'en ont
pas; et il décrit en détails, aussi exacts que
nombreux, l'organisation et les viscères, des
mollusques, des crustacés, des testacés, des
oursins, des holothuries, des éponges, des
acalèphes, des téthyes, qui sont presque des
plantes, et enfin l'organisation des insectes,
avec ou sans aiguillon, a l'extérieur ou à l'in-
térieur, par devant ou par derrière, insectes
qui volent ou qui rampent, qui marchent ou
qui sautent.
Ici et par une transition peu justifiée, l'au-
PREFACE
LUI
teur revient à l'homme pour noter en lui
certaines particularités très-caractéristiques,
entre autres la main, dont il explique la desti-
nation beaucoup mieux que ne Tavait fait
Anaxagore, qui avait attribué à l'organisation
des mains l'intelligence de l'homme, au lieu
de voir simplement dans la main l'instrument
docile de cette intelligence. Enfin, l'auteur se
répétant encore revient sur l'organisation des
ovipares, reptiles, oiseaux et poissons; et l'ou-
vrage finit brusquement par un court chapitre
sur l'autruche, animal équivoque, qui est une
sorte de demi-quadrupède et de demi-oiseau.
Il est clair que, dans cette dernière portion
de l'ouvrage, il s'est glissé quelque désordre;
mais cette irrégularité, d'ailleurs peu grave,
s'explique, comme bien d'autres, par la mort
prématurée d'Aristote et par le destin de ses
manuscrits, subissant les péripéties que l'on
sait, avant d'arriver à Rome dans la biblio-
thèque de Sylla, et avant de passer de la biblio-
thèque du dictateur jusque dans les nôtres.
Tel est l'ensemble du traité des Parties ;
telles sont les recherches dont il est remplie
Pour peu qu'on l'ait lu avec attention et im-
N
LIV
PREFACE
PREFACE
LV
partialité, l'hésitation n'est plus permise h
quelque faible degré que ce soit. D'un bout à
l'autre, c'est de la physiologie comparée; et
comme le dit fort bien un critique d'Aristote,
M. Lewes, qui n'est pas suspect de flatterie
ou de complaisance : ac Voilà le premier essai
(( pour fonder la biologie sur l'anatomie de
c( tous les êtres animés. y> (Aristotle, p. 323).
Désormais cette démonstration est acquise ;
et la science ne peut, sous peine de s'ignorer
elle-même, ignorer que c'est là, dans la Grèce,
au temps d'Alexandre, la source d'où elle est
sortie, et où elle doit toujours remonter pour
mesurer les accroissements qu'elle a pris,
gage de ceux qu'elle doit recevoir encore.
Nous n'insisterons donc pas ; mais avant
de montrer ce que la physiologie est devenue
depuis Aristote, il faut indiquer dans quel
état elle se présentait avant lui. Pour l'His-
toire des Animaux, il n'y a dans la philoso-
phie grecque aucun précédent ; il n'en est
pas tout à fait de même pour le traité des
Parties, du moins en ce qui touche la physio-
logie de l'homme. Platon avait, sous certains
rapports, et dans une certaine mesure, de^-
vancé son disciple, sans d'ailleurs créer la
science, à laquelle il ne sut pas donner de
fermes assises, tout en l'entrevoyant. 11 ne
faudrait pas exagérer la valeur ph3^siologique
du Timée ; mais le tort ne serait pas moindre de
la déprécier sans justice. Après avoir invoqué
pieusement les dieux, Timée essaie d'expliquer
l'origine des choses, l'organisation de la
matière, et peut-être aussi la création. Dans
un langage solennel et presque poétique ,
qui du reste ne prétend qu'à la simple vrai-
semblance, il descend du Dieu suprême aux
divinités inférieures, et de là aux choses
de la terre, et enfin à l'humanité. Ce qui le
frappe par-dessus tout, c'est l'union de l'âme
et du corps ; c'est l'obscur et essentiel en-
chaînement de la vie morale et de la vie phy-
sique. Il décrit le corps humain à grands
traits, et il passe en revue, sans beaucoup
d'ordre, tous les organes et tous les mem-
bres : d'abord la tête et le visage, puis les
sens, siège des perceptions de plaisir et de
douleur. De la partie supérieure du corps, il
en vient aux parties moyennes, et il parle du
cou, du tronc, du diaphragme, du cœur, du
LVl
PREFACE
PREFACE
LVII
poumon, de la trachée-artère, du foie et de la
bile, de la rate, du bas-ventre, des os, de la
chair, de la moelle, de la peau, des cheveux,
des ongles, de la respiration, du sang nour-
ricier, du tétanos, de Tépilepsie, de beau-
coup d'autres sujets analogues, et enfin de
la génération. Pour préparer dans l'homme
l'harmonie des deux principes, qui se com-
battent en lui tout en y étant conjoints, il dit
quelques mots des maladies de l'âme, plus
dangereuses que celles du corps ; et il finit
en plaçant ces théories sous la protection du
Dieu très-bon et très-grand, dont il a tenté
de comprendre les œuvres.
Tous les sujets abordés par Timée sont
donc les sujets mêmes qu'Aristote a traités
avec plus de soin et d'étendue ; mais ce qui
manque à Platon, c'est l'esprit scientifique. Il
s'abandonne à des intuitions purement ration-
nelles, qui l'écartent de l'observation scru-
puleuse des faits. C'est pour servir des opi-
nions préconçues qu'il contemple les choses
de l'univers et celles du monde où nous vi-
vons. Ce n'est pas le moyen de dissiper les
ténèbres ; et cependant, du milieu de cette
confusion, sortent fréquemment des éclairs
éblouissants qui dénotent le génie de l'auteur,
et qui font regretter qu'une méthode plus
sévère ne l'ait pas guidé. Quelques aperçus
pleins de profondeur témoignent de ce qu'il
aurait pu faire dans une meilleure voie. Mais
la gloire de Platon est ailleurs, et elle reste
incomparable dans le domaine où il l'a con-
quise pour jamais.
Ainsi, dans Técole où Aristote est resté
vingt ans un silencieux disciple, il trouvait
des pressentiments qui ont pu susciter son
ardente admiration pour les merveilles de la
nature, et éveiller en lui l'idée d'une science
nouvelle ; mais cette science, si elle était pos-
sible, était loin d'être réalisée; il n'y avait
encore que quelques matériaux d'un futur
édifice, peu nombreux et presque informes.
C'est Aristote seul qui a construit la science,
en lui assurant des bases immuables, en lui
assignant sa méthode, en fixant ses principes
et ses limites, en recueillant un grand nombre
des faits qui la constituent, depuis le plus
éminent des êtres animés jusqu'à ceux qui se
distinguent à peine de la plante. Après cet
LVtlI
PREFACE
PREFACE
LIX
enseignement, la science n'a plus qu'à se dé-
velopper dans la carrière qu'il lui a ouverte,
et à imiter, toutes les fois que des circons-
tances favorables le lui permettent, l'exemple
venu de l'Antiquité.
Dans l'école péripatéticienne elle-même, la
physiologie, inaugurée par le maître, ne pa-
raît pas avoir fait le moindre progrès. Théo-
phraste s'occupe exclusivement des plantes ;
il les étudie aussi largement qu'Aristote avait
étudié les animaux. Ainsi que lui, et sans
douté sous son inspiration, il distribue son
sujet selon les exigences de la méthode bien
comprise : d'abord la description des phé-
nomènes, et en second lieu leur explication,
ou, pour prendre les termes mêmes qu'em-
ployent les deux philosophes grecs, l'his-
toire et les causes.
L'école Alexandrine ne semble pas non plus
s'être livrée à la physiologie comparée, tout
en consacrant bien des recherches aux scien-
ces voisines. Erasistrate, petit-fils d'Aristote,
et Hérophile, l'un et l'autre contemporains de
Théophraste, sont d'illustres médecins, que
Celse et Galien citent souvent ; ils ont fait en
pathologie et dans la physiologie de l'homme
des découvertes qui ont rendu leurs noms
immortels, à défaut de leurs œuvres; mais
fidèles à la médecine, ils ne la désertent pas ;
et la physiologie générale leur échappe, quel-
que attrayante qu'elle pût être sous la con-
duite d'Aristote, vénéré à Alexandrie et à
Athènes presque autant qu'il le fut par notre
Moyen-âge.
Varron, le plus savant des Romains et sur-
nommé le polygraphe par excellence (poly-
graphissime), a écrit sur une foule de sujets,
dont Cicéron, son ami, nous a laissé une
assez complète nomenclature dans ses Aca-
démiques (livre I, ch. m); mais malgré des
labeurs variés et persévérants, la curiosité
de Varron a omis l'histoire naturelle ; il avait
pu connaître cependant les œuvres d'Aristote
par Tyrannion et Andronicus de Rhodes.
Ces œuvres ont été certainement connues de
Cicéron, quoiqu'il n'en cite expressément au-
cune. Cicéron avait traduit le Timée de Platon,
et sa traduction nous est restée en grande par-
tie ; mais ce n'est pas la physiologie platoni-
cienne qui lui a appris tout ce qu'il dit de
I
LX
PREFACE
PREFACE
LXl
l'homme, de sa main, des principaux organes
de son corps, de sa station droite, de sa su-
périorité sur tous les autres êtres [De naturà
Deorum, livre II, ch. xlvii à lxi). C'est à Aris-
tote qu'il doit toutes ces notions, qui sem-
blent l'intéresser vivement. 11 fait une men-
tion expresse d'un passage de l'Histoire des
Animaux sur les grues ; mais il n'est pas à
douter qu'il ait possédé aussi le traité des
Parties, bien qu'en énumérant les emprunts
faits, selon lui, par Rome à la Grèce, il soit
muet sur les sciences naturelles.
Celse, au temps d'Auguste, compose un
ouvrage d'une régularité et d'une solidité
qui, même parmi nous, sont fort rares ; mais
dans ses huit livres, il ne fait absolument
que de la pathologie. S'il traite de la tête, du
cou, de la gorge, de l'œsophage, de l'esto-
mac, des viscères, des os, c'est pour décrire
et combattre les affections morbides dont ces
organes peuvent être atteints. C'est dans
cette vue exclusive qu'il expose sa pharma-
copée et sa chirurgie ; il veut rester stricte-
ment médecin. S'il fiiit un peu de physio-
logie, c'est celle de l'homme; et il ne s'est
pas détourné, non plus que ses devanciers,
jusqu'à celle des animaux.
On peut remarquer une abstention sem-
blable dans Sénèque. Ses Questions natu-
relles n'embrassent pas l'organisation ani-
male. Il se borne aux grands spectacles que
le Ciel nous présente, et aux phénomènes
principaux qui se passent à la surface de
notre terre, les volcans, la crue des fleuves,
l'altitude des montagnes ; il n'est pas allé
plus loin, si toutefois ce n'est pas le temps qui
nous a privés de ce que Sénèque avait peut-
être écrit sur le reste de la nature.
Le silence se serait moins compris de la
part de Pline. Pour rassembler les nombreux
documents de son ouvrage, que, par une locu-
tion grecque, il appelle à bon droit une En-
cyclopédie, il prend de toutes mains, et très-
largement d'Aristote, qu'il cite fréquemment,
qu'il traduit, qu'il commente, et qu'il admire
de toutes façons. Le plus souvent il se con-
tente de l'Histoire des Animaux; mais il a re-
cours aussi au traité des Parties. Son défaut
bien connu, c'est de chercher à piquer la cu-
riosité de ses lecteurs et de ne s'intéresse^r.
I f
î
1
L\il
PKEFACE
qu'aux faits extraordinaires. Dans sa crédu-
lité, qui accepte les opinions extravagantes
du plus ignorant vulgaire, il ne repousse pas
les récits les plus invraisemblables. Aux faits
exacts que lui fournit Aristote, il mêle, sans
aucun discernement, les faits les plus faux
et les plus impossibles. On concevrait donc
que la physiologie comparée ait touché assez
peu un esprit porté moins à la science qu'à
l'anecdote. Sans contredit Pline est fort ins-
truit; sa vaste compilation, dont les XXXVIl
livres comprennent le tableau de la nature
depuis les phénomènes célestes jusqu'aux mi-
néraux, reste infiniment précieuse par tous
les renseignements qu'elle nous a conservés;
mais elle n'est pas scientifique. L'auteur est
un grand écrivain ; mais c'est toujours un
lettré, et jamais un savant.
Quoi qu'il en soit, après avoir dépeint, à sa
manière, tous les animaux, de l'homme à l'in-
secte, il en arrive à traiter des parties de leur
corps (livre XI, ch. xliv et suiv.); et il fait,
dans cette intention, une véritable analyse de
l'ouvrage d'Aristote, sans d'ailleurs le nom-
mer expressément. La tête, les cornes, les
PREFACE
LXiil
cheveux, le cerveau, les oreilles, le visage,
les yeux, les dents, la langue, le cou avec le
larynx, l'épiglotte et le pharynx, la colonne
vertébrale, le cœur, le foie, la bile, Testomac,
les reins, la graisse, la moelle, les ôs, les nerfs,
les artères, le sang, la peau, les poils, les ma-
melles, le lait, la main de l'homme et ses doigts,
les pieds des animaux, leur voix, etc., etc., il
parcourt tous ces sujets sur les pas de son
modèle, avec peu d'ordre, mais avec des con-
naissances de détail qui vont quelquefois au
delà de celles d'Aristote, et qui prouvent les
faibles progrès que la physiologie comparée
avait faits en quatre siècles. Dans le livre que
Pline a consacré à l'homme, le septième de
son Histoire naturelle, on trouve les premières
traces et le cadre assez complet d'une science
que le xix« siècle se flatte d'avoir inventée,
l'anthropologie. Enfin Pline sait parler de
l'homme, de sa misère et de sa grandeur,
avec une vérité pénétrante et une éloquente
tristesse que Pascal seul a surpassées :
c( Tantum nudum et in nudâ humo,.. m-
c( gitus.., ploratum... lacrymas.,, flens ani-
(( mal, cseteris iniperaturuni, »
V.
LXIV
PREFACE
PRÉFACE
LXV
I
Vers le temps de Pline et un peu avant
Galien, Rufus d'Ephèse, habile médecin, qui
était Grec malgré son nom latin, se rendit
célèbre par des travaux d'anatomie qui doi-
vent tenir une assez grande place dans l'his-
toire de la science. 11 ne nous reste de lui,
outre des fragments nombreux, que trois
traités : sur les maladies de la vessie et des
reins, sur les noms des Parties du corps
humain, et sur la goutte. C'est le second de
ces ouvrages qui seul a quelque intérêt pour
la physiologie, dont nous essayons ici de re-
tracer les destinées. Evidemment, ce traité
des noms des Parties a été inspiré par celui
d'Aristote, que Rufus cite à propos du lobe
de l'oreille. C'est un manuel très-clair et
assez bien classé dans tous ses détails, qui
s'adresse aux étudiants, et qui se rapproche
beaucoup des manuels de notre temps. L'ana-
lyse y est très-développée et généralement
exacte, un peu minutieuse, mais précise. Elle
donne une bonne opinion des études médi-
cales au temps de Trajan, sous le règne de
•qui Rufus à vécu, puisque Galien le nomme
parmi les médecins les plus récents. Rufus
avait disséqué des singes, ainsi qu'il nous
l'apprend ; mais, d'après les faits consignés
dans ses œuvres, il n'y a pas de doute qu'il
a disséqué aussi des cadavres humains. On
attribue à Rufus la distinction des nerfs de
mouvement et des nerfs de sensibilité ; mais
Rufus, lui-même, rapporte cette belle décou-
verte à Érasistrate. (Voir l'édition de Rufus
de Daremberg.Ruelle, 1860, page 18S.)
Avec Galien, on rentre dans la science pure,
d'où Pline était sorti ; mais comme avec Celse
et Rufus, cette science est exclusivement mé-
dicale ; elle ne s'attache qu'à la physiologie
de l'homme. Du reste, Galien a su développer
beaucoup pour son époque cette branche de
la médecine. Fils d'un père qui joignait à une
grande richesse une instruction non moins
grande, formé de très-bonne heure par une
éducation excellente, doué des qualités les
plus distinguées et les plus souples, excessi-
vement laborieux et curieux en tout genre,
passionné pour la philosophie autant que
pour l'art médical, Galien réunissait toutes
les conditions d'un succès facile et durable,
qui, pour quelque temps, en a fait l'égal d'Hip-
T. I.
il'
N
LXVI
PREFACE
pocrate. Contemporain de Marc-Aurèle, il a
été son médecin, celui de Commode et de
Septime-Sévère. 11 a très probablement vécu
même après cet empereur (211 ap. J.-C), sans
qu'on sache au juste à quel âge il est mort.
Né à Pergame, en Mysie, il quitta fort jeune
sa patrie, y revint à plusieurs reprises, vécut
quelques années à Rome, et voyagea dans la
plupart des provinces de l'Empire, où il fut
en relations suivies avec tous les savants et
les philosophes de son temps, comme le mon-
trent les vives polémiques où il se plut, un
peu trop souvent, a s'engager avec eux.
Ses œuvres, dont nous n'avons qu'une por-
tion, sont extrêmement volumineuses. Aussi
a-t-il dû, dans un livre spécial, se donner la
peine de nous apprendre lui-même selon quel
ordre et selon quel esprit il fallait les lire.
Mais une seule de ses œuvres doit nous ar-
rêter ; elle est intitulée : « De l'usage des Par-
ties dans le corps de l'homme. » C'est une
reproduction, un peu prolixe, de l'ouvrage
d'Aristote, réduit à la physiologie humaine.
En dix-sept chapitres, ou livres, d'inégale
longueur, Galien étudie la main et le bras,
PRÉFACE
LXVII
les membres abdominaux, les organes ali-
mentaires, les organes de la respiration et
de la voix, l'encéphale avec les sens, les yeux,
la face, le cou, 1 opine dorsale, les organes
de la génération, les nerfs, les artères, les
veines ; et il termine cette étude par un élan
d'admiration pour la sagesse et la bonté de
la nature. Les sentiments de Galien et ses
idées sont donc tout Aristotéliques ; et il était
assez difficile qu'il en fût autrement, puis-
qu'Aristote avait vu la vérité, et que c'eût été
s'écarter d'elle que s'écarter de lui.
Outre cet ouvrage particulier, Galien en
a fait beaucoup d'autres, oui touchent aux
mêmes sujets. Ainsi, il a composé des traités
sur les os, sur le mouvement et l'anatomie des
muscles, sur l'anatomie de la matrice, sur
l'anatomie des organes vocaux, sur la res-
piration, sur la liqueur séminale, sur le
pouls, sur l'odorat, etc.
Le plus souvent, Galien est de l'avis d'Aris-
tote, et c'est ainsi que, dans ce qui est relatif
à l'organisation de la main humaine, il se pro-
nonce avec lui contre Anaxagore, qui s'est
trompé en prenant l'effet pour la cause. Mais
LXVlll
PRÉFACE
PRÉFACE
LXIX
II
d'autres fois, Galien réfute Aristote, comme il
le fait à propos des ongles, dont, à l'en croire,
Aristote n'a pas bien compris l'office. La plus
forte divergence entre les deux naturalistes,
c'est que l'un, en sa qualité de médecin, a
surtout considéré l'homme, et que l'autre,
plus philosophe encore que physiologiste, a
cherché à étudier la question de la vie dans
toute sa généralité. Galien ne s'est pas élevé
à cette vue d'ensemble ; un médecin n'y était
pas tenu. Néanmoins on peut trouver assez
étrange qu'il ait omis une étude si rapprochée
des siennes, quand on le voit se livrer à des
études bien plus éloignées, comme la lo-
gique, à laquelle il paraît avoir donné beau-
coup de temps et beaucoup de labeur, satis-
faisant son gofit pour les théories subtiles et
captieuses.
Dans un ouvrage considérable sur la Mé-
thode thérapeutique, Galien agite la question
générale de la méthode, et il discute la mé-
thode de Platon dans le Sophiste et le Poli-
tique, en même temps que celle d'Aristote dans
le traité des Parties, qu'il cite en le nommant.
(Galien, édition de Kiihn, t. X, p. 26, Leip-
sig, 1821.) En fait de méthode, il n'approuve
pas plus le maître que l'élève ; Aristote avait
combattu la Dichotomie Platonicienne; et
pourtant Galien, qui la combat comme lui, le
critique vivement, et avec peu de justesse', à
ce qu'il semble. II trouve qu'Aristote n'ex-
prime pas sa pensée assez nettement; il le
blàme de ses hésitations, et il lui reproche
de ne point oser se prononcer. En ceci, Ga-
lien commet une erreur manifeste ; car il est
impossible d'être un adversaire plus déclaré
de la méthode de division que ne l'est Aris-
tote. Qui voudrait s'en assurer n'aurait qu'à
lire un chapitre du traité des Parties. II est
vrai que Galien, tout en parlant de la méthode
en général, pense surtout à la méthode en
médecine ; mais c'est oublier un peu trop qu'il
est logicien. La méthode recommandée par
Aristote et pratiquée par lui est la vraie, et il
n'y a point lieu de la changer. Galien aurait
pu la garder, tout en repoussant la méthode
de la division par deux.
Oribase, né à Pergame comme Galien, avait
fait par ordre de l'empereur Julien, dont il
était le médecin et l'ami, une immense Col-
i s
il
LXX
PREFACE
lection médicale, dont une partie seulement
est arrivée jusqu'à nous, dix-sept livres sur
soixante-dix. C'est un assemblage d'extraits
empruntés aux médecins les plus fameux des
derniers siècles de l'Antiquité et des premiers
siècles de notre ère. La seconde partie, qui
regardait l'anatomie et la physiologie de
l'homme, est perdue; et il est difficile déjuger
de ce qu'elle pouvait ajouter aux théories d'A-
ristote et à celles de Galien ; mais probable-
ment la physiologie comparée avait échappé
à Oribase comme h presque tous les méde-
cins, ses prédécesseurs. (Voir l'édition d'Ori-
base de Daremberg, Bussemaker et Molinier,
8 vol. in-8, 1853-1857.)
Avec Oribase, on pourrait dire avec Galien
déjà, finit l'Antiquité scientifique. Dès cette
époque, le génie grec est en décadence, comme
l'Empire ; et bientôt l'invasion des Barbares
vient achever la ruine que la corruption du
Paganisme avait commencée. Dans ces longs
siècles de stérilité, la physiologie comparée
est oubliée, à peu près autant que le sont
d'autres sciences plus utiles ; il faut attendre
environ mille ans, pour que la lumière repa-
HnBnannBia
PRÉFACE
LXXI
raisse, au milieu de ces lourdes ténèbres qui
pèsent sur le Moyen-Age, et qui ne se dis-
sipent peu à peu qu a partir du xii« et du
XIII' siècles.
Mais avant de quitter le sol fécond et sacré
de la Grèce, il faut lui rendre un nouvel hom-
mage et rappeler en quelques mots ce qu'é-
taient les germes qu'elle avait enfantés, et
qu'elle léguait au monde dans le champ de la
physiologie comparée. Cette science avait été,
comme tant d'autres, fondée par Aristote, trois
cent trente ans au moins avant l'ère chré-
tienne, on a vu sur quelles bases solides et
inébranlables. L'esprit humain n'y ajoute rien
dans les temps qui s'écoulent d'Alexandre le
Grand à Justinien ; du premier pas, Aristote
s'était tellement avancé que personne n'a pu
marcher à sa hauteur. L'histoire naturelle de-
meure donc immobile au point où son génie
l'avait conduite. Aucun savant, pas même Pline,
n'avait été en état de recueillir cet héritage
et de le faire fructifier. Tout au plus, quelques
médecins portés, par l'art qu'ils cultivent, à
étudier la physiologie, s'occupent-ils de celle
de l'homme ; mais ils ne vont pas jusqu'aux
LXXII
PREFACE
PREFACE
LXXIII
animaux; ils accumulent un grand nombre
d'observations dans le domaine qui est le leur ;
ils n'en sortent pas ; et quoique très-frappés,
comme Aristote, des perfections de l'organi-
sation humaine, l'organisation non moins mer-
veilleuse de la vie chez les autres êtres ani-
més ne leur dit rien ; ils s'enferment dans leur
cercle, qui est encore très-vaste et surtout très-
pratique, mais qui est bien étroit, comparati-
vement à l'infinitude de la vie « dans l'ample
sein de la nature. »
Telle est la part de l'Antiquité.
Pour rencontrer, dans les siècles qui la
suivent, un monument de quelque valeur, il
faut arriver, par l'intermédiaire des Syriens
et des Arabes, à la Renaissance du xiii* siècle,
prélude de la vraie Renaissance du xvi*. Au
milieu d'un mouvement immense, Albert le
Grand (H 93-1 280) occupe la place principale. 11
étudie et enseigne Aristote d'après les traduc-
tions d'Avicenne (980-1037) et d'Averroës (1 120-
1198), et d'après celles de Michel Scolus, le
protégé de Frédéric II, les unes faites sur
l'arabe, les autres faites directement sur le
grec, plus ou moins bien compris. 11 semble
que c'est surtout à Avicenne qu'Albert le Grand
demande la forme de son ouvrage, si ce n'est
le fond, qui est toujours tiré d'Aristote. Gomme
Avicenne, il paraphrase ; il ne commente pas ;
et à son exemple encore, il réunit les trois
traités d'Aristote en un seul : « De anima-
libus. » Sous sa main, l'Histoire des Animaux,
le traité des Parties et celui de la Génération
ne forment plus qu'un tout systématique de ce
qu'on savait alors de plus scientifique sur le
règne animal. On ne pouvait pas rendre de
service plus signalé à la science de ces temps.
Aristote peut sembler aujourd'hui, si on le
juge superficiellement, être bien incomplet;
ses lacunes sont de toute évidence, comme
elles sont de toute nécessité ; mais, en dépit
de quelques erreurs fort rares, quelle heureuse
fortune, au siècle de Saint-Louis, dans les
limbes où l'on était encore plongé, d'écouter
un maître tel qu'Aristote ! Quelle mine inépui-
sable d'instruction ! Que de vérités ! Que d'ob-
servations exactes ! Quelles vues sur la beauté,
la grandeur, la magnificence, la sagesse de la
nature, « dans sa haute et pleine majesté ! »
Voilà ce qui dut exciter puissamment le zèle
LXXIV
PREFACE
d'Albert le Grand et attirer les disciples qui
se pressaient à ses leçons. Nous ne saurions
trop louer ces efforts héroïques dans un temps
où tout était si difficile ; ils sont souvent dé-
daignés par ceux qui ne les comprennent pas ;
mais, en soi, ils sont dignes de la plus sérieuse
estime. Sans doute, il aurait valu beaucoup
mieux étudier la nature plutôt que son inter-
prète, quelque autorisé qu'il fût. Mais il ne faut
attendre des diverses époques de l'humanité,
non plus que des individus, que ce qu'elles
peuvent accomplir. La Grèce, par son génie
propre, et aussi par la faveur des circons-
tances, s'était astreinte dès son début à la
discipline sévère de la science ; l'observation
régulière des faits était née avec ses premières
écoles de philosophie, pour atteindre presque
aussitôt à la perfection, avec Hippocrate, avec
Aristote et tant d'autres. Le génie moderne,
à son berceau, ne devait pas être aussi bien
partagé ; son éducation était à refaire tout
entière ; il dut se mettre à l'école, à peu près
comme on y met les enfants qui commencent
à s'instruire. Notre Moyen- Age a été cette
pénible initiation ; et si, à cette heure, l'intel-
:
PREFACE
LXXV
ligence moderne est si forte, c'est qu'elle a eu
le bonheur de recevoir son premier enseigne-
ment de la Grèce, et d'avoir pour précepteur
des hommes tels qu'Albert le Grand, Saint-
Thomas et leurs laborieux contemporains.
On ne peut pas dire qu'Albert ait fait faire à
la physiologie comparée et à la zoologie de
véritables progrès, bien qu'on lui doive quel-
ques ouvrages originaux, un entre autres sur
la Nature des Oiseaux, « De Naturâ avium. »
Mais s'il n'a rien ajouté à ce que lui trans-
mettait la tradition, c'était déjà beaucoup de
conserver et de ressusciter ce précieux dépôt ;
et l'on peut affirmer qu'Albert a contribué au-
tant que personne à la rénovation qui, depuis
six siècles, n'a pas cessé de grandir de jour
en jour, et qui a soutenu l'esprit moderne, de
sa débile enfance à l'âge adulte et viril qui
fleurit sous nos yeux. Albert le Grand est un
de ces instituteurs dont le nom reste à jamais
respecté; la reconnaissance ne doit pas lui
être ménagée, chaque fois que l'occasion de
la lui exprimer s'offre à nous.
C'est à l'influence d'Albert le Grand qu'il
faut rapporter en partie le mouvement d'études
LXXVI
PREFACE
PRÉFACE
LXXVH
M
qui se manifeste après lui ; on en trouve les
traces évidentes dans les ouvrages de cette
époque obscure, parmi lesquels un des plus
remarquables est celui de Mundino (Mundinus,
Ramondino), professeur de Bologne, mort en
1326. Cet ouvrage, qui est intitulé : « De om-
nibus humani corporis interioribus membris
anathomia », a régné deux cents ans dans Içs
écoles. C'est un manuel pour les élèves en
médecine qui fréquentaient les cours de Mun-
dino ; il est parfaitement composé ; et, dans
une suite de chapitres concis et très-clairs, il
donne des notions exactes sur les principaux
viscères de l'homme, mésentère, estomac,
rate, foie, vessie, veine du chyle, reins, con-
duits spermatiques, matrice, testicules, ventre,
mamelles, muscles, cœur, poumons, trachée-
artère, bouche, langue, tête, crâne, dure-mère,
cerveau, oreille, et enfin les os, dont l'auteur
porte, d'après Avicenne, le nombre total à
deux cent quarante-huit, de même qu'il porte
le nombre des muscles à cinq cent vingt-neuf,
d'après Galien.
Nous n'avons pas à en dire davantage de
cette œuvre de Mundino, parce qu'elle est sim-
plement de l'anatomie humaine, et non de la
physiologie comparée. Mais nous devions la
signaler et la saluer au passage, pour nous
arrêter un peu plus aux savants hommes, qui,
dans le xvi« siècle, ont été, après Zerbis, Achil-
lini, Bérenger de Carpi, Sylvius, etc., les
précurseurs et les représentants de la science
moderne. Tout était prêt pour cet enfantement
définitif; car il était inévitable qu'après avoir
si longtemps commenté Aristote, on l'imitât, et
qu'à son exemple, on se mît à étudier la na-
ture, à côté et au-dessus des écrits que le
philosophe lui avait consacrés. C'était là en-
core l'œuvre de disciples qui se montraient
fidèles, tout en dépassant de beaucoup le
maître qui les avait formés.
Vésale est l'homme de génie qui, entre
tous, trace le plus brillamment la carrière
nouvelle, avec une admiration sincère pour
les Anciens, mais avec une indépendance ab-
solue. Il a pu composer, dans une existence
courte et agitée (151 4-1 564), des ouvrages
d'anatomie dont Boerhaave et Albinus, deux
siècles après lui, se faisaient encore un de-
voir de donner une superbe et utile édition.
LXXVIII
PREFACE
PREFACE
LXXIX
Né h Bruxelles, instruit aux écoles de Louvain ,
de Paris et aux Universités italiennes, Vésale
s'est surtout appliqué à l'anatomie humaine,
qu'il a analysée depuis les os jusqu'au cer-
veau et aux organes des sens, en accompagnant
de planches nombreuses et exactes des des-
criptions qui auraient pu s'en passer, grûce à
leur clarté. Médecin de Charles-Quint à qui il
dédiait, bien jeune encore (ISiS), son livre
célèbre : « De corporis humanifabricâ, » méde-
cin aussi de Philippe II, qui eut a le défendre
contre les persécutions aveugles de l'Inqui-
sition, Vésale, forcé à l'exil et a de lointains
voyages, mourait sans avoir pu donner au
monde tout ce qu'il avait promis. Il n'a eu le
temps de rien faire, ni pour l'anatomie com-
parée, ni pour la physiologie générale; mais
des travaux tels que les siens rayonnent au
delà de leur sphère spéciale ; et la méthode
qu'il appliquait à l'organisation de l'homme
n'avait plus qu'à s'étendre au reste de l'ani-
malité.
On ne parlera ici des travaux de Fallope et
d'Eustache qu'avec la même réserve. Ce sont
l'un et l'autre de très-habiles anatomistes, qui
ont mérité par leurs découvertes d'attacher
leur illustre nom à des parties de l'organisme
humain. Fallope (Fallopio) élève de Vésale,
professeur dans plusieurs Universités ita-
liennes et à Padoue, est mort avant quarante
ans (1563). Eustache (Eustachi), adversaire de
Vésale, et professeur à la Sapience (mort en
1590), a fourni une vie plus longue et non
moins remplie. Ils ont porté tous deux dans
leurs dissections une adresse et une exacti-
tude supérieures. Fallope passe pour un des
premiers qui, dans les temps modernes, aient
eu recours à la vivisection ; il ne l'a pas pré-
cisément inventée, puisqu'il paraît certain
qu'Hérophile, grand anatomiste aussi, la pra-
tiquait déjà dans l'école d'Alexandrie. Mais
Fallope a employé ce moyen d'investigation
jusqu'à cette extrême limite où elle devient un
crime ; si l'on en croit un horrible aveu, venu
de lui-même, il aurait disséqué tout vivants
des criminels que lui livrait la justice du
Grand-Duc de Toscane. (Biographie univer-
selle de Michaud, 2« édition, p. 360, T co-
lonne; article Fallope.) Ni dans Vésale, ni
dans Fallope, ni dans Eustache, ni dans Syl-
LXXX
PREFACE
vins, on ne trouve de physiologie comparée
et d'anatomie comparée, à l'état de sciences
distinctes, bien qu'ils établissent tous de fré-
quents rapprochements entre l'homme et les
animaux.
A qui revient la gloire d'avoir pressenti, si
ce n'est inauguré, ces deux sciences à la fin
du XVI® siècle et au début du xvii® ? Est-ce à
notre Ambroise Paré ? Est-ce à Fabrice d'Ac-
quapendente, l'élève et le successeur de Fal-
lopio à Padoue, ou même h Koiter, de Nurem-
berg? Paré mourut en 1590; Koiter en 1600,
et Fabrice vingt ans plus tard, en 1619.
Ambroise Paré est le plus savant des ana-
tomistes français de son temps. Chirurgien
des rois Henri II, Charles IX, Henri III, son
principal ouvrage : « Briève collection de l'ad-
ministration anatomique » ne concerne que
l'anatomie humaine, aussi complète dans ce
livre qu'elle pouvait l'être à ce moment. Mais
dans un autre ouvrage de moindre importance,
Ambroise Paré fait de la physiologie com-
parée. Cet ouvrage a pour titre : <c le Livre des
animaux et de l'excellence de l'homme. » Sur
vingt-et-un chapitres, les quatre derniers sont
>i
PRÉFACE
LXXXI
consacrés à l'homme exclusivement. Dans l'An-
tiquité, Aristote aussi avait pris l'homme pour
type, et il avait rapporté à cette organisation
plus parfaite celle des animaux secondaires
qu'il connaissait. Paré a surtout étudié le sque-
lette de l'homme comparativement à celui des
quadrupèdes et des oiseaux, comme l'avait
déjà fait Belon. C'était là une vue féconde ; mais
ce n'était pas encore un système.
11 n'y a non plus rien de systématique dans
les travaux de Koiter, élève de Fallope etd'Al-
drovande, quoiqu'il ait disséqué et représenté
les squelettes d'assez nombreux animaux. 11
ne fait encore que des notices séparées ; mais
ces détails suggéraient assez aisément l'idée
de les comparer entre eux, et de rassembler
régulièrement tous les éléments de la science
nouvelle.
Le progrès est beaucoup plus sensible dans
Fabrice, et la physiologie comparée est bien
près de revêtir par ses mains la forme qui lui
appartient. En étudiant diverses fonctions, la
vue, l'ouïe, la voix, Fabrice parcourt la série
animalepourélucidercequiconcernel'homme;
mais c'est dans ses deux ouvrages : « De totius'
T. r.
/
/
hxxxiî
PREFACE
animalis tegumentis » et « De motu localiani-
malium secundum totum » que se trouve sa
physiologie comparée. II est vrai que ces deux
sujets n'étaient pas tout à fait neufs; le pre-
mier avait été indiqué, et le second, spéciale-
ment exposé par Aristote dans son étude sur
la Marche des Animaux. Fabrice n'a fait que
le continuer. Mais il avait en outre préparé
un recueil qui devait s'appeler : ce Totius fa-
bricœ animalis theatrum. » Pour cet ouvrage
projeté, il avait fait graver trois cents plan-
ches, qui ne se sont pas retrouvées après sa
mort, comme se sont retrouvées celle d'Eus-
tache, publiées un siècle et demi plus tard par
Lancisi. Aces différents titres, Fabrice d'Acqua-
pendente, quarante ans professeur à Padoue,
peut être regardé comme un des pères de la
physiologie comparée dans les temps mo-
dernes. Ainsi, l'idée complète de la science
n'a été entrevue et presque conquise que deux
mille ans après Aristote. Mais si la nouvelle
science n'a pas reçu dès lors le nom qui de-
viendra sa consécration incontestée, son prin-
cipe est reconnu ; son domaine est déterminé,
et il ne sera plus possible de le lui disputer,
PRÉFACE
LXXXIII
lorsqu'un savant plus heureux en prendra
définitivement possession.
Il y a de très-beaux noms au xvii" siècle
parmi les physiologistes, médecins ou philo-
sophes, Harvey, Descartes, Thomas Willis ;
mais c'est de l'homme qu'ils se préoccupent
beaucoup plus que des animaux. Harvey (1578-
1638), médecin de Jacques I'"" et de Charles pf,
s'est immortalisé en expliquant, comme on le
sait, la circulation du sang, soupçonnée par
Servet, par Césalpin et quelques autres. Mais
en physiologie comparée, il n'a fait qu'un
assez court traité sur la génération des ani-
maux. Gomme Aristote, qu'il admire beaucoup
(Naturtediligentissimus investigator), il étudie
à peu près uniquement l'œuf de la poule, en
profitant des observations de Fabrice. Sur
soixante-douze Exercices, comme il les appelle
(Exercitationes anatomicœ, Amsterdam, 1651),
il en consacre soixante-trois aux oiseaux ; il
donne ensuite quelques chapitres à la géné-
ration des vivipares, parmi lesquels il ne dis-
tingue guère que l'espèce des Cervidés ; et il
termine son travail par une théorie sur la
chaleur animale et sur l'humidité originelle
LXXXIV
PREFACE
PREFACE
I»
des êtres animés. D'ailleurs, son exposition
est excellente, concise et parfaitement claire,
comme le fameux traité « De motu cordis et san-
guinis circulatione » (1 628-1 6i9). Harvey avait
aussi rédigé un opuscule sur la locomotion des
animaux ; mais le manuscrit, qu'il n'avait pas
eu le temps de publier, a disparu après sa mort.
Partisan déclaré de la belle découverte
d'Harvey, à un instant où elle était récente et
très-contestée, Descartes a fait, dans sa stu-
dieuse retraite, presque autant de physio-
logie et de médecine que de métaphysique et
de géométrie.
L'éclatante et juste renommée du a Discours
de la Méthode » a effacé les labeurs secon-
daires ; mais ils n'en sont pas moins impor-
tants, et l'on a démontré l'influence que les
idées physiologiques de Descartes ont exercée
au XVII® siècle (M. le docteur Bertrand de Saint-
Germain, 1860). Comme on devait s'y attendre,
Descartes se préoccupa de l'homme par-dessus
tout ; les animaux ne laissent pas que de l'in-
téresser ; mais dans son existence trop courte
(1 596-1 650j, il n'a pu achever toutes les re-
cherches qu'il méditait.
LXXXV
Thomas Willis, d'Oxford (1 622-1 665), s'est si-
gnalé par son anatomie et sa pathologie du cer-
veau. Il a fait aussi une théorie de l'ame des
bêtes (De anima brutorum), et il a tenté quel-
ques comparaisons entre les diverses espèces
d'animaux. Mais c'est une exagération de
voir dans ces essais l'origine de l'anatomie
comparée, telle qu'on l'entend aujourd'hui.
Ainsi, le xvii® siècle n'a pas eu la gloire de
donner à cette science une organisation sys-
tématique ; mais ce siècle brille de tant d'au-
tres gloires qu'il peut se passer de celle-là,
que ni Willis, ni Descartes, ni Harvey, ne lui
ont assurée. Le xviii® siècle n'a pas eu davan-
tage cet honneur, du moins dans sa première
moitié, bien qu'il ait produit alors de grands
médecins et de grands naturalistes, Boër-
haave, Linné, Buffon, Haller (Albert). Boër-
haave se contenta d'être le premier des méde-
cins et des chimistes de son temps (1668-1738).
Linné est surtout un nomenclateur de génie,
qui soumet à un ordre jusque-là inconnu les
éléments épars de l'histoire de la nature.
Buffon, livré entièrement à la description des
animaux, ne parle presque jamais d'anatomie
LXXXVI
PREFACE
PREFACE
LXXXVII
ni de physiologie. II consacre de persévérantes
et profondes études à la génération; mais il
ne la considère que dans l'espèce humaine, et
la question générale disparaît pour lui. II
croit même que l'anatomie doit rester étran-
gère àl'histoire naturelle; et, àFentendre, «c'est
« seulement lorsque dans l'intérieur du corps
(( de l'animal il y a des choses remarquables,
a soit par la conformation, soit par les usages
« qu'on en peut faire, qu'on doit les ajouter
a OU à la description ou à l'histoire. » Par là,
Buffon ne veut pas nier les droits que peuvent
avoir l'anatomie comparée et la physiologie
comparée à devenir des sciences indépen-
dantes ; mais il n'y applique pas ses sagaces
recherches; et, sans ignorer ces sciences, il
ne les cultive point. Il leur rend d'ailleurs un
service éminent en réunissant dans le jardin
du Roi, confié à son administration, et avec
l'aide de Daubenton et de Mertrud, plus d'ani-
maux, vivants ou conservés, qu'on n'en avait
jamais vu dans aucune collection. L'anatomie
et la physiologie y ont trouvé des matériaux
abondants, et les musées anatomiques qui en
ont été tirés sont peut-être les plus riches du
monde. C'est là dans la vie de Buffon une page
non moins belle que toutes les pages si élo-
quentes qu'il a écrites.
Albertde Haller (1708-1777), anatomiste, bo-
taniste, poète, savant presque universel, s'est
illustré surtout par un traité de physiologie
en huit volumes in4 (1757-1776), écrit en un
excellent latin, et attestant non moins d'éru-
dition que de connaissances physiologiques.
Haller en publiait une seconde édition quand
il mourut ; elle avait pour titre : « De partium
« corporis humani prœcipuarum fabricâ et
(( functionibus, opus l. annorum. » « Cet ou-
« vrage, dit Cuvier, a étonné le monde savant,
(( par la précision du style, par le détail im-
« mense où il entre de la structure des parties,
« par la discussion approfondie de toutes les
(( opinions émises jusque-là sur leurs usages,
« et par des renvois exacts et prodigieusement
(( nombreux à tous les passages des auteurs
« oii il est question des moindres matières re-
« latives à cette science. Il a produit une ré-
(( volution heureuse et a fait bannir ces vaines
« hypothèses dont la physiologie semblait
(( être demeurée le domaine. » (Biographie
LXXXVIII
PREFACE
universelle de Michaud, article Haller). Après
quelques considérations sur la méthode,
Haller traite successivement de la fibre ou
tissu cellulaire, des membranes, de la graisse,
des vaisseaux artériels, veineux et lympha-
tiques, du sang, des humeurs, de la respira-
tion, delà voix, des muscles, des sens internes
et externes, de l'intelligence, de la volonté,
des fonctions de nutrition, de la génération,
du fœtus, de la vie de l'homme en général, et
enfin de la mort.
On le voit par cette simple nomenclature,
ce sont toujours les mêmes matières qu'Aris-
tote, qui n'est peut-être pas assez apprécié par
Haller, avait exposées, soit dans ses Opus-
cules, soit dans le Traité des Parties et dans
celui de la Génération. Le cadre avait été dès
l'origine si bien tracé qu'un changement
n'était plus possible ; mais Haller a rempli ce
cadre, très-vaste encore dans ses limites, beau-
coup mieux que personne avant lui ; et il a
donné un exemple dont ses successeurs ne
peuvent plus s'écarter. Quoique Haller se soit
borné à la physiologie humaine, il a fait ce-
pendant quelques excursions, et il a touché à
PREFACE
LXXXIX
la physiologie comparée en étudiant le déve-
loppement du poulet dans l'œuf, et celui du
fœtus dans le quadrupède, les monstres, le cer-
veau et l'œil des oiseaux et des poissons, etc.
Mais ces travaux, quelque estimables qu'ils
fussent, ne formaient pas un système; et la
physiologie comparée attendait toujours un
législateur. D'ailleurs, la physiologie, si pro-
fondément analysée dans l'homme, aidait et
conduisait à des vues plus générales. Haller
admirait la nature, comme Aristote, et il en
parle de même que lui : « Sola nova est, sola
fida, nunquam satis colitur, nunquam frus-
tra. » Mais il n'a pu explorer qu'une portion de
tant de merveilles ; l'organisation humaine a
suffi pour absorber sa prodigieuse activité, que,
seule peut-être, a dépassée celle de Leibniz.
Vicq d'Azyr (1748-1794), par des travaux
plus brillants que solides, avait provoqué des
espérances qu'il n'a pas pu tenir. Membre de
l'Académie des sciences et de l'Académie fran-
çaise, on avait cru voir en lui le successeur
de BufTon, pour la science et même pour le
style ; il n'en fut rien, et le nom de Vicq d'Azyr
est à cette heure presque tombé dans l'oubli.
tt
PREFACE
PRÉFACE
xci
Par ses études de médecine, il avait été amené
à concevoir un cours d'anatomie comparée et
de physiologie comparée, dont il n'a esquissé
que quelques parties, avec peu de régularité
et de méthode. C'est dans trois de ses Dis-
cours sur l'anatomie qu'on peut recueillir une
idée de ses projets. Il comptait étudier les
principales fonctions au nombre de neuf: os-
téologie, irritabilité, circulation, sensibilité,
respiration, digestion, sécrétions, généra-
tion et nutrition. Il n'a pu réaliser ce plan, qui
n'est pas très-bien ordonné, et les quelques
traits que nous conserve le Tableau de son
cours ne le font que médiocrement connaître.
Il n'est guère présumable qu'un tel cours, s'il
eût été professé, eût pu être très-utile. (Œuvres
de Vicqd'Azir, tome IV, p. 4-2 et suiv., et ar-
ticle de Cuvier dans la Biographie univer-
selle de Michaud.)
Le génie de Bichat était assez puissant,
pour qu'on pût tout attendre de lui ; mais,
frappé par une mort prématurée, à 31 ans à
peine (1802), il n'a laissé qu'un ouvrage du-
rable, son Anatomie générale, et des regrets,
qui ne sont pas encore éteints. Lui, sans
doute, aurait su étendre un système de physio-
logie humaine au reste des êtres animés,
si toutefois la médecine ne l'eût pas, comme
bien d'autres, disputé à l'histoire naturelle.
Si nous avons parlé ici de médecins qui ne
se sont occupés que de la physiologie de
l'homme, qu'on ne s'en étonne pas. Notre
organisation étant la plus parfaite de toutes,
elle sert, bien comprise, à faire mieux com-
prendre les autres. Comme le pensait Aristote,
c'est de la physiologie humaine que dérive la
physiologie comparée ; et voilà comment la
médecine, qui, avecle secours de l'anatomie et
de la physiologie, ne doit songer qu'à l'hy-
giène de l'homme, peut immensément servir
l'histoire générale de la vie, tout en ne l'étu-
diant d'abord que dans une de ses manifes-
tations qui est à la fois la plus accomplie et la
plus lumineuse.
Dans Cuvier, au début du xix« siècle, nous
ne trouverons qu'un naturaliste ; mais ce na-
turaliste est sans contredit le plus grand
depuis Aristote, et l'on peut présumer que
bien longtemps encore il restera supérieur à
tout ce que les siècles qui suivront le nôtre
XCII
PREFACE
PREFACE
xciit
pourront ajouter à ce qu'il a fait. Dans une
existence qui n'a pas été fort longue (1769-
1832), et qui fut distraite par une foule de
devoirs étrangers à la science, Cuvier a pu
cependant élever quatre monuments, dont un
seul suffisait a l'immortaliser : son Anatomie
comparée, son Règne animal, ses Recherches
sur les ossements fossiles, et son Histoire na-
turelle des poissons. Ces quatre ouvrages,
sans compter bon nombre de Mémoires parti-
culiers, ont frayé des voies nouvelles à la
science, ou lui ont conféré à certains égards
une régularité et une exactitude dont elle
manquait jusqu'alors. Avant Cuvier, l'anato-
mie comparée n'était guère qu'un nom, même
après l'ouvrage de Blumenbach (1794); il Ta
constituée définitivement, en la limitant aux
fonctions principales, et en l'appuyant sur les
observations les plus minutieuses et les plus
précises. Pour le Règne animal, il a été un
nomenclateur plus instruit que Linné, envers
lequel il professe la plus grande estime ; il a
fait reposer la classification des êtres sur leur
structure mieux analysée. Ses Recherches sur
les ossements fossiles ont créé de toutes pièces
la paléontologie, et son Discours sur les révo-
lutions de la surface du globe a été le point
de départ de progrès inattendus, qui ont dé-
passé de beaucoup les théories de BufTon sur
la terre. Enfin, l'Histoire naturelle des pois-
sons est la plus complète de toutes les mono-
graphies sur cette partie de la création. Cuvier
n'a pas eu le temps de faire un traité spécial
de physiologie comparée ; mais tous ses ou-
vrages supposent cette science, sans que dans
aucun il l'ait abordée directement. (Voir la
lettre h Mertrud, p. 22).
C'est donc de son Anatomie comparée que
nous nous occuperons presque uniquement.
Lorsque Cuvier la publia en cinq volumes, il
n'avait que trente ans. C'est une œuvre de
génie, par la multiplicité des détails, par
l'ordre imperturbable dans lequel ils se dé-
roulent, par la clarté, la justesse, la profon-
deur, la variété des vues, par la vigueur et la
beauté d'un style magistral, qui n'a rien de la
sécheresse scientifique.
D'abord Cuvier essaie de définir la vie, afin
de faire mieux concevoir la nature des organes
par lesquels la vie s'exerce et se manifeste.
XCIV
PREFACE
Les fonctions qui composent l'économie ani-
male sont, d'après lui, de trois ordres : les
unes, telles que la sensibilité et la locomotion,
font des animaux ce qu'ils sont, en opposition
à la plante immobile et insensible ; les autres
les font vivre ; et les dernières les perpétuent
par la reproduction. L'organe général de la
faculté de sentir est la substance médullaire,
dont on ne connaît pas encore les molécules
organiques, mais qui, ramifiée en filets ou
nerfs partant de quelques centres principaux,
se distribue dans tout le corps. L'organe gé-
néral du mouvement est la fibre musculaire ou
charnue, qui se contracte, sous l'empire de la
volonté, par l'intermédiaire du nerf. Les mus-
cles sont attachés à des parties dures, soit
intérieures, soit extérieures. Selon les espèces,
ces parties sont recouvertes par les muscles,
ou elles les recouvrent. L'ensemble des parties
dures est ce qu'on nomme le squelette, qui
renferme toujours les viscères, et qui déter-
mine la forme extérieure de l'être. L'animal ne
perçoit l'action du dehors sur lui que par les
nerfs, communiquant librement avec le fais-
ceau commun de la moelle épinière, dont l'ex-
PREFACE
xcv
trémité antérieure tient au cerveau. Parmi les
sens, le toucher est le seul qui appartienne à
tous les animaux, et qui agisse dans presque
toute la surface du corps de chacun d'eux.
Les autres sens ne semblent être que des
modifications de celui-là, et ils sont presque
toujours situés à cette extrémité du corps qui
contient le cerveau.
C'est par le moyen des deux facultés de sen-
tir et de se contracter pour se mouvoir, que les
animaux éprouvent et satisfont leurs besoins.
Le plus irrésistible de tous est celui de la
faim, qui rappelle sans cesse à l'animal la
nécessité de fournir de nouvelles matières à
sa nutrition. C'est la plus compliquée de toutes
ses fonctions, et celle qui exige le plus d'or-
ganes pour la combinaison ou la décompo-
sition des fluides que le corps produit à la
suite de la digestion, a Dans cette transfor-
(( mation de fluides gît le véritable secret de
« cette admirable économie, » qui aboutit en
dernier lieu à la génération, destinée à trans-
mettre la vie, de l'individu à un être pareil à
lui.
Après cette exposition générale, Cuvier pré-
XCVI
PREFACE
PREFACE
XCVII
sente l'analyse des différences qu'offrent les
animaux dans chacun de leurs systèmes d'or-
ganes. C'est là précisément l'objet de l'ana-
tomie comparée. Ainsi, pour les organes du
mouvement, il y a tantôt un squelette inté-
rieur, articulé et revêtu par la chair ; tantôt
les os manquent; et, à leur place, ce sont des
coquilles qui recouvrent la peau, au dedans
de laquelle sont les muscles ; parfois même,
il n'y a aucune partie dure qui puisse servir
de levier ou de point d'appui. Les différences
dans les sens extérieurs ne sont pas moins
marquées ; le nombre des sens varie, ainsi que
leur degré d'énergie; la vue et l'ouïe font
assez souvent défaut ; les trois autres sens,
mais surtout le toucher et le goût ne parais-
sent jamais manquer. Les organes de la di-
gestion offrent deux grandes différences dans
leur disposition totale : ou les intestins n'ont,
comme chez la plupart des zoophytes, qu'une
seule ouverture qui sert tout à la fois à l'en-
trée des aliments et à l'issue des excrétions ;
ou bien, il y a deux ouvertures distinctes, aux
extrémités d'un canal unique. Le chyle, qui est
produit par l'action des organes digestifs sur
les substances alimentaires, le sang, dont la
circulation est double ou simple, dans les
animaux qui en ont une, la respiration par le
poumon ou par des branchies, selon l'élément
ambiant, la voix avec ou sans glotte, la repro-
duction gemmipare, vivipare ou ovipare, et
enfin l'état du jeune avant qu'il ne devienne
apte à perpétuer son espèce, telles sont les
différences principales qu'on peut observer
dans toute la série des animaux.
Après avoir montré les rapports qui exis-
tent entre les divers systèmes d'organes et
leur solidarité mutuelle, pour composer l'unité
et l'harmonie dans la vie des êtres, Guvier di-
vise encore les animaux en deux classes, les
animaux à sang rouge, et les animaux à sang
blanc. Parmi les vertébrés, on distingue les
animaux à sang chaud et les animaux à sang
froid : d'une part, les mammifères et les oi-
seaux, et d'autre part, les reptiles et les pois-
sons. Les invertébrés comprennent les mol-
lusques, les crustacés, les insectes, les vers
et les zoophytes.
Ces neuf grandes classes, réduites à quatre
embranchements, se divisent elles-mêmes en
T. I.
s
XCVIII
PREFACE
PREFACE
XCIX
î
familles d'un ordre inférieur, que Cuvier décrit
les unes après les autres, depuis les mammi-
fères jusqu'aux coraux, qui se trouvent placés
au dernier rang de l'animalité. 11 n'est pas né-
cessaire de suivre l'auteur dans ces détails.
C'est d'après ces principes, où l'on peut
retrouver bon nombre des théories d'Aristote,
que le naturaliste français construit le spa-
cieux édifice de son Anatomie comparée, où
il étudie successivement les organes du mou-
vement, fibre musculaire et os, dans le tronc,
dans le membre pectoral, dans le membre
abdominal, chez les invertébrés aussi bien
que chez les vertébrés ; puis, les organes des
sensations, de la digestion, de la circulation,
de la respiration et de la voix, et enfin, les
organes de la génération et des sécrétions.
Dans cette revue de tant d'êtres et de tant de
choses, Cuvier, à Texemplc d'Aristote, com-
mence toujours par l'homme, et de l'homme
il va aux mammifères, aux oiseaux, aux rep-
tiles, aux poissons, pour descendre encore à
des êtres de plus en plus imparfaits, notant
partout les ressemblances et les diversités.
Sur de telles bases, ce système est inébran-
lable. Conforme à l'ordre même de la nature,
il doit désormais être le fondement de l'his-
toire naturelle ; et il a été plus ou moins re-
produit dans tous les ouvrages dont notre
science peut s'honorer. On peut affirmer, sans
la moindre partialité, que la science n'a jamais
rien vu de plus beau, depuis qu'elle observe
le monde des êtres animés, plus difficile en-
core à comprendre qu'à classer.
L'anatomie comparée a été le plus constant
objet des labeurs de Cuvier ; il en avait com-
mencé l'étude dès sa première jeunesse,
comme il nous l'apprend lui-même; et il l'a
toujours continuée avec une persévérance in-
fatigable. C'est même pour guider cette science
et pour la compléter qu'il a composé son ou-
vrage du Règne animal, où il a classifié tous
les animaux d'après la structure que l'ana-
tomie lui avait révélée. « Il a fait marcher de
« front l'anatomie et la zoologie, les dissec-
(( tions et le classement, » de manière à fé-
conder les deux sciences l'une par l'autre. Le
Règne animal, publié quinze ou vingt ans
après rVnatomie comparée, est conçu sur les
mêmes principes, vérifiés et fortifiés par des
c PRÉFACE
observations de plus en plus étendues et pro-
fondes. Dans une Introduction développée,
Cuvier traite tour à tour les questions des mé-
thodes en histoire naturelle, de l'organisation
des êtres vivants, animaux et végétaux, des
éléments chimiques du corps animal, des
forces qui s'y trouvent, des fonctions et des
organes que ces forces mettent en jeu, et
enfin de la distribution du règne animal.
On a contesté à Cuvier la division de ses
quatre embranchements. Tantôt on les a niés
d'une manière absolue ; tantôt aux types qu'il
avait reconnus, on a prétendu en ajouter ou en
substituer quelques autres. Ce sont là des
questions qu'il convient de laisser éclaircir
aux naturalistes; mais ce qui paraît incontes-
table, c'est le principe fondamental sur lequel
Cuvier s'est appuyé, et qu'il a invariablement
maintenu jusqu'à ses derniers travaux, à sa-
voir que la classification des êtres animés doit
reposer uniquement sur leur organisation.
Tout autre principe est arbitraire ; celui-là
seul correspond à la réalité, telle que la na-
ture la présente aux regards de l'observateur.
La question se réduit alors à un point défait,
PREFACE
Cl
sur lequel il doit toujours être possible de se
mettre d'accord. Les vertébrés sont-ils cons-
truits comme les mollusques ? Les insectes
sont-ils davantage contruits comme les mol-
lusques et les vertébrés? Et enfin, les zoo-
phytes ne sont-ils pas construits tout autre-
ment que les trois embranchements qui les
précèdent ? Est-il possible de découvrir entre
les animaux un caractère plus distinctif que
leur conformation intime et essentielle ? La
raison avec Cuvier n'hésite pas à répondre que
c'est là le vrai et seul principe, et qu'on n'en-
freint cette loi supé rieure de toute classification
qu'en s'exposant aux plus graves erreurs, et en
écoutant l'imagination au lieu de la science.
Aussi, depuis la classification de Cuvier, aucun
des systèmes qu'on a risqués ne mérite-t-il de
remplacer le sien, qui ne] fait appel qu'aux
données les plus certaines de l'anatomie.
De là vient que Cuvier repousse la théorie
de l'échelle des êtres, dont il n'est pas plus
partisan que ne l'était Buffon. 11 ne nie pas
toutefois que cette théorie, si on la restreint
dans certaines limites, ne contienne quelque
vérité. 11 remarque qu'en considérant un or-
(i <iJ
cil
PREFACE
PREFACE
cm
gane isolément, et en le suivant dans toutes
les espèces d'une classe, on le voit se dé-
grader avec une uniformité singulière. Dans
des espèces même où cet organe n'est plus
d'aucun usage, on l'aperçoit encore en partie,
et comme en vestige, « en sorte que la nature
(( semble ne l'y avoir laissé que pour ne point
(( faire de saut. » Mais Cuvier ne croit pas,
comme l'ont pensé quelques naturalistes,
qu'on puisse ranger les êtres en une série
unique, qui les comprendrait tous, sans ex-
ception, commençant au plus compliqué et
finissant au plus simple, de telle manière que
l'esprit passerait de l'un h l'autre sans pres-
que apercevoir d'intervalle et par nuances in-
sensibles. L'échelle des êtres, ainsi entendue,
ne paraît à Cuvier qu'une chimère. « Tant
(( qu'on reste dans les mêmes combinaisons
(( d'organes, ces nuances délicates s'observent
(c bien en effet ; les animaux semblent formés
« sur un plan commun ; mais du moment
(( qu'on passe h des combinaisons d'organes
(( différentes, il n'y a plus de ressemblance
(( en rien, et l'on ne peut plus méconnaître l'in-
« tervalle ou le saut le plus marqué. »
Dans les questions de cet ordre, on doit
s'en rapporter à Cuvier plus qu'à personne.
Les considérations décisives qui l'ont conduit
ont d'autant plus de force et d'utilité aujour-
d'hui que des doctrines nouvelles ont poussé
cette hypothèse infiniment plus loin qu'on ne
la poussait de son temps. La regrettable con-
fusion que l'échelle des êtres apportait déjà
dans l'histoire naturelle, n'est rien en compa-
raison du chaos dont elle est menacée par le
transformisme Darwinien. Cuvier sans doute
prévoyait ces aberrations, quand il com-
battait si vivement les idées de Lamarck, qui
en sont l'origine.
Un dernier point à signaler dans le génie
de Cuvier, c'est son admiration passionnée
de la nature, égale à celle que ressentaient
Aristote, Linné et Buffon. Pas plus que ces
esprits supérieurs, il n'a peur des causes
finales ; à tout instant il les suppose, alors
même qu'il ne les invoque pas. 11 n'en fait
d'ailleurs qu'un usage discret, comme il con-
vient en histoire naturelle et dans toutes les
sciences particulières ; mais en présence des
phénomènes si frappants de la vie, en scru-
CIV
PREFACE
PREFACE
cv
tant les moyens diversifiés à l'infini que la
nature emploie pour produire infailliblement
les mêmes résultats, sensibilité, mouvement,
nutrition, il reconnaît l'empreinte évidente
d'une intention intelligente, et il n'hésite pas
à le proclamer, ainsi que le faisait Anaxagore,
dès les premiers temps de la philosophie
grecque. « En demeurant toujours, dit-il, dans
(( les bornes que les conditions nécessaires
a de l'existence prescrivaient, la nature s'est
a abandonnée à toute sa fécondité dans ce
« que ces conditions ne limitaient pas ; et
a sans sortir jamais du petit nombre de com-
« binaisons possibles entre les modifications
(( essentielles des organes importants, elle
c( semble s'être jouée à l'infini dans toutes
(( les parties accessoires. Pour celles-ci, il ne
a faut pas qu'une forme, qu'une position quel-
(( conque soit nécessaire ; il semble même
a souvent qu'elle n'a pas besoin d'être utile
(( pour être réalisée ; il suffît qu'elle soit pos-
« sible, c'est-à-dire qu'elle ne détruise pas
a l'accord de l'ensemble. Aussi, à mesure que
« nous nous éloignons des organes princi-
(( paux et que nous nous rapprochons de ceux
« qui le sont moins, trouvons-nous des va-
(( riétés plus multipliées ; et lorsqu'on arrive
(( à la surface, où la nature des choses vou-
« lait que fussent précisément placées les
« parties les moins essentielles et dont la
(( lésion est la moins dangereuse, le nombre
« des variétés devient si considérable que
(( tous les travaux des naturalistes n'ont pu
(( encore parvenir à en donner une idée. »
Voilà ce que disait Cuvier dès son premier
ouvrage. Trente ans plus tard (1829), dans
tout l'éclat de sa gloire, il tenait le même lan-
gage. Vantant l'heureuse influence qu'exerce
sur les intelligences la culture des sciences na-
turelles, il ajoutait : « Une fois élevé à la con-
(( templation de cette harmonie de la nature
(( irrésistiblement réglée par la Providence,
(( que l'on trouve faibles et petits les ressorts
(( qu'elle a bien voulu laisser dépendre du
c( libre arbitre des hommes! Que l'on s'étonne
(( de voir tant de beaux génies se consumer
(( si inutilement pour leur bonheur et pour
(( celui des autres ! Je l'avoue hautement, ces
(( idées n'ont jamais été étrangères à mes
(( travaux, et j'ai cherché de tous mes moyens
CVI
PREFACE
PREFACE
CVII
« à propager cette paisible étude. » (Anatomie
comparée, l*** édition, l*"® leçon, p. 58 ; et Règne
animal, édit. de 1829, p. 20.)
En parcourant ces nobles pages, ne croit-on
pas entendre Aristote célébrer, en un style
plus austère encore et plus fier, les joies inef-
fables'que procure au philosophe la contem-
plation des choses éternelles dans les cieux, et
des choses périssables dans la nature, telles
qu'elles se dévoilent aux fortunés mortels
qui savent les aimer et les comprendre. (Voir
le ch. V du 1^^ livre du traité des Parties.)
Mais ce légitime enthousiasme égare peut-
être Cuvier quand il veut faire de l'histoire
naturelle l'école de la logique, et lui réserver
le secret de la méthode. L'histoire naturelle
n'a point a revendiquer une tâche qui ne lui
appartient pas. La logique et la méthode la
dépassent; il ne faut les demander qu'à la
philosophie, qui a le devoir exclusif de donner
à toutes les autres sciences leurs principes
les plus généraux et les plus essentiels. Con-
fondre ainsi les choses, c'est les dénaturer;
les frontières des sciences doivent être res-
pectées aussi bien que celles des Etats; et là,
pas plus qu'ailleurs, personne ne gagne à des
usurpations.
Mais nous aurons plus tard à revenir sur
cette question, et nous essaierons de l'appro-
fondir davantage.
A côté des travaux de Cuvier, ceux de ses
contemporains et de ses rivaux, quelque es-
timables qu'ils puissent être, ptllissent et s'ef-
facent. Geoffroy Saint-Hilaire (Etienne) (1818),
Lamarck, Blainville (1829), Meckel (1828), Jean
Muller et une foule d'autres, n'ont fait que
reproduire les idées du maître, ou se sont
perdus en s'éloignantde ses traces. L'ouvrage
de Meckel sur l'Anatomie comparée est plein
de solidité ; mais il est douteux qu'il eût été
possible sans celui de Cuvier, que Meckel
avait traduit. L'imitation est toujours permise,
et elle est souvent fort louable, quand elle
sert à propager la vérité ; mais elle ne compte
guère dans l'histoire, puisqu'elle est sans ori-
ginalité, et qu'elle ne fait point avancer la
science d'un seul pas.
Le Manuel d'anatomie comparée de Siebold
et de Staiinius (traduction française de 1850)
doit être mentionné, parce qu'il est fort savant,
CVIII
PREFACE
PREFACE
cix
et surtout parce qu'il est un des premiers ou-
vrages de ce genre où les doctrines Darwi-
niennes sont appliquées à la classification et
à letude des animaux. La prééminence attri-
buée à la cellule en est le caractère distinctif.
Le Nouveau manuel est divisé en deux par-
ties : celle des invertébrés et celle des verté-
brés. Les invertébrés, dont les types sont
très-variés et les limites peu tranchées, sont
répartis en cinq groupes : les protozoaires,
dont la forme est irrégulière et l'organisation
purement cellulaire, les zoopliytes, les vers,
les mollusques et les arthropodes. Les pro-
tozoaires eux-mêmes se divisent en ordres et
en familles; et quelque indistincts que soient
leurs organes, M. de Siebold étudie en eux
d'abord l'enveloppe extérieure, puis le système
musculaire avec les organes locomoteurs, le
système nerveux et sensitif, l'appareil digestif,
la circulation et la respiration, les sécrétions,
et enfin les organes de la génération. Ces
études deviennent de plus en plus claires, à
mesure qu'elles s'adressent à des êtres de
plus en plus élevés, des polypes et des aca-
lèphes, aux crustacés, aux arachnides et aux
insectes. Quant aux vertébrés, ils sont parta-
gés en quatre classes : poissons, reptiles,
oiseaux et mammifères. Pour chacune de ces
classes, l'auteur suit la même méthode : tégu-
ments, muscles, nerfs avec les sens, diges-
tion, appareil de circulation, appareil respi-
ratoire, sécrétions, et en dernier lieu, organes
génitaux.
Il y a donc tout à la fois, dans l'ouvrage de
M. de Siebold, une classification et une ana-
tomie comparée. Guvier avait séparé l'anato-
mie et la classification, et il faisait très-bien
de les distinguer; mais il est possible aussi
de les réunir avec une clarté suffisante, comme
l'ont fait MM. de Siebold et Meckel, qui tien-
draient plus de place dans la science si Cuvier
ne les avait pas précédés.
Notre siècle compte beaucoup de physiolo-
gistes célèbres ; mais après tous ceux dont il
vient d'être question, nous n'en citerons plus
que deux, morts assez récemment, Agassiz et
Claude Bernard. Les travaux d'Agassiz se rap-
portent surtout à l'histoire naturelle ; ceux de
Claude Bernard sont presque entièrement
physiologiques. Mais quelque différents qu'ils
Ii
ex
PREFACE
PREFACE
CXÎ
soient, ils intéressent à peu près également
l'histoire de la science, telle que nous avons à
la considérer.
Agassiz (1807-1873), né en Suisse près de
Morat, appartient à la France et à l'Amérique,
autant qu'à son pays natal. Il a passé une
bonne partie de sa vie aux Etats-Unis; et dans
ses dernières années, il avait pu explorer le
Brésil, où l'avait appelé la munificence d'un
monarque, protecteur éclairé des sciences et
savant lui-même. Les œuvres principales
d'Agassiz sont ses Recherches sur les poissons
fossiles (en français), ses Études sur les gla-
ciers, et son Histoire naturelle des Etats-Unis,
dont l'introduction est son Essai sur l'espèce
et la classification en zoologie. Ce dernier
ouvrage, publié en 1859, a été, dix ans après,
traduit de l'anglais dans notre langue, sous
les yeux et avec la collaboration de l'auteur.
Bien qu'assez court, il donne une haute et
complète idée des mérites d'Agassiz, qui a
été un naturaliste immensément instruit et
actif, et, comme on l'a très-bien dit, a un sa-
(c vaut de premier ordre, un profond philo-
ce sophe, un de ces hommes qui honorent
« l'humanité, » par leurs lumières et plus
encore par leur caractère.
Après une existence dévouée exclusivement
aux investigations les plus assidues et les plus
sagaces, avec une indépendance absolue, sans
système préconçu, sans dogmatisme, et sous
l'inspiration seule* de la réalité, Agassiz en
arrive à cette conviction inébranlable que, dans
dans le règne animal, l'espèce est un fait essen-
tiellement naturel, et qu'elle n'est pas une in-
vention de l'esprit humain. 11 croit que les
genres, les familles, les ordres, les classes et
les embranchements ne sont pas moins réels
que l'espèce elle-même. 11 est persuadé que
ces divisions, admises à divers degrés par tous
les naturalistes, n'ont rien d'artificiel, et
qu'elles représentent, par une approximation
plus ou moins exacte, le plan même de la créa-
tion, tel qu'il est donné à notre infirmité de le
concevoir. « Quand, dit-il, nous croyons in-
(( venter des systèmes scientifiques, quand
(( nous croyons classer la création par la
(( seule force de notre raison, ne ferions-nous
(( que suivre humblement et reproduire, àl'aide
(( d'expressions imparfaites, le plan dont les
t I
t
:
..,
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CXIl
PREFACE
« fondements furent jetés à l'origine des cho-
(( ses ? Sous l'effort incessant de nos pénibles
(( études, est-ce seulement le développement
« de ce dessein original qui se découvre à
(( nous, alors qu'accumulant et coordonnant
« nos fragments de connaissances, nous nous
a imaginons mettre de l'ordre dans le chaos?
« Cet ordre est-il le laborieux produit de l'ha-
« bileté humaine ? Ou bien est-il tellement inhé-
(( rent aux objets eux-mêmes que le natura-
« liste soit, sans en avoir conscience, amené,
(( par l'étude des choses, à établir les sec-
ce tions sous lesquelles il range les animaux,
(c et qui ne sont après tout que les têtes de
(( chapitre du beau livre qu'il s'efforce de dé-
(( chiffrer ? »
Agassiz n'hésite pas à déclarer que cet arran-
gement, fruit de nos labeurs scientifiques, est
fondé sur les rapports naturels plus ou moins
bien aperçus, et sur les relations primitives de
la vie animale ; en un mot, que les systèmes
combinés par les maîtres de la science ne sont
que la traduction, dans la langue de l'homme,
des pensées du Créateur. Cette opinion, venue
d'un savant tel qu' Agassiz, doit nous paraître
PREFACE
CXIII
d'autant plus grave que d'autres naturalistes,
non moins autorisés, ont soutenu des opinions
toutes contraires. Buffon a prétendu qu'il n'y
a dans la nature que des individus, et que les
genres, les ordres et les classes n'existent que
dans notre imagination. (Discours sur la ma-
nière d'étudier l'Histoire naturelle, édit. de
^829, tome I, p. 79.) 11 n'en admire pas moins
la nature, et il l'étudié aussi passionnément
qu'Agassiz; seulement « il craint que nous
(( ne portions dans la réalité des ouvrages de
« Dieu les abstractions de notre esprit borné,
« et que nous ne lui accordions, pour ainsi
« dire, qu'autant d'idées que nous en avons. »
C'est par un scrupule de pieuse vénération
que Buffon a proscrit des méthodes qui sont
trop étroites pour embrasser l'universalité
des choses, et pour les classer selon leurs vrais
rapports. Agassiz n'a pas ressenti de ces scru-
pules exagérés ; et ses théories sont plus
fermes et non moins religieuses que celles du
naturaliste français. 11 ne croit pas plus que
lui qu'aucune méthode, ni qu'aucune classifi-
cation, puissejamais reproduire complètement
la totalité des êtres dans leur ordre véritable
T. I.
j
"N
CXIV
PREFACE
et dans leurs relations naturelles. Mais il sou-
tient que nous pouvons, par le spectacle de
l'univers, découvrir une pensée qui se mani-
feste dans les animaux plus clairement encore
que partout ailleurs. Le suprême honneur de
l'intelligence humaine, c'est de s'adapter aux
faits et de parvenir à interpréter les pensées
de celui qui les a créés.
C'est en partant de ce principe supérieur,
résultat d'une patiente et attentive expérience,
qu'Agassiz essaie de démontrer, par les argu-
ments les plus pratiques, que, dans le règne
animal, nous devons trouver le témoignage
éclatant d'une intelligence infinie. « L'univers,
« dit-il excellemment, peut être considéré
(( comme une école où l'homme apprend à
a connaître ses rapports avec les autres êtres,
(( et avec la cause première de tout ce qui
(( est. » Il se défend avec la plus sincère
loyauté d'introduire dans sa démonstration
aucun argument étranger à son sujet, et il se
reprocherait d'avancer des conclusions qui
n'en découleraient pas immédiatement. Force
lui est cependant de regarder toute liaison
intelligible et intelligente que nous observons
PREFACE
cxv
entre les phénomènes, comme une preuve di-
recte d'un Dieu qui pense, aussi sûrement que
l'homme manifeste sa faculté de penser quand
il constate cette liaison naturelle des choses.
11 se flatte de prouver par là que la prémédi-
tation a précédé l'acte de la création ; et il vou-
drait en avoir fini, une fois pour toutes, avec
les théories désolantes et fausses qui nous ren-
voient aux lois de la matière, pour avoir l'ex-
plication de toutes les merveilles de la vie;
(( et qui, bannissant Dieu, nous laissent en
(( présence de l'action monotone, invariable,
(( de forces physiques, assujettissant toutes
(( choses à une inévitable destinée. »
Nous n'espérons pas que les démonstrations
d'Agassiz aient vaincu le matérialisme, de ma-
nière à le bannir à jamais de la science ; mais
nous pensons qu'il a opposé à cette décevante
doctrine des arguments irréfutables, auxquels
on ne répondra pas, parce qu'ils sont la vé-
rité même, et parce que le silence est plus fa-
cile que la discussion et la victoire. Ces argu-
ments, tirés tous de l'histoire naturelle sans
aucune exception, sont au nombre de trente
et plus. Agassiz les expose un h un avec tous
CXVI
PREFACE
les développements nécessaires, sans être
jamais prolixe, et sans s'écarter un instant de
l'objet qu'il poursuit. Nous ne pouvons l'ac-
compagner dans cette énumération péremp-
toîre, ni même dans le résumé qu'il en fait
pour la rendre plus succincte et plus déci-
sive ; mais nous devons indiquer deux ou trois
de ses arguments, pour qu'on juge de leur na-
ture et de leur portée.
Le premier et le plus général, c'est d'abord
la diversité des types d'animaux existant si-
multanément dans des conditions identiques.
La plus petite nappe d'eau, soit d'eau douce,
soit d'eau de mer, le moindre coin de terre
contiennent une énorme variété d'animaux et
de plantes. La botanique et la zoologie con-
viennent que cette variété est extrême entre
les plantes et les animaux qui vivent dans une
même région. Les agents physiques, au milieu
desquels ils subsistent, peuvent-ils être regar-
dés comme la cause de cette diversité ? Tous
les physiciens, qui savent que la nature de ces
agents est purement spécifique, répondront
qu'il est absolument impossible que les forces
matérielles aient produit à un certain instant
PREFACE
CXVII
une action qu'elles ne dussent pas produire
plus longtemps. Or, tous les géologues avouent
qu'il y a eu, dans l'histoire de la terre, une
période à laquelle aucun animal n'existait en-
corC) bien que, dans ce temps, la constitution
du globe et les forces physiques fussent les
mêmes qu'aujourd'hui. Donc, la corrélation
des êtres animés et des circonstances am-
biantes est de tel caractère qu'elle révèle une
pensée. Ces rapports ont été établis, déter-
minés, réglés par un être pensant, pour chaque
espèce, dès le commencement du monde; et
la persistance de ces rapports à travers toutes
les générations qui se sont succédé en est une
preuve nouvelle. Quand on prétend faire venir
les êtres vivants de l'influence des forces phy-
siques, comment ne voit-on pas que l'effet est
hors de toute proportion avec la cause, et que
l'action même des agents matériels sur les
êtres organisés suppose l'existence préalable
de ces êtres ?
De ce premier argument, Agassiz conclut
qu'il ne peut pas exister un rapport génésique
quelconque entre les forces brutes et les êtres
organisés. Débarrassé de cette idée fausse, il
X
CXVIII
PREFACE
PREFACE
CXIX
parcourra sans peine le vaste champ des re-
lations véritables que ces forces ont avec les
êtres vivants.
De là, un second argument, qui est l'inverse
du premier et qui n'est pas moins démons-
tratif. Si les êtres animés sont diversifiés dans
des circonstances identiques, leurs types res-
tent identiques dans les circonstances les plus
différentes. A-t-on jamais vu aucun change-
ment de structure dans les individus d'une
même espèce, sous quelque zone qu'ils vivent,
polaire , tempérée , tropique , antarctique ?
L'identité est absolue dans tout ce que la
structure a de réellement important, de do-
minant et de compliqué ; s'il y a quelque diffé-
rence, ce n'est que dans des détails d'un ordre
très-secondaire. Quelle logique de supposer
que les mêmes causes physiques produisent
des résultats si dissemblables ! Ce qui est
affecté par les causes physiques, c'est l'exté-
rieur seul, la peau, le pelage, les plumes, les
écailles, ou encore la taille et le volume, la
rapidité ou la lenteur de la croissance, la fé-
condité, la durée de la vie, etc., etc. Mais tout
cela a-t-il rien h voir avec les caractères essen-
tiels des animaux ? Est-ce là, entre les agents
physiques et les animaux, autre chose qu'une
simple corrélation résultant du plan général
de la création ?
Autres arguments non moins clairs et non
moins décisifs : unité de plan dans des types
d'ailleurs profondément divers, correspon-
dance dans les détails de la structure chez
des animaux entre lesquels il n'existe aucun
autre rapport, affinités de degrés différents
et de nature diverse, existence simultanée aux
périodes géologiques les plus reculées de tous
les types généraux de l'animalité, gradation
de structure sans qu'il y ait cependant pro-
gression continue, distribution géographique,
identité de structure entre les types les plus
largement disséminés, similitude de structure
d'animaux vivants dans une même région, et
lien que constitue cette similitude entre les ani-
maux des régions les plus distantes, rapports
du volume et de la structure des animaux
avec les milieux ambiants, fixité des particu-
larités spécifiques, relations des êtres orga-
nisés avec le monde extérieur, rapports entre
les individus, dualisme sexuel, ses conditions
cxx
PREFACE
PREFACE
CXXl
révélées par Tembryologie, durée de la vie,
génération alternante, succession des animaux
et des plantes dans les temps géologiques,
localisation des types dans les âges passés,
limitation de certaines espèces à des périodes
zoologiques particulières, parallélisme entre
la succession géologique des animaux et des
plantes et le rang qu'ils occupent de nos jours,
parallélisme entre la gradation de la structure
et l'évolution embryonnaire, animaux et plantes
parasites, combinaisons dans le temps et dans
l'espace des divers rapports qui s'observent
chez les animaux, âge primitif de l'humanité;
telles sont les questions qu'Agassiz agite et
résout, avec une autorité qui vient tout en-
semble de sa compétence et de son érudition,
ayant lui-même observé tout ce dont il parle,
et connaissant non moins bien tout ce que les
autres en ont dit et en ont pensé. Avant lui,
beaucoup de ces sujets avaient été traités lit-
térairement avec une rare éloquence; lui, il
les a traités avec une rigueur scientifique et
une abondance de faits qui suppriment à peu
près toute sérieuse contradiction. Agassiz en
tire cette conclusion générale, à savoir « que
(( la combinaison dans le temps et dans Tes-
(( pace de toutes ces conceptions profondes
(( manifeste de l'intelligence, et prouve irré-
(( sistiblement la préméditation, la puissance,
c( la sagesse, la grandeur, la puissance, l'om-
(( niscience, en un mot, la providence et l'in-
(( tervention immédiate du Créateur » .
A deux mille ans et plus d'intervalle, on re-
connaît toujours la voix d'Anaxagore, procla-
mant, le premier entre tous les philosophes,
que l'Intelligence régit l'univers; on recon-
naît toujours la voix d'Aristote, proclamant,
après Anaxagore, que la nature ne fait rien en
vain. La seule supériorité de notre siècle, guidé
par Agassiz, c'est qu'il peut, dans la contem-
plation de cette grande vérité, s'appuyer sur
une science dont on ne combat désormais les
décisions que par l'aveuglement d'un parti
pris, rebelle à l'observation de tous les faits.
Telle est la première partie de l'ouvrage
d'Agassiz, consacrée tout entière à déterminer
la notion de l'espèce et à en faire ressortir la
signification. La seconde partie s'applique à
la classification. L'auteur définit d'abord ce
qu'on doit entendre par les types ou embran-
CXXII
PREFACE
PREFACE
CXXIII
chements du règne animal, par les classes,
les ordres, les familles, les genres et les es-
pèces. L'équivoque dans l'emploi de ces ter-
mes lui semble un obstacle aux progrès de la
science, et il les précise, autant qu'il le peut,
à l'usage de ceux qui doivent s'en servir. Puis,
il se livre à l'examen des différents systèmes
de classification qui se sont produits, au nom-
bre de vingt environ, depuis Linné jusqu'à
l'heure actuelle. 11 approuve et adopte les
quatre embranchements de Guvier, qu'il re-
garde comme le plus grand naturaliste de tous
les temps. Quant au Darwinisme, il le blâme
presque sans réserve, tout en rendant pleine
justice à Darwin, pour ses travaux en paléon-
tologie et en géologie. Aux yeux d'Agassiz,
cette doctrine, telle qu'elle a été développée
par ses adeptes, est contraire aux vraies mé-
thodes de l'histoire naturelle ; elle est perni-
cieuse et fatale. Le succès bruyant qu'elle a
obtenu ne doit pas nous séduire. Le Darwi-
nisme n'est qu'une théorie à priori ; il n'a pas
plus de fondement que la Philosophie de la
nature, sortie de L'école de Schelling; « c'est
« une doctrine qui, d'une conception ration-
ce nelle, descend aux faits ; et ne recueille des
(( faits que pour soutenir une idée. » Agassiz
se console du mal que cause cette doctrine en
pensant qu'elle passera de mode, comme tant
d'autres systèmes aussi arbitraires. Elle n'est
en rien le développement légitime des acqui-
sitions de la science moderne, et elle ne pré-
vaudra pas contre elle, en niant, non sans or-
2-ueil, les traditions et les observations les
plus certaines sur la fixité immuable des es-
pèces depuis leur première apparition.
Toutes ces vues d'Agassiz, neuves et har-
dies, ont une valeur considérable; elles relè-
vent de la philosophie presque autant que de
l'histoire naturelle. Si elles n'ont pas exercé
sur le monde savant toute l'influence qu'elles
nous semblent mériter, c'est peut-être unique-
ment parce que l'auteur ne leur a pas donné
une forme assez didactique. Il faut bien dire
aussi que le spiritualisme énergique qui les a
dictées n'est pas actuellement en vogue ; mais
on peut être assuré que la science reviendra
bientôt dans des voies meilleures, qui sont
celles qu'Agassiz a suivies et recommandées.
Claude Bernard fl813-1878> s'est mu dans
CXXIV
PREFACE
PREFACE
cxxv
une sphère bien différente. Le ranger parmi
les matérialistes, ce serait peut-être lui faire
tort; mais il serait encore moins juste de le
mettre dans le camp opposé. 11 s'est lui-même
prononcé si peu nettement, chaque fois qu'il
a effleuré ou côtoyé ces graves questions,
qu'il est presque impossible d'éclaircir ses
obscurités; on peut les croire involontaires,
et il e^t présumable qu'il ne s'est jamais dé-
cidé bien parfaitement entre les deux opi-
nions. Les incertitudes de ses théories tien-
draient alors aux irrésolutions de sa pensée.
Mais si l'on s'en rapporte sur ce point délicat
à l'appréciation enthousiaste de ses disciples,
ce serait le matérialisme qui devrait le récla-
mer pour un des siens, et même pour une de
ses gloires incontestées. C'est là certainement
un excès de zèle de la part de ses élèves les
plus fameux ; mais leur maître en est respon-
sable en partie, puisqu'il n'a jamais désavoué
les interprétations auxquelles se prêtent ses
théories par trop douteuses. D'ailleurs, cette
restriction n'enlève rien au mérite des décou-
vertes de Claude Bernard. Il a expliqué mieux
qu'on ne l'avait fait jusque-là les fonctions de
plusieurs viscères dans l'homme, et l'action
des toxiques sur notre organisation. Il a, en
outre, porté, dans ses analyses et dans ses ex-
périences, une exactitude et une préciidon qui
peuvent toujours servir de modèles.
En discutant le problème qui fait le fond
de toute physiologie, Claude Bernard n'hésite
pas à confondre la vie avec les forces brutes
de la matière. A l'entendre, il n'y 'a aucunedif-
férence entre les principes des sciences phy-
siologiques et les principes des sciences phy-
sico-chimiques. Cependant, il a si bien senti
l'importance essentielle de cette question qu'il
a expressément essayé de définir la vie. Y a-
t-il réussi mieux que Bichat et que Cuvier ?
Là où ces grands esprits avaient reconnu deux
principes, Claude Bernard est-il dans le vrai
en n'en voyant qu'un seul ? Pour notre part,
et avec Agassiz, nous répondons que Claude
Bernard se trompe, et que l'hypothèse de
l'unité est en opposition flagrante avec les
faits les plus solidement établis par la science
contemporaine, pour les organismes vivants,
et pour les organismes éteints que nous ré-
vèle l'histoire de la terre. Désormais, on ne
"V
CXXVI
PREFACK
PREFACE
CXXVII
saurait dans ces matières nier deux vérités
également certaines : la première, que nous
avons déjà indiquée, c'est que la vie est ap-
parue sur notre globe à un moment donné
avant lequel elle n'y était pas ; la seconde, c'est
que, dans les phénomènes physiologiques
impartialement observés, il en est qui ne s'ex-
pliquent que par la présence d'une force ab-
solument distincte des forces matérielles, les-
quelles ne suffisent pas pour nous expliquer
les effets de celle-là.
Comme corollaire de cette confusion des
forces vitales et des forces physiques, Claude
Bernard résume sa définition en disant que
ce la vie est la force évolutive de l'être. » Mais,
ou cette définition ne signifie rien, ou bien
elle signifie le contraire de ce que l'auteur
croit y trouver. Si c'est la vie qui détermine
les évolutions de l'être et son développement,
c'est qu'elle est antérieure à ces évolutions, et
qu'elle s'en distingue, puisqu'elle en est cause.
Les actions physico-chimiques exercent leur
influence sur un être qui ne vient pas d'elles,
qui tour à tour les subit et les modifie, mais
qui les précède. Loin de dire avec Claude Ber-
nard que « la vie n'est qu'une modalité des
« forces générales de la nature, » il faut af-
firmer que la vie est une puissance à part,
accordée à certains êtres et refusée à d'autres,
qui a ses lois spéciales et sa destination propre,
et qui est déjà tout entière dans les embryons
les moins formés, pour les amener par degrés
à la forme définitive qu'ils doivent prendre.
En dépit de déclarations sur lesquelles, ce
semble, il n'y avait pas à revenir, Claude Ber-
nard adopte assez souvent le langage du spi-
ritualisme, et il parle lui aussi des « propriétés
vitales de l'organisme » et des « phénomènes
de la vie. » Est-ce une simple concession de
mots ? Est-ce une pensée plus arrêtée ? Le
savant se conforme-t-il sans réflexion aux ha-
bitudes de la langue vulgaire ? Ou est-il en-
traîné par la force irrésistible de la vérité,
qui se fait jour malgré lui ? Il serait assez dif-
ficile de le savoir ; c'est un secret qu'il n'a pas
livré à ses lecteurs ; nous ne nous flattons pas
de le pénétrer. Mais ce qu'on peut remarquer,
c'est que, tout en étant partisan de la cellule
et admirateur de ses prétendues merveilles,
Claude Bernard admet néanmoins qu'il y a
N
CXXVIll
PREFACE
PREFACE
CXXIX
1
dans ce mystère insondable « une idée pré-
conçue », et il distingue dans toutes les fonc-
tions organiques deux côtés, qu'il nomme
l'un, le côté idéal, et l'autre, le côté matériel.
C'est précisément ce qu'avait toujours soutenu
Agassiz, avec qui le naturaliste français serait
fort surpris de se trouver d'accord.
Claude Bernard va même jusqu'à recon-
naître deux ordres de sciences : les sciences
de l'esprit et les sciences de la nature ; et il
voudrait faire de la physiologie le trait d'union
entre les unes et les autres. L'intention est fort
bonne; mais à quelle condition la paix pro-
posée se fait-elle ? A la condition que la psy-
chologie disparaisse et se fonde dans la phy-
siologie, comme si l'objet et les procédés de
la science psychologique n'étaient pas abso-
lument autres que les procédés et l'objet de la
physiologie. Sur ce terrain, où la lumière de
la conscience projette un jour éblouissant, la
confusion est impossible pour un ferme re-
gard; celui de Claude Bernard a défailli comme
tant d'autres, même plus philosophiques que
le sien. Il ajoute bien que « la raison et le
libre arbitre sont les actes les plus mys-
térieux de la vie animale et peut-être de la
nature entière » ; mais il ne tire de ce fait ré-
vélateur aucune conséquence, et il persiste
dans une erreur peu digne d'un observateur
tel que lui.
Chose plus étonnante ! Claude Bernard ne
paraît pas avoir défini mieux la science où il
a excellé, quand il charge la ph3^siologie « de
régir les manifestations de la vie. » Evidem-
ment, la physiologie ne régit pas ces mani-
festations; elle se borne h les observer et à
les décrire. Ce rôle est assez beau et assez
épineux ; il n'est que faire d'y ajouter de nou-
velles et inutiles difficultés. On dirait que le
ph3^siologiste dispose de la vie, et qu'il peut
arbitrairement en créer et en changer les
phénomènes. C'est là une conception qui
n'a rien de scientifique ; car alors la science
serait le roman des choses ; ce ne serait pas
la représentation fidèle de la réalité. Qu'on
croie, avec Agassiz et avec les plus savants
philosophes, qu'une pensée divine est déposée
dans l'univers, ou qu'on nie résolument
cette pensée, il n'importe guère à la science,
qui ne doit d'abord qu'observer les faits,
T. I.
%
cxxx
PREFACE
et qui n'obtient de réels progrès que par cette
sage méthode. Mais la science prétendant
gouverner la nature, c'est une imprudence qu'il
faut laisser à l'idéalisme le plus audacieux,
se substituant au créateur. Notre esprit ne
fait pas la nature ; il la contemple telle qu'elle
est. Si, en présence de l'infini, dont la nature
est le reflet, nous pouvons quelquefois sentir
notre force, nous sentons bien plus souvent
encore, pour ne pas dire toujours, notre irré-
médiable impuissance et notre disproportion
incommensurable.
Ce qui peut expliquer, si ce n'est justifier,
cette étrange hypothèse de Claude Bernard,
c'est que, pour lui, la physiologie n'est pas
une science naturelle ; elle est seulement expé-
rimentale ; en d'autres termes, la vie ne se
manifesterait a nous que par les expériences
auxquelles nous soumettons les êtres vivants;
sans ces expériences, nous n'en saurions ab-
solument rien. Que l'expérience soit fort utile
à la science, tout le monde en convient; mais
préférer l'expérience a l'observation, ce serait
une méprise des plus dangereuses et des moins
excusables. L'expérience ne précède pas l'ob-
PREFACE
CXXXI
servation ; tout au contraire, elle la suit. L'ob-
servation, quelque attentive qu'elle soit, ne
laisse que trop souvent des doutes et des indé-
cisions ; c'est pour les dissiper que le savant
doit recourir à un autre procédé. Il règle alors
h son choix les conditions dans lesquelles il
circonscrit et fait agir le phénomène. Mais le
phénomène réel, que le savant cherche à com-
prendre, ne vient pas de lui ; il ne vient que de
la nature. L'expérience n'a même aucun sens
si on ne la conçoit pas ainsi; car autrement
Texpérimentateur ne ferait que retrouver dans
l'expérience le phénomène qu'il y aurait mis,
en l'imaginant lui-même. Ce serait un travail
parfaitement vain et un leurre; sans la nature,
qui fournit préalablement le fait tel qu'il est,
il n'y aurait pas même besoin d'explication.
La physiologie, se flattant de régir les mani-
festations de la vie, est donc une complète
illusion. Cuvier l'a dit : « L'expérience contraint
la nature à se dévoiler, » quand l'observation,
qui a pour but de la surprendre, l'a trouvée
rebelle et n'a pu la vaincre.
Claude Bernard a-t-il davantage raison quand ,
au lieu de la physiologie elle-même, il juge son
Nt
"V
CXXXII
PREFACE
histoire et son état présent ? Est-il bien sûr
que la physiologie soit née de nos jours ; et
qu'elle en soit encore à chercher ses fonde-
ments et ses méthodes? N'a-t-elle trouvé jus-
qu'ici que des linéaments a peu près informes ?
Est-il plus exact de lui donner pour précur-
seurs Lavoisier et Laplace, en compagnie de
Bichat? Claude Bernard a une vive admiration
pour Bichat, tout en trouvant qu'il est anato-
miste plus que physiologiste; mais parfois
aussi illerange avecDescartes, Leibnitz, Cuvier
et bien d'autres, parmi les adversaires qu'il
croit devoir combattre. Est-il plus équitable
d'oublier, parmi les physiologistes, un homme
tel que llaller? Est-ce que Haller n'avait pas
écrit un siècle auparavant ? Et s'il n'a pas fait de
découvertes égales a celles de Claude Bernard,
ne mérite-t-il point que son nom soit conservé
et respecté par ses successeurs ? Est-ce Ma-
gendie, qui vers 1820, a rendu la physiologie
expérimentale ? Et Harvey, dans le xvii« siècle,
n'avait-il pas fait de véritables expériences, in-
génieuses et décisives, sur la circulation du
sang? Non ; ce n'est pas de nos jours que « la
(( physiologie a pu commencer a entrevoir son
PREFACE
CXXXIII
« véritable problème et ses destinées ; non,
(( son avènement ne sera pas une des gloires
(( de notre siècle. » En toute justice, il fau-
drait bien plutôt restituer cette gloire au siècle
précédent. Ce qui est vrai, c'est que, de notre
temps, le problème de la vie est singulière-
ment agrandi, par tous les travaux dont les
fossiles ont été l'objet, et par les explorations
qui ont scruté les diverses régions du globe
et les profondeurs des mers. Mais ce problème
de la vie, auquel Claude Bernard assigne une
date si récente, est à peu près aussi ancien
que tous ceux que poursuit la science. Lorsque,
dans le Traité de l'Ame, Aristote part de la
vie dans la plante, et qu'il en suit les manifes-
tations successives depuis le végétal jusqu'à
l'homme, n'est-ce pas là poser la question
aussi nettement que nous la posons aujour-
d'hui ? Les faits qui nous servent à résoudre
cette question « la plus complexe de la nature
entière » sont beaucoup plus nombreux. Soit;
nuiis sont-ils différents? Pour se multiplier
indéfiniment, changent-ils de nature? La gé-
nération, qui, de l'aveu de Claude Bernard, est
la fonction la plus mystérieuse de la physio-
•v
CXXXIV
PREFACE
PREFACE
cxxxv
logie, n'a-t-elle pas été étudiée à fond par
Aristote, dans un ouvrage qui, à lui seul, suf-
firait pour glorifier à jamais son génie ?
La physiologie, prise dans sa généralité,
n'est donc pas tout à fait aussi jeune qu'elle
se le figure ; et c'est précisément parce qu'elle
est passablement vieille qu'elle peut arriver à
des découvertes du genre de celles qui ont il-
lustré Claude Bernard. Seulement, le problème
de la vie est d'un tel ordre que Tliomme l'agi-
tera sans cesse et ne le résoudra jamais.
Claude Bernard dit lui-même que « l'origine
« des choses est impossil)le a découvrir » ; mais
la science s'en approche de plus en plus, à
peu près comme ces lignes mathématiques
qui ne peuvent jamais se joindre, même en les
supposant prolongées à l'infini.
Enfin, Claude Bernard critique vivement la
philosophie, quand, selon son expression, elle
se permet d'entrer « dans le ménage de la
science. » Nous ne faisons ici qu'indiquer cette
controverse. Plus tard, nous la traiterons
avec des développements plus opportuns ; mais
pour voir clairement les relations de la philo-
sophie et delà science, on n'a([u'à se rappeler
les services rendus par Aristote à l'histoire
naturelle, ou par Théophraste à la botanique.
C'est la philosophie qui a créé les sciences
exactes, et c'est elle qui doit les guider pour
toujours. Peut-être l'erreur de Claude Ber-
nard vient-elle de ce qu'il incline aux doc-
trines d'Auguste Comte, en même temps qu'à
celles de Darwin. 11 croit à la mutabilité des
espèces, comme il croit aux trois phases de
l'esprit humain. 11 nomme ces phases, poésie,
philosophie et science, au lieu de les nommer
théologie, métaphysique et positivisme. Mais,
quoi qu'il en pense, la science n'est pas si nou-
velle. Pour savoir son âge, on n'a qu'à le de-
mander à Hippocrate, même avant Aristote. Si
l'esprit humain a débuté par la poésie, avec
Homère, voilà tout au moins deux mille trois
cents ans qu'il fait de la science sous sa vraie
forme ; et nous pouvons nous en tenir à cette
date vénérable. Nos ancêtres sont les Grecs;
nous ne faisons que ce qu'ils ont fait avant
nous, de même que nos descendants conti-
nueront ce que nous aurons déjà continué
avant eux.
Qu'on ne s'étonne pas si nous nous sommes
"V
CXXXVI
PREFACE
arrêtés si longtemps à Claude Bernard, qui
ne s'est jamais occupé de physiologie com-
parée. Mais ses divers travaux, sur quelques
points de la physiologie humaine, ont jeté beau-
coup d'éclat; ils exercent encore une puis-
sante influence, qui durera peut-être ; ses dé-
couvertes sont des conquêtes très-honorables
pour la science; et bien qu'elles soient assez
limitées, elles ont percé le mystère de quel-
ques-uns des phénomènes qui nous intéressent
plus particulièrement. Claude Bernard a joui
d'une grande réputation parmi ses contempo-
rains; et l'on a pu un instant iTourrir l'espoir
qu'il allait renouveler la physiologie dans
toutes ses parties; lui-même a pu partager
cette espérance et avoir cette ambition. Qu'en
pensera la postérité, qui commence à pouvoir
le juger ? C'est là une question que nous ne
nous permettons pas de trancher.
Avec Claude Bernard, nous voilà presque
parvenus au terme extrême de cette revue
historique; elle nous a semblé utile, même
dans sa nécessaire brièveté, pour montrer les
progrès qu'a faits la science depuis qu'Aris-
tote l'inaugurait dans le Traité des Parties.
PREFACE
CXXXVII
Afin d'achever cette esquisse, il ne reste plus
qu'à s'adresser à un auteur encore vivant, pour
préciser à ce moment même le point où en
sont la physiologie et l'anatomie, héritières
de tout le passé. Entre tant d'autres natura-
listes, nous choisirons le plus exact et le plus
complet, M. Henri Milne Edwards, leur doyen
et leur chef respecté. Son ouvrage est inti-
tulé : (( Leçons sur la physiologie et l'anatomie
(( comparée de l'homme et des animaux. »
Commencé en 1857, il n'a été achevé qu'en
1881, avec le quatorzième volume. C'est un
résumé fidèle, qui n'a rien omis de la richesse
actuelle des deux sciences qu'il a réunies.
Il sera sans doute le dernier mot du
xix« siècle, qui, avant de finir, ne pourra pas
faire un meilleur ni plus clair exposé de tous
les faits qu'ont accumulés jusqu'ici l'anatomie
et la physiologie, soit sur l'homme, soit sur
les animaux. La méthode est d'une régularité
irréprochable, ainsi que le style; et il est très-
peu de livres qui, à tous égards, soient faits
aussi bien. L'histoire de la science y est par-
tout utilement mêlée à la science même; et sur
chaque question, on y peut apprendre au prix
•N
CXXXVIII
PREFACE
PREFACE
CXXXIX
I
I
de quels patients efforts l'esprit humain a
conquis tout ce qu'il sait aujourd'hui.
M. Milne Edwards n'a rien innové dans
l'ordre des matières qu'il étudie ; et après une
première leçon sur le mode de constitution du
règne animal, et sur les tendances de la na-
ture dans la création des êtres animés, il par-
court en 14-0 leçons consécutives les divers
éléments et les diverses fonctions du corps,
le sang et la respiration, la circulation dans
les artères, dans les capillaires et dans les
veines, la transsudation, le système lympha-
tique, l'absorption, la digestion, la nutrition
et la reproduction; puis, parmi les fonctions
de relation, la locomotion, le système nerveux,
les sens, les fonctions mentales et la volition.
L'ouvrage se termine par des considérations
d'ensemble, analogues à celles qui l'avaient
commencé.
Sans donner aux questions générales et aux
principes plus de place qu'il ne convient en
histoire naturelle, M. Milne Edwards est trop
éclairé et trop sage pour les passer sous si-
lence. 11 les touche dans la juste mesure, et il
se prononce avec une fermeté et une précision
qui ne laissent rien à désirer. La constitution
du règne animal ne s'explique, pour lui, comme
pour Agassiz, que par l'intervention d'un
Créateur. La vie, loin d'être la résultante des
forces chimiques et physiques, les coordonne
et les harmonise. La force vitale précède les
instruments dont elle se sert; elle est l'orga-
nisatrice de la matière pondérable ; les fonc-
tions emploient les organes, qui leur obéis-
sent. Ce qui domine dans l'être organisé, c'est
son essence et non sa partie matérielle. La na-
ture varie ses moyens à l'infini, tout en en usant
avec la plus stricte économie, pour arriver
pas à pas à la perfection relative qu'elle doit
atteindre. M. Milne Edwards ne croit pas plus
que Buffon, Cuvier ou Agassiz, h la chaîne des
êtres, bien qu'il admette une sorte de subor-
dination, et que dans toutes ses analyses, il
débute par les êtres les plus simples pour
monter jusqu'aux plus complexes. Il défend
aussi les quatre embranchements de Cuvier,
sans les supposer toutefois absolument inva-
riables. D'abord, adversaire décidé du Trans-
formisme, il semble que plus tard il ait jugé
cette doctrine avec un peu moins de sévérité;
N.
CXL
PREFACE
PREFACE
CXLl
mais il ne va pas jusqu'à faire descendre les
espèces vivantes des espèces fossiles; et il
marque avec soin les différences qui séparent
les types actuels des types évanouis.
M. Henri Milne Edwards termine son ou-
vrage par des conseils dont toutes les sciences
peuvent faire leur profit, non moins que l'his-
toire naturelle. 11 proclame que « l'étendue du
(( domaine de l'esprit humain est incalculable; »
mais il lui recommande la plus vigilante cir-
conspection, pour diminuer de plus en plus
la portion d'ignorance à laquelle il est con-
damné pour toujours. Avec M. H. Milne Ed-
wards on ne peut que donner les mains à ces
réserves prudentes, que l'infini imposera éter-
nellement à l'ambition et à l'infirmité de notre
intelligence.
Notre course dans le passé est finie ; mais
avant de porter nos regards, peut-être témé-
raires, sur l'avenir, toujours couvert de té-
nèbres, nou^ voulons jeter un dernier coup
d'œil en arrière et résumer en quelques mots
l'inventaire de nos trésors, afin de mieux dis-
cerner ce qui pourrait encore les accroître.
D'abord, on voit, par le tableau que nous
venons d'esquisser, que la physiologie et l'ana-
tomie n'ont pas souffert autant de lacunes
et d'intermittences que la zoologie descrip-
tive. Commencée dans le Traité des Parties, la
physiologie n'a cessé presque a aucune époque
d'être cultivée, et même de se développer. Au
contraire, la zoologie descriptive, tout admi-
rable et toute claire qu'elle est dans l'Histoire
des Animaux, n'a jamais été bien comprise
par l'Antiquité après Aristote. L'exemple de
Pline et d'Elien montre ce qu'elle devenait
dans cette recherche puérile de faits curieux
et extraordinaires. Elle avait perdu le sens
des fortes traditions de son berceau ; elle
n'était plus que de la littérature d'un goût
équivoque; et l'on aurait dit qu'elle ne pré-
tendait qu'amuser et distraire des lecteurs
incapables d'attention et d'étude. Avortant
dès ses premiers pas, quelque fermes qu'ils
fussent, la zoologie avait été tout à fait né-
gligée durant de longs siècles ; et elle n'avait
reparu qu'avec les Commentaires d'Albert le
Grand, sous le règne de Saint Louis. Après
un éclat passager, elle était retombée dans
l'oubli pendant deux cents ans. Enfin elle
CXLII
PREFACE
n'avait tendu à renaître qu'avec le xvi« siècle ;
et même alors, malgré l'initiative de Belon,
de Rondelet et de quelques autres, elle était
de l'érudition plutôt que de la science réelle ;
sa marche était peu méthodique et mal assu-
rée. Ce n'est qu'au xviii« siècle, avec Linné,
Buffon et Cuvier, qu'elle devait retrouver la
voie magistralement ouverte par la Grèce.
Il y a moins de ces hésitations et de ces
langueurs dans les destinées de la physio-
logie et de l'anatomie. Aristote, qui en avait
été le père, en même temps qu'il l'était du
reste de la zoologie, a eu dans cette branche
de l'histoire naturelle des héritiers et des suc-
cesseurs intelligents, jusque dans sa famille;
Erasistrate, son petit-fils, a été un très-habile
anatomiste. L'École d'Alexandrie, à laquelle il
appartenait, ainsi qu'Hérophile, a entretenu
et fécondé assidûment les principes hippo-
cratiques ; elle les a même élargis ; mais quoi-
qu'elle ait pratiqué surtout la médecine et
l'anatomie pathologique, elle a servi efficace-
ment les sciences voisines, qui étendent au
Règne animal les recherches plus limitées
dont l'homme est l'objet. Celsé, Rufus, Galien,
PREFACE
CXLIII
et tous les médecins fameux auxquels Oribase
emprunta son utile recueil, témoignent, par
de solides monuments, que la science est res-
tée, autant qu'elle l'a pu, fidèle aux enseigne-
ments du passé. Elle est éminemment remar-
quable dans Galien ; et pour son traité de
l'Usage des Parties, c'est aux théories d'Aris-
tote qu'il emprunte les siennes. Les études
anatomiques cessent avec toutes les autres,
quoique moins complètement, par la fermeture
des écoles payennessous Justinien. La science
grecque, mutilée et obscurcie, passe aux mains
des Arabes, qui la transmettent par l'Es-
pagne et les Croisades à l'Europe chrétienne ;
et grâce à eux, si l'héritage n'est pas très-bien
conservé, du moins il ne périt pas, comme
l'atteste l'ouvrage estimable de Mundino, au
début du XIV* siècle. A dater de cette époque,
et bien que ce soit toujours de la seule orga-
nisation humaine qu'on s'inquiète, les décou-
vertes les plus belles se succèdent continuel-
lement jusqu'à l'état actuel. La physiologie
marche de pair avec l'anatomie, quoiqu'elle
soit de beaucoup plus difficile, parce que la
vie, qui est le mouvement même, est bien
CXLIV
PREFACE
moins observable que la forme, qui est immo-
bile et qui ne varie pas.
Au point où la science est si glorieusement
et si péniblement parvenue, a-t-elle dit son
dernier mot? Evidemment non, par cette rai-
son péremptoire qu'elle a un sujet absolu-
ment inépuisable, dans la diversité infinie des
êtres et des combinaisons organiques que
produit la nature. La science a toujours devant
elle une perspective de progrès sans bornes ;
c'était sa condition dans le passé ; ce sera sa
condition dans un avenir qui n'aura pas de
fin. Mais h toutes les époques, quelque bril-
lantes et quelque assurées que soient les con-
quêtes de la science, elle trouve un sérieux
avantage à se rappeler quelquefois à elle-
même ce qu'elle est, ce qu'elle possède et ce
qui lui manque. Un examen de conscience ne
lui nuit jamais ; et les sciences ont d'autant
plus de motifs de se l'imposer que leur do-
maine devient plus étendu et plus compliqué.
Il est vrai que, quand les sciences se prennent
à réfléchir sur leurs méthodes et leurs pro-
cédés, elles mettent de côté leur objet propre
pour un objet étranger. Mais en compen-
PREFACE
CXLV
sation, elles entrent dans la sphère des ques-
tions générales, c'est-à-dire des questions
philosophiques. C'est uniquement à cette école
que chaque science particulière peut apprendre
la place qui lui revient dans l'universalité des
choses, telle qu'il est donné à l'esprit de
l'homme de la contempler et de la parcourir.
Rarement, les sciences spéciales s'élèvent jus-
qu'à ces théories supérieures, bien qu'elles
s'y rattachent par les liens les plus intimes et
par des racines fécondes ; mais c'est à leur
grand dommage qu'elles négligent ou ignorent
la source commune d'où elles sortent toutes
également, depuis la plus sublime jusqu'à la
plus humble. Si Aristote n'était pas philo-
sophe, il n'eût pas été le législateur de tant
de sciences, qui, sans lui, seraient peut-être
encore à naître, ou qui du moins seraient dés-
ordonnées et confuses.
Qu'est-ce donc que l'histoire naturelle dans
l'ensemble des choses, et que faut-il entendre
par cette expression ? Elle ne vient pas d'Ans-
tote. C'est Pline peut-être qui Ta employée le
premier ; son encyclopédie prend ce titre, et
elle est, en effet, une histoire de toute la na-
T. I.
■v
CXLVI
PREFACE
ture. Après un premier livre, qui est une table
des matières dressée par Tauteur lui-même et
très-bien laite, le second livre est consacré à
une définition du monde, dont Pline discute
Tunité et la forme, et qu'il prend pour la Divi-
nité, en lui donnant la terre pour centre. Les
quatre livres suivants décrivent notre globe,
ses régions, ses climats et ses habitants ; cinq
autres livres décrivent les animaux, de Thomme
à l'insecte ; onze livres traitent des plantes ;
dix autres traitent des remèdes que nous pou-
vons tirer des différents êtres; enfin, les cinq
derniers livres traitent des métaux et des mi-
néraux.
De cet énoncé succinct, il ressort que c'est
une description générale de la nature que
Pline a tentée ; et c'est si bien son intention
qu'en achevant son œuvre, il s'écrie : « Salut,
(( ô nature ! mère de toutes choses, daigne
(( m'être favorable, a moi qui seul, entre tous
« les Romains, t'ai complètement célébrée ! »
(Pline, édit. Littré, tome II, p. 570). La pré-
tention était légitime pour un citoyen de
Rome ; elle ne l'était pas autant si l'on regar-
dait la Grèce ; car, longtemps avant Pline,
PREFACE
CXLVII
Aristote avait fait aussi dans ses nombreux
ouvrages une exposition complète de la na-
ture, sans d'ailleurs préciser aussi nettement
l'objet et les limites de son entreprise ency-
clopédique, qui est beaucoup plus originale
que celle de Pline, si elle est moins régu-
lière et moins systématique.
Pour Linné, pour Buffon, pour Guvier, et
pour M. II. Milne Edwards, l'histoire natu-
relle conserve toujours cette immense am-
pleur ; et si l'on en excepte l'astronomie, elle
comprend toutes les sciences qui étudient le
monde extérieur, à côté du monde de l'esprit.
Parfois cependant , l'expression d'Histoire
naturelle reçoit une signification plus res-
treinte ; et alors elle ne concerne que le règne
animal, au lieu des trois règnes. Mais les
savants n'acceptent pas cette limitation, qui
n'est reçue que dans le langage usuel, où l'on
n'exige pas plus de correction.
On ne peut observer les animaux, quelles
que soient leurs diversités, que sous trois
aspects : ou dans leur forme extérieure et leurs
mœurs, ou dans leur structure interne, ou
dans l'action vivante de leurs organes, accom-
CXLVIII
PREFACE
PREFACE
CXLIX
plissant les fonctions auxquelles ils sont des-
tinés. L'étude de la forme extérieure est l'objet
de la zoologie descriptive ; celle de la struc-
ture intérieure est l'objet de l'anatomie ; celle
des fonctions vitales est l'objet de la physio-
logie. Chacune de ces trois divisions princi-
pales pourrait se subdiviser en sections
moins importantes; on les a peut-être trop
prodiguées dans ces derniers temps ; elles
n'ont pas pour nous d'intérêt particulier, et
nous passons.
Si, par suite des progrès obtenus depuis
deux siècles, on sépare nettement aujourd'hui
les trois sciences qui se partagent le règne
animal, elles sont presque tout à fait confon-
dues dans l'œuvre d'Aristote ; quelque péné-
trante que fût l'analyse du philosophe, il ne
l'a point poussée jusqu'à ces distinctions, qui
nous semblent aujourd'hui aussi claires qu'in-
dispensables. Il se trouve beaucoup d'anato-
mie et beaucoup de physiologie, mêlées à la
description, dans son Histoire des Animaux,
ainsi que dans ses deux autres grands traités,
des Parties et de la Génération. Il avait fait en
outre plusieurs ouvrages d'anatomie, que com-
plétaient des dessins ; mais ne distinguant pas
les trois sciences, il étudiait simultanément
la forme, la structure et les fonctions.
Au début delà science, cette confusion était
à peu près inévitable, et on doit l'excuser
d'autant mieux qu'elle n'a pas empêché la
constatation des faits. Pourtant, elle a eu ce
résultat fâcheux qu'Aristote n'a pas établi de
classification méthodique entre les espèces,
assez nombreuses déjà, qu'il observait avec
tant de sagacité. Il a pris du langage vulgaire
les dénominations par lesquelles on désignait
les animaux ; et il s'est contenté généralement
de ces appellations, qui n'étaient pas fausses,
mais qui ne représentaient point un ordre
scientifique. Le besoin de la classification
n'était pas senti alors comme il l'est de notre
temps, où il n'est plus loisible de décrire les
animaux sans les ranger systématiquement,
selon leurs ressemblances ou leurs opposi-
tions. On peut bien à son gré débuter par
les plus simples, comme le fait le Darwinisme,
pour en venir aux plus compliqués ; ou bien
à l'inverse, commencer par ces derniers pour
finir par les autres. Mais quelque marche qu'on
«•
CL
PREFACE
PREFACE
CLI
choisisse, il faut toujours adopter un arran-
gement qui éclaircisse les idées et facilite les
investigations. Gomme le dit Cuvier : « Toutes
a les recherches dans les sciences naturelles
(( supposent qu'on a les moyens de distinguer
« sûrement et de faire distinguer à autrui les
(( corps dont on s'occupe ; autrement, on
« serait sans cesse exposé à confondre les
« êtres innombrables que la nature présente,
a L'histoire naturelle doit donc avoir pour
a base un grand catalogue dans lequel tous
(( les êtres, portant des noms convenus, puis-
ce sent être reconnus par des caractères dis-
cc tinctifs, et soient distribués en divisions et
(( subdivisions où l'on puisse les chercher. »
(Règne animal, p. 7, édit. de 1829). C'est
d'après cette considération pratique que Cu-
vier classe le règne animal, d'abord dans les
quatre embranchements qui le comprennent
en entier, et ensuite, dans toutes les subdivi-
sions qui, selon lui, reproduisent autant que
possible la réalité avec ses variétés infinies.
En dépit du génie de Cuvier, la classifica-
tion reste une question toujours pendante et
controversée, comme nous le fait bien voir la
critiijue d'Agassiz. Mais un mode de classifi-
cation quelconque est absolument nécessaire,
tout le monde le reconnaît ; et si l'on discute
sur les détails, on n'en est pas moins unani-
mement d'accord sur l'utilité du principe. La
science trouvera-t-elle quelquejour la solution
de ce problème ? Une classification définitive
pourra-t-elle jamais être acceptée par le monde
savant ? 11 est permis d'en douter, en présence
des dissentiments qui ont régné jusqu'ici
entre les naturalistes les plus fameux et les
plus autorisés.
Quoi qu'il en puisse être, sans la classifica-
tion, qui est la condition essentielle et le fil
conducteur de la zoologie descriptive, le règne
animal serait un chaos inextricable, qui las-
serait bientôt notre curiosité la plus ardente.
Des trois sciences qui doivent y introduire
l'ordre et la lumière, quelle est la plus impor-
tante ? Quelle est celle qui doit précéder et
diriger les deux autres ? Cuvier n'hésite pas
à attribuer la prééminence à l'anatomie ; c'est
par l'anatomie qu'il inaugurait ses immortels
travaux, et il ne l'a pas un instant négligée
dans sa vie laborieuse; c'est sur cette base.
CLII
PREFACE
constamment affermie, qu'il a voulu foncier
tout le reste. En ceci, on ne saurait être d'une
autre opinion que Cuvier. Son autorité suffi-
rait pour nous décider; mais une autorité
encore plus haute, celle de la raison, tranche
la question. La forme extérieure étant ce qui
frappe d'abord nos sens, les hommes s'en sont
tenus longtemps à cette notion sommaire.
Mais la science ne pouvait pas s'en con-
tenter; et comme la forme du dehors dépend
de l'organisation intérieure, dont elle n'est que
le vêtement et la surface, c'est à cette organi-
sation même qu'il faut s'attacher pour savoir
ce qu'est essentiellement l'animal. Qu'y a-t-il
de plus dissemblable extérieurement que les
quadrumanes, les carnassiers, chiroptères ou
plantigrades, les amphibies et les cétacés?
Cependant, comme tous ces animaux offrent un
caractère commun, qui est d'avoir des ma-
melles, il faut les réunir dans une seule et
même classe, celle des mammifères ; et c'est
l'anatomie qui fait éclater la ressemblance qui
les rapproche, bien que les uns vivent sur la
terre, tandis que les autres vivent dans le
liquide, ou parcourent l'air comme les oiseaux.
PRÉFACE
cLin
C'est donc par l'anatomie que la science doit
se conduire ; c'est à l'anatomie de fournir les
matériaux d'une classification qui n'ait rien
d'arbitraire. Si, chronologiquement, la forme
extérieure est la première à se montrer, elle
doit, au point de vue de la raison, n'occuper
que le second rang. L'anatomie, qui, dans la
réalité, ne vient qu'après la notion de cette
forme, la précède rationnellement. Bien des
fois, Aristote a insisté sur ces rapports inter-
vertis du temps et de la raison, du phénomène
et de la substance, de la figure et de l'essence.
11 aurait certainement appliqué ses formules
habituelles aux relations de la zoologie des-
criptive et de l'anatomie, si, de son temps, la
question eût été ce qu'elle est devenue dans
le nôtre ; mais nous pouvons être assurés qu'il
accordait à l'anatomie autant d'importance
que Cuvier lui-même ; et s'il ne s'est pas pro-
nonce aussi décidément, c'est que la science,
alors moins avancée, n'en éprouvait pas le
besoin.
Quant à la physiologie, elle ne peut venir
qu'en dernier lieu, après l'anatomie et après
la description. Quand on connaît la forme du
CLIV
PREFACE
PRÉFACE
CLV
I
dedans et celle du dehors, il reste à savoir
comment ces organes et ces viscères fonc-
tionnent effectivement, quels sont les résultats
de leur mécanisme prodigieux, et comment se
manifeste la vie secrète qui les anime et pour
laquelle ils sont faits. L'analyse de la vie dans
tous ses phénomènes, extrêmement délicate
parce qu'elle est en quelque sorte fugitive,
n'a pas cette fixité que présente l'anatomie.
Les deux caractères principaux de la vie
animale sont la sensibilité et le mouvement,
on l'a bien souvent répété, depuis Aristote et
depuis le Traité de l'Ame ; c'est par là que
l'animal se distingue de la plante, qui n'a que
les facultés de se nourrir et de se reproduire,
et qui n'est ni sensible ni mobile. Cependant,
la physiologie n'a pas été aussi retardée que
le supposait Claude Bernard ; mais l'étude en
est éminemment ardue ; des trois sciences qui
composent la zoologie générale, elle est la
plus profonde, et, par conséquent, la moins
développée. Malgré tous les efforts de l'esprit
humain, la vie demeure un mystère impéné-
trable; et tout ce que notre siècle peut se
flatter d'avoir appris de plus nouveau en ce
genre, c'est que la vie n'est apparue sur notre
planète qu'à un moment donné, avant lequel
elle n'était pas. Certaines conditions des mi-
lieux ambiants ont été nécessaires pour qu'elle
se montrât tout à coup, sans que rien l'eût an-
noncée. Mais ce qui prouve irrésistiblement
que la vie ne dépend pas de ces conditions
exotériques, c'est que ces conditions, bien
qu'elles restent, à cette heure, les mêmes qu'à
l'origine, sont impuissantes à produire la vie ;
et que, depuis la création des êtres animés,
aussi loin que la science peut remonter ou des-
cendre dans ces abîmes, tout être vivant, sans
qu'il y ait à cette loi une seule exception, a
tenu, avant de vivre, à un corps de la même
forme que le sien, et vivant avant lui.
Ainsi que le dit Cuvier, l'être animé a tenu
à un parent; ou, selon la formule aristotélique :
. L'homme engendre l'homme ». H y a donc
eu ce un moment créateur, » selon la belle
expression de Littré. Mais depuis ce moment
unique, qui recule et se perd dans un inacces-
sible lointain, la vie ne s'est jamais produite
une seconde fois dans sa condition primor-
diale ; elle a été simplement transmise, dans
•n
CL VI
PREFACE
des organismes qui étaient aussi parfaits a
l'origine qu'ils le sont aujourd'hui, et dont la
succession imperturbable nous confond de
plus en plus d'étonnement et d'admiration.
L'on sent partout la vie; nulle part, pas même
en nous, on ne peut la saisir directement et la
soumettre à l'observation continue et métho-
dique, comme on y soumet l'organisation ma-
térielle. On ne la surprend que dans ses mani-
festations, qui trop souvent sont douteuses, et
qui changent sans cesse, en nous révélant
plus ou moins clairement le principe qu'elles
cachent sous leurs multiples apparences. -
C'est sans doute cette insurmontable igno-
rance qui aura porté la physiologie à se faire
une science expérimentale, au lieu de se bor-
ner a être une science d'observation, comme
le sont l'anatomie et la zoologie descriptive.
L'expérimentation a de très grands avantages;
mais elle a aussi ses dangers, que la sagesse
de Guvier a signalés plus d'une fois. « Dans
« quelques sciences, disait-il, on examine des
« phénomènes dont on peut à l'avance régler
« toutes les circonstances ; mais il y a d'autres
(( sciences, notamment la physiologie, où les
PREFACE
CLVII
(( phénomènes se passent dans des conditions
(( qui ne dépendent pas de celui qui les étudie.
(( Dans ces sciences, il n'est pas permis de sous-
(( traire successivement les phénomènes à cha-
(( que condition et de réduire le problème à ses
(( éléments, comme le fait l'expérimentateur. »
On est contraint de prendre le problème tout
entier avec toutes ses conditions à la fois;
et on ne peut l'analyser que par la pensée.
Ceci est vrai surtout quand on essaie d'isoler
les phénomènes complexes dont se compose
la vie d'un animal ; car si un seul de ces phé-
nomènes est supprimé, la vie entière s'anéan-
tit. Cuvier ne proscrivait pas, pour cela, les
expériences, ni peut-être même la vivisection ;
mais il avertissait les savants que ces pro-
cédés sont périlleux, et il les mettait en garde
contre l'abus. A-t-on respecté suffisamment
ces prudents avis ? Nous ne savons, mais ce
qu'on peut croire, c'est qu'il est toujours
hasardeux de préparer soi-même une réalité
factice, parce qu'on est trop disposé à la subs-
tituer a la réalité initiale qu'on n'a pas pu
comprendre. C'est le fait d'une circonspection
bien rare de ne pas voir dans l'expérience
CLVlll
PREFACE
PREFACE
CLIX
qu'on a imaginée plus qu'elle ne contient, et
de la circonscrire scrupuleusement au cas ré-
servé.
Du reste, la vie ne se trouve pas exclusi-
vement clans les animaux, elle est aussi dans
les plantes ; et de là vient que, considérée à
la fois dans les deux règnes, elle donne lieu à
une science appelée d'un nom aussi nouveau
qu'elle, la Biologie. On peut apercevoir déjà
quelques linéaments de cette science dans le
Traité de l'Ame d'Aristote, qui est une théorie
du principe vital chez tous les êtres animés.
Mais la physiologie botanique n'apporte que
très-peu de secours à la physiologie générale,
et quoique les plantes aient des fonctions
communes avec les animaux, il ne faudrait
pas forcer des ressemblances qui embarras-
seraient la science, loin de lui être utiles.
Pour toutes les parties de l'histoire natu-
relle, comme pour les autres sciences, nous
possédons aujourd'hui cent fois plus de res-
sources que n'en avaient les siècles qui nous
ont précédés. Le nombre des observateurs est
beaucoup plus grand qu'il n'a jamais été, et il
s'augmente continuellement ; les communi-
cations libérales qu'ils se font mutuellement
leur sont aussi profitables que faciles. On peut
s'entendre d'un bout à l'autre de la terre en
un temps aussi rapide que la pensée ; une dé-
couverte de quelque valeur est instantanément
connue de ceux qu'elle peut intéresser. Les
Académies, les corps savants de toute sorte
dans tous les pays civilisés, rivalisent de zèle
et de publicité ; les collections publiques et pri-
vées s'accumulent pour chacune des branches
du savoir ; les instruments les plus ingénieux
ajoutent leur coopération docile et sûre à toutes
les facultés de l'intelligence. En un mot, les
richesses surabondent de tous côtés. Mais si
l'on peut s'en applaudir, on peut aussi craindre
l'excès de tant de moyens d'information. Les
détails se multiplient avec une telle profusion
qu'il est à redouter que l'esprit ne s'y perde
et ne succombe sous un poids toujours accru.
C'est un écueil de plus en plus menaçant, qui
cause l'inquiétude de bien des naturalistes.
On peut espérer que la science finira par éviter
cet écueil, qui est trop réel, comme Buffon le
lui conseillait, voilà déjà plus d'un siècle;
nu\is pour le moment, et peut-être pour assez
^
CLX
PREFACE
PREFACE
CLXI
i
longtemps encore, elle risque de s'y attarder
et de s'y affaiblir. C'est une activité un peu
aveugle, une anarchie qui provoquera plus
tard un remède, et la dictature de quelque
nouveau système. On se fatiguera de tant de
diversions minutieuses qui détournent nos
regards sur des points très-secondaires, et qui
nous empêchent de saisir l'ensemble des
choses, qui, en définitive, est seul digne de nos
labeurs et de notre raison, puisque la science
ne vit que de généralités. Sans doute, il est ex-
cellent de limiter l'observation pour la rendre
plus exacte, et pour lui assurer les consé-
quences et l'autorité qu'elle doit avoir ; mais,
afin que la spécialité même acquière tout son
prix, il faut toujours qu'elle se rattache à
quelque chose de plus compréhensif.
Cette nécessité s'impose en histoire natu-
relle peut-être plus encore que dans aucune
autre science. Ce sont uniquement des genres
et des espèces que la zoologie considère ; ce
ne sont jamais des individus, et il n'y a pas
de biographies dans le royaume de l'anima-
lité. Voilà comment, lorsqu'on parle de zoolo-
gie descriptive, d'anatomie, de physiologie.
il est toujours sous-entendu qu'il s'agit de la
classification générale de tous les animaux, ou
de leur anatomie comparée, ou de leur physio-
logie comparée. L'étude de l'homme, de sa
physiologie et de son anatomie particulières,
est fort intéressante, parce qu'elle nous touche
immédiatement, et surtout parce qu'elle éclaire,
à tous les degrés, l'étude des organisations
inférieures. La science doit, selon nous, com-
mencer par l'homme ; mais elle ne peut se
borner a l'homme et s'y renfermer, puisque la
nature ne s'y borne pas.
A la fin de notre siècle, le monde savant est
hanté par deux théories, ou plutôt par deux
erreurs, qui peuvent être fort nuisibles, et dont
il devrait se défendre prudemment : le transfor-
misme d'une part, et d'autre part, l'athéisme,
qui en est sorti fatalement. Ces entraînements
désastreux dévoyent la science et lui font
perdre un temps précieux, en attendant qu'elle
sache s'y soustraire pour revenir à la vérité
trop méconnue.
Plus haut, on a cité les objections qu'Agassiz
oppose au transformisme ; il les emprunte
toutes h la zoologie. Mais il en est d'autres qui
T. I.
CLXII
PIIEFACK
PREFACE
CLXIII
II
ne sont pas moins fortes, et qu'on peut sou-
lever au nom de la méthode et de la logique.
Est-il un fait plus frappant et moins niable
que la fixité présente des espèces ? Ces espèces
ont-elles changé d'une façon appréciable depuis
quatre mille ans qu'on les observe ? En re-
montant aux témoignages les plus anciens, en
interrogeant les poètes, les historiens, les
naturalistes ; en interrogeant, comme des té-
moins encore plus irrécusables, les débris
fossiles que garde le sol, ou les ossements
conservés par la piété humaine, découvre-t-on
la moindre dissemblance entre les animaux
qui vivent côte à côte avec nous, et les ani-
maux de même espèce qui vivaient aux époques
les plus reculées ? La sélection pratiquée par
l'homme dans quelques circonstances modifie
des détails d'organisation; mais de ces alté-
rations superficielles et peu persistantes, con-
clure que les espèces peuvent se transformer
les unes dans les autres, et que, par exemple,
des quadrupèdes pourraient devenir, ou peu-
vent avoir été, des mollusques, c'est une rêverie,
qu'on ne serait pas trop surpris de rencontrer
dans un conte de fées; mais dans la science,
dont les fondements ne sont que l'observation
et l'analyse, ces fantaisies, imitées des Mille
et laieNiiits, ne sont pas très-sérieuses, et l'on
n'aurait pour elles que du dédain, si elles ne
portaient point des conséquences aussi redou-
tables que fausses.
Ce qu'il y a de vrai dans la théorie de la
cellule, surtout depuis les beaux travaux d'Er-
nest de Baër (1827), c'est que, chez tous les
mammifères, l'embryon, fécondé par l'union
des sexes, débute par une molécule à peu près
imperceptible, germe de tous les développe-
ments ultérieurs. C'est une cuticule, c'est un
ovule, qui, comme l'œuf des oiseaux, porte en
soi tout ce qui rend possibles les progrès de la
vie et la nutrition du jeune. Ce fait, qui a été
si bien démontré pour les mammifères, s'étend
aux autres animaux supérieurs, et, si l'on veut
même, à toute l'animalité, bien que ce ne soit
pas encore prouvé pour^es espèces herma-
phrodites ou gemmipares. Mais si l'on con-
cède ce premier point aux partisans de la
cellule, ils doivent en retour avouer que les
cellules ont beau être d'apparence identique,
elles n'en sont pas moins essentiellement dif-
x
CLXIV
PREFACK
férentes dans leur contenu, quel qu'il soit,
puisque l'évolution en fait sortir les êtres les
plus dissemblables. Notez que ce second fait
n'est pas moins incontestable que le premier.
A quoi bon, dès lors, identifier, dans une
promiscuité imaginaire, les espèces actuelle-
ment si distinctes, puisqu'on est forcé de diffé-
rencier tout aussi profondément les cellules
elles-mêmes ? Que gagne-t-on à nier d'abord
la différence, puisqu'il faut ensuite la recon-
naître et la subir ? Si nos faibles regards pou-
vaient pénétrer dans l'enceinte ultra-micros-
copique des cellules, sarcode ou protoplasma,
ils y verraient le même spectacle qui nous
éblouit dans l'organisme actuel des êtres vi-
sibles. Les cellules, à quelque degré de ténuité
qu'on veuille les réduire, nous offriraient, si
elles s'ouvraient pour nous, les mêmes diver-
sités, les mêmes ordres, les mêmes familles,
et, en descendant toujours, les mêmes espèces.
Seulement le phénomène se produirait comme
dans le ciron de Pascal, sur une échelle
moindre, et tellement insaisissable qu'il fau-
drait renoncer a toute observation un peu
positive. Le transformisme pourrait-il sesous-
\
PREFACE
CLXV
traire à celte extrémité, où la science disparaît ?
Et ce néant est-il le but auquel il aboutit ?
Ainsi, présence de la vie venue dans les cel-
lules les plus informes par voie de transmis-
sion, et dissemblance radicale entre les cel-
Iules, tout aussi prononcée pour elles qu'entre
les adultes les plus complètement formés,
voilà deux évidences, qu'on peut braver obsti-
nément, mais qu'on ne détruit pas.
Le transformisme n'est donc qu'une de ces
idées à priori qu'on a tant reprochées à la mé-
taphysique, et dont la science prétend s'abs-
tenir avec la plus légitime réserve. Elle fait
très-bien de vouloir fuir Y à priori ei de le ré-
pudier; mais, à son insu, elle s'en sert peut-
être plus fréquemment qu'elle ne le pense.
Dans la métaphysique, ou philosophie pre-
mière, si bien définie par Aristote, qui l'appelle
de son vrai nom, la science des causes, cer-
tains principes universels, c'est-à-dire des
axiomes, sont indispensables; et on ne les
proscrit que faute de comprendre leur rôle
nécessaire pour les démonstrations de tout
ordre. Mais dans les sciences spéciales, les
idées à priori doivent être soigneusement éli-
V.
CLXVI
PREFACE
minées, pour céder la place à de simples gé-
néralités, résultant de l'observation qu'elles
résument. Bien des fois cependant, la science
s'est méprise, et elle a laissé de côté le réel,
pour conférer à des préventions et à des hypo-
thèses une faveur qu'elles ne méritent pas. La
mode peut régner dans les sciences aussi bien
que dans des régions moins éclairées et moins
sévères ; elle y fait plus de mal ; mais heureu-
sement elle n'y est pas beaucoup plus durable.
Elle y est même d'autant plus inconstante
que la science recherche avant tout la vérité,
et que, si elle s'en éloigne pour quelque temps,
elle y est bientôt ramenée par sa propre na-
ture, par tous ses penchants instinctifs, et
par la réalité. Le transformisme, quand on le
j)rend pour l'explication de l'origine des êtres,
est une de ces modes, qui n'a eu déjà que trop
de durée, mais qui disparaîtra comme d'au-
tres, séduisantes et frivoles autant que lui.
Un des torts les moins pardonnables du
transformisme, c'est donc de substituer, au
monde qui est sous nos yeux, la chimère d'un
monde entièrement faux. Il semble que le spec-
tacle que l'homme contemple ici-bas pendant
PREFACE
CLXVII
son éphémère existence, est par lui-même
assez beau et assez vaste, non-seulement pour
suffire à notre passion de savoir, mais aussi
pour dépasser de beaucoup toutes les énergies
de notre intelligence. L'étonnement causé à
nos esprits par les phénomènes naturels n'est
pas moins vif aujourd'hui que quand jadis Aris-
tote y trouvait la source première de la philo-
sophie et de la réflexion . Mais le transformisme
est venu changer tout cela ; au lieu de la na-
ture qui subsiste immuablement devant nous,
et qu'on étudie depuis quelques milliers d'an-
nées, parce qu'on a foi dans sa stabilité, il nous
propose une nature qui échapperait à toute ob-
servation, à toute étude, à toute science, si
elle était aussi variable et aussi fuyante qu'il
veut la faire. N'est-ce pas remonter, par une
autre voie, jusqu'à ces antiques systèmes qui
admettaient le flux universel des choses et la
perpétuelle mobilité de tout ce qui est ?
Le vieil Heraclite soutenait qu'on ne peut se
baigner deux fois dans la même eau du fleuve
qui s'écoule. Le transformisme contemporain
ne met plus la mobilité dans l'eau courante,
qui se dérobe, en se jouant de nous ; il la met
\
CLXVJII
PREFACE
dans ces formes et ces constitutions des êtres
qui nous semblent, à bon droit, être fixées
pour toujours, et que nul œil humain n'a
jamais vues autrement qu'elles ne sont pré-
sentement. En allant plus loin encore qu'He-
raclite, n'est-ce pas faire concurrence h ces
élucubrations de l'Inde, qui confondent tous
les êtres dans un être unique, et qui imagi-
nent des métempsy choses sans fin, mêlant in-
distinctement toutes les existences, par l'im-
puissance d'en discerner réellement aucune ?
Est-ce donc une gloire enviable pour la
science du xix® siècle que de se mettre au niveau
des Bouddhistes de l'immobile Orient ? Les
Bouddhistes n'ont pas inventé la cellule; mais
ils ont poussé le rêve des transformations jus-
qu'à la limite extrême que les i)romoteurs les
plus audacieuxdu Darwinisme n'ont pas encore
franchie ; ils ont tout englobé dans cette masse
confuse et sans forme des trois règnes iden-
tifiés et amalgamés, où le monde animal ne se
reconnaît même plus, et où il sombre comme
tout le reste. Est-ce bien la peine que le Dar-
winisme recueille tant de faits, tant d'obser-
vations, tant de renseignements précieux et
PREFACE
CLXIX
savants, pour en étayer une conception que
les plus ignorants des hommes avaient trouvée
cinq ou six siècles avant notre ère, et sur la-
quelle ils ont bâti leurs doctrines abstruses
et extravagantes? Le transformisme s'enor-
gueillit d'être un immense progrès. N'est-il
pas, tout au contraire, un déplorable recul vers
des insanités qui pouvaient sembler à jamais
mortes et réprouvées ?
L'arrière-pensée que caresse le transfor-
misme, c'est de faire sortir la vie du concours
fortuit et inconscient d'éléments purement
matériels. A l'en croire, quelques-uns des
corps simples, qui sont l'étude de la chimie, se
seraient un jour rencontrés, on ne nous dit
pas par quelle cause, disparue depuis cette
époque ;etde leur contact fécond, auraitjailli
tcTtit à coup l'étincelle inextinguible. Mais s'il
en a été ainsi, si en effet la vie a surgi par
hasard du rapprochement de forces physiques,
pourquoi ces forces auraient-elles cessé leur
action, après cet instant pour toujours éva-
noui ? Pourquoi n'agissent-elles plus à cette
heure, devant nous, comme elles agissaient
alors? (l'est la question que faisait Agassiz, il
CLXX
PREFACE
y a vingt ans; on n'y a pas répondu, parce
qu'on ne peut pas y répondre, si ce n'est par
des hypothèses inacceptables. L'analyse spec-
trale, découverte tout récemment, pour l'hon-
neur de notre siècle, est venue apporter aux
arguments d'Agassiz une confirmation inat-
tendue. Il n'est plus permis de supposer que
les forces et les éléments physiques aient été
à l'origine autres qu'ils ne sont à cette heure,
soit sur notre globe, soit sur les autres corps
qui font aussi leurs révolutions dans l'espace.
La vie est donc une force, sid generis, essen-
tiellement différente des forces physiques;
elle ne vient pas de ces forces, et elle les crée-
rait bien plutôt qu'elle ne serait créée par
elles.
Or, n'est-il pas excessivement difficile, ou
disons mieux, n'est-il pas absolument impos-
sible, de découvrir la moindre intelligence
dans les forces physiques, réduites à elles
seules? S'il est une conclusion qui résulte des
théories les plus solidement établies de la
science et de ses observations les plus irré-
fragables, c'est que l'intelligence se manifeste
a tous les degrés, sous toutes les formes, à
PREFACE
CLXXI
tous les moments, dans l'univers entier, et
excellemment dans les êtres animés, que nous
pouvons le plus directement observer, et que
nous connaissons le plus sûrement, sans
parler de nous-mêmes. Qu'est-ce, en effet,
que l'intelligence ? Quand nous voyons un but
atteint successivement par une suite de moyens
appropriés ; quand ces moyens, agissant cha-
cun dans leur sphère, se subordonnent régu-
lièrement les uns aux autres pour produire
un résultat dernier, n'est-ce pas là une preuve
éclatante d'intelligence et de volonté ? N'est-
ce pas le comble de la déraison que de se
refuser à cette confession irrésistible ? N'est-
ce pas une abdication et un suicide de l'esprit,
qui, par une sorte de délire, se méconnaît jus-
qu'à ce point de ne plus voir dans la nature
extérieure, sous une forme infinie, la force
dont il est doué lui-même intimement, bien que
dans une moindre mesure.
Une raison saine peut-elle douter, par
exemple, que la reproduction des êtres, perpé-
tuant les espèces, ne soit préparée par la nu-
trition, qui, à son tour, est le terme d'une série
de phénomènes sans lesquels elle n'aurait pas
■v.
CLXXIl
PREFACE
lieu ? Cet enchaîneineut de faits liés entre eux
pour aboutir a une fin préconçue qui se réa-
lise, n'est-ce plus là ce qui s'appelle de l'intel-
ligence ? Ce qu'on dit de la reproduction et de
la nutrition ne peut-on pas l'appliquer non
moins justement à tout le jeu de l'organisa-
tion animale? Le rôle des os, des muscles,
des tendons, des ligaments, des nerfs, des
vaisseaux, des viscères de tout ordre, n'est-il
donc pas aussi évident ? La solidité des unes,
la flexibilité des autres, la circulation des
fluides, les absorptions, les sécrétions, n'ont-
elles plus d'objet ? Le suprême honneur de
l'esprit de l'homme ne consiste-t-il pas à dé-
monter tous ces rouages délicats, pour y sur-
prendre, pièce a pièce, les mystérieux desseins
d'une pensée intelligente, devant laquelle la
nôtre se sent comme anéantie? Le bon sens
ne s'écrie-t-il plus avec Voltaire :
« L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
a Que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger? »
On a vraiment quelque honte de tant insister
sur des vérités si simples ; et cela, à la fin de
notre xix*^ siècle, au milieu des découvertes ac-
P R E FAC E
CLXXIII
cumulées dont la science se glorifie! Mais
comment se peut-il que l'intelligence humaine,
qui s'enivre si aisément de ses succès, ne voie
pas qu'elle aussi n'est qu'une partie de la na-
ture? N y-a-t-il plus au monde quelque chose
d'intelligible ? Et l'intelligible ne suppose-t-il
pas nécessairement l'intelligent ? Cet univers
est-il une énigme sans mot ? Que devient la
science, lorsque, fière de comprendre quelques
vains détails, elle refuse au tout, que ces dé-
tails composent, ce qu'elle accorde à d'infimes
parties? L'orgueil, d'un côté, ne compense
pas la défaillance, de l'autre: et c'est trop de
se montrer tout à la fois si présomptueux et si
inconséquent. Anaxagore, Socrate, Platon,
Aristote, le judaïsme, la chrétienté, et, plus
près de nous. Descartes, Linné, Buffon, Cu-
vier, se sont-ils donc trompés ? Notre juge-
ment, ou plutôt le jugement dequelques savants
de nos jours, l'emporte-t-il sur celui de ces
puissants esprits, appuyé sur tant de génie,
sur tant de réflexion et de sagesse, sur tant
d'observations, confirmant de sublimes ins-
tincts, qui n'ont rien eu d'un aveugle enthou-
siasme ?
CLXXIV
PREFACE
PREFACE
CLXXV
La science redoute les causes finales; et
c'est parfois un louable scrupule qui les lui
fait craindre. Oui, sans doute, on en a abusé.
Mais est-ce là un motif pour les repousser
dans tous les cas ? Si l'on invoque l'interven-
tion de la Providence à tout propos, pour ré-
soudre les difficultés les plus vulgaires; si,
devant un phénomène qu'on n'a pu tout
d'abord expliquer, on se décourage, et qu'im-
médiatementon ait reconvsauDeusavmac/finâ
du poète, ce n'est qu'une faiblesse ; et la science
doit se l'interdire. Elle peut se fier à sa viri-
lité; et en ceci du moins, elle ne se nléprend
pas ; car il est donné à l'homme de beaucoup
obtenir par de constants efforts et d'apprendre
toujours davantage. Mais savoir, n'est-ce pas
connaître la cause ? N'est-ce pas connaître la
fin de la chose qu'on étudie ? Aristote est le
premier, entre tous les penseurs, qui ait pro-
clamé aussi résolument la croyance aux causes
finales; et après tant de siècles, après tant de
controverses, elle n'a rien perdu de son im-
portance, ni de son opportunité. Elle est aussi
neuve à présent qu'elle le fut jamais ; elle est
de celles qui ne vieillissent point. Serait-elle
devenue fausse parce que, de jour en jour,
elle est plus ancienne, et qu'elle continue de
se vérifier ?
Le témoignage d'Aristote doit avoir pour
nous une double autorité, que lui confèrent
le génie et l'indépendance d'esprit la plus en-
tière. Dans le passé du savoir humain, Aris-
tote tient une place unique; et selon toute
probabilité, l'avenir ne lui donnera pas de
rival. On peut ne pas partager toutes ses opi-
nions; mais aujourd'hui qu'on les apprécie
mieux qu'auparavant, on doit reconnaître que
jamais un entendement aussi fécond n'a paru
dans les annales de la science.
L'infiuence dominatrice qu'il a exercée sur
l'Antiquité, et sur tout le Moyen-age, a été légi-
time autant que bienfaisante ; et nous qui en
savons beaucoup plus qu'il ne pouvait en
savoir, nous n'en sommes que plus pénétrés
d'admiration et de gratitude, en voyant ce qu'il
a su et ce que nous lui devons. Son histoire
naturelle, mieux connue, est faite pour aug-
menter encore ces sentiments, qu'on éprouve
même sans être un partisan du Péripatétisme.
Qui se croirait le droit de récuser un tel génie?
.z
OLXWI
PREFACE
La nature, qui existait sous ses yeux, n'est-elle
pas toujours celle qui existe sous les nôtres ?
Pouvons-nous la juger dans son caractère
essentiel autrement que lui? Et quand cet
esprit incomparable déclare qu'il la trouve
pleine de sagesse, quand il y découvre une
providence, irons-nous élever notre voix contre
la sienne, qui, d'ailleurs, est d'accord avec les
plus grandes voix que le monde ait entendues
et écoutées? 11 faudrait, pour se prononcer en
sens contraire, une outrecuidance que nous
n'avons pas ; et si, sur quelques points, on peut
se séparer d'Aristote, sur ce point-là, il faut
être a ses côtés et combattre avec lui.
Ajoutons que Tindépendance d'Aristote n'est
pas plus douteuse que son génie ; il n'a obéi
et ne pouvait obéir qu'à la conviction la plus
libre. De nos jours, bien des savants ne s'aper-
çoivent pas qu'ils dérivent vers l'athéisme, qui
est en vogue, par réaction passionnée et par
haine rétrospective contre les idées religieuses .
Depuis deux mille ans tout à l'heure que le
christianisme s'est propagé, l'idée de Dieu,
obscurcie dans le monde ancien , a envahi
le monde moderne avec une force et une
U
PREFACE
CLXXVII
clarté invincibles, amenant d'immenses avan-
tages pour la civilisation et l'humanité,
mais en même temps suscitant des abus dont
toutes les choses humaines sont entachées.
L'intolérance a régné pendant de longs siècles ;
et c'est à peine si, dans le nôtre, elle s'est re-
lâchée de ses exigences et de ses rigueurs.
Beaucoup de nobles esprits se sont révoltés
héroïquement contre elle; mais la réaction
ne devait pas être moins excessive que la
persécution provocatrice. De croyances qui
étaient exagérées dans leur application, si ce
n'est dans leur principe, on est passé à des
croyances tout autres, qui ne sont guère plus
modérées et qui ont le malheur d'être fausses.
La philosophie du xix^ siècle, grâce surtout à
M. Cousin, s'est dégagée de cet abîme creusé
par le siècle précédent; mais la science s'y
est aventurée, bien qu'elle n'y fût pas tenue,
et que de telles questions ne soient pas de sa
compétence. Dans la civilisation grecque, où
il n'y a point eu de livres sacrés ni d'ortho-
doxie, l'âme d'Aristote a été à l'abri de l'op-
pression et de la licence ; il a vécu dans ces
libres et pures régions qui sont l'atmosphère
T. I.
yL.
CLXXVIII
PREFACE
naturelle de la philosophie ; et si jamais homme
fut en mesure de voir la vérité et de la dire,
c'est bien le précepteur d'Alexandre, et l'au-
teur de l'Histoire des Animaux. Étendue d'in-
telligence et perspicacité sans égale, impar-
tialité absolue, voilà les deux qualités qui le
recommandent et l'imposent, non pas h la
foi du genre humain, qui ne doit accepter
d'autre jougque celui de la raison, mais àson
attention perpétuelle et bienveillante.
Aristote ne s'est donc pas trompé en pro-
fessant que l'univers a un sens et que les phé-
nomènes qu'il nous offre ont une fin intelli-
gible ; nous ne nous trompons pas plus que
lui en pensant ce qu'il a pensé.
L'idée de Dieu, dont certains savants ont
une sorte d'horreur, n'est pas exclusivement
religieuse ; elle est surtout philosophique, on
peut en croire Descartes; et, comme dirait
Kant, c'est un postulat de la raison, le plus
nécessaire de tous les postulats. L'idée de Dieu
n'est pas davantage exclusivement chrétienne.
La philosophie grecque, dans sa pleine liberté,
l'a connue dès ses premiers temps, avec Xéno-
phane, Heraclite et Anaxagore. L'école plato-
.V.
PREFACE
CLXXIX
nicienne, inspirée par Socrate, et le Péripaté-
tisme l'ont, à certains égards, approfondie
autant qu'elle peut Têtre ; et ils en ont tiré à peu
près toutes les conséquences pratiques qu'elle
renferme, soit pour l'explication du monde
extérieur, soit pour la moralité humaine. La
science contemporaine pourrait donc, sans
être suspecte de complaisance pour la supers-
tition, accepter aussi, après de tels garants,
l'idée de Dieu, et tout au moins ne pas la com-
battre, ni directement, ni par voies détour-
nées. Après l'instinct de la conscience, qui,
spontanément et dans l'élan de sa foi, croit à
un être infini et tout-puissant, au-delà des êtres
particuliers, la réflexion, qui n'est que la phi-
losophie même, confirme et éclaircit cette im-
pression, qui est d'abord obscure, tout éner-
gique qu'elle est. Pour achever et pour relier
le faisceau de toutes les données éparses de
l'observation et de la science, la raison a le
besoin impérieux de concevoir une cause uni-
verselle et une unité indéfectible à cette va-
riété sans limite; il faut un point d'arrêt,
comme le déclarait Aristote. L'intelligence finie
de l'homme est très-loin de tout comprendre,
N
CLXXX
PREFACE
en dépit d'une orgueilleuse présomption, que
désavoue la vraie philosophie ; mais elle com-
prend assez les choses qu'elle atteint pour
s'assurer qu'elles viennent d'un auteur qui
les a créées, qui les ordonne et qui les main-
tient, et surtout pour s'assurer que cet auteur
de tous les êtres a une infinie puissance. La
réflexion dans ce qu'elle a de plus attentif, de
plus profond, de plus scientifique, est ainsi
en parfaite harmonie avec la spontanéité du
genre humain; et, chaque jour, se vérifie cette
sage parole que, si un peu de science éloigne
de Dieu, beaucoup de science y ramène.
Ceci ne veut pas dire que les sciences n'ont
à faire que des traités Bridgewater, à la
louange incessante de la puissance et de la
bonté divines. Ce n'est pas là leur objet;
cependant, comme l'intervention de Dieu n'est
pas plus méconnaissable dans le détail des
phénomènes que dansleur ensemble, la science
s'égare quand elle en arrive à des négations
particulières qui contredisent l'affirmation
universelle.
Ce ne sont plus là, nous le répétons, des
questions scientifiques, ce sont des questions
PREFACE
CLXXXI
de philosophie. S'il est vrai que la science ne
peut pas s'en abstenir complètement, du
moins ce ne sont plus tout à fait les siennes.
Chaque science, dans son domaine spécial,
étudie un certain ordre de faits qu'elle a le
devoir de recueillir et d'élucider. Mais par
cela même, les sciences ne sont, chacune à part,
que des fragments du tout, qu'elles décompo-
sent du mieux qu'elles peuvent ; et cette ana-
lyse, poussée aussi loin qu'on le suppose,
appelle toujours une synthèse, sans laquelle
elle n'aurait presque plus de valeur. Aussi les
sciences, sauf leur utilité pratique, ne sont,
à vrai dire, que des curiosités qui instruisent
l'esprit, mais qui ne le satisfont pas pleine-
ment, parce qu'il voit toujours au delà de
chacune d'elles le problème total dont elles
ne sont que des solutions partielles. L'effroi
que la métaphysique cause à quelques savants
est vraiment puéril. Aux yeux de la raison, la
métaphysique, ou la philosophie générale, est
la première de toutes les sciences, bien qu'elle
n'ait rien de pratique selon la remarque d'A-
ristote ; elle est la science des sciences ; et
prétendre s'en passer est une tentative aussi
X
CLXXXII
PREFACE
vaine que de nier le système du monde et
Tordre universel.
Claude Bernard défendait à la philosophie,
non sans amertume ni sans quelque colère,
(( d'entrer dans le ménage de la science ».
(Revue des Deux-Mondes, 1865, p. 661.) Le
célèbre physiologiste se trompait. La philo-
sophie n'a point à envahir les sciences ; elle
n'a point à y pénétrer, en en forçant l'entrée,
attendu que, par sa nature même, elle est tou-
jours et nécessairement mêlée au ménage de
la science. N'est-ce pas la philosophie qui doit
poser et résoudre les questions de méthode ?
N'est-ce pas elle qui est chargée d'étudier la
part que l'esprit de l'homme apporte toujours
dans les édifices scientifiques qu'il construit?
N'est-elle pas chargée aussi d'étudier cer-
taines idées générales que les sciences admet-
tent et emploient sans examen, et dont elles
ne sauraient manquer sans se détruire elles-
mêmes ? Par exemple, les idées de substance, de
cause, de temps, d'espace ? Quand la zoologie se
rend compte de la méthode qu'elle s'astreint
à suivre, ainsi qu'Aristote le fait dans le pre-
mier livre du Traité des Parties, est-ce là
PREFACE
CLXXXUI
encore de l'histoire naturelle ? La question de
la méthode ne se reproduit-elle pas dans toute
autre science, avec la même indépendance que
dans la science zoologique ? Ne faut-il pas une
science occupée spécialement de cette ques-
tion capitale, qui intéresse au premier chef le
domaine scientifique tout entier ? Cette science,
distincte de toutes les autres, en ce qu'elle
les précède, les enveloppe et les dirige, n'est-ce
pas la philosophie? La bannir des sciences,
ne serait-ce pas les condamner à marcher à
l'aventure? En est-il une seule qui consentît à
n'avoir point de méthode ?
Ce besoin est si réel, que chaque science, dès
qu'elle a fait assez de progrès, se replie sur
elle-même, et tente de se faire sa philosophie
particulière. Mais alors la science quitte le
champ qui lui est propre, et c'est elle « qui
entre dans le ménage » de la philosophie, loin
que ce soit la philosophie qui entre dans le
sien. Laphilosophien'agarde de s'en plaindre,
parce qu'elle sait de reste ce qu'elle est, ce
qu'elle a été et ce qu'elle doit être à jamais.
Comme elle vise a embrasser la totalité des
choses, dans les limites de notre incurable
V
4-
CLXXXIV
PREFACE
infirmité, elle n'a point à craindre qu'on la
dépouille et qu'on usurpe sur elle. Les om-
brages que la science conçoit, sans motif, à son
égard, ne l'inquiètent pas. Surtout elle ne les
ressent point à son tour ; et au lieu de s'ir-
riter qu'on vienne à son aide, elle provoque
et elle accueille tous les concours. Les in-
formations secondaires que les sciences lui
apportent rentrent dans son vaste cadre, qui
renferme tout, et lui permettent de le remplir
de mieux en mieux.
Ce rapport de la philosophie aux sciences
est si vrai qu'au début, quand l'esprit humain
essaie ses premiers pas, la philosophie com-
prend toutes les sciences sans exception ; elle
est la science unique. L'histoire nous en offre
deux exemples, un peu différents, mais égale-
ment décisifs : celui de la Grèce et celui de
l'Inde. Au temps de Thaïes et de Pythagore,
l'intelligence grecque ne connaît que la philo-
sophie, réunissant en elle seule tout le savoir
des hommes. Bientôt les sciences éclosent de
son sein inépuisable ; elles se particularisent
de plus en plus, à mesure que l'observation
étend ses analyses sur le monde. Déjà en
PREFACE
CLXXXV
Grèce, les sciences, très-nombreuses, se rami-
fient du tronc commun. Elles le sont bien da-
vantage chez nous, qui les avons héritées dés
Grecs ; et elles se multiplient sans cesse par
nos labeurs, s'écartant, une à une, de l'unité
primitive, mais y tenant toujours par des liens
indissolubles. Dans l'Inde, les sciences ont
été moins heureuses ; elles n'ont jamais pu
sortir du giron de la philosophie; elle est
restée à toute époque la seule science que
l'esprit Hindou ait conçue ; il l'a cultivée avec
vm zèle dont la Grèce même n'a point dépassé
l'ardeur. Les ascètes Brahmaniques n'ont pas
eu la force de produire des sciences spéciales ;
ils en sont demeurés à la science totale, avec
ses inévitables obscurités, qu' accroît encore
l'esprit de la race, incapable d'observer quoi
que ce soit de la nature extérieure, et s'abî-
mant dans l'extase, où il s'observe lui-même
tout aussi mal. Pour la Grèce, la philosophie
a été une mère féconde ; dans l'Inde, elle a
été stérile, et n'a rien enfanté qu'elle-même,
charmée et enivrée de ses trésors, que d'autres
ne sont point venus augmenter. Mais dans la
Grèce et dans l'Inde, la philosophie est la
CLXXXVI
PREFACE
source supérieure et la racine de tout savoir.
Cette relation de la philosophie aux sciences
n'a point changé ; à cette heure, elle est dans
notre temps ce qu'elle était dans ces temps
reculés, et ce qu'elle sera pour jamais.
Voilà ce que les sciences doivent se dire
pour ne point se laisser aller à ces sentiments
d'hostilité qu'on cherche quelquefois à leur
inspirer contre la philosophie. Cette discorde,
qui n'est pas sage, risquerait d'être funeste,
soit aux sciences, qui ne sauraient se passer
de la philosophie, qui les éclaire, soit à la
philosophie, que les sciences complètent si
utilement. D'ailleurs, cette prédominance de
la philosophie n'a rien d'oppressif. Ce n'est
pas davantage une prétention orgueilleuse;
c'est une simple priorité, résultant du rapport
nécessaire que Dieu a mis entre l'esprit de
l'homme et le monde où il nous a placés. Le
premier regard que l'homme jette sur la nature
ne peut lui fournir que la vue superficielle de
l'ensemble des choses; c'est une vue totale,
qui est confuse, parce que tout y est com-
pris et mêlé. Plus tard, les différences et les
distinctions se marquent indéfiniment pour
PREFACE
CLXXXVII
des yeux moins éblouis ; mais l'impression
initiale ne s'efface point ; et c'est toujours à la
totalité que doit se rattacher l'intelligence de
plus en plus instruite, parce que les grands
et essentiels problèmes sont là, et que ces
problèmes généraux servent à résoudre tous
les autres. Ce sont aussi les plus difficiles de
tous ; et l'esprit de l'homme, qui se sent si
faible devant leur grandeur incommensurable,
y reçoit une leçon d'humilité dont la philoso-
phie profite, mais dont les sciences ne profi-
tent peut-être pas toujours autant qu'elle, bien
qu'elles en aient le même besoin.
Ces dernières considérations semblent s'a-
dresser surtout au temps présent. Pourtant
elles ne sont pas aussi neuves qu'on serait
tenté de le croire ; on peut en trouver l'équi-
valent dans la lecture d'Aristote ; et quand on
se rappelle son admiration réfléchie pour les
œuvres de la nature, et ses théories sur la
philosophie première, on peut supposer sans
témérité qu'il pensait et qu'il a dit à peu près
tout ce que nous venons de dire. Pour lui
aussi, la philosophie est la plus haute des
sciences, parce qu'elle est la plus générale. Il
N
CLXXXVIII
P [\ E FAC E
en a fait dans sa Métaphysique une austère
peinture, à laquelle les Modernes ne peuvent
rien ajouter ; et il a décrit la « Perennis quœ-
dam philosophia » aussi clairement que Leib-
niz a pu le faire, après deux mille ans d'expé-
rience de plus. Aristote a môme tellement
«prisé le savoir permis à l'homme, qu'il soup-
çonne que les Dieux pourraient en être jaloux,
si jamais une basse jalousie approchait de
l'ame des Dieux. Mais Aristote ne s'est pas
perdu sur ces sommités lumineuses ; et per-
sonne dans tout le passé n'a tiré autant d'ap-
plications pratiques de la science des prin-
cipes et des causes. On ne saurait énumérer
trop souvent toutes les sciences qu'il a fon-
dées, et que le monde a cultivées après lui :
logique, rhétorique, poétique, psychologie,
physique, météorologie, métaphysique, his-
toire naturelle, anatomie, physiologie, etc.
Aurait-il créé tant de sciences, s'il ne se fût
tout d'abord appuyé sur la philosophie, qui a
doublé les forces de son génie, sa profondeur
et son exactitude, sa solidité et son étendue ?
Dans le champ de la physiologie comparée,
on vient de voir ce qu'il a fait ; les germes
I
PREFACE
CLXXXIX
qu'il a semés à pleines mains ne se sont dé-
veloppés que bien longtemps après lui ; et il a
été tellement en avance sur l'esprit humain,
qu'il a fallu une vingtaine de siècles pour
qu'on se mît enfin à son niveau. Ce serait
certainement un enthousiasme aveugle que de
nier ses lacunes, et les erreurs qu'il a inévita-
blement commises. Mais quelque justes cri-
tiques qu'on puisse en faire, nous ne devons
jamais oublier qu'il a ouvert la carrière ; et
qu'ici comme ailleurs, il a été le premier et par
cela même le plus grand des physiologistes.
11 serait souverainement inique de refuser aux
Modernes la gloire qui leur revient ; mais ils
n'ont fait que suivre la voie qui leur avait été
tracée. Leurs progrès sont considérables ; l'ou-
vrage même d'Aristote est là pour le prouver ;
mais on peut douter que, sans lui, ces progrès
eussent été possibles; et il est équitable de lui
faire aussi sa part. Pour des juges non pré-
venus, cette part peut passer encore pour la
plus belle, même au milieu des splendeurs de
la science contemporaine.
Paris, Mai 1885.
^b^^HMlfaM^Mn
DISSERTATION
SUR LA COMPOSITION ET L* AUTHENTICITE
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX
L'authenticité du traité des Parties des Animaux ne doit
pas plus faire de doute que celle de l'Histoire des Animaux.
Cependant, cet ouvrage n'est pas mentionné dans le cata-
logue de Diogène-Laërce. Dans le catalogue d'Hésychius,
où il se trouve, il n'a que trois livres, au lieu de quatre,
qu'il a dans tous les manuscrits et dans toutes les éditions.
Il n'a aussi que trois livres dans le catalogue de l'Arabe,
qui ne fait très-probablement que copier la liste d'Hésy-
chius, donnant, comme lui encore, trois livres seulement au
Traité de la Génération, qui en a cinq. (Voir M. Chaignet,
Psychologie d'Aristote, 1883, p. 98.) Athénée cite souvent
un traité des Parties, et il en cite surtout le cinquième
livre; mais, ainsi que l'a constaté M. Heitz, Ecrits perdus
d'Aristote, 1865, p. 71, c'est le cinquième livre de l'His-
toire des Animaux, et non le traité des Parties, qu'Athénée
veut toujours désigner par là ; il est facile de s'en con-
vaincre en rapprochant les passages allégués par lui avec
cxcii DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
l'ouvrage même du philosophe. C'est ce qu'a reconnu
également M. Valentin Rose, Aristoteles pseudepigraphus,
page 276,
Il est bien à présumer que Cicéron avait sous les yeux
l'Histoire des Animaux et le traité des Parties, pour tout ce
qu'il dit de Tintelligence des animaux dans son livre sur la
Nature des Dieux, livre II, chapp. xlix et suiv. Mais ce
n'est là qu'une conjecture, assez probable d'ailleurs, puis-
qu'il nomme Aristote, à propos des grues.
Dans les nombreuses citations que Pline puise aux
ouvrages d'Aristote, il n'y en a pas une, à ce qu'il semble,
qui se rapporte expressément au traité des Parties, bien
que Pline ait fait une étude spéciale des parties dont se
compose le corps des animaux. (Livre XI, chapp. xuv et
suivants, édition et traduction E. Litlré ; voir aussi la
table dressée par Pline lui-même, tome I, p. 24, id. ibid.)
Mais si l'on ne peut pas douter que Pline n'eût sous les
yeux l'ouvrage d'Aristote, on conçoit sans peine que cette
recherche particulière, si profonde et presque toute phy-
siologique, ait offert peu d'intérêt à l'écrivain et au com-
pilateur, qui devait s'appliquer à décrire les animaux dans
tout ce qu'ils présentent d'extérieur plutôt qu'à com-
prendre leur organisation intime. On peut en dire autant
de Plutarque, qui paraît ne s'être attaché non plus qu'à
l'Histoire des Animaux, quand il reproduit les travaux du
naturaliste grec.
Mais à défaut de Pline et de Plutarque, Galien, vers la
fin du second siècle et au début du troisième, nous atteste,
par une de ses œuvres principales, qu'il possède le traité
)
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX cxc.ii
.les Parties des Animaux, qu'il l'étudié à fond, et qu'il s'en
inspire pour ses théories les plus importantes. Le traité de
« Usu Partium » est sorti tout entier de celui d'Aristote.
Galien ajoute beaucoup de développements à la sobriété
de son prédécesseur et de son maître ; mais il ne fait, à
vrai dire, que reproduire ses idées, en les exprimant à son
tour dans un style moins concis. Les Parties dont s'oc-
cupe Galien sont exclusivement celles du corps de l'homme ;
et sous ce rapport, les vues du médecin sont beaucoup
moins étendues que celles du philosophe. Tandis qu'Aris-
tote fait de la physiologie comparée, qui va des animaux
les plus élevés aux animaux les plus infimes, Galien se
l.onic à l'organisation humaine, sur laquelle d'ailleurs il
en sait beaucoup plus que personne. On voit bien que son
génie a profité de toutes les découvertes anatomiques de
l'école alexandrine. Il admire ardemment les travaux d'Éra-
sistrate et d'Hérophile. Mais pour sentir tout ce que Galien
doit au traité des Parties d'Aristote, on n'a qu'à rappro-
cher ce qu'il dit de la constitution merveilleuse de la main
de ce qu'Arislote en dit au livre IV (ch. x, § 14, p. 199),
en répondant à Anaxagore. Cet emprunt, que Galien né
cherche pas à dissimuler, n'est pas le seul, tant s'en faut;
et son étude entière, un peu trop prolixe mais partout
exacte et intéressante, porte à chaque ligne l'empreinte
manifeste des pensées aristotéliques, qu'il adopte le plus
souvent, et que parfois il réfute. Voir le Galien de M. Da-
rembcrg, tome I, pp. 113 et suiv.
Ainsi, dans l'Antiquité, il n'y a guère que le témoignage
(le Galien qui démontre directement que le traité des
T. 1.
m
\
cxciv DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
Parties est authentique ; mais ce témoignage seul suffit
amplement.
En consultant le traité lui-même, et non plus ses
imitateurs, on peut encore mieux écarter toute obs-
curité et toute hésitation. D'abord, d'un bout à l'autre,
la doctrine y est en parfaite concordance avec les doc-
trines notoires d'Aristote en histoire naturelle. Ce
ne serait pas une preuve absolument irrécusable, puis-
qu'un auteur postérieur aurait fort bien pu s'assimiler
les idées aristotéliques, et les continuer en se les appro-
priant. Mais le traité des Parties est cité dans le traité
de la Génération, dont Tauthenticité est indubitable.
D'autre part, le traité des Parties cite lui-même une
foule d'autres ouvrages d'Aristote ; et ces références y
sont plus nombreuses peut-être que partout ailleurs,
ainsi que le comportait le sujet, dont la nature est fort
générale, et qui devait nécessairement s'appuyer sur bien
des études de détail.
Nous nous occuperons d'abord de ces dernières citations,
qui rappellent d'autres ouvrages d'Aristote, et qui sont au
nombre de plus de trente. Il convient de les énumérer, si
ce n'est toutes, du moins pour la plupart.
Histoire des Animaux. Elle est citée trois fois dans le
second livre du traité des Parties, ch. i, S 1, — ch. m,
^ 10, — ch. xvn, § 5, pour bien marquer tout d'abord le
rapport et la différence des deux ouvrages, pour expliquer
le système des veines dans le corps humain, et pour rap-
peler tout ce qui a été dit sur la voix des oiseaux.
Id. Citée deux fois dans le livre III, ch. v, § 13, sur les
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX
cxcv
relations des veines entre elles, et ch. xiv, § 8, sur les esto-
macs des ruminants.
Id. Citée quatre fois dans le livre IV, ch. v, § 16,
ch. vni, § 8, -- ch. x, § 32, — et ch. xni, § 11, sur l'orga-
nisation remarquable des crustacés et des lestacés, opposée
à celle des mollusques, sur les pinces des homards mâles et
femelles, sur les menstrues, sur le sperme et la grossesse,
et sur le nombre des branchies dans les poissons.
Dessins Anatomiques ou Descriptions Anatomiques. Cet
ouvrage d'Aristote est malheureusement perdu. Le traité
des Parties le cite et s'y réfère presque aussi souvent qu'il
le fait pour l'Histoire même des Animaux, livre II, ch. ni,
S 10 ; livre III, ch. iv, S 8, — ch. vi, S 13, — ch.xiv, S 8 ;
livre IV, ch. v, § 16, — ch. vni, S 8, — ch. x, § 32, —
ch. xnr, § 11, pour les mêmes sujets à peu près; c'est-à-
dire, pour la répartition des veines, pour le cœur, premier
et principal réceptacle du sang, pour les relations des veines
entre elles, pour les estomacs des ruminants, pour la consti-
tution des crustacés et des lestacés, pour celle des homards,
pour la liqueur séminale des animaux maies et femelles, et
pour la variété des branchies dans les poissons de tous genres.
Comme ces références au traité des Descriptions ou
Dessins Anatomiques accompagnent presque constamment
les références à l'Histoire des Animaux, on peut supposer
que les deux ouvrages étaient connexes, l'un étant destiné
à suppléer l'autre, afin de compléter, par la vue et la repré-
sentation figurative des choses, ce qui pouvait rester
d'obscur dans les explications écrites, quelque soin que
prît l'auteur pour les rendre claires.
CXCVI
DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
Traité de la Génération des Animaux, cité neuf fois en
tout, dont trois fois dans le second livre, une fois dans le
troisième, et cinq fois dans le quatrième : livre II, cb. lu,
5 12, — ch. VII, § 16, — ch. IX, § 17 ; livre III, cb. v, § 6 ;
livre IV, cb. iv, S 3, — cb. x, § 32, — cb. xr, § 13, —
cb. xii, § 23, — cb. XIV, § 4 ; sur les relations du sang et
de la nutrition, sur le sperme et le lait et sur la liqueur
séminale, sur les fonctions de TcstomacdansTalimentation
des animaux, sur la génération et ses organes, sur les
menstrues, la liqueur séminale et la grossesse, sur le déve-
loppement des œufs dans certains ovipares, et sur les tes-
ticules des oiseaux. Voir aussi la fin du traité des Parties,
livre IV, ch. xiv, § 4.
Traité de la Sensation et des choses Sensibles, cité deux
fois dans le second livre, cb. vu, S 11 et cb. x, § 6, sur les
rapports du sommeil et de la station droite, et sur le rôle
du cœur dans la sensation.
Traité sur le Sommeil, livre II, cb. vu, § 11, cité en
même temps que le Traité de la Sensation.
Traité de TAliment, ou Traité de la Nutrition, cité dans
le livre II, cb. vu, § 16 ; livre III, cb. xiv, § 3, et livre IV,
cb. IV, § 3, sur les excrétions produites parles aliments,
sur les lieux divers de la nutrition et sur le fluide nour-
ricier. On se rappelle que le Traité de TAliment est perdu,
comme tant d'autres. Le sujet de la nutrition a été toucbé
plusieurs fois par Aristote d'une manière générale dans
quelques-uns de ses ouvrages ; mais son travail spécial sur
cette question nous manque; il eût été bien curieux pour
nous.
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX cxcvn
Traité de la Respiration, cité dans le livre III, cb. vi,
§ 2, et dans le livre IV, cb. xm, § 9, sur le refroidissement
que les brancbies apportent dans la constitution des pois-
sons, et sur la nature et l'organisation des brancbies.
Problèmes, cités une fois, livre III, cb. xv, § 2, sur la
présure en général et sur celle du lièvre spécialement.
Marcbe des Animaux, citée trois fois, livre IV, cb. ii,
§ 1 et § 14, et cb. xm, § 6, sur les flexions et les jointures,
et sur les serpents et les poissons, qui, les uns et les autres,
sont également dépourvus de pieds.
Traité du Mouvement dans les Animaux, cité une fois
dans le livre IV, cb. xm, § 6, en même temps que le traité
de la Marcbe, ou Locomotion, des Animaux. Ces deux
traités, parfois confondus, sont profondément distincts,
comme on le peut voir plus loin dans la Dissertation sur
la composition de ce dernier traité.
Voilà pour les citations que le traité des Parties des
Animaux peut faire des autres ouvrages d'Aristote. Quant
aux citations inverses, c'est-à-dire les citations faites du
traité des Parties par d'autres ouvrages, il n'y en a que
deux ; et même la première n'est qu'une allusion ; mais
cette allusion au livre I du traité de la Génération des
Animaux, cb. i, § 1, est tellement évidente qu'elle peut
compter pour une citation explicite, puisque dans ce pas-
sage Aristote résume de la manière la plus exacte l'en-
semble des études qui composent le traité des Parties. Le
second passage est une citation formelle, livre V, cb. m,
§ 5, sur la fonction des poils donnés par la nature à cer-
tains animaux.
X
i
cxcviii DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
Ainsi, en ce qui regarde les citations dans les deux sens,
soit les citations que fait le traité des Parties, soit les
citations qui sont faites de ce traité, elles sont d'une con-
cordance parfaite avec toutes les théories d'Aristote. On
ne peut pas dire sans doute que les preuves de cet ordre
soient absolument décisives ; mais elles fournissent tout au
moins une très-forte présomption. Une main étrangère
ne saurait être aussi complètement habile ; Fauteur seul
était en mesure de se référer si fréquemment et si exacte-
ment h sa propre pensée.
Ici, comme pour tous les autres cas où Ion a pu élever
aussi quelque doute, il reste toujours une question à se
poser; et la réponse est péremptoire, bien qu'elle soit
indirecte. Si le traité des Parties des Animaux n'est pas
d'Aristote, de qui est-il ?Quel naturaliste dans l'Antiquité
eût été assez savant pour le composer h sa place ? Com-
ment le nom de cet homme éminent serait-il demeuré
inconnu ? Comment les détracteurs d'Aristote, qui n'ont
pas plus manqué chez les Anciens qu'ils n'ont manqué lors
de la Renaissance, n'ont-ils pas découvert et signalé cette
gloire nouvelle, venant obscurcir celle du philosophe si
vivement combattu par eux ? Bacon lui-même ne s'est pas
avisé de cette critique ; il a négligé une si ingénieuse atta-
qne contre cette renommée universelle dont il était tant
offusqué. La conclusion à tirer de ce silence est bien
simple : le traité des Parties des Animaux, si admirable
par lui-même, malgré quelques défauts, et si bien en
harmonie avec les autres théories d'Aristote, est de lui et
ne peut être que de lui seul. Au pis aller, ce serait un
DU TRAITE DES PARTIES DES ANIMAUX cxcix
homme de génie de plus qu'il faudrait introduire dans le
passé scientifique de la Grèce, génie jusqu'à présent ignoré,
bien qu'il n'eût pas été moins grand que celui auquel on
l'adjoindrait gratuitement.
On peut ajouter enfin une autre preuve de nature plus
délicate, mais non moins sûre. Le style des Parties des
Animaux est le style d'Aristote avec toutes ses qualités
ordinaires. Les juges compétents ne peuvent pas s'y trom-
per ; et il n'y a pas de faussaire assez adroit pour pousser
Fimitation à ce point. Il lui eût été mille fois plus facile
d'écrire en son nom personnel que de contrefaire à ce degré
étonnant Fauteur qu'il aurait voulu supplanter.
Cette dernière démonstration nous paraît plus puissante
qu'aucune de celles qui précèdent; et à elle seule, elle vaut
toutes les autres.
Une dernière question, en ce qui regarde le Traité des
Parties, ne touche plus h l'authenticité, mais à la com-
position. Le premier livre de ce traité, qui établit la mé-
thode à suivre dans l'exposition de Fhistoire naturelle, est-il
bien à sa place ? Par la nature même du sujet, ce livre,
qui contient une théorie si générale et si essentielle, ne
devrait-il pas être placé on tète de l'Histoire des Animaux ?
Ne devrait-il pas servir de préambule à tout ce qu'Aristote
avait à dire de la nature animée? Peut-il être conservé Iî»
où il est encore actuellement, et le déplacement n'est-il pas
aussi nécessaire que facile?
On doit repousser absolument cette opinion hasardeuse;
et le premier livre doit rester à la place qu'il occupe depuis
le Moyen-Age, et très-probablement depuis Andronicus.
N.
I
ce
DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
A la fin du xvi® siècle, le fameux Patrizzi (1581), dans
ses Discussions Péripatétiques, avance cette hypothèse que
le traité tout entier des Parties doit commencer l'histoire
naturelle, et précéder l'Histoire des Animaux. Cette sup-
position peu sensée ne semble pas faire fortune alors, et
elle reste près de deux siècles et demi sans que personne
la relève, et surtout ne l'adopte. Mais au début de noire
siècle, M. Titze (1819 et 1826) la reprend partiellement;
et il essaie de démontrer, dans deux opuscules devenus
célèbres, que, si ce n'est pas le traité complet qu'il faut ainsi
déplacer, c'est certainement le premier livre, consacré à
une théorie de méthode qui s'étend à toute l'histoire na-
turelle.
Les raisons par lesquelles on prétend justifier ce dépla-
cement sont spécieuses ; mais elles ne sont pas assez fortes
pour qu'on l'accepte; et même à certains égards, elles sont
inexactes.
D'abord, on trouve que l'Histoire des Animaux a besoin
d'un préambule. général qui lui manque ; elle débute trop
brusquement, dit-on, et il est indispensable de lui épar-
gner ce défaut, en lui attribuant une préface qu'elle n'a
pas et qu'on croit indispensable. Comme Aristote a tou-
jours le soin, dans ses principaux ouvrages, de les faire pré-
céder de quelques considérations d'ensemble sur le sujet
qu'il se propose d'étudier, on se demande : Pourquoi l'His-
toire des Animaux n'a-t-elle point une introdnction de ce
genre ? Pourquoi ne comblerait-on pas cette lacune avec
le premier livre du Traité des Parties, qui contient pré-
cisément de quoi la combler ?
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX
CCI
Il a été démontré ailleurs que cette prétendue lacune
n'existe pas, comme on peut le voir dans ma préface à la
traduction de l'Histoire des Animaux, tome I, pp. xlv et
xLvi, et pp. 1 et 2, note. Sans contredit, cet admirable ou-
vrage ne commence pas, sous la main d'Aristote, comme le
ierait commencer un zoologiste de nos jours ; mais cette
sorte d'introduction, qu'on veut lui prêter, manque si peu à
l'Histoire des Animaux, qu'elle en remplit tout le premier
livre, ou peu s'en faut. En lisant ce livre avec attention,
on voit sans peine qu'Aristote s'y trace un plan auquel il
est resté constamment fidèle, et qui se déroule dans les
neuf livres dont l'œuvre entière est composée.
La seconde raison pour placer le premier livre du traité
des Parties en tête de l'histoire naturelle, c'est, dit-on, le
début même du second livre de ce traité, qui résume les
théories de l'Histoire des Animaux, sans tenir le moindre
compte de ce livre qui le précède. Ceci encore n'est vrai
qu'en partie ; et le sens de ce passage n'est pas celui qu'on
lui donne. Aristote ne dit ici qu'un mot de son autre ou-
vrage, et c'est pour marquer nettement en quoi le second,
c'est-à-dire le traité des Parties, en diffère, l'un des deux
ayant constaté les faits, et le suivant étant destiné à re-
chercher les causes de ces faits et leurs fins. Rien n'em-
pêche donc, qu'entre ces deux sujets si distincts, l'auteur ne
place des considérations sur la méthode qu'il recommande
à l'histoire naturelle, et qu'elle garde encore de nos jours.
Ces considérations remplissent le premier livre du traité
des Parties, depuis le commencement jusqu'à ce merveilleux
chapitre V, où l'auteur exprime, en termes magnifiques et
CCII
DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
profonds, les sentiments que lui inspirent le spectacle de
la nature et Tétude de toutes ses œuvres, périssables sans
doute et passagères, mais d'une sagesse et d'une perfection
inouïes et divines. En y regardant de près, ou reconnaîtra
que ces nobles pages sont mieux placées encore en tête du
traité des Parties qu'elles ne le seraient à l'entrée de l'His-
toire des Animaux. Le sujet du traité des Parties est
beaucoup plus philosophique et beaucoup plus étendu.
C'est une théorie de physiologie et d'anatomie comparée,
comme on l'a très bien dit ; et c'est précisément pour pré-
parer ces vastes aperçus sur la nature animée, qu'une
exposition de la méthode était surtout nécessaire, ainsi
qu'elle est un hommage à la puissance infinie dont on
allait scruter les mystères et dévoiler les secrets, autant
qu'il est donné a l'intelligence humaine de les pénétrer.
En troisième lieu, on cite le chapitre v du livre V de
l'Histoire des Animaux, édit. et trad. de MM. Aubert et
Wimmer, p. 456, § 17, id. ibid., p. 133 de ma traduction,
oii Aristote renvoie « h ce qu'il a dit précédemment de la
différence des parties dans les animaux ». Mais ce passage
ne se rapporte pas, comme on le suppose, au traité des
Parties ; il se rapporte simplement à ce que l'auteur a dit
dans le premier livre même de l'Histoire des Animaux,
p. 242, S 86, de MM. Aubert et Wimmer, et p. 96 de ma
traduction. Sur ce point, il ne peut y avoir aucune obscu-
rité; Aristote ne fait allusion qu'à ce qu'il a exposé un
peu plus haut dans le même ouvrage, et non dans un ou-
vrage différent.
Les arguments en faveur du déplacement du premier
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX
CCIII
livre du traité des Parties ont été défendus par M. le doc-
teur A. de Frantzius, qui a donné une édition et une
traduction de ce traité, 1853. Ils ont été également ac-
ceptés par M. le docteur Ph. H. Kûlb, dans sa traduction
allemande, 1857. Mais quelles que fussent à cet égard
les convictions des éditeurs ou des traducteurs, aucun n'a
osé jusqu'à présent retrancher le premier livre des Parties
pour le transporter à l'Histoire des Animaux, dont il
aurait formé l'exorde. L'hypothèse, plus ou moins fondée,
qu'on s'était permise n'a pas eu les conséquences pra-
tiques qu'on pouvait craindre, et M. le docteur de Frantzius
lui-même s'est contenté d'appeler le second livre le P', le
troisième le IV, et le quatrième le IIP. De cette façon, le
premier livre reste à sa place, bien qu'il semble, pour le
savant éditeur, tout à fait séparé du reste.
Pour notre part, nous ne changeons rien à la tradition
vénérable qui nous a transmis les quatre livres du traité
des Parties dans l'ordre que tout le monde connaît. Le
premier livre est tout aussi bien à sa place que les trois
qui le suivent. Nous pouvons l'y laisser jusqu'à nouvel
ordre ; et selon toute apparence, le classement est définitif;
l'avenir, croyons-nous, le respectera tout aussi bien que le
passé l'a respecté. '
M. Langkavel, dernier éditeur du traité des Parties,
Leipsig, 1868, n'a pas même cru devoir discuter la ques-
tion du déplacement du premier livre ; et selon nous, il a
bien fait de s'abstenir et de conserver les quatre livres
dans l'ordre qu'ils ont toujours eu.
Quant à la composition même du traité des Parties et à
V
CCIV
DISSERTATION SUR LA COMPOSITION
la succession des matières qu'il comprend, nous ne faisons
aucune difficulté de convenir qu'elle laisse beaucoup à dé-
sirer. Ces études sont infiniment précieuses, si on les consi-
dère chacune à part; mais elles ne forment pas un enseml)Ie
aussi méthodique et aussi régulier qu'on pouvait Tatlendre,
même dès ces débuts de la science physiologique, de l'au-
teur de l'Histoire des Animaux et du fondateur de la lo-
gique. Mais il faut ici, comme dans bien d'autres cas, se
rappeler le destin des manuscrits d'Aristote et la mort pré-
maturée du grand homme. Il n'a pas pu mettre la dernière
main à la rédaction du traité des Parties, non plus qu'a
bien d'autres œuvres, restées inachevées ou en désordre,
ainsi que celle-là. On peut avoir des regrets ; mais
ces regrets ne doivent diminuer en rien l'admiration ; et
le traité des Parties demeure, pour l'histoire de la physio-
logie comparée, non seulement le premier et le seul essai
dans toute l'Antiquité, mais encore un des essais les plus
remarquables dont la science biologique puisse s'honorer.
Nous avons, du reste, touché plus longuement ces di-
verses questions de style et de méthode dans notre Pré-
face, à laquelle nous nous permettons de renvoyer le
lecteur. L'examen le plus attentif et le plus sévère ne
pourra que grandir encore la gloire scientifique d'Aristote,
loin de la diminuer.
SOMMAIRES DES CHAPITRES
DES IV LIVRES
DU TRAITÉ DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE PREMIER
Chapitre premier. — Du jugement des ouvrages d'es|3rit ;
de la méthode à suivre en histoire naturelle ; il faut
étudier les fonctions communes plutôt que chaque
espèce en particulier ; de la recherche des causes, et
spécialement de hi cause Hnale ; nécessité absolue,
nécessité hyjK)thétique ; citations de divers ouvrages
de l'auteur ; il faut d'abord recueillir les faits pour
en exj)liquer ensuite les causes ; erreur d'Empédocle ;
l'être précède le germe qu'il produit ; la cause ma-
térielle est subordonnée à la cause finale, dans la na-
ture aussi bien que dans l'art ; erreur de Démocrite
sur la figure et la couleur ; su[)ériorité de l'ame sur
la matière ; supériorité de l'homme sur les animaux ,•
ordre admirable de l'univers; désordre relatif de
notre monde ; définition de la nature ; la nécessité
n'y a qu'une place très-limitée ; citation des livres
Sur la philosophie ; Empédocle ; mérite de Démo-
crite et de Socrate. — Résumé sur la méthode en his-
toire naturelle.
Chapitre II. — De la méthode de division ; son insuffi-
sance ; elle disloque tous les genres et sépare les ani-
maux les plus semblables pour les réunir aux plus
dissemblables.
Chapitre III. — Suite de la critique de la méthode de di-
vision ; cette méthode ne peut s'appliquer à la pri-
34
"v
CCVI
SOMMAIRES DES CHAPITRES
LIVRE n. — CHAPITRE III
CCVII
vation ; elle ne peut pas descendre jusqu'aux in-
dividus, ni les définir ; conditions générales de la
classification des êtres selon leurs espèces ou selon
leurs fonctions ; il est impossible de faire la division
par deux, quand l'espèce possède à la fois les deux
qualités que l'on divise ; exemples divers ; il faut re-
venir aux anciennes méthodes et étudier les animaux
par genres; et alors, les privations mêmes peuvent
fournir des différences ; condamnation absolue de la
méthode de division. 3G
Chapitrr IV. — De la véritable méthode en histoire natu-
relle ; les genres se constituent par les simples diffé-
rences en plus et en moins ; les différences de simple
analogie séparent et isolent les genres ; exemples di-
vers; la classification ne peut pas descendre jusqu'aux
individus; importance de la c(mfiguration des parties
et du corps entier ; importance rehitive des dimen-
sions plus ou moins grandes. — Résumé sur la mé-
thode à suivre en histoire naturelle. 50
Chapitre V. — Des choses éternelles et des choses passa-
gères ; difficulté et grandeur des premières ; facilité
et intérêt des secondes ; ces deux études sont égale-
ment admirables ; de l'étude de l'histoire naturelle ;
il y a toujours à admirer dans la nature ; mot d' He-
raclite sur la présence des dieux partout ; rien n'est
à dédaigner dans l'étude de la nature, toujours pré-
voyante et toujours intelligente ; de la méthode à
suivre dans l'histoire naturelle; constater d'abord les
faits et essayer ensuite de remonter à leurs causes ;
qualités communes à tous les animaux ; qualités spé-
ciales à quelques-uns ; définition de quelques expres-
sions dont l'emploi devia être fréquent en histoire
naturelle. — Résumé de cette introduction. 56
LIVRE II
Chapitre premier. — Citation de l'Histoire des Animaux ;
après avoir constaté les faits, il faut en expliquer les
causes ; des quatre éléments primitifs des choses ;
leur première combinaison ; la seconde forme les
parties similaires, et la troisième forme les parties
non-similaires ; rapports de la substance et de la géné-
ration ; de la matière et de la forme ; du rôle des
parties similaires et non-similaires dans l'organisation
des animaux ; fonctions des unes et des autres ; sim-
plicité des parties similaires ; complexité des parties
non-similaires ; erreur des physiologues ; explication
de la sensibilité,- importance du sens du toucher;
siège unique de la sensation, de la locomotion et de
la nutrition ; rôle supérieur du cœur ; rôle secondaire
de tous les organes inteines, dépendant du cœur. 67
Chapitre II. — De la nature des diverses parties dans les
oiseaux ; parties similaires, parties non-similaires ;
rôle des liquides et des solides ; rôle des parties
sèches et des paities molles ; du sang et de son im-
portance dans l'organisation ; les qualités du sang
influent beaucoup sur la force et sur l'intelligence ;
pour expliquer la nature du sang, il faut savoir ce
que c'est que le chaud et le froid ; contradictions des
philosophes sur cette question ; Parménide et Em-
pédocle ; des acce|)tions diverses du mot de Chaud ;
sens nombreux on l'on dit qu'une chose est plus
chaude qu'une autre; exemples divers de l'eau bouil-
lante et du feu, de l'huile et de la graisse ; de la cha-
leur étrangère aux objets chauds ; de la chaleur pro-
pre de certains objets ; le froid a sa nature spéciale
et n'est pas une simple privation ; action du froid ; le
froid et le chaud en puissance ou en réalité. — Ré-
sumé . ' 80
Chapitre III. — Du sec et de Ihumide ; considérations
générales; application à l'étude du sang ; il n'est pas
CCVIII
SOMMAIRES DES CHAPITRES
LIVRE II. — CHAPITRE X
CCIX
chaud par lui-même, mais il peut le devenir comme
il peut devenir froid ; rapports du sang et de la nour-
riture ; accroissement venant toujours de la nour-
riture ; rôle des racines dans les végétaux, tirant de
la terre une nourriture tout élaborée ; fonction de
la bouche, première phase de la digestion ; fonctions
successives des autres viscères; l'estomac et le ventre;
citations des Dessins anatomiques et de l'Histoire na-
turelle ; le sang n'a pour objet que de nourrir les
animaux ; l'élaboration en est insensible comme celle
de toutes les excrétions ; il est renfermé dans le cœur
et les veines ; citation du Traité de la Génération. —
Résumé.
Chapitre IV. — Des libres et de leur rôle ; le sang n en a
pas toujours ; il en a plus ou moins ; les libres sont
teireuses ; influence de la composition du sang sur
l'intelligence et la nature des animaux ; les taureaux
et les sangliers ; effet de la présence ou de l'absence
des libres dans le sang ; effets de la chaleur ou de la
froideur du sang ; la lymphe.
Chapitre V. — De la graisse et du suif; leurs rapports avec
le sang ; les animaux qui n'ont pas de sang n'ont ni
graisse ni suif; animaux qui ont plus particulièrement
du suif et de la graisse ; utilité et danger de ces ma-
tières dans l'organisation animale ; les animaux gras
vieillissent plus vite ; ils sont plus souvent impuis-
sants. — Résumé sur le sang et les autres matières.
Chapitre VI. — De la moelle ; elle est une modification du
sang ; observation sur les animaux tout jeunes ; na-
ture diverse de la moelle ; tous les animaux en ont
presque sans exception ; le lion ; l'arête dans les ani-
maux aquatiques renferme la moelle ; ils n'ont que la
moelle du rachis ; mais cette moelle est différente. —
Résumé de ces explications sur la moelle .
Chapitre VII. — Du cerveau ; erreurs sur les rapports du
cerveau et de la moelle épinière ; nature propre de
l'encéphale ; c'est dans le cerveau que probablement
l'âme est placée ; nécessité de la chaleur pour la vie
96
107
113
117
de l'animal ; il n y a d'encéphale que chez les ani-
maux qui ont du sang ; c'est le cerveau qui produit
le sommeil; explication du sommeil par le refroidisse-
ment ; citations du Traité de la Sensation et du Traité
du Sommeil ; l'homme, entre tous les animaux, a
le cerveau le plus considérable ; station droite de
l'homme ; humidité et froideur du cerveau ; la fon-
tanelle. — Résumé : citation du Traité des Aliments
et citation du Traité de la Génération. 122
Chapitre VIII. — De la chair ; de son rôle essentiel comme
siège du toucher, le premier des sens ; importance du
toucher ; tous les autres sens sont faits en vue de ce-
lui-là ; organisation diverse des animaux ; rôle des
os et des parties correspondantes ; les crustacés et les
testacés ; organisation toute contraire des insectes et
des mollusques ; leur constitution spéciale ; les sei-
ches, les teuthides, les polypes ; organisation toute
particulière des insectes ; ils n'ont pas d'os ; c'est leur
corps qui est dur. 134
Chapitre IX. — Des os et des veines ; ressemblances et
différences des uns et des autres ; il n'y a pas d'os
isolé, non plus qu'une veine isolée ; les os se ratta-
chent au rachis, leur principe commun, de même
que les veines se rattachent au cœur; système osseux;
son organisation générale en vue des flexions et des
mouvements, mais surtout en vue de la solidité et de
la conservation du corps ; rapports des cartilages aux
os, qu'ils relient les uns aux autres ; nature spéciale
du cartilage ; de la dureté plus ou moins grande des
os ; os du lion ; os des oiseaux ; arêtes des poissons ;
matières analogues aux os, ongles, soles, pinces, cor-
nes, becs ; leurs emplois ; étude de ces matières et de
quelques autres renvoyée à des ouvrages ultérieurs
et plus spéciaux ; citation des Recherches sur la Gé-
nération. '140
Chapitre X. — Nouvelles considérations plus générales ;
les trois parties essentielles des animaux, à l'exclu-
sion des plantes ; annonce d'études sur les végétaux ;
t. i. n
ccx SOMMAIRES DES CHAPITRES
la sensibilité est une vie supérieure; privilège de
l'homme ; sa supériorité sur le reste des êtres ; sa
station droite ; organisation de sa tête, qui n'est pas
charnue ; erreurs à ce sujet ; citation du Traité de la
Sensation ; répartition des cinq sens ; c'est le cœur
qui est le principe des sensations, surtout de celles du
toucher et des saveurs ; l'ouïe et la vue sont dans la
tête : l'une à la circonférence, et l'autre en avant ;
admirable disposition de tous les sens ; ils sont tous
doubles, excepté le toucher; fonction spéciale des
narines pour la respiration.
Chapitre XI. — Des oreilles dans les quadrupèdes ; leur
position apparente et réelle ; leur utilité .
Chapitre XII. — Les oiseaux n'ont pas d'oreilles et pour-
quoi ; les quadrupèdes ovipares et à écailles n'en ont
pas non plus ; exception pour le phoque parmi les
vivipares.
Chapitre XIII. — De la vue et des appareils qui la pro-
tègent chez l'homme et certains animaux ; organisa-
tion de l'œil et de la pupille ; les paupières ; diffé-
rences du jeu des paupières chez les différentes
espèces d'animaux ; les oiseaux à vol pesant ont la
vue peu longue ; vue excessivement perçante des
oiseaux de proie ; élévation prodigieuse de leur vol ;
yeux des poissons et des insectes ; dureté de leurs
yeux ; mobilité des yeux dans les insectes ; les pois-
sons et les insectes n'ont pas de paupières ; merveil-
leuse prévoyance de la nature, qui ne fait jamais rien
en vain.
ChxpitreXIV. — Des cils et de leur rôle ; l'autruche ; l'homme
est le seul animal à avoir des cils aux deux paupières ;
pas un quadrupède n'a de cils à la paupière infé-
rieure ; de la queue des animaux ; leurs crinières ;
longueur de la queue en raison inverse de celle des
poils qui la garnissent ; intelligence de la nature ; la
tête de l'homme est couverte de poils, et pourquoi;
l'auteur s'excuse de cette digression à propos des
cil>.
152
103
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LIVRE II. — CHAPITRE XVII
Chapitre XV. — Des sourcils ; comparaison de leur des-
tination avec celle des cils ; épaisseur des sourcils
dans la vieillesse ; les sourcils sont des prolongements
des os ; les cils sont au bout de petites veines ; usage
principal des sourcils pour arrêter les gouttelettes de
sueur qui descendent de la tête dans les yeux ; la na-
ture les destine peut-être encore à quelque autre
fonction .
Chapitre XVI. — Du nez chez les animaux; du nez de
l'éléphant ; son organisation toute particulière ; sa
trompe lui sert de main ; c'est par elle qu'il respire
quand il est dans l'eau ; des pieds de l'éléphant ; du
nez chez les reptiles et les oiseaux ; de la respiration
chez les poissons et les insectes ; des lèvres ; leur
destination pour protéger les dents ; de l'organisation
|)articulière des lèvres chez l'homme ; elles servent à
deux fins, la conservation des dents, et la parole • de
la langue de l'homme, pouvant à la fois percevoir les
saveurs et servir au langage; partage des articulations
du langage entre la langue et les lèvres ; mollesse des
chairs de l'homme.
Chapitre XVII. — De la langue ; sa position chez la plu-
part des animaux ; la langue de l'homme ; son dou-
ble usage; son organisation ; bégaiement et bredouille-
menl ; de la langue des oiseaux et des quadrupèdes ;
les petits oiseaux sont ceux dont la voix est la plus
variée ; les oiseaux communiquent entre eux ; cita-
tion de l'Histoire des Animaux ; langue des ovipares •
langue bifurquée des serpents et des lézards, et pour-
quoi ; de la bouche et de la langue des poissons ; de
la langue des crocodiles; elle est soudée à la mâ-
choire inférieure, qui, chez eux par exception, est
immobile ; pourquoi la langue est à peine sensible
chez les poissons ; désir général de la nourriture dans
les animaux ; de la bouche des mollusques, des crus-
tacés, des testacés, des insectes ; de la trompe des
mouches et de leur dard. — Résumé.
CCX!
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179
189
10c?
CCXII
SOMMAIRES DES CHAPITRES
LIVRE III. — CHAPITRE V
CCXIIt
TOME SECOND
LIVRE in
Chapitre premier. — Des dents et de la bouche; double
destination des dents : élaborer les aliments et servir
à la défense de l'animal ; nMe des dents aiguës, des
molaires et des canines; rôle des dents chez l'homme
pour l'articulation de la parole ; des crocs et des dents
en scie ; prévoyance de la nature ; différences des or-
ganes selon les sexes ; dents des poissons sur la langue
et sur le palais ; rôle de la bouche ; ses diverses fonc-
tions, pour la respiration, pour le combat, pour le
langage ; le bec des oiseaux leur tient lieu de bouche ;
différences du bec selon les espèces ; bec recourbé des
oiseaux carnivores et à serres crochues; becs droits et
forts pour frapper les arbres ; becs des oiseaux herbi-
vores et des palmipèdes ; becs dentelés, et à quelle in-
tention; résumé; le visage de l'homme, seul animal
qui se tienne droit.
Chapitre II. — Des cornes; toujours placées sur la tête des
animaux; destination des cornes; les animaux qui ont
plusieurs doigts n'ont pas de cornes; diversité des
moyens de défense que la nature a ménagés aux ani-
maux ; elle leur a donné deux cornes, parce qu'il y a
deux parties dans le corps, gauche et droite; excep-
tions ; animaux unicornes ; explication de celte ano-
malie ; justification de la nature contre le Momus
d'Ésope; nature particulière de la corne du cerf;
cornes creuses, toujours à pointe solide; sagesse de la
nature dans la composition des cornes ; rapport des
cornes et des os ; pourquoi dans l'espèce-cerf les fe-
melles n'ont pas de cornes ; rapport des cornes avec
les os et les crocs.
Chapitre III. — Du cou et des différents organes qu'il ren-
ferme, le pharynx et l'œsophage, pour la respiration
12
et pour les aliments ; rôle et organisation de l'œso-
phage ; rôle du pharynx dans la voix ; rôle de l'ar-
tère, qui ne reçoit pas la boisson, comme on le croit
généralement ; rôle de l'épiglotte dans les animaux à
poumon; comment le pharynx supplée à l'épiglotte
chez les animaux qui n'ont pas cet organe; prévoyance
de la nature ; position nécessaire de l'artère et du pha-
rynx en avant de l'œsophage ; l'artère et le pharynx
vont au poumon ; l'œsophage va à l'estomac ; le de-
vant et le derrière, le haut et le bas, la droite et la
gauche.
Chapitre IV. — Des viscères ; il n'y en a que dans les ani-
maux qui ont du sang ; erreur de Démocrite ; le cœur
et le foie se distinguent dès les premiers instants de
la naissance ; le cœur est le principe des veines ; po-
sition du cœur ; raisons de cette position ; démonstra-
tion que les veines partent toutes du cœur ; observa-
tions et Dessins anatomiques; le cœur est aussi le
centre de toutes les sensations ; le foie ne peut être ni
le principe du sang, ni le principe de la sensibilité ;
j)osition particulière du cœur dans l'homme ; le cœur
de quelques animaux a un os ; des trois cavités du
cœur ; pureté du sang plus ou moins grande ; variétés
dans les dimensions du cœur ; influence du cœur sur
le caractère des animaux ; le cœur ne peut être long-
temps malade ; observations sur les victimes des sacri-
fices ; désordres propres au cœur.
Chapitre V. — Des veines et spécialement de la grande
veine et de l'aorte ; destination des veines, qui n'ont
toutes pour principe que le cœur ; le cœur est aussi le
principe unique de la sensibilité et de la chaleur ; sé-
paration des veines dans le corps entier ; citation des
Traités sur la Génération ; ramifications des veines,
pareilles aux canaux d'irrigation ; observation des vei-
nules sur les animaux maigres et sur les feuilles des-
séchées de certaines plantes ; explication de la sueur ;
sueurs de sang ; saignements de nez, hémorrhoïdes,
hémoptysies ; rapports de la grande veine et de l'aorte ;
citations des Traités d'Anatomie et de l'Histoire des
Animaux .
09
31
49
V
CCXIV
SOMMAIRES DES CHAPITRES
Chapitre VI. — Du poumon ; sa fonction principale est de
rafraîchir l'animal, soit par l'air, soit par l'eau ; les
poissons ont des branchies au lieu de poumons ; cita-
tion du Traité de la Respiration ; animaux amphibies;
organisation du poumon ; ce n'est pas lui qui fait
battre le cœur ; battement du cœur dans l'homme ; sa
cause ; différences du poumon selon les espèces ; pou-
mon des quadrupèdes ovipares ; poumon des oiseaux ;
rapports de la chaleur à la station droite chez T homme ;
fonctions générales du poumon . 58
Chapitre VII. — Du foie et de la rate ; leur organisation ;
dualité de tous les viscères ; difficulté et incertitude
des observations sur le foie et la rate ; le foie est plus
nécessaire que la rate dans les animaux ; leur nMe à
l'un et à l'autre dans la digestion et la coction des ali-
ments ; le foie et le cœur sont les deux, seuls viscères
indispensables dans tous les animaux ; les dimensions
de la rate sont très- varia blés selon les animaux ; exem-
ples divers ; rate des oiseaux, des poissons et des qua-
drupèdes ovipares ; fonction particulière des reins
dans l'élaboration de l'urine ; leurs rapports à la ves-
sie . 65
Chapitre VIII. — De la vessie ; les animaux à poumon ont
seuls une vessie ; causes de cette organisation ; ab-
sence de vessie chez les insectes et les poissons, chez
les oiseaux et les animaux à écailles et à carapace ;
exception pour les tortues marines et terrestres ; cause
de cette exception ; c'est que toutes les tortues ont
une vessie plus ou moins grande. 74
Chapitre IX. — Des reins ou rognons ; différentes espèces
d'animaux qui en sont dépourvues ; les animaux qui
ont le poumon sanguin ont des reins ; maladies des
reins chez l'homme; organisation des reins; canaux
qui s'y rendent et qui en partent ; place des rognons ;
le rein droit est toujours plus haut que le gauche ;
explication de cette disposition ; de la graisse des
reins ; ils en ont plus que les autres viscères ; utilité
de la graisse qui environne les rognons ; les moutons
meurent quand leurs rognons sont trop gras ; du suif
LIVRE III. — CHAPITRE XIV
chez les moutons ; graisse maladive des reins chez
l'homme ; explication de la maladie des moutons.
Chapitre X. — Du diaphragme ; sa place et sa fonction ;
tous les animaux qui ont du sang ont un diaphragme ;
prévoyance de la nature, en séparant le haut et le bas
dans l'animal, et en laissant la pensée dans une région
plus calme ; effet du chatouillement et du rire ; bles-
sures au bas- ventre provoquant le rire; l'homme est
le seul animal qui rie ; contes absurdes sur les têtes
parlant après avoir été coupées ; citation d'Homère ;
singulier jugement rendu en Carie ; le corps peut avoir
encore quelque mouvement après que la tête a été
coupée.
Chapitre XI. — Des membranes qui enveloppent chaque
viscère ; conditions que doit remplir la membrane pour
être utile ; des membranes du cœur et du cerveau ;
ce sont les plus fortes de toutes ; raisons de cette or-
ganisation ; importance souveraine du cœur et de l'en-
céphale pour la conservation de la vie.
CuAPiTRK XII. — Différences dans le nombre et l'organisa-
tion des viscères, dans les vivipares, dans les ovipares,
dans les poissons ; variétés dans la couleur du foie ;
animaux sans fiel; fonctions du foie importantes pour
la santé ; variétés de la rate selon les espèces.
Chapitre XIII. — Différences de la chair et des viscères ;
cause de ces différences.
Chapitre XIV. — De l'estomac ; sa position ; des intestins
et de leur double fonction d'absorption et d'excrétion ;
citations des Traités de la Génération et de la Nour-
riture ; diversités des estomacs selon les espèces ;
nombre des estomacs ; estomacs multiples du chameau ;
animaux ruminants ; citations de l'Histoire des Ani-
maux et des Dessins anatomiques; estomac des oi-
seaux ; le gésier ; estomac des poissons ; leurs dents ;
leurs appendices intestinaux ; gloutonnerie des pois-
sons ; des intestins à la suite de l'estomac ; conforma-
tion générale de l'intestin ; diverses parties qui le for-
ment, le colon, le caecum, le jéjunum ; élaboration
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CCXVI
SOMMAIRES DES CHAPITRES
successive des aliments ; résidus et excréments ; point
précis où se fait la séparation de ce qui nourrit et de
ce qui ne peut plus nourrir.
Chapitre XV. — De la présure ; il n'y en a que dans les
animaux à plusieurs estomacs ; place de la présure ;
exception pour le lièvre ; la présure vient de l'épais-
sissement du lait ; la légèreté du lait dans les animaux à
un seul estomac ne permet pas la présure ; différence
du lait dans les animaux à cornes et dans ceux qui
n'ont pas de cornes ; citation des Problèmes.
LIVRE IV
Chapitre premier. — Des intestins et de l'estomac chez les
quadrupèdes ovipares et chez les reptiles ; analogies
des reptiles et des poissons ; leur différence ; la vessie
de la tortue ; couleur des excréments chez tous ces
animaux ; rapports de la vipère et des sélaciens ; con-
formation spéciale des intestins chez les reptiles ; res-
semblance des viscères, chez tous les animaux qui ont
du sang.
Chapitre II. — Position de la bile dans les animaux qui ont
du sang, et spécialement dans les reptiles et les pois-
sons ; erreurs sur la fonction de la bile ; différences
entre des espèces diverses et dans la même espèce ; la
bile dans l'homme, dans les moutons et les chèvres de
Naxos et de Chalcis ; réfutation de la théorie d'Anaxa-
gore ; nature de la bile dans ses rapports avec le sang ;
douceur ou âcreté du foie ; théories anciennes sur la
corrélation de la bile et de la longévité ; observations
insuffisantes ; la bile est nécessaire dans tous les ani-
maux qui ont du sang ; c'est une sécrétion qui les pu-
rifie ; le foie est le seul viscère qui puisse accomplir
cette fonction indispensable.
Chapitre III. — De l'épiploon ; citation d'études anté-
rieures ; position et fonction de l'épiploon dans les
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LIVRE IV. — CHAPITRE V
CCXVII
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animaux, terrestres ou aquatiques, qui ont du sang;
formation de l'épiploon ; sa nature membraneuse ; ses
rapports avec le sang, la graisse et le suif; sa fonction
est de concourir avec le foie à la coction des aliments,
afin que, dans tous les animaux, cette cuisson soit plus
facile et aussi plus rapide.
Chapitre IV. — Du mésentère; sa position, son organisa-
tion ; ses fonctions dans les animaux qui ont du sang ;
il conduit le produit de l'alimentation de l'estomac
dans les veines ; les veines sont comme les racines du
mésentère, analogues aux racines des plantes ; com-
plément de cette théorie annoncé pour le Traité de la
Génération des Animaux et pour le Traité de l'Ali-
mentation .
Chapitre V. — Des organes de l'alimentation chez les ani-
maux qui n'ont pas de sang ; les deux dents des mol-
lusques et des testacés ; œsophage des mollusques et
leur gésier pareil à celui des oiseaux ; motif de cette
organisation ; l'encre de certains mollusques ; son em-
j)loi dans les seiches, les teuthies et les polypes ; c'est
par peur que ces animaux lancent leur encre ; orga-
nisation des crustacés et des testacés, et spécialement
des colimaçons, qui ont des dents et une langue ; les
turbines, les bivalves et les univalves ; différence des
crustacés et des testacés avec les mollusques ; citation
de l'Histoire des Animaux et des Descriptions Anato-
miques ; organisation des hérissons de mer (oursins) ;
leurs cinq dents et leurs œufs ; le micon ; forme des
hérissons ; le nombre des œufs est nécessairement im-
pair; les cinq estomacs; les téthyes très- rapprochées
des plantes ; éponges et holothuries ; cnides et acalè-
phes ; rapports des animaux inférieurs et des plantes;
nuances insensibles de la nature ; étoiles de mer ; or-
ganes de l'alimentation chez tous les animaux infé-
rieurs ; la mytis des mollusques ; cœur et centre de la
sensibilité chez les mollusques, chez les testacés et les
insectes ; organisation particulière de la cigale ; sa
nourriture ; les éphémères ; indication d'études ulté-
rieures.
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i
13:
'P
CCXVIII
SOMMAIRES DES CHAPITRES
LIVRE IV. — CHAPITRE XII
CCXIX
Chapitre VI. — Des insectes ; leur organisation ; relation
des pattes et des ailes ; nombre des ailes ; leur nature
diverse ; causes et objet de la segmentation des insectes ;
rapports des insectes et des plantes ; du dard des in-
sectes ; sa position ; ses usages, à l'extérieur et à l'in-
térieur, au devant ou en arrière ; règle ordinaire de
la nature n'employant qu'un organe à une fonction,
toutes les fois qu'elle le peut ; des pattes des insectes ;
leur nombre et leur position ; de l'organisation des
pattes dans les insectes qui sautent.
Chapitre VII. — Des testacés ; ils ont en général très-peu
de mouvement; et de là vient l'indivision de leur
corps, et la dureté de leur coquille ; les univalves et
les bivalves ; leur organisation analogue à celle des
plantes ; position de l'organe qui sert à les nourrir ;
il est dans une membrane ; tête des testacés ; les autres
parties de leur corps n'ont pas reçu de nom.
Chapitre VIII. — Des crustacés; leurs quatre genres et
leurs espèces ; différences de quelques parties de leur
organisation ; les maïas ; les héracléotes ; leurs pinces ;
usages divers de leurs pieds pour nager ou pour mar-
cher ; organisation spéciale des femelles des crabes ;
elles gardent leurs œufs plus que d'autres poissons ;
différences des pinces, dont la droite est généralement
la plus forte ; prévoyance de la nature ; excej)tions des
homards ; citations de l'Histoire des Animaux et des
Descriptions Anatomiques,
Chapitre IX. — Des mollusques ; leur organisation ; leurs
pieds ; organisation des testacés comparée à celle des
autres animaux ; représentation graphique par une
ligne droite recourbée d'un sommet à l'autre; l'orifice
des excréments se trouve ainsi près de la bouche ; or-
ganisation spéciale des seiches et des teuthies ; rapports
que la nature a mis entre le manteau et les pieds ; les
deux trompes ou tentacules ; leur usage ; organisation
fibreuse des polypes; leurs deux suçoirs; espèce qui
n'a qu'un suçoir unique; position de la nageoire dans
tous ces animaux; sa composition; ses dimensions; l'ani-
mal s'en sert pour nager et pour se diriger ; la na-
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175
geoire est très-petite chez les polypes. Résumé sur les
animaux qui n'ont pas de sang. 181
Chapitre X. — De la tête et du cou ; leurs fonctions et leur
place ; leurs relations avec le reste du corps et le tronc ;
station droite de l'homme, qui a seul cette attitude ;
les parties supérieures de son corps sont les moins
lourdes; difformité des nains, générale dans tous les
autres animaux; l'homme, étant le plus intelligent des
êtres, est seul à avoir des mains ; réfutation d'Anaxa-
gore ; admirable conformation de la main ; rôle du
pouce et des ongles ; différente position des mamelles
chez l'homme et les autres animaux ; citations de l'His-
toire des Animaux, des ouvrages d'Anatomie et du
Traité de la Génération, à propos des organes sexuels ,•
disposition spéciale de ces organes chez l'homme; or-
ganisation particulière des jambes de l'homme et des
parties inférieures ; les fesses, les cuisses, les mollets ;
leur nature charnue ; pourquoi l'homme n'a pas de
queue ; rôle de la queue chez les autres animaux ;
différences des pieds chez les quadrupèdes; soli-
pèdes, fissipèdes; polydactyles ; usage de l'osselet; or-
ganisation particulière des pieds de l'homme. 190
Chapitre XI. — Des ovipares ; organisation spéciale des
serpents ; citation du Traité de la Marche des Ani-
maux ; de la langue des poissons ; fonction de la langue
chez les animaux ; forme de la langue des serpents et
des quadrupèdes ovipares ; organisation des yeux chez
les ovipares ; paupières des oiseaux ; leur vue per-
çante ; organisation et rôle des mâchoires ; le croco-
dile seul remue sa mâchoire supérieure ; cause de
cette organisation ; organisation analogue des pinces
dans les crabes ; rôle et fonctions du cou chez les ani-
maux ; le serpent seul peut tourner la tête en arrière
sans mouvoir le reste du corps ; fonctions et place des
mamelles ; citation du Traité de la Génération, et du
Traité de la Marche des Animaux ; analogie du lait et
de l'œuf; le caméléon ; causes de ses changements de
formes; sa timidité. — Résumé. 221
Chapitre XII. — De l'organisation commune à tous les oi-
JiÉàmimiÊÊmmmiiitmmMiÊmmmÊÊ^
ccxx SOMMAIRES DES CHAPITRES
seaux ; ils ne diffèrent entre eux que du plus au moins ;
comparaison de leur organisation à celle des autres
animaux ; leurs ailes ; leur bec ; leur cou, plus ou
moins long, suivant leur genre de vie ; leurs pattes ;
flexions des pattes ; les ailes tiennent chez les oiseaux
la place des membres antérieurs ; leur poitrine ; ab-
sence de nombril ; puissance ou faiblesse du vol ; les
ergots ; les serres crochues ; les palmipèdes ; organi-
sation des pieds et des doigts ; l'oiseau ne se tient pas
droit comme l'homme ; conformation de sa hanche ;
les doigts sont toujours au nombre de quatre, malgré
les répartitions exceptionnelles ; citations du Traité de
la Génération des Animaux. 234
Chapitre XIII. — De l'organisation des poissons ; leur con-
formation générale ; des nageoires et de leur nombre ;
citation des traités sur la Marche et le Mouvement des
Animaux ; poissons à deux nageoires ; variétés dans
la position des nageoires ; les branchies des poissons ;
citation du Traité de la Respiration ; organisation des
branchies dans les sélaciens ; du nombre et de la di-
mension des branchies ; citations des Descriptions
Anatomiques et de l'Histoire des Animaux ; variétés
des formes de la bouche dans les poissons; de la
bouche des dauphins et des sélaciens ; leurs mouve-
ments nécessaires pour saisir leur proie ; de la peau
des poissons ; leurs écailles ; les poissons n'ont jamais
de testicules ; évent des dauphins, des baleines, etc. ;
rôle de l'évent et des branchies; organisation équi-
voque des phoques et des chauves-souris. *25l
Chapitre XIV. — De l'autruche, ou moineau de Libye ; sa
double organisation d'oiseau et de quadrupède ; ses
ailes inutiles ; les pinces de ses pattes ; annonce
d'études sur la Génération des animaux . . 267
TRAITE
DE LA MARCHE DES ANIMAUX
Préface au Traité de la Marche des Animaux. — Place du
Traité de la Marche des Animaux dans l'histoire de la
science et dans l'encyclopédie aristotélique ; analyse
de ce traité ; la question n'est reprise et continuée
qu'au XVII® siècle ; Fabrice d'Acquapendente ; Bo-
relli ; abus des mathématiques ; Claude Perrault ; Buf-
fon ; Barthez ; Cuvier ; M. H. xMilne Edwards ; M. Co-
lin; M. J. Bell-Pettigrew ; M. Marey. — Conclusion. 273
Dissertation sur l'authenticité et la composition du Traité
de la Marche des Animaux. 317
Chapitre premier. — Enumération des questions que pré-
sente l'étude de la locomotion dans les animaux ; dif-
férences des organes locomoteurs; leur nombre va-
riable, mais toujours pair ; l'homme, l'oiseau, le
poisson; flexions des appareils locomoteurs en sens
inverses chez l'homme, chez l'oiseau, chez les qua-
drupèdes vivipares et ovipares ; mouvement diagonal
des appareils locomoteurs ; citation de l'Histoire de la
Nature; résumé des questions à traiter. 323
Chapitre II. — Application de la méthode générale à l'his- •
toire naturelle ; deux principes généraux ; optimisme ;
sagesse de la nature ; les trois dimensions des corps ;
deux principes du mouvement et de la locomotion ;
différence du moteur et du mobile, l'un agissant par
lui-même, et l'autre mû par une force étrangère. 328
Chapitre III. — Conséquences de ces principes; deux
modes de locomotion chez les saltigrades et chez les
animaux qui marchent; condition commune d'un point
d'appui pour les uns et pour les autres ; nécessité d'une
CCXXII
TRAITÉ DE LA MARCHE DES ANIMAUX
base ; exemple des athlètes qui sautent avec des hal-
tères; balancement des bras dans la course; partie
de l'animal qui comprime, partie qui est comprimée.
Chapitre IV. — Entre les six dimensions, le haut et le bas
se retrouvent dans les plantes ; mais la position est
renversée ; les racines sont le haut, parce que c'est
d'elles que vient la nourriture; distinction du devant
et du derrière, de la droite et de la gauche ; la droite
et la gauche sont plus ou moins apparentes, selon que
l'animal a des organes plus spéciaux et plus distincts;
preuves que c'est par la droite que le mouvement com-
mence ; port des fardeaux ; attitudes pour se mettre
en défense et pour lancer quelque chose; exemples
des turbines, où la spire est tournée à gauche, le mou-
vement se faisant à droite ; exemple encore plus frap-
pant dans l'homme.
Chapitrk V. — Le haut et le devant sont marqués surtout
dans les animaux à deux pieds : l'homme et l'oiseau ;
les quadrupèdes, les polypodes et les apodes ; défini-
tion du pied ; le haut, le milieu et le bas, chez les ani-
maux et dans les végétaux ; singularité des plantes ;
position moyenne des quadrupèdes, des polypodes et
des apodes ; la station droite et ses nécessités ; impor-
tance relative des j)rincipes de mouvement, et des
lieux où ils sont placés .
Chapitre VI. — La droite commence le mouvement; divi-
sion nécessaire du mouvement en deux parties, l'une
qui se meut, l'autre qui est immobile ; point commun
à toutes deux ; même théorie pour le point d'inertie ;
mouvement en avant ; pas de mouvement naturel en
arrière ; corrélation intime du haut et du bas, d'une
part ; et d'autre part, de la droite et de la gauche ; il
n'y a de part et d'autre qu.'un seul et même principe
pour les deux ; vraisemblance de ces explications pour
deux des trois dimensions.
Chapitre VII. — Le mouvement de locomotion par deux ou
quatre appareils n'appartient qu'aux animaux qui ont
du sang ; chez eux, il n'y a jamais plus de quatre ap-
331
335
343
346
CHAPITRE XI
CCXXIII
pareils ; différence entre les animaux qui ont du sang
et ceux qui n'en ont pas ; ces derniers peuvent vivre
après qu'on les a coupés en plusieurs morceaux ; les
animaux sans pieds se meuvent aussi par quatre ap-
pareils, dont on peut retrouver les équivalents dans
les flexions de ces animaux ; explication de ces flexions ;
analogie des hommes de grande taille, qui marchent
voûtés ; marche des serpents et de quelques poissons,
murènes, anguilles, kestres de Siphées. 350
Chapitre VIII. — De la marche des serpents; deux causes
font qu'ils ne peuvent avoir de pieds ; les pieds des
animaux sont toujours en nombre pair ; impossibilité
de la locomotion sur trois pieds ; exemple des scolo-
pendres, auxquelles on a arraché des pieds pour qu'ils
fussent en nombre impair ; explication des effets de
cette mutilation; les pieds restants suppléent à ceux
qu'on a retranchés. — Résumé partiel. 356
Chapitre IX. — Considérations générales du mouvement •
il y faut toujours un point d'inertie ; combinaison de
l'extension et de la flexion ; équilibre des membres ;
ondulations nécessaires de la marche ; reptation des
enfants, et des lutteurs dans la j)alestre ; action suc-
cessive des jambes ; marche des animaux dépourvus
de pieds ; explication du saut ; explication du vol ;
natation des poissons selon qu'ils ont plus ou moins
de nageoires; natation spéciale des poissons plats. 361
Chapitre X. — Du vol des oiseaux et du mouvement gé-
néral des volatiles ; nécessité de l'action simultanée
des ailes et des pattes; de la flexion et de l'extension
des ailes pleines et des ailes divisées en plumes ; de
l'action de la queue, faisant fonction de gouvernail ;
vol irrégulier des volatiles sans queue et à ailes
pleines ; action des pattes dans le vol des oiseaux de
grand vol ; les coléoptères ; queue inutile du paon ;
rapidité du vol des oiseaux de proie ; leur tête, leur
cou, leur thorax, conformés en vue du vol ; légèreté *
relative de leurs parties postérieures. 369
Chapitre XI. — Des conditions de la station droite ; il ne
faut que deux pieds, et les parties hautes doivent être
X
ccxxiv
TRAITÉ DE LA MARCHE DES ANIMAUX
plus légères que les parties basses ; conformation de
l'homme; exemple des enfants, qui d'abord ne peuvent
se tenir droits ; conformation différente des oiseaux ;
organisation de leur hanche, qui fait comme une dou-
ble cuisse; sa fonction remarquable; l'oiseau ne peut
être droit comme l'homme ; et l'homme ne peut avoir
d'ailes, comme les Amours des peintres ; loi générale
de la nature.
Chapitre XII. — Suite des conditions générales de la flexion,
qui ne peut avoir lieu sans un point d'inertie; diffé-
rences des flexions dans l'homme et dans les quadru-
pèdes et les oiseaux ; sagesse de la nature ; déplace-
ment successif du poids du corps sur l'une et l'autre
jambe; il faut que le membre dirigeant fléchisse en
avant; flexion du i^ed et du bras; conditions de la
locomotion dans les quadrupèdes; rôle et flexion des
pattes de devant ; explication de l'organisation actuelle
des quadrupèdes; utilité de cette organisation pour
l'allaitement des jeunes.
Chapitre XIII. — Quatre espèces de flexions possibles ; figu-
res qui les représentent ; flexions réelles des bipèdes
et des quadrupèdes ; flexions particulières de l'élé-
phant ; flexions, chez l'homme, des bras et des jam-
bes, de la cuisse et de l'épaule, du coude et du carpe ;
opposition et harmonie de ces flexions, tantôt con-
caves, tantôt convexes.
Chapitre XIV. — Du mouvement diamétral ; sa descrip-
tion; sa nécessité ; le saut ne peut se prolonger ; exemple
des chevaux de course ; le mouvement diamétral peut
seul donner la stabilité et la durée à la locomotion de
l'animal ; allure ordinaire des chevaux ; les animaux
qui ont plus de quatre pieds marchent également en
diamètre ; marche oblique des crabes ; c'est un phé-
nomène unique ; la nature leur a donné des yeux en
conséquence.
Chapitre XV. — Flexions des pattes chez les oiseaux; les
ailes remplacent les membres antérieurs ; leur rôle in-
dispensable ; organisation de la cuisse des oiseaux ;
position de leurs ailes ; position des nageoires chez
37;
380
385
388
CHAPITRE XIX
les poissons; ailes des volatiles à ailes pleines; pro-
gression de tous ces animaux ; disposition des mem-
bres sur le côté dans les crocodiles, les lézards, les
tortues, etc.; explication de cette disposition.
Chapitre XVI. — Organisation des polypodes privés de
sang; ils sont cagneux; leurs flexions particulières ;
nécessité de la conformation de leurs pieds ; la cause
de cette conformatitm tient à ce que ces animaux
vivent dans des trous ; obliquité de la marche des
crabes; exemples des lézards, des crocodiles et de
quelques ovipares ; flexions des polypodes.
Ch4pitre XVII. — Des pieds des langoustes, faits pour nager
et non pour marcher ; flexion oblique des pieds chez
les crabes, qui sont faits pour marcher plus que pour
nager ; progression singulière du crabe avançant tous
ses pieds à la fois et en sens oblique ; marche des
Psettes ; organisation des pattes des oiseaux palmi-
pèdes ; elles sont placées par derrière et non au centre;
elles sont courtes, mais épaisses et larges ; utilité de
cette disposition pour nager; sagesse de la nature.
CnvpiTRE XVIII. — Comparaison des oiseaux et des pois-
sons ; leurs différences ; leurs rapports à certains
égards; position des ailes chez les uns, et des na-
geoires chez les autres ; queues des oiseaux ; queues
des poissons.
•
(jivpitre XIX. — Des crustacés; obscurité de leur mouve-
vement; ils n'ont pas de droite et de gauche; leur
nature imparfaite rapprochée de celle des phoques et
des chauves-souris; mesure très-restreinte de leur
mouvement; la pince droite des crabes, étant toujours
plus forte, indique qu'il y a en eux une sorte de droite
et de gauche. — Résumé sur les organes de la loco-
motion en général ; annonce du Traité de l'Ame.
ccxxv
30^!
39:i
398
401
403
T. I
o
TRAITE
nss
PARTIES DES ANIMAUX
D'ARISTOTK
TRAITÉ
DES
PARTIES DES ANIMAUX
D'ARISIOTE
LIVRE PREMIER
II
CHAPITRE PREMIER
Du jugement des ouvrages d'esprit; de la méthode à suivre en
histoire naturelle : il faut étudier les fonctions communes plutôt
que chaque espèce en particulier; de la recherche des causes
et spécialement de la cause finale; nécessité absolue, néces-
sité hypothétique; citations de divers ouvrages de l'auteur;
il faut d'abord recueillir les faits pour en expliquer ensuite les
causes; erreur d'Empédocle; l'être précède le germe qu'il pro-
duit ; la cause matérielle est subordonnée à la cause finale, dans
la nature aussi bien que dans l'art ; erreur de Démocrite sur la
figure et la couleur ; supériorité de l'âme sur la matière ; supé-
riorité de l'homme sur les animaux; ordre admirable de l'uni-
vers ; désordre relatif de notre monde ; définition de la nature ;
la nécessité n'y a qu'une place très-limitée ; citation des livres
Sur la philosophie ; Empédocle ; mérite de Démocrite et de So-
crate ; résumé sur la méthode en histoire naturelle.
* Toute étude intellectuelle, toute exposition mé-
thodique, la plus humble aussi bien que la plus
Livre I. Tout ce premier livre
du Traité des parties des Ani-
T. I.
maux est consacré à l'exposé de
la méthode que l'auteur compte
1
II
V
O
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. I, § 3
3
haute, peut être considérée sous deux faces diffé-
rentes. L'une de ces faces peut s'appeler proprement
la science même de la chose ; Tautre n'exige qu'une
sorte d'instruction générale. ^ En effet, quand on a
reçu une éducation convenable, on doit être en état
de juger pertinemment, quant à la forme, si celui qui
suivre en histoire naturelle.
Cette théorie est par(i\itement
placée, au début d'un ouvrage
de physiologie et d'anatomie
comparée, comme est le Traité
des Parties. Quelques commen-
tateurs auraient voulu mettre
ce livre premier en tête de
l'Histoire des Animaïix. C'est
une proposition qui n'est pas
acceptable ; Aristote lui-même
l'a repoussée à l'avance, en dé-
clarant à plusieurs reprises que
le Traité des Parties tait suite à
l'Histoire des Animaux, de
même que le Traité de la Géné-
ration des Animaux fait suite à
celui des Parties; il faut donc
laisser les choses telles qu'elles
sont. BufFon a fait une étude
spéciale de la méthode en his-
toire naturelle, au début de
sa zoologie; Cuvier a fait la
même étude, quoique moins
complète, dans l'Introduction
de son Règne Animal. Voir sur
cette question Histoire des Ani-
maux, livre I, chap. I, § 1,
note; et aussi la Dissertation
sur la composition du Traité
des Parties, à la suite de la Pré-
face dans ce volume.
§ i . Toute étude , toute
exposition mcthodique . . . La
règle que donne ici Aristote est
tout à fait générale ; elle s'ap-
plique à tout ouvrage d'esprit,
quel qu'il soit ; et elle est aussi
pratique aujourd'hui qu'elle
pouvait l'être chez les Grecs. Il
est toujours possible de juger
la forme indépendamment du
fond ; et l'on j)eut très-bien ne
rien savoir en histoire naturelle
et apprécier cependant à coup
sûr la valeur d'un ouvrage de
zoologie, si l'on se borne à re-
chercher s'il est bien ou mal
composé. Il suffit alors, comme
le dit Aristote, d'avoir reçu une
bonne éducation, qui vous a
inculqué les règles essentielles
de la logique et du goût. —
Deux faces différentes. C'est le
fond et la forme ; cette dernière
est justiciable de tout esprit
éclairé; l'autre, c'est-à-dire le
fond, ne l'est que des juges com-
pétents et des savants spéciaux.
— La science même de la chose.
C'est le fond. — D'instruction
générale. J'ai ajouté ce dernier
mot pour rendre toute la force
du mot grec, qui se rapporte
plus particulièrement à l'in-
struction donnée à la jeunesse.
§ 2. Quant à la forme. Cette
idée est implicitement comprise
parle d'un sujet l'expose bien, ou s'il l'expose mal.
C'est même à ce signe que nous reconnaissons l'homme
instruit; et c'est là ce qui nous fait penser de quel-
qu'un qu'il a été généralement bien élevé, l'ins-
truction consistant surtout à pouvoir faire une dis-
tinction de ce genre. La seule différence qui reste
alors entre ces deux personnes, c'est que Tune, bien
qu'elle ne soit toujours qu'un seul et même individu,
numériquement parlant, nous semble capable de
prononcer sur toutes choses, tandis que l'autre ne
nous parait compétente que sur une matière définie
et limitée; ce qui n'empêche pas que cet autre indi-
vidu ne puisse, tout en s'occupant d'un objet particu-
lier, avoir aussi l'instruction dont on vient de parler.
^De ces considérations, il résulte évidemment que,
pour l'histoire de la nature, il est bon de poser éga-
lement certains principes supérieurs, auxquels on
devra se reporter pour juger de la forme adoptée
dans l'exposition qu'on en fait, indépendamment de
la question de savoir si c'est bien la vérité, et si la
chose est réellement de telle façon ou de telle autre.
dans l'expression dont se sert
le texte ; il m'a semblé indispen-
sable de la préciser. — Ccst
même à ce signe. Aujourd'hui
encore, nous n'avons pas ima-
giné de meilleur critérium pour
juger si quelqu'un est instruit,
ou s'il ne l'est pas. — Numéri-
quement parlant. C'est la tra-
duction exacte du texte ; mais
l'expression peut paraître un peu
singulière; il n'était pas besoin
de la préciser autant. — Avoir
aussi l'instruction dont on vient
déparier. Cette pensée est juste;
mais elle n'est peut-être pas
dans le texte aussi nette que j'ai
dû la faire dans ma traduction.
§ 3. Si c'est bien la vérité'.
C'est la question de fond, à
côté de la question de forme. —
De telle façon ou de telle autre.
I
N
4 DES PARTIES DES ANIMAUX
Par exemple j'entends que pour cette étude il s'agit
de savoir s'il faut, en prenant chaque être substan-
tiel à part, ne le considérer absolument qu'en lui-
même, que ce soit d'ailleurs la nature de l'homme,
celle du lion, celle du bœuf, ou celle de tel autre être
étudié isolément ; ou bien, s'il ne faut pas plutôt réu-
nir en une exposition commune les phénomènes
communs que présentent tous ces animaux. * Il est
en effet beaucoup de fonctions qui sont identiquement
les mêmes pour des genres d'êtres qui sont fort diffé-
rents les uns des autres; telles sont les fonctions
qu'on nomme le sommeil, la respiration, la croissance,
le dépérissement, la mort; et, à côté de celles-là, une
foule d'autres fonctions et d'autres phénomènes orga-
Ceci est spécialement le devoir
du naturaliste. — Par exemple.
En eftet la question posée ici
par Aristote est fort claire et
peut servir d'exemple .— Chaque
être substantiel. Le texte dit :
a Chaque substance ». — Absolu-
ment qu'en lui-même. Sans tenir
compte de ce que cet être peut
avoir de commun avec les êtres
dont l'organisation est sem-
blable à la sienne, ou du moins
est très- voisine de la sienne. —
En une exposition commune.
C'est à cette méthode que se
sont arrêtés tous les grands na-
turalistes, Cuvier tout le pre-
mier, comme on peut le voir
dans son Anatomie comparée.
Il se décide pour l'exposition
générale et commune des orga-
nes et de leurs fonctions, étu-
diant successivement les organes
du mouvement, os et muscles,
les nerfs, les sens, la digestion,
la circulation, la respiration, la
voix, et enfin la génération. On
peut dire, sans rien exagérer,
que l'ordre suivi par Cuvier et
par tant d'autres est l'ordre
même que traçait Aristote deux
mille deux cents ans avant lui.
Cuvier n'a pas consulté le natu-
raliste grec sans doute ; mais en
face de la réalité, il a résolu le
problème agrandi, comme Aris-
tote le résolvait dans des limites
plus étroites.
§ 4. Beaucoup de fonctions.
C'est là un fait de toute évi-
dence; les fonctions qu' Aristote
énumère sont en effet communes
à tous les animaux. — Une
foule d'autres fonctions. L'é-
LIVRE I, CHAP. I. § 6 5
niques, que nous croyons devoir omettre pour le
moment, parce que nous ne pourrions en parler à cette
heure que d'une façon obscure et indécise. ^ Il est
bien clair en effet que, si nous parlions successive-
ment de chaque animal en particulier, nous aurions
à répéter à tout instant les mêmes choses dans bon
nombre de cas, puisque chacune des fonctions que
nous venons d'énumérer se retrouve, et dans le che-
val, et dans le chien, et dans l'homme. Par conséquent,
si l'on allait pour chacun de ces animaux parler de
toutes ces fonctions successivement, on serait exposé
à des redites sans fin, toutes les fois que l'on traite de
fonctions qui sont identiques dans des êtres de genres
très-divers, et qui n'offrent entre elles aucune diffé-
rence appréciable pour chacun d'eux. ® Il se peut aussi
tude de ces autres fonctions
remplira les trois livres sui-
vants du Traité des Parties ;
Aristote a même consacré à
quelques-unes d'entre elles des
ouvrages spéciaux ; voir les
Parva naturalia^ Opuscules
psychologiques, dans ma tra-
duction, où se trouvent les
traités du Mouvement dans les
Animaux, de la Veille et du
Sommeil, de la Vieillesse et de
la Mort, de la Respiration, etc.,
etc. — Omettre pour le moment.
Comme étrangers au présent
traité, mais auxquels Aristote
a pris soin de revenir plus tard.
— D'une façon obscure et indé-
cise. Nouvelle preuve, après
tant d'autres, de l'excellente
méthode qu* Aristote s'était tra-
cée, et qu'il a toujours rigou-
reusement suivie.
§ 5. Re'pcter à tout moment
les mêmes choses. Ce serait en
réalité un inconvénient insup-
portable, et la science propre-
ment dite ne serait pas possible,
parce que la science ne se cons-
titue que par la généralité de
ses observations. Voir le début
de la Métaphysique, sur les con-
ditions de la science et de l'art.
Voir aussi Cuvier, i'® Leçon
d' Anatomie comparée, page 10,
édit. de l'an VIII; et l'Intro-
duction au Règne animal, pages
17 et 47, édit. de 1829. -—
Entre elles. Le texte n'est pas
tout à fait aussi précis.
\
6 DES PARTIES DES ANIMAUX
fort bien que telle fonction, qui a reçu une dénomi-
nation toute pareille, présente néanmoins une énorme
différence sous le rapport de l'espèce et de la forme.
Telle est la locomotion dont les animaux sont doués.
Formellement et spécifiquement, la locomotion n'est
point une, puisqu'il y a une différence évidente entre
le vol, la natation, la marche, et la reptation.
' Il importe donc de se bien rendre compte du pro-
cédé qu'on doit adopter dans cet examen ; et ce que
je veux dire, c'est qu'on doit bien savoir s'il faut tout
d'abord étudier par genre les fonctions communes,
et analyser ensuite toutes les fonctions propres et par-
ticulières à chaque espèce d'animal, ou bien s'il faut
étudier sur-le-champ chaque animal considéré isolé-
ment. C'est là un point qui n'est pas encore fixé, non
plus que cet autre point que nous devons également
§ 6. Za locomotion. Toute la
première partie de l'Anatomie
comparée de Cuvier est consa-
crée à l'étude du mouvement et
des organes par lesquels le mou-
vement se produit dans toute la
série animale. — Entre le vol.
Ce sont les oiseaux. — La na^
tatlon. Ce sont les poissons. —
La marche. Ce sont les quadru-
pèdes. — La reptation. Ce sont
les reptiles. Mais d'une manière
générale ce n'est que la fonction
du mouvement, variant selon
les milieux et les organisations.
Voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, VII® leçon.
§ 7 Etudier par genre les
fonctions communes. C'est la
méthode qu'Aristote adopte ;
et c'est aussi celle de Cuvier,
qui, après avoir décrit la fonc-
tion générale, la considère en-
suite dans l'homme, dans les
mammifères, dans les oiseaux,
dans les reptiles, dans les pois-
sons, mollusques, crustacés, in-
sectes, zoophytes, etc., etc. —
Chaque animal considère' Isolé-
ment. Voir plus haut, § 5, où
cette méthode est déjà repous-
sée. — Un point qui n'est pas
encore fixe. Au § 5, ce point
de théorie parait entièrement
décidé. — Que cet autre
point Le texte n'est pas
LIVRE I, CHAP. I, § 8 7
indiquer : A l'exemple des mathématiciens, dans leurs
démonstrations d'astronomie, ne faut-il pas, dans
l'étude de la nature, constater d'abord tous les faits
relatifs aux animaux, et en expliquer ensuite le pour-
quoi et les causes ? Ou bien est-il par hasard quel-
que autre méthode qu'on doive adopter .^
* De plus, comme il y a, ainsi que nous pouvons le
voir, bien des causes diverses pour tout ce qui se pro-
aussi précis ; mais le sens n'est
pas douteux. — Dans leurs dé-
monstrations d'astronomie. Au
temps d'Aristote , l'astronomie
avait déjà fait de grands pro-
grès; et le XII*^ livre de la Mé-
taphysique, chap. VIII, §§ 10 et
12, de ma traduction, suffirait
seul à le prouver. Quant à la
méthode des mathématiciens ,
dont Aristote paraît faire si
grand cas, on doit s'en rappor-
ter à lui, excellent juge en ces
matières. Il paraît d'ailleurs
que la méthode vantée ici par
lui n'est au fond que la sienne;
et c'est la vraie : Observer
d'abord les faits le plus com-
plètement possible, et fonder la
théorie sur l'observation. —
Constater d'abord tous les faits.
Aristote n'a jamais fait autre
chose ; et les Modernes, qui ont
cru découvrir la méthode d'ob-
servation, se sont trompés. Elle
avait été comprise et pratiquée
admirablement deux mille ans
avant Bacon, son inventeur soi-
disant. — Expliquer ensuite le
pourquoi et les causes. La
science qui ne va pas jusque-
là manque son véritable but,
qui est de comprendre les
choses; elle se réduit alors à
n'être qu'un savant recueil de
faits curieux ou de faits maté-
riellement utiles; elle n'est plus
qu'une recherche industrielle
ou puérile. Aujourd'hui, il est
de mode de proscrire les causes
finales; on reviendra de cette
profonde erreur, que les grands
esprits de notre temps n'ont
pas partagée. Cuvier a cru
toujours aux causes finales
aussi fermement qu'Aristote lui-
même ; il n'est pas une page de
son Anatomie comj)arée, où il
ne revienne à ce grand et infail-
lible principe : « La Nature ne
fait rien en vain ». Voir aussi
l'ouvrage de M. Paul Janet, sur
les Causes finales.
§ 8. Bien des causes. Il y a
selon Aristote quatre causes,
bien qu'ici il n'en énumère que
deux ; voir la Métaphysique,
livre I, ch. vu, § 67, de ma
traduction. — Faut-il s'occu-
per aussi de ces causes. Aris-
4.
\
1
r.
8
DES PARTIES DES ANIMAUX
duit dans la nature entière, et par exemple, la cause
du pourquoi, la cause initiale du mouvement, etc.,
faut-il s'occuper aussi de ces causes, et examiner
quelle est la première d'entre elles, quelle est la se-
conde, etc. ? On peut croire que la première de toutes
les causes est celle que nous nommons la cause du pour-
quoi, la cause finale; car elle est la raison dernière des
choses ; et la raison est un principe. Sous ce rapport,
il en est tout à fait de même des productions de Tart
et de celles de la nature. C'est après avoir déterminé
les choses, ou par la réflexion ou par la simple obser-
vation sensible, que le médecin, pour la santé, l'ar-
chitecte pour la maison, expliquent l'un et l'autre les
raisons et les causes de ce qu'ils ont fait pour chacune,
et pourquoi ils devaient faire les choses ainsi qu'ils les
ont faites.
' ' Mais la cause finale, le bien de la chose, se mani-
feste dans les œuvres de la nature bien plus encore
tote répond affirmativement à
cette question. — La première
de toutes les causes la
cause finale. Ceci ne fait pas
de doute, puisque la fin des
choses est ce pour quoi tout le
reste est fait. — La raison est
un principe. Cette proposition
est aussi évidente que l'autre.
— Des productions de Vart
celles de la nature. Le rap-
prochement est fort juste ; et
dans l'art, qui est l'œuvre de
l'homme, c'est à la cause finale
que tout le reste est subor-
donné, aussi bien que dans les
œuvres de la nature. — La ré-
flexion la simple observa-
tion sensible. C'est toujours
l'opposition de la théorie et de
la réalité matérielle. — Le mé-
decin l'architecte. Ce sont
des exemples fort clairs, aux-
quels Aristote se plaît à revenir
souvent.
§ 9. «ye manifeste bien
plus encore. La remarque est
profonde, et il y a ici toute la
différence entre les ouvriers :
d'une part, l'homme; et d'autre
\
LIVRE I, CHAP. I, § 10 9
que dans celles de l'art. C'est que, même dans les
choses naturelles, la nécessité ne s'applique pas identi-
quement à toutes sans exception ; et ceux qui cher-
chent à ramener toutes les raisons des choses à la
raison unique de la Nécessité, ne se sont pas donné la
peine d'analyser toutes les acceptions où peut se
prendre le mot de Nécessaire. Absolument parlant,
Nécessaire ne s'applique qu'aux choses éternelles ;
mais le nécessaire résultant d'une hypothèse se
montre dans toutes les choses qui sont sujettes à
naître et à devenir, comme le sont les produits de
l'art, tels que la maison, ou tout autre objet de cette
sorte, indistinctement. *** Ainsi, il y a nécessité qu'on
emploie une matière d'une certaine espèce, si l'on
veut bâtir une maison, ou si l'on se propose tel autre
objet analogue ; il y a nécessité que là tout d'abord
telle chose existe préalablement, ou qu'elle soit mise
en mouvement de telle ou telle façon, pour qu'à la
suite, il se produise telle autre chose; et pour que,
de cette manière on atteigne sans interruption la fin
part, le fini et l'infini. — La
nécessité ne s' applique pas
le mot de Nécessaire. Voir, dans
la Métaphysique surtout, la dis-
tinction qu'Aristote fait toujours
des deux nuances du Néces-
saire : le Nécessaire absolu et le
Nécessaire hypothétique, Méta-
physique, liv. V, ch. v, p. 108,
de ma traduction. — Résul-
tant d'une hypothèse. Une fin
étant posée, il est nécessaire
de remplir certaines conditions
pour l'atteindre. Pour arriver à
construire une maison , il est
nécessaire d'avoir des maté -
riaux d'une certaine espèce;
sans quoi, la maison ne peut se
réaliser; mais si les matériaux
sont nécessaires pour construire
la maison , on ne peut pas dire
que la maison elle-même soit
nécessaire.
§10./^ fin qu'on poursuit. . .
\
10
DES PARTIES DES ANIiMAUX
qu'on poursuit, et le résultat pour lequel a lieu et
existe chacune des choses que Ton fait.
" Il en est absolument de même pour les phéno-
mènes naturels ; seulement la forme de la démons-
tration et de la nécessité change pour la science de
la nature, et elle est autre que pour les sciences pu-
rement théoriques. Mais c'est là une question que
nous avons traitée dans d'autres ouvrages. Ainsi, le
principe, le point de départ pour l'étude de la nature,
c'est ce qui est, tandis que pour l'art, c'est ce qui
doit être. Par exemple, la santé, ou l'homme, étant
telle ou telle chose, il y a nécessité que préalablement
telle autre chose existe ou se soit réalisée ; mais de
ce que cette autre chose existe ou a été produite, il
ne s'ensuit pas qu'elle soit ou qu'elle doive être de
toute nécessité. *^ Or il n'est pas possible non plus de
le résultat. Il n'y a rien d'ab-
solument nécessaire dans l'un
ni dans l'autre ; mais les moyens
à employer sont nécessaires pour
atteindre le but qu'on se pro-
pose.
§ 11. Pour les phénomènes
naturels. Pour les faits de la
nature, il y a également une
nécessité hypothétique, c'est-à-
dire que, la nature se proposant
une certaine fin, il faut qu'elle
emploie nécessairement certains
organes et certains procédés,
pour l'atteindre; c'est ce que
Cuvier a si bien appelé les Con-
ditions d'existence; voir ma
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, tome I,p. cxxiv. — Dans
d'autres ouvrages. C'est sans
doute la Métaphysique que
l'auteur veut désigner, loc. cit.
et aussi la Physique, liv. II
ch. VIII, p. 58 de ma traduction
Mais l'indication est bien vague
et on aurait pu préciser davan
tage. — Ce qui est. En d'au
très termes, l'observation de la
réalité. Dans l'art, au contraire,
l'homme est le créateur secon-
daire, et il lui est donné de pro-
duire quelque chose en sous-
ordre. — // ne s'ensuit pas... La
pensée n'est pas aussi nette qu'on
pourrait le désirer.
§ 12. De rattacher à l'éter^
/
^
LIVRE I, CHAP. I, § 13 M
rattacher à l'éternel la nécessité que suppose une
démonstration de ce genre, de manière à pouvoir
dire : Puisque telle chose est, telle autre chose est
aussi. Du reste, ce sont là des questions que nous
avons également approfondies ailleurs ; nous y avons
indiqué les choses auxquelles la nécessité s'applique
et celles auxquelles elle est inapplicable ; et nous avons
montré la cause de cette différence,
*^ Mais un point qu'il ne faut jamais perdre de vue,
c'est de savoir s'il faut procéder comme les philo-
sophes antérieurs l'ont fait dans leurs théories, et s'il
convient de rechercher avec eux comment les choses
se sont naturellement produites au début, plutôt que
d'observer comment elles sont maintenant. Ces mé-
thodes ne diffèrent pas médiocrement l'une de l'autre.
nel. Ici encore la pensée n'est
pas assez développée; il est
vrai que l'auteur renvoie à d'au-
tres ouvrages, où elle l'était
peut-être davantage ; voir plus
haut § 9. Les choses éternelles
sont nécessaires aussi d'une
manière absolue, tandis que,
dans les choses périssables, la
nécessité n'est qu'hypothétique.
— Ailleurs. Voir le § précé-
dent. — ISous y- avons indi-
que..... Ceci peut se rapporter
à la Métaphysique, et à la Phy-
sique également ; mais c'est sur-
tout à ce dernier ouvrage,
liv. II, ch. IX, p. 61 et suiv.
de ma traduction.
§ 13. I^s philosophes anté-
rieurs. C'est donc une réforme
qu'Aristoteveut recommander;
et en histoire naturelle, il a tenu
le plus grand compte des opi-
nions de ses devanciers, aussi
bien que dans tout le reste. —
Au début maintenant. Le
texte n'est pas tout à fait aussi
précis; mais le sens des mots
que j'ai ajoutés est impliqué
dans l'expression grecque. —
Comment elles sont. Ce sont là
des faits qu'on peut observer,
tandis que l'origine des choses,
accessible à notre raison en une
certaine mesure, échappe abso-
lument à notre observation,
puisqu'elle est à jamais dispa-
rue. — Ces méthodes ne diffè^
rent pas médiocrement. Il y a
entre elles toute la distance de
12 DES PARTIES DES ANIMAUX
Quant à nous, il nous semble, ainsi que nous l'avons
déjà dit, qu'il faut d'abord recueillir les faits dans
chaque genre de choses, et que c'est seulement en-
suite qu'on peut en dire les causes et remonter à leur
origine. ** Cet ordre, il est vrai, se montre encore plus
clairement dans certaines choses, par exemple dans la
construction d'une maison. La forme essentielle de la
maison étant telle chose, ou la maison elle-même étant
telle chose aussi d'un certain genre, il est clair qu'elle
doit être construite dans telles conditions, puisque la
production des choses dépend de ce que ces choses
sont essentiellement, et que leur essence ne dépend
pas du tout de leur production.
^"^ Aussi, Empédocle s'est-il bien trompé quand il a
la théorie à la réalité, de l'es-
prit de l'homme à l'œuvre ac-
tuelle de la nature. — Ainsi
que nous l'avons déjà dit. Voir
plus haut § 7, où cette pensée
est déjà exprimée, et dans une
foule de passages d'autres trai-
tés d'Aristote. — D'abord re-
cueillir les faits. Il est impos-
sible de s'exprimer plus nette-
ment sur ce point capital ; et
aujourd'hui nous ne saurions
dire mieux. — En dire les cau^
ses. Ou en d'autres termes : En
faire la théorie et en donner
l'explication.
§ 14. Dans la construction
d'une maison. Voir plus haut,
§ 10. — La production des
choses. L'exemple de la maison
est de la dernière évidence.
L*idée de la maison, conçue par
l'esprit de l'architecte, ne peut
être réalisée qu'à certaines con-
ditions, qui sont dès lors néces-
saires. — De ce que ces choses
sont essentiellement. Au fond,
cette théorie se rapproche beau-
coup de la théorie des Idées
platoniciennes. — Leur essence
ne dépend pas du tout de leur
production. L'idée de la maison
n'en subsiste pas moins, que la
maison soit faite, ou qu'elle ne
soit pas faite réellement.
§15. Empédocle. Ce passage
est le seul où Aristote parle de
cette opinion d'Empédocle sur
la formation des vertèbres. Il
faisait d'ailleurs assez grand cas
du philosophe sicilien, comme
on peut le voir dans la Physi-
LIVRE I, CHAP. I, § 15
13
prétendu qu'une foule de choses dans 'les animaux
sont par cette seule raison qu'elles ont été comme
elles sont dès leur origine : par exemple, que les ani-
maux ont la colonne vertébrale faite telle que nous la
voyons en eux, parce qu'en se tournant sur elle-même
il lui est arrivé de se briser. En ceci, Empédocle a
oublié et méconnu deux choses : d'abord qu'il faut
que le germe constitutif existe avec une puissance rela-
tive à son objet ; et en second lieu, il a oublié que
l'agent qui a fait la chose devait exister antérieure-
ment au produit, non pas seulement au point de vue
de la pure raison, mais aussi dans le temps. Car c'est
l'homme qui engendre l'homme ; et c'est parce que
l'homme est constitué de telle manière qu'il en résulte
que l'être qu'il produit est constitué également de
que, liv. II, ch. viii, pages 52
et suiv. de ma traduction, et
dans la Métaphysique, liv. I,
ch. VII, passim. Plus loin, Empé-
docle est encore cité deux fois
dans le premier livre du Traité
des Parties, et dans le premier
chapitre §36, et liv. II, ch. ii,
§ 8. Empédocle est très fré-
quemment nommé dans le Traité
de la Génération, notamment
dans le second et le quatrième
livres. — Dès leur origine.
Cette théorie générale d'Empé-
docle est rappelée et critiquée
dans la Physique, liv. I, ch. v,
§ 8, et liv. II, ch. viii, § 3. —
Parce qu'en se tournant sur elle-
même. On pourrait comprendre
encore que c'est l'animal qui
aurait tourné sur lui-même, et
non la colonne vertébrale, ou
râchis. — Oublié et méconnu.
Il n'y a qu'un mot dans le texte.
— Avec une puissance relative
à son objet. C'est là encore l'ob-
jection qu'on pourrait faire de
nos jours aux partisans de ré-
volu tionisme, et de la cellule ou
Monère. Voir la Préface à V His-
toire des Animaux y p. cxxx. —
Dans le temps. C'est-à-dire
substantiellement et matérielle-
ment. — C^est l'homme qui en-
gendre Vhomme, Formule fré-
quemment employée par Aris-
tote, pour affirmer que l'être
complet existe avant le germe
qu'il produit, et qui doit don-
ner plus tard un être semblable
14
DES PARTIES DES ANIMAUX
telle manière déterminée. ** On peut penser que, pour
les choses qui semblent se produire d'une façon toute
spontanée, il en est identiquement de même que pour
les productions de Tart, puisqu'il y a certaines choses
qui se produisent spontanément, toutes pareilles à
celles que Tart produit, la santé, par exemple ; mais
pour les productions naturelles, il y a préalablement
un producteur semblable à Têtre produit, comme il y
en a un dans la sculpture ; car il n'y a dans la sculp-
ture rien de spontané. L'art y est la raison de l'œuvre
sans la matière ; et il en est de même pour les choses
que le hasard produit, puisque tel est l'art, telle est
l'œuvre produite. *'I1 faut donc affirmer à plus forte
raison que, l'essence de l'homme devant être ce
et aussi développé. Voir 1'^/^-
toire des Animaux^ liv. V,
ch. XII, § 16.
§ 16. D'une façon sponta^
née,., le a productions de Vart.
Voir, sur cette opposition, la
Physique, liv. II, ch. viii, pages
52 et suiv. de ma traduction.
La pensée de l'auteur n'est pas
d'ailleurs très-claire ; elle n'est
pas assez développée. La com-
paraison entre les produits de
l'art, et les accidents même
heureux que le hasard peut
amener, ne semble pas très-
juste. — Un producteur sem-
blable à l'être produit. C'est là
un principe que la zoologie
moderne admet généralement,
aussi bien que l'admettait Aris-
tote ; la vie, dans l'état actuel
des choses, vient toujours de
la vie ; c'est un être vivant qui
la transmet à un autre. Voir la
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, page cLv. Voir aussi
Cuvier, Anatomie comparée,
première leçon, page 6, édit.
de l'an VIII, et Règne ani-
mal, tome I, page 15, deuxième
édit. — Comme dans la sculp-
ture. Où l'artiste précède né-
cessairement l'œuvre qu'il pro-
duit. — De même pour les
choses que le hasard produit.
Ceci ne se comprend pas, et il
semble qu'il y a là quelque
contradiction avec ce qui pré-
cède, à moins que l'on ne sup-
pose, sous le hasard apparent,
l'action cachée, mais toujours
intelligente, de la nature.
§ 17. L'essence de l'homme.
Il y a encore dans cette théorie
LIVRE I, CHAP. I, § 18 15
qu'elle est, c'est là ce qui fait que les choses aussi
sont ce qu'elles sont, puisqu'il n'est pas possible que
l'homme existe sans ces organes et ces conditions.
Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, c'est du
moins celles qui s'en rapprochent le plus qui doivent
Têtre ; elles sont, ou absolues parce qu'il est impos-
sible qu'il en soit autrement, ou tout au moins elles
sont ce qu'elles sont, parce qu'il est bien qu'il en soit
comme il en est. Ce sont là des conséquences inévi-
tables. Du moment qu'un être quelconque est ce qu'il
est, il y a nécessité que sa production ait lieu de telle
ou telle manière, et qu'elle soit ce qu'elle est. Même
c'est là ce qui explique que telle partie de l'animal se
produit la première de toutes, et que telle autre ne
peut venir qu'à la suite.
" Voilà donc bien ce qui se passe uniformément
pour tous les êtres que la nature organise. Les anciens
philosophes qui,' les premiers, ont étudié la nature,
n'ont regardé qu'au principe de la matière et s'en sont
aristotélique quelque chose de
la théorie Platonicienne des
Idées. — Sans ces organes et
ces conditions. Il n'y a qu'un
seul mot dans le texte. On peut
comparer, à ces considérations
d'Aristote, celles de Cuvier
sur le principe des conditions
d'existence; voir le Règne
animal, t. I, p. 5, 2« édit. Voir
la Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. cxxiv. — Ait lieu de
telle Voir un peu plus
haut la fin du § 15. — La pre-
mière de toutes. Selon Aristote,
c'est le cœur, qui est le pre-
mier de tous les organes à se
montrer , et l'embryologie con-
temporaine est, à cet égard,
d'accord avec lui.
§ 18. Les anciens philoso»
phes... au principe de la ma"
tière. La même critique se re-
trouve avec beaucoup plus de
développements dans la Mé-
taphysique, liv. I, ch. VII,
t'y»
16
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. I, § 20
17
tenus à la cause matérielle ; ils ont recherché ce que
cette cause est en elle-même, quelles qualités elle a,
comment Tunivers entier en est sorti, et ils ont re-
cherché ensuite quel en a été le principe moteur. Ils
ont supposé que c'est la Discorde, par exemple, ou
r Amour, ou F Intelligence, ou le Hasard. Mais ils
admettaient toujours que cette matière, fond de tout
le reste, a, de toute nécessité, telle ou telle nature
définie : par exemple, la nature chaude du feu, ou
la nature froide de la terre, légère avec Tun, pesante
avec l'autre. *^Du moment que ces philosophes
forment de cette façon le monde lui-même, ils expli-
quent semblablement la production des animaux et la
production des plantes. Ainsi, ils prétendent que l'eau,
venant à couler dans le corps, il s'y est produit une
cavité destinée à être le réceptacle commun de la
nourriture et des excrétions ; que le souffle traversant
p. 70 et suiv. de ma traduc-
tion. — La Discorde. . . l'Amour.
C'est Empédocle. — Vlntelll-
gence. C'est Anaxagore. — Le
Hasard. C'est peut-être Dé-
mocrite. Voir la Métaphysique,
liv. I, ch. IV, p. 37 et suiv. de
ma traduction.
§ 19. Ces philosophes. 11 est
regrettable que ces philosophes
ne soient pas ici désignés plus
précisément. — l^ monde lui-
même. Dans cette théorie, la
matière des êtres animés est la
même que celle de l'univers.
C'est la combinaison des quatre
éléments qui forme tout ce qui
est. — Des animaux et des
plantes. La chimie contem-
poraine retrouve à peu près
les mêmes éléments, ou plutôt
les mêmes corps simples, dans
l'organisation des animaux et
des plantes. Il n'y a que les
rapports qui varient entre le
carbone, l'hydrogène, l'oxy-
gène et l'azote et quelques au-
tres corps simples analogues.
— L'eau venant à couler. Ces
théories nous semblent sans
doute bien grossières ; mais
une partie de la science de nos
jours y revient; et elle s'ef-
force de prouver que la vie est
le corps, les narines se sont formées par rupture ; ils
en concluent que l'air et l'eau sont la matière de tous
les corps sans exception ; car c'est de corps ainsi for-
més que tous ces philosophes entendent composer la
nature entière.
^^ Mais si l'homme et les animaux existent dans la
nature, les parties dont ils sont formés n'existent pas
moins ^ et dès lors, il convient de parler de la chair,
des os, du sang et de toutes les parties similaires. Il
faut également parler des parties qui ne sont pas
similaires, telles que le visage, la main, le pied, et
expliquer ce que sont chacune de ces parties en elles-
mêmes et la fonction que remplit chacune d'elles. Il
ne suffirait pas de nous dire de quels éléments ces
parties sont formées, et si, par exemple, elles sont
formées de feu ou de terre ; car en supposant que
nous ayons à parler d'un lit ou de tel autre meuble
semblable, nous nous attacherions à en définir l'idée
née du concours fortuit de mo-
lécules chimiques, agissant mé-
caniquement les unes sur les
autres. — L'air et l'eau... Ce
sont les deux systèmes de Dio-
gène d'Apollonie, d'Anaximène,
et de Thaïes; voir la Méta-
physique, liv. I, ch. III, §§14
et 17 de ma traduction.
§ 20. Les parties similaires.
Voir sur cette expression l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch. i,
§ 1. — Qui ne sont pas simi-
laires. Id., ibid. — De quels
éléments. Purement matériels ;
T. ï.
s'en tenir à cette combinaison
des éléments, ce serait ne rien
expliquer, pas plus que de nos
jours on n'expliquerait ce que
sont les animaux, chacun en
particulier, si l'on se bornait
à énumérer les éléments chi-
miques dont ils sonl composés.
— De feu ou de terre. L'ana-
lyse nécessairement imparfaite
des Anciens n'allait pas plus
loin que ces distinctions super-
ficielles. — L'idée et la forme.
Il n'y a qu'un seul mot dans le
texte ; mais il a les deux sens.
~v
Imm
18
DES PARTIES DES ANIMAUX
et la forme bien plutôt que la matière, que cette ma-
tière soit de l'airain ou du bois ; et si nous ne don-
nions pas cette définition même, nous donnerions au
moins la définition du tout et de Tensemble qui com-
pose le lit. C'est qu'en effet le lit est essentiellement
telle chose dans telle chose, ou une chose faite de
telle ou telle façon ; et, par conséquent, il faudrait
toujours parler de sa forme et dire quelle en est la
figure idéale.
'^ Cela tient à ce que la nature résultant de la
forme est bien supérieure à la nature matérielle. Si
donc chaque animal, comme toutes ses parties, ne
consistait que dans sa figure et sa couleur, Démo-
crite aurait pleine raison ; car il semble que voici sa
— Bien plutôt que la matière.
La pensée est fort juste ; et la
manière dont elle est exprimée
est d'une clarté parfaite. — Du
tout et de l'ensemble . Il n'y a
encore ici qu'un seul mot dans
le grec. On pourrait définir le
lit en joignant à l'indication de
son idée celle de la matière
dont il est fait ; mais cette se-
conde indication n'est pas du
tout nécessaire ; car le lit est
toujours un lit, qu'il soit en
bois, en airain, ou môme en
pierre. — Le lit est essentielle-
ment. C'est à cela que doit se
borner en effet la définition
du lit lui-même. — Dans telle
chose. Ou peut-être aussi :
« Dans telle matière ». — Sa
jorme... la figure idéale. J'ai
dû ajouter cet adjectif pour
rendre toute la force du texte.
Cuvier, Règne animal, t. I,
p. 11, éd. de 1829, établit
aussi que dans le corps vivant
la forme est plus essentielle que
la matière. Voir plus loin, § 37.
§ 2 1 . /^^ nature résultant de
la forme. J'ai conservé la tour-
nure même du texte, qui est
très-claire et qui a l'avantage
d'être concise. La forme se con-
fond ici avec la figure idéale,
en d'autres termes, avec l'idée
essentielle que la définition
essaie de réaliser dans ses for-
mules. — La nature maté"
rielle. A laquelle seule s'étaient
arrêtés presque tous les phi-
losophes antérieurs. — // sem-
ble que voici sa doctrine. Il
LIVRE I, CHAP. I, § 22
19
doctrine : « Il est clair pour tout le monde, dit-il,
» que l'homme est ce qu'il est par la forme dont il
» est doué, comme si Ton ne reconnaissait l'homme
» qu'à sa figure et à sa couleur. » On peut répondre
qu'un cadavre a aussi la même forme apparente, et que
pourtant le cadavre n'est pas un homme. ^^ On peut
répondre encore qu'il n'est pas moins impossible qu'une
main soit réellement une main dans une combinaison
quelconque, par exemple si elle est en airain ou en
bois. Il n'y a là qu'une homonymie^ comme serait
celle d'un médecin en peinture. La main ne pourrait
pas alors accomplir son œuvre propre, pas plus que
des flûtes en pierre n'accompliraient la leur, non plus
que le médecin peint dans un tableau n'accomplirait
la sienne. Semblablement à tous ces cas, il n'est pas
une des parties du cadavre qui soit encore une partie
véritable du corps, par exemple, l'œil, la main, etc., etc.
faut remarquer cette réserve et
cette hésitation d'Aristote ; il
n'est pas très-sur que ce soit
bien là l'opinion de Démocrite ;
il l'induit sans doute de quel-
ques théories peu précises. —
Dit-il. . . on peut répondre. Le
texte n'est pas aussi net ; mais
le sens ne peut être douteux.
§ 22. On peut répondre en-
core. Même remarque. — Une
main soit réellement une main.
Exemple dont Aristote se sert
très-souvent, et qu'il paraît
affectionner. Cet exemple est
d'ailleurs décisif. — // n'y a
là qu'une homonymie. Voir le
début des Catégories, ch. i,
§ 1 . — Une des parties du ca^
davre. Voir plus haut, § 21, où
ce qui est dit de l'animal en-
tier doit s'appliquer également
à chacune de ses parties. On
peut voir dans Cuvier, pre-
mière leçon de son Anatomie
comparée, des idées analogues
à celles-ci, exprimées dans un
langage admirable, pour faire
comprendre et définir ce que
c'est que la vie. Quelques phy-
m»
20
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. I, § 25
21
23
Toutes ces explications des philosophes anté-
rieurs sont par trop simples; et elles ressemblent
beaucoup à celle que nous donnerait un maçon qui
nous dirait que, pour son travail, il se sert d'une main
de bois. Ce n*est pas autrement que nos naturalistes
nous entretiennent des origines et des causes de la
figure des êtres. Il est bien vrai que les origines et les
causes ont dû être le résultat de Faction de certaines
forces; mais Touvrier pourrait nous parler de sa
hache et de sa vrille, tout comme le philosophe nous
parle d'air et de terre. Seulement l'ouvrier explique-
rait encore mieux les choses; car il ne se contenterait
pas de nous dire qu'avec son outil dirigé et tombant
de telle ou telle façon, il se produit tantôt un trou, et
tantôt une surface plane. Il nous dirait de plus pour-
quoi il a donné tel coup de son instrument, et quel
a été son but; enfin, il ajouterait l'explication de la
siologistes ont cru devoir cri-
tiquer, mais bien à tort, ce
morceau digne de tout éloge.
§ 23. Par trop sunptcw II y
a dans le mot du texte comme
une nuance de dédain, que j'ai
conservée sans vouloir l'accen-
tuer davantage. Ceci est tout à
fait conforme à ce que l'auteur
a dit de la philosophie anté-
rieure à Anaxagore, quand il
en trace l'histoire dans les pre-
miers chapitres de la Méta-
physique. — Pour son travail.
Le texte n'est pas aussi expli-
cite. On pourrait le comj)rendre
encore en ce sens que l'ouvrier
ferait une main de bois, et nous
en parlerait comme d'une main
véritable. Les deux sens sont
également acceptables. Le texte
dit simplement : « Comme l'ou-
vrier parlerait d'une main en
bois ». — // est bien vrai. Le
texte est moins précis. — Le
philosophe. Le texte n'a qu'un
simple article ; il est probable
que ceci s'adresse à Démocrite.
— Quel a été son but. De même
qu'en étudiant la nature, le
philosophe doit arriver, non
sans peine, à comprendre quel
a été son but dans tout ce
qu'elle ftiit.
cause qui fait que son ouvrage prend telle forme, ou
bien telle autre forme, à son gré. ^* Il est donc certain
que nos philosophes se trompent, et qu'il faut dire
d'abord que c'est de tel animal qu'on entend parler; et
ensuite, après l'avoir indiqué, il faut expliquer ce qu'il
est en lui-même et quelles sont ses qualités; il faut
en faire autant pour chacune de ses parties, comme
on le faisait pour expliquer la forme du lit. ^^ Si donc
c'est l'âme ou une partie de l'âme qui constitue réel-
lement l'animal, ou que du moins l'animal ne puisse
pas exister sans l'âme, puisque l'âme une fois dis-
parue, il n'y a plus d'animal, et qu'aucune de ses
parties ne demeure plus la même, si non en appa-
rence, comme dans la mythologie certains êtres sont
changés en pierres ; si, dîs-je, la chose est bien ainsi,
§ 24. ISos philosophes. Le
texte n'a qu'une expression
tout à fait vague. — De tel
animal. . . chacune de ses par^
ties. Voir plus haut, §§ 21 et
22. La même méthode s'ap-
plique au corps entier de l'ani-
mal d'abord, et ensuite à cha-
cune de ses parties, les unes
après les autres.
§ 25. Si donc c'est l'âme.
Ici le mot d'ame doit être com-
pris dans le sens de principe
vital, de vie, comme il l'est
dans le Traité de l'Ame, qu' Aris-
tote a spécialement consacré à
cette grande question. Voir le
début de l'Anatomie comparée
de Cuvier, sur l'idée qu'il faut
se faire de la vie, et sur les
conditions nombreuses qui la
rendent possible et la mani-
festent actuellement. — Ou une
partie de l'âme. Puisque l'a-
nimal consiste surtout dans la
sensibilité, qui le distingue des
plantes. — L'Ame une fois
disparue. C'est bien la vie dont
il s'agit ici. — Aucune de ses
parties ne demeure plus la
même. Voir la description frap-
pante des transformations hi-
deuses que subit le corps dès
que la vie Ta quitté ; Cuvier,
loc. cit. — Certains êtres. Nio-
bé, par exemple. — Si, dis-je.
J'ai conservé cette longue pé-
riode telle qu'elle est dans le
texte, tout en m'efforçant de la
faire aussi claire que possible.
22
DES PARTIES DES ANIMAUX
le naturaliste doit parler de rame et bien savoir ce
qu'elle est. S* il n'a pas à étudier l'âme tout entière, il
doit l'étudier tout au moins dans ce point de vue
spécial qui sert à expliquer ce qu'est précisément
l'animal; il doit connaître ce qu'est l'âme ou cette
partie spéciale, avec toutes les conditions, qui à cet
égard, constituent son essence. Le philosophe doit
prendre ce soin avec d'autant plus d'attention que le
mot de Nature se présente sous deux aspects, et
qu'elle peut être considérée, soit comme matière, soit
comme essence, de même qu'elle peut encore être
étudiée, et comme cause initiale du mouvement, ou
comme but final. C'est bien là le rapport de l'âme
tout entière à l'animal, ou du moins le rapport d'une
partie de l'âme.
^^ Il faut donc que le philosophe qui observe et
contemple la nature se préoccupe de l'âme plus que
de la matière; et il y est tenu d'autant plus étroite-
ment que la matière ne peut devenir la nature d'un
— Le naturaliste doit parler
de l'dme. En d'autres termes :
« de la vie ». — Ce point de
vue spe'cial. C'est-à-dire la sen-
sibilité, qui constitue essen-
tiellement l'animal, et qui est
la première de toutes ses qua-
lités. — Cette partie toute spé-
ciale. A savoir la sensibilité,
qui constitue en effet l'essence
de l'animal. — Le mot de Na-
ture. Voir dans la Métaphysi-
que, liv. V, ch. IV, la défini-
tion du mot de Nature, p. 102
de ma traduction. — Matière...
essence. . . mouvement . . . but
final. Les quatre causes, ou les
quatre principes que reconnaît
Aristote.
§ 26. Qui observe et con-
temple. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte. — De l'dme plus
que de la matière. Ce principe
est excellent dans sa généralité,
et la science zoologique l'a trop
souvent négligé. — Bien plutôt
LIVRE I. CHAP. I, § 27
23
être que grâce à l'âme, bien plutôt qu'à l'inverse
l'âme ne deviendrait nature que grâce à la matière,
puisqu'en effet le bois n'est le lit ou le trépied qu'au-
tant qu'il est l'un et l'autre en puissance.
^^ Il est vrai qu'on peut se demander, à l'encontre
de ce que nous venons de dire, si c'est le devoir de
l'histoire naturelle d'étudier l'âme dans toute sa géné-
ralité, ou seulement d'étudier une certaine partie de
l'âme. Si c'est de l'âme dans sa totalité, alors il ne
reste plus aucune place à la philosophie en dehors de
la science de la nature. Comme l'intelligence fait
partie des intelligibles, le domaine de la science natu-
relle s'étendrait à tout sans exception; car c'est à
une seule et même science qu'il appartient de consi-
dérer l'intelligence et les intelligibles. L'intelligence
qu'à l'inverse. Le texte s'arrête
là, et j'ai cru devoir ajouter ce
qui suit, comme développement
nécessaire d'une expression trop
concise. — L'un et l'autre en
puissance. D'où il suit que la
matière n'est l'animal qu'en
puissance, et que l'ame seule
réalise et complète l'animal,
qu'elle constitue essentielle-
ment.
§ 27. // est vrai qu'on peut
se demander. La forme du
texte n'est peut-être pas aussi
déterminée — A l'encontre. Le
texte dit simplement : « En re-
gardant à ce qu'on vient de
dire ». — Dans toute sa géné-
ralité. C'est l'objet de la psy-
chologie, et spécialement du
Traité de l'Ame, parmi les ou-
vrages d'Aristote. — Une cer-
taine partie. La sensibilité, à
l'exclusion des autres parties.
— Comme l'intelligence fait
partie des intelligibles. C'est-
à-dire que l'intelligence peut
se prendre elle-même pour
objet de ses études, comme elle
peut prendre aussi à cette fin
tous les objets extérieurs à elle.
— De la science naturelle. En
d'autres termes, l'étude de la
nature. — L'intelligence et les
choses intelligibles. Voir le
Traité de l'Ame, liv. III,
ch. IV, § 3, pp. 291 et suiv.
de ma traduction.
I
w
24
DES PARTIES DES ANIMAUX
et les intelligibles sont réciproquement en rapport;
et ce doit être une seule et même étude qui s^applique
à toutes les choses qui ont ce rapport de réciprocité.
Ainsi, par exemple, c'est une seule et même étude qui
s'applique à la sensation et aux choses sensibles. ^® Ou
bien, ne doit-on pas dire que ce n'est pas toute l'àme
qui est le principe du mouvement, non plus que ne
le sont toutes ses parties, sans distinction ; mais que
tantôt c'est une de ses parties qui est le principe de
la croissance, et c'est celle qui agit aussi dans les
plantes; que telle autre est le principe de l'altération,
et que c'est la partie sensible de l'âme ; que le prin-
cipe de la locomotion est encore une autre partie,
mais que ce n'est pas la partie intellectuelle qui cause
ce phénomène, puisque la locomotion se voit dans
bien d'autres animaux que l'homme, tandis que la
pensée et l'intelligence ne se trouvent dans aucun
autre être que lui?
§ 28. Ce n'est pas toute
l*dme. Mais simplement une
partie de l'âme, celle qui ré-
pond à la volonté, et qui, met-
tant les muscles en mouvement
par l'intermédiaire des nerfs,
détermine les mouvements du
corps. — Qui est le principe
de la croissance. C'est l'âme
nutritive, qui se manifeste dans
les plantes elles-mêmes. — La
partie intellectuelle. Qui est la
partie supérieure de l'âme, la
faculté de la pensée et de la
réflexion, dont Aristote fait le
privilège de l'homme. — La
locomotion. Qui appartient in-
distinctement à la plupart des
animaux. Toute la première
partie de l'Anatomie comparée
de Cuvier est consacrée aux
organes du mouvement, comme
la seconde l'est aux organes
des sensations. — Dans aucun
autre être que lui. Voir le dé-
but de l'Histoire des Animaux,
liv. I, ch. I, § 26, p. 19, de
ma traduction.
l
j
:<
1
LIVRE I, CHAP. I, § 30
25
^^ Il est donc bien clair que le naturaliste n'a point
à étudier l'àme tout entière ; car ce n'est pas l'âme
entière qui constitue la nature de l'animal ; c'est une
de ses parties uniquement, ou peut-être plusieurs de
ses parties. Ce qui est tout aussi certain, c'est que
l'histoire naturelle n'a jamais à étudier des choses
abstraites, puisque la nature fait tout ce qu'elle fait
en vue d'une fin spéciale. Il semble en effet que de
même qu'au fond des productions de l'art, il y a tou-
jours l'art, de même aussi dans les choses mêmes de
la nature, il doit y avoir quelque autre cause, quelque
autre principe de même genre que nous tirons du
Tout, par abstraction, comme nous en tirons la chaleur
et le froid. ^^ Ce serait donc à une telle cause qu'il
faudrait vraisemblablement rapporter l'origine du
monde, s'il a toutefois une origine, bien plutôt que
§ 29. Qui constitue la na-
ture de l'animal. Le texte dit
simplement : « qui est na-
ture ». J'ai cru devoir préciser
davantage les choses, et rap-
porter ceci au sujet même de ce
Traité des Parties, c'est-à-dire,
la nature spéciale et propre de
l'animal. La suite de la pensée
semble exiger cette interpré-
tation. — Des choses abs-
traites. Cette théorie est par-
faitement vraie, et la science
de l'histoire naturelle se fonde
avant tout et exclusivement
sur l'observation ; voir la Pré-
face à l'Histoire des Animaux,
p. cxiv. — La nature... en vue
d'une fin spéciale. Aristote
n'a jamais hésité sur ce grand
principe des causes finales ; et
il l'a répété sous toutes les
formes. Cuvier l'a soutenu non
moins constamment ; voir en-
core la Préface à l'Histoire des
Animaux, p. clix. — Il y a tou-
jours l'art. Plus haut, § 16,
Aristote a dit que l'art est la
raison de l'œuvre sans la ma-
tière. — Quelque autre cause.
La cause même de l'univers,
que nous induisons de l'obser-
vation des choses prises et étu-
diées dans leur totalité.
§ 30. L'origine du monde.
Voir dans la Métaphysique,
'f
Itù
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. I, § 32
27
lui rapporter Torigine des êtres mortels. L'ordre et la
stabilité immuablement définis éclatent dans les
choses du ciel beaucoup plus fortement que dans ce
qui nous entoure. Pour les choses mortelles, ce qui
se manifeste surtout, c'est le changement perpétuel
des choses, qui fait qu'elles sont tantôt d'une façon,
tantôt d'une autre, et qu'elles vont au hasard. Nos
philosophes disent bien que chaque animal existe ou
naît grâce à la nature ; mais ils soutiennent que le
monde s'est constitué tel que nous le voyons au hasard
et spontanément, le monde, où rien cependant ne
semble être jamais du au hasard et où rien n'est sujet
au désordre.
liv. XII, ch. VII, § 5, p. 184,
et ch. X, p. 209, de ma tra-
duction. — L* origine des ctres
mortels. On peut ici n'être pas
d'accord avec Aristote ; et il
semble en outre qu'il n'est pas
tout à fait d'accord avec lui-
même, puisque dans la Méta-
physique, liv. XII, ch. X, § 2,
p. 210, il déclare que tout
dans l'univers est soumis à un
seul et unique principe, et que
tous les êtres mortels, |)oissons,
volatiles et plantes, font partie
d'un seul et même ordre. —
C'est le changement. Opinion
profondément vraie ; elle n'a
plus rien de neuf pour nous ;
mais du temps d' Aristote, elle
devait paraître très-nouvelle et
très- frappante. — Nos philoso-
phes. Le texte est un peu plus
vague. — Grâce à la nature.
C'est prêter à la nature une in-
dépendance qu'elle n'a pas.
Dans les animaux aussi bien
que dans tout le reste, la na-
ture est soumise à une loi su-
périeure. — Le monde s'est
constitue'... au hasard. Aris-
tote a toujours combattu cette
explication de l'origine des
choses; et voilà pourquoi il a
tant admiré Anaxagore, pla-
çant l'Intelligence au-dessus de
tous les principes purement
matériels que les philosophes
invoquaient avant lui. — Rien
n'est sujet au desordre. Sous
une autre forme, c'est le « Cœli
enarrant gloriam Dei ». Le
sens commun est en ceci d'ac-
cord avec la philosophie ; et la
science est bien aveugle quand
elle se met en opposition avec
cette unanimité du genre hu-
^* Quant à nous, nous affirmons qu'une chose a lieu
en vue d'une autre chose partout et toutes les fois
que se montre une fin vers laquelle se dirige et s'ac-
complit le mouvement, si aucun obstacle ne vient
l'arrêter. Il est donc de toute évidence que c'est bien
quelque chose de ce genre que nous appelons la Na-
ture. Certes, ce n'est pas un être quelconque que le
hasard fait sortir de chacun des germes ; mais toujours
de telle chose, c'est précisément telle autre chose qui
sort ; pas plus que ce n'est au hasard que de tel corps
il sort tel germe indifféremment. ^^ Sans doute, le
germe est un principe, et c'est bien lui qui fait l'être
main et des sages. Voir la Pré-
face à l'Histoire des Animaux,
p. CLXVII.
§ 31. Quant à nous. Le texte
est un peu moins formel. —
Quelque chose de ce genre. Il
est difficile de définir la nat-ure
mieux qu'elle n'est définie dans
ce passage. Soit dans le règne
animal, soit dans le règne
végétal, l'organisme présente
toujours un but qui est atteint
par des moyens qui varient,
mais qui sont toujours également
ingénieux. Il est impossible
de méconnaître une intention
intelligente, arrivant presque
toujours infailliblement à la fin
qu'elle se propose. L'œil est fait
pour voir; l'oreille est faite
pour entendre ; et ainsi du
reste. Supposer que tant de
merveilles sont dues au hasard,
et qu'elles se produisent fortui-
tement, c'est sacrifier la raison
humaine tout entière et s'in-
surger follement contre la vérité.
Voir l'admirable ouvrage d'A-
gassiz : De l'espèce et des
classifications. — De chacun
des germes de tel corps il
sort tel germe. C'est le fonde-
ment même de la perpétuité des
espèces, si légèrement niée de
nos jours. De tel corps, il pro-
vient toujours tel germe ; et de
ce germe, provient toujours tel
être parfaitement déterminé ;
autrement, c'est revenir au
chaos, imaginé par les premiers
philosophes, qui croyaient à la
confusion primordiale de toutes
choses.
§ 32. Sans doute ^ le germe en
principe Aujourd'hui nous
ne saurions mieux dire ; et les
deux aspects sous lesquels on
peut envisager le germe sont
•n
28
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. I, § 35
29
qui vient de lui. Tout cela est dans la nature, puisque
c est du germe que cela sort. Pourtant, il n'en faut
pas moins avouer que ce dont vient le germe est en-
core antérieur au germe même; le germe n'est qu'un
produit qui se développe, et c'est l'être substantiel
qui est le but et la fin. Bien plus, ce dont vient le
germe lui-même existe antérieurement aux deux,
c'est-à-dire d'abord au germe, et ensuite à l'être que
le germe produit ; car le germe peut être considéré
en deux sens, en premier lieu, dans l'être d'où il vient
lui-même, et en second lieu, dans l'être dont il est le
germe. C'est qu'en effet le germe est à la fois le germe
de l'être d'où il vient, par exemple, le germe qui
vient d'un cheval ; mais il est aussi le germe de l'être
qui viendra de lui, par exemple, du mulet. Ce n'est
pas, si l'on veut, de la même manière ; mais l'expres-
sion de Germe s'applique également à l'un et à l'autre.
*^ Ajoutons que le germe n'est qu'en simple puis-
sance, et nous savons quel est le rapport de la puis-
sance à la réalité complète, à l'entéléchie.
parfaitement exacts. Le germe
produit un certain être ; mais
lui-même a été produit par un
être antérieur. — Pourtant il
n'en faut pas moins avouer. Le
texte n*est pas aussi explicite.
— N'est qu'un produit. Peut-
être faudrait-il traduire : « N'est
qu'un devenir », par opposition
au but final, qui répond à un
être complet et parfaitement
développé. — Aux deux. Le
texte ne va pas plus loin. J'ai
ajouté la paraphrase qui suit,
pour que la pensée fût aussi
claire que possible. — Le but
et la fin. Il n'y a qu'un seul
mot dans le texte. — En deux
sens. La remarque est très-
juste; et elle est très-nettement
exprimée.
§ 33. N'est qu'en simple puis-
sance. Relativement à l'être qui
sort de lui, et qui se développe
-
^*Nous devons aussi savoir qu'il y a deux causes
qu'il faut distinguer : l'une qui a une fin en vue, et
l'autre qui vient de la nécessité ; car il y a beaucoup
de choses qui arrivent uniquement parce qu'elles sont
nécessaires. Mais quand les philosophes parlent de
nécessité, on peut se demander de quelle nécessité
ils entendent parler positivement. Des deux faces de
la nécessité qui ont été définies par nous dans nos
livres sur la Philosophie, aucune en histoire naturelle
n'est possible, ^"Mais il y a une troisième espèce de
nécessité qui se trouve dans les choses sujettes à naître
ensuite complètement, selon son
essence. — Nous savons. Voir
la Métaphysique, liv. V, ch. xi,
§19. Aristote a d'ailleurs traité
très-fréquemment ce sujet; voir
spécialement dans la Métaphy-
sique, liv. IX, ch. III, § 7 et
aussi, ch. vi, § 2, et ch. ix, § 5.
— La réalitc complète. C'est à
peu près la paraphrase du mot
d'Entéléchie, qui a toujours
pour nous quelque chose d'assez
étrange.
§ 34. L'une qui a une fin en
vue. C'est une cause intelligente
et libre. — Qui vient de la né-
cessite. Dans le sens, indiqué
plus bas, d'une nécessité résul-
tant d'une hypothèse, laquelle
n'est pas elle-même nécessaire,
mais dont les conséquences le
sont. — Dans nos livres sur la
Philosophie. Aristote mentionne
encore cet important ouvrage
dans la Physique, liv. II, ch. ii.
§13, p. 16 de ma traduction.
Selon Diogène de Laérte, cet
ouvrage était en trois livres,
liv. V, ch. I, p. 118, édit. Di-
dot. Quelles sont les deux faces
de la nécessité dont Aristote y
parlait? C'est à la Métai)hysi-
que, loc. cit.^ qu'il faut deman-
der une réponse, d'ailleurs plus
ou moins directe, à cette inté-
ressante question.
§ 35. Une troisième espèce
de nécessité. C'est la nécessité
qu' Aristote appelle très-juste-
ment Hypothétique, ou en d'au-
tres termes. Conditionnelle.
Cette nécessité résulte de l'hy-
pothèse qu'on s'est posée, et
qui exige certaines conditions
pour être remplie. Ainsi quand
on veut construire une maison,
il y a certaines conditions abso-
lument nécessaires pour qu'elle
puisse être construite ; mais la
maison elle-même n'est pas né-
30
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. I, § 37
31
et à devenir. En ce sens nous disons de la nourri-
ture qu'elle est nécessaire, sans que ce soit dans aucun
de ces deux premiers sens, mais uniquement parce
que, sans elle, il ne serait pas possible de vivre. Cette
nécessité-là est donc comme une nécessité hypothé-
tique ; car, de même que pour couper quelque chose
avec une hache, il faut que la matière de la hache
soit dure et qu'en tant que dure, elle peut être en
airain ou en fer; de même aussi, le corps n'étant
qu'un instrument, attendu que chacune de ses parties
comme le corps entier lui-même a un certain but, il y
a nécessité que le corps soit fait de telle façon, et qu il
soit composé de tels éléments, pour que cet instru-
ment puisse remplir son office particulier.
^®La notion de cause a donc deux nuances diverses ;
et quand on parle de cause, on doit tenir le plus grand
compte de toutes les deux. Si Ton ne prend pas ce
soin, il faut au moins essayer de les mettre en évi-
cessaire, et l'on peut ne pas la
construire. — De la nourriture.
On peut dire de la même façon
que la nourriture est nécessaire
à l'animal, puisqu'il ne peut
pas vivre sans elle ; mais l'ani-
mal n'est pas plus nécessaire
que la maison. L'exemple de la
hache et de la vrille donné un
peu plus bas s'explique de la
même manière. Il n'est pas né-
cessaire de couper du bois ;
mais si l'on se propose d'en
couper, il faut nécessairement
un instrument de matière dure.
— Il y a nécessite' que le corps
soit fait C'est la théorie de
Cuvier sur les conditions d'exis-
tence ; voir la Préface à l'His-
toire des Animaux, p. cxxiv.
§ 36. Deux nuances diverses.
Ces deux nuances sont celles
qui viennent d'être indiquées :
telle cause est nécessaire d'une
manière absolue ; telle autre ne
l'est qu'hypothétiquement. —
On doit tenir le plus grand
compte. Excellent conseil de
méthode, que l'auteur a, pour
sa part, toujours essayé d'appli-
dence ; et tous ceux qui n'éclaircissent pas ce point
ne nous apprennent rien, pour ainsi dire, sur la na-
ture des choses, quoique la nature soit un principe
bien plus que ne Test la matière. Parfois, Empédocle
lui-même, entraîné par la force de la vérité, est obligé
de retomber sur ce principe et contraint de dire que
la substance et la nature des êtres sont le rapport des
éléments entre eux. C'est ce qu'il fait, par exemple,
dans sa définition de l'os ; car il ne dit pas que l'os
soit un des éléments, ni deux, ni trois, ni la réunion
de tous les éléments; mais il dit précisément que
c'est le rapport de leur mélange. Il est clair que la
même explication s'appliquerait également à la chair
et à chacune des autres parties du corps analogues à
celle-là. ^^ Ce qui a pu empêcher nos prédécesseurs
quer. — Sur la nature des
choses. Le texte dit simplement :
« Sur la nature ». Peut-être
serait-il encore mieux de tra-
duire : « Sur la nature des
êtres », puisqu'il s'agit d'his-
toire naturelle. — La nature..,
la matière. Il est clair que ceci
se rapporte plus particulière-
ment aux animaux. — Empc-
docle. Voir plus haut, § 15. —
EntraCne' par la force de la
vérité'. C'est une expression qui
paraît plaire beaucoup à Aris-
tote, et qu'il a employée plus
d'une fois ; elle montre bien
toute l'importance qu'il atta-
chait à l'observation, méthode
recommandée sans cesse par lui.
— Le rapport des éléments. Et
non plus la matière même de
ces éléments. Le rapport pro-
portionnel suppose toujours
l'intervention d'une intelligence
se proposant un but et réglant
le rapport. — Sa définition de
l'os. Aristote cite les versd'Em-
pédocle sur la composition des
os dans le Traité de l'Ame,
liv. I, ch. v, § 6, p. 150 de ma
traduction. — Le rapport de
leur mélange. Au lieu de Rap-
port, on pourrait traduire aussi :
« La Raison de leur mélange » .
Quelques commentateuis ont
même compris qu'il s'agissait
ici de l'Idée, qui préside au
mélange et qui en mesure la pro-
32
DES PARTIES DES ANIMAUX
d'arriver à la découverte de la vérité, c'est qu'ils
n'étaient pas en état de définir l'essence et la sub-
stance qui font que la chose est ce qu'elle est. Ce fut
Démocrite qui, le premier, l'essaya, bien qu'on ne
crût pas que ce fût nécessaire à l'étude de la nature ;
mais il fut arraché à cette erreur par la réalité même.
Grâce à Socrate, cette direction nouvelle se déve-
loppa ; mais, du même coup, l'étude de la nature se
ralentit, et ceux qui faisaient alors de la philosophie
penchèrent vers l'étude des vertus utiles et de la poli-
tique.
^^ En résumé, le mode de démonstration qu'il faut
adopter est celui-ci : en supposant, par exemple, qu'il
s'agisse de la fonction de la respiration, il faut démon-
trer que, la respiration ayant lieu en vue de telle fin,
cette fonction a besoin, pour s'exercer, de telles
conditions, qui sont indispensablement nécessaires.
portion. — A la chair. Aussi
bien qu'à l'os, dans les théories
d'Empédocle.
§ 37. Démocrite. Voir dans la
Métaphysique, liv. I, ch. iv et
suiv., ce qu'Aristote dit de Dé-
mocrite, à qui il ne fait pas une
part aussi belle qu'ici. — Grâce
à Socrate. Voir la Métaphysi-
que, liv. I, ch. VI, § 3, p. 59
de ma traduction. Dans ce pas-
sage, Aristote dit de Socrate à
peu près ce qu'il en dit ici, bien
que sous une autre forme. Il
fait une gloire à Socrate de
s'être occupé sui'tout des défi-
nitions. Cette préoccupation se
retrouve en effet et éclate dans
la plupart des Dialogues plato-
niciens .D'ailleurs, cette impor-
tance supérieure de la forme
comparée à la matière est re-
connue après Aristote par Cu-
vier, s'exprimant dans les mê-
mes termes : « La forme du
» corps vivant lui est plus
» essentielle que sa matière » ;
Règne animal, tome I, p. 11,
1829. Voir plus haut, §20.
§ 38. Qu*il faut adopter.
Sous-entendu ; « En histoire
naturelle ». — Qui sont indis-
pensablement nécessaires. Il
n'y a donc ici, comme on l'in-
LIVRE 1, GHAP. I, § 39 33
Tantôt, donc. Nécessité veut dire que, si le pourquoi
de la chose est de telle façon, il y a nécessité que cer-
taines conditions se réalisent; et tantôt Nécessité
signifie simplement que les choses sont de telle ma-
nière et que telle est leur nature. Ainsi, Ton voit que,
pour la respiration, il est nécessaire que la chaleur
sorte du corps et qu'elle y rentre de nouveau par
répercussion, pour que l'air puisse s'introduire et cir-
culer. C'est là une nécessité évidente ; grâce à la
chaleur intérieure qui résiste au refroidissement et
qui le compense, l'air venu du dehors peut entrer et
sortir.
®^ Tel est donc le procédé de la méthode que nous
suivrons ; tel est le nombre et la nature des objets
dont nous aurons à rechercher les causes.
diquait un peu plus haut,
qu'une nécessité hypothétique.
\a\ respiration en elle-même
n'est pas nécessaire plus que
l'animal qu'elle fait vivre ;
mais du moment qu'elle existe,
elle ne peut exister qu'avec des
conditions qui sont nécessaires
absolument, puisque sans elles
la respiration ne serait pas pos-
sible. — Tantôt tantôt.
Voilà les deux nuances de né-
cessité dont il est parlé plus
haut, § 36. L'une est simple-
ment hypothétique ; l'autre est
absolue. — Pour la respiration.
Il faut se rappeler qu'Aristote a
fait un traité fort curieux sur la
Respiration; voir les Opuscu-
T. I.
les, pages 349 et suiv. de ma
traduction. Il y réfute tout au
long les théories antérieures à
la sienne; et les principes qu'il
y expose sont tout à fait d'ac-
cord avec ceux qu'il résume
ici.
§ 39. De la méthode que
nous suivrons. Peut-être le sens
du texte n'est-il pas tout à fait
aussi général; et peut-être
faut-il le borner à l'étude des
deux nuances de la nécessité.
La méthode de l'histoire natu-
relle n'est pas exposée tout en-
tière dans ce premier chapitre;
et elle sera complétée dans les
chapitres suivants, jusqu'à la
fin de ce livre.
^1
il
"v
II
34
DES PARTIES DES ANIMAUX
CHAPITRE II
De la méthode de division ; son insuffisance ; elle disloque tous
les genres et sépare les animaux les plus semblables pour les
réunir aux plus dissemblables.
* Quelques naturalistes prétendent arriver à la con-
naissance de l'individu en divisant toujours le genre
en deux différences. Mais c'est là un procédé qui
tantôt n'est pas très focile, et qui tantôt est imprati-
cable. Certains cas ne présentent qu'une seule et
unique différence, et alors tout le reste est parfaite-
ment inutile. C'est, par exemple, quand on dit : Ani-
mal pourvu de pieds, animal pourvu de deux pieds,
animal pourvu de pieds fendus, animal dépourvu de
pieds ; il n'y a que cette dernière différence qui soit
importante. Si l'on ne s'y tient pas, on se voit forcé
de faire nécessairement bien des répétitions de la
deux objections principales
qu'Aristote oppose à la méthode
de division, sans compter d'au-
tres objections, moins impor-
tantes, qui trouveront place au
chapitre suivant. — Tout le
reste... L'exemple qui suit
négation. Cette éclaircit bien le sens de ces
mots. — Cette dernière diffé'
rence Ceci doit se rapporter
à : « Dépourvu de pieds » ; il
y a des commentateurs qui ont
supprimé cette petite phrase ;
elle me semble indispensable ;
1. De l'Individu. C'est
l'expression même du texte ;
on doit entendre par là les es-
pèces dans lesquelles le genre
se divise. — En deux diffé-
rences. La première, qui est
positive ; la seconde, qui est
toujours une négation. Cette
méthode de division par deux,
la Dichotomie, est essentielle-
ment Platonicienne, et l'on en
peut voir des spécimens dans
le Sophiste, et dans le Politique.
— Tantôt.... tantôt. Voilà les
•
LIVRE I, CHAP. II, g 3
35
même chose. *De plus, il conviendrait de ne pas dis-
loquer les genres, et, par exemple, celui des oiseaux,
en plaçant ceux-ci dans telle division, et ceux-là dans
telle autre. Or, c'est là ce que font les divisions qu'on
en a tracées, où l'on voit tels oiseaux divisés et ran-
gés parmi les animaux aquatiques, et tels autres
oiseaux classés dans un genre tout différent. D'abord,
d'après une ressemblance quelconque, on attribue à
l'animal le nom d'oiseau ; puis, d'après une autre
ressemblance, on en fait un poisson. ^D'autres divi-
sions sont restées sans nom, et l'on peut citer celle
des animaux qui ont du sang et des animaux qui n'ont
car c'est le contraire de Pourvu
de pieds ; et sans elle, l'opposi-
tion serait incomplète. Tous les
intermédiaires : Pourvu de deux
pieds, Pourvu de pieds fendus,
etc. , sont inutiles.
§ 2. De ne pas disloquer les
genres. Cette objection est très-
grave ; et la méthode de divi-
sion ne peut pas éviter cet in-
convénient. — Par exemple,
celui des oiseaux. Il semble
bien, d'après ce passage, qu'A-
ristote avait directement en
vue certaines classiflcations où
le genre des oiseaux se trouvait
entièrement disloqué; mais nous
ne savons pas précisément si ces
classifications appartenaient à
l'École Platonicienne, ou à toute
autre. — Parmi les animaux
aquatiques. Parce qu'en effet il
y a des oiseaux qui vivent dans
l'eau, ou sur le bord de l'eau ;
et cependant, on ne saurait les
classer parmi les poissons,
comme le faisaient sans doute,
ou tendaient à le faire, les classi-
fications critiquées par Aristote.
— On en fait un poisson. Il est
donc probable que les nomen-
clatures obtenues par la Dicho-
tomie conduisaient à ce résultat
bizarre, qui était en contradic-
tion flagrante avec la réalité.
§ 3. Sont restées sans nom.
Cette objection n'est pas fort
grave ; car il serait toujours pos-
sible de trouver des noms nou-
veaux pour des divisions nouvel-
les ; mais il semblerait que cette
critique d'Aristote se rapporte à
des lacunes dans les classifica-
tions tentées avant lui. Si, en
effet, ces classifications, quoique
très-imparfaites, ont existé, ce
serait un détail fort curieux pour
l'histoire de la zoologie. — Qui
ont du sang qui n'ont pas de
sang. Cette division suffisait à la
Mi
%i
36
DES PARTIES DES A\iMVU\
pas de sang, puisqii^il n y a pas de nom unique et
commun applicable à chacun des deux. Si donc c'est
un principe de ne jamais séparer les êtres homo-
gènes, la division par deux, la dichotomie, peut pa-
raître absolument vaine ; car, en divisant les choses
par ce procédé, on ne peut nécessairement que les
séparer et les disloquer ; et c est ainsi que, parmi les
polypes, les uns se trouvent classés avec les animaux
terrestres, tandis que les autres le sont avec les ani-
maux aquatiques.
CHAPITRE III
Suite de la critique de la méthode de division ; cette méthode ne peut
s'appliquer à la privation ; elle ne peut pas descendre jusqu'aux
individus, ni les définir ; conditions générales de la classifi-
cation des êtres selon leurs espèces ou selon leurs fonctions ; i\
est impossible de faire la division par deux, quand l'espèce
possède à la fois les deux qualités que l'on divise ; exemp es
divers ; il faut revenir aux anciennes méthodes et étudier les
anima Jx par genres ; et alors les privations même peuvent
fournir des diftérences ; condamnation absolue de la méthode
de division.
^ On doit ajouter qu'on est nécessairement amené,
Dichotomie; et l'unité de dési-
gnation résultait de ce que les uns
et les autres sont des animaux.
— La division par deux. C'est
la traduction du mot grec, que
j'ai reproduit sous sa forme
même, en guise de paraphrase.
— Les uns se trouvent classe's...
Nouvel indice d'essais de clas-
sification avant celle d'Aristote.
LIVRE I, CHAP. III, § 2 37
avec cette méthode, à faire les divisions sous forme
négative et par privation ; et c'est bien là, en effet,
le procédé des partisans de la division par deux.
Mais la privation, en tant que privation, ne présente
plus de différences, puisqu'il est bien impossible de
trouver des espèces dans ce qui n'existe pas; par
exemple, dans la classe des animaux sans pieds ou
dans la classe des animaux sans ailes, comme on en
trouve dans la classe des animaux qui ont des ailes
ou dans la classe des animaux qui ont des pieds. Il
n'y a qu'une différence générale qui puisse avoir des
espèces. ^ S'il en était autrement, comment pourrait-
il y avoir des espèces pour des universaux et n'y en
aurait-il pas pour les individus ? Il y a des différences
qui sont générales et universelles, et alors elles ont
des espèces, comme, par exemple, la qualité d'être
ailé ; car on peut diviser l'aile en aile fendue, en aile
§ 1 . Sous forme négative et par
privation. Il n'y a qu'un seul
mot dans le texte grec ; celui de
Privation ne m'a pas semblé pou-
voir suffire par lui seul. — Et
c'est bien là, en effet Dans
la division par deux, le premier
membre affirme; et le second
nie ce que le premier a affirmé :
« Animal qui a des afles : Ani-
mal qui n'a pas d'ailes », etc.,
etc. — Des espèces dans ce qui
n'existe pas. Dans la négation
qui constitue toujours le second
membre de la division. — Une
différence générale. Et affir-
mative.
§ 2. Comment pourrait-il y
avoir des espèces... Le texte est
plus vague, et j'ai cru devoir le
préciser. Si en effet il y avait
des espèces pour une différence
qui ne serait pas générale, on
finirait par trouver des espèces
même dans une différence pure-
ment individuelle. Le contexte
qui suit semble confirmer cette
interprétation. — Générales et
universelles. Il n'y a qu'un seul
mot dans le grec. — Être aile'.
C'est là une différence généri-
que, qui s'applique à toutes les
espèces d'oiseaux, et qui les
distingue de tout autre genre.
%
1
t-
38 DES PARTIES DES ANIMAUX
non fendue, de même, que pour la qualité d'avoir
des pieds, on peut distinguer le pied qui a plus de
deux divisions, le pied qui a deux divisions, comme
lont les animaux à pied fourchu ; et aussi le pied
non divisé et non fendu, comme Font les solipèdes.
' Il est déjà assez difficile de bien diviser, même par
celles des différences qui ont des espèces, de façon à
ce que, après avoir classé un animal dans une de ces
différences, on ne répète pas le même animal dans
plusieurs autres classes, en le faisant tout à la fois ailé
et sans ailes ; car le même animal peut avoir les deux
qualités à la fois, comme la fourmi, la lampyre et
quelques autres.
On peut diviser l'ai le
C'est en effet le procédé de la
zoologie; et sans que les ailes
soient le seul caractère qui dis-
tingue l'oiseau, on en tire ce-
pendant des distinctions très
réelles entre les espèces d'oi-
seaux. — Vaile non fendue.
C'est par exemple celle des
chauve-souris, qui est une mem-
brane et non une plume. Sur les
plumes, voir Cuvier, Anatomie
comparée, xivMecon, p. 604 et
suiv , édit. de 1800. — Pied
fourchu.,, solipèdes. Voir Cu-
vier, id. ibid, v^ leçon, p. 388
et suiv.
§ 3. Il est déjà assez difficile.
La remarque est parfaitement
juste, et les zoologistes de nos
jours sentent cette difliculté tout
autant que pouvait la sentir
Aristote. La nature est si di-
verse et si féconde dans ses œu-
vres qu'il est impossible à
l'homme de les classer toutes
sans exception dans un ordre
systématique. — ï/i fourmi....
L'observation est exacte ; dans
la première famille des Hétéro-
gynes, les fourmis neutres n'ont
point d'ailes, tandis que les mâ-
les en ont, ainsi que les femelles ;
voir Cuvier, Règne animal,
tome V, pp. 306 et 308, édit.
1829. — I^ lampyre C'est
le ver-luisant. Dans cette espèce
des Malacodermes, il y a des
femelles qui n'ont point d'ailes;
voir Cuvier, id. ibid., tome IV,
p. 163. Les mâles en général
sont ailés. Au lieu d'ailes, les
femelles ont deux petites écail-
les ; voir la Zoologie descrip-
tive de M. Claus, p. 637.
§ 4. Des animaux qui n'ont
LIVRE I, CHAP. III, § 4 39
* Mais quand on fait une classe des animaux qui
n'ont pas de sang, la division est bien autrement diffi-
cile ou même impossible ; car nécessairement chaque
différence doit s'appliquer à une des espèces particu-
lières ; et la différence opposée ne s'y applique pas
moins. Mais s'il n'est pas possible qu'une seule espèce
de substance, indivisible et une, appartienne à des
êtres d'espèce différente, et s'il doit y avoir toujours
entre eux une différence, comme il y en a une, par
exemple, de l'oiseau à l'homme ; car la qualité d'être
bipède est autre et toute différente pour ces deux
genres d'animaux, on aura beau faire de l'homme et
de l'oiseau des animaux qui ont du sang, c'est alors
le sang qui devrait être la différence entre eux ; mais
pas de sang. C'est le second
membre de la dichotomie, où
la division ne repose que sur
une privation, ou négation. —
Même impossible. Par la raison
qui a été dite plus haut, g 1.
La privation ne peut pas con-
tenir de différences. — A une des
espèces particulières. Contenues
dans cette division générique
d'Animaux qui n'ont pas de
sang. — La différence opposée
ne s'y applique pas moins. La
pensée reste obscure à force de
concision ; et la suite ne sert pas
davantage à l'éclaircir. Ce que
l'auteur veut prouver, c'est que
la division par deux ne peut
pas donner une classification
qui réponde à la réalité des
choses ; mais les arguments dont
il se sert pour cette réfutation
sont bien difficiles à saisir. — S'il
n'est pas possible.. . . La phrase
grecque est fort longue ; et j'ai
dû en conserver l'allure dans
ma traduction. — Une seule es-
pèce de substance^ indivisible et
une. Par exemple, d'avoir du
sang, comme pour l'homme et
l'oiseau, cités un peu plus bas.
L'homme et l'oiseau n'en sont
pas moins d'espèces différentes,
bien qu'on les classe tous deux
parmi les animaux bipèdes. —
Des animaux qui ont du sang.
C'est exact ; mais ce caractère
qui les unit ne suffit pas pour
distinguer leurs es[>èces, qui
sont pourtant fort différentes. —
Qui devrait être la différence.
Le texte n'est pas aussi net.
40
DES PARTIES DES ANIMAUX
ne faut-il pas reconnaître que le sang n'a rien à faire
dans Tessence des êtres ? ^ Si le sang ne peut être pris
pour différence, il ne restera plus que la seule et
même différence pour les deux. Il faut donc conclure
de ceci qu'il ne se peut pas que la privation constitue
une différence. Les différences seront au même
nombre que les individus-animaux; et s'ils sont indi-
visibles, et que les différences le soient ainsi qu'eux,
il n'y a plus de différence commune. ^ Mais s'il n'est
pas possible qu'une différence commune soit en même
temps indivisible, il est évident que, sous le rapport
tout au moins de cette différence commune, certains
animaux, tout en étant d'espèce différente, seront
compris dans la même classe. Une conséquence néces-
saire, si les différences sous lesquelles tombent toutes
§ 5. />« seule et même diffé-
rence. C'est d'être l'un et l'autre
des animaux qui ont du sang.
— // faut donc conclure. . . C'est
bien là en effet le but que l'au-
teur se propose, et l'on voit
qu'il repousse formellement et
avec toute raison la dichotomie,
qui ne mène pas à une classi-
fication vraie ; mais la force
des objections nous échappe.
— Au même nombre... Le texte
ne peut pas offrir un autre
sens; et cependant on ne voit
pas bien comment les diffé-
rences se réduisent à être pure-
ment individuelles. — Que les
Individus -animaux. C'est la
traduction littérale; mais elle
exigerait une explication, que
l'auteur ne donne pas.
§ 6. En même temps. J'ai
ajouté ces mots, dont le sens me
semble implicitement compris
dans l'expression du texte. —
Indivisible. Il est clair que du
moment que la difiérence est
commune, elle se divise né-
cessairement entre toutes les
espèces auxquelles elle s'appli-
que. — De cette différence
commune. Présentée sous forme
négative. — Tout en étant d'es-
pèce différente. Par exemple,
dans la classe des animaux
sans pieds, il pourra se trouver
tout à la fois des reptiles et des
poissons. — Une conséquence
X.
i«
LIVRE I, CHAP. III, § 7 41
les espèces individuelles leur étaient particulièrement
applicables, c'est qu'aucune de ces différences ne
pourrait être commune. Sinon des animaux, tout en
étant autres, rentreraient dans la même différence.
Or, il ne faut ni qu'un être qui reste le même et qui
est indivisible puisse aller d'une différence à une
autre différence dans les divisions que l'on fait, ni
que des êtres différents rentrent dans la même divi-
sion ; mais il faut que tous soient compris dans ces
différences sans distinction.
^ On voit donc clairement qu'on ne peut atteindre
les espèces indivisibles avec la méthode qui consiste à
diviser toujours par deux les animaux, ou tout autre
genre d'objets ; car selon cette méthode, il faut néces-
sairement que les dernières différences soient en un
nombre égal à celui de tous les animaux qui sont
nécessaire. Ceci est en partie
la répétition de la fin du § 5.
— Puisse aller d'une différence
à une autre différence. C'est
la traduction mot à mot du
grec. La théorie est juste;
mais il faudrait prouver en
outre que, dans la méthode
de division par deux, cet in-
convénient est inévitable et
qu'elle arrive à faire figurer le
même animal dans plusieurs
classes. Ce qui est certain, c'est
qu'elle confond dans une même
classe des animaux d'espèces
fort différentes.
§ 7. Atteindre les espèces in-
divisibles. 11 est difficile de
comprendre ce que l'auteur en-
tend par cette expression ; les
espèces indivisibles se rédui-
sent aux individus, au delà des-
quels il n'y a plus rien. — Ou
tout autre genre d'objets. On
peut voir en effet, par les dia-
logues de Platon, le Sophiste
et le Politique, que la dicho-
tomie peut s'appliquer à tout
autre chose que l'histoire na-
turelle, bien qu'elle s'y appli-
que mieux que partout ailleurs.
— Les dernières différences.
Celles qui caractérisent les in-
dividus et qui dès lors n'ont
plus rien de commun; elles
sont purement individuelles. —
•V
I
I'
l\
42
DES PARTIES DES ANIMAUX
spécifiquement indivisibles. Ainsi, un certain genre
étant donné dont les différences premières seraient la
blancheur de certains êtres, l'un et Tautre membre
de la division ayant encore d'autres différences, et ce
procédé étant poussé ainsi jusqu'aux individus eux-
mêmes, les dernières différences seront au nombre de
quatre, ou en tel autre nombre, en doublant toujours
à partir de l'unité. Les espèces aussi seraient donc éga-
lement nombreuses. *Mais la différence n'est que
l'espèce dans la matière, puisque aucune partie de
l'animal ne peut exister sans matière, pas plus que la
matière ne peut exister toute seule. Un animal ne
peut pas exister en ayant un corps fait au hasard et
d'une façon quelconque, non plus qu'aucun de ses or-
ganes ne peut exister à cette condition, ainsi que nous
t avons répété bien souvent. ^11 faut encore que la
division porte sur les éléments compris dans l'essence
La blancheur de certains êtres.
Le texte ne va pas plus loin ; mais
il semble, d'après ce qui suit,
qu'il faudrait ajouter le Noir
au Blanc, de manière que, dans
chaque membre de la division
première, il y eût encore une
grande division par deux, et de
manière à ce qu'en effet les
dernières divisions fussent au
nombre de quatre.
§ 8. Z^ dijfcrence n'est que
l'espèce dans la matière. Dé-
finition ingénieuse et profonde.
— Sans matière. Puisque le
corps de l'animal est toujours
nécessairement matériel. — Ne
peut exister toute seule. Il faut
que l'ame se joigne à la matière
pour former l'Entéléchie du
corps. — Au hasard et d'une
façon quelconque. Il n'y a
qu'un seul mot dans le texte ;
j'ai cru devoir préciser davan-
tage les choses dans ma tra-
duction. — Nous l'avons répété
bien souvent. La nature se pro-
posant toujours un but dans
tout ce qu'elle fait, il s'ensuit
qu'il y a certaines conditions
indispensables [)our atteindre
ce but ; c'est la nécessité hypo-
thétique.
§ 9. Sur des éléments coni'
LIVRE I, CHAP. III, § il 43
même et non pas sur de simples attributs de la chose
en soi ; et par exemple, si ce sont les figures géomé-
triques qu'on divise, il faut dire que les unes ont leurs
angles égaux à deux droits, et que les autres les ont
égaux à plus de deux; car ce n'est qu'un attribut
accidentel du triangle d'avoir ses angles égaux à deux
angles droits. '' On peut encore diviser par les oppo-
sés ; car les opposés sont différents les uns des autres,
comme le sont le blanc et le noir, le droit et le courbe.
Si tous les deux sont différents, l'opposé peut servir à
la division ; mais l'on ne pourrait pas diviser si l'un
des opposés était, par exemple, la natation, et que
l'autre fût la couleur.
'' Il faut dire en outre que les êtres animés ne peu-
vent pas être classés selon les fonctions qui sont com-
pris dans l'essence même. Il
aurait fallu citer des exemples
pour rendre ceci plus clair. —
De simples attributs. Le texte
dit précisément : « Des attri-
buts en soi », des attributs es-
sentiels. — I^s unes. . . les au-
tres. Ceci est exact évidem-
ment ,• mais c'est retomber dans
la méthode dichotomique, cri-
tiquée plus haut. — Un attri-
but accidentel du triangle. Il
semble au contraire que ce soit
l'essence même du triangle,
comme son nom l'indique ;
mais on peut dire aussi que
l'essence du triangle c'est d'a-
voir trois côtes, l'égalité des
angles à deux droits n'étant
qu'une conséquence nécessaire
de la première propriété.
§ 10. Par les opposés. Voir
dans les Catégories, ch. x,
p. 109 de ma traduction, la
différence des Opposés et des
Contraires, ch. xi, p. 121. —
Le blanc et le noir. Voir plus
haut, § T. — Si tous les deux
sont différents. Il faut sous-
entendre ; « Dans le même
genre », comme le prouve
l'exemple qui suit. — La na-
tation... la couleur. Ce ne sont
pas de vrais opposés ; ce sont
simplement des choses diffé-
rentes.
§11. Selon les fonctions qui
sont communes... Comme les
f
v
44
DES PARTIES DES ANIMAUX:
LIVRE I, CHAP. III, § 13
45
i
munes au corps et à Tame, ainsi qu'on le fait dans les
divisions qui viennent d'être indiquées, quand on les
classe en êtres qui marchent sur le sol et en êtres qui
volent ; car il y a des genres où ces deux organisa-
tions se réunissent, et qui sont à la fois pourvus
d'ailes et privés d'ailes, comme l'est le genre des
fourmis. *^Mais on peut encore moins diviser les
animaux en animaux sauvages et en animaux privés;
car ici encore on semblerait séparer et diviser des
espèces qui pourtant sont les mômes, puisque tous
les animaux privés peuvent tous à peu près se trou-
ver aussi à l'état sauvage : hommes, chevaux, bœufs,
chiens de l'Inde, porcs, chèvres, moutons. Chacun
d'eux a beau recevoir un nom homonyme, il n'a pas
cependant été classé séparément, et s'ils ne forment
exemples cités plus bas, où l'on
divise les animaux en animaux
sauvages et animaux privés. Le
caractère des animaux tient en
partie à leur organisation ; et
comme il varie d'un individu à
un autre, il ne peut servir à
les classiHer. — Qui viennent
d'être indiquées. Le texte est
moins formel. — Oà ces deux
organisations se re'unissent... le
genre des fourmis. Ceci a déjà
été dit un peu plus haut, § 3.
§ 12. Mais on peut encore
moins. Quelques commenta-
teurs ont voulu introduire ici
une négation dans le texte ;
elle est en eflet indisj)ensable ;
mais elle est dans la phrase
précédente, et elle agit égale-
ment sur celle-ci, sans qu'il
soit nécessaire de l'y intercaler
de nouveau. — Séparer et di-
viser. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte. — Se trouver
aussi à l'c'tat sauvage. Ceci
est vrai, mais n'empêche pas
l'histoire naturelle de pouvoir
faire une distinction très-réelle
entre les animaux sauvages
et les animaux domestiques,
comme l'a particulièrement fait
BufFon. Il y a bien quelques
espèces, comme celles que cite
Aristote, qui peuvent présenter
les deux caractères, et, selon
les individus, être sauvages ou
privées. Mais il y a, en outre,
des espèces qui ne sont jamais
que sauvages et qui ne peuvent
réellement qu'une seule espèce, le sauvage et le privé
ne peuvent constituer une différence.
^^ Voilà les conséquences où l'on aboutit nécessai-
rement en ne divisant une différence quelconque
qu'une seule fois. Ce qu'il faut essayer de faire au con-
traire, c'est de prendre les animaux genre à genre,
comme le fait le vulgaire, qui se contente de distin-
guer, par exemple, le genre de l'oiseau et le genre
du poisson. On reconnaît alors dans l'un et dans
l'autre des différences nombreuses, sans recourir à
la dichotomie. En suivant cette méthode, ou l'on ne
pourra pas du tout arriver à classer les êtres, parce
que le même animal se trouvera rangé dans plusieurs
divisions, et que les contraires rentreront dans la
même division ; ou bien, il n'y aura plus qu'une seule
et unique différence ; et cette différence elle-même,
qu'elle soit simple ou qu'elle soit complexe, formera
j)as être autrement, quels que
soient les efforts de l'homme
pour les modifier à son usage.
— Le sauvage et le prive'...
Ceci est exact d'une manière
générale, et ce caractère ne sert
pas en effet à former des clas-
sifications en histoire naturelle.
§ 13. Qu'une seule fois.
C'est-à-dire, par une affirmation
et une négation : « Pourvu de
pieds, sans pieds ». — Comme
le fait le vulgaire. C'est en
effet la méthode que doit adop-
ter l'histoire naturelle, en es-
sayant de classifier tous les
genres le plus systématique-
ment possible. — Sans recou-
rir à la dichotomie . On peut
sentir dans cette objection une
sorte d'ironie contre la mé-
thode de division. — L'on ne
pourra pas du tout... L'ob-
jection est très-forte, et la di-
chotomie n'a qu'une rigueur
apparente; au fond, elle con-
fond une foule d'êtres sous une
négation, qui peut faire con-
naître ce qu'ils ne sont pas,
mais non ce qu'ils sont. —
L'espèce dernière. C'est-à-dire
qu'elle ne peut se subdiviser
en d'autres espèces. — Comme
l'on ne peut pas faire. . . Cette
X
46
DES PARTIES DES ANIMAUX
Tespèce dernière. Comme Ton ne peut pas faire une
différence de différence, il y aura une autre nécessité :
à savoir, que de même que, dans une phrase on con-
stitue Tunité par une conjonction qui enjoint les par-
ties, de même ici il faudra rendre la division continue
par un procédé analogue. ** Je veux dire que c'est là
ce qu'on fait, quand après avoir divisé un genre en
non-ailé et en ailé, on divise ensuite le genre ailé en
sauvage et en domestique, ou bien encore en blanc et
en noir. La différence du genre ailé n'est pas le
genre domestique, pas plus que ce n'est le Blanc ; c'est
le principe d'une tout autre différence, et ici ce
n'est qu'un pur accident. Aussi est-ce par plusieurs
différences qu'il faut distinguer tout d'abord, ainsi que
nous le prétendons, l'être unique dont il s'agit, parce
qu'alors les privations mêmes peuvent fournir une
différence, tandis qu'elles n'en fournissent pas dans
la division par deux, dans la dichotomie.
phrase entière peut sembler
n'être qu'une interpolation, et
arrêter quelque peu la suite des
pensées ; mais elle est néces-
saire, comme le prouve le con-
texte, puisque l'auteur l'expli-
que en détail. 11 veut prouver
que les différents éléments que
donne la dichotomie ne for-
ment pas un tout régulier, et
qu'on est obligé de les joindre
par un rapprochement factice,
comme on joint les diverses
parties d'une proposition par
une conjonction, qui unit les
mots sans unir les pensées.
§ 14. Je veux dire... C'est là
ce qui justifie la phrase pré-
cédente. — ISon aile'... ailé.
C'est la dichotomie ordinaire.
— Sauvage... prive'.., blanc...
noir. Divisions qui n'ont plus
aucun rapport avec la première,
et qui ne peuvent y être jointes
qu'arbitrairement, et par un
lien de pure forme. — Le prin-
cipe d'une tout autre diffé-
rence. Soit une différence de
LIVRE I, CHAP. III, § 15
47
*^ Qu'il soit impossible d'atteindre aucune espèce
individuelle quand on ne fait que diviser le genre en
deux, comme se le sont imaginé quelques philo-
sophes, c'est ce que prouvent encore d'autres argu-
ments. D'abord, il ne se peut pas qu'il n'y ait qu'une
seule différence pour les espèces ainsi divisées, soit
qu'on les prenne séparément, soit qu'on les prenne
réunies. Par Séparément, j'entends qu'elles n'aient
point de différences, par exemple les fissipèdes ; et
par Réunies, j'entends qu'elles ont une différence
comme celle qui distingue l'animal dont le pied a
plusieurs divisions de l'animal dont le pied n'en a
caractère, soit une différence
de couleur.
§ 15. Quelques philosophes...
C'est évidemment l'École de
Platon qu'Aristote veut dési-
gner ici. — Encore d'autres
arguments. Ces nouveaux ar-
guments pour repousser la di-
chotomie ne sont pas plus clairs
que les précédents; et il est
toujours fort difficile de suivre
la pensée de l'auteur. — Soit
qu'on les prenne séparément .
C'est-à-dire, soit qu'on prenne
chacune des espèces com{)rises
sous la négation générale en la
considérant seule, soit en la
réunissant à toutes les autres
espèces que comprend égale-
ment la négation. — J'entends.
L'explication que prétend don-
ner Aristote n'éclaircit pas da-
vantage sa pensée. — Par
exemple., les fissipèdes. On con-
sidère que les fissipèdes for-
ment un genre en opposition
aux animaux qui sont soli-
pèdes ; il n'y a entre les fissi-
pèdes pris dans leur ensemble
aucune différence , puisqu'ils
ont tous le pied fendu ; mais
il y a dans ce genre bien des
nuances ; car les divisions du
pied peuvent être plus ou
moins nombreuses, et outre ce
caractère général, il peut y en
avoir une foule d'autres qui
sufffîsent à constituer des es-
pèces particulières, dont la di-
chotomie ne tient aucun compte.
— Par réunies. L'exemple qui
suit est suffisamment clair. Au
lieu d'indiquer un seul carac-
tère, on en énoncerait plusieurs
qui se compléteraient mutuelle-
ment par leur opposition même ;
les solipèdes seraient opposés
aux fissipèdes.
48
DES PARTIES DES ANIMAUX
qu'une seule. *® C'est là ce qu'exige en eiret la conti-
nuité des différences sorties du genre par voie de
division, de manière à ce que le tout forme une unité
véritable. Mais en dépit de ce que Ton énonce, il
semble bien qu'il ne reste plus absolument que la
dernière différence toute seule, par exemple, celle
d'animal dont le pied a plusieurs divisions, ou celle
de bipède; et alors, les distinctions d'animal Pourvu
de pieds et d'animal à plusieurs pieds deviennent
tout à fait inutiles. Il est évident qu'il ne peut pas y
avoir plusieurs différences de ce genre ; car en avan-
çant toujours sur cette route, on arrivera bien à une
différence extrême, mais ce n'est pas encore, ni la dif-
férence dernière, ni l'espèce. Cette différence dernière
est la seule distinction d'animal à Pieds divisés ; ou la
complexité totale, s'il s'agit de la division relative à
§ 16, C'est là ce qu'exige
en effet,,. Pour faire de cha-
cune (les parties de la dicho-
tomie une sorte de tout, qui
embrasse de part et d'autre
toutes les espèces comprises
dans l'affirmation, et toutes
celles qui le sont dans la néga-
tion. — En dépit de ce que l'on
énonce. Le texte n'est pas aussi
précis ; mais le sens ne peut
être douteux. — La dernière
diffc'renee. C'est à cela que
tend toujours la dichotomie ;
mais elle parcourt diverses
nuances inutiles avant d'arriver
au caractère essentiel, qui sé-
pare les espèces les unes des
autres. — Pourvu de pieds...
à plusieurs pieds. Nuances in-
termédiaires, qui ne servent à
rien, et qui ne font qu'em-
barrasser la classification ; voir
le chapitre ii, § 1, où se trouve
la même critique. — Une diffc'-
renee extrême. . . diffc'renee der-
nière. La nuance n'est pas assez
marquée dans le texte; et ma
traduction n'a pas pu la marquer
davantage. — A pieds divises.
C'est la seule diflérence qui
s'applique alors dans sa géné-
ralité aux espèces les plus dis-
semblables, depuis l'homme
jusqu'aux oiseaux, en passant
par tous les ordres de mam-
LIVRE I, CHAP. III, § 18
49
l'homme, comme, par exemple, si l'on faisait cette ac-
cumulation : Pourvu de pieds. Pourvu de deux pieds.
Pourvu de pieds divisés. *^ Si l'on disait simplement :
L'homme est un animal dont les pieds sont divisés, ce
serait bien alors la différence unique de l'homme, et
ce serait ce qu'on cherche. Mais comme ce n'est pas
ce qu'on fait ici, il faut nécessairement qu'il y ait plu-
sieurs différences, mais qui ne rentrent plus sous une
seule division ; or, il n'est pas possible que sous une
seule division par deux, il y ait plusieurs différences
pour une seule et même chose ; mais il ne peut y en
avoir qu'une pour une.
*® Ainsi, en résumé, il est de toute impossibilité, aA ec
la division par deux, d'atteindre un être particulier
quelconque.
I
mifères et de fissipèdes. —
Pourvu de pieds.., de deux
pieds... de pieds divisés. Il
n'y a que cette dernière divi-
sion qui ait réellement de l'im-
portance.
^17. Si l'on disait simple-
ment. Pour définir l'homme.
— Et ce serait ce qu'on cher-
che. Le texte n'est pas tout à
fait aussi précis. — Ce n'est
pas ce qu'on fait ici. Puisque
chaque degré de la dichotomie
ajoute toujours une diflérence
de plus. Il faut ensuite réunir
toutes ces différences par un
lien factice, pour en constituer
la définition totale que l'on
cherche.
§ 18. Il est de toute impossi-
bilité... C'est la conclusion dé-
finitive de la discussion pré-
cédente contre la méthode de
dichotomie. — Un être parti-
culier quelconque . Ou bien en-
core : « Aucune espèce par-
ticulière ». L'expression du
texte est indéterminée. Dans la
science actuelle, on fait deux
grandes classes d'animaux, les
vertébrés et les invertébrés ;
c'est encore de la dichotomie.
ê
T. ï.
\
50
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE I, CHAP. IV, § 3
51
CHAPITRE IV
De la véritable méthode en histoire naturelle ; les genres se consti-
tuent par les simples différences en plus et en moins; les diffé-
rences de simple analogie séparent et isolent les genres ; exemples
divers; la classification ne peut pas descendre jusqu'aux indi-
vidus; importance de la configuration des parties et du corps
entier; importance relative des dimensions plus ou moins
grandes. — Résumé sur la méthode à suivre en histoire natu -
relie.
* On peut se demander comment il se fait que les
hommes n aient pas tout d'abord, et dès longtemps,
renfermé et compris sous un seul nom, tout un genre
qui aurait embrassé à la fois les animaux aquatiques
et les animaux volatiles; c'eût été possible, parce que
ces deux ordres d'animaux ont entre eux quelques
propriétés communes, comme en ont aussi tous les
autres animaux. 'Néanmoins, la division ordinaire
§ 1. On peut se demander.
La question ne laisse pas que
d'être curieuse; mais il ne
semble pas qu'elle soit ici bien
à sa place, ni qu'elle soit sufli-
samment amenée. — Les ani-
maux aquatiques. Peut-être il
ne s'agit ici que des oiseaux
qui vivent sur l'eau, et non
pas d'une manière générale des
animaux qui vivent dans l'élé-
ment liquide ; ce qui compren-
drait évidemment les poissons.
La question alors ne pourrait
plus guère se poser ainsi, puis-
qu'il est impossible d'appliquer
une dénomination unique aux
oiseaux et aux poissons simul-
tanément, ni de les confondre,
comme on peut confondre toutes
les espèces de poissons, ou toutes
les espèces d'oiseaux, sous les
dénomimitions génériques de
poissons et d'oiseaux. — Ces
deux ordres d'animaux. Les
oiseaux aquatiques et les oi-
seaux de terre.
§ 2. La division ordinaire.
est bien faite, et elle est régulière telle qu'elle est ;
car tous les genres qui ne diffèrent entre eux que par
une certaine quantité, c'est-à-dire en plus et en
moins, sont réunis sous un seul genre supérieur ;
mais aôUKqui n'ont que des rapports d'analogie sont
essentiellement séparés. Je veux dire, par exemple,
qu'un oiseau ne diffère d'un autre oiseau que du plus
au moins, ou par une supériorité de grosseur, puisque
l'un peut en effet avoir des ailes plus larges et que
l'autre peut les avoir plus courtes. Au contraire, les
poisssons diffèrent des oiseaux par des rapports d'ana-
logie; et par exemple ce qui est la plume pour l'un
est l'écaillé pour l'autre. ^Mais il n'est pas toujours
facile de faire cette distinction, parce que l'analogie
se trouve être la même pour un très-grand nombre
C'est-à-diie la division vul-
gairement reçue, qui distingue
les poissons des oiseaux, malgré
les analogies que peuvent pré-
senter à certains égards ces
deux ordres d'animaux. — Est
bien faite et elle est régulière.
Le texte est moins développé.
— Par une certaine quantité'.
Ce caractère est fort bien choisi ;
et cette différence dans la masse
du corps ne constitue pas un
genre, quand d'ailleurs toutes
les autres conditions restent
semblables. — Des rapports
d'analo<^ic. On en citera des
exemples à la fin du §. — Des
ailes plus larges.. . plus courtes.
C'est une simple différence de
grosseur ; ce n'est pas une dif-
férence d'espèce. — La plume
pour l'un . . . l'écaillé pour
l'autre. Ce rap[)rochement est
au?si exact qu'ingénieux ; et
Cuvier l'a reproduit dans son
Anatomie comparée, xiv^ leç.,
art. 7, où il traite successive-
ment, en décrivant la peau,
des poils, des plumes, des cor-
nes, des ongles et des écailles.
« Les écailles, dit-il, ont avec
les poils, les plumes, les cornes
et les ongles, les plus grands
rapports », p. 618, édit. de
l'an VIII.
^ 3. De faire cette distinc-
tion. Le texte n'est pas aussi
précis, et l'expression qu'il em-
ploie est plus vague. — L'ana-
logie se trouve être la même.
I
À
N
52
DES PARTIES DES ANIMAUX
d'animaux. En effet, comme les espèces dernières sont
des substances individuelles, et que ces substances ne
présentent plus entre elles de différences spécifiques,
par exemple, Socrate, Coriscus, etc., il devient né-
cessaire d'exprimer en premier lieu leurs attributs
universels; ou bien. Ton s'exposerait à des répétitions
sans fin, ainsi que nous Tavons déjà dit. Les termes
universels sont des termes communs, puisque nous
appelons du nom d'universaux les attributs appli-
cables à plusieurs objets. *Le seul doute en ceci, c'est
de savoir comment il convient de procéder. Comme
c'est l'être qui est indivisible spécifiquement qui est
substance, le mieux serait de pouvoir étudier à part
chacun des êtres particuliers et des êtres indivisibles
spécifiquement, aussi bien pour le genre oiseau, par
exemple, que pour le genre homme ; car le genre
oiseau a de nombreuses espèces. ' Mais étudier à part
une individualité spécifique d'oiseau quelconque, le
Il eût été bon de citer quelques
exemples. — Des substances
individuelles . Le texte dit sim-
plement : « Des substances «;
mais la suite prouve qu'il s'agit
des individus, qui sont en eilet
les substances dernières, c'est-
à-dire les moins étendues. —
Nous l'avons déjà dit. Voir
plus haut, ch. i, § 7. — Uni-
versels... communs. Au fond,
c'est la même chose. — A plu-
sieurs objets. Ou, « A plusieurs
êtres ».
§ 4. Comment il convient de
procéder. Voir plus haut, ch. i,
§ 7, cette question déjà traitée.
— Indivisible spécifiquement.
C'est l'hidividu ; et d'après
l'exemple cité un peu plus
haut, Socrate, Coriscus, etc.
— De pouvoir e'tudier à part.
Mais alors on serait conduit à
des répétitions interminables ;
et par conséquent, ce n'est pas
le meilleur procédé. — Pour le
genre homme. Puisqu'on vient
de parler un peu plus haut d'in-
dividus de l'espèce humaine.
5^ 5. Une individualité spe'^
LIVRE I, CHAP. IV, § 5
53
moineau, la grue ou tel autre oiseau, ce serait
s'exposer à se répéter bien souvent en étudiant la
même fonction, parce qu'elle peut être l'attribut com-
mun de plusieurs espèces d'animaux. Il est donc assez
peu raisonnable et bien long de traiter séparément ce
qui concerne chaque espèce d'animaux. Peut-être,
la méthode la meilleure c'est de traiter les propriétés
communes de chaque genre, en acceptant tout ce que
les hommes en ont pu en dire d'exact, et de réunir
les êtres qui ont une seule et unique nature commune,
et qui ont des espèces où les êtres sont peu distants
entre eux, comme en ont l'oiseau et le poisson. On
appliquerait la même méthode à telle autre propriété
qui serait encore anonyme, mais qui en genre com-
prendrait également des espèces. Tout ce qui n'est
eifique. Ou « Une espèce par-
ticulière », comme l'indiquent
les exemples qui suivent. —
Ce serait s'exposer. Ceci a été
déjà dit; mais la remarque n'en
est pas moins juste. — //«
même fonction. Dans chaque
espèce étudiée séparémeit; voir
plus haut, ch. i, § 5. — Chaque
espèce d'animaux. L'expres-
sion du texte est plus vague ;
mais le sens ne peut être dou-
teux. — I^s proprie'tes com-
munes de chaque genre. C'est
la méthode que Cuvier a suivie
dans son Anatomie comparée ;
et c'est la seule qui puisse con-
venir à la science ; voir la Pré-
face à l'Histoire des Animaux,
p. cxxiii; voir aussi le Manuel
d'Anatomie comparée de M. Ge-
genbauer, et d'autres ouvrages
de même composition. — Tout
ce que les hommes. Voir plus
haut, § 1. Il est certain qu'a-
vant toute science et toute
observation méthodique, l'ins-
tinct de l'humanité a su dis-
tinguer quelques-unes des dif-
férentes classes d'êtres dont
s'occupe l'Histoire naturelle.
Les grandes divisions frappent
les regards les moins attentifs ;
et les êtres se classent immé-
diatement selon leurs affinités
ou leurs dissemblances ; voir
la Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. CLXX. — Individuel
.
54
DES PARTIES DES ANIMAUX
pas cela est individuel et isolé, comme l'est un individu,
l'homme, ou tel autre être pris individuellement.
^ C'est presque uniquement d'après la configuration
des parties et d'après celle du corps entier, du moment
qu'il y a ressemblance, qu'on peut classifier les genres,
comme par exemple le genre des oiseaux les uns par
rapport aux autres, ou le genre des poissons, des mol-
lusques et des crustacés. Dans chacun de ces genres,
les parties ne diffèrent pas parce que la ressemblance
n'y est que de l'analogie, comme, dans l'homme com-
paré au poisson, l'os diffère de l'arête; mais la diffé-
rence ne porte bien plutôt que sur de simples modi-
fications corporelles, la grandeur et la petitesse, la
mollesse et la dureté, la surface lisse ou rugueuse,
et telles autres qualités de cet ordre ; en un mot, la
différence n'est qu'entre le plus et le moins.
^ On doit donc voir maintenant quelle est la mé-
et isole. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte.
§ 6. Zrts configuration des
parties.,. C'est en effet le ca-
ractère le plus général, qui
rapproche ou éloigne les ani-
maux les uns des autres. —
Et celle du corps entier. Même
remarque. — Qu'on peut clas-
sifier les genres. La zoologie
moderne a pu aller plus loin ;
et sans négliger les ressem-
blances de formes partielles ou
totales, elle s'est attachée plus
particulièrement à l'anatomie et
à l'organisation générale ; voir
Cuvier, Règne animal, t. I,
pp. 48 et suiv., édit. de 1820 ;
voir aussi la Préface à l'His-
toire des Animaux, p. cxv. —
La ressemblance n'y est que de
l'analogie. On voit nettement
la différence de l'analogie et de
la ressemblance. — Sur de
simples modifications corpo~
relies. Dans une même espèce,
il n'y a guère que des modi-
fications de j)cu d'importance.
— La grandeur et la peti-
tesse. L'espèce canine offre des
exemples frappants de ces dif-
férences considérables.
LIVRE I, GHAP. IV, § 7
55
thode qu'il convient d'adopter pour fétude de la
nature, et quelle est la marche à la fois la plus directe
et la plus facile pour observer les phénomènes. Nous
avons montré aussi, pour la méthode de division,
qu'on peut en tirer un parti utile, en sachant l'appli-
quer; mais nous avons prouvé comment la dichoto-
mie, ou la division par deux, est, tantôt impossible,
tantôt absolument vaine. Ces points une fois fixés,
passons à d'autres considérations qui sont la suite de
ce qui précède, et remontons pour les exposer à un
principe que nous allons indiquer.
I
§ 7. La méthode qu ilconvient
d'adopter. Quelques commen-
tateurs se sont plaints qu'Aris-
tote n'eût pas de méthode ; on
peut voir que cette critique est
sans fondement. Sa méthode est
bien claire : Accepter d'abord
les grandes divisions que l'ins-
tinct de l'humanité a établies à
première vue, entre les ani-
maux ; puis, étudier les fonc-
tions communes aux diverses
espèces, et ne pas descendre aux
individus, parce qu'alors il fau-
drait se répéter sans cesse. —
Observer les phénomènes , C'est
une règle qu' Aristote n'a jamais
négligée pour sa part, et qu'il a
toujours recommandée à ses suc-
cesseurs. — La méthode de di-
vision. Prise dans toute sa gé-
néralité, et non pas seulement
la division par deux, la dicho-
tomie, qu' Aristote proscrit ab-
solument.— Tantôt impossible ^
tantôt absolument vaine. Voir
plus haut, ch. II, § 1. — Que
nous allons indiquer. Dans le
chapitre qui suit, un des plus
importants de toute la zoologie
Aristotélique, et l'on pourrait
dire, dans toute l'histoire de la
science, par la grandeur et la
vérité des aperçus.
V
f
56
DES PARTIES DES ANIMAUX
CHAPITRE V
Des choses éternelles et des choses passagères; difficulté et gran-
deur des premières; facilité et intérêt des secondes; ces deux
études sont également admirables; de l'étude de l'histoire natu-
relle; il y a toujours à admirer dans la nature; mot d'IIéraclite
sur la présence des dieux partout ; rien n'est à dédaigner dans
l'étude de la nature, toujours prévoyante et toujours intelligente;
de la méthode à suivre dans l'histoire naturelle ; constater
d'abord les faits et essayer ensuite de remonter à leurs causes ;
qualités communes à tous les animaux ; qualités spéciales à
quelques-uns ; définition de quelques expressions dont l'emploi
devra être fréquent en histoire naturelle. — Résumé de cette
introduction.
*Ce principe nouveau, c'est que, parmi les sub-
stances dont la nature se compose, les unes, étant in-
créées et impérissables, existent de toute éternité,
tandis que les autres sont sujettes à naître et à périr.
Quelque admirables et quelque divines que soient
Ch. V. Ce chapitre cinquième
du Premier livre du Traité des
Parties contient quelques-unes
des plus belles pages qui aient
jamais été écrites en histoire
naturelle. Dans ce domaine,
l'Antiquité n'a rien de plus
grand ni de plus vrai ; et dans
les temps modernes, il n'est
rien qui les surpasse. Ces con-
sidérations générales méritent
toute l'attention du lecteur.
Voir la Préface à l'Histoire des
Animaux, p. lxxxiii.
§ l. Ce principe nouveau . Le
texte n'est pas aussi formel. —
Incn'ces et impe'rissablcs. L'ex-
pression est très- noble; mais
elle n'est peut-être pas très-
juste. Il n'y a d'incréé que le
Créateur; il n'y a d'impérissable
que ce qui n'est |)as né. Sans
doute, Aristote veut appliquer
ces deux épithctes solennelles
aux grands cor|)s célestes ; mais
ils ne sont pas plus impéris-
sables que tout le reste ; et il
n'y a que l'Eternel qui le soit,
c'est-à-dire. Dieu, — Sujettes
à naître et à périr. Ce sont les
LIVRE I, CHAP. V, § 2 57
les choses impérissables, nos observations se trou-
vent, en ce qui les regarde, être bien incomplètes.
Pour elles, nos sens nous révèlent excessivement peu
de choses qui puissent nous les faire connaître, et ré-
pondre à notre ardent désir de les comprendre. 'Au
contraire, pour les substances mortelles, plantes et
animaux, nous avons bien plus de moyens d'infor-
mation, parce que nous vivons au milieu d'elles; et
que, si Ion veut appliquer à ces observations le travail
indispensable qu elles exigent, on peut en apprendre
fort long sur les réalités de tout genre. 'D'ailleurs
substances qui sont le plus à
notre portée. — Nos observa-
tions.., beaucoup moins com-
plètes. Ou, Moins nombreuses.
Ceci est parfaitement exact ; et
quoique nous en sachions sur
les mondes beaucoup plus que
n'en pouvaient savoir les An-
ciens, notre science est surtout
étendue et précise en ce qui
regarde notre terre et le monde
particulier où nous sommes pla-
cés. — ISos sens nous révèlent...
La puissance merveilleuse des
instruments dont la science se
sert aujourd'hui n'a pas beau-
coup changé l'état des choses ;
et quelques progrès que l'homme
puisse faire dans l'étude de
l'infini, son savoir se réduira
toujours à bien peu de chose
en comparaison de ce qui lui
restera à connaître .
§ 2. Plantes et animaux.
Aristote avait essayé d'embras-
ser la nature entière ; et s'il n'a
pas fondé lui-même la botanique,
il est certain que c'est lui qui
l'a fait faire par son disciple
Théophraste; voir la Préf. à l'His-
toire des Animaux, p. clxxiv.
Il faut se rappeler qu'il n'a jamais
isolé l'étude des plantes de l'é-
tude des êtres vivants, les plan-
tes ayant comme les animaux
la faculté nutritive. Il a insisté
souvent sur ce point de ressem-
blance, notamment dansleTraité
de l'Ame, Uv. II, ch. m, § 2,
p. 181 de ma traduction. —
Bien plus de moyens d'informa-
tion. Ceci est de toute évidence.
I^ travail indispensable
qu'elles exigent. C'est ce que
font les siècles en accumulant
sans cesse les observations et
les faits. — On peut en appren-
dre fort long. C'est là ce qui
constitue le progrès de la
science ; et Aristote le pressen-
tait, aussi bien que personne a
pu ie sentir après lui.
V
58
DES PARTIES DES ANIMAUX
ces deux études, bien que différentes, ont chacune leur
attrait. Pour les choses éternelles, dans quelque faible
mesure que nous puissions les atteindre et y toucher,
le peu que nous en apprenons nous cause, grâce à la
sublimité de ce savoir, bien plus de plaisir que tout
ce qui nous environne, de môme que, pour les choses
que nous aimons, la vue du plus insignifiant et
du moindre objet nous est mille fois plus douce que
la vue prolongée des objets les plus variés et les plus
beaux. Quant à Tétude des substances périssables,
comme elle nous permet tout ensemble de connaître
mieux les choses et d*en connaître un plus grand
nombre, elle passe pour être le comble de la science;
§ 3. Ces deux études. JjG
texte est plus vague. — Ont
chacune leur attrait. On ne
saurait mieux dire ; et les rai-
sons qu'en donne l'auteur sont
d'une solidité inébranlable. —
Les atteindre et j toucher. Il
n'y a qu'un seul mot dans le
grec. — Grâce à la sublimité
de ce savoir. Voilà la vraie
raison ; et de là, vient la solen-
nité particulière du Timée de
Platon, malgré les imperfections
qui le déparent. — Pour les
choses que nous aimons. On
pourrait entendre aussi les « per-
sonnes » au lieu des choses;
l'expression du texte se prête-
rait également à cette impréta-
tion. — Du plus insig/ti fiant et
du moindre objet. L'idée est gra-
cieuse, et elle n'en est pas moins
juste. Aristote ne cherche ja-
mais ces éclats de style ; mais il
ne les repousse pas, quand ils
sortent du fond même du sujet.
— De connaître mieux les cho-
ses. L'observation est directe ;
et si elle est suffisamment atten-
tive, elle peut être très-féconde.
— Un plus grand nombre.
Ceci était déjà vrai du temps
d'Aristote ; ce l'est de jour en
jour davantage ; aujourd'hui le
nombre des faits bien connus
est prodigieux, et l'avenir ne
peut que l'accroître sans limite.
— Pour être le comble de la
science. C'est surtout de nos
jours que cette remarque est
exacte ; mais elle l'était dès le
temps d'Aristote, qui ne semble
pas partager cetle prédilection
peu fondée pour les sciences na-
LIVRE ï, CHAP. V, § 4 59
et comme, d'autre part, les choses mortelles sont plus
conformes à notre nature et nous sont plus fami-
lières, cette dernière étude devient presque la rivale
de la philosophie des choses divines. Mais, ayant
déjà traité de ce grand sujet et ayant exposé ce que
nous en pensons, il ne nous reste plus ici qu'à parler
de la nature animée, en ne négligeant, autant qu'il
dépendra de nous, aucun détail, quelque bas ou
quelque relevé qu'il soit. ^ C'est qu'en effet, même
dans ceux de ces détails qui peuvent ne pas flatter
nos sens, la nature a si bien organisé les êtres qu'elle
nous procure, à les contempler, d'inexprimables jouis-
sances, pour peu qu'on sache remonter aux causes et
turelles. — La rivale de la phi-
losophie des choses divines.
Dans notre siècle, ce sont les
sciences physiques et mathéma-
tiques qui tiennent la première
place ; et la Métaphysique, ou
philosophie première, est acca-
blée de dédain ; ce qui ne l'é-
meut guère et ne la diminue pas,
si ce n'est aux yeux de la foule,
qui la juge sans la connaître. —
J vaut déjà traite de ce grand su-
jet. Sans doute ceci fait allusion
à la Météorologie, au Traité du
Ciel, et aussi à la Métaphysique.
De la nature animée. C'est-
à-dire des animaux particuliè-
rement, bien que les plantes
soient comprises aussi dans la
nature animée. — Jucun détail.
Précepte excellent et très-prati-
que. Aristote n'a pas cessé de
l'appliquer dans toutes ses re-
cherches zoologiques.
§ 4. Qui peuvent ne pas flat-
ter nos sens. Ceci est vrai ; et
parmi les animaux, s'il y en a
beaucoup qui nous plaisent, il
y en a aussi beaucoup qui nous
répugnent, parleurs formes sou-
vent hideuses, par leurs odeurs
insupportables, ou par telles
autres conditions également re-
poussantes. La dissection même
des plus beaux êtres a quelque
chose qui révolte nos sens et
notre instinct. Il faut que le na-
turaliste brave tous ces incon-
vénients. — D'inexprimables
jouissances. — Il est clair
qu' Aristote ne fait que traduire
ici ses impressions personnelles ;
mais tous les vrais naturalistes
éprouvent des impressions de
V
60
DES PARTIES DES ANIMAUX
qu'on soit réellement philosophe. Quelle contra-
diction et quelle folie ne serait-ce donc pas de se com-
plaire à regarder de simples copies de ces êtres, en
admirant lart ingénieux qui les produit, en peinture
ou en sculpture, et de ne point se passionner encore
plus vivement pour la réalité de ces êtres que crée
la nature, et dont il nous est donné de pouvoir com-
prendre le but !
^ Aussi, ce serait une vraie puérilité que de reculer
devant l'étude des êtres les plus infimes. Car dans
toutes les œuvres de la nature, il y a toujours place
pour l'admiration, et l'on peut leur appliquer à toutes
sans exception le mot qu'on prête à Heraclite, répon-
dant aux étrangers qui étaient venus pour le . oir et
s'entretenir avec lui. Comme en l'abordant, ils le
trouvèrent qui se chauffait au feu de la cuisine :
(( Entrez sans crainte, entrez toujours, » leur dit le
philosophe, (( les Dieux sont ici comme partout. »
De même, dans l'étude des animaux, quels qu'ils
même genre; voir la Préface
à l'Histoire des Animaux, p.
Lxxviii. — Quelle contradic-
tion . . . Celte forme d'exclamation
n'est pas dans le texte ; mais l'ex -
pression qu'il emploie n'est pas
moins vive. — De simples co-
pies. L'idée est très juste, quel-
que difiërence qu'il y ait entre
l'art et la nature, r un où l'homme
se reconnaît, et l'autre où il n'est
pour rien. — De comprendre le
but. Le texte dit précisément :
« Les causes ».
§ 5. Zx' mot qu'on prête à
Heraclite, Le mot qu'Aristote
nous a conservé est superbe, et
l'application en est d'une jus-
tesse parfaite. Sur Heraclite,
voir M. Zeller, Philosophie des
Grecs, tome I, pp. 550 et suiv.
3^ édit., et trad. franc., tome II,
pp. 149 et suiv. L'empreinte
divine est et se retrouve dans
la nature entière, et elle éclate
dans les moindres détails. La
nature, comme Aristote l'a dit,
est quelque chose de divin.
LIVRE I, CHAP. V, § 7
61
soient, nous ne devons jamais détourner nos regards
dédaigneux, parce que, dans tous indistinctement, il y
a quelque chose de la puissance de la nature et de sa
beauté. Il n'y a jamais de hasard dans les œuvres
qu'elle nous présente. Toujours ces œuvres ont en
vue une certaine fm : et il n'v a rien au monde où
le caractère de cause finale éclate plus éminemment
qu'en elles. Or la fin en vue de laquelle une chose
subsiste ou se produit, est précisément ce qui consti-
tue pour cette chose sa beauté et sa perfection.
' Que si quelqu'un était porté à mépriser comme
au-dessous de lui l'étude des autres animaux, qu'il
sache que ce serait aussi se mépriser soi-même; car .
ce n'est pas sans la plus grande répugnance qu'on
parvient à connaître l'organisation de l'homme, sang,
chairs, os, veines et tant d'autres parties du genre de
celles-là. De même il faut encore penser, quand on
C'est le a Cœli enarrant » du
Psalmiste; c'est même le mot
du malheureux Vanini devant
ses bourreaux.
§ 6. Il n'y a jamais de ha-
sard. C'est un principe qu'Aris-
tote a formulé le premier, et
qui inspire toute sa science zoo-
logique. La science contempo-
raine ferait bien d'imiter le
philosophe grec, dans la mesure
où ces idées générales peuvent
intervenir et être utiles. — Ou
le caractère de cause finale . Le
texte n'est pas aussi développé.
— Sa beauté' et sa perfection.
Ceci est incontestable ; mais
c'est revenir, en partie et sous
une autre forme, à la théorie des
Idées Platoniciennes, qu'Aris-
tote a toujours combattue, et
qu'il approuve ici sans peut-
être s'en apercevoir.
§ 7. Que si quelqu'un... L'ar-
gument est très-fort, et il aurait
aujourd'hui autant de valeur
qu'au temps d' Aristote. — La
plus grande répugnance... Le
mot grec peut signifier simple-
ment aussi : « difficulté » ; mais
la nuance que j'ai préférée
donne encore plus de force à
l'argumentation, et elle est plus
d'accord avec le contexte. —
•
\
()2
DES PARTIES DES ANIMAUX
1' !
s'occupe d'une partie du corps ou d'un organe quel-
conque, qu'on ne doit pas seulement foire mention
de la matière et ne songer qu'à elle, mais qu'on doit
s'attacher à la forme totale de l'être qu'on étudie, de
même qu'à l'occasion on parle de la maison tout en-
tière, et non pas uniquement des moellons, du ciment
et des bois qui la composent. C'est ainsi qu'en étu-
diant la nature, il faut s'occuper de la composition
totale des êtres et de toute leur substance, et non pas
uniquement de ces attributs qui ne sauraient subsis-
ter séparément de leur substance même. ^ Le premier
soin doit donc être de discerner et d'exposer pour
chaque genre d'animaux les conditions qui s'appli-
quent en soi et essentiellement à tous les animaux en
général, et de ne songer qu'ensuite à scruter les
causes de tous ces faits. Antérieurement, nous avons
dit que beaucoup de choses sont communes à une
foule d'animaux, tantôt d'une manière absolue
comme les pieds, les ailes, les écailles, ainsi que tant
d'autres modifications semblables; et tantôt les choses
communes ne le sont que par simple analogie. " J'en-
De la matière... C'était ce qu'a-
vait fait surtout l'École Io-
nienne. — A la forme totale.
Principe très-bon, et que Cuvier
appliquait en grand dans ses
classilications du Règne animal.
— De l'être qu'on étudie, j^e
texte n'est pas aussi formel.
§ 8. Les eoiiditions... en soi
et essentiellement. C'est aussi ce
que fait la science moderne,
quand elle est méthodique et
qu'elle se rend compte de ses
procédés; voir Cuvier, Règne
animal, Introduction, pp. 11 et
suiv. — A scruter les causes. La
vraie méthode est en effet de re-
cueillir d'abord les faits, et de
les expliquer ensuite. Voir plus
haut, ch. I, § 7. — Antérieure"
LIVRE I, CHAP. V, § 10
63
tends par Analogie que certains animaux ont, par
exemple, un poumon, tandis que certains autres
animaux n'en ont pas, mais qu'ils ont un autre or-
gane à la place du poumon qu'ont les premiers. De
même encore, ceux-ci ont du sang; ceux-là ont un
liquide analogue, qui remplit le même rôle que le
sang chez les animaux qui en ont. Nous devons dire
encore de nouveau qu'on s'exposerait à de fréquentes
répétitions, si l'on traitait séparément de chaque phé-
nomène dans chaque genre particulier, puisque nous
avons à parler de tous les organes essentiels, et que
les mêmes organes se retrouvent chez un grand
nombre d'animaux.
*^ Voici donc comment on peut résoudre cette diffi-
culté. Comme tout organe a certain but, et que cha-
cune des parties du corps a son but également,
lequel but est une fonction d'un certain genre, il en
résulte évidemment que le corps tout entier a été
constitué en vue d'une certaine fonction qui com-
ment. Voir plus haut, ch. ii, § 3.
— Par simple analogie. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. I,
ch. I, § 8,p. 6 de ma traduction.
§ 9. J'entends par Analogie.
L'analogie consiste surtout dans
la ressemblance plus ou moins
complète des organes remplis-
sant les mômes fonctions, quoi-
que sous des formes diverses.
C'est une sorte d'équivalence ;
les branchies dans les poissons
remplissent, on peut dire, le
rôle du poumon chez les Mam-
mifères. — Un liquide analo-
gue. Les animaux à sang blanc
au lieu de sang rouge. — De
fréquentes répétitions . C'est ce
que l'auteur a déjà dit en effet,
plus haut, ch. i, § 5.
j^ 10. Le corps tout entier a
été constitué. Sous une autre
forme, c'est la théorie de Cu-
vier sur les conditions d'exis-
tence. Tout dans l'organisation
de l'animal concourt à un but
unique, qui est l'entretien de la
vie, dans tous les détails que la
i
U
• !
^1 DES PARTIES DES ANIMAUX
prend toutes les autres. En effet le sciage , par
exemple, n est pas fait en vue de la scie qui Topère ;
mais tout au contraire c est la scie qui est faite en vue
du sciage, puisque le sciage n'est que l'emploi pra-
tique de la scie. '' De même, le corps a été fait on
peut dire en vue de Tàme, et les parties sont faites
pour les fonctions qu'elles remplissent d'après la
règle que la nature a établie pour chacune d'elles. Il
s'ensuit qu'en premier lieu il flmt parler des fonctions
qui sont communes à tous les animaux, puis des fonc-
tions prof)res au genre, et enfin des fonctions propres
à l'espèce. Par fonctions communes, j'entends celles
qu'accomplissent tous les animaux sans exception;
les fonctions propres au genre sont toutes celles où
nous n'observons que des différences plus marquées
chez les uns, moins marquées chez les autres; et par
exemple, je prends l'oiseau considéré dans son genre,
et l'homme considéré dans son espèce, avec tout ce
vie comporte et suppose. — Le
sciage. En d'autres termes, l'ac-
tion pratique de scier, et le ré-
sultat que cette action produit.
L'exemple n'est peut-être pas
très- bien choisi.
^ {{. Le corps... en me de
l'dme. Sans ce principe fonda-
mental, il est impossible de rien
comprendre à la nature de
l'homme, à sa nature intellec-
tuelle, aussi bien qu'à sa nature
morale ; ce principe est essen-
tiellement Platonicien. — Des
fonctions qui sont communes.,.
C'est le début nécessaire de la
science zoologique; et aucun
des grands naturalistes n'y a
manqué, Bulfon et Cuvier entre
autres. Il faut définir ce qu'on
entend par animal, ayant de
traiter des animaux particuliers,
et de leurs espèces. — Pln^ mar-
quées... moins marquées. Par
les diflérences de plus et de
moins, ou par des diflérences
plus importantes et moins ma-
térielles.
LIVRE I, CHAP. V, § 13 65
qui ne présente plus la moindre différence, sous le
rapport de la définition générale de l'être.
*^ Puis, tels animaux n'ont rien de commun entre
eux que par analogie; d'autres sont communs en
genre; d'autres le sont en espèce. Lors donc que les
fonctions ont un autre but, il est clair que les êtres
qui accomplissent ces fonctions sont éloignés les uns
des autres de la même distance que le sont les fonc-
tions elles-mêmes. Pareillement encore, si certaines
fonctions sont antérieures à certaines autres, et si
elles ont d'autres fonctions pour objet, les parties
diverses dont ces fonctions relèvent doivent être dans
le même rapport entre elles ; et toutes ces conditions
étant réalisées, il en sort nécessairement ce troisième
résultat, que l'animal peut vivre. *^ J'entends par les
modifications et les fonctions de l'animal celles-ci
par exemple : la naissance , le développement , l'ac-
couplement, la veille, le sommeil, la locomotion, et
tant d'autres phénomènes de cet ordre qui se retrou-
vent chez les animaux. Par parties, j'entends le nez,
l'œil, le visage entier, chacune pouvant d'ailleurs re-
§ 12. Que par analogie. \o\y
plus haut, §§ 8 et 9. — Les fonc-
tions ont un autre but. Par
exemple, on ne peut pas con-
fondre le mouvement et ses or-
ganes avec la digestion et tous
les organes préparatoires, ou
successifs, qui la rendent possi-
ble et qui la complètent. — Que
l'animal peut vivre. C'est le ré-
T. I.
sultat dernier auquel tendent
toutes les opérations antérieures.
§ 13. La naissance^ le de've-
loppement... Ce sont là des
fonctions communes à tous les
animaux. Aristote a consacré
des études spéciales à quelques-
unes d'entre elles, notamment
la veille, le sommeil, le mouve-
ment, etc., etc. Voir les Opus-
5
•1
66
DES PARTIES DES ANIMAUX
cevoir le nom de membre. Mêmes remarques sur
tout le reste.
** Tel est Texposé de la méthode que nous comptons
suivre; avec elle, nous allons essayer d'expliquer les
causes de tous ces faits, soit en traitant des propriétés
communes, soit en traitant des propriétés spéciales;
et nous commencerons tout d'abord par les premières,
ainsi que nous Tavons indiqué déjà.
cules psychologiques, complé-
tant le traité de l'Ame. — Le
nom de membre. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch. i,
§ 2 de ma traduction.
§14. L'expose de la métho-
de... On ne conçoit pas qu'en
présence de telles déclarations,
on ait pu soutenir qu'Aristote
n'avait pas de méthode. Dans
ces assertions tranchantes, qui
sont tout au moins inexactes, il
entre beaucoup d'orgueil ; et si
des savants modernes nient que
les Anciens aient appliqué la
méthode d'observation, c'est
pour se parer eux-mêmes de
cette gloire, qu'ils font remonter
à Bacon, et qu'ils croient par-
tager avec lui. Rien n'est plus
faux. Voir la Préface à l'His-
toire des Animaux, pp. xlii et
cxiv, et aussi la Préface à la Lo-
gique, p. 111 etsuiv. de ma tra-
duction. — Des propriétés com-
munes. A toute l'animalité. —
Des proprie'les spéciales... A
quelques genres d'animaux, à
l'exclusion de certains autres.
— Par les premières. Ce serait
alors les fonctions communes ;
mais je ne suis pas très-sûr de
ce sens ; et il est bien possible
qu'Aristote veuille dire sim^ile-
ment qu'il commencera par les
premiers principes ; formule
qui lui est assez habituelle et
qui rend bien sa pensée.
i
LIVRE II, CHAP. I, § 1
67
LIVRE II
CHAPITRE PREMIER
Citation de l'Histoire des Animaux; après avoir constaté les faits,
il faut en expliquer les causes; des quatre éléments primitifs des
choses ; leur première combinaison ; la seconde forme les parties
similaires, et la troisième forme les parties non-similaires; rap-
ports de la substance et de la génération ; de la matière et de la
forme ; du rôle des parties similaires et non-similaires dans l'or-
ganisation des animaux ; fonctions des unes et des autres ; simpli-
cité des parties similaires; complexité des parties non-similaires;
erreur des physiologues ; explication de la sensibilité ; impor-
tance du sens du toucher; siège unique de la sensation, de la
locomotion et de la nutrition; rôle supérieur du cœur; rôle
secondaire de tous les organes internes, dépendants du cœur.
* Nous avons exposé dans THistoire des Animaux
plus clairement que nous ne pourrions le faire ici
§ 1 . Dans l'Histoire des Ani-
maux. Ainsi, l'Histoire des Ani-
maux vient la première, selon
l'intention de l'auteur, aussi bien
que dans l'ordre logique ; elle
donne les faits observés ; le
Traité des Parties expose les
causes et les lins d'une manière
générale; en définitive, le traité
de la Génération est consacré à
cette fonction, qui est le but
dernier de toutes les autres.
C'est ainsi que notre grand Cu-
vier a exposé d'abord le Règne
animal ; puis ensuite, dans son
Anatomie comparée, il a exposé
les diverses fonctions aux-
quelles l'anatomie s'applique,
et il a terminé son admirable
ouvrage par l'étude delaGéné-
%
• 1
6g DES PARTIES DES ANIMAUX
quelles sont les parties qui composent tout animal et
quel est le nombre de ces parties ; notre but mainte-
nant doit être de rechercher en vue de quelles fins
chacune de ces parties ont été organisées comme
elles le sont ; et nous isolerons ces détails spéciaux de
tous les foits déjà consignés dans cette Histoire. ' Les
combinaisons des choses pouvant être de trois genres
différents, on pourrait admettre que la première
combinaison est celle des matières que certains philo-
sophes ont appelées les éléments, c'est-à-dire, la terre,
l'air, Teau et le feu. Peut-être même serait-il préfé-
rable d'étudier les propriétés et les forces de chacun
de ces éléments, non pas cependant toutes leurs
propriétés, mais en bornant notre étude, comme nous
ration. C'est absolument la
marche du philosophe grec, au
début de lasr,ience,il y a vingt-
deux siècles. — Nous isolerons
ces détails spéciaux. En etfet,
c'est de l'anatomie et de la phy-
siologie comparée que l'auteur
va faire dans le Traite des Par-
ties, tandis que l'Histoire des
Animaux devait, avant tout,
être descriptive. La science ac-
tuelle distingue encore la jiartie
descriptive de la partie anato-
mique et physiologique.
§ 2. Les combinaisons des
choses... de trois genres. Ces
trois sortes de combinaisons
sont exposées dans les §§ qui
suivent. Aujourd'hui, la chimie
organique a reconnu des com-
binaisons plus exactes. Les élé-
ments généraux du corps animal
sont le carbone, l'hydrogène, l'o-
xygène et l'azote ; ces éléments et
qiaelques autres se trouvent en
grande partie dans le sang, qui
est le fluide nourricier, et qui
contient en outre de la fibrine,
de la gélatine, de l'albumine,
de la chaux, du phosphore, du
fer, etc. C'est la proportion de
ces éléments qui varie ; mais
les éléments ne changent guère.
Voir Cuvier, Règne animal,
Introduction, p. 23, 2« édition.
— Certains pldlosophes. C'est
surtout à Empédocle qu'on at-
tribue la théorie des quatre élé-
ments. — La terre, l'air, l'eau,
et le feu. Cette analyse, toute
insuflisante qu'elle est, a été
généralement acceptée jusqu'au
LIVRE II, CHAP. I, § 4
69
l'avons fait ailleurs et antérieurement; en effet le
liquide et le sec, le chaud et le froid, sont la matière
de tous les corps composés. ' Les autres différences
que les corps présentent ne sont que les conséquences
de celles-là : par exemple, la pesanteur et la légèreté,
l'épaisseur et la minceur, le rude et le poli, et tous
les autres phénomènes de même genre qu'on peut
remarquer dans les corps. La seconde combinaison
de ces premiers éléments est, dans les animaux, celle
des parties similaires, telles que l'os, la chair et les
parties semblables à celles-là. Enfin, la troisième et
dernière combinaison, numériquement parlant, est
celle des parties non-similaires, par exemple le visage
ou la main, et les parties qui y ressemblent.
* Il faut bien savoir que la production des choses
seizième siècle tout au moins.
— Les propriétés et les forces.
Il n'y a qu'un seul mot dans le
texte. — Ailleurs et antérieu-
rement. Parmi les ouvrages d'A-
ristote auxquels ce passage fait
allusion, on pourrait citer plus
particulièrement la Météorolo-
gie, liv. I, ch. III, § 14 de ma
traduction; la Physique, liv. III,
ch. VII, §§ 7 et suiv. id. ; Traité
du Ciel, iiv. IV, ch. iv, §§ 1 et
suiv. id. — A« matière de tous
les corps composés. Peut-être le
mot de Matière n'est-il pas très-
juste. Il vaudrait mieux dire :
Propriétés ; mais le texte est
formel, et il ne peut avoir un
autre sens.
§ 3. Les conséquences de
celles-là. On ne doit pas s'é-
tonner de ce qu'il y a d'incor-
rect et de vague dans ces théo-
ries.— L.a seconde combinaison.
Voir plus haut, § 2. — Celle des
parties similaires. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch. i,
g 1 . — La chair et les parties
semblables. La chair se divise
toujours en chair, l'os en os, le
nerf en nerf, etc. — Des parties
non-similaires. Voir l'Histoire
des Animaux, loc, cit. Les
exemples que donne Aristote
sont d'ailleurs parfaitement
clairs.
§4. Jl faut bien savoir....
Aristote a traité le même sujet
d'une manière très-étendue
dans un ouvrage spécial : de la
70
DES PARTIES DES ANLMAUX
et Tessence des choses sont contraires entre elles.
Les choses qui sont postérieures sous le rapport de
leur génération sont antérieures en nature; et le pre-
mier en nature est le dernier à se produire et à naître.
La maison n est pas faite pour les poutres et les
pierres; mais ce sont au contraire les pierres et les
poutres qui sont faites pour la maison; et cette même
observation s'appliquerait également à toute autre
espèce de choses. ^ Mais ce n est pas Pinduction seule
qui nous démontre qu'il en est bien ainsi ; c'est en
outre la raison qui nous l'atteste. En effet, tout ce qui
nait et se produit provient de quelque chose et tend à
quelque chose; il va d'un principe à un principe ; il part
Production et de la Destruction
des choses ; voir mu traduction
passlm. La distinction faite
ici entre l'essence, qui est an-
térieure, et la production, qui
ne vient rationnellement qu'a-
près l'essence, est une des théo-
ries les plus importantes du
système d'Aristote. 11 revient
par cette voie, et sans peut-être
en avoir conscience, à la théorie
Platonicienne des Idées. — Sont
contraires entre elles. Dans la
mesure qu'Aristote indique un
peu plus bas ; mais l'opposition
n'est pas absolue ; et l'essence
et la génération ne se compren-
nent pas l'une sans l'autre. —
Postérieures sous le rapport de
la génération. L'essence de la
chose n'est notoire qu'après
que la chose a été réalisée. —
Lo premier en nature,,. J'ai
conservé la formule du texte
dans toute sa généralité. — Im
maison. Exemple dont Aristote
se sert très-souvent, sans doute
à cause de sa vulgarité, qui le
rend parfiiitemcnt clair. Il est
répété un peu plus loin, s< 6.
§ 5. L'induction. C'est-à-dire
le raisonnement général appli-
qué aux faits particuliers que
l'on a observés. — La raison.
l/opposition entre la raison et
l'induction consiste à peu près
uniquement en ceci que la rai-
son se passe prescjue entière-
ment des faits et les suppose
déjà connus, sans pouvoir ce-
pendant s'en passer d'une ma-
nière absolue. — Provient de
quelque chose. C'est ainsi que la
vie suppose toujours la vie ; et
que, selon la formule péripatéti-
cienne, répétée un peu plus bas :
LIVRE II, GHAP. I, § 7
71
d'un premier principe qui le met en mouvement, et
qui a déjà lui-même une certaine nature, pour arriver
à une certaine forme, ou à telle autre fin de ce genre.
L'homme produit l'homme, la plante produit la
plante, selon la matière qui fait le fond de chaque
chose. * Chronologiquement, c'est la matière et la
production des choses qui nécessairement sont anté-
rieures; mais en raison, c'est l'essence et la forme de
chacune d'elles. Ceci devient évident si l'on prend la
peine de définir ce que c'est que la production. Ainsi,
la définition de la construction d'une maison suppose
la définition de la maison; mais la définition de la
maison ne suppose pas celle de la construction. Ceci
s'appliquerait encore aussi bien à toute autre chose.
' Il en résulte que la matière des éléments est faite
nécessairement en vue des parties similaires , parce
« L'homme engendre l'homme » .
Sur cette grande question, voir
la Préface à l'Histoire des Ani--
maux, p. CLV. — Qui a déjà
lui-même une certaine nature.
De là, la perpétuité de l'es-
pèce, qu'Aristote a si bien éta-
blie, et que la science de nos
jours conteste si étrangement,
égarée |)ar le Transformisme.
La plante produit la plante.
Le chêne est avant le gland,
comme la poule est avant l'œuf,
etc., etc. — Selon la matière,
qui varie avec les différents
êtres.
§ 6. Chronologiquement,., en
raison. L'opposition est aussi
nette que possible. Dans le
temps, la production est la pre-
mière ; mais au point de vue
de la raison, c'est l'essence de
la chose, ou son Idée, qui est
antérieure. Sans la notion essen-
tielle de la maison, l'architecte
ne saurait construire la maison ;
et en la construisant, il ne fait
que réaliser la notion préalable,
ou l'essence. — />« définition
de la construction. Opposée à
la définition de la maison elle-
même. La définition ne repré-
sente au fond que l'idée.
§ 7. L« matière des éléments.
Voir plus haut, § 2. — En me
des parties similaires. Voir
72
DES PARTIES DES ANIMAUX
que les parties similaires ne se produisent que posté-
rieurement aux éléments, de même que les parties
non-similaires sont postérieures à elles. A leur tour,
celles-ci sont la limite et la fin de tout le reste, n'attei-
gnant leur composition définitive qu'en troisième lieu
par ordre numérique, de la môme façon que, dans
bien des cas, s'achèvent aussi d'autres productions.
^ Les animaux se composent donc de ces deux es-
pèces de parties; et si les parties similaires sont faites
en vue des non-similaires, c'est que ce sont ces der-
nières qui accomplissent les fonctions et les actes :
par exemple, les fonctions de l'œil, du nez, du visage
entier, du doigt, de la main, du bras pris dans sa
plus haut le § 3, et l'Histoire
des Animaux, liv. I, eh. i, § 1.
— Postérieurement aux élé-
ments. En supposant que les
parties similaires se composent
des quatre éléments combinés
de certaines manières, il est
évident qu'elles ne peuvent
venir qu'après eux, de même
que les parties non-similaires
supposent l'existence préalable
des parties similaires. La science
moderne emploierait d'autres
expressions pour représenter
d'autres faits; mais elle pro-
cède aussi de la même manière,
en commençant par les élé-
ments chimiciues dont le corps
des animaux est formé. — En
troisième //cm. D'abord les qua-
tre éléments; puis les parties
similaires que forment leurs
diverses combinaisons ; et en
troisième lieu, les parties non-
similaires, qui forment le cou-
ronnement de tout ce qui les
précède.
§ 8. /?<? ces deux espèces
de parties. La distinction est
exacte ; et la science de nos
jours pourrait encore s'en servir
utilement. — Qui accomplissent
les fonctions et les actes. L'ex-
pression grecque a cette nuance
que les fonctions ne regardent
en quelque sorte que l'organi-
sation intérieure des animaux,
tandis que les actes sont sur-
tout extérieurs. — De l'œil^ du
nez^ ctc. Chacun de ces organes
ou de ces membres contient
beaucoup de parties diverses,
qui se résolvent délinitivement
en parties similaires. — Du
^
LIVRE II, CHAP. I, § 9 73 .
totalité, etc. Comme les actes et les mouvements
des animaux sont excessivement variés, soit pour le
corps entier, soit pour les parties dont on vient de
parler, il est de toute nécessité que les éléments qui
les constituent aient aussi des forces non moins dis-
semblables. ' Pour certaines parties, c'est de la mol-
lesse qu'il faut; pour d'autres, c'est de la dureté; les
unes doivent pouvoir se tendre; d'autres, pouvoir
se fléchir. Aussi, les parties similaires ont-elles été
douées partiellement de puissances et de propriétés
de ce genre. L'une est molle; l'autre est sèche; celle-
ci est visqueuse ; celle-là est cassante. Les parties
non-similaires ont aussi des fonctions et des forces
très-diverses, combinées entre elles de cent façons.
En effet, telle de ces forces permet à la main de serrer
bras pris dans sa totalité'. Le
bras, en tant que membre, pré-
sente plusieurs parties très-di-
verses, le haut du bras, l'avant-
bras, le poignet, la main, les
doigts, les phalanges, etc.,
chacune de ces parties étant
formée elle-même d'éléments
non moins divers. — Excessive-
ment variés. C'est surtout en
étudiant l'anatomie comparée,
dans Cuvier, par exemple, qu'on
peut vérilier combien cette vue
d' Aristote est juste ; sans doute,
il ne savait encore que peu de
choses sur les fonctions et les
actes des animaux ; mais il en
savait assez déjà pour être émer-
veillé de leur nombre et de leur
diversité. — Des forces. C'est
le mot même du texte; on
pourrait dire aussi : « Des pro-
priétés ».
§ 9. C'est de la mollesse,..
Toutes ces observations sont
profondément vraies. — De
puissances et de propriétés. Il
n'y a qu'un seul mot dans le
texte. — L'une est molle. La
chair, par exemple. — Vautre
est sèche. Comme les os. — Les
parties non-similaires... Ces
parties ont les mêmes variétés
que les parties similaires, parce
qu'elles en ont également besoin
pour accomplir leurs mouve-
ments et leurs fonctions com-
plexes. — A la main, L'exem-
74 DES PARTIES DES AiNIMAUX
les choses; telle autre lui permet de les saisir. *^ Les
parties qui forment les organes sont composées d os,
de nerfs, de chairs et d'autres matières analogues,
tandis que ces dernières parties ne sont pas compo-
sées de parties organiques. C'est donc en vue d'une
certaine fin qui doit être atteinte par cette cause que
ces dernières parties sont faites, comme on vient de
le dire. Que si Ton cherche à savoir encore comment
il est nécessaire que les choses soient ce qu'elles sont,
on voit évidemment qu'elles étaient nécessairement
dès le début dans ces rapports réciproques. Il se peut
que les parties non-similaires soient formées de par-
ties similaires, soit de plusieurs de ces parties, soit
même d'une seule, comme on le voit pour quelques
viscères. '' Mais bien que ce soit d'un seul corps simi-
laire qu'elles soient composées, absolument parlant,
pie est parfaitement choisi. Il
faut se reporter au liv. IV,
ch. X, §§ 14 et suiv. pour voir
jusqu'à quel point Aristote ad-
mire l'organisation de la main
de l'homme, tout en réfutant
Anaxagore, qui croit que c'est
à la main que l'homme doit son
intelligence ; voir aussi la Pré-
fiice à l'Histoire des Animaux,
p. c XXXVI. — Telle autre lui per-
met de les saisir. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, iv» leçon,
article IX, des os de la main;
article x, des muscles de la
main, etc.
^ \0. Les parties qui forment
les organes. Le texte dit sim-
plement : « Les parties organi-
ques ». Ce sont, par exemple,
les membres avec toutes les di-
visions particulières qu'ils com-
portent. — D'os, de nerfs, de
chairs... Ce sont les parties
similaires; voir l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. i, § 1. —
En vue d'une certaine fin . Ap-
plication particulière du grand
principe des causes finales,
qu' Aristote a proclamé le pre-
mier ; voir la Préface à l'His-
toire des Animaux, p. clix. —
Comme on le voit pour quelques
viscères. Ceci répond à des
LIVRE II, CHAP. I, § 12
75
elles diffèrent par la variété infinie de leurs formes.
D'ailleurs, il est impossible que les parties similaires
soient composées de celles-là ; car alors le similaire
serait le résultat d'une foule de choses non-simdaires.
'' C'est par ces causes que certaines parties du
corps dans les animaux sont simples et similaires,
tandis que d'autres parties sont composées et non-
similaires. Comme il y a des parties qui sont des or-
ganes et d'autres qui sont des sens dont les animaux
ont besoin, toute partie formant un organe est non-
similaire, comme je viens de l'indiquer. Mais dans
tous les animaux, la sensation a lieu dans des parties
similaires, parce qu'une sensation, quelle qu'elle soit,
n'est jamais que d'un seul et unique genre, et que
théories anatomiques qu'accep-
tait Aristote, mais que nous ne
connaissons pas. , . ^ •
SU. Par la variété infinie
de^ leurs formes. Cette obser-
vation est fort exacte ; et la
forme seule suffit pour établir
de profondes différences, en sup-
posant que la matière reste la
même. — - Soient composées de
celles-là. C'est-à-dire des par-
ties non-similaires. La chose est
tellement évidente qu'il semble
assez inutile de la dire.
8 12. C'est par ces causes.
On peut trouver ceci un peu
trop vague. - Simples et simi-
laires,,. Composées et non-simt-
laires. Voir le début du pre-
mier livre, ch. I, SI. — l]^'^
organes... des sens. La dis-
tinction aurait pu être plus
fortement indiquée, puisque les
sens sont aussi des organes.
Mais le mot d'Organes, ou ins-
truments, a un sens plus large,
et il comprend aussi les mem-
bres et les viscères. — Dont les
animaux ont besoin. J'ai dû
développer un peu le texte pour
rendre toute la force de l'ex-
pression grecque. — Est non-si-
milaire. C'est-à-dire, composée
de matériaux de diverses es-
pèces et de plusieurs parties
qui ne se ressemblent pas. —
J^a sensation a lieu dans des
parties similaires. L'observa-
tion est iwofonde ; et la raison
qu'Aristote en donne est très-
soliu^ ' '-natomie comparée de
nos jours ne peut qu'approuver
76
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, CHAP. I, § 15
77
chaque organe des sens est fait pour recevoir les im-
pressions des choses sensibles qui le concernent.
" Ce qui n'est qu'en puissance subit et souffre
l'influence de ce qui est réellement en acte, de telle
sorte que c'est une même chose qui, sous le rapport
du genre, est tout ensemble et l'objet sensible et la
sensation. Voilà comment, pas un seul physiologue
n'a osé dire que la main, le visage ou telle autre
partie de cet ordre soit de la terre, ou de l'eau, ou du
feu, tandis qu'ils accouplent chacun de nos sens avec
chacun des éléments, affirmant que tel sens est de
l'air, et que tel autre est du feu. ** Comme la sensa-
tion est dans les parties simples, il est tout à fait ra-
tionnel que le toucher se trouve surtout dans un sens
similaire, mais non point seulement dans un sens
simple et absolu. C'est le toucher en effet qui se
cette théorie. — Chaque organe
des sens. Ceci revient à dire que
la rétine seule peut voir, que la
pulpe auditive est la seule qui
puisse entendre, etc. Sur tous
ces détails, voir le Traité de
l'Ame, liv. II, ch. xii, et liv. III,
ch. I et II, pp. 247 et suiv. de
ma traduction.
§ 13. Ce qui n'est qu'en puis-
sance... Cqqx ne s'applique qu'à
la sensation, qui résulte à la
fois de l'organe et de l'objet
extérieur auquel il répond. —
Et l'objet sensible et la scn~
sation. Voir le Traité de l'Ame,
liv. III, ch. II, § 1, p. 264 de
m^ traduction. — Physiologue.
J'ai conservé le mot grec ; on
pourrait traduire aussi : « Na-
turaliste ». — La main^ le vi-
sage... Parce que ce sont des
parties non-similaires. — Tel
sens est de l'air. Voir le Traité
de l'Ame, liv. II, ch. vu, § 5,
p. 214 de ma traduction. —
L'air.,, du feu. Id., ibid.,
liv. III, ch. I, §2, p. 255.
§ 14. Est dans les parties
simples. Ou Similaires ; voir le
§ 12. — Simple et absolu. Il
n'y a qu'un seul mot dans le
texte. Ceci veut dire sans doute
que le toucher n'a pas un or-
gane spécial comme les autres
sens, l'œil, l'oreille, etc., etc. ;
montre le plus varié de tous les sens; et le sensible
auquel il s'applique présente le plus grand nombre
d'oppositions et de contrariétés, le chaud et le froid,
le liquide et le sec, et cent autres oppositions de cettô
sorte. L'organe qui reçoit toutes ces sensations, la
chair, et ce qui correspond à la chair, est le sens qui
tient le plus de place dans le corps entier.
'^ Comme il n'est pas possible qu'un animal existe
sans la sensibilité, il en résulte que nécessairement
les animaux doivent avoir certaines parties similaires,
parce que la sensibilité réside dans ces parties; mais
les actes auxquels les animaux se livrent ne leur sont
possibles qu'à l'aide des parties non-similaires. La
mais qu'il est répandu dans le
corps entier. — Le plus varie
de tous les sens. Le texte dit
mot à mot : « Qui a le plus de
genres ». — Le sensible auquel
il s'applique. J'ai conservé la
formule même du texte, parce
qu'elle est très-claire, quoique un
peu étrange. — Ce qui corres-
pond à la chair. Dans les ani-
maux qui n'ont pas de chair
proprement dite, par exemple
les insectes. — Qui tient le plus
de place. Ou pour mieux dire,
qui est répandu dans le corps
entier.
§ 15. Sans la sensibilité.
Puisque c'est la sensibilité qui
constitue essentiellement l'être
animé, l'animal proprement dit,
et le distingue de la plante. Voir
le Traité de l'Ame, liv. II, ch. ii,
§ 4, p. 174 de ma traduction,
où cette distinction de l'animal
et de la plante est exposée lon-
guement. — Dans ces parties.
Et particulièrement dans la
chair, où se ramifient les nerfs
de la sensibilité. Aristote ne
pouvait pas connaître ces détails
anatomiques et physiologiques,
qui n'ont été découverts que
dans notre siècle ; mais sa théo*
rie générale n'en est pas moins
juste. — Mais les actes. L'ex-
pression dont se sert le texte est
peut-être moins large ; et elle
s'applique particulièrement aux
actes intérieurs de l'organisme
plus encore qu'aux actes pro-
prement dits. — A l'aide des
parties non-similaires. Et spe*
cialement à l'aide des membres,
instruments indispensables de
•«naMMMMa
78
DES PARTIES DES ANIMAUX
faculté de sentir, la faculté qui meut Tanimal, et la
faculté nutritive étant toutes trois clans la même por-
tion du corps, ainsi que nous l'avons dit antérieure-
ment dans d'autres ouvrages, il est indispensable que
la partie qui contient primitivement de tels principes,
en tant qu elle peut recevoir l'impression de tous les
objets sensibles, soit une partie simple; mais en tant
que motrice et active, elle doit être une partie non-
similaire. *** Voilà comment, dans les animaux qui
n'ont pas de sang, c'est la partie correspondante au
cœur qui joue ce rôle, et comment c'est le cœur dans
les animaux qui ont du sang. Le cœur enefTet se divise
en éléments similaires, comme se divisent aussi tous
les autres viscères; mais par sa configuration et sa
forme, il est une partie non-similaire. Tous les organes
l'activité extérieure. — Dans
la marne portion du corps. Dans
le Traité de l'Ame, auquelil est
fait allusion ici, c'est l'Ame et
non une partie du cor|)s qui est
le siège des facultés de nutri-
tion, de sensibilité, de locomo-
tion et de pensée ; voir le Traité
de l'Ame, liv. II, ch. ii, § 6,
p. 175 de ma traduction; et
liv. III, ch. XII, pp. 341 et
suiv. — Dans d'autres ouvra-
ges. Ce ne peut être que le
Traité de l'Ame. — Une partie
simple^ et similaire. — Une
partie non-similaire. Parce que
la volonté a besoin d'organes et
de membres pour déterminer
le mouvement.
§ 16. La partie correspond
dantc au cœur. C'est dans l'a-
natomie comparée qu'il faut
étudier l'organisation du cœur,
ou des organes qui le rempla-
cent dans toute la série animale.
— C'est le cœur. Il semblerait
donc que le cœur est, dans la
théorie d'Aristote, la portion du
corps qui est le siège des trois
facultés de la sensibilité, de la
locomotion et de la nutrition,
dont il est parlé au § précédent.
— // est une partie non-si mi~
laire. Le cœur est formé en
effet d'éléments nombreux, et
il ne se peut pas diviser en plu-
sieurs cœurs, ce qui serait le
propre d'une partie similaire ;
voir l'Histoire des Animaux,
liv. I, ch. I, § 1, p. 1, de ma
\
t
LIVRE II, GHAP. I, S n
79
qu'on appelle des viscères sont dans le même cas
que le cœur ; et ils se composent de la même matière
que lui. La nature de tous ces viscères est sanguine,
parce qu'ils sont posés sur des vaisseaux veineux et
sur leurs ramifications. *' Semblables au limon d'une
eau courante, tous les autres viscères sont comme les
embranchements du courant du sang s'écoulant dans
les veines; mais le cœur, qui est le principe des veines
et qui renferme en lui l'initiative et la faculté pre-
mière d'élaborer le sang, doit, par une suite inévi-
table, être formé lui aussi de la même nourriture que
celle qu'il reçoit. On voit donc pourquoi les viscères
doivent, sous le rapport de leur forme, être sanguins.
traduction. — De la même ma-
tière que lui. L'erreur est ici de
toute évidence ; et les viscères
tels que le foie, la rate, le pan-
créas, etc. sont formés d'une
tout autre matière que le cœur ;
mais Aristote les assimile au
cœur parce que tous les viscères
reçoivent du sang, qui les nour-
rit'et les entretient. Cette géné-
ralité, à ce point de vue, n'est
pas fausse ; mais elle n'autorise
pas à dire que la matière des
viscères soit identique à celle
du cœur. — Pose's sur des vais-
seaux veineux. C'est la traduc-
tion littérale du texte ; mais
cette théorie ne répond pas à la
réalité des faits.
§ 17. Semblables au limon
d'une eau courante. Aristote
fait rarement des comparaisons
de ce genre ; et celle-ci n'est
pas très- exacte ; mais l'anatomie
et la physiologie des viscères
sont si difficiles et si délicates
qu'il n'y a pas à s'étonner qu'au
début des observations, on ait
pu commettre de ces erreurs et
imaginer de telles théories. Voir
r Anatomie comparée de Cuvier,
tome IV, l'^ édit., p. 181 et
suiv. 24® leçon, article 2.-— Le
principe des veines. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. III,
ch. II, pp. 215 et suiv. de ma
traduction. — L'initiative et la
faculté première. Il n'y a qu'un
seul mot dans le texte. — Z)V-
laborer le sang. C'est plutôt le
poumon qui élabore le sang en
le mettant en contact avec l'air;
mais c'est le cœur qui donne au
sang le mouvement indispensa-
ble à la circulation et à la vie .
— Être sanguins. C'est la Ira-
80
DES PARTIES DES ANIMAUX
et pourquoi ils sont, tantôt similaires et tantôt non-
similaires.
CHAPITRE IL
De la nature des diverses parties dans les oiseaux ; parties simi-
laires, parties non similaires ; rôle des liquides et des solides ;
rôle des parties sèches et des parties molles ; du sang et de son
importance dans l'organisation; les qualités du sang influent
beaucoup sur la force et sur l'intelligence ; pour expliquer la
nature du sang, il faut savoir ce que c'est que le chaud et le
froid ; contradictions des philosophes sur cette question ; Par-
ménide et Empédocle ; des acceptions diverses du mot de Chaud ;
sens nombreux où l'on dit qu'une chose est plus chaude qu'une
autre; exemples divers de l'eau bouillante et du feu, de l'huile
et de la graisse ; de la chaleur étrangère aux objets chauds ; de
la chaleur propre de certains objets ; le froid a sa nature spé-
ciale et n'est pas une simple privation ; action du froid ; le froid
et le chaud en puissance ou en réalité. — Résumé.
* Entre les parties similaires qu'on observe dans
les animaux, il y en a qui sont molles et liquides,
tandis que d'autres sont dures et solides. Les parties
liquides, ou le sont complètement, ou le sont dans la
mesure que leur nature exige. Tels sont : le sang, la
duction littérale du texte ; mais
l'expression n'est pas très-claire ;
et peut-être faudrait-il enten-
dre que les viscères sont pleins
de sang, comme lest le cœur.
— Tantôt similaires et tantôt
non-similaires . Ce résumé par-
tiel ne représente peut-être pas
très-bien ce qui précède.
§ 1. Entre les parties simi-
laires. Le sang, l'os, le nerf, la
bile, etc.; voir l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. i, § 1. —
— Molles et liquides Dures
LIVRE II, CHAP. II, § 3 81
lymphe, la graisse, le suif, la moelle, la liqueur sémi-
nale, la bile, le lait dans les animaux qui en ont, la
chair, et toutes les matières analogues à celles-là.
^ Les animaux n'ont pas tous sans exception été pour-
vus de toutes ces parties; et certains animaux n'ont
que des parties correspondantes à quelques-unes
d'entre elles. Les parties sèches et solides sont simi-
laires, comme le sont los, l'arête, le nerf, la veine.
Mais la division des parties similaires présente des dif-
férences. Ainsi, pour quelques cas, la partie porte le
même nom que le tout, et par exemple, la partie
d'une veine est une veine; mais la partie peut encore
n'être pas homonyme, pas plus, par exemple, qu'une
partie du visage n'est du tout un visage.
^ D'abord, il y a, en ce qui regarde les parties
et solides. Les exemples sui-
vent, bien qu'ils ne concernent
guère que les parties molles ou
liquides. — Les matières ana-
logues, Ou, équivalentes.
§ 2. — Les animaux n'ont pas
tous.... L'organisation des ani-
maux de tout ordre est variée à
l'infini, bien qu'au fond le but
poursuivi par la nature soit le
même, et soit toujours atteint
malgré des diversités innombra-
bles, comme le démontre l'ana-
tomie comparée. — Des parties
correspondantes . Par exemple,
les branchies des poissons cor-
respondent aux poumons des
vertébrés. — Le nerf, Ou, le
muscle. — La division des par-
ties similaires. Comparées sans
T. I.
doute aux parties non-simi-
laires ; la pensée n'est pas dou-
teuse ; mais l'expression n'est
pas suffisamment exacte. —
Pour quelques cas. Il semble
que, pour les parties similaires,
la règle est générale, puisque ce
sont celles où la partie ressem-
ble toujours au tout : une goutte
de sang est toujours du sang,
aussi bien que la masse du sang
dans le corps entier. — N'être
pas homonyme. Ceci ne s appli-
que qu'aux parties non-simi-
laires, qui peuvent être même
des membres. — Une partie
du visage Voir le même
exemple dans l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. i, § i, p. 2
de ma traduction.
N>
82
DES PARTIES DES ANIMAUX
liquides et les parties solides, plusieurs nuances dans
la cause pour laquelle elles sont ce qu'elles sont. Les
unes en effet sont comme la matière des parties non-
similaires; elles composent chacun des organes aux-
quels il faut des os, des nerfs, des chairs et tant
d'autres cléments constitutifs, dont les uns contri-
buent à former la substance de l'animal, et les autres,
à rendre ses fonctions possibles. i:)'autres parties qui
servent à la nourriture des organes sont liquides ; car
toujours, c'est du liquide que les êtres tirent leur
développement. * C'est aussi des liquides et des so-
lides que viennent les excréments, qui sont le résidu
de la nourriture sèche, et le résidu de la nourriture
liquide, dans les animaux qui ont une vessie. Les
§ 3. Plusieurs nuances dans
la cause. Cela revient à dire
que les parties liquides et soli-
des ont plusieurs destinations,
et qu'elles servent dans le corps
à plusieurs objets. Ainsi, la bile
n'a pas le même objet ([ue le
sang ,• la lymphe, le suc gastri-
que, ont chacun aussi leur objet
particulier ; l'os ne remplit pas
les mêmes fonctions (juc les
muscles ou les cartilages, etc.
— Comme la matlcrc des par-
ties non-similaires. Les parties
non-similaires ne se composent
que de parties similaires dans
des proportions diverses. —
Substance de l'animal... ses
fonctions. La distinction est
très-juste. — So/it liquides^ Ou,
fluides. — C'est du liquide
Voir des idées tout à fait ana-
logues dans Cuvier, Anatomie
comparée, i'' leçon. Economie
animale, Fonctions organiques,
pp. 15 et suiv., r^ édit. C'est
ainsi que Tlndcs avait fondé son
système, qui rapportait tout à
l'action de l'eau et du liquide.
Voir la Métaphysique, liv. I,
ch. m, § 12, p. 28 de ma tra-
duction.
§ 4. Zc résidu. C'est-a-dire,
la partie qui n'a |)as pu être
cm|)l()}'ée à la nutrition. —
Dans les animaux qui ont une
vessie. Ceci ne se rapporte qu'à
l'excrétion li(iuide et aux ani-
maux qui ont une vessie ; mais
l'idée d'excréments est plus gé-
nérale ; et tous les animaux en
ont sous une forme ou sous une
LIVRE II, CHAP. II, i^ 5 83
différences de tous ces éléments les uns relativement
aux autres n'ont pas d'autre but qu'une meilleure
disposition des choses; et sans parler d'autres parties,
c'est là le rapport du sang relativement au sang. Tel
sang en effet est plus léger; tel autre est plus épais;
celui-ci est plus pur; celui-là est plus boueux. En
outre, tel sang est plus froid; tel autre, plus chaud,
non pas seulement pour les parties d'un même ani-
mal, où ces différences peuvent être remarquées dans
les parties supérieures comparativement aux infé-
rieures, mais aussi d'un animal à un autre.
' Dans l'ensemble des animaux, les uns ont du
sang; les autres ont, à la place du sang, une sorte de
liquide qui y ressemble. Un sang plus épais et plus
chaud donne plus de vigueur; un sang plus léger et
plus froid donne à la fois plus de sensibilité et d'intel-
autre, quelle que soit d'ailleurs
leur organisation. — Une meil-
leure disposition des choses. Le
texte dit simplement : Le mieux.
— C'est là le rapport. C'est-à-
dire qu'il y a du sang meilleur
ou moins bon, comparativement
à tel autre sang.— Plus boueux.
C'est l'expression du texte. —
Comparativement aux infé-
rieures. Je ne sais pas si la phy-
siologie moderne a fait des
observations spéciales sur ce
point. — D'un animal à un
autre. La différence alors est
bien plus sensible.
§ 5 . Les uns ont du sang
un autre liquide qui f ressemble.
La science moderne reconnaît
également cesdeuxgrandesclas-
ses d'animaux qui ont du sang
rouge, et d'animaux qui ont du
sang blanc ou incolore. C'est
toujours un fluide qui les nour-
rit les uns et les autres, comme
le dit Aristote. — Plus léger et
plus froid... Toutes ces obser-
vations sont dignes d'attention,
en supposant même qu'elles ne
soient pas toutes parfaitement
exactes. La science moderne n'a
peut-être pas fait assez de re-
cherches sur ces variétés du
sang, dans ses rapports avec
l'intelligence ou l'instinct. Un
fait qui paraît assez constant
i
11
N.
84
DES PARTIES DES ANIMAUX
ligence. On peut observer les mêmes différences dans
les liquides qui correspondent au sang. C'est amsi
que les abeilles et les animaux de cette espèce sont
de nature beaucoup plus intelligente que bien des
animaux qui ont du sang; et parmi les animaux qui ^
ont du sang, ceux dont le sang est froid et léger sont
plus intelligents que ceux dont le sang est tout le con-
traire. Les plus distingués de tous sont ceux dont le
sang est chaud, léger et pur; car les natures de ce
genre sont les mieux douées en fait de courage et
de pensée.
' C'est là aussi d'où vient la différence qu'on peut
trouver entre les parties hautes et les parties infé-
rieures du corps, et encore entre le maie et la femelle,
et entre les parties de droite et les parties de gauche.
Par suite, on peut admettre c[uc cette même diffé-
rence existe aussi pour toutes les autres parties de
cette espèce, et pour les parties non-similaires égale-
LIVRE II, GHAP. II, § 7
85
c est que, clans les hommes les
plus intelligenls, la circulation
est très-lente, et que les pulsa-
tions du pouls sont relative-
ment très-faibles. — Les abeil-
les. Il n'est pas probable que
l'intelligence des abeilles tienne
il ce qu'elles n'ont pas de sang.
Beaucoup d'autres insectes en
sont privés comme elles, ou plu-
tôt ont comme elles un sang
blanc; et cependant ils n'ont
pas leur intelligence. — Chaud,
Ic'^cr et pur. Il est diflicile de
savoir par quels procédés Aris-
tote avait pu constater ces va-
riations dans la nature du sang.
§ 6. La dijfcrcnce qu'on peut
trouver. Il est évident qu'on
avait dû faire des observations
directes sur la chaleur relative
du sang, selon les diverses |)ar-
ties du corps où on l'observe, et
selon les sexes. — Les autres
parties. Du corps, soit intérieu-
res, soit extérieures. — Nou'
similaires. Il y a sans doute
des diilérences de température
ment. De ces différences, les unes se rapportent
directement aux fonctions et à la substance des ani-
maux; les autres ne se rapportent qu'au mieux ou au
pis. C'est ainsi qu'entre deux espèces qui ont des
yeux, les unes les ont durs; les autres les ont liquides;
ceux-ci n'ont pas de paupières, tandis que ceux-là en
ont, pour que la vision soit plus puissante.
^ Afin de bien démontrer que nécessairement les
animaux doivent avoir du sang, ou tout autre liquide
de même nature que lui, et pour expliquer la nature
propre du sang, nous commencerons par traiter du
chaud et du froid ; et nous examinerons ensuite les
causes qui font que le sang est ce qu'il est. La nature
de bon nombre d'animaux se rattache à ces principes;
dans les parties non-similaires,
comme il y en a dans les parties
similaires. — De ces différences.
Le texte est moins précis. — Ju
mieux ou au pis. J'ai conservé
la concision et la tournure du
texte. Le mieux et le pis sont
des dispositions qui contribuent
plus ou moins au bien-être, à
la santé, ou même à la beauté
de l'animal. — Les unes les ont
durs. Comme certains insectes.
— La; s autres les ont liquides.
Comme les mammifères et les
poissons, etc., etc. Voir l'Ana-
tomie comparée de Cuvier,
XI i^ leçon, tome II, pp. 361 et
suiv. — De paupières . Id. ibid.
Article ii, pp. 428 et suiv. —
— Plus puissante. Le texte dit
précisément : Plus exacte.
§ 7 . Ajin de bien démontrer.
On voit avec quelle méthode et
avec quelle régularité procède
Aristote. — Ou tout autre li-
quide de même nature. Pour
remplir des fonctions analogues,
dans l'organisation de chaque
espèce. — Du chaud et du
froid. La recherche était inté-
ressante et curieuse ; mais, les
Anciens ne connaissant pas le
thermomètre, il leur était bien
plus diflicile de faire des obser-
vations exactes, pour servir de
fondement à leurs théories. —
Nous examinerons ensuite les
causes. D'abord les faits positifs,
et après la constatation des faits,
les explications qu'on peut en
donner. — Qui font que le sang
est ce quil est. Ou plutôt : En
fil
j!
86
DES PARTIES DES ANIMAUX
et parmi les philosophes, on dispute beaucoup pour
savoir quels animaux sont chauds ou froids, et quelles
parties sont chaudes ou froides. Les uns prétendent
que les animaux aquatiques sont plus chauds que les
animaux terrestres, attendu, disent-ils, que la cha-
leur de leur nature doit contrebalancer la froideur du
lieu où ils vivent. ® On ajoute encore que les animaux
qui n'ont pas de sang sont plus chauds que ceux qui
en ont, et que les femelles ont plus de chaleur que
les maies. C'est ainsi que Parménide et quelques
autres ont avancé que les femmes ont plus de chaleur
que les hommes, attendu que les évacuations fémi-
nines ne tiennent qu'à la chaleur et à l'abondance du
sang. Empédocle soutient absolument le contraire.
De plus, d'autres naturalistes, sans faire aucune dis-
vue des actions que le sang doit
exercer et des fonctions qu'il
doit entretenir. — Parmi les
plùlosoplies. Il est à regretter
qu'Aristote ne les ait pas nom-
més ; mais cette indicatif)n suffit
pour montrer qu'il n'était pas
le seul à s'occuper de ces ques-
tions, qui, de son temps, étaient
encore fort neuves. — f.cs ani-
maux aquatiques sont plus
chauds. Cette opinion n'est pas
exacte ; et la raison qu'on en
donne ici est purement abstraite.
Je ne crois pas que la science
moderne ait fait des observa-
tions tr( s-étendues sur la chaleur
comparative des animaux. Cu-
vier n'en dit que quelques mots,
Anatomie comparée, leç. xxvi®.
§ 8. On ajoute encore. C'est
une nouvelle erreur, que du
reste Aristote ne partage pas
plus que l'autre. Comme c'est
le sang qui porte la vie et la
chaleur dans toutes les parties
du corps, il semble qu'il était
|)lus naturel (jue les animaux ex-
sangues fussent moins chouds
que les autres. — Les femel-
les... les mâles... La remarque
est générale ; et quelques lignes
j)lus loin, elle est restreinte,
d'après Parménide, aux femmes
et aux hommes. — Parménide . . .
Empédocle. Voir, sur ces deux
philoso[)!ies et leurs travaux
physiologiques, la Préface à
l'Histoire des Animaux, p. lviii.
— D'autres naturalistes. Il est
LIVRE 11, CIIAP. H, § 10 87
tinction, disent que toute espèce de sang ou de bile
est plus chaude; d'autres soutiennent que ces liquides
sont froids.
® Si le chaud et le froid donnent lieu à de telles con-
troverses, que doit-ce être pour les autres qualités
des éléments, puisque celles-là sont les plus claires
de toutes, à cause de la perception que nos sens nous
en donnent? Ce qui peut provoquer ces discussions,
c'est que le mot de Plus chaud peut se prendre dans
des acceptions nombreuses. Chacun semble avoir de
son côté quelque raison, quoique en disant tout le
contraire. ^" Aussi doit-on bien se rendre compte,
quand on parle des composés naturels, de ce qu'on
entend par Chauds et par Froids, par Secs et par
Liquides, puisque évidemment ce sont ces qualités
qui sont presque les seules causes de la mort et de la
vie des êtres. Ce sont aussi les causes du sommeil et
regrettable qu'ils ne soient pas
désignés nominativement. — De
sa/i^'ou de bile est plus chaude.
Cette opinion est la j)lus vraie.
§ 9 . Si le chaud et le froid. . .
Critique fort juste. La tempé-
rature des êtres animés ou ina-
nimés est en effet une des sen-
sations les plus distinctes que
nous puissions avoir. Les An-
ciens n'avaient i)as comme nous
des instruments précis pour la
mesurer ; mais ils l'observaient
avec soin, comme l'atteste tout
ce passage. — Plus chaud... La
discussion qui va suivre peut
paraître un peu longue; mais
elle prouve avec quel soin Aris-
tote cherchait à éclaircir les
questions, en déterminant le
sens des mots le plus exacte-
ment possible. Il sent bien que
c'est l'équivoque qui fait le plus
souvent le fond de toutes les
controverses.
§ 10. Se rendre compte. On
voit quelle importance s'attache
à la question, puisque c'est de la
chaleur plus ou moins grande
(juc dépendent la vie et la mort.
— Des composes naturels. J'ai
pris cette expression générale,
qui rend fidèlement le texte ;
mais la suite montre qu'il s'agit
m
i
i
s.
88
DES PARTIES DES ANIMAUX
de la veille, de la vigueur, de la virilité, de Taffai-
blissement, de la vieillesse, de la maladie et de la
santé. Mais ce ne sont pas ces qualités qui font que
les choses sont rudes ou polies, qu'elles sont lourdes
ou légères, ni qu'elles ont aucune autre des qualités
de cet ordre, pour ainsi dire. '* Ceci est tout à fait
conforme à la raison; car, ainsi que nous Tavons déjà
dit dans d'autres ouvrages, les principes des éléments
naturels sont précisément le chaud et le froid, le sec
et le liquide. Est-ce que, quand on dit Chaud, on en-
tend quelque chose d'absolu ? Ou bien le mot de Chaud
n'a-t-il pas des acceptions diverses? Pour répondre à
cette question, il faut voir d'abord le résultat que
produit nne chaleur plus grande, et combien il y a
de ces résultats, s'il y en a plusieurs.
LIVRE 11, CHAP. 11, § 13 89
*^ On dit donc en un sens qu'une chose est plus
chaude quand elle peut échauffer davantage ce qui
la touche. En un autre sens, une chaleur plus grande
est celle qui donne une sensation plus vive, quand
on la perçoit par le toucher, surtout si cette impres-
sion est accompagnée de douleur. Parfois, cette im-
pression peut n'être qu'une erreur ; car parfois c'est
la disposition oii l'on est qui fait que la sensation
nous est douloureuse. Une chaleur plus grande est
encore celle qui dessèche davantage ce qui peut être
desséché, et celle qui brûle davantage ce qui peut être
brûlé. D'autres fois, on entend aussi par Plus chaud
que la même chose, pouvant être tantôt plus grande
tantôt plus petite, plus grande, elle est plus chaude
que quand elle est plus petite. *^En outre, de deux
surtout des animaux que forme
la nature. — Ce sont aussi les
causes. L'action de la chaleur
s'étend en effet aussi loin ; et
Aristote n'exagère rien en lui
donnant cette puissance. — Du
sommeil et de la veille. Voir le
traité spécial qu'Aristote a con-
sacré à celte question, Opuscu-
les psychologiques, pp. 145 et
suiv., et spécialement, ch. m,
8 12, p. 164. — ririlitc.....
vieillesse. Voir les mêmes Opus-
cules psychologiques. — Ce ne
sont pas ces qualités. Ceci ne
paraît pas une suite bien régu-
lière de ce qui précède.
§11. Conforme à la raison.
C'est une formule qu'Aristote
aime à employer souvent; et il
oppose ainsi la raison à l'obser-
vation, et la réalité à la théorie.
D'ailleurs, à son point de vue
optimiste, l'esprit de l'homme
n'a guère qu'à approuver la
nature, en s'efforçant de la
comprendre dans tout ce qu'elle
a d'admirablement sage. —
Dcjà (lit dans d'autres ouvra-
ges. Voir plus haut, ch. i, § 2, et
surtout la Météorologie, liv. IV,
ch. I, p. 273 et suiv. de ma
traduction ; le IV*^ livre est
consacré presque tout entier à
la question de la chaleur et du
froid, telle qu'on la posait dans
ces temps recules. — Est-ce que
quand on dit chaud Voir
plus haut, § 9. — Une chaleur
plus grande Sans doute,
parce que les effets de la cha-
leur sont d'autant plus évidents
qu'elle est plus grande.
§ 12. En un sens... Les dis-
tinctions qui suivent peuvent
paraître un peu subtiles ; mais
elles ne sont pas fausses. —
Echauffer davantage ce qui la
touche. Il n'y avait pour les
Anciens que la sensation qui
pût servir de témoignage et de
mesure ; nous avons aujourd'hui
le thermomètre, qui sent à
notre place et qui sent mieux
que nous ne pourrions le faire.
— Une sensation plus vive.
Nous avons toujours ce moyen
d'information. — Accompagne'e
de douleur . C'est vrai en par-
tie ; mais quand la sensation est
trop forte et trop douloureuse,
on ne sait pas tout d'abord si
elle vient du chaud ou du froid.
Les températures excessives cau-
sent le même effet. Il n'y a que
les sensations moyennes que
l'on perçoive bien. — Qu'une
erreur. Remarque fort juste.
La sensation du froid et du
chaud dépend pour beaucoup
de la disposition où est le corps
qui l'éprouve. — Une chaleur
plus grande... Autre distinc-
tion, qui est exacte, mais qui
n'est pas très-nécessaire. — La
me me chose. Autre remarque
non moins vraie, la quantité de
chaleur dépendant souvent de
l'étendue de l'objet échauffé ou
refroidi ; car la même remarque
il
90
DES PAIIJIES DES ANIMAUX
choses que Ton compare, celle qui ne se refroidit pas
promptement, mais peu à peu, passe pour plus chaude
que celle qui se refroidit très-vite, de môme qu'on
dit encore qu'une chose qui s'échauffe plus rapide-
ment est d'une nature plus chaude que celle qui ne
s'échauffe que lentement, comme si nous pensions
que l'un est contraire parce qu'il est éloigné, et que
l'autre nous parût semblable parce qu'il est proche.
Si ce ne sont pas là des acceptions absolument dif-
férentes, ce sont tout au moins des nuances qu'il
faut distinguer, quand on dit qu'une chose est plus
chaude qu'une autre. ** Seulement, il est impossible
que toutes ces nuances se réunissent à la fois dans
le même objet. Ainsi, l'eau bouillante échauffe plus
que la flamme, quoique la flamme puisse brûler et des-
sécher ce qui est combustible et desséchable, etquoi-
que l'eau ne fasse rien de pareil. On peut dire encore
s'applique au froid aussi bien
qu'au chaud.
§ 13. Que Von compare. Le
texte n'est pas tout à fait aussi
précis; mais le duel qu'il em-
ploie implique une idée de
comparaison. — Passe pour
plus chaude. Et elle l'est en
réalité. — I/un est contraire...
l'autre semhlahle. J'ai dû
conserver dans la traduction
l'indécision du texte ; mais* le
sens n'est pas douteux, quoique
l'expression ne soit pas aussi
claire qu'on pourrait le désirer.
(Contraire, Eloigné, Semblable,
Proche, se rapportent à la dispo-
sition actuelle de notre sensibi-
lité, quand nous |)ercevons ces
impressions diverses. — Des
acceptions absolument diifc-
rentes. Le texte n'est pas aussi
formel. — Des nuances (pi il
faut distinguer. Ceci est vrai ;
mais il faudrait montrer com-
ment la question se rattache à
l'organisation animale.
s^ 14. A la fois. J'ai ajouté
ces mots, qui me paraissent né-
cessaires pour compléter la pen-
sée. — Ee/iau(fe plus que la
flamme, (^'est l'expression du
texte; on peut la trouver bien
vague ; et la comparaison entre
LIVRE 11, CllAP. 11, § 15 91
que l'eau bouillante est plus chaude qu'un petit feu;
mais l'eau chaude se refroidit plus vite et plus complè-
tement qu'un feu faible, puisque le feu ne devient
jamais froid, et que l'eau devient entièrement froide.
Au toucher, l'eau bouillante est plus chaude que
l'huile; mais elle refroidit et gèle plus vite qu'elle.
Quand on touche le sang, on le trouve plus chaud
que l'eau et que l'huile ; mais il gèle plus vite. Les
pierres, le fer et tant d'objets analogues, s'échauf-
fent moins vite que l'eau; mais une fois échauffés,
ils brûlent bien davantage.
^" Il faut ajouter que, parmi les choses qu'on ap-
pelle chaudes, la chaleur des unes leur est étrangère,
tandis que la chaleur des autres leur est propre. Pour
la chaleur, il y a une extrême différence à ce qu'elle
soit de l'une ou de l'autre de ces deux façons. Car l'un
la chaleur de l'eau bouillante et
celle du feu pouvait être expli-
quée plus nettement. Peut-être
faudrait-il traduire par « Plus
chaude » au lieu de dire :
« Echaullc |)lus ». — Est plus
chaude qu'un petit feu. Le texte
a changé ici d'expression,
comme ma traduction le fait. —
Ixi feu ne devient jamais froid.
Cet argument n'est pas très-
fondé. — L'eau bouillante est
plus chaude que l'huile. Ce
détail et ceux qui suivent peu-
vent i)araître ne se rattacher
que de très-loin à la question
de la chaleur animale. L'huile
dont se servaient les Grecs n'a-
vait pas sans doute les mêmes
qualités que les huiles dont
nous nous servons. L'eau se
congèle à 0°; et il y a des
huiles qui ne gèlent qu'à — 4**, et
même au-dessous. L'huile grec-
que se congèle, à ce qu'on
croit, même avant que la tem-
pérature soi»; à 0^. — Ils brû-
lent bien davantage. C'est l'ex-
pression même du texte.
§ 15. // faut ajouter. La di-
gression continue ; et tous ces
détails sont un peu prolixes. —
Etrangère propre. Ceci se
rapproche davantage de la
question relative aux animaux.
L'eau n'est pas chaude par elle-
n
:\\\
II
92
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, CHAP. II, § 18
93
fil
des deux est bien près alors de n'avoir qu'une chaleur
purement accidentelle et de n'être pas essentiellement
chaud. C'est comme si, d'une personne qui a la fièvre
et qui est en outre musicienne, on allait dire que le
musicien a plus de chaleur que celui qui n'a que la
chaleur de la santé. *^ Comme on peut distinguer ce
qui est chaud par soi-même et ce qui n'est chaud
qu'accidentellement, ce qui en soi est chaud se re-
froidit plus lentement; mais ce qui l'est par accident
a souvent davantage de chaleur, d'après la sensation
qu'il nous cause. Réciproquement, ce qui est chaud
en soi bride davantage, comme la flamme qui bride
plus que Tcau bouillante, tandis que l'eau bouil-
lante, qui n'est chaude qu'accidentellement, a plus
de chaleur quand on la touche. *^Tout ceci suffit à
faire voir que, juger entre deux choses laquelle est la
plus chaude des deux, ce n'est pas si simple ni si
absolu qu'on pourrait le croire. Telle chose sera plus
chaude à un certain point de vue ; et, à un point de
même ; le feu, au contraire, est
essentiellement chaud, bien que
sa chaleur puisse dans certains
cas être moins durable que celle
de l'eau. — C'est comme si.. . .
La comparaison peut paraître
assez singulière, bien qu'elle ne
soit pas fausse.
§ 16. Par sol~mcme,. . acci-
dentellement. La distinction est
très-juste, comme le prouvent
tous les exemples qui viennent
d'être cités. — D'après la sen-
sation qu'il nous cause. J'ai dû
développer un peu le texte. —
A plus de chaleur quand on la
touche. Ceci ne paraît pas exact ;
mais le texte ne peut offrir un
autre sens.
§ 17. laquelle est la plus
chaude. La remarque d'Aris-
tote est juste, si l'on considère
les ressources de la science au
temps où il écrivait. Aujour-
d'hui, les instruments dont nous
disposons nous permettent de
vue différent, ce sera une autre chose qui le sera. Il y
a même de ces objets dont on ne saurait dire d'une
manière absolue, ni qu'ils sont chauds, ni qu'ils ne le
sont pas. Tel objet, quand il est seul, et qu'il est ce
qu'il est, n'est pas chaud; réuni à un second, il
devient chaud. C'est ainsi qu'on peut appliquer le nom
de chaud soit à l'eau, soit au fer; et c'est de cette
façon que le sang est chaud.
**On peut voir encore, par tous ces exemples, que
le froid est bien une nature d'une certaine espèce, et
non pas une simple privation, toutes les fois que l'on
considère un objet qui ne devient chaud que par une
modification qu'il subit. La nature du feu, pour
prendre cet exemple, montre bien sur-le-champ ce
qu'elle est. Supposons que l'objet à considérer soit de
la fumée ou un charbon. L'un des deux est toujours
chaud, puisque la fumée est une évaporation du feu ;
mais l'autre, le charbon, une fois éteint, devient froid.
L'huile et la poix aussi le deviennent également.
*^ Presque toutes les matières brûlées par le feu ont
comparer la chaleur relative des
différents corps. — J un cer-
tain point de vue... à un point
de vue différent. C'est ce que
la science actuelle peut vérilier
dans ses expériences de chaque
jour. — lly a même de ces objets.
Les exemples qui suivent, de
l'eau et du fer, expliquent clai-
rement la pensée.
§ 18. Est bien une nature
d'une certaine espèce. Le fait
est incontestable ; et grâce au
thermomètre, le froid commence
pour nous ti zéro, de même que
la chaleur commence au-des-
sus. Chez les Anciens, la limite
n'était pas aussi facile à déter-
miner. — De la fumée ou un
charbon. La fumée est chaude
par nature comme le feu, tandis
que le charbon ne devient chaud
que comme le deviennent le fer
et l'eau, cités plus haut. —
1
à
!i
I
i m
N
94
DES PARTIES DES ANIMAUX
de la chaleur, par exemple, la poussière et la cendre,
ainsi que les déjections des animaux, et, dans les ex-
crétions, la bile, parce que ces matières ont été
brûlées par le feu, et qu'il leur en est resté quelque
chose. Sous un autre rapport, la poix et les graisses
sont chaudes, parce qu'elles se changent bien vite en
un véritable feu. Il semble aussi que la chaleur coa-
gule et dessèche. Les matières qui sont simplement
aqueuses se coagulent par le froid, et c'est le feu qui
coagule les matières uniquement terreuses. Entre les
objets chauds, ceux qui sont plus terreux se coagu-
lent vite par le froid; et alors ces matières ne
sont plus solubles ; mais celles qui sont purement
L'huile et la poix. Exemples
analogues. Ces deux maliôres
ne deviennent chaudes qu'à la
façon de l'eau par le contact du
feu. De plus, la poix se liquéfie
sous ractit)n de la chaleur.
§ 19. La poussière et la cen-
dre. La cendre vient du feu
sans doute ; mais elle se refroi-
dit tout aussi bien que l'eau, et
elle n'a pas de chaleur par elle-
même ; la poussière en a encore
moins. — Les déjections des
animaux Il semble, d'après
ce passage, qu'Aristote a pres-
senti la grande théorie moderne
qui, dans la respiration et l'en-
tretien de la vie, voit une com-
bustion, qu'alimente sans cesse
l'oxygène tiré de l'air extérieur.
Cuvier, Anatomie comparée,
leçon xxiv®, pp. 172 et suiv.,
1" édit. et XXVI® leçon, pp. 296
et suiv. — Et qu'il leur en est
reste' quel(iue chose. Le texte
n'est pas plus précis. — La
poix et les graisses.,. Qui se
liquéfient d'abord par l'action
du feu, et qui ensuite devien-
nent brûlantes, comme l'eau
bouillante. — />« chaleur coa-
gule et dessèche. Cette action
de la chaleur varie avec les di-
vers objets auxquels elle s'ap-
plique ; et selon ce qu'ils sont
par eux-mêmes. — Aqueuses...
terreuses. Il faut se rappeler
que, pour les Anciens et spécia-
lement dans les théories d'Aris-
tote, il n'y a que quatre élé-
ments, à l'aide desquels on
essaie d'expliquer la composi-
tion de tous les corps, vivants
ou bruts. Aujourd'hui, les élé-
ments ou cor[)s simples de notre
chimie sont infiniment plus
LIVRE II, CHAP. II, ::< 22
95
aqueuses peuvent redevenir solubles. ^^ Du reste,
nous avons expliqué tout cela plus clairement dans
d'autres ouvrages, et nous avons indiqué les matières
qui se coagulent, et par quelles causes elles peuvent
se coaguler. Mais comme, en parlant d'une chose qui
est chaude et d'une autre chose qui a une chaleur
plus forte, on peut exprimer ces nuances de bien
des manières^ ce ne sera pas de la même manière
qu'elles se présenteront dans tous les objets ; et
il faudra toujours bien spécifier que telle chose est
chaude en soi, et qu'une autre ne l'est souvent que
d'une façon tout accidentelle.
^^ Ce qu'il faut bien distinguer encore, c'est la cha-
leur en puissance, ou la chaleur effective ; et que
tel objet est de telle façon, parce qu'il échauffe da-
vantage notre organe du toucher, tandis que tel autre
est d'une façon différente, parce qu'il fait de la flamme
et brille comme le feu. ^^11 va sans dire que, le chaud
étant pris sous ces acceptions diverses, le froid sera
pris sous autant d'acceptions, et par la même raison.
nombreux et surtout plus réels,
parce que l'analyse a été pous-
sée beaucoup plus loin.
§ 20. Dans d'autres ouvrages .
Voir la Météorologie, liv. IV,
ch. X, pp. 340 et suiv. de ma
traduction. — Les matières qui
se coagulent. Ou, « qui gèlent » .
Id. ibid., liv. IV, ch. vu, viii,
IX et x. — Exprimer ces nuan-
ces de bien des manières. Ces
déterminations ne pouvaient
jamais être que très-vagues, en
l'absence d'instruments qui per-
missent de les ])réciser. —
Chaude en soi... d'une façon
* *
tout accidentelle. C'est là en
effet une distinction qu'il faut
toujours faire.
§ 21. L.a chaleur en puis"
sance... ejfective. Ces distinc-
tions, qui sont surtout métaphy-
siques dans Aristote, ne sont pas
ignorées de la physique et de
il
i
N
^
96
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, CHAP. III, 8 3
97
^^ Voilà ce que nous avions à exposer concernant
le chaud et le froid, et l'excès de l'un ou de Tautre.
CHAPITRE TH.
Du sec et; de l'humide; considérations générales; application à
l'étude du sang; il n'est pas chaud par lui-même, mais il peut
le devenir comme il peut devenir froid ; ra])ports du sang et de
la nourriture; accroissement venant toujours de la nourriture;
r(*)le des racines dans les végétaux, tirant de la terre une nour-
riture tout élaborée; fonction de la bouche, première phase de
la digestion ; fonctions successives des autres viscères ; l'estomac
et le ventre; nMedes veines; citations des Dessins anatomiques
et de l'Histoire naturelle; le sang n'a pour objet que de nourrir
les animaux ; l'élaboration en est insensible comme celle de toutes
les excrétions; il est renfermé dans le cœur et les veines ; citîi-
tion du Traité de la Génération. — Résumé.
* Comme suite à ce que nous venons de dire, nous
la chimie modernes, où l'on
pourrait trouver, sous une autre
forme, des théories analogues.
§22. // va sans dire... Le
froid étant l'opposé de la cha-
leur, il s'ensuit que tout ce qui
est dit de la chaleur peut, en
sens inverse, s'appliquer au froid
également. Les choses sont plus
ou moins froides, de même
qu'elles sont plus ou moins
chaudes, etc., etc.
§ 23. Ce que nous avions à
exposer... On peut trouver que
l'explication a été un peu lon-
gue ; mais elle était nécessaire
pour bien comprendre ce qu'est
la chaleur du sang, qui est le
véritable objet de toute cette
digression. Du reste, la ques-
tion est une des plus importan-
tes que la biologie générale
puisse se proposer. Il suffit pour
s'en convaincre délire ce qu'en
dit Guvier, à propos de la res-
piration, dans son Anatomie
comparée, leçons xxiv^ et xxvi*,
pp. 167 et 296.
§ 1. Comme suite... Après le
froid et le chaud, Aristote doit
étudierons aussi le sec et l'humide. Ces termes se
prennent en plusieurs sens, selon qu'on les consi-
dère en puissance et en acte. La glace et tout liquide
qui est gelé, est sec en réalité et par accident, bien
qu'en puissance et essentiellement ces corps soient li-
quides. La terre et la cendre mêlées à un liquide sont
en acte et accidentellement liquides aussi, quoique en
soi et en puissance ce soient des corps secs. ^ Quand les
matières se sont séparées, les parties aqueuses, qui
font remplissage, sont en acte et en puissance des li-
quides ; et toutes les parties dites terreuses sont sèches.
^ C'est en ce sens principalement qu on dit d'une chose
qu elle est sèche d'une manière spéciale et absolue. De
même pour les liquides, on les appelle proprement et
absolument des liquides par la même raison, comme
étudier l'action du sec et de
l'humide, puisque ces quatre
qualités sont celles des quatre
éléments. Ces théories se tien-
nent; et Aristote les a toujours
jointes dans ses recherches cos-
mologiques ; voir la Météorolo-
gie, liv. II, ch. IV, § 1, p. 141
de ma traduction, et surtout
liv. IV, ch. I, p. 273. — En
puissance et en acte. Distinc-
tion qui est très-réelle en toutes
choses, mais qui l'est particuliè-
rement ici, comme plus haut
pour la chaleur et le froid.
— La glace et tout liquide
L'exemple est d'une clarté par-
faite. — La terre et la cendre, . .
Toutes ces observations, plus
T. I.
ou moins exactes, se trouvent
déjà dans la Météorologie,
liv. II, ch. III, § 29, p. 133 de
ma traduction, et liv. IV, ch. ii,
§§ 2 et 3, p. 349, même traduc-
tion.
§ 2. Quand les matières se
sont séparées. C'est-à-dire, la
terre et la cendre, se séparant
de l'eau à laquelle elles ont été
mêlées, chacune retourne à sa
nature propre, l'une sèche,
l'autre liquide.
§ 3. — C'est en ce sens
C'est-à-dire quand les choses
ont en elles-mêmes une qualité
naturelle qui leur est propre,
et qu'elles ne perdent qu'acci-
dentellement pour la reprendre
7
!
I
I
n
V
98
DES PARTIES DES ANIMAUX
on Ta fait plus haut pour les corps chauds et les corps
froids.
'' Ces points une fois fixés, il est clair que le sang
n'est chaud que dans le sens où l'est aussi ce qui le
fait être du sang. En effet, il en est de même pour le
sang que quand nous exprimons d'un seul et unique
mot ce qu'est leau bouillante ; Tobjet quel qu'il
soit qui devient du sang, n'est pas davantage chaud par
lui-même; et si, d'une part, il est chaud réellement,
d'autre part, il ne l'est pas. La chaleur ne sera com-
prise dans la définition du sang que dans la mesure
où la blancheur est comprise dans la définition de
l'homme blanc. En tant que le sang peut être affecté
d'une certaine façon, il est chaud; mais il n'est pas
chaud en soi et essentiellement. ^ Nous en pouvons
dire autant du sec et de l'humide. Aussi en ce qui
quand les circonstances vien-
nent à changer. — Plus haut.
Voir plus haut, ch. ii, § 10.
§ 4 . Ces points une fois fixes.
La discussion, après ces théo-
ries préUminaires, en revient
au sang, dont il faut expliquer
la chaleur. L'explication don-
née ici n'est pas bonne sans
doute ; mais c'était déjà beau-
coup que d'essayer de la don-
ner. — Ce qui le fait être du
' sang. Ou bien « L'élément quel-
conque qui devient du sang ».
Quant à la question même de la
chaleur communiquée au sang,
il aurait fallu, pour la résoudre,
connaître la circulation pulmo-
naire, et l'action spéciale de
l'air introduit par les bronches
dans le poumon. Cette belle
découverte était réservée à Har-
vev et au xvii® siècle. — Dans
la de' finition de l'homme blanc.
C'est-à-dire, d'une manière tout
à fait accidentelle- L'exemple
d'ailleurs peut sembler assez
étrange et assez obscur. — //
n'est pas chaud en soi. C'est la
conclusion de cette discussion,
qui aurait pu être plus concise.
§ 5. Nous en pouvons dire
autant du sec et de l'humide.
C'est-à-dire qu'il y a des corps
qui sont essentiellement secs ou
humides, et qu'il y en a d'au-
LIVRE II, CHAP. III, § 6 99
concerne la nature des corps liquides ou secs, les
uns sont chauds et liquides, bien que, lorsqu'ils sont
isolés ils se congèlent et paraissent froids, comme le
sang; d'autres sont chauds et deviennent épais,
comme la bile. Mais quand on les isole de la nature
des corps qui les contiennent, ils se présentent sous
l'aspect contraire, c'est-à-dire qu'ils se refroidissent
et se liquéfient. Le sang alors devient plus sec, tandis
que la bile jaune devient plus liquide. Ainsi, parti-
ciper aux opposés en plus et en moins doit être re-
gardé comme une propriété de ces deux corps.
' C'est donc là à peu près tout ce qu'on peut dire
pour expliquer comment le sang est chaud et li-
quide, et comment sa nature peut participer des
qualités contraires.
très qui ne le sont qu'accidentel-
ment. — Lorsqu'ils sont isoles.
C'est-à-dire, quand ils sont dans
leur état naturel, et qu'ils n'ont
pas subi une action extérieure,
comme celle du feu. — Comme
le sang... comme la bile. Entre
le sang et la bile, il n'y a pas
cette différence de tcmjiiérature
qu'Aristote croit y voir. — Ils
se refroidissent cl se liquéfient.
Ils redeviennent ce qu'ils sont
par nature, froids et liquides.
— Plus sec. Le sang finit par
se dessécher complètement, par
suite de l'action de l'air, à la-
quelle on l'expose. — La bile
jaune... Par cette épithète don-
née à la bile, Aristote semble-
rait en distinguer plusieurs
espèces; ce qui ne serait pas
exact. Voir Cuvier, Anatomie
comjxirée, tome IV, pp. 35 et
suiv., i'«" édit.
§ 6. ^ peu près tout ce qu'on
peut dire. On peut trouver que
ce que dit ici Aristote n'est pas
suffisant pour exphquer la na-
ture du sang ; mais il ne faut
pas perdre de vue que la science
en est à ses premiers pas. — Par-
ticiper des qualités contraires.
En ce sens qu'il peut être tantôt
froid et tantôt chaud. Mais le
sang, considéré dans son état
naturel, qui est de circuler dans
les artères et les veines, est
essentiellement chaud, puisque
4
â
I «1
N
100
DES PARTIES DES ANIMAUX
'Nécessairement tout être qui se développe et
s'accroît doit prendre de la nourriture, et toute nour-
riture ne peut venir que d'une matière liquide et
d une matière sèche. La digestion et le changement
des deux ne peuvent avoir lieu que par la puissance
de la chaleur. Tous les animaux, toutes les plantes
doivent nécessairement pour cette cause, si ce n est
pour d'autres causes encore, avoir un principe de
chaleur naturelle, qui se trouve dans plusieurs parties
de leur organisation, de môme que les élaborations
successives de la nourriture s'accomplissent égale-
ment dans plusieurs parties du corps. ^ La première
dans le corps humain, il est
toujours à plus de 35% au-des-
sus de zéro.
§ 7. Nécessairement... Tou-
tes les considérations qui sui-
vent sur la nutrition et la cha-
leur sont trcsrjustes, bien que
peu précises ; nous en savons
aujourd'hui bien davantage ;
mais au temps d'Aristote, les
notions qu'il donne étaient bien
neuves. — Se dc\'eloppe et s'ac-
croît. 11 n'y a qu'un seul mot
dans le texte. — Doit prendre
de la nourriture. De là vient
que la fonction de la nutrition
est générale dans toute la nature
animée, dans les plantes aussi
bien que dans les animaux. --
Liquide et... sèche. Il aurait
mieux valu dire : Ou, au lieu de
Et. L'alimentation se fait néces-
sairement sous l'une de ces
deux formes, ou sous les deux
à la fois. — La dt gestion j Ou, la
Goction, le mot grec a les deux
sens ; et la digestion est bien en
fait une sorte de cuisson des
aliments. — La puissance, Ou,
la Force. — Tous les animaux.,
toutes les plantes... La théorie
est juste et irréfutable ; mais on
ne sait rien pour ainsi dire de
la digestion et de la coction
chez les plantes, tandis que l'on
connaît assez bien ces deux
fonctions chez les animaux. —
Un principe de chaleur natU'
relie. C'est le résultat de l'action
du cœur et de la circulation
chez les animaux supérieurs. —
Plusieurs parties de leur orga-
nisation. 11 aurait fallu désigner
quelques-unes de ces parties.
— Les élaborations . Ce mot est
le mot même du texte; j'ai
ajouté l'épithcte de Successives.
Voir dans Cuvier, Anatomie
m
LIVRE II, CHAP. m, § 9
101
opération nutritive qui se manifeste clairement chez
les animaux, c'est celle qui s'accomplit par la bouche,
et par les différentes parties de la bouche, dont la
nourriture a besoin pour être divisée. La bouche elle-
même n'est pour rien dans la digestion proprement
dite; mais elle prépare plutôt une bonne digestion.
La réduction de la nourriture en petites parcelles
rend l'élaboration plus facile à la chaleur ; mais l'ac-
tion de la cavité supérieure et de la cavité inférieure
achève la digestion, avec l'aide de la chaleur naturelle.
® De même que la bouche est le conduit de la nour-
comparée, tome III, 1"^® édit.,
le préambule de la xvi^ leçon
sur les organes de la digestion.
§ 8 . La première ope'ration. . .
par la bouche. C'est également
ainsi que Cuvier commence l'é-
tude de la digestion. Cet ordre
est nécessaire, et il résulte évi-
demment de la nature des cho-
ses ; mais Aristote a le mérite
de l'avoir appliqué le premier.
— Pmir être divisée. Cette fonc-
tion est accomplie dans la bou-
che par les dents, dont les for-
mes diverses répondent aux
diverses phases de cette pre-
mière élaboration. Plus loin,
liv. III, ch. I, Aristole revien-
dra longuement sur ce rôle des
dents et de la bouche. — La
bouche... n'est pour rien... elle
prépare. Nous ne saurions mieux
dire aujourd'hui. — Une bonne
digestion. C'est un point d'hy-
giène incontestable; et de là,
l'importance que tous les mé-
decins et les grands zoologistes
ont attachée à l'étude des mâ-
choires et des dents; voir l'A-
natomie comparée de Cuvier,
qui y a consacré trois leçons
entières, xvi*, xvii® etxviiiê. —
En petites parcelles C'est
reflet de la mastication. —
Plus facile à la chaleur. Ceci
n'est pas faux ; mais c'est sur-
tout l'action de l'estomac qui
est facilitée par la première éla-
boration des dents. — La cavité'
supérieure... inférieure. La ca-
vité ici, c'est d'abord la bouche,
et ensuite l'estomac, qui l'un et
l'autre sont creux et forment
une cavité. Peut-être faut-il
aussi comprendre l'estomac et
le conduit intestinal, l'estomac
étant considéré comme la partie
supérieure, et l'intestin comme
la partie inférieure ; mais le
sens que je donne dans la tra-
duction me semble préférable, à
cause de ce qui précède.
I
I
102
DES PARTIES DES ANIMAUX
riture non encore élaborée, et que cette partie atte-
nante à la bouche qu on appelle l'œsophage va jusqu à
Festomac dans les animaux qui ont cet organe, de
même il faut encore que d'autres principes agissent
pour que le corps entier puisse prendre la nourriture,
comme dans une crèche, en la recevant de l'estomac
et des autres viscères, selon leur nature. Les végé-
taux, par leurs racines, puisent leur nourriture tout
élaborée dans la terre, d'où ils la tirent ; et c'est là ce
qui fait que les végétaux n ont pas d'excrétions, parce
que la terre et la chaleur qui est en elle leur tiennent
lieu d'estomac.
§ 9. Le conduit^ Ou, le Pas-
sage. — ISoti encore claborce.
Au moment de l'introduction,
les aliments ne sont pas élabo-
rés ; mais ils subissent dans la
bouche une première transfor-
mation, qui vient non seule-
ment des dents, mais aussi des
glandes salivaires et du liquide
qu elles sécrètent. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, tome III,
xviii*' leçon, pp. 203 et suiv.,
\^^ édit., et aussi pi). 362 et
suiv., sur le suc gastrique. —
Attenante à la bouche. Ce n'est
pas faux ; mais l'analyse n'est
pas cependant assez exacte. —
L'œsophage. Voir Cuvier, Id.
ibid. XX* leçon, p. 366. —
D'autres principes. Ceci est
très-vrai ; et, parmi ces autres
principes qu'Aristote ne nomme
pas, on peut citer les canaux
lymphatiques. — Comme dans
une crèche. Cette métaphore
est à remarquer dans Aristote,
qui prend bien rarement de ces
formes de style. — Et des au-
tres viscères. Cette généralité
est encore très-vraie, quoique
un peu vague. — Les végétaux.
Aristote ne manque jamais de
ra[)procher les plantes des ani-
maux, toutes les fois qu'il en
trouve l'occasion. — L.es ve'gc-
tau.v n'ont pas d'excrétions . Il
faudrait ajouter : « Matérielles
et apparentes », bien qu'il fût
facile de suj)poser que les végé-
taux, se nourrissant, devraient
avoir aussi quelques résidus de
la nutrition. — La terre et la
chaleur qui est en elle. L'expli-
cation est plus ingénieuse que
vraie; mais même aujourd'hui
on ne sait pas encore d' une ma-
nière bien précise comment les
végétaux se nourrissent. — Leur
tiennent lieu d'estomac. Ceci
encore est fort ingénieux.
LIVRE II, CHAP. III, § 10
103
*^ Mais tous les animaux presque sans exception, et
bien manifestement ceux qui marchent, ont en eux-
mêmes la cavité de l'estomac, qui est pour eux une
sorte de terre ; c'est de l'estomac que, comme les
végétaux par leurs racines, ces animaux doivent, au
moyen de quelque organe, tirer leur nourriture, jus-
qu'à ce que la digestion qui en est la suite soit achevée
et complète. Le travail de la bouche transmet les
aliments à l'estomac, et c'est de l'estomac qu'un autre
§ 10. Une sorte de terre. U QTL-
pression est très-remarquable, à
la fois parce qu'elle est fort
juste et parce que les métapho-
res de ce genre sont excessive-
ment rares dans Aristote. On
trouvera dans Cuvier des idées
tout à fait analogues, revêtues
aussi d'un langage admirable,
Anatomie comparée, P® leçon,
pp. 12 et suiv., l""® édit. JLprès
avoir parlé des végétaux qui
sont attachés au sol, il ajoute :
« Les animaux, au contraire,
qui ne sont pas fixés, et qui
changent souvent de lieu, de-
vaient pouvoir transporter avec
eux la provision de sucs né-
cessaires à leur nutrition. Aussi
ont-ils reçu une cavité inté-
rieure dans laquelle ils placent
les matières qui doivent leur
servir d'aliments, etc., etc. »
Puis, Cuvier répète l'expression
énergique de Boerhaave, qui
voit dans les vaisseaux absor-
bants des viscères « de vérita-
bles racines intérieures ». Il
était possible, comme le montre
notre texte, de remonter jus-
qu'au naturaliste grec pour lui
faire honneur de cette image,
que les plus grands physiolo-
gistes seraient heureux d'avoir
trouvée. — Tirer leur nourri-
ture. C'est ce que font les vais-
seaux lymphatiques, pompant
successivement le liquide nour-
ricier dans le canal intestinal,
pour le répartir dans toutes les
parties du corps. — Transmet
les aliments à l'estomac. C'est
bien l'ensemble du phénomène
dans sa partie essentielle ; mais
les ])rogrcs de l' anatomie et de
la physiologie ont permis à la
science moderne de pousser l'a-
nalyse beaucoup plus loin. Il
faut lire dans l'Anatomie com-
parée de Cuvier tout ce qui
concerne la digestion, leç. xvi"
et suivantes, depuis les dents
jusqu'aux excrétions. — Un
autre organe. Ceci est trop va-
gue pour expliquer tout ce tra-
vail qui se fait dans les intestins
après celui de l'estomac ; Aris-
tote ne connaissait pas les vais-
N,
104
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, GHAP. III, g 13
105
organe doit nécessairement les prendre encore. ** Du
reste, c'est bien ainsi que les choses se passent ; et les
veines se dirigent partout à travers le mésentère,
commençant d'en bas pour aller jusqu'au ventre. On
peut voir cette disposition des veines d'après les des-
sins Anatomiques et d'après l'Histoire naturelle. Mais
comme il faut un organe qui reçoive toute la nour-
riture et les excréments qui en résultent, et que les
veines sont en quelque sorte le vase du sang, il est
clair que le sang est la nourriture définitive des ani-
maux qui ont du sang, et que c'est la partie qui tient
lieu du sang pour ceux qui n'en ont pas. *^ De là
vient que le sang diminue dans les animaux qui ne
prennent pas de nourriture, et qu'il augmente au
seaux chylifères et lymphati-
ques.
§ 11. Les veines se dirigent
partout,.. Il est difficile de voir
à quels fiiits anatomiques Aris-
tote veut faire allusion, bien
qu'il eût pris la peine de joindre
des dessins à sa description. —
Jusqu'au ventre. On pourrait
traduire aussi : Jusqu'à l'esto-
mac; le mot grec a les diîux
sens. Mais il est impossible de
se rendre compte clairement du
trajet « des veines partant d'en
bas ». — Des dessins Anatomi^
ques. On sait que c'est Aristote
qui a pensé le premier à cet in-
génieux procédé. Voir M. Emile
Heitz, Les écrits perdus d* Aris-
tote, 1805, p. 71. — L'Histoire
naturelle. C'est l'expression
même du texte; et c'est évidem-
ment l'Histoire des Animaux,
qui se trouve désignée ainsi,
liv. III, ch. III, §2 et iv, § l,de
ma traduction. — Le sang est
la nourriture de'flnitive. C'est le
sang que la science moderne
appelle le fluide nourricier; au
fond, elle adopte la pensée du
naturaliste grec, ou plutôt elle
constate le même fait. — Qui
tient lieu du sang. Par exemple,
chez les insectes et chez tous les
animaux à sang blanc; voir la
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, pp. xxxii et suiv.
i^ 12. Diminue. Ou peut-être :
Manque. — Qui ne prennent
pas de nourriture. La privation
absolue de nourriture amène la
mort ; il ne s'agit sans doute ici
contraire chez ceux qui en prennent. Si la nourri-
ture est saine, le sang l'est aussi; si elle est mauvaise,
le sang ne vaut pas mieux. De ces considérations et
de celles qu'on pourrait y joindre, on doit conclure
que le sang, dans les animaux qui en ont, n'a pour
objet que de les nourrir. *^ C'est !à ce qui fait que,
même en étant touché dans les organes, il n'y cause
pas de sensation, non plus qu'aucune des autres ex-
crétions. En ceci, la nourriture n'est pas comme la
chair, puisque celle-ci, quand on la touche, ne manque
pas de causer une sensation ; mais le sang n'est pas
que d'une privation relative,
qui réduit la quantité du sang
et l'altère. — Chez ceux qui en
prennent. Le fait est évident
dans cette généralité; le point
le plus délicat, ce serait de
fixer le rapport de la quantité
du sang à la quantité de la
nourriture ; mais je ne sais si
des calculs de ce genre ont ja-
mais été faits. — IS'a pour objet
que de les nourrir. Ciiwier^ Ana-
tomie comparée, tome III, de
la digestion en général, p. 4,
dit : « Tous les aliments se dé-
» composent et se confondent
» par l'acte de la digestion, en
» un fluide homogène, d'où
» chaque partie reçoit les ali-
» ments qui la doivent nourrir,
» les attire à elle par une es-
» pèce de choix, et les combine
» entre eux dans les proportions
» convenables. C'est l'emploi de
» ce fluide nourricier qui cons-
» titue la nutrition proprement
» dite. »
§ 13. Même en e'tant touché
dans les organes... Le texte
semble dire que le sang quand
on le touche ne cause pas de
sensation ; ce qui n'aurait pas
un sens très-clair ; j'ai préféré
l'interprétation que je donne à
cause de ce qui suit ; mais je
reconnais que le texte ne s'y
prête pas beaucoup. Le sang,
pourrait-on dire encore, n'est
pas plus sensible qu'aucune
des autres sécrétions du corps,
tandis que la chair, par exem-
ple, est très-sensible, dès qu'on
la touche. Ce rapprochement de
la chair et du sang n'est pas
très-exact ; mais cette observa-
tion se réduit à ceci que le sang
elles autres excrétions du corps
ne sentent pas, comme la chair
sent dans le corps entier. —
N'est pas en contact avec la
: il
V.
106
DES PARTIES DES ANIMAUX
en contact avec la chair ; il n'y est pas mêlé ; et il est
comme renfermé en un vase, que forment pour lui
le cœur et les veines. Comment les diverses parties
du corps tirent-elles du sang leur développement et
leur croissance? Qu'est-ce que c'est en général que la
nutrition ? Ce sont là des questions qui seront étudiées
plus convenablement dans le traité de la Génération
des Animaux, et ailleurs. Pour le moment, ce qui pré-
cède doit suffire, puisque c'est tout ce qui peut nous
servir ici, et nous savons maintenant que le sang a pour
but de nourrir l'animal dans sa totalité et de nourrir
ses parties diverses.
chair. Ceci n'est pas exact ; et
par la ramification des vais-
seaux de plus en plus ténus, le
sang se mêle à la chair et la
nourrit. Mais au temps d'Aris-
tote, l'analyse anatomique ne
pouvait pas être poussée aussi
loin. — En un vase. C'est l'ex-
pression même du texte, que la
science moderne conserve en
grande partie, quand elle nous
parle du « système vasculaire ».
— Et les veines. Nous ajoute-
rions : « Et les artères » ; mais
Aristote ignorait cette distinc-
tion . — Leur développement et
leur croissance. Il n'y a qu'un
seul mot dans le texte. — Le
traite de la Génération des Ani-
maux. Voir cet ouvrage spé-
cial, liv. III, p. 222, de l'édition
et traduction de MM. Aubert et
VVimmer. — Et ailleurs. Aris-
tote a parlé souvent de la nu-
trition ; il avait fait un ouvrage
particulier sur ce grand sujet ;
mais cet ouvrage est malheu-
reusement perdu.
LIVRE II, CHAP. IV. § 2
107
CHAPITRE IV.
Des fibres et de leur rôle ; le sang n'en a pas toujours ; il en a plus
ou moins; les fibres sont terreuses; influence de la composition
du sang sur l'intelligence et la nature des animaux ; les taureaux
et les sangliers; effet de la présence ou de l'absence des fibres
dans le sang ; effets de la chaleur ou de la froideur du sang ; la
lymphe.
* Tel sang contient ce qu'on appelle des fibres ; tel
autre sang en est privé, comme l'est celui des cerfs et
des chevreuils. Cette absence de fibres empêche ce
dernier sang de se coaguler ; car la partie aqueuse
du sang est plutôt froide, et c'est ce qui fait qu'il ne
se coagule pas. Mais la partie terreuse se coagule, par
suite de l'évaporation de la partie liquide, et les fibres
sont terreuses essentiellement. Ml y a des animaux
Kl
|:j 1 . Ce qu'on appelle des
fibres. La science aujourd'hui
en sait fort long sur la compo-
sition du sang, grâce au mi-
croscope, et aussi à la chimie ;
mais il est déjà bien remarqua-
ble qu' Aristote ait compris si
nettement le rôle de la fibrine,
qui est la cause principale de la
coagulation du sang. Privé de
ses fibres, le sang ne se coagule
plus. — La partie aqueuse du
sang. C'est le sérum, liquide de
couleur jaunâtre, qui se sépare
de la partie du sang qui se coa-
gule plus spécialement, c' est-a-
dire le caillot. — La partie
terreuse. C'est le caillot propre-
ment dit. — Les fibres sont ter-
reuses essentiellement. Cette
théorie se rapporte à celle des
quatre éléments, la terre, l'eau,
l'air, le feu, premiers linéa-
ments de la théorie des corps
simples, tels que les comprend
la chimie actuelle. Aristote n'a
rien pu connaître des globules
rouges et blancs, que le micros-
cope nous a révélés dans le
sang de l'homme et de tous les
animaux.
§ 2. Une intelligence plus
i
•v
I li
108
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, CHAP. IV, § 4
109
qui ont une intelligence plus brillante que d'autres,
non pas à cause de la froideur du sang, mais bien
plutôt parce qu'il est léger et pur. Le terreux n'a ni
Tune ni l'autre de ces qualités. Les animaux qui ont
des humeurs plus légères et plus pures ont aussi la
sensibilité plus vive et plus mobile. ^De là vient que
même certains animaux qui n'ont pas de sang ont ce-
pendant l'âme bien plus intelligente que d'autres qui
en ont, ainsi que nous l'avons dit antérieurement;
telles sont l'abeille, la fourmi, et telle autre espèce
rapprochée de celles-là. Les animaux où le sang est trop
aqueux sont plus timides, parce que la peur refroidit;
brillante... Ces considérations
sur le rapport du sang à l'in-
telligence sont fort ingénieuses ;
et l'on peut regretter que, dans
la science moderne, on ne les ait
pas reprises et poussées plus
loin. — A cause de la froideur
du sang. Il semblerait plutôt
que c'est la chaleur qu'il fau-
drait dire. Toutefois il semble
constaté par de récentes recher-
ches qu'en général les hommes
de génie et de haute intelligence
ont le pouls très-faible et extrê-
mement lent ; ce qui rentrerait
dans la théorie d'Aristote,
croyant que la froideur du sang
contribue à aiguiser l'esprit. —
Le terreux. J'ai conservé la for-
mule môme du texte, qui d'ail-
leurs est très-claire. — Des
humeurs. Le grec dit mot à
mot: L'humidité.
§ 3. Qui n'ont pas de sang.
Ce sont les insectes, selon les
théories ordinaires d'Aristote.
— Antérieurement. Voir plus
haut, ch. I, § 16, et ch. ii, |^§ 4
et suivants. — L'abeille^ la
fourmi... Il faut voir la longue
étude qu'Aristote a consacrée
aux abeilles dans l'Histoire des
Animaux, liv. IX, ch. xxvi et
xxvii de ma traduction ; voir
aussi la Préface à cet ouvrage,
p. XLi. — Le sang est trop
aqueux. Ceci atteste que les ob-
servations d'Aristote sur le sang
étaient exactes et profondes. La
trop grande liquidité du sang
est une cause d'afliiiblissement
très-réel ; et chacun de nous
|)eut sans trop de peine en faire
l'expérience. L'anémie, dont
on parle tant de nos jours, n'a
pas très-souvent d'autre cause.
— Sont plus timides. Ceci n'a
rien d'impossible. — Cette
et les animaux chez qui cette mixtion humide qui est
dans le cœur est ainsi faite sont prédisposés à la
crainte. Comme l'eau se coagule par le froid, les
animaux privés de sang sont en général plus crain-
tifs que les animaux qui en ont; dans leur terreur, ils
restent sans mouvement; d'autres laissent partir leurs
excréments, et il y en a qui changent de couleur.
* Mais ceux qui ont beaucoup de fibres dans le sang,
et des fibres épaisses, sont d'une nature plus ter-
reuse ; leur caractère est plus courageux, et ils se
laissent emporter davantage à leur colère. C'est que
la colère produit de la chaleur, et que les solides une
fois échauffés produisent plus de chaleur que les li-
mixtion humide qui est dans
le cœur. Le texte n'est pas plus
précis. — Prédisposés à la
crainte. 11 est certain que la
frayeur nous cause un re-
froidissement subit, et parfois
même, quand elle est trop
forte, elle arrête la circula-
tion du sang et la vie. Tous
les phénomènes qu'Aristote dé-
crit sont d'une parfaite exac-
titude; et ce sont des obser-
vations qu'il est facile de vé-
rifier sur les animaux qui vi-
vent autour de nous. — Sans
m.ouvement, . . leurs excré-
ments... changent de couleur.
Ce sont là des faits certains,
qui se renouvellent "fréquem-
ment.
§ 4. Beaucoup de fibres...
épaisses. Cette généralité est
fort exacte ; et c'est bien la
fibrine, en effet, qui donne au
sang sa consistance. — Plus
terreuse. C'est-à-dire, plus so-
lide ; c'est le caillot, qui peut
se séparer du sérum, qui est la
partie liquide du sang. — L^eur
caractère est plus courageux.
Ces études ne semblent pas
avoir été poursuivies par la
science moderne, toutes cu-
rieuses qu'elles sont. Quelle
influence la composition du
sang peut-elle avoir sur le
caractère des animaux ? Quel
est le rapport de l'une à l'au-
tre ? — La colère produit de la
chaleur. Ceci encore est incon-
testable. — Plus de chaleur
que les liquides. Voir plus haut
la théorie sur les degrés de
calorique dans les différents
s tj
m
Û
i
N
110
DES PARTIES DES ANIMAUX
quides; or les fibres sont solides et terreuses. Elles
sont en quelque sorte des ctuves dans le sang, et
elles causent dans les cœurs un véritable bouillon-
nement. ^De là vient que les taureaux et les san-
gliers sont pleins de courage et d'emportements fu-
rieux. Leur sang est celui qui a le plus de fibres; et
c'est le sang du taureau qui se coagule le plus rapi-
dement de tous. Si Ton enlève les fibres du sang, il
ne se coagule plus; et de même que, lorsqu'on enlève
d'une masse de boue la partie terreuse, Teau ne se
corps, liv. II, ch. ii, §§ 11 et
suivants. — Sont solides et
terreuses. C'est bien là la dif-
férence du sérum et du caillot;
c'est le caillot qui est solide,
et, pour prendre le langage
aristotélique, qui est terreux.
La fibrine est dissoute dans le
sérum, qui est liquide. — Des
ctuves dans le sang. Ceci est
justifié par ce qui suit. — Un
véritable bouillonnement. Ce
n'est pas fétat habituel du
sang ; mais cette ardeur du
sang est très-réelle dans les cas
exceptionnels de vives émo-
tions ou de lièvres.
§ 5. Les taureaux et les san-
gliers. Le caractère prêté ici
aux sangliers et aux taureaux
est bien le leur; ce caractère
tient-il à la composition du
sang ? C'est là une question
difficile, que la science mo-
derne aurait sans doute grand' -
peine à résoudre. — Celui qui
a le plus de fibres. Le fait
serait facile à vérifier. La chi-
mie actuelle a constaté que le
sang se compose de globules,
rouges et blancs, en quantité
prodigieuse, d'albumine, de
fibrine, d'eau et de substances
diverses, dans des proportions
qui sont par ordre, 127, 70, 3,
790 et 10, pour une quantité
totale de 1,000. — Qui se coa-
gule le plus rapidement. Le
fait paraît exact. — Ne se
coagule plus. La science ac-
tuelle a constaté le fait, qui est
absolument indubitable. C'est
la fibrine seule qui se coagule
dans le sang ; mais on ne sait
pas encore comment elle se
coagule. Ce n'est pas le froid
qui produit la coagulation, puis-
qu'elle est plus rapide si le
sang est maintenu à la tem-
pérature ordinaire du corps. —
D'une masse de bouc. La com-
paraison peut paraître assez
singulière ; mais elle n'est pas
fausse, et il est certain que, si
d'une masse de boue, on sépare
feau et la terre, feau reste
t
..
LIVRE II, CHAP. IV, § 6
111
solidifie plus , de même le sang ne se coagule pas da-
vantage, parce que les fibres sont de la terre. Mais si
Ton n'enlève pas les fibres, le sang se coagule, comme
la terre liquéfiée se solidifie par le froid. La chaleur
étant expulsée par le fi^oid, la partie liquide s'évapore
en même temps, ainsi qu'on l'a déjà dit, et le liquide
se coagule, desséché, non par la chaleur, mais bien
par le froid.
Ml n'y a d'humidité dans les corps des animaux
que grâce à la chaleur qui est en eux. La nature par-
ticulière du sang cause de nombreuses modifications
dans le caractère des animaux et dans leur sensi-
bilité. Cela se conçoit sans peine puisque le sang
est la matière du corps tout entier ; car la nourriture
est la matière du corps, et le sang en est la nour-
riture définitive. Il est donc tout simple que le sang
liquide et ne se solidifie pas,
comme lorsqu'elle est mêlée à
la partie terreuse. — Ne se
solidifie pas. Comme la terre
en se desséchant ; le froid ne
joue ici aucun rôle. — Sous de
la terre. Voir plus haut, § 4.
— Si l'on n'enlève pas les
fibres. Ceci prouve qu'Aristote
avait fait de nombreuses expé-
riences sur la composition du
sang, aussi curieusement qu'on
pouvait en faire de son temps.
— Ainsi qu'on l'a déjà dit.
Voir plus haut, § 1 ; il serait
d'ailleurs difficile de savoir à
quoi se rapporte précisément
cette référence. — Mais bien
par le froid. Ce n'est pas exact.
§ 6. // n'y a d'humidité,..
Ces théories peuvent nous pa-
raître aujourd'hui contestables
et fausses; au temps d'Aristote,
elles étaient neuves, et elles de-
vaient paraître fort avancées.
— Dans le caractère des ani-
maux. Voir le § précédent. —
— La matière du corps tout
entier. Ceci est exagéré ; la
fonction du sang est de nourrir
le corps en le développant jus-
qu'à un certain point, et en le
nourrissant ; mais on ne peut
pas dire qu'il en soit absolu-
ment la matière. — La nourri^
turc définitive. Ceci est exact,
V.-.
r
\
112
DES PARTIES DES ANIMAUX
produise de notables différences, selon qu'il est chaud
ou froid, léger ou épais, bourbeux ou pur. La lymphe
est la partie aqueuse du sang, soit que cette partie ne
soit pas encore bien digérée et bien cuite, soit qu'elle
soit corrompue ; et par conséquent, dans le premier
cas, c'est nécessairement de la lymphe; dans le second,
elle appartient au sang.
bien qu'Aristote n'ait pas pu
savoir, sur la formation du chyle
et l'action des vaisseaux lym-
phatiques, tout ce qu'on en sait
aujourd'hui. Voir l'Anatomie
comparée deCuvier, xxiv® lec,
tome IV, pp. 166 et suiv.,
!''« édition ; voir aussi M. Ed-
mond Perrier, Anatomie et Phy-
siologie animales, pp. 410 et
suiv., édit. 1882. — La lymphe
est la partie aqueuse. INous
dirions le sérum, que l'on dis-
tingue de la lymphe propre-
ment dite. La lymphe est liquide,
incolore, et elle circule dans les
vaisseaux dits lymphatiques, à
peu près comme le sang circule
dans les artères et dans les vei-
nes. — Elle soit corrompue. La
lymphe n'a rien de corrompu ;
elle a seulement une nature spé-
ciale, qui n'a été analysée que
dans ces derniers temps. — Dans
le premier cas. C'est-à-dire,
quand elle n'est pas encore bien
digérée, comme parle Aristote,
et n'est pas arrivée à toute sa
perfection. — Dans le second.
C'est-à-dire, quand elle est com-
plètement formée. — Elle ap-
partient au sang. Ou peut-être :
« Elle n'existe qu'en vue du
sang ». Ceci pourrait égale-
ment s'appliquer, soit à la lym-
phe, soit au sérum. On ne sait
pas encore si les globules lym-
phatiques se convertissent en
globules sanguins, bien que ce
soit assez probable.
LIVRE II, CHAP. V, {^ 1
1 1 3
CHAPITRE V.
De la graisse et du suif; leurs rapports avec le sang ; les animaux
qui n'ont pas de sang n'ont ni graisse ni suif; animaux qui
ont plus particulièrement du suif et de la graisse ; utilité et
danger de ces matières dans l'organisation animale ; les ani-
maux gras vieillissent plus vite ; ils sont plus souvent impuis-
sants. ~ Résumé sur le sang et les autres matières.
* La graisse et le suif diffèrent entre eux selon la
différence même du sang. Vun et Tautre en effet ne
sont que du sang cuit et mûri par 1 abondance de
nourriture, mais qui, dans Tanimal, n a pas été con-
verti en cette portion qui fait sa chair, et qui n'en
est pas moins bien mûr et bien nourricier. L'éclat
% \. La graisse et le suif. La
science actuelle étudie aussi la
composition des substances
graisseuses, après celle du sang.
La graisse joue un ro\e très-
important dans l'organisme gé-
néral des animaux, soit terres-
tres, soit surtout aquatiques,
chez lesquels la graisse est hui-
leuse. Dans les animaux terres-
tres, la graisse est solide à des
degrés divers. Le suif est la
graisse particulière de certains
animaux, et spécialement de
l'espèce ovine et bovine. « La
graisse, dit Buffon, diffère du
suif, en ce qu'elle reste toujours
molle, tandis que le suif durcit
en se refroidissant » ; Quadru-
T. I.
pèdes, tome I, p. 248, citation
de Littré, Dictionnaire, article
Suif. — En cette portion qui
fait sa chair. On peut accepter
cette définition de la graisse. —
— Bien mûr et bien nourricier.
La fonction réelle de la graisse
est bien celle-là. C'est le tissu
cellulaire qui sécrète aussi la
graisse ; seulement cette sécré-
tion spéciale reste dans les cel-
lules, au lieu d'en être expulsée,
comme l'urine et les fèces. —
L'éclat dont ils brillent. Peut-
être l'expression est-elle un peu
forte, surtout pour le suif; elle
est plus exacte pour la graisse.
Observées au miscrocope, les
gouttelettes et les gouttes de
8
114
DES PARTIES DES ANIMAUX
dont ils brillent le prouve bien, puisque l'éclat bril-
lant des liquides est un mélange d'air et de feu. * Ce
qui fait que les animaux qui n'ont pas de sang n'ont
jamais de graisse ni de suif, c'est précisément parce
que le sang leur manque. Parmi les animaux qui ont
du sang, ceux dont le sang a beaucoup de corps ont
plus de suif; car le suif est terreux; il se coagule
comme la matière fibreuse, et comme les agglomé-
rations liquides qu'elle forme, et qui ont peu d'eau et
beaucoup de terre. ^ Aussi, les animaux qui n'ont pas
les deux rangées de dents et qui portent des cornes
ont-ils du suif. Ce qui prouve bien que leur nature
est pleine de cet élément, c'est qu'ils ont des cornes
et des osselets, attendu que leur nature à tous est
graisse ont une vive réfringence.
— L'éclat brillant des liquides.
En réalité, les liquides font l'efiet
de miroirs quand la lumière les
frappe. — Un mélange d'air et
de feu. Ce sont les théories qui
sortaient nécessairement de la
théorie des quatre éléments.
§ 2 . Kont jamais de graisse
ni de suif. Précisément parce
que le suif et la graisse ne pro-
viennent que des matières char-
riées par le sang, dans l'acte de
la nutrition. — A beaucoup de
corps. C'est l'expression même
du texte. Le corps du sang est
formé par le caillot, qui lui
donne sa consistance et qui
vient de la fibrine. — Les ag-
glomérations liquides. Le sens
exact du mot grec est assez
obscur. — Peu d'eau et beau-
coup de terre. Peut-être ceci
pourrait-il se rapporter directe-
ment au suif, composé, selon les
théories de cette époque, de
beaucoup de terre et d'une pe-
tite quantité d'eau.
§ 3. Qui n'ont pas les deux
rangées de dents. Ce sont en
général les ruminants, qui n'ont
d'incisives qu'à la mâchoire in-
férieure. Voir l'Anatomie com-
parée de Cuvier, xvii® leçon,
tome Ili, p. 142, l'« édition.
— Ont-ils du suif. Le fait est
exact ; mais l'explication qui en
est donnée ici ne l'est pas au-
tant. — Pleine de cet élément.
C'est-à-dire, de l'élément ter-
reux, dans les théories d'Aris-
tote. — C'est qu'ils ont des
cornes et des osselets. Ceci en-
core est exact ; et Aristote sup-
LIVRE II, CHAP. V, § 4 115
terreuse et sèche. Au contraire, les animaux qui ont
les deux rangées de dents, qui n'ont pas de cornes
et dont les pieds sont à plusieurs divisions, ont de la
graisse au lieu de suif; leur graisse ne se coagule pas ;
et elle ne s'égrène pas en séchant, parce que sa nature
n'est pas terreuse.
* Quand ces matières n'entrent qu'en quantité me-
surée dans les organes des animaux, elles leur
sont profitables. Elles n empêchent en rien les sen-
sations, et elles contribuent à donner de la santé et
de la force. Mais si elles sont par trop abondantes,
elles nuisent et elles sont funestes. Si tout le corps
n'était que graisse et que suif, il périrait infaillible-
ment. L'animal consiste surtout dans sa partie sen-
sible; et c'est la chair, ou la matière correspondante.
pose que les cornes et les osse-
lets, qui sont des conditions
spéciales de ces animaux, ne peu-
vent provenir que de l'élément
terreux. — Qui ont les deux
rangées de dents. Ce sont les
mammifères en général, sauf les
ruminants, et les édentés, qui
ont plus d'un rapport avec les
ruminants. Voir Cuvier, Règne
animal, tome I, p. 224, édit.
de 1829. — Ne se coagule pas.
Voir plus haut, § 1. — A> s'é-
grène pas. C'est le sens exact
du mot grec, et l'expression
répond bien au fait. — Sa na-
ture n'est pas terreuse. Comme
celle du suif; elle est plutôt
aqueuse.
§ 4. En quantité mesurée.
L'observation est fort juste ; et
la santé s'arrange mieux en effet
d'un état moyen qui n'est, ni
trop d'embonpoint, ni trop de
maigreur.— Elles sont funestes.
Observation non moins exacte
que la précédente. Ce sont là
des faits certiiins que l'expé-
rience de chaque jour nous
permet de vérifier, sans parler
d'une observation personnelle.
— Il périrait infailliblement.
Parce que les fonctions les plus
importantes ne pourraient s'ac-
complir. — L'animal consiste
surtout... C'est en effet la sen-
sibilité qui disringue essentiel-
lement l'animal de la plante et
du minéral. — La chair. Voir
plus haut, ch. I, § 12 et § 15.
"V
116
DES PARTIES DES AMMAUX
qui est douée de la sensibilité. Le sang, comme on Ta
dit un peu plus haut, n'est pas sensible, non plus que
la graisse et le suif, qui ne sont que du sang cuit et
mûri. Par conséquent, si le corps entier devenait suif
et graisse, il n'aurait plus la moindre sensibilité.
^ De là vient que les êtres trop gras vieillissent vite;
ils ont peu de sang, parce que leur sang s'est dépensé
en engraissement; et la diminution du sang est un
acheminement vers la destruction, qui n est elle-
même qu'un sang appauvri, et qui amène la presque
insensibilité à toute espèce de froid ou de chaleur. Par
la même cause, les animaux gras sont aussi moins
féconds; car cette portion du sang qui devrait tourner
en liqueur séminale et en sperme passe tout entière
en graisse et en suif. Le sang mûri par la coction
devient l'une et l'autre de ces matières, de telle sorte
— Un peu plus haut. Ch. m,
§ 12, Aristote a établi que le
sang, non plus que les excré-
tions diverses du corps, n'est
pas sensible, sans dire d'ailleurs
par quel procédé il a constaté
le fait qu'il affirme. — Cuit et
mûri. 11 n'y a qu'un seul mot
dans le texte. Voir plus haut
§ 1. — // n'aurait plus la
moindre sensibilité'. Ceci paraît
également exact.
§ 5. — Fieillissent vite. 11
ne semble pas que la science
moderne ait étudié ce sujet
d'une manière particulière ;
mais on peut croire que la théo-
rie d' Aristote est vraie ; et qu'en
effet les personnes grasses vieil-
lissent en général plus vite que
les personnes maigres. — La
diminution du sang. Ceci peut
se comprendre à la fois sous le
rapport de la quantité, et aussi
de la qualité. Le sang diminue
de volume, et il est profondé-
ment altéré. — Un achemine-
ment vers la destruction. Cette
remarque est juste comme toutes
les précédentes, et l'expression
est ingénieuse. — Moins féconds .
Ceci est encore facile à vérifier.
— En liqueur séminale et en
sperme. Les deux mots sont
dans le texte, bien qu'ils signi-
fient tous les deux la même
LIVRE II, CHAP. VI, § 1 117
que, dans les animaux organisés ainsi, ou il n'y a au-
cune excrétion, ou bien il n'y en a que très-peu.
^ Voilà ce que nous pouvons dire sur le sang, la
lymphe, la graisse et le suif, pour expliquer la nature
de chacune de ces matières et les fonctions pour les-
quelles elles sont faites.
CHAPITRE VI.
De la moelle ; elle est une modification du sang; observation sur
les animaux tout jeunes ; nature diverse de la moelle ; tous les
animaux en ont presque sans exception; le lion; l'arête dans
les animaux aquatiques renferme la moelle ; ils n'ont que la moelle
du rachis; mais cette moelle est différente. — Résumé de ces
explications sur la moelle.
^ La moelle est une certaine nature de sang ; et
elle n'est pas du tout, comme on le suppose quelque-
chose, si ce n'est que peut-être
le second s'applique plutôt à
l'homme qu'au reste des ani-
maux. — Aucune excrétion.
Sous-entendu : Spermatique.
§ 6. Le sang ^ la lymphe
Résumé des chapitres précé-
dents, à partir du second. Voir
l'Anatomie comparée de Cuvier,
tome V, dernière leçon, des Sé-
crétions, pp. 201 et suiv.
§1. La moelle... Il semble
que la zoologie moderne ait
donné peu d'attention à la
moelle, ou du moins elle ne lui
en a pas donné autant que le
naturaliste ancien; voir l'Ana-
tomie comparée de Cuvier,
II® leçon, pp. 107 et 111, pre-
mière édit.; et IX® leçon, t. Il,
p. 188. — Une certaine nature
de sang. C'est la traduction
exacte du texte ; mais cette
théorie n'est peut-être pas fort
exacte. La moelle est très-dif-
férente du sang, bien que les
artères et les veines soient
fort nombreuses dans la moelle;
X
118
DES PARTIES DES ANIMAUX
fois, la force spermatiqiie delà semence. On peut s en
convaincre en observant les très-jeunes animaux.
Toutes leurs parties étant formées de sang et le sang
étant la seule nourriture des embryons, la moelle que
contiennent alors les os est aussi toute sanguine;
mais en grandissant et en mûrissant, les viscères
changent de couleur, ainsi que toutes les autres par-
ties; or, dans les jeunes sujets, les viscères sont tous
excessivement sanguins. 'La moelle ne change pas
moins. Dans les animaux gras, elle est onctueuse, et
elle ressemble tout à fait à la graisse. Ceux où elle
n'est pas pareille à de la graisse, mais chez qui le
sang paraît, en mûrissant, devenir du suif, ont aussi
la moelle comme du suif. Dans les animaux à cornes,
et qui n'ont pas les deux rangées de dents, elle est
elle est recouverte de mem-
branes, et quand on les lui
enlève, elle se liquéfie presque
aussitôt ; elle est composée de
substance blanche, venant de
l'encéphale par le grand trou
occipital ; le cerveau et le cer-
velet y contribuent. Les mem-
branes du cerveau se prolon-
gent dans le canal vertébral et
recouvrent la moelle épinière.
— La force spermatiquc de la
semence. Ce qui a pu donner
lieu à cette théorie, c'est que sou-
vent la consomption dorsale, si
bien décrite par Hippocrate,
tient à l'excès des plaisirs vé-
nériens. Aristote d'ailleurs au-
rait dil nommer les naturalistes
auxquels il prête l'opinion qu'il
combat. Voir aussi le Manuel
d'anatomie comparée de M. Ge-
genbaur, p. 695. — Toute san-
guine. Cette appréciation ne
paraît pas fort exacte ; mais elle
prouve cependant avec quel
soin Aristote avait étudié cette
(juestion. — En mûrissant. C'est
1 expression même du texte ; la
maturité ne signifie que le déve-
loppement complet de l'animal;
voir plus loin, liv. III, ch. iv,
§ 3.
§ 2 . Elle est onctueuse.
Comme l'est la graisse, dont elle
se rapproche par l'apparence.
— À la graisse... comme du
suif. Voir plus haut, le chapitre
précédent sur la graisse et le
suif. — Qui n'ont pas les deux
LIVRE II, GHAP. VI, § 4 119
suiffeuse ; mais elle est plutôt graisseuse dans ceux
qui ont les deux rangées de dents et les pieds à plu-
sieurs divisions. ^Ce n'est pas là du tout ce qu'est
la moelle du rachis, puisqu'elle doit être continue
et parcourir tout le rachis divisé en vertèbres. Si cette
moelle était onctueuse ou suiffeuse, elle ne serait pas
aussi tenace qu'elle doit l'être, et elle serait ou friable
ou liquide. Il y a d'ailleurs très-peu d'animaux, s'il
vaut la peine d'en parler, qui n'aient pas de moelle ;
ce sont ceux dont les os sont très-forts et compacts
comme ceux du lion. Ses os n'ayant aucune marque
particulière de moelle semblent n'en avoir pas du
tout.
* Comme il est indispensable que les animaux aient
des os ou la partie correspondante aux os, l'arête par
rangées de dents. Les bœufs et
les moutons. — Suiffeuse....
graisseuse. SuifTeux n'est pas
français ; mais j'ai cru devoir
risquer ce barbarisme, pour re-
produire autant que possible le
parallélisme du texte grec.
§ 3. La moelle du rachis. La
moelle épinière n'est qu'un pro-
longement de l'encéphale, formé
par les appendices du cervelet
et du cerveau. Sa grosseur va-
rie dans les différents points du
canal vertébral ; c'est vers la
partie inférieure du col qu'elle
est la plus grosse, parce que
c'est là que les vertèbres ont
leur plus fort diamètre. A l'ex-
trémité du canal vertébral, elle
n'est guère plus qu'un filet. —
Il X a — très'peu d'animaux.
En général, la zoologie moderne
s'est surtout occupée de la
moelle chez l'homme ; mais elle
n'a pas étendu ses recherches à
la série animale tout entière. —
Comme ceux du lion. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. III,
ch. XV, § 3, et ch. vu, § 8,
p. 300 de ma traduction. —
Aucune marque particulière de
moelle. Le texte n'est pas aussi
développé.
§ 4. Que les animaux aient
des os. Cette généralité, si on
la prenait dans toute son éten-
due, ne serait pas exacte, puis-
qu'il y a beaucoup d'animaux
qui n'ont pas d'os; il s'agit
surtout des animaux supé-
120
DES PARTIES DES ANIMAUX
exemple dans les animaux aquatiques, il n'est pas
moins nécessaire que, dans quelques animaux, il se
forme de la moelle par l'absorption simultanée de la
nourriture qui produit aussi les os. On vient de dire
que, dans tous les animaux, la nourriture est du sang;
et Ton doit voir que, par suite, il est tout simple que la
moelle devienne suiffeuse ou graisseuse. Le sang se
cuit par la chaleur qui se développe en étant ren-
fermée dans les os. La coction du sang est en soi
du suif et de la graisse. "On conçoit donc bien que,
dans ceux qui ont les os compacts et très-forts, tantôt
il ny ait pas du tout de moelle, et que tantôt il y ait
très-peu de ces animaux qui en aient, parce que la
nourriture est absorbée dans les os. Dans ceux qui
au lieu d os ont une arête, il n'y a que le rachis quijait
rieurs et des vertébrés. — Par
l'absorption simultanée Il
serait difficile de savoir com-
ment la moelle se forme ; mais
il est à croire qu'elle a la même
origine que les os, en partie du
moins, quand on dit d'une ma-
nière générale que les os sont
formés par l'absorption de la
nourriture. C'est là en effet la
condition uniforme et indispen-
sable du développement de tou-
tes les parties du corjjs. — La
nourriture est du sang. C'est là
un fait indiscutable pour tous
les animaux, soit à sang rouge,
soit à sang blanc. — Se cuit
par la chaleur. La digestion et
la nutrition qui produisent le
sang ne sont qu'une combustion
d'un certain genre; et il est
exact que c'est de là que vient
la chaleur naturelle. — En étant
renfermée dans les os. Cette
théorie n'est pas exacte ; et la
chaleur n'est dans les os que
très-indirectement.
§ 5. Il j ait très-peu de ces
animaux qui en aient. Il semble
que la suite naturelle de ce qui
précède, ce serait de dire que
certains animaux n'ont que très-
peu de moelle ; mais le sens du
texte est celui que j'ai donné, et
il n'est pas douteux malgré sa
singularité, aucun manuscrit
n'offrant de variante. — Ont
une arête. Ce sont les poissons.
Je ne crois pas que la zoologie
moderne se soit particulièrement
LIVRE II, CHAP. VI, § 7 121
de la moelle. Comme ils ont naturellement peu de
sang, l'arête seule du rachis est creuse, et c'est dans
cette arête que la moelle se produit. Il n'y a que dans
elle en effet qu'il y ait la place suffisante, et seule
aussi elle a besoin d'un lien qui unisse ses divisions.
* Voilà pourquoi, dans les arêtes, la moelle est tout
autre, ainsi qu'on l'a déjà dit; et comme elle y joue
le rôle de boucle, elle est visqueuse et nerveuse afin
qu'elle puisse recevoir la tension nécessaire.
' On voit donc comment les animaux ont de la moelle,
quand ils en ont; et en résumant tout ceci pour savoir
ce qu'est la moelle, on peut dire que, dans la nour-
riture sanguine qui se répartit aux os et aux arêtes,
la moelle est l'excrétion qui y est renfermée et qui
est cuite et digérée.
occupée de la moelle dans les
arêtes des poissons, où il y en
a cependant pour quelques es-
pèces. — Im place suffisante.
Les vertèbres des poissons s'u-
nissent par des surfaces remplies
de cartilage; et l'axe de la ver-
tèbre est un canal qui les fait
communiquer entre elles ; voir
Cuvier, Règne animal, tome II,
p. 124.
§6. Ainsi qu'on Va déjà dit. 11
est difficile de citer précisément
le passage auquel ceci se rap-
porte ; c'est peut-être au § 2
ci-dessus. — De boucle. C'est
la suite de ce qui vient d'être
dit sur la conformation de l'arête
des poissons, dont la moelle
semble unir les diverses vertè-
bres. — La tension nécessaire.
L'explication peut ne pas sem-
bler suffisante.
§ 7. Voilà donc... Ce résumé
ne s'applique pas très-bien aux
considérations précédentes, où
l'on n'a pas indiqué la cause de
la moelle dans les animaux. La
question est d'ailleurs fort obs-
cure ; et personne, parmi les
naturalistes modernes, ne l'a
expliquée plus qu'Aristote. —
Cuite et digérée. Il n'y a qu'un
seul mot dans le texte.
N
122
DES PARTIES DES ANIMAUX
CHAPITRE VU
Du cerveau; erreurs sur les rapports du cerveau et de la moelle
épinière ; nature propre de l'encéphale ; c'est dans le cerveau
que probablement l'àme est placée; nécessité de la chaleur
pour la vie de l'animal; il n'y a d'encéphale que chez les ani-
maux qui ont du sang ; c'est le cerveau qui produit le sommeil ;
explication du sommeil par le refroidissement ; citations du
Traité de la Sensation et du Traité du Sommeil ; l'homme, entre
tous les animaux, a le cerveau le plus considérable ; station
droite de l'homme ; humidité et froideur du cerveau ; la fonta-
nelle. — Résumé : citation du Traité des Aliments et citation
du Traité de la Génération.
' Une suite assez naturelle de ce qui précède, c'est
de parler du cerveau. Bien des naturalistes s'ima-
ginent que le cerveau est de la moelle, ou du moins
qu'il est le principe et l'origine de la moelle, parce
qu'ils voient que la moelle de l'épine dorsale est le
prolongement du cerveau. Mais on pourrait dire sans
exagération que le cerveau est tout le contraire de la
moelle. De toutes les parties du corps, le cerveau est
§ i. Du cerveau. Il semble
qu'il eût été plus naturel de par-
ler du cerveau avant de parler
de la moelle épinière et de la
moelle des os, puisque la moelle
épinière n'est qu'un prolonge-
ment de la matière cérébrale et
de la moelle allongée. — Bien
des naturalistes. Il eût été cu-
rieux de savoir les noms de ces
zoologistes qu'Aristote réfute.
C'est à tort qu'il les combat ;
car, en effet, la moelle épinière
vient du cerveau, qui peut en
être considéré comme l'origine;
elle en est bien le prolonge-
ment ; voir Cuvier, Anatomie
comparée, ix« leçon, article 12,
p. 188, r« édition. — Est tout
le contraire de la moelle. L'er-
reur continue; et si la moelle
diffère du cerveau par la forme,
LIVRE II, CHAP. VII, § 2 123
certainement la plus froide, tandis que la moelle est
naturellement chaude, comme le prouve son luisant
et sa nature graisseuse. ^ Si la moelle du rachis est le
prolongement du cerveau, c'est que toujours la na-
ture dispose, contre l'excès d'un objet quelconque,
le secours et le voisinage de l'objet contraire au pre-
mier, afin que l'un puisse compenser l'excès de
l'autre. Une foule de faits démontre bien que la
moelle est chaude, tandis que la froideur du cerveau
est manifeste, rien qu'à y toucher. De plus, le cerveau
est de toutes les parties liquides du corps celle qui
contient le moins de sang, puisqu'il n'en a pas du
tout par lui-même ; et il est la plus exsangue de
elle s'en rapproche beaucoup par
la matière. — La plus froide...
naturellement chaude. Ce ne sont
pas des différences suffisantes
pour séparer la moelle aussi
complètement de la substance
encéphalique.
§ 2. Si la moelle.... Aristote
semble revenir ici à l'opinion
qu'il combattait tout à l'heure.
— Toujours la nature dis-
pose... 'Témoignage nouveau de
l'admiration d* Aristote pour la
sagesse de la nature. — La
moelle est chaude. Il est diffi-
cile de voir comment Aristote a
pu s'assurer de la température
de la moelle ; et de celle du
cerveau. Il ne suffit pas d'y tou-
cher, comme il le croit, puisque
ce n'est jamais qu'après la mort
qu'on peut y porter le doigt,
ainsi qu'à la moelle. Durant la
vie, aucune expérience n'est
possible, ni sur l'encéphale, ni
sur la moelle des os. — De toutes
les parties liquides. On ne peut
pas dire que le cerveau soit li-
quide, bien qu'il soit très-loin
d'être aussi compact et aussi
solide que les os. — Le moins
de sang. . . , par lui-même. Dans
l'Histoire des Animaux, liv. I,
ch. XIII, § 2, p. 73 de ma tra-
duction, Aristote dit encore que
le cerveau est humide, ou li-
quide; id. ibid. § 5, p. 74, il
répète que l'encéphale n'a pas
de sang et qu'il n'a point de
veines. — La plus exsangue*
Le grec dit précisément : La
plus sèche; voir l'Histoire des
Animaux, liv. III, ch. iii,§ 13,
p. 236 de ma traduction.
N
124
DES PARTIES DES ANIMAUX
toutes. * Le cerveau n'est pas une excrétion, et il n'est
pas un de ces organes qui sont continus à d'autres ;
mais il est d'une nature qui n'est qu'à lui, et on com-
prend bien qu'il en soit ainsi. Il suffit du plus simple
coup d'œil pour voir qu'il n'a point la moindre con-
nexité avec les parties qui servent à sentir ; et il n'est
pas moins évident que, quand on le touche, il ne sent
rien, non plus que ne sentent, ni le sang, ni les excré-
tions quelconques des animaux. Mais dans l'animal
il est chargé de conserver tout ce que l'animal est
par sa nature entière. *Il y a des philosophes qui
prennent l'âme de l'animal pour du feu ou pour telle
s^ 3. if est pas une cxcrc'ùon.
Il semble que ceci est d'une évi-
dence telle qu'il n'y avait au-
cun besoin de le dire. — Con-
tinus. Ou Contigus. Mais de
quelque façon qu'on traduise,
ceci n'est pas très-exact, puisque
l'encéphale tient à la moelle al-
longée et à la moelle épinière.
— // est d'une nature qui
n'est qu'à lui. Ceci est plus
exact. — Avec les parties qui
servent à sentir. Ceci encore
n'est pas exact, et il semble que
bien des passages dans le Traité
de l'Ame et dans les diflérents
ouvrages d'histoire naturelle,
supposent tout le contraire. Le
moindre coup d'œil, comme le
dit l'auteur, pouvait montrer
que la vue, l'ouïe, l'odorat doi-
vent avoir des rapports avec
l'encéphale, puisque les « con-
duits » de ces divers sens pénè-
trent dans la tête et dans l'en-
céphale. — // ne sent rien. Au
contraire, c'est lui seul qui sent
tout; mais Aristote ne pouvait
pas connaître le véritable rôle
des nerfs. Pour le cerveau,
voir l'Histoire des Animaux,
liv. III, ch. XIV, p. 2, p. 293 de
ma traduction, où la même
chose est dite du sang et des
excrétions des intestins. — De
conserver tout ce que l'animal. . .
Ceci semble un peu contredire
ce qui vient d'être dit. La con-
tradiction semble encore plus
forte dans le paragraphe qui
suit.
§ 4. Il y a des philosophes.
Il eût été à propos de les nom-
mer. — L'âme de l'animal
pour du feu. Ceci pourrait se
rapporter à l'école d'Heraclite,
qui donnait tant d'importance à
l'élément du feu. Voir le Traité
LIVRE II, CHAP. VII, î< 5
i-25
V
autre force du même genre ; c'est là une hypothèse
grossière. Il est peut-être bien préférable de supposer
que l'âme est placée dans un corps pareil au cerveau.
Ce qui doit faire admettre cette opinion, c'est que la
chaleur est, de tous les corps, celui qui est le plus utile
aux actes de l'àme. Or, l'œuvre propre de l'âme,
c'est de nourrir et de mouvoir l'animal, et ces fonc-
tions sont remplies à peu près exclusivement par
l'action de cette force. Donc supposer que l'âme est
du feu, c'est tout comme si l'on prétendait que la
scie et la tarière sont l'ouvrier lui-même ou l'art de
l'ouvrier, sous prétexte que l'œuvre ne s'accomplit
que par le contact étroit de l'un avec l'autre.
^ Que la chaleur soit absolument nécessaire aux
de l'Ame, liv. I, ch. v, § 18,
p. 156 de ma traduction, et
aussi, liv. III, ch. 1®', § 3,
p. 250, où est discuté le rap-
port de l'ame aux éléments. —
Dans un corps pareil au cer-
veau. C'est là en effet l'opinion
la plus naturelle et la plus pro-
bable, parce que c'est au cer-
veau que semblent aboutir tous
les sens, et toutes les facultés
qui constituent l'ame dans ses
parties les plus élevées. — La
chaleur est de tous les corps...
L'argument n'est pas très-fort;
et si la chaleur est in iispensable
à l'âme, elle a moins besoin
du cerveau que de tout autre
organe, puisque dans les théo-
ries d'Aristote, le cerveau est
essentiellement froid. — De
nourrir et de mouvoir l'animal.
Ce sont bien là des facultés
qu' Aristote prête toujours à
l'âme ; mais c'est surtout la sen-
sibilité qui distingue et fait
l'animal; et c'est l'âme qui le
rend sensible. — Supposer que
l'dme est du feu. Ainsi, selon
Aristote, l'âme se servirait du
feu et de la chaleur ; mais elle
ne serait elle-même ni chaleur
ni feu. Il ne faut pas plus con-
fondre l'âme avec le feu dont
elle se sert qu'on ne doit con-
fondre l'ouvrier et son outil.
§ 5. Absolument nécessaire
aux animaux. Le fait est évident
par lui-même ; et l'explication
qu'en donne Aristote n'est pas as-
sez démonstrative, parce qu'elle
est trop abstraite. — D'un con-
126
DES PARTIES DES ANIMAUX
animaux, ce qui le prouve, c'est que toutes les choses
ont besoin d'un contrepoids contraire pour arriver à
la juste mesure et au milieu, qui seuls donnent l'es-
sence et le rapport vrai des choses, tandis qu'aucun
des deux extrêmes pris à part ne les peut donner. De
là vient que, vers la région du cœur et pour com-
penser la chaleur qui s'y trouve, la nature a organisé
le cerveau ; c'est pour atteindre ce résultat que
cette partie existe dans les animaux et qu'elle y pré-
sente la double et commune nature de l'eau et de la
terre. * C'est là aussi ce qui fait que tous les animaux
qui ont du sang ont un cerveau, tandis qu'aucun
autre animal, pour ainsi dire, n'en a un, à moins que
ce ne soit une simple analogie, comme dans le po-
lype. Tous ces animaux ont peu de chaleur précisé-
ment à cause qu'ils n'ont pas de sang. Le cerveau
trepoids,.. Voir plus haut § 2.
— La nature a organisé le cer-
veau. Le cerveau ne fait pas
équilibre au cœur, en étant
froid tandis que le cœur est
chaud. Dans toutes ces théories
Aristotéliques, on peut trouver
comme un reste des théories
platoniciennes, telles qu'elles
sont exposées dans le Timée.
§ 6. Tous les animaux qui
ont du sang ont un cerveau.
L'observation ici est exacte,
surtout quand on se rappelle
que la classe des animaux qui
ont du sang est très-limitée
dans la zoologie d'Aristote; il
est clair qu'il a surtout en vue
les animaux vertébrés. —
Comme dans le polype. L'ex-
pression est bien générale ; mais
apphquée aux mollusques, il est
certain que leur cerveau n'est
qu'une masse médullaire, un
peu plus grosse que d'autres
masses analogues dispersées, en
différents points du corps. Ce
prétendu cerveau est situé en
travers de l'œsophage, qu'il en-
veloppe d'un collier nerveux;
voir Cuvier, Règne animal,
tome III, p. 2, édition de
1830. Il est bien remarquable
qu'Aristote ait déjà vu qu'on
pouvait assimiler cet organe à
un cerveau. — Le cerveau do'
LIVRE II, CHAP. VII, 15 8 127
tempère et domine la chaleur et le bouillonnement
qui sont dans le cœur. ' Pour que cet organe n'eût
aussi qu'une chaleur moyenne, les veines secondaires
parties de chacune des deux veines, c'est-à-dire la
grande veine et celle qu'on appelle l'aorte, se ter-
minent à la méninge qui enveloppe le cerveau ; et de
peur que la chaleur ne vînt à nuire, au lieu de grosses
veines en petit nombre, ce sont des veines nom-
breuses et très-fines qui l'entourent ; au lieu d'un
sang abondant et épais, c'est un sang léger et pur.
* Aussi, les fluxions qui ont lieu dans les corps par-
tent-elles originairement de la tète, toutes les fois que
les parties qui environnent le cerveau sont plus
froides que ne l'exigerait la température convenable.
mine et tempère... Ce n'est pas
là du tout la fonction du cer-
veau. Il semble que la fonction
supérieure du cerveau, c'est
d'être le centre de la sensibilité
et l'organe de la pensée et de
l'instinct, chez l'homme et chez
les animaux.
§ 7. Pour que cet organe...
Ici encore on peut trouver la
trace des théories platoniciennes,
telles qu'elles sont exposées
dans le Timée, pp. 213 et suiv.
traduction de M. Victor Cousin.
— A la méninge... Dans l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch.
XIII, § 3, Aristote reconnaît
deux méninges, ou membranes
du cerveau. Une anatomie plus
attentive reconnaît aujourd'hui
trois membranes au lieu de
deux. — De peur que la cha-
leur ne vint à nuire. Celte ex-
plication est la conséquence des
précédentes; mais si elle est
fausse, elle peut du moins pa-
raître ingénieuse. — Un sang
léger et pur. Il ne semble pas
que le sang qui se rend au cer-
veau ait des qualités particu-
lières.
§ 8. Aussi les fluxions. Cette
théorie pourrait bien venir
d'Hippocrate, qui plaçait dans
la tête l'origine de nombreuses
fluxions; voir le Traité des
Lieux dans l'homme, t. VI,
p. 294, édit. et traduction Lit-
tré. Les fluxions de la tête, ou
plutôt du nez, des oreilles et
des yeux sont les plus appa-
rentes de toutes ; et voilà com-
/
N
128
DES PARTIES DES ANLMAUX
La nourriture venant à s'évaporer en haut par les
veines, Texcrétion, refroidie par la force particulière
à cette région du corps, produit les flux du phlegme
et de la lymphe. On peut supposer, en comparant, il
est vrai, une petite chose à une grande, qu'il en est
de ceci comme de la production de la pluie : la vapeur
qui sort et qui s'élève de la terre est portée par sa
chaleur dans les parties supérieures, et quand elle
arrive dans Tair froid qui est au-dessus de la terre,
elle se condense et se change en eau, sous l'action du
refroidissement, pour retomber de nouveau sur la
terre.
'Mais c'est dans l'étude des phénomènes d'oij
viennent les maladies qu'il sera convenable de traiter
ment elles ont dû être obser-
vées les premières. — La nour'
riture venant à s'évaporer.
Cette singulière physiologie
peut nous étonner aujourd'hui;
elle était fort avancée au temps
d'Aristote. — La force particu-
lière à cette région du corps.
Voir plus haut, § 2. — Les flux
du phlegme et de la lymphe.
Par ces mots, les Anciens n'en-
tendaient pas précisément ce
que les Modernes peuvent en-
tendre. La nature de la lymphe
proprement dite n'a été connue
que depuis la découverte des
vaisseaux lymphatiques. —
Comme de la production de la
pluie. La théorie de la froideur
du cerveau étant donnée, la
comparaison doit paraître ingé-
nieuse, si, comme le dit Aristote,
on peut comparer une petite
chose à une grande. — La cha-
leur qui sort... Cette théorie
de la pluie est très-exacte, et
l'on peut s'en étonner quand on
songe à l'époque où Aristote la
conçoit. Voir la Météorologie,
liv. I, ch. II, §§ 1 et suiv. , p. 6 1
de ma traduction.
§ 9. Les maladies. C'est sous
ce rapport seulement que la
météorologie peut intéresser la
zoologie, parce que la santé des
animaux dépend beaucoup du
climat et de la température où
ils vivent. Aristote a traité des
maladies des animaux dans
l'Histoire des Animaux, Uv.VIII,
chap. XX et xxi, pp. 86 et suiv.
de ma traduction. C'est sans
doute à cette étude qu'il se ré-
fère ici.
LIVRE H, CIÏAP. VU. 5; 11
129
ce sujet, du moins dans cette mesure où la philo-
sophie naturelle peut avoir à s'en occuper.
*®Dans les animaux qui ont un cerveau, c'est cet
organe aussi qui produit le sommeil ; et dans ceux
qui n'en ont pas, c'est l'organe correspondant. En
refroidissant l'afflux du sang venu de la nourriture,
ou peut-être encore par d'autres causes semblables,
le cerveau alourdit cette région du corps ; et c'est là
ce qui explique comment, lorsqu'on a sommeil, on a
la tète lourde et pesante. De plus, il chasse la cha-
leur en bas avec le sang. La chaleur s'accumulant
dans les parties basses amène le sommeil ; et en même
temps disparaît la faculté de se tenir debout, pour
tous les animaux auxquels la station droite est natu-
relle ; et pour les autres, cesse la position droite de la
tête. '* Du reste, nous avons spécialement traité cette
^i
§ 10. Qui produit le sommeil.
C'est la même théorie qu'on
retrouve dans le traité spécial
<hi Sommeil et de la Veille,
ch. m, § IG, p. 170 de ma tra-
duction. Dans ce passage, se
retrouve aussi la comparaison
avec la formation de la pluie, à
peu près dans les mêmes termes.
— L'organe correspondant.
Voir plus haut, § 6. — D'autres
causes semblables. On voit
qu'Aristote ne se flatte pas d'a-
voir expliqué complètement ce
singulier phénomène du som-
meil, ch. III, § 15. Il a bien vu
la difficulté. — La tête lourde
T. I.
et pesante. Le fait est très-exact.
— // chasse la chaleur. Ici
encore c'est absolument la même
théorie que dans le traité du
Sommeil. Cette ressemblance
prouve l'authenticité des deux
ouvrages. — Dans les parties
basses. Ceci n'est pas assez clair;
et l'on ne sait si ce sont les jKir-
ties b;isses du corps entier, ou
seulement du cerveau. — La fa-
culte de se tenir debout. Ceci
s'aj)plique à peu près exclusi-
vement à l'homme. — Pour tous
les animaux. Bien des oiseaux
dorment en gardant leur station
habituelle.
s>
140
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE H, CHAP. 1\, i; l
141
II!
corps ne fût pas trop susceptible de se déchirer et de
se rompre.
CHAPITRE IX:
Des os et des veines ; ressemblances et différences des uns et des
autres ; il n'y a pas d'os isolé, non plus qu'une veine isolée ; les
os se rattachent au rachis, leur principe commun, de même que
les veines se rattachent au cœur ; système osseux ; son organi-
sation générale en vue des flexions et des mouvements, mais
surtout en vue de la solidité et de la conservation du corps;
rapports des cartilages aux os qu'ils relient les uns aux autres ;
nature spéciale du cartilage ; de la dureté plus ou moins grande
des os ; os du lion ; os des oiseaux ; arêtes des poissons ; ma-
tières analogues aux os, ongles, soles, pinces, cornes, becs;
leurs emplois ; étude de ces matières et de quelques autres ren-
voyée à des ouvrages ultérieurs et plus spéciaux ; citation des
Recherches sur la Génération.
* La nature des os et celle des veines se ressemblent
en certains points. L'une et l'autre partent d'une
seule origine et se développent sans discontinuité.
Pas un seul os n'est séparé et isolé des autres ; et tout
ii-dire plus semblable à la chair.
— JP/mv osseuse et plus ter^
reuse. Ceci doit être compris
dans le sens de la théorie des
quatre éléments. Voir plus haut,
ch. Il, § 19. — De se dé-
chirer et de se rompre. 11 n'y a
(|u'un seul mot dans le texte.
§ 1 . 5<? ressemblent en certains
points. La restriction est utile ;
car on ne voit pas bien quelle
ressemblance il peut y avoir
entre les veines et les os. —
Partent d'une seule origine.
Les os se rattachent au rachis,
comme les veines se rattachent
ail cœur ; le rachis et le cœur
sont censés les points de départ.
— Pas un seul os n*est sépare.
Ceci n'est pas absolument exact,
bien cpie les os qui composent
le squelette soient tous articulés
os est ou une partie d'un autre os qu'il continue et
prolonge, ou il y touche et y est rattaché, pour que
la nature puisse s'en servir à la fois comme s'il était
seul et continu, et comme s'il y avait deux os qui ne
fussent séparés que pour faciliter la flexion. De même
non plus, il n'y a pas une seule veine qui soit isolée et
indépendante des autres ; mais toutes, sans exception,
font partie d'une seule et unique veine. ^Si un os
quelconque eût été séparé des autres os, il n'aurait
pas pu d'abord remplir la fonction à laquelle est des-
tinée la nature des os, puisqu'il n'aurait pas pu pro-
curer ni une flexion, ni un redressement quelconque,
n'étant pas continu à d'autres et faisant lacune ; et en
second lieu, il aurait pu nuire comme une épine ou
de manière à former un ensem-
ble dont toutes les parties sont
liées; voir Cuvier, Anatomie
comparée, ii® leçon, art. 5, t. I,
p. 144, F® édition. iMais il y a
quelques os isolés comme celui
de la rotule, et les sésamoldes,
dans l'homme; voir l'Anatomie
descriptive de M. Jamain, p. 8.
— Est ou une partie d'un autre
os. C'est trop dire ; les os ne sont
pas des parties les uns des
autres. — Et y est rattache'.
Ceci est exact ; et les os tien-
nent les uns aux autres par des
articulations, des sutures, des
ligaments, des emboîtements,
etc. ; voir l'Anatomie comparée
de Cuvier, ii* leçon, article 3,
Des jonctions des os et de leurs
mouvements, pp. 123 et suiv.
— Pour que la nature puisse
s'en servir. Ceci est un nouveau
fait, avec tant d'autres, à l'ap-
pui de la théorie des causes
finales, telle que la comprend
Aristote. — Une seule veine.
Ceci confirme le début du pa-
ragraphe ; mais il est parfaite-
ment exact qu'il n'y a pas de
veine séparée, tandis que l'os
peut être isolé.
§ 2 . Si un os quelconque. . . .
Ces théories sont ingénieuses ;
mais le fait sur lequel elles s'ap-
puient est en partie inexact. —
Ni une Jle.mon^ ni un redresse^
ment quelconque. Ceci est au
contraire d'une parfaite vérité.
— Une opine ou une flèche. Il
était possible que l'os fût arrondi
comme il l'est en effet à ses
I > '■
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\
i4>
DES PARTIES DES ANIMAUX
une flèche pénétrant dans les chairs. ^Dc même, si
une veine quelconque eût été séparée, au lieu d'être
continue à son origine et à son principe, elle n'au-
rait pu retenir et conserver le sang qui est en elle ;
car la chaleur qu'elle cause empêche qu'il ne se
coagule. Et de plus, tout ce qui est séparé tend évi-
demment à se gâter. * Le principe des veines, c'est le
cœur ; le principe des os, c'est ce qu'on nomme le
rachis, qui se retrouve dans tous les animaux qui ont
des os; et cest au rachis que se rattachent tous les
autres os, sans aucune interruption ; car l'objet propre
du rachis, c'est de conserver aux animaux toute leur
grandeur et leur rectitude. Mais comme il faut néces-
sairement, quand l'animal se meut, que son corps
s'infléchisse, le rachis est tout à la fois un, parce qu'il
extrémités ; et sous cette forme
il ne devrait plus déchirer les
chairs.
§ 3. Si une veine quelconque .
Suite de la comparaison du sys-
tème des os et du système des
veines. ~ Ui chaleur qu'elle
cause. Le texte dit précisément:
« La chaleur qui est en elle. »
La chaleur ne vient pas des
veines ; mais elle vient du pou-
mon, oij se fait l'espèce de com-
bustion qui constitue l'hématose
et la respiration dans les ver-
tébrés. — Tout ce qui est sé-
pare. Peut-être faut-il restrein-
dre à la veine cette maxime par
trop générale.
§ 4. C'est le cœur. Voir pour
cette théorie l'Histoire des Ani-
maux, liv. III, ch. III, § 2,
p. 228 de ma traduction. — Ce
qu'on nomme le rachis. Il pa-
raîtrait, d'après cette formule,
que le mot de Rachis, appliqué
à la colonne vertébrale, était en-
core assez récent au temps d'A-
ristote. — Dans tous les ani-
maux qui ont des os. Aujour-
d'hui nous dirions : « Dans tous
les vertébrés ». — Sans aucune
interruption. Ceci est exact ; et
les os tiennent ou médiatement
ou directement à la colonne
vertébrale, qui peut seule en
effet donner à l'animal toute sa
grandeur, et sa station droite ou
horizontale. — Tout à la fois
un.... divise' en parties nom-
breuses. Le nombre des vertè-
J.IVRE II, GHAP. IK, îs 0 443
est continu, et divisé en parties nombreuses, par la
multiplicité de ses vertèbres.
' Dans les animaux pourvus de membres qui se rat-
tachent au rachis, c'est du rachis que viennent leurs
os ; alors les os sont en harmonie avec le rachis, en
ce sens que les membres s'infléchissent, en étant
reliés entre eux par des nerfs, et que leurs extrémités
se combinent régulièrement. Tune étant creuse et
Tautre étant ronde ; ou même les deux extrémités
étant creuses à la fois, elles sont du moins reliées au
reste par leur milieu comme un coin et un osselet, afin
que l'inflexion et l'extension puissent avoir lieu. Au-
trement, les os auraient été absolument incapables de
produire ce mouvement; ou du moins, ils ne l'auraient
produit que très-imparfaitement. 'Quelques os, dont
l'un a son commencement au point où un autre os se
termine, lui sont joints par des nerfs. Entre les join-
bres varie selon les espèces.
Cuvier en a dressé ua long ta-
bleau, loc.cit.^[y, 155etsuiv.,
depuis l'homme jusqu'au dau-
phin et au marsouin.
§ 5 . />c membres qui se rat-
tachent au rachis. Ce sont les
bras et les jambes chez l'homme;
et les membres antérieurs et
postérieurs chez les quadrupè-
des. ~ Par des nerfs. Le ter-
me de Nerfs, qu'emploie Aris-
tote, est trop général, et il
comprend une foule de choses
qu'il aurait fallu distinguer,
muscles, tendons, aponévroses,
ligaments, etc.; mais la langue
zoologique dont se sert Aristote
est encore peu avancée, parce
qu'elle en est à ses débuts. —
Par leur milieu. Ceci n'est pas
assez clair, non plus que ce qui
suit. — jifin que l'inflexion et
l'extension. C'est bien là l'objet
des fonctions des os entre eux ,•
mais l'explication n'est pas suf-
fisante. Voir Cuvier, Anatomie
comparée, ii^ leçon, pp. 124 et
suiv., où se trouve une longue
étude sur les jonctions des os,
et sur les diverses espèces d'ar-
ticulations.
§ 6. Lui sont joints par des
nerfs. Voir la remarque ci-des-
V.
144
DES PARTIES DES AMMAUX
W'
i
tureset les flexions, il y a des parties cartilagineuses,
qui, comme la synovie, empêchent que les os ne s'usent
et ne se choquent Tun contre Tautre. Les chairs sont
placées autour des os et sont retenues par des liens
légers et fibreux. C'est pour les chairs que les os sont
faits. Car de môme que les artistes, pour mo-
deler un animal quelconque avec de la terre glaise ou
avec quelque autre substance humide, ont soin de
mettre dessous quelque corps solide sur lequel ils
adaptent la matière dont ils se servent, de même c'est
avec les chairs que la nature a construit l'animal.
' Sous les autres parties qui sont charnues sont pla-
cés les os. Quand certaines de ces parties se meuvent
par flexion, c'est en vue de cette flexion même ; quand
sus sur le mot de Nerfs. — Des
parties cartilagineuses. Les li-
gaments de toute sorte, qui unis-
sent les os d'une foule de ma-
nières, que les zoologistes
modernes ont étudiés avec le
plus grand soin. — La synovie.
C'est l'humeur sécrétée par les
membranes qui tapissent les ca-
vités articulaires. Le mot du
texte indique une sorte de dis-
tillation et de filtration, qui
représente assez bien le pro-
cédé par lequel se forme la
synovie. La fonction de la sy-
novie est bien celle que lui
attribue Aristote; elle lubrifie
les articulations ; et quand elle
manque, les os se choquent en
effet et font entendre un bruit
très-reconnaissable. — Les
chairs sont placées autour des
os. L'observation est juste, bien
que l'expression soit trop géné-
rale. — De même... que les ar-
tistes La comparaison est
frappante ; et ce détail donné
par Arislote sur les procédés de
la sculpture de son temps nous
prouve que ces procédés n'ont
guère changé jusqu'au nôtre.
— Jvec les chairs. Il semble
qu'il aurait fallu dire plutôt :
« Avec les os », au lieu des
chairs, puisque les os répondent
à la partie solide que les sculp-
teurs mettent dans leur ma-
quette. Voir le paragraphe sui-
vant.
§ 7. C'est en vue de cette
flexion même. Sous-entendu :
« que les os sont disposés com-
\u
LIVRE ir, GHAP. IX, ^ 8 ,45
les parties sont immobiles, c'est en vue de les pi^é-
server; telles sont, par exemple, les côtes qui enve-
loppent et ferment la poitrine, pour garantir les viscères
qui se trouvent autour du cœur. Dans tous les ani-
maux, les parties du ventre sont dépourvues d'os,
d'abord pour que rien ne gêne le gonflement que
cause nécessairement la nourriture quand les animaux
la prennent, et ensuite, pour que, dans les femelles,
rien ne gêne le développement des embryons qu'elles
nourrissent.
' Les animaux qui sont vivipares soit en eux-mêmes,
soi au dehors, ont à peu près également la charpente
des os forte et solide. Toutes les espèces ont ces parties
beaucoup plus grandes que les animaux qui ne sont
pas vivipares, du moins relativement à la dimension
de leurs corps. C'est qu'il y a des pays où il se trouve
une foule de grands vivipares, comme il y en a en
me ils le sont ». — I^s côtes.
On ne peut pas dire que les
cotes soient absolument immo-
biles, puisqu'elles s'élèvent et
s'abaissent selon les besoins de
la respiration ; mais elles sont
très-peu mobiles, et ce ne sont
guère que les fausses côtes qui
le sont. — Autour du cœur.
L'expression est trop restreinte,
puisque les côtes protègent
aussi en partie les viscères pla-
cés sous le diaphragme. — Le
gonflement que cause. . . la nour-
riture. Cette première cause est
vraie ; mais on peut croire que
cette organisation favorise aussi
T. I.
l'acte de la respiration dans
bien des cas. — U dcveloppc-
ment des embryons. Ceci s'ap-
plique à l'organisation des fe-
melles, mais ne s'applique plus à
celle des maies ; voir plus loin
liv. IV, ch. X, § 30.
§ 8. — Qui sont vivipares.
Observation ingénieuse; il est
certain que les vivipares ont
besoin d'une charpente osseuse
très-solide, pour préserver pen-
dant la gestation le fruit qu'ils
portent et nourrissent. — En
Libye et dans les régions chau-
des. Sur la Libye, voir l'His-
toire des Animaux, liv. VIII,
iO
146
DES PARTIES DES ANIMAUX
Libye et dans les régions chaudes et desséchées.
*Pour ces grands êtres, il faut des appuis plus forts
et plus grands, en même temps que plus durs,
et surtout pour les plus féroces de ces animaux.
C'est là pourquoi les os des mâles sont plus durs que
ceux des femelles, et que ceux des carnassiers le sont
également, parce qu'ils ne peuvent se nourrir que
par la lutte et le combat. Tels sont les os du lion ; ils
sont naturellement si durs qu'en les frappant on en
fait jaillir des étincelles, comme on en tire des cail-
loux. Le dauphin a aussi des os et non des arêtes,
parce qu'il est vivipare. '^Dans les animaux qui ont
du sang, mais qui ne sont pas vivipares, la nature a
fait une déviation légère. Ainsi, pour les oiseaux, elle
ch. XXVII, § 4 , p. 1 1 5 de ma tra-
duction ; et Traité de la Géné-
ration, liv. II, ch. VII, § 119,
p. 198, édit. et trad. Aubert et
Wimmer. La Libye offrait aux
Anciens un vaste champ de
récits fabuleux et légendaires,
bien qu'elle fût, sans doute,
connue par eux mieux que nous
ne la connaissons aujourd'hui.
D'ailleurs, l'observation sur la
grandeur des vivipares dans les
climats chauds est très-juste;
l'éléphant, la girafe, le cha-
meau, l'hippopotame, le rhino-
céros, etc. en sont des preuves.
§ 9. Les plus féroces . La rai-
son en est qu'ils ne vivent que
de proie. — Les os des mdles
sont plus durs. Je ne crois pas
que ceci^soit très-exact. — fx;s
os du lion. Les mêmes détails
sont donnés sur les os du lion,
presque dans les mêmes termes.
Histoire des Animaux, liv. III,
ch. VII, § 8, p. 259 de ma tra-
duction. — Le dauphin... Voir
encore le même passage de
l'Histoire des Animaux sur le
dauphin, cité également après
le lion. Pour le dauphin, voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 287, édit. de 1829.
§ 10. Une déviation légère.
Sous-entendu : « Au plan qu'elle
a suivi pour les autres ani-
maux ». — Pour les oiseaux.
Les os des oiseaux sont en effet
fort remarquables ; et le vol eût
été presque impossible si les
oiseaux avaient des os du genre
de ceux des mammifères ; voir
LIVRE II, CHAP. IX, § 11 147
leur a donné des os, mais des os plus faibles. Les
poissons ovipares ont une arête. La nature des os des
serpents est assez semblable à larête, si ce n'est dans
les très-grandes espèces, parce que ces dernières es-
pèces ont, par les mêmes raisons que les vivipares
besoin d'appuis plus forts, afin d'avoir la vigueur
indispensable. "Les animaux appelés les Sélaciens
ont une nature qui tient du cartilage et de l'arête
Il faut en effet de toute nécessité que leur mouve-
ment soit plus souple; et par conséquent, le mou-
vement de leurs points d'appui ne doit pas être trop
rigide, mais plus mou également ; pour eux, la nature
a dépensé toute la partie terreuse sur leur peau,
parce que la nature ne peut pas répartir à la fois
sur une foule de points la même exubérance de
matière.
sur celte organi.sation des oi-
seaux, Cuvier, Anatomie com-
parée, iiMeç.,p. 111, perdit.
— Plus faibles. Ceci n'est pas
exact ; et Cuvier trouve au con-
traire que les os des oiseaux,
qui sont toujours sans moelle et
qui sont pleins d'air, réunissent
la force et la légèreté. — Des
os des serpents. Sur les os des
reptiles et sur leurs vertèbres,
voir Cuvier, Anatomie com-
parée, me leçon, pp. 1 72 et sui-
vantes, l'e édition.
§11. Appelés les Sélaciens.
Voir sur les sélaciens, l'Histoire
des Animaux, liv. III, ch. i,
§21, page 210 de ma traduc-
tion. — Une nature qui tient
du cartilage. Voir la descrip-
tion des sélaciens par Cuvier,
Règne animal, tome I, p. 383.
edit.de 1829. Les sélaciens for'
ment la première famille des
chondropiérygiens, comprenant
les squales, roussettes, requins,
lamies, marteaux, scies, raies,'
etc., etc., torpilles, pasténa-
gues, lamproies, etc. — Plus
souple. Le texte dit précisé-
ment : « Plus humide, plus
hquide ». — iVe doit pas être
trop rigide. L'explication ne
paraît pas très-satisfaisante. —
— Toute la partie terreuse sur
leur peau. Même remarque.
LIVRE II, CHAP. IX, § 14
149
148
DES PARTIES DES ANIMAUX
**Les vivipares ont également beaucoup d'os qui
ne sont que cartilagineux ; ce sont toutes les fois qu'il
importe que la partie solide soit assez molle et assez
spongieuse pour ménager la chair qui les environne.
Cest ce qui se produit, par exemple, pour les
oreilles et pour le nez, parce que les matières trop
dures sont bien vite usées dans les parties qui s'avan-
cent. La nature du cartilage est la même que celle
de Tos ; entre eux, il n'y a qu'une différence du plus
au moins. Ainsi, ni Tun et l'autre, une fois coupés,
ne repoussent. ''Dans les animaux terrestres, les
cartilages n'ont pas de moelle, en ce sens qu'ils n'ont
pas de moelle séparée ; mais la partie qui pourrait
être de la moelle séparée, se répartit dans le tout, où
elle fait que la composition du cartilage est molle et
gluante. Pourtant, dans les sélaciens, le rachis est car-
tilagineux ; et il n'en a pas moins de la moelle ; car
pour eux, cette partie du corps doit tenir la place
des os.
** Il y a dans le corps des matières qui, au tou-
cher, se rapprochent beaucoup des os, telles que
les ongles, les soles, les pinces, les cornes et les
becs chez les oiseaux. Les animaux ont reçu ces or-
ganes pour leur défense; car les corps entiers qui
sont formés de ces matières et qui, dans leur en-
semble, portent le même nom que leurs parties,
comme c'est le cas pour la sole entière ou pour la corne
entière, sont destinés dans chaque animal à le pro-
téger et à assurer sa conservation. On peut encore
ranger dans cette classe tout ce qui regarde l'organi-
sation des dents, qui tantôt n'a qu'un seul objet, à
§ 12. Que cartilagineux. Les
os ne doivent pas être confondus
avec les cartilages; mais bien
que les os ne soient pas carti-
lagineux, ils ne sont pas égale-
ment durs dans tout le sque-
lette ; ou plutôt il y en a qui se
terminent en cartilages, comme
le sternum par exemple ; et
c'est sans doute ce qu'Aristote
aura voulu dire. Guvier traite
des tendons en même temps que
des os ; Anatomie comparée,
II® leçon, p. 133. — Pour les
oreilles et pour le /zez. L'exemple
est bien choisi. — Qui s'avan-
cent. Comme le nez plus particu-
lièrement, et aussi comme les
oreilles, qui, dans l'homme par-
ticulièrement, se détachent beau-
coup de la tête. — Est la mcnie que
celle de l'os. Ceci n'est pas très-
exact. Le cartilage se distingue
de l'os en ce qu'il est flexible,
tandis que l'os n'a pas la moin-
dre élasticité; voir Anatomie
et Physiologie animales de M.
Ed. Perrier, p. 231. -— Une
fois coupes^ ne repoussent. Je ne
sais pas si la science actuelle
ratifie cette ressemblance pré-
tendue entre l'os et le cartilage,
bien que l'un et l'autre parais-
sent composés d'une matière
analogue.
§ 13. Les cartilages n'ont pas
de moelle Cette explication
de la nature du cartilage est
ingénieuse ; mais il est douteux
que la physiologie comparée
puisse l'admettre. — Molle et
gluante. C'est bien là en effet la
nature du cartilage, telle qu'elle
se présente à première vue. —
Le rachis est cartilagineux. Je
ne vois pas que la science mo-
derne se soit prononcée sur ce
point; mais en général les os
des poissons, et leurs vertèbres
chez ceux qui en ont, sont d'une
nature plus molle que chez les
quadrupèdes. Voir l' Anatomie
comparée de M. Gegenbaur,
p. 627 et 632.
§ 14. Se rapprochent beau-
coup des os. C'est exact dans
une certaine mesure ; et Aris-
tote a soin de faire une réserve
en disant : « Au toucher » ; ce qui
n'implique qu'une ressemblance
superficielle. — Ia^s soles, les
pinces Selon la diversité des
espèces. — Le même nom que
leurs parties. Ceci n'est pas
assez clair, bien que le sens ne
puisse être douteux; un mor-
ceau de corne s'appelle de la
corne aussi bien qu'une corne
entière. Mais cette observation,
quoiqu'elle soit vraie, ne se
rapporte pas assez directement
à la pensée générale de ce pas-
sage, qui signifie seulement que
toutes ces parties de l'animal
sont faites pour sa défense. —
L'organisation des dents. Ce
il '!
\
150
DES PARTIES DES ANIMAUX
savoir le travail des aliments, et qui tantôt, comme
dans les animaux dont les dents sont en scie ou sont
saillantes, ont d'abord cette disposition, et en outre
ont pour but de leur permettre la lutte contre leurs
ennemis.
*^ Nécessairement, toutes ces matières sont de na-
ture terreuse et solide ; car c'est là précisément la
force qu'une arme doit avoir. Aussi, toutes ces con-
ditions se réunissent-elles plus particulièrement dans
les quadrupèdes vivipares, parce que tous ces ani-
maux ont une nature plus terreuse que riiommc.
**Du reste, tous ces détails, avec ceux qui en sont la
conséquence, et qui concernent la peau, la vessie, les
membranes, les poils, les plumes, et les parties qui
les remplacent, et d'autres s'il en est qu'on puisse en-
core citer, trouveront leur place plus tard, et seront
expliquées cïi même temps que nous étudierons les
sujet spécial a été traité assez
longuement dans l'Histoire des
Animaux-, liv. II, ch. m, § 12,
p. 126 de ma traduction; voir
l'étude complète des dents dans
l'Anatomie comparée de Cuvier,
XVII® leçon, tome III, p. 103 et
suiv., r® édition. — Le travail
des aliments.,, la lutte. Môme
chez l'homme, les dents peu-
vent servir à ces deux usages.
Voir plus loin, liv. III, ch. i.
§ 15. Terreuse et solide. Ceci
est tout à fait conforme aux
opinions générales d'Aristote,
d'après la théorie des quatre
éléments reconnus pour la ma-
tièi'c de tous les corps. — Une
arme doit avoir. Il faut en effet
qu'une arme soit solide pour
pouvoir agir; ce qui n'empêche
pas que, dans certains animaux,
des liquides ne puissent avoir
la même action que les solides
les plus résistants; témoin le
venin de certains reptiles. —
Plus terreuse que l'homme.
Même remarque qu'au début
du paragraphe.
§ 16. Plus tard. Voir plus
loin, liv. m, ch. viii, ch. xi,
et liv. IV, ch. XII. — Quand
nous c'tudierons les parties non-
similaires. C'est l'objet des cha-
■n:w!i>liii-|||ijiiwiiiiiii..iniiiia.iuiiiuiw-ii mmtmBÊiKm
LIVRE II, CHAP. IX, § 17 151
parties non-similaires, et que nous montrerons com-
ment et pourquoi chaque espèce d'animal en est
pourvue. Il est indispensable de constater les fonc-
tions et les faits pour connaître ces nouvelles parties,
aussi bien que les autres. Mais comme ces parties ont
reçu le même nom que le tout oii elles sont com-
prises, c'est ce qui nous a porté à leur donner place
ici dans l'étude des parties similaires; car les prin-
cipes de toutes ces parties similaires et non-similaires,
ce sont toujours l'os et la chair. *'C]'est encore ainsi
que nous avons laissé de côté l'étude de la liqueur
séminale et du lait, en traitant des liquides et des
parties similaires, parce que ces considérations vien-
nent plus convenablement dans les Recherches sur
la Génération. L'une de ces deux matières est en eftét
le principe même des animaux, et l'autre devient leur
nourriture, une fois qu'ils sont nés.
pitres qui suivent celui-ci, et
l'objet du liv. III. Ce sont des
parties non-similaires que les
viscères, d(mt l'étude va succé-
der à ce qui précède. — Les
fonctions et les faits. Il n'y a
qu'un seul mot dans le tevtc. —
Comme ces parties ont reçu le
même nom. Ceci ne se comprend
pas bien; et en l'absence de
toute variante, il est difficile
de proposer une conjecture
pour éclaircir la pensée. Il
semble qu'il y a ici quelque
confusion des parties similaires
et des parties non-similaires,
qu'Aristote a si soigneusement
distinguées au début de l'His-
toire des Animaux ; voir aussi
le chapitre précédent, § 1 .
§ 17. Recherches sur la Gc'-
ncration. Voir le traité de la
Génération, liv. I, ch. x, § 1,
où la même pensée est exprimée
presque dans les mêmes termes,
sur le sperme et sur le lait.
Quant à l'étude particulière sur
le lait, elle ne se trouve pas dans
le traité de la Génération, bien
qu'il soit souvent question du
lait, mais toujours en passant;
c'est plutôt dans l'Histoire des
Animaux qu'elle se trouve, no-
tamment, liv. VII, ch. VI et x,
152
DES PARTIES DES AIN IM AUX
CHAPITRE X
Nouvelles considérations plus générales ; les trois parties essen-
tielles des animaux, à l'exclusion des plantes; annonce d'études
sur les végétaux ; la sensibilité est une vie supérieure; privi-
lège de l'homme; sa supériorité sur le reste des êtres ; sa station
droite; organisation de sa tête, qui n'est pas charnue; erreurs
à ce sujet; citation du Traité de la Sensation; réj)artition des
cinq sens ; c'est le cœur qui est le principe des sensations, sur-
tout de celle du toucher et des saveurs; l'ouïe et la vue sont
dans la tête; l'une à la circonférence, et l'autre en avant ; admi-
rable disposition de tous les sens; ils sont tous doubles, excepté
le toucher; fonction spéciale des narines pour la respiration.
A cette heure, reprenons les choses comme si nous
les recommencions dès le principe, en étudiant pi-e-
mièrement les premières et les plus importantes. Tous
les animaux, quand ils sont complètement formés, ont
deux, parties qui leur sont les phis indispensables de
de ma traduction. — /x'
principe me me des- animaux.
C'est pour cela qu'Aristote y a
donné tant d'attention, ainsi
(pie tous les grands zoologistes.
— î.cur nourriture. Chez les
mammifères.
§ 1 . Premièrement les pre-
mières. Cette tautologie est dans
le texte ; et c'est une forme de
style assez habituelle à Aris-
totc. — Et les plus importantes.
J'ai ajouté ces mots, dont le
sens me semble implicitemenl
compris dans rexjiression grec-
que. — Tous les animaux
ont deux parties. La pensée est
l)arfaitcment juste, et la science
a conservé cette observation ;
mais, dans l'Histoire des Ani-
maux, ces deux parties essen-
tielles à l'animal ne sont pas
tout à fait les mêmes qu'ici ;
voir ma traduction liv. I, ch. ii,
si 1, pp. 20 et suiv. Dans ce
dernier passage, Aristote semble
reconnaître trois parties, qui
sont la bouche, l'intestin et
l'anus. La division faite ici est
à la fois la plussim])le et la plus
LIVRE II, CHAP. X, § 2
153
toutes, la partie par laquelle ils prennent leur nour-
riture, et la partie par laquelle ils doivent rejeter les
excréments. Sans la nourriture, ils ne pourraient ni
vivre ni croître. Les plantes, quoique, selon nous,
elles soient bien vivantes aussi, n*ont pas d organes
pour expulser les résidus devenus inutiles. Elles em-
pruntent à la terre leur nourriture toute digérée ; et
au lieu d'excréments, elles donnent les graines et les
fruits. M3ans tous les animaux, il y a enfin une troi-
sièine partie qui est placée entre les deux autres et
qui renferme le principe même de la vie. La nature
des plantes étant d'être immobiles, ne présente pas
beaucoup de combinaisons des parties non-similaires;
pour des fonctions peu nombreuses, il n'y a besoin
(jue d'organes aussi peu nombreux qu'elles. Nous
exacte. Voir Cuvier, Règne ani-
mal, pp. 34 et 54, édit. de
1829. — Les plantes. Ce rap-
prochement des plantes et des
animaux était très-neuf et très-
frappant du temps d'Aristote. —
Expulser les résidus. Il n'y a
pas dans les plantes d'excré-
ments ; mais il y a une sorte de
transpiration qui en tient lieu.
— Toute digérée. Ceci n'est pas
très-exact, et bien que la terre
soit la même pour toutes les
plantes dans les différents lieux,
elles en tirent toutes une nour-
riture spéciale, que chacune
d'elles élabore. Cette modifica-
tion des sucs tirés de la terre
par les radicules des plantes, est
un mystère encore plus obscur
peut-être que la nutrition des
animaux.
§ 2. Une troisième partie.
Ceci revient à la théorie de
l'Histoire des Animaux. La par-
tie qu'Aristote place ici en troi-
sième lieu est en effet indispen-
sable ; mais comme elle se passe
dans l'intérieur de l'animal, elle
est moins facile à observer que
les deux autres. On sait d'ail-
leurs qu'il y a des animaux, les
plus inférieurs de tous, chez
lesquels l'intestin n'étant qu'un
sac sans issue, les excréments
ressortent par la bouche; voir
Cuvier, Règne animal, t. I,
p. 3 4, édit. de 1829. — I^ prin-
cipe même de la vie. C'est la
nutrition qui se fait dans lin-
154
DES PARTIES DES ANIMAUX
aurons à étudier à part la nature qui leur est propre.
'Mais dans les êtres qui, outre la vie, possèdent en-
core la sensibilité, les choses se présentent sous des
formes bien plus diverses. Les uns ont des rapports
plus nombreux et beaucoup plus compliqués les uns
que les autres, quand leur nature comporte non pas la
vie seulement, mais la vie dans toutes ses perfections,
fi'espècc humaine jouit de cet avantage, puisque, do
tous les êtres à nous connus, Thomme seul participe
du divin, ou du moins il en participe plus que tous
les autres êtres. Ainsi, par ce premier motif, et en
même temps par cet autre motif que l'homme nous
est plus connu que tout autre dans la forme de ses
parties extérieures, c'est par lui qu'il convient de
débuter.
testin par les vaisseaux chyli-
fères et lymphatiques. — Nous
aurons à étudier à part. Aris-
tote avait fait des travaux per-
sonnels sur la botanique ; mais
c'est surtout ïhéophraste, qui,
sous sa direction, a exécuté les
projets du maître. Diogcne de
Laérte cite dans son catalogue
un ouvrage d'Aristote sur les
plantes en deux livres ; mais le
traité des Plantes qu'on met
quelquefois parmi ses œuvres,
est apocryphe.
§ 3. Possèdent encore la sen-
sibilité. Ce sont les animaux. —
Sous des formes bien plus di-
verses, l^es phénomènes de la
vie et de la sensibilité se mul-
tiplient de plus en plus à me-
sure que les animaux devien-
nent plus parfaits. La science
moderne ne saurait dire mieux
que ce qu'Aristote dit ici. —
L'homme seul participe du di-
vin. Ceci est peut-être excessif,
et l'homme seul n'est pas mar-
qué au sceau de Dieu ; mais
c'ett chez lui que l'empreinte
est la plus vive. On peut d'ail-
leurs reconnaître dans ces théo-
ries d'Aristote quelque souve-
nir de celles de son maître,
Platon. — Ou du moins... Cette
restriction est nécessaire. —
Cest par lui qu'il convient de
débuter. Yo'iv l'Histoire des Ani-
maux, liv. I,ch. VI, § 12, p. 41,
de ma traduction, et la Préface,
p. cxv.
LIVRE II, CHAP. X, § 5 155
* Il est le seul être chez qui les parties mêmes dont
la nature Ta formé sont précisément dans Tordre na-
turel ; le haut dans l'homme est dirigé vers le haut
de Tunivers, et l'homme, entre tous les animaux, est
le seul qui se tienne droit. D'après ce que nous avons
dit du cerveau, on doit voir que l'homme devait né-
cessairement avoir une tête qui ne fut pas chargée de
chair. Ce n'est pas, comme (juclques-uns le pré-
tendent, que, si la tête eiit été charnue, la vie de notre
espèce eût été plus longue; ce n'est pas non plus,
comme on l'affirme, que la tête doive être dépourvue
de chair pour faciliter la sensation; car on prétend
que, comme c'est par le cerveau que nous sentons,
des parties par trop charnues ne serviraient pas bien
à la sensibilité. ^Aucune de ces deux explications
n'est exacte. Mais ce (jui est vrai, c'est ([ue, si la ré-
gion du cerveau avait été surchargée de chair, le cer-
vij 4. Dans l'ordre naturel.
C'est-à-dire dans le sens de
l'axe même du monde, et «vers
le haut de l'univers. » Ceci est
vrai à la lettre, autant du moins
que l'univers nous est actuel-
lement connu ; c'est le pôle qui
doit nous servir de point de re-
père d'abord, puisque notre terre
semble tourner autour de lui.
— Le seul qui se tienne droit.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. I, ch. XII, § 2 et suiv., p.
69 de ma traduction. — Ce que
nous avons dit. Ceci se réfère
sans doute à l'Histoire des Ani-
maux, liv. I, ch.vii, S 2, p. 43.
— Quelques-uns le prétendent.
On aimerait à savoir à qui Aris-
tote fait allusion. — Comme on
l'affirme. Même remarque. —
Par le cerveau que nous sentons.
Il est certain que la tête est le
centre auquel nous rapportons
toutes nos sensations, parce
qu'elle est le siège exclusif de
quatre organes des sens.
§ 5. N'est exacte. Aristote a
raison sans doute contre les
théories qu'il vient de rappe-
ler ; mais la sienne ne vaut
guère mieux, et il n'est pas du
tout prouvé que le cerveau ait
pour fonction spéciale le refroi-
r
W\
Ji'J
156
DES PARTIES DES ANIMAUX
li
t a
veau aurait fonctionné d'une façon toute contraire à
la fonction pour laquelle il a été donné aux animaux.
Du moment qu'il aurait été trop chaud lui-même, il
eût été hors d'état de refroidir l'organisation ; et il
n'est cause d'aucune espèce de sensations, parce
qu'il est absolument insensible, comme le sont d'ail-
leurs toutes les autres excrétions, ^ Mais ne dccouvraut
pas la cause qui a fait que quelques sens sont, chez
les animaux, places dans la tète, et voyant (|ue la
tète est plus propre que toutes les autres parties à les
recevoir, les naturalistes ont réuni par une simple
conjecture le cerveau et la sensibilité l'un à l'autre.
Dans nos ouvrages sur la Sensation, nous avons anté-
rieurement démontré (jue c'est la région du cœur qui
est le principe des sensations, et (|u'il y a deux sens
il
dissement du corps, comme il
le dit. — // a été donné aux
animaux. Le cerveau est admi-
rablement organisé ; mais il n'est
pas facile de savoir quelle est
sa fonction principale, sous le
rapport purement physiologi-
que. — Trop chaud lul-mémc.
Aristote admet toujours que,
par lui-même, le cerveau est
essentiellement froid. — // eut
absolument insensible. Ceci est
inexact. — Toutes les autres
excrétions. Voir ce qui est dit
du sang et des excrétions en
général, Histoire des Animaux,
livre III, ch. xiv, § 2, p. 293
de ma traduction. Dans ce der-
nier passage, Aristote parle aussi
de l'encéphale. Mais cette théo-
rie reste toujours assez obscure.
§ 6. Réuni.... le cerveau et la
sensibilité. C'est là, en effet, ce
qui semble le plus naturel ; et
la sensibilité générale est bien
plutôt dans le cerveau, où abou-
tissent tous les nerfs, par la
moelle épinière, que dans le
cœur, comme le veut Aristote.
— Nos ouvrages sur la Sensa-
tion. C'est évidemment le traité
de la Sensation et des choses
Sensibles qui est indiqué ici ;
mais ce n'est pas dans ce traité,
c'est dans le traité de la Jeu-
nesse et de la Vieillesse, chap.
III, § 7, p. 321 de ma traduc-
tion, que le cœur est pris pour
le principe des sensations. —
Deux sens qui évidemment dé'
LIVRE H, CHAP. X, § 7
157
qui évidemment dépendent du cœur, le sens des
choses tactiles, et le sens des saveurs. L'odorat est,
entre les trois premiers sens, un sens intermédiaire.
Quant à l'ouïe et à la vue, ces deux sens sont surtout
dans la tête, à cause de la nature même de ces or-
ganes particuliers; et c'est dans la tête que la vue est
placée chez tous les animaux. ' L'ouïe et l'odorat,
tels qu'ils sont dans les poissons et autres animaux
semblables, prouvent bien la vérité de ce que nous
venons de dire. Les poissons entendent et odorent;
et cependant ils n'ont dans la tête aucun organe pour
percevoir les objets sensibles de cet ordre. La vue
est aussi très-bien placée dans le cerveau pour tous
pendent du cœur. On ne com-
prend pas comment on a pu rap-
porter au cœur les deux sens
du toucher et du goût. — /.e.v
trois premiers sens. Le toucher,
le goût et l'odorat. — Un sens
intermédiaire. L'odorat n'est
pas précisément intermédiaire
entre le toucher et le goût ; il
n'est guère plus matériel que
l'ouïe et même que la vue. —
.^ cause de la nature Cette
raison n'est pas suffisante ; ou
du moins, il aurait fallu expli-
quer quelle est la nature parti-
culière de ces deux sens, com-
parativement aux autres.
§ 7 . L'ouïe et l'odorat. . . dans
les poissons. La science mo-
derne a constaté non seulement
que les poissons entendent et
odorent ; mais par des dissec-
tions fort délicates, elle a re-
connu chez eux les organes de
l'odorat et de l'ouïe. Il est
vrai que ces organes sont en
général si cachés et si ténus,
qu'il n'y a rien d'étonnant à ce
que les premiers observateurs
ne les aient pas distingués ; voir
l'Anatomie comparée de Cuvier,
xiii*' leçon, article 2, pp. 453 et
suiv., tome II, f® édition. La
seule partie essentielle du sens
de l'ouïe est la pulpe gélati-
neuse, où aboutissent les extré-
mités du nerf acoustique. Cu-
vier a donné des détails sur
l'ouïe de l'écrevisse, de la seiche
et des poissons à branchies libres
et à branchies fixes, id. ibid.
pp. 454 et 460. Pour l'odorat
chez les poissons, voir Cuvier,
id. ibid., leçon xv**, article 3,
pp. 648, 655 et 669. — La vue
est aussi très-'hien placée. Voir
ti m
(♦
158
DES PARTIES DES ANIMAUX
les animaux qui en ont un. Le cerveau est humide et
froid. La vue est de la nature de Teau ; car Teau est
de toutes les matières diaphanes celle qui peut se
garder le mieux. ^11 faut en outre que les sens les
plus délicats le soient encore davantage dans les par-
ties qui ont un sang plus pur. Le mouvement causé
par la chaleur qui est dans le sang fait obstacle à
Faction de la sensibiHté, et c'est pour ces différentes
causes que les organes de ces sens sont placés dans la
tête.
'Non seulement le devant de la tète doit être dé-
garni de chair; mais il faut en outre que le derrière
le soit également, parce que, chez tous les animaux
qui ont une tête, il faut que cette partie soit la plus
droite possible. Or rien de ce qui porte un trop lourd
la XII* leçon de l'Anatomie com-
parée de Ciivier, t. II, pp. 364,
403, 434, etc., etc. — La vue
est de la nature de Veau. Ce
qui a pu justifier cette théorie
dans l'Antiquité, c'est que le
globe de l'œil se compose de
plusieurs humeurs, aqueuse, vi-
trée, etc., en avant et en arrière
du cristallin. Voir Cuvier, id.
ibid. p. 368. Dans le Traité de
l'Ame, Aristote a fait une théo-
rie spéciale de la vision, liv. II,
ch. 7, p. 208 de ma traduction;
mais cette théorie est différente
de celle qu'il expose ici. — Se
garder le mieux. L'expression
du texte n'est pas plus précise ;
et la pensée reste obscure.
§ 8. l^s plus délicats. Ce
sont en première ligne la vue,
l'ouïe, Todorat, et, en dernière
ligne, le goût et le toucher. —
Dans les parties qui ont un
sang plus pur. Ces parties, dans
les théories d' Aristote, sont celles
de la tête et du cerveau. — A
l'action de la sensibilité'. Ce
serait plutôt: A l'action de l'in-
telligence. — Sont places dans
la tête. C'est-à-dire, dans un
lieu plus froid et plus calme,
d'après les théories Aristoté-
liques.
§ 9. Doit être dégarni de
chair. Ceci doit s'appliquer au
crâne et au front plutôt qu'au
visage. — Im plus droite pos-
sible. Ceci s'applique surtout à
l'homme et à l'oiseau ; mais,
LIVRE II, CHAP. X, § 40
159
fardeau ne peut être bien droit; et si la tète était
charnue, cette partie ne pourrait se redresser. Ce
qui montre bien encore que ce n'est pas en vue de la
sensibilité du cerveau que la tête est dénuée de chair,
c'est que le derrière n'a pas de cerveau, et que cette
partie est sans chair également. *°La raison comprend
très-bien aussi que, chez quelques espèces d'animaux,
l'ouïe soit placée dans la région de la tête. En effet, ce
qu'on appelle le vide est rempli d'air; et nous disons
que le sens de Touïe dépend de l'air. Les conduits
qui partent des yeux vont aboutir aux veines qui en-
vironnent l'encéphale. De même, le canal qui part
des oreilles aboutit également au derrière de la tête.
Aucun organe privé de sang n'est sensible, pas plus
que ne l'est le sang lui-même; mais ce qui est sen-
sible, c'est une des matières qui en viennent, et c'est
dans les quadrupèdes, la tête
est horizontale : « Pronaque
dum spectent....» — Si la tête
était charnue. Voir l'Histoire
des Animaux, livre I, ch. vu,
page 43 de ma traduction, et
ch. XIII, p. 72. — Le derrière
n'a pas de cerveau. Il est difiî-
cile de comprendre cette erreur
anatomique, puisque la boîte
osseuse du crâne est remplie
derrière comme devant par la
masse encéphalique et par le
cervelet.
§ 10. L'ouïe. Il y a peut-être
ici quelque désordre dans le
texte, puisqu'il a été déjà ques-
tion de l'ouïe, plus haut § 7.
Pour la théorie de l'ouïe, voir
le Traité de l'Ame, livre II,
ch. 8, § 5, p. 219 de ma tra-
duction, où l'explication est la
même qu'ici. — Le vide. Ce
n'est pas le vide absolu, comme
l'entend la science moderne ;
les Anciens ne connaissaient pas
ce vide; et, pour eux, le vide
n'était guère autre chose que
l'air. — Les conduits qui par-
tent des yeux. Nous dirions : Les
nerfs optiques. — Le canal qui
part des oreilles. C'est-à-dire
le conduit auditif. Sur les rap-
ports de la vue et de l'ouïe, voir
Cuvier, Anatomie comparée,
XII® et xiii® leçons, tome II, pp.
364 et 446, et sur le méat au-
ditif, p. 511. — Une des ma-
n
160
DES PARTIES DES ANIMAUX
Kl
parce que dans les animaux qui ont du sang, aucune
partie privée du sang n'est sensible, que le sang lui-
même ne l'est pas davantage ; car il n'est pas une
partie des animaux. " Tous les êtres qui ont un cer-
veau Font dans la portion antérieure de leur corps,
parce que c'est en avant que se présente Tobjet que
Ton sent, que la sensation vient du cœur qui est
aussi en avant, que la sensation ne se produit que
grâce aux parties du corps qui ont du sang ; et que la
cavité postérieure de la tête est dépourvue de veines.
La nature a rangé dans un ordre admirable les organes
des sens, en plaçant le sens de rouïeverslc milieu de
la circonférence; car on n'entend pas uniquement en
ligne droite; on entend de toutes parts. Au contraire,
la vue a été placée en avant, parce que la vue s'exerce
toujours en ligne directe; et comme le mouvement
tirrex qui en viennent. Et par
exemple, la chair, que le sang
contribue à former. — // n'est
pas une partie des animaux.
Ceci est en contradiction avec
toutes les théories d'Aristote sur
le sang, et M. le docteur de
Frantzius soupçonne avec raison
que ce passage doit être altéré;
mais les manuscrits ne fournis-
sent rien pour le corriger.
§ 11. Dans la portion ante'-
rieure. Cette observation est
exacte ; mais il ne paraît pas
que la science moderne y ait
attaché autant d'importance
qu'Aristote. Voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, ix^ leçon, art.
9, tome II, p. 172. — I^i sen-
sation vient du cœur. Voir plus
haut, § 6. — ÏM cavité poste^
rieure de la tJte est dépourvue
de veines. L'anatoraie ne con-
firme pas cette opinion, bien
qu'il y ait moins de veines der-
rière la tête que devant. —
Dans un ordre admirable. C'est
un des principes essentiels des
théories d'Aristote ; voir la pré-
face à l'Histoire des Animaux,
p . L X X VI 1 1 . — L'ouïe vers le m ilieu
de la circonférence . C'est bien
là, en effet, la position de l'ouïe,
placée de chaque côté de la tête.
Voir l'Histoire des Animaux,
livre I, ch. xii, § 6, p. 71 de
LIVRE II, CHAP. X, § 13 161
qu'on fait a lieu en avant, il faut voir d'avance l'objet
vers lequel le mouvement se dirige.
** C'est avec non moins de raison que le sens de
l'odorat a été placé entre les yeux. Chaque sens en
effet est double, parce que le corps est double aussi,
puisqu'il a la droite et la gauche. Cette disposition ne
se voit plus dans le sens du toucher. La cause paraît
en être que l'organe initial du toucher n'est pas la
chair uniquement, ni telle partie analogue à la chair,
mais que ce sens est tout intérieur. '^ Pour le sens
dont la langue est l'organe, c'est moins clair que pour
d'autres sens ; mais ce l'est plus que pour le toucher;
car ce sens lui-même est aussi une espèce de toucher.
Cette duplicité d'organes est cependant visible pour la
Û
ma traduction. — En ligne
droite. Comme la vue, qui a
toujours lieu directement, parce
que les rayons lumineux venant
des objets ne peuvent avoir un
autre cours. — A lieu en avant.
Dans le cours naturel et néces-
saire de nos actes.
§ 12. Entre les yeux. L'odo-
rat est placé dans le nez, qui
est placé entre les yeux. —
Chaque sens.... est double. C'est
vrai pour quatre sens, puisqu'on
peut aussi trouver une double
organisation dans la langue;
mais Aristote exclut avec raison
le toucher, qui est simple et ré-
pandu par tout le corps — Ne
se voit plus dans le sens du
toucher. C'est-à-dire que le tou-
cher n'a rien de la double orga-
T. I.
nisation des autres sens.— Tout
intérieur. C'est bien vague; et
la physiologie moderne a essayé
de déterminer davantage les
choses, en constatant que tous
les nerfs aboutissent à l'encé-
phale, qui serait alors le centre
du toucher, comme de toutes les
autres perceptions.
§ 13. C'est moins clair. L'ob-
servation est exacte ; et celle
qui suit ne l'est pas moins. —
Une espèce de toucher. C'est
aussi l'avis de Cuvier, qui dit
que le sens du goût est, de tous
les sens, celui qui s'éloigne le
moins du toucher; Anatomie
comparée, xv** leçon, p. 676 du
tome II, r« édition; voir aussi,
xvui® leçon, tome III, pp. 260
et suiv. — Cette duplicité d'or-
11
162
DES PARTIES DES ANIMAUX
langue elle-même, qui paraît aussi divisée en deux.
Mais pour les autres sens, la sensation est partagée en
deux d'une manière plus évidente. Ainsi, il y a deux
oreilles; il y a deux yeux; et la disposition des narines
est double également. Placé d'une autre manière et
séparé en des lieux différents, comme l'est l'ouïe, le
nez ne remplirait pas son office, non plus que l'organe
dans lequel il est posé ; car c'est pour la respiration
que l'organe de l'odorat a été donné aux animaux qui
ont des narines; et cet organe a dû être placé au mi-
lieu et dans les parties antérieures. **La nature a
donc réuni les narines au milieu des trois autres sens,
comme si elle eût voulu établir une règle unique
pour le mouvement que cause la respiration. Ces sens
d'ailleurs sont aussi merveilleusement disposés dans
gancs.,. Cette observation sem-
ble avoir échappé à l'attention
de Guvier. — Aussi divisée en
deux. Il y a du moins une par-
faite symétrie entre les deux
parties de la langue. — La sen-
sation est partagée en deux.
Dans les organes ; mais la per-
ception n'en est pas moins uni-
que pour la vue, l'ouïe, l'odo-
rat. — Le nez ne remplirait pas
son office. Cette théorie n'est
pas très-juste, puisque les oreil-
les et les yeux ne remplissent
pas moins leurs fonctions, bien
que les deux organes soient sé-
parés ; l'odorat aurait pu être
disposé de même par la nature.
Ici donc le mieux, c'est de s'en
tenir au fiiit tel qu'il est, sans
chercher à l'expliquer. — Pour
la respiration . Le nez contribue
à la respiration, sans doute ;
mais ce n'est pas lui qui la fait,
comme Aristote semble le sup-
poser. — ./ du être place' au
milieu. C'est une simple affir-
mation, à l'appui de laquelle on
ne donne aucun argument.
§ 14. j4u milieu des trois au-
tres sens. La vue, l'ouïe et le
goût. L'expression grecque est
littéralement rendue ; et l'ob-
servation est ingénieuse, puis-
qu'en effet les narines sont pla-
cées entre les trois sens, sans
être à égale distance de tous. —
Une règle unique. Les deux na-
rines sont accolées et ne for-
ment qu'un nez. — Jussi mer-
"f^mmmm
LIVRE II, CHAP. XI, § 2 163
les animaux autres que l'homme, selon la nature
propre de chacun d'eux.
CHAPITRE XI
Des oreilles dans les quadrupèdes ; leur position apparente et
réelle ; leur utilité.
* Les quadrupèdes ont les oreilles toutes dressées,
et, au-dessus des yeux, du moins à ce qu'il semble ;
mais en réalité les oreilles ne sont pas plus hautes;
ce n'est qu'une apparence, venant de ce que les ani-
maux ne sont pas droits et qu'ils baissent la tête.
' Comme les animaux se meuvent le plus ordinaire-
ment dans cette position, les oreilles leur sont d'au-
tant plus utiles qu'elles se dressent et peuvent se
]
veilleusement disposes.... C'est
l'admiration habituelle d'Aris-
tote pour la nature.
§ 1. Ont les oreilles toutes
dressées. Ceci n'est pas exact de
tous les quadrupèdes, qui ont,
dans bien des espèces, les
oreilles pendantes et non pas
droites, par exemple les chiens,
les moutons, les chèvres et tant
d'autres. Dans l'homme même,
on ne peut pas dire que l'o-
reille soit au-dessus des yeux.
— Ils baissent la tête. L'obser-
vation est juste ; et il est cer-
tain qu'en redressant la tête
d'un animal, au lieu de la lais-
ser horizontale, les oreilles se
trouvent placées à peu près au
niveau des yeux.
§ 2. Dans cette position. Qui
est d'avoir la tête basse et tour-
née vers la terre. — Qu'elles
se dressent. Mais seulement dans
quelques espèces. Chez l'hom-
me, les oreilles ne se dressent
pas. On peut trouver que cette
étude sur les organes de l'ouïe
est bien concise; et il semble
que, sans pousser l'analyse aussi
li!
164
DES PARTIES DES ANIMAUX
mouvoir ; car en se tournant en tous sens, elles
recueillent bien mieux tous les bruits qui surviennent.
r
I
CHAPITRE XII
Les oiseaux n'ont pas d'oreilles et pourquoi; les quadrupèdes ovi-
pares et à écailles n'en ont pas non plus; exception pour le
phoque parmi les vivipares.
* Les oiseaux n ont pas d'oreilles; ils n'en ont que
les conduits, parce que leur peau est trop dure, et
qu'au lieu des poils qu'ils n'ont pas, ils ont des
plumes. Il n'y a pas là une matière que la nature
aurait pu employer à faire des oreilles. Parmi les
loin que l'a pu faire la science
de nos jours, Aristote aurait pu
en dire bien davantage. Le
chapitre qui suit celui-ci n'est
pas moins insuffisant. Voir l'A-
natomie comparée de Cuvier,
XIII*' leçon, tome II, pp. 446 et
suiv. i^^ édit. Cuvier d'ailleurs
s'est peu occupé de l'oreille
extérieure; mais il a étudié
avec le plus grand soin l'orga-
nisation intérieure du labyrin-
the, du tympan, des osselets,
etc., etc., la distribution des
nerfs auditifs ; voir aussi l'Ana-
tomie comparée, de M. Gegen-
baur, p. 726, trad. franc. La
théorie de l'ouïe est peut-être
une des moins avancées de toute
la science.
§ 1 . Les oiseaux n*ont pas
d'oreilles. Sous-entendu : Exté-
rieures, dans le genre du pavil-
lon de l'oreille chez l'homme
ou d'autres animaux supérieurs.
Voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, xiii® leçon, sur les oiseaux,
pp. 464, 481,505, 531, 1^" édit.
— Leur peau est trop dure.
L'explication peut ne pas pa-
raître très-satisfaisante. — Ils
ont des plumes. Il n'y aurait
eu rien d'incompatible entre des
plumes et une oreille extérieure.
— // ny a pas là une matière.
C'est vrai ; mais rien ne s'op-
LIVRE II, CHAP. XIII, § 1
165
quadrupèdes, ceux qui sont ovipares, et qui ont des
écailles, sont dans le même cas, et la raison est aussi
la même pour eux. Cependant, parmi les vivipares, le
phoque n'a pas d'oreilles, et il n'a non plus que les
conduits auditifs; ce qui tient à ce qu'il n'est qu'un
quadrupède imparfait.
CHAPITRE XIII
De la vue et des appareils qui la protègent chez l'homme et cer-
tains animaux ; organisation de l'œil et de la pupille ,* les pau-
pières ; différences du jeu des paupières chez les différentes
espèces d'animaux ; les oiseaux à vol pesant ont la vue peu
longue ; vue excessivement perçante des oiseaux de proie ; élé-
vation prodigieuse de leur vol ; yeux des poissons et des in-
sectes ; dureté de leurs yeux ; mobilité des yeux dans les in-
sectes ; les poissons et les insectes n'ont pas de paupières ;
merveilleuse prévoyance de la nature, qui ne fait jamais rien
en vain.
* L'homme, les oiseaux, les quadrupèdes vivipares
posait à ce que la nature ne fît
les choses autrement. — Ovipa-
res^ et qui ont des écailles. Ce
sont les sauriens, qui forment le
deuxième ordre des reptiles,
a Leur peau, dit Cuvier, est
revêtue d'écaillés plus ou moins
serrées, ou au moins de petits
grains écailleux » ; Règne ani-
mal, tome II, p. 17, édit. de
1829. Les sauriens comprennent
les crocodiles, les gavials, les
caïmans, les lézards proprement
dits, les iguanes, etc., etc., jus-
qu'aux bipèdes et aux bimanes.
— Le phoque. Il ne paraît pas
que la science moderne se soit
arrêtée à cette particularité , que
présente l'organisation du pho-
que ; voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome I, p. 166, édit. de
1829. — Un quadrupède im-
parfait. Voir la description du
phoque, Histoire des Animaux,
166
DES PARTIES DES ANIMAUX
et ovipares, ont tous des appareils protecteurs pour
la vue. Les vivipares ont deux paupières, qui leur
servent à fermer les yeux. Les oiseaux à vol pesant
et quelques autres, ainsi que les quadrupèdes ovi-
pares, ferment les yeux par la paupière inférieure.
Les oiseaux ordinaires clignent par des membranes
qui viennent des coins de l'œil. Ce qui fait que les
yeux ont besoin d'être protégés, c'est qu'ils sont
liquides, et la nature les a faits ainsi pour que la vue
liv. II, ch. I, § 12, où Aristote
se sert de la même expression
qu'il emploie ici. Cuvier dit en
parlant des amphibies, Règne
animal, tomel, p. 166, édit. de
1829 : « Leurs pieds sont si
courts et tellement enveloppés
dans la peau, qu'ils ne peuvent,
sur terre, leur servir qu'à ram-
per ; mais comme les intervalles
des doigts y sont remplis par
des membranes, ce sont des
rames excellentes. » Les pho-
ques et les morses sont les deux
seuls genres qui forment la troi-
sième et dernière tribu des car-
nassiers mammifères.
§ 1. — Des appareils pro-
tecteurs pour la vue. Voir l'A-
natomie comparée de Cuvier,
XII® leçon, tome II, pp. 364
et 428, l*"® édit. — Deux pau-
pières... à fermer les yeux.
C'est exact ; mais les paupières
ont aussi d'autres fonctions ; si
elles couvrent l'œil dans l'état
de repos, elles en nettoient la
surface par leurs mouvements ;
en se fermant subitement, elles
en écartent les petits objets qui
pourraient l'offenser ; et par
le clignotement, elles diminuent
la trop grande affluence ou in-
tensité des rayons lumineux ;
Cuvier, loc. cit. — Par la pau-
pière inférieure. Tous ces dé-
tails sont également exacts. —
Les oiseaux.,,, des coins de
l'œil. On sait que les oiseaux
ont trois paupières, les deux
ordinaires, et une troisième qui
est verticale, et qui est située
dans l'angle nasal de l'œil. C'est
surtout la paupière inférieure
qui couvre l'œil en s' élevant ;
elle est plus grande et plus
épaisse que la supérieure ; voir
Cuvier, loc. cit. p. 430. — C'est
qu'ils sont liquides. L'expres-
sion n'est peut-être pas très-
juste dans cette généralité; mais
ce qui l'explique en partie,
c'est que l'œil en effet a deux
humeurs, l'aqueuse en avant du
cristallin, et la vitrée en arrière,
qui ont toutes deux la densité
de l'eau pure, bien que la vitrée
soit un peu plus épaisse. — Ixi
LIVRE II, CHAP. XIII,
167
soit perçante. ^ Si les yeux avaient eu une peau un
peu dure, ils eussent été sans doute moins exposés
au mal que peuvent leur faire en y tombant les objets
extérieurs; mais ils n'auraient pas constitué une
bonne vue. C'est pour cela que la peau qui revêt la
pupille est excessivement mince. Les paupières sont
faites pour protéger et détendre les yeux ; et c'est pour
cette raison que tous les animaux, et spécialement
riiomme, peuvent les cligner. C'est pour repousser
les objets qui pourraient tomber dans les yeux que
tous les animaux peuvent les cligner. Ce mouvement
ne dépend pas d'eux, et c'est la nature qui le fait;
mais si l'homme cligne les yeux plus souvent que tout
autre animal, c'est qu'il a cette peau plus mince
nature les a faits ainsi. La
constitution de l'œil est plus
compliquée qu' Aristote ne sem-
ble le croire ici, et elle est en-
core plus admirable qu'il ne le
pensait ; mais les observations
n'étaient pas de son temps
poussées fort loin.
§2. Une peau un peu dure,
La première tunique de l'œil
est la sclérotique, qui enveloppe
tout le globe, sauf à la partie
antérieure, où elle laisse un
grand vide que ferme la cornée,
recouverte elle-jnême par la
conjonctive. C'est la cornée qui
forme le blanc de l'œil, en pas-
sant sur la sclérotique. La se-
conde tunique de l'œil est la
choroïde. — La peau qui revct
la pupille. Toutes les tuniques
de l'œil sont extrêmement min-
ces : sclérotique, cornée, cho-
roïde, uvée, etc., etc. ; voir
Cuvier, loc. cit.. pj). 39 i et
suiv., XII* leçon. — Les pau-
pières sont faites... C'est bien
là l'office des paupières, quoique
quelques animaux n'en aient
pas, par exemple les reptiles;
la plupart des poissons n'ont pas
de paupière mobile. — Ce mou-
vement ne dépend pas d'eux.
En ceci éclate très-sensiblement
la prévoyance de la nature. Si
ce mouvement protecteur de la
vue eût dépendu de la volonté,
il ne se serait jamais produit à
temps ; au contraire, étant auto-
matique, il est instantané, et
salutaire dans presque tous les
cas. — Cette peau plus mince.
V
'à
168
DES PARTIES DES ANIMAUX
1
que ne l'ont tous les autres. ^ La paupière est entourée
de peau ; et c'est ce qui fait que, ni la paupière, ni le
prépuce, ne repoussent jamais, parce que ce sont de
simples peaux sans chair. Tous les oiseaux qui ferment
leurs yeux par la 'paupière inférieure et les quadru-
pèdes ovipares, ne les ferment de cette façon qu'à
cause de la dureté de la peau qui environne leur tête.
Chez les oiseaux à vol pesant, précisément parce
qu'ils volent peu, la croissance des plumes tourne à
épaissir et à durcir la peau; et de là vient qu'ils fer-
ment aussi les yeux par la paupière d'en bas. Les
pigeons et les oiseaux de cette espèce ferment les yeux
par les deux paupières à la fois.
* On a vu que les quadrupèdes ovipares ont des
écailles ; et ces écailles sont toujours plus dures que
les poils, de sorte que leur peau est aussi plus dure
11 n'est pas très-sûr que ceci
soit exact.
§ 3. Entourée de peau. C'est
la traduction littérale ; mais la
paupière elle-même est une
peau. — Ne repoussent jamalx.
Ce fait paraît exact. — A cause
de la dureté' de la peau. L'ex-
plication n'est peut-être pas
aussi satisfaisante que l'auteur
le suppose. Il ne semble pas
que la dureté ou la mollesse de
la peau ait rien à faire en ceci .
— Tourne à épaissir et à dur-
cir. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte. Il n'est pas cer-
tain d'ailleurs que cette ex|)Ii-
cation nouvelle soit plus exacte
que les précédentes. — Et de
là vient. Il eût sans doute été
préférable de se borner à cons-
tater le fait sans chercher à l'ex-
pliquer. — Les pigeons Je
ne sais pas si la physiologie
moderne a reconnu cette orga-
nisation de la vue chez les pi-
geons; voir Cuvier, Règne
animal, tome I, p. 488. — Les
oiseaux de cette espèce. C'est-
à-dire les gallinacés, qui com-
prennent tous les oiseaux de
basse-cour.
§ 4. On a vu. La tournure du
texte n'est pas aussi précise; j'ai
cru devoir adopter cette forme,
pour rappeler que ceci a déjà été
dit plus haut, ch. xii, § 1. —
Plus dures que les poils. C'est
■• .'
LIVRE II, CHAP. XIII, § 5
169
que la peau ordinaire. La peau de leur tête est dure
comme le reste ; et ce n'est pas de cette peau que
peut être formée leur paupière. Au contraire, celle
d'en bas est charnue, de façon que leur paupière est
tout à la fois mince et extensible. Les oiseaux à vol
pesant ferment les yeux, non pas avec la paupière,
mais par une membrane. C'est que le mouvement de
la paupière eût été trop lent et qu'il faut au contraire
qu'il soit très-rapide ; or, c'est précisément ce que
peut faire une membrane nictitante. ^ C'est à partir
du coin de l'œil, qui est près du nez, qu'ils ferment
leurs yeux, parce qu'il est mieux que cette organi-
sation naturelle vienne en eux d'un seul et unique
principe. Aussi a-t-elle pour point de départ l'excrois-
sance qui est auprès du nez; et ce qui est en avant
et direct est plus principe que ce qui est oblique
exact; mais les écailles sont,
chez les animaux qui en ont, des
espèces de poils. — Ce n'est pas
de cette peau.... En effet, cette
peau n'aurait pas été assez fle-
xible. — Mince et extensible.
Le texte dit plutôt : «Etendue ».
— Par une membrane. C'est-à-
dire, par la troisième paupière,
qui part du coin nasal de l'œil.
— Eût été trop lent. L'explica-
tion est ingénieuse, en suppo-
sant que la peau des paupières
soit aussi dure que celle de la
tête. — Nictitante. J'ai ajouté
ce mot.
§ 5. Du coin de l'œil. C'est-
à-dire, la caroncule, petite
excroissance charnue, qui est
au coin de l'œil près du nez. ;
voir l'Anatomie comparée de
Cuvier, xii« leçon, tome II,
p. 430, \y^ édition, sur la troi-
sième paupière des oiseaux. Il
semble que Cuvier n'attribue
pas à cette troisième paupière
autant d'importance qu'Aris-
tote ; pour lui, c'est surtout la
paupière inférieure qui fonc-
tionne. — D'un seul et unique
principe. C'est-à-dire, d'une
seule paupière au lieu de deux.
— Principe. Sous-entendu : De
mouvement. — L'excroissance..
La caroncule, dans l'angle nasal
de l'œil. — Ce qui est en avant. . .
170
DES PARTIES DES ANIMAUX
I
il
et décote. ^ Les quadrupèdes ovipares ne ferment pas
les yeux de la même manière, parce qu'il n'est pas
nécessaire aux quadrupèdes d'avoir la pupille liquide,
ni d'avoir une vue très-longue, attendu qu'ils vivent
sur la terre. Mais pour les oiseaux, c'est absolument
nécessaire, parce qu'ils ne peuvent employer leur
vue que de très-loin. C'est là ce qui fait que les
oiseaux armés de serres ont tous une vue excessive-
ment longue. C'est de très-haut qu'ils peuvent aper-
cevoir la proie qui est leur nourriture. Aussi sont-ils
de tous les oiseaux ceux dont le vol s'élève de beau-
coup le plus haut. Les oiseaux de terre qui volent
mal, comme le coq et les espèces semblables, n'ont
pas une bonne vue ; car ils n'en ont pas un besoin
absolu pour rechercher leurs aliments.
oblique. Celte explication méta-
physique est peu satisfaisante;
et il semble qu'ici le mouve-
ment, partant de la caroncule,
est moins direct que celui des
paupières : seulement l'organe
est unique, au lieu d'être dou-
ble. — Et de côte. J'ai ajouté
ces mots, qui sont comme une
paraphrase.
§ 6. Les quadrupèdes ovipa-
res. Dans le genre des croco-
diles, des tortues, des lézards,
etc. — Ne ferment pas les yeux
de la manie manière. Que les
oiseaux dont on vient de parler.
Le crocodile et la tortue ont une
troisième paupière comme les
oiseaux ; les grenouilles en ont
également trois ; mais la troi-
sième est horizontale, comme
les deux autres ; Cuvier, Ana-
tomie comparée, loc. cit. p. 432.
De plus, elle est transparente, et
elle se meut d'avant en arrière
pour couvrir l'œil entier. — La
pupille liquide. Ceci se rappoi'te
encore aux diverses humeurs
de l'œil; mais ce n'est pas à
proprement parler la pupille
qui est liquide. — Une vue
très-longue. Il est certain que,
comparativement à la vue des
oiseaux, celle des animaux ter-
restres n'est pas très-perçante.
— Pour les oiseaux. Sur l'or-
ganisation particulière de l'œil
chez les oiseaux, voir l'Ana-
tomie comparée de Cuvier, loc.
cit., p. il 4.
LIVRE II, GHAP. XIII, § 7
171
' Les poissons et les insectes et les animaux à peau
dure ont des yeux fort différents; mais aucune de
ces espèces n'a de paupières. D'abord, ceux qui ont la
peau des yeux dure n'en ont pas du tout. L'usage de
la paupière exige un acte rapide, qui demande une
peau pour pouvoir s'accomplir. Aussi, au lieu de cette
protection qui leur manque, tous ont les yeux durs,
comme s'ils voyaient au travers d'une paupière adven-
tice. Mais comme, à cause de la dureté même de cette
partie, ils ne peuvent nécessairement avoir qu'une
vue obtuse, la nature a donné aux insectes des yeux
§ 7 . Les poissons et les insec-
tes. Il n'aurait pas fallu réunir ces
deux espèces d'animaux, dont
les yeux sont fort différents. —
Les animaux à peau dure. C'est
la traduction exacle du texte ;
mais l'expression est bien va-
gue, puisqu'elle peut s'adresser
à plusieurs classes d'animaux.
— Des jeux fort différents.
C'est pour cela qu'il fallait sé-
parer l'étude des uns de celle
des autres. — N'a de paupières.
Ceci est exact, du moins en
partie ; la plupart des poissons
n'ont pas de paupières mobiles;
voir l'Anatomie comparée de
Cuvier, xii® leçon, article 11,
p. 434, l""® édition. Le poisson-
lune a une paupière, qui se
ferme par un sphincter circu-
laire.— Ceux qui ont la peau dés
jeux dure. Ceci s'applique sur-
tout aux insectes, qui/mt tantôt
des yeux dits chagrinés, à cause
des tubercules nombreux qui les
couvrent, tantôt des yeux sim-
ples, et tantôt aussi des yeux
chagrinés et simples concurrem-
ment ; Cuvier, loc. cit. p. 371,
et surtout, p. 442, l'étude spé-
ciale consacrée aux yeux des
insectes et des crustacés. La
structure de l'œil chez les in-
sectes est très-différente de
ce qu'elle est dans les autres
animaux. — Ju lieu de cette
protection qui leur manque.
C'est toujours à la prévoyante
sagesse de la nature qu'Aristote
fait allusion. — Au travers
d'une paupière adventice. Les
facettes nombreuses de l'œil
des insectes forment une sorte
de membrane, qui est fort trans-
parente ; et derrière cette mem-
brane, il y a un enduit opaque,
qui, malgré sa consistance, ne
semble pas devoir empêcher le
passage de la lumière, jusqu'au
point où l'insecte peut la perce-
voir ; voir Cuvier, loc. cit. pp.
îl
172
DES PARTIES DES ANIMAUX
mobiles, et surtout à ceux qui ont la peau des yeux
dure, tout de même qu'elle a donné des oreilles à
certains quadrupèdes. Ces insectes peuvent ainsi
beaucoup mieux voir en tournant les yeux vers la
lumière, et en recevant la clarté indispensable à la
vision. * Les poissons ont des yeux liquides, attendu
que, pour les animaux qui font beaucoup de mouve-
ments, l'emploi de la vue est utile de loin. Les ani-
maux de terre peuvent voir aisément au travers de
Tair ; mais pour les poissons, Teau s'oppose à ce qu'ils
voient bien. Comme elle ne présente pas, ainsi que
l'air, une foule d'objets qui peuvent gêner et offenser
la vue, les poissons n'ont pas de paupières ; car la
nature ne fait rien en vain ; et c'est à cause de l'épais-
seur de l'eau que les poissons ont les yeux liquides.
442 et suiv. — Des yeux mo-
biles. Ceci n'est ptis très-exact.
— Ces insecte s. \o\Y^ outre Cu-
vier, la Zoologie de M. P. Ger-
vais, p. 288, 3® édition.
§ 8. Les poissons. Sur les
yeux des poissons, voir l'Ana-
tomie comparée de Cuvier,
xii® leçon, p. 374, 1" édition.
— Des yeux liquides. Voir plus
haut, § 1. — L'eau s* oppose....
La remarque est fort juste ; et
il est de toute évidence que la
conformation de l'œil doit varier
avec le milieu ambiant où l'ani-
mal doit vivre. — Gêner et
offenser. Il n'y a qu'un seul
mot dans le texte. — N'ont pas
de paupières. Voir le paragra-
phe précédent.
LIVRE II, CHAP. XIV, § 2
173
CHAPITRE XIV
Des cils et de leur rôle ; l'autruche; l'homme est le seul animal à
avoir des cils aux deux paupières ; pas un quadrupède n'a de
cils à la paupière inférieure ; de la queue des animaux ; leurs
crinières ; longueur de la queue en raison inverse de celle des
poils qui la garnissent; intelligence de la nature; la tête de
l'homme est couverte de poils, et pourquoi ; l'auteur s'excuse
de cette digression à propos des cils.
* Tous les animaux qui ont des poils ont des cils
aux paupières. Les oiseaux et les animaux à écailles
n'en ont pas, parce qu'ils n'ont pas de poils non plus.
Nous parlerons plus tard du moineau de Libye ; et
nous expliquerons la cause de son organisation ; car
cet oiseau a des cils. ^ Parmi les animaux qui ont des
poils, l'homme est le seul à avoir des cils aux deux
paupières. En général, les quadrupèdes n'ont pas
§ 1 . Les animaux qui ont des
poils ont des cils. Aristote sem-
ble avoir attaché aux cils plus
d'importance que la zoologie
moderne, qui s'est peu occupée
de ce détail de l'organisation de
l'œil. — Parce qu'ils n'ont pas
de poils non plus. Le fait est
exact, si d'ailleurs on peut con-
tester cette relation étroite des
poils et des cils. — Plus tard.
Voir plus loin livre IV, ch. xiv.
— Du moineau de Libye. J'ai
conservé la dénomination grec-
que ; mais on sait que c'est de
l'autruche qu'il s'agit. — Cet
oiseau a des cils. Voir livre IV,
ch. XIV, § 2.
§ 2 . L'homme est le seul. . . .
L'observation est très-exacte. —
Aux deux paupières. Le texte
n'est pas aussi précis ; son ex-
pression est plus générale, et il
dit simplement: « Des deux
côtés. » On peut donc entendre
tout à la fois et qu'il s'agit des
paupières supérieures et infé-
rieures, et qu'il s'agit des par-
ties du corps, antérieures et
postérieures, ou des parties hau-
tes et basses. Le premier sens
paraît ici le plus vraisemblable ;
?i
V
If!
v'i
174
DES PARTIES DES ANIMAUX
(le poils dans les parties inférieures qui forment le
dessous du corps; ils en ont bien plutôt dans les
parties supérieures et le dessus. Les hommes, tout au
contraire, en ont plus dans le dessous du corps que
dans les parties supérieures. Les poils servent comme
de rempart et de couverture aux animaux qui en sont
pourvus; et, dans les quadrupèdes, ce sont surtout les
parties de dessus qui ont besoin d'être protégées et cou-
vertes, plus que le dessous du corps. Les parties du
devant sont les plus importantes; et elles sont dégar-
nies en vue de la courbure et de la flexion. Mais dans
rhomme, comme le devant du corps est en cela par-
faitement semblable au derrière, à cause de sa station
droite, la nature s'est surtout occupée de prêter
secours aux plus nobles parties; car toujours elle pro-
duit ce qu'il y a de mieux, avec les matériaux dont
s
i
le second semblerait plus con-
forme à ce qui suit, si le texte
n'en était pas également équi-
voque. — Qui forment le des-
sous du corps. Le texte n'est
pas aussi développé. — Et le
dessus. — Même remarque. —
Le dessous du corps. Dans l'es-
pèce humaine, le dessous du
corps doit s'entendre de la par-
tie antérieure, qui répond en
effet au-dessous du corps des
quadrupèdes. — De rempart et
de couverture. Il n'y a qu'un
seul mot dans le texte. — Les
parties de dessus. Ce sont en
effet ces parties qui sont les plus
exposées aux intempéries des
saisons, indépendamment des
autres accidents de tout genre.
— Les parties du devant. Chez
les quadrupèdes, c'est le dessous
du corps. — Parfaitement sem-
blable. Il y a peut-être quelque
exagération dans l'expression,
qui, d'ailleurs, ne signifie sans
doute, dans la pensée de l'au-
teur, rien autre chose que l'é-
galité des deux faces du corps
humain relativement à la station
droite, — La nature... produit
ce qu'il j a de mieux. Nouvelle
affirmation de ce grand principe,
qui est profondément vrai, et
que la philosophie aristotélique
a mis en pleine lumière.
LIVRE II, CHAP. XIV, § 4 175
elle dispose. ' Voilà comment pas un quadrupède n a
de cils à la paupière inférieure; et si, chez quelques-
uns, il y a sous cette paupière des poils peu nom-
breux et rares, il n y en a jamais, ni sous les aisselles,
ni au pubis, comme il y en a chez Thomme. A la place
de ces derniers poils, quelques animaux sont velus
sur le dessus du corps tout entier, comme les chiens;
les autres ont un toupet de crins, comme les chevaux
et les animaux de cet ordre. D*autres enfin sont
pourvus d une crinière, comme le lion mâle. * Dans
les espèces qui ont des queues de quelque longueur,
la nature a orné ces queues de crins, qui sont longs
quand la queue a peu de portée, comme dans les che-
§ 3. IS'a de cils à la paU'
picre inférieure. Ceci ne sem-
ble pas une conséquence bien
rigoureuse de ce qui précède ;
voir la fin du § 1 . — ISi sous
les aisselles. Ceci n'est peut-
être pas très-exact pour cer-
taines espèces de singes. — Ni
au pubis. Ceci est fort exact. —
A la place de ces derniers
poils. Le texte est un peu plus
vague, et il n'emploie qu'un
pronom tout indéterminé. —
F élus sur le dessus du corps.
Ce sont surtout les chiens à longs
poils que l'auteur veut désigner
ici. — Un toupet. C'est le mot
qui, dans notre langue, me
semble répondre le mieux au
mot grec. — D'une crinière. On
dit aussi dans notre langue la
crinière d'un cheval, aussi bien
que la crinière d*un lion, bien
que ces deux crinières soient
fort différentes à quelques
égards.
§ 4. Dans les espèces La
pensée de tout ce paragraphe
est très-profonde, et elle mérite
d'être remarquée, à la fois pour
elle-même, et aussi pour l'étude
plus complète de la philosophie
naturelle d'Aristote. Ces com-
pensations qu'établit la pré-
voyance de la nature dans la
constitution générale des ani-
maux, sont très-réelles; et celle
que signale ici le philosophe
l'est très-particulièrement. L'op-
position qu'il observe entre la
queue de l'ours et celle du che-
val est frappante : l'une est
courte, parce que l'animal est
très- velu ; l'autre est assez lon-
gue, parce quel'animal n'a qu'un
poil ras. — Peu de portée. Le
1*1
I
176
DES PARTIES DES ANIMAUX
vaux, et qui sont très-courts quand au contraire la
portée est étendue, le tout s'accordant d'ailleurs avec
le reste du corps. Car toujours la nature, lorsqu'elle
veut favoriser un côté, prend une compensation sur
l'autre côté. Là où elle a fait un corps très-velu, elle
diminue l'ampleur de la queue, qui se réduit comme
on le voit sur les ours.
^L'homme est, de tous les animaux, celui dont la
tête est la plus velue. C'était nécessaire par suite de
l'humidité du crâne, et aussi à cause de ses sutures;
car là où il y a beaucoup de liquide et de chaleur, il
faut nécessairement que là aussi il y ait beaucoup de
végétation ; et les cheveux sont destinés à protéger et
à conserver Tanimal, en le couvrant et en le garan-
tissant des excès du froid et de la chaleur. L'encé-
phale de l'homme, étant le plus gros, est aussi le plus
humide de tous ; et il a par suite plus besoin de pro-
fait n'est peut-être pas très-
exact, il moins qu'on n'applique
spécialement l'idée de portée
aux vertèbres, qui sont la par-
tie solide de la queue des che-
vaux. — Sur les ours. En effet,
la queue des ours est tout à fait
rudimentaire.
§ 5. Dont la tête est la plus
velue. L'observation peut pa-
raître fort exacte ; et il est clair
que la nature a eu un but très-
nettement défini en donnant à
l'homme cette organisation d'une
chevelure épaisse. Quel est ce
but? Les explications peuvent
varier; mais celle que donne
Aristote est tout au moins fort
ingénieuse. Voir sur le cerveau
de l'homme, plus haut, ch. vu,
§§ 13 et suiv. — Des excès du
froid et de la chaleur. Il ne
semble pas que ce soit là pré-
cisément la destination des che-
veux ; il est bien certain qu'ils
protègent la tête ; mais c'est plu-
tôt contre les accidents que
contre la température. On peut
croire aussi que la nature a
voulu donner au visage de
l'homme un ornement. Les che-
veux sont surtout une parure ;
et ce n'est pas là le seul témoi-
gnage qui peut faire supposer
LIVRE il, CHAP. XV, i< 1
177
tection que tout le reste. Ce qui est le plus humide
peut tout à la fois s'échauffer et se refroidir le plus ;
ce qui est dans l'état contraire est bien moins suscep-
tible d'être affecté.
'Nous nous sommes laissé entraîner à cette digres-
sion sur un sujet qui fait suite à la question des pau-
pières et des cils, parce que ces études se tiennent
de fort près. Mais nous saurons nous rappeler, en
temps convenable, ce qui peut encore nous rester à
dire sur ces sujets.
CHAPITRE XV.
Des sourcils ; comparaison de leur destination avec celle des cils •
épaisseur des sourcils dans la vieillesse ; les sourcils sont des
prolongements des os ; les cils sont au bout de petites veines ;
usage principal des sourcils pour arrêter les gouttelettes dé
sueur qui descendent de la tête dans les yeux ; la nature les
destine peut-être encore à quelque autre fonction.
* Les sourcils, aussi bien que les cils, n'ont pour
que la nature ne dédaigne pas
de descendre à ces soins secon-
daires. — Ce qui est le plus
humide. Ces généralités sont
bien vagues ; et elles supposent
toujours que le cerveau est l'or-
gane le plus humide de toute
notre organisation ; ce qui n'est
pas du tout prouvé.
§ 6. Nous nous sommes laisse'
T. I.
entraîner. Cette réflexion dans
la bouche d'Aristote est d'au-
tant plus remarquable que ce
retour sur lui-même ne lui est
pas habituel. JNJais ici il s'aper-
çoit qu'il a fait une trop longue
digression; et il semble se
promettre de ne pas retomber
dans cette faute.
§ 1 . Les sourcils. La fonction
12
\
h «
178
DES PARTIES DES ANIMAUX
but que de protéger les yeux. Les sourcils les pré-
servent contre les liquides qui y descendent, et leur
font comme une toiture qui les défend contre les
sueurs venant de la tète. Les cils sont faits pour
écarter les objets qui peuvent tomber dans l'œil,
comme les haies qu'on met parfois en avant des rem-
parts.
^ Les sourcils se rapprochent de la composition
des os ; et souvent dans la vieillesse, ils deviennent si
épais qu'il faut absolument les couper. Les cils sont au
contraire au bout de petites veines ; car là où la peau
finit, là aussi les veinules terminent leur parcours.
® Par conséquent, il était nécessaire d'arrêter les gout-
attribuée aux sourcils n'est pas
fausse sans doute ; mais ici en-
core on peut admettre qu'ils
sont une parure du visage. Ci-
céron a reproduit et imité tout
ce passage et emprunté une
foule d'idées à Aristote sur la
bonté de la nature ; voir le trai-
té De natura Deorum, liv. II,
ch. 57, p. 299 et 301, édit.
V. Leclerc, in- 12. Cicéron avait
l'Histoire des Animaux d'Aris-
tote sous les yeux, en écrivant
ces pages admirables, où l'en-
thousiasme pour la nature s'ex-
prime en termes si magnifiques
et s'appuie sur des raisons si
solides. — Comme les haies.
Cette comparaison est également
il remarquer, parce qu'Aristote
emploie bien rarement ces for-
mes de style.
§ 2. Se rapprocitent de la
eomposltioti des os. C'est peut-
être trop dire, bien que les
sourcils soient une espèce de
poils dont la nature est à peu
près celle des ongles, et que la
nature des ongles soit à peu près
celle des os. — Jls deviennent
si épais. Ceci est fort exact;
mais ce n'est pas une preuve
que les sourcils soient composés
comme les os. Cuvier n'a rien
dit des sourcils dans son Anato-
mie comparée, et il n'a dit qu'un
seul mot des cils. Voir leç. XIV,
pp. 596 et suiv. — Ju bout de
'petites veines. Ceci est exact.
— Les veinules. Les ramifica-
tions des vaisseaux sanguins
vont en effet sans cesse en di-
minuant.
§ 3. Par conse'quent. Cette
conséquence n'apparaît pas très-
nettement, et elle n'a rien de
LIVRE II, CHAP. XVI, S 1 179
telettes qui sortent de la tète et qui sont toutes maté-
rielles, si aucun autre besoin ne vient à empêcher
cette œuvre de la nature ; et ce motif suffisait pour
que, dans cet endroit du corps, il dût se trouver néces-
sairement des poils destinés à cet usage.
CHAPITRE XVI
Du nez chez les animaux , du nez de l'éléphant ; son organisation
toute particulière ; sa trompe lui sert de main ; c'est par elle
qu'il respire quand il est dans l'eau ; des pieds de l'éléphant ; du
nez chez les reptiles et les oiseaux ; de la respiration chez les
poissons et les insectes ; des lèvres ; leur destination pour pro-
téger les dents ; de l'organisation particulière des lèvres chez
l'homme ; elles servent à deux fins, la conservation des dents,
et la parole ; de la langue de l'homme, pouvant à la fois perce-
voir les saveurs et servir au langage ; partage des articulations
du langage entre la langue et les lèvres ; mollesse des chairs de
l'homme.
* Dans la plupart des quadrupèdes vivipares, Tor-
gane de Todorat ne diffère en quelque sorte que très-
peu des uns aux autres; mais ceux qui ont des mâchoires
nécessaire, malgré ce qu'en dit
Aristote. — Qui sortent de la
tcte. C'est la sueur, quand elle
est assez abondante pour se
former matériellement en gout-
telettes ; mais ce n'est pas là un
état constant. — Nc'cessairement
des poils.. . Même remarque que
plus haut.
§ 1. Vorgane de l'odorat.
Voir l'Anatomie comparée de
Cuvier, où la xv® leçon est con-
sacrée tout entière à l'organe de
l'odorat et à celui du goût. —
Des mâchoires allongées. Ce
sont presque tous les animaux
autres que l'homme. Sur les
mâchoires, et sur leurs mouve-
180
DES PARTIES DES AMMAUX
allongées, et resserrées étroitement, ont aussi, dans ce
qu'on appelle leur museau, la partie des narines orga-
nisée comme elle peut Tètre d'après leur confor-
mation. ^ Dans les autres animaux, cette partie est
plus rapprochée du long des joues. Mais l'éléphant
présente, entre tous les animaux, l'organisation la
plus singulière de cette partie, qui a chez lui une lon-
gueur et une force étonnantes. C'est par son nez,
dont il se sert comme d'une main, qu'il saisit sa
nourriture et la porte à sa bouche, que cette nourri-
ture soit ou sèche ou liquide ; c'est avec sa trompe
qu'il entoure les arbres et qu'il les arrache, comme
sa main, s'il en avait une, pourrait le faire. Par
sa nature, il est tout à la fois un animal qui peut vivre
dans les marécages et sur terre ; et par conséquent,
comme il peut tirer sa nourriture de l'eau, il fallait
qu'il pût y respirer, en tant qu'animal terrestre qui a
ments et leurs formes, voir la
seizième leçon de l'Anatomie
comparée de Cuvier, tome III,
pp. 11 et suiv., r*' édition.
§ 2. Dans les autres animaux.
C'est-à-dire, Autres que les qua-
drupèdes vivipares. — Plus
rapprochée du long des Joncs.
Chez les quadrumanes, le nez
est plus ou moins proéminent
comme il l'est chez l'homme ;
mais dans les oiseaux, dans les
reptiles, dans les poissons, etc.,
l'organe olfïictif est fixé sur le
côté de la tête plus qu'il ne l'est
chez les animaux supérieurs. —
Mais l'éléphant... Les détails
donnés ici sur l'éléphant sont
déjà en partie dans l'Histoire
des Animaux, liv. II, ch. i, § 4,
p. 100 de ma traduction ; mais
ces détails sont ici mieux placés
puisqu'il s'agit du nez en gé-
néral, et que celui de l'éléphant
est de beaucoup le plus singu-
lier de tous. — Dont il se sert
comme d'une main. Aristote em-
ploie les mêmes expressions
dans l'Histoire des Animaux, /oc.
cit. — Qu'il entoure les arbres.
Même des arbres assez gros. —
— Il peut tirer sa nourriture de
LIVRE II, CHAP. XVI, § i
181
du sang, et qu'il ne fût pas forcé de passer trop vite,
par un brusque changement, du liquide au sec, comme
le font quelques-uns des vivipares, qui ont du sang
et qui respirent. ^ D'autre part, quoiqu'il soit d'une
extrême grosseur, il n'était pas moins nécessaire
qu'il pût vivre dans l'eau aussi bien que sur terre.
De même que les plongeurs savent parfois se faire
des instruments pour respirer et pouvoir rester long-
temps au fond de la mer, et tirer par ce moyen l'air
qui est en dehors de l'eau, de même la nature a
donné une aussi grande dimension au nez de l'élé-
phant pour qu'il en fit un usage analogue. Quand les
éléphants ont à faire route dans l'eau, ils élèvent
leur nez au-dessus de l'eau, et ils respirent ainsi ; car
la trompe des éléphants, avons-nous dit, est leur
nez. * Or, il était bien impossible qu'un nez de cette
forme ne fût pas mou et qu'il ne pût pas être flexible.
l'eau. Ceci ne paraît pas exact;
car l'éléphant est surtout her-
bivore. — Quelques-uns des
vivipares. Il aurait fallu préci-
ser davantage et citer ces vivi-
pares.
§ 3. Fivre dans Veau aussi
bien que sur terre. C'est exa-
géré ; et c'est par exception
que l'éléphant vit dans l'eau.
— De même que les plongeurs . . .
Ce détail montre que l'art du
plongeur était déjà assez avancé
dans l'Antiquité, quoiqu'il dût
nécessairement être fort loin de
ce qu'il est devenu aujourd'hui
dans nos scaphandres. — L*air
qui est en dehors de l'eau. Il
semble donc que dès cette épo-
que reculée, on avait imaginé
des moyens d'emmagasiner l'air
extérieur pour en conserver une
assez grande quantité au fond
de l'eau. — Avons-nous dit. Au
paragraphe précédent, et aussi.
Histoire des Animaux, liv. I,
ch. IX, § 10, p. 55 de ma tra-
duction.
§ 4. Ne fût pas mou. L'ex-
plication est très-ingénieuse,
ainsi que toutes celles qui sui-
vent sur l'éléphant. L'étude
étendue qu'Aristote a consacrée
à la trompe de l'éléphant est le
182
DES PARTIES DES ANIMAUX
Sa longueur aurait empêché que Tanimal put prendre
sa nourriture qui est au dehors, comme on dit que les
cornes gênent certains bœufs qui sont obligés de
paître à reculons, et qui, à ce qu'on assure, ne
peuvent manger qu'en reculant pas à pas. ^ La
trompe de Téléphant étant ce qu'elle est, la nature,
selon son habitude, emploie ici les mêmes organes à
plusieurs fonctions, et la trompe supplée au service
des pieds de devant. Les quadrupèdes polydactyles
ont les pieds de devant à la place des mains, et ils ne
les ont pas seulement pour supporter le poids de
leur corps. Les éléphants sont polydactyles et n'ont,
ni pieds fendus en deux, ni pieds à sole unique. Mais
digne préliminaire des études
de la science moderne, sur cet
organe merveilleux et unique
en son genre. Voir Guvier,
Anatomie comparée, xv® leçon,
pp. 664 et suiv., T^ édit.; voir
aussi Buffon, t. XVI, pp. 317
et 324, édit. de 1830. — Les
cornes gênent certains bœufs...
Je ne sais si ce fait est bien
exact ; mais Aristote ne le
donne que comme un On dit ;
il ne le garantit pas.
§ 5. Selon son habitude .CqHq
remarque est très-vraie ; et dans
bien des cas, la nature emploie
un même organe à plusieurs
fins; mais cependant elle fait
en général le contraire, et elle
n'emploie un organe qu'à une
seule et unique fonction. Aris-
tote l'en loue formellement dans
la Politique, liv. I, ch. i, p. 4
de ma traduction, 3* édit. 11 v a
donc ici une contradiction for-
melle entre les opinions diver-
ses d' Aristote ; mais ce défaut
est bien rare chez lui. — Au
service des pieds de devant.
Qui pour beaucoup d'animaux,
par exemple les carnassiers,
leur servent à saisir et à déchi-
rer leur proie. — A la place des
mains. Ceci ne veut pas dire
que ces pieds puissent absolu-
ment remplacer les mains, qui
n'ont été données qu'à l'homme
dans toute leur perfection, et en
partie aux quadrumanes. — Les
éléphants sont polydactyles .
Voir Buffon, loc. cit., p. 328
et surtout p. 335. L'éléphant a
cinq doigts recouverts par la
peau et non apparents ; il a gé-
néralement aussi cinq ongles.
Sa plante du pied est une se-
LIVRE II, CHAP. XVI, i; 7
183
comme Tanimal est très-grand et que le poids de son
corps est énorme, les pieds ne sont faits absolument
que pour le soutenir ; ils ne pourraient servir à
quoique ce soit, si ce n'est à cela, à cause de la lenteur
de leur marche, et à cause de leur inaptitude naturelle
à fléchir.
* L'éléphant a donc un nez pour respirer, comme
doivent le faire tous les animaux qui ont un pou-
mon. Mais comme il doit vivre dans Teau et que le
mouvement est très-lent pour lui dans le liquide, sa
trompe peut se replier et elle est fort longue. L'usage
des pieds lui ayant été refusé, la nature emploie, en
compensation, cet organe pour suppléer au secours
que les pieds auraient pu donner.
^ Au contraire, les oiseaux, les serpents et tous les
melle de cuir aussi dure que la
corne et qui déborde tout au-
tour. — Que pour le soutenir.
C'est parfaitement exact. — L.a
lenteur de leur marche. Le pas
de l'éléphant n'est pas j)lus ra-
pide que celui du cheval ; mais
comme les jambes sont fort
longues quoique massives, le pas
se trouve proportionnellement
beaucoup plus grand. — Leur
inaptitude naturelle à fléchir...
Ceci est fort exact ; et Buffon,
en parlant des jambes de l'élé-
phant, dit qu'elles ressemblent
moins à des jambes qu'à des pi-
liers, ou des colonnes massives,
de quinze à dix-huit pouces de
diamètre, et de cinq ou six
pieds de hauteur; loc. cit.^
p. 338. On conçoit que de pa-
reils membres ne peuvent pas
être très-flexibles.
§ 6. Un nez pour respirer.
C'est en effet une des fonctions de
la trompe. — // doit vivre dans
Veau. Ceci est exagéré, comme
je l'ai déjà remarqué plus haut.
Ce qui est vrai, c'est que l'élé-
phant peut, grâce à sa trompe
qui reste à l'air, nager long-
temps entre deux eaux. — Lui
ayant été refusé. Sous- entendu :
Pour tout autre usage que de le
soutenir. — Que les pieds au-
raient pu donner. S'ils eussent
été organisés comme ils le sont
chez d'autres quadrupèdes.
§ 7. Au contraire. Ceci ne
tient pas très-directement à ce
184
DES PARTIES DES ANIMAUX
quadrupèdes ovipares qui ont du sang ont les conduits
du nez en devant de la bouche; et ce sont des narines
uniquement, peut-on dire, à cause de leurs fonc-
tions; mais ce ne sont pas des narines visiblement
articulées; et c'est à peine si, en parlant des oiseaux,
on peut dire qu'ils ont des nez. Cela vient de ce
qu'au lieu de mâchoires, ils ont ce qu'on appelle leur
bec. ^ C'est la nature de l'oiseau, faite comme elle
l'est, qui est cause de ces différences. Ayant deux
pieds et des ailes, il fallait nécessairement que le
poids du cou fut très-faible, ainsi que celui de la tète,
et que la poitrine fût étroite. Aussi, lc:r oiseaux ont-
ils un bec osseux pour pouvoir s'en servir à se dé-
fendre et à prendre leur nourriture, et étroit, à cause
de la petitesse de leur tête. D'ailleurs, ils ont les con-
qui précède ; et c'est plutôt une
suite du § 1. — Qui ont du
sang. Nous dirions plus préci-
sément : Qui ont du sang rouge.
— En devant de la bouche.
C'est la traduction exacte du
texte ; mais l'expression ne
répond pas bien à la réalité, ni
sans doute, à la pensée de l'au-
teur. Le nez est au-dessus de la
bouche et non point en avant.
— Des narines visiblement ai-
ticule'es,.. en parlant des oi-
seaux. Voir l'Anatomie com-
parée de Cuvier, xv® leçon,
p. 646, tome II, 1"^® édition. -—
Au lieu de mâchoires ^ ils ont...
leur bec. Voir Cuvier, id, ibid.,
viii® leçon, p. 27 et xvi*' leçon,
pp. 60 et suiv.
§ 8. C'est la nature de l'oi~
seau. Sur la nature de l'oiseau,
voir Cuvier, Règne animal,
pp. 301 etsuiv., édit. de 1829;
et M. Claus, Zoologie descrip-
tive, pp. 936 et suiv., trad.
franc. Les généralités exposées
ici par Aristote sont très-exac-
tes, bien que la science moderne
ait poussé l'analyse beaucoup
plus loin. — Un bec osseux.
Dans toute la classe des oiseaux,
le bec a nécessairement beau-
coup de consistance, parce que
autrement il ne pourrait pas
remplir son oflice. — Les con-
duits de l'odorat dans le bec.
Ce détail est fort exact; et il
suffit d'un simple coup d'œil
pour le constater. — // était
LIVRE II, CHAP. XVI, § 10 185
duits de l'odorat dans le bec; mais il était bien impos-
sible qu'ils eussent un nez.
^ Quant aux autres animaux qui ne respirent pas,
nous avons expliqué plus haut pourquoi ils n'ont pas
de narines, et comment ils sentent les odeurs les uns
par des branchies, les autres par un évent, les
insectes, parle corselet; et comment tous se meuvent
en quelque sorte par le souffle que reçoit leur corps
dès leur naissance, souffle qui se trouve dans tous
les animaux, sans qu'ils aient à l'emprunter au de-
hors pour le faire entrer en eux. .
^^ Au-dessous des narines, se trouvent naturelle-
ment les lèvres chez tous les animaux qui ont du
. . . impossible. La configuration
du bec s'y oppose absolument.
§ 9. Qui ne respirent pas...
Sous-entendu : De la môme
manière que les animaux dont
il vient d'être question; car
tous les animaux respirent ;
seulement les appareils sont
fort différents, poumons, bran-
chies, peau, etc. — Plus haut.
Voir plus haut, ch. x, § 7 ;
mais ce passage même ne ré-
pond pas très-directement à
celui-ci. — Par des branchies.
C'est une erreur, à ce qu'il
semble ; les poissons n'odorent
point par les branchies ; et ils
ont un appareil spécial, que
Cuvier décrit dans son Anato-
mie comparée, xv® leç. p. 669,
V^ édition. — Par le corselet.
Ce n'est pas non plus par le
corselet que les insectes sentent
les odeurs ; on ne sait pas au
juste comment la perception se
produit en eux ; mais il paraît
probable que c'est par la mem-
brane interne des trachées ;
parfois on a cru que c'était par
les antennes; voir Cuvier, loc.
cit.^ p. 675. L'indication don-
née par Aristote n'est pas très-
éloignée de la vérité. — Souffle
qui se trouve dans tous les ani-
maux. Ceci est vrai si l'on en-
tend parler de la chaleur ani-
male et de la vie en général ;
mais il est bien certain que tous
les animaux ont besoin, à un
degré plus ou moins grand, de
l'air extérieur pour vivre. —
Sans qu'ils aient à l'emprunter
au dehors. Au contraire l'em-
prunt à l'extérieur est indis-
pensable dans une certaine
mesure.
§ 10. Les lèvres, Aristote in-
dique lui-même quelles sont
V
186
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, GHAP. XVI, § 13
187
sang et des dents. Dans les oiseaux, comme nous
venons de le dire, le bec est osseux, en vue de la
nourriture et de la défense. Le bec peut se réunir en
une seule pièce et tenir lieu de dents et de lèvres,
comme si sur l'homme on enlevait les lèvres, qu'on
joignît en une masse séparée les dents d'en haut, et
qu'on avançât celles d'en bas, en donnant à chaque
côté un prolongement qui irait en se rétrécissant.
Cette transformation constituerait un bec dans le
genre de celui des oiseaux. ** Chez tous les autres
animaux, les lèvres sont faites à la fois pour protéger
les dents et pour les conserver. Voilà pourquoi autant
les dents sont régulières et belles, ou sont le con-
traire, autant cette partie chez ceux qui en sont
pourvus est bien articulée. Mais l'homme a des lèvres
molles et charnues, qui peuvent s'ouvrir et se sépa-
rer, destinées à la fois à préserver les dents, comme
chez le reste des animaux, et faites bien plus encore
dans une vue de bien et de perfection ; ainsi, les lèvres
de l'homme peuvent en outre servir à la parole.
ces limites assez étroites chez les
animaux. — Comme nous venons
de le dire. Plus haut, § 8. —
Tenir lieu de dents et de lèvres.
L'observation est très-exacte.
— Comme si sur l'homme
L'hypothèse est ingénieuse; et
elle fait bien comprendre quels
sont les rapports que la confor-
mation de l'oiseau peut avoir,
à quelques égards, avec celle
de l'homme.
§ 11. Chez tous les autres
animaux. L'expression est peut-
être trop générale, puisqu'elle
ne s'applique qu'aux animaux
pourvus de lèvres véritables. —
— Molles et char nues. Ce n'est
pas le privilège de l'homme
seul ; et chez beaucoup d'autres
animaux, les lèvres sont orga-
nisées de même. — Servir à la
parole. Aristote, on le sait, a
été un des premiers à procla-
*^ De même que la nature a donné à l'homme une
langue qui ne ressemble pas à celle des autres ani-
maux et qu'elle a destiné cette langue à deux usages,
comme elle le fait d'ailleurs dans une foule de cas
ainsi que nous l'avons dit, de même elle a fait notre
langue à la fois pour percevoir les saveurs et pour
parler, et les lèvres, pour parler et pour préserver
les dents. *^ Le langage que forme notre voix se com-
pose de lettres; si la langue n'était pas ce qu'elle est,
et si les lèvres n'étaient pas humides, nous ne sau-
rions prononcer la plupart des lettres, parce que les
lettres ne sont que des percussions de la langue, ou
mer ce privilège de l'homme ;
et personne ne T'a apprécié plus
haut que lui, bien qu'il n'ait
pas tiré de cette observation
toutes les conséquences qu'elle
renferme. L'action des lèvres
dans le langage articulé est
indispensable pour produire
certains sons.
§ 12. Qui ne ressemble pas à
celle des autres animaux. Ceci
n'est pas absolument exact ; et
dans toute la classe des mammi-
fères, la langue ne diffère pas
sensiblement de celle de l'hom-
me. Chez tous sans exception,
elle est charnue et flexible dans
toutes ses parties, attachée par
une portion de sa base à la mâ-
choire inférieure, et par sa ra-
cine à l'os hyoïde ; elle ne diffère
d'un animal à l'autre que par
la longueur et l'extensibilité de
sa partie libre. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, xv® leçon,
pp. 678 et suiv., l^*' édition.
Mais elle diffère beaucoup,
comme le dit Aristote, chez les
oiseaux, les reptiles, et les pois-
sons, dont quelques-uns n'en
ont pas du tout, comme les chon-
droptérygiens, chez les mollus-
ques, qui n'en ont pas davan-
tage, et chez les insectes de tout
genre. — A deux usages. Le
goût et la parole. — Ainsi que
nous l'avons dit. Voir plus haut,
§5. — Les saveurs et pour par-
ler. La langue est, en outre, un
organe de déglutition. On peut
donc dire qu'elle a trois usages
et non pas deux.
§ 13. Ze langage. Ce qu'A-
ristote dit ici de la langue et des
lèvres comme instruments de
parole, est profondément vrai.
Il y a des consonnes linguales
et d'autres qui sont labiales ; et
sans la langue et les lèvres on
ne pourrait prononcer ni les
■\
188
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, CHAP. XVII, ^ 2
189
des contractions des lèvres. Mais c'est aux maîtres
de métrique de nous apprendre toutes les différences
que ces organes présentent, la qualité, le nombre et
la nature de ces diversités. ** Par suite, il était néces-
saire que chacune de ces deux parties fussent conve-
nablement disposées en vue de l'usage qu'on vient
de dire, étant propres à leurs fonctions et ayant la
nature que nous leur voyons. De là vient qu'elles
sont charnues; car la chair de l'homme est la plus
molle de toutes; et c'est cette organisation qui fait de
lui le plus sensible de tous les animaux, en ce qui
concerne le sens du toucher.
unes ni les autres. — Aux maî-
tres de me trique Ceci prouve
que les études sur l'organe de
la voix et ses emplois divers
étaient dès lors poussées fort
loin. Aujourd'hui même, nous
ne les cultivons pas sans doute
autant que les Grecs les culti-
vaient. C'est une lacune de
notre éducation.
§ 14. Chacune de ces deux
parties , La langue et les lèvres.
— Qu'o/i vieut de dire. Aux
piiragra plies précédents. — Le
plus sensible de tous les ani-
maux. Cuvier dit également
que l'homme est de tous les
animaux vertébrés celui qui a
le toucher le plus parfait. Dans
les animaux qui sont réduits au
seul sens du toucher, il paraît
encore plus exquis que chez
l'homme même ; Anatomie com-
parée, XI v^ leçon, p. 538.
CHAPITRE XVII
De la langue ; sa position chez la plupart des animaux ; la langue
de l'homme; son double usage; son organisation; bégaiement
et bredouillement; de la langue des oiseaux et des quadrupèdes;
les petits oiseaux sont ceux dont la voix est la plus variée ; les
oiseaux communiquent entre eux; citation de l'Histoire des
Animaux; langwe des ovipares; langue bifurquée des serpents
et des lézards; et pourquoi; de la bouche et de la langue des
poissons ; de la langue des crocodiles ; elle est soudée à la mâ-
choire inférieure, qui, chez eux par exception, est immobile;
[)ourquoi la langue est à peine sensible chez les poissons; désir
général de la nourriture dans les animaux ; de la bouche des
mollusques, des crustacés, des testacés, des insectes ; de la
trompe des mouches et leur dard. — Résumé.
^ La langue des animaux est placée dans leur bouche
sous le palais; dans presque tous les animaux qui
vivent sur la terre, la disposition de la langue est la
même; mais chez quelques-uns cette disposition est
différente, soit entre les individus dans une même
espèce, soit entre d'autres espèces. C'est Thomme qui
a la langue la plus mobile et la plus molle. ^ Elle est
aussi la plus large pour pouvoir servir à ses deux
§ 1. La langue des animaux.
Ce qui vient d'être dit de la
langue s'applique particulière-
ment à l'homme ; il reste à voir
ce qu'est la langue chez les
autres animaux. — Dans pres-
que tous les animaux. Voir
pour toute la série animale l' Ana-
tomie comparée de Cuvier, loc.
cit. — Cette disposition est dif'
fe'rente. Cette généralité est
très-vraie, bien que l'analyse
ne soit pas poussée assez loin.
— La plus mobile et la plus
molle. Voir au chapitre précé-
dent, § 12.
§ 2. La plus large. Sous-en-
tendu : Proportionnellement. —
'\
'N
\
494)
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE II, CHAP. XVII, § 5
191
fonctions. D'abord, elle doit percevoir les saveurs,
puisque Thomme est de tous les êtres celui qui les
perçoit le mieux; et que, si sa langue est molle, c'est
pour qu'elle puisse le mieux possible toucher les
choses, le goût n*étant qu'une sorte de toucher. En
second lieu, la langue doit servir à l'articulation des
lettres ; et il fallait pour le langage qu'elle fût molle
et large. ^ C'est surtout en étant tellp qu'elle est et
en étant mobile, qu'elle pouvait le mieux émettre des
sons de tout genre et les combiner de toute manière.
On le voit bien clairement chez les personnes qui
n'ont pas la langue assez détachée ni assez libre; elles
bégaient et elles bredouillent, parce qu'il leur manque
de pouvoir former certaines lettres. En même temps
que la langue est large, elle peut aussi se rétrécir;
car le petit peut se trouver dans le grand, tandis que
le grand ne peut pas se trouver dans le petit. * C'est
là ce qui fait que, parmi les oiseaux, ceux qui peuvent
Percevoir les saveurs. Voir plus
haut, chapitre précédent, § 12,
où ceci a déjà été dit. — Qui
les perçoit le mieux. Ceci n'est
peut-être pas très-exact. — Tau»
cher les choses. Le goût est en
effet un toucher spécial, puisqu'il
faut toucher les choses sapides
pour en avoir la perception,
comme l'auteur le dit fort bien.
— L'articulation des lettres.
Répétition de ce qui vient d'être
dit, chapitre précédent, § 13.
^^. Et en étant mobile, La
mobilité était en effet une con-
dition indispensable pour Tac-
complissement de la fonction.
Sans cette mobilité, ni la pa-
role, ni la déglutition n'eussent
été possibles. — On le voit clai-
rement . . . Observation très-
exacte et fort ingénieuse. —
Peut aussi se rétrécir. Celte
observation est également très-
juste. — Car le petit peut se
trouver dans le grand. C'est la
traduction fidèle du texte ;
mais la pensée aurait pu être
présentée sous une forme plus
précise et plus spéciale.
t
le mieux prononcer certaines lettres sont aussi ceux
qui ont la langue la plus large. Les quadrupèdes qui
ont du sang et qui sont vivipares n'ont qu'une articu-
lation très-peu étendue de la voix, parce que leur
langue est dure, peu détachée et épaisse. Quelques
oiseaux ont une forte voix, et ceux qui ont des serres
ont en général une langue plus large. " Les oiseaux
les plus petits ont aussi le plus de chant. Tous les
oiseaux se servent de la voix qu'ils ont pour se faire
comprendre les uns des autres; mais il y en a qui
sont mieux doués que d'autres sous ce rapport. Il y
a même des espèces où il semble qu'ils s'instruisent
mutuellement entre eux. Du reste, on a traité ce sujet
dans l'Histoire des Animaux.
§ 4. Ceux qui ont la langue
la plus large. Ceci fait sans
doute allusion à la langue du
perroquet, qui est très-épaisse,
charnue et arrondie en devant ;
voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, XV® leçon, p. 691, l"*® édit.
La langue des canards est ap-
platie, large et charnue. — Est
dure, peu détachée et épaisse.
Ceci n'est pas très-exact pour
l'ordre entier des mammifères ;
voir au chapitre précédent, § 12.
— Une forte voix. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, xxviii® le-
çon, p. 450, 1"^® édition; le
grand naturaliste français a
commencé ses études sur la voix
des animaux, par celle des oi-
seaux comme la plus simple, et
une des plus merveilleuses.
Aussi, s'est-il appliqué à l'ana-
lyser avec le plus grand soin. La
voix des oiseaux est un instru-
ment à vent pur et simple, dans
le genre des cors et des trom-
pettes, id. ibid. p. 463 et 491.
§ 5. Les oiseaux les plus
petits. Il suffit de citer le rossi-
gnol pour montrer combien
cette observation est exacte. —
Se faire comprendre les uns
des autres. Le fait est incontes-
table, bien qu'il soit très-diffi-
cile de savoir jusqu'où vont ces
communications des animaux
entre eux. Nous n'avons pas
fait de grands progrès dans cette
voie ; et il est probable que le
mystère nous restera toujours à
peu près impénétrable. — Dans
l'Histoire des Animaux. Le su-
jet de la voix des animaux y a
été traité tout au long, liv. IV,
"v
19-2
DES PARTIES DES ANIMAUX
^ Dans la plupart des animaux terrestres, qui sont
ovipares et qui ont du sang, la langue est absolument
inutile pour la fonction de la voix; chez eux, elle est
liée et dure. Quant à la perception du goût et des
saveurs, les serpents et les lézards ont une langue
longue et partagée en deux. Les serpents Tont telle-
ment longue qu'ils peuvent Tétendre peu à peu fort
loin. Ils Tout double, et le bout en est mince comme
un cheveu, parce que, de leur nature, ils sont très-
friands, et ils ont le plaisir de goûter deux fois les
saveurs, comme ayant un double sens du goût. "' Les
animaux qui sont privés de sang, aussi bien que tous
ceux qui en ont, sont pourvus de Torganedes saveurs;
cil. 9 ; voir spécialement les
§§ 13 et 18.
§ 6. Qui sont ovipares et qui
ont du sang. Voir sur les oi-
seaux l'Anatomie comparée de
Cuvier, xxviii*' leçon, pp. 450
et suiv. — Inutile pour la fonc^
tion de la voix. 11 faut com-
prendre qu'il s'agit de la voix
articulée comme elle l'est dans
l'homme. — Les serpents et les
lézards. Toutes ces observations
sont exactes, et la science mo-
derne n'a pu que les confirmer.
Voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, xv*-* leçon, p. 680, 1'^ édi-
tion. — L'étendre peu à peu
fort loin. Cuvier dit aussi que la
langue des lézards est singuliè-
rement extensible, comme celle
des serpents, et qu'elle se ter-
mine par deux longues pointes
flexibles demi-cartilagineuses.
Celle du chaméléon, qui est cy-
lindrique, peut s'allonger consi-
dérablement, grâce à un méca-
nisme spécial. — Ils l'ont dou-
ble. Ou plutôt : « Bifide. » —
Ils sont très-friands . Le fait est
vrai; mais l'explication est plus
ingénieuse que réelle. — Ils ont
le plaisir de goûter deux fois les
saveurs. Ce n'est peut-être pas
impossible.
§ 7. Privés de sang. Ce sont
surtout les insectes qu'Aristote
entend désigner par là, et aussi
les poissons, comme la suite le
prouve. — De l'organe des
saveurs. Voir Cuvier, Anatomie
comparée, xv® leçon, p. 682
sur les insectes, et pp. 681 et
695 sur les poissons ; voir en
outre xviii^ leçon, pp. 260 et
suiv., sur la langue considérée
comme organe mobile de déglu-
LiVKK II, CHAP. KVII, 5; 8
193
car ceux même qui passent vulgairement pour ne pas
ravoir, par exemple quelques poissons. Font cepen-
dant dans une certaine mesure incomplète, à peu
près comme l'ont aussi les crocodiles de rivières.
* Ce qui fait croire que la plupart des poissons ne
possèdent pas ce sens spécial, c'est une très-bonne
raison; car dans tous ces animaux, l'endroit de la
bouche a quelque chose de la nature de Tarète; et
comme les animaux aquatiques ne peuvent jamais
percevoir les saveurs que très-peu d'instants, il en
résulte que, de même que chez eux l'usage de ce sens
tition. — Par exemple quel-
ques poissons. Voir l'Histoire
des Animaux, liv. IV, ch. viii,
§§ 6 et suiv. sur le sens du goût
chez les poissons; voir aussi
Cuvier, Anatomie comparée,
XVIII® leçon, p. 277. — Croco-
diles de rivières. Voir l'Histoire
des Animaux, liv. H, ch. vi,
§ 2. Le crocodile n'est jamais
que dans les cours d'eau douce,
comme est le crocodile du Nil ;
le crocodile terrestre n'est pas
un vrai crocodile ; c'est un grand
lézard, auquel on avait donné
le nom de crocodile terrestre
dans quelques contrées de la
Grèce, où il se trouve ; voir
MM. Aubert et Wimmer, His-
toire des Animaux, t. I, p. 117,
n° 10. On ne comprend pas
bien sur quel fondement repo-
serait cette distinction. C'est à
tort qu'Aristote a dit dans ce
passage que le crocodile n'a pas
de langue; il en a une; mais
T. T.
elle est plate et attachée jusque
près de ses bords ; voir Cuvier,
Règne animal, t. H, pp. 18 et
19, édit. de 1829. Il fout beau-
coup d'attention pour discerner
cette langue du reste de la
bouche.
§ 8. Ne possèdent pas ce
sens spécial. Ainsi, Aristote
n'attribue qu'une seule fonction
à la langue chez les poissons;
selon lui, cet organe ne sert
absolument qu'à la perception
des saveurs. — De la nature
de l'arétc. Cette observation
est fort exacte ; et la bouche
des poissons a toujours quelque
chose de cartilagineux. — Que
très-peu d'instants. La raison
en est donnée un peu plus bas,
puisque les poissons ne peuvent
pas rester longtemps la bou-
che ouverte. Cependant cette
raison n'est pas très-bonne ; car
la perception du goût peut avoir
lieu, quoique la bouche soit
13
>s
194
DES PARTIES DES ANIMAUX.
est très-rapide et très-court, de même la conforma-
tion de la langue est tout aussi écourtée. Le passage
des aliments à Testomac est d'une extrême rapidité,
et il leur est impossible de rester longtemps à dégus-
ter les saveurs, parce que Teau leur entrerait dans
la bouche. C'est si vrai qu'à moins de tenir leur
bouche très-inclinée, on ne croirait pas même que
cette partie est distincte et détachée, tant cette région
ressemble à la nature de l'arête; en effet, elle est for-
mée de la superposition des branchies, qui sont tout à
fait de la consistance que les arêtes peuvent avoir.
fermée. — Très-rapide et très-
court. Il n'y qu'un seul mot
clans le texte. — Ecourtcc. J'ai
pris ce mot poui* reproduire
autant que possible la répétition
qui est dans le texte. — Est
d'une extrême rapidité'. Le fait
est très-exact ; et d'ordinaire
on signale la voracité de la plu-
part des poissons. L'explication
que dcmne Aristote est peut-
être encore la plus plausible.
— L'eau leur entrerait dans la
bouche. L'eau entre bien dans
la bouche des poissons, mais en
petite quantité ; et c'est par les
branchies qu'ils respirent. La
zoologie moderne ne paraît pas
avoir étudié spécialement la con-
formation de la bouche des pois-
sons, bien qu'une classe tout
entière s'appelle les cyclostomes,
parce que les mâchoires sont
soudées en un anneau immo-
bile ; voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome I, p. 128, édit. de
1829. — Très'inclinee. Afin de
mieux voir comment leur lan-
gue est faite. — Distincte et dé-
tacJicc. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte. On se rappelle
que toute la classe des chon-
droptérygiens est dépourvue de
langue ; et dans la plupart des
poissons il branchies libres, la
langue n'est formée que par la
protubérance d'un os, auquel
s'articulent ceux qui supportent
les branchies ; voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xv*^ leçon, tome
II, p. 681, r« édition* En gé-
néral, la langue des poissons
est osseuse, et parfois même elle
est couverte de dents ; ce qui
la rend peu sensible. C'est sur-
tout par la membrane du palais,
à ce qu'il semble, que les pois-
sons sentent les saveurs. — For^
mce de la superposition des
branchies. Cette description
n'est pas très-exacte, et elle
n'est pas non plus très-claire.
li>'
LIVRE II, CHAP. XVII, § 10 195
" Ce qui contribue à rendre chez les crocodiles
cette partie plus imparfaite encore, c'est l'immobilité
de leur mâchoire inférieure. Leur langue est attachée
il la mâchoire d'en bas, avec laquelle elle se confond;
et c'est en haut qu'ils ont la mâchoire d'en bas; ce
([ui est un complet renversement, puisque, chez tous
les autres animaux, c'est la mâchoire supérieure ((ui
est immobile. Ils n'ont pas cependant une langue qui
touche à la mâchoire supérieure, parce qu'alors elle
aurait contrarié l'introduction des aliments. Mais leur
langue est attachée à la mâchoire d'en bas, puisque
celle d'en haut est, en quelque sorte, hors de place.
*® Il faut ajouter que le crocodile, tout en étant un
animal terrestre, vit cependant de la vie des poissons ;
et c'est à cause de cela que, dans son organisation, il
fallait qu'il eut cet organe sans aucune articulation.
§ 9. L'immobilité de leur
mâchoire inférieure. Il ne sem-
ble pas que cette immobilité de
la mâchoire inférieure chez les
crocodiles soit aussi complète
qu Aristote et les Anciens l'ont
cru. — Leur langue est atta-
chée... Cuvier, Règne animal,
tome II, p. 17, suppose que les
Anciens niaient que le crocodile
eût une langue ; on voit par ce
passage qu'il n'en est rien. Aris-
tote avait très-bien vu la con-
formation de la langue du cro-
codile, qui est plate et attachée
jusque près de ses bords. —
C'est en haut qu'ils ont la md-
chnircd'cn /;<7v. Cette explication
est fort ingénieuse, quoique la
pensée ne soit pas très-juste.
Par suite de la masse énorme
d'os que le crocodile a dans la
tête, la mâchoire inférieure est
peu mobile ; mais elle l'est dans
une certaine mesure, bien
qu'elle compte douze pièces
ossenses, tandis que celle de
l'homme adulte ne présente
qu'un seul os, courbé en arc dans
son milieu; voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xvi® leçon,
p. 13, !'•'' édition; et Règne
animal, t. ii, p. 18.
§ 10. Fit cependant de la vie
des poissons. En d'autres termes,
Ir crocodile est un amphibie
V
196
DES PARTIES DES AMMAUX
*' Beaucoup de poissons ont le palais charnu ; et,
dans les rivières, quelques espèces Tonl excessive-
ment chargé de chair et mou, comme les poissons
qu'on appelle les carpes. C'est à ce point que, si Ton
n'y regarde pas de très-près, il semble qu'ils ont là
une langue. Mais, par la raison qu'on vient de dire,
si les poissons ont une langue, l'articulation de cette
langue n'est pas très-distincte. Comme le sens des
saveurs ne s'exerce qu'en vue de la nourriture qu'elles
renferment, cette partie doit avoir l'apparence d'une
langue, non pas cependant dans toute son étendue,
mais principalement à son extrémité. C'est là com-
ment, chez les poissons, il n'y a que cette partie
extrême qui soit bien déterminée.
d'un certain genre. — Sans au-
cune articulation y o\v plus haut
i^ 8, où l'auteur explique l'or-
ganisation particulière de la
bouche des poissons.
§ 11. Ont le palais charnu.
L'observation est exacte. — Char-
}^c (le chair. Ceci est la répétition
de ce qui vient d'être dit ; mais
cette répétition est dans le texte.
C'est que sans doute l'auteur a
d'abord parlé des poissons de
mer, et qu'ensuite il leur op-
pose les poissons d'eau douce.
— [.es carpes. Le mot du texte
est Cyprinoi ; mais l'identifica-
tion paraît tout à fait certaine;
c'est le Cyprinus carpio de la
zoologie moderne ; voir MM.
Vubert et Wiramer, Histoire
des Animaux, t. 1, p. 1 33, n"* 39
du Catalogue des poissons. —
Si l'on n'y regarde pas de très-
près. Voir plus haut, § 8. —
Qu'elles renferment. Il serait
plus exact de dire; « Qui les
renferme ; » car les saveurs
sont dans les aliments et les
aliments ne sont pas dans les
saveurs ; mais j'ai dû suivre le
texte. — Mais principalement
à son extrémité^ qui est la seule
à être détachée assez nettement
pour qu'on la reconnaisse. C'est
que, dans les poissons, la langue
est assez généralement soutenue
par un os ou un cartilage ; cette
langue n'a pas toujours de
muscles propres; et elle a très-
peu de mouvements ; voir Cu-
vier, Anatomie comparée, xviu'*
leçon, p. 277, 1"* édition. Il y
13
LIVRE 11; CHAP. XVlï, § 12 197
Tous les animaux sans exception ont le désir et
l'appétit de la nourriture, parce qu'ils sentent tous le
plaisir qu'elle cause, le désir s'attachant toujours à ce
qui peut plaire. Mais l'organe par lequel ils perçoivent
la sensation de la nourriture est loin d'être le même
dans tous; dans les uns, cet organe est détaché et
libre; dans les autres, il est soudé; et ce sont les ani-
maux où la voix n'a rien à faire. Chez ceux-ci, il est
dur; chez ceux-là, il est mou et charnu. Aussi, dans
les crustacés, tels que les crabes et les animaux de cet
ordre, et chez les mollusques, comme les seiches et
les polypes, cette partie est-elle à l'intérieur de la
bouche. Dans quelques insectes, cette partie est
également au dedans, comme dans les fourmis, et,
en outre, dans beaucoup de testacés. D'autres l'ont
en dehors comme une espèce de dard; et alors la
a cependant quelques poissons,
comme le congre, qui ont la
langue très-longue.
§ 12. Le désir et Vappe'tit.
Il n'y a qu'un mot dans le texte.
— Le plaisir qu'elle cause.
C'est vrai ; mais la vivacité de
cette sensation varie avec les
diverses espèces, puisque les
uns sont voraces et que les au-
tres ne le sont pas. — L'or-
gane.,, est loin d'être le même.
L'observation est exacte; et la
diversité des moyens que la na-
ture emploie pour procurer aux
animaux leur nourriture spé-
ciale, est une des parties les plus
curieuses de Tanatomie compa-
rée. La revue que fait ici Aris-
tote n'est pas complète sans
doute ; mais elle n'en est pas
moins louable et digne d'atten-
tion. S'il s'occupe peu des ani-
maux supérieurs, c'est que chez
eux les faits sont de toute évi-
dence; et il s'arrête plus parti-
culièrement aux espèces où ils
sont beaucoup moins clairs :
crustacés, mollusques, insectes,
etc. — A l'intérieur. L'expres-
sion est bien vague ; et il était
possible de préciser les choses
davantage. — Comme dans les
fourmis. Ici encore il eût été
possible de donner plus de dé-
tails. — Comme une espèce de
N
198
DES PARTIES DES AMiMAUX
nature en est spongieuse et creuse; et cest par là
que, tout à la fois, ces animaux goûtent et attirent
leur nourriture. *^ C'est ce qu'on peut bien voir sur
les mouches, les abeilles et tous les insectes ana-
logues, et aussi chez quelques crustacés. Dans les
pourpres, cette partie a une telle force qu'ils traver-
sent et percent de part en part la coquille de certains
testacés, tels que les escargots, avec lesquels les pé-
cheurs les amorcent. Les taons et les grosses mouches
percent tantôt la peau de l'homme, et tantôt la peau
d'autres animaux. Dans toutes ces petites bétes, la
nature de leur langue en fait comme un équivalent de
la trompe de l'éléphant. Dans l'éléphant, la trompe
est une utilité et une défense pour l'animal; et dans
les insectes, la langue tient la place d'un aiguillon.
dard. Dans quelques insectes,
c'est un organe aussi puissant
que peut l'être un dard propre-
ment dit, notamment chez cer-
taines espèces de mouches,
comme l'auteur l'indique au
paragraphe suivant. — Et atti-
rent leur nourriture. En faisant
le vide par une aspiration éner-
gique, comme le fait aussi la
trom|)e de l'éléphant, citée éga-
lement au paragraphe suivant.
§ 13. Sur les mouches. C'est
une observation que tout le
monde peut faire sur ces in-
sectes. — Dans les pourpres.
Voir les mêmes observations à
peu près dans l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. 4, § 11,
p. 44 de ma traduction, t. H.
— Comme un équivalent de la
trompe. Cette conformation est
surtout très-marquée dans les
mouches^ quelque ténus que
soient leurs organes. — Une
utilité et une défense. Il n'y a
qu'un seul mot dans le texte ;
mais il a les deux sens que j'ai
dû indiquer en le traduisant.
— ï.a place d'un aiguillon.
Sur les aiguillons des insectes,
voir l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. VII, §s5 5 et suivants,
p. 71 de ma traduction.
§ 14. Im, langue est donc or-
ganisée... Cette étude sur la
langue dans les diverses espèces
d'animaux est très-remarquable
V
S,
i
LIVRE H, CHAP. \VH, :< Il
199
^* La langue est donc organisée chez tous les ani-
maux, comme nous venons de le dire.
quoique incomplète. C'est un
cadre où la science n'a eu qu'à
faire entrer successivement tous
les faits qu'elle peut constater.
C'est du reste la marche que la
science a dû toujours suivre
nécessairement depuis l'Anti-
quité jusqu'à nous; c'est la
marche qu'elle suivra aussi dans
hivenir. Les observations d'A-
ristote étant en général fort
exactes, il n'y a point à les
changer ; on ne peut qu'y ajou-
ter; et les accroissements de la
science seront sans limite, com-
me les faits que la nature livre
sans cesse à l'infatigable curio-
sité de l'homme.
FIN
DU TOME PREMIER
Chartres. — Imp. Durand, rue Fulbert.
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ŒUVRES
D'ARISTOTE
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TRAITES
DES PARTIES DES ANIMAUX
ET
DE LA MARCHE DES ANIMAUX
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TRAITES
DES PARTIES DES ANIMAUX
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DE LA MARCHE DES ANIMAUX
D'ARISTOTE
TKADUITS EN FRANÇAIS POUR LA PREMIERE FOIS
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ET
ACCOMPAGNÉS DE NOTES PERPETUELLES
PAR
J. BARTHELEMY-SAINT HILAIRE
MEMBRE DE l'iNSTITUT, SENATEUR
TOME SECOND
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET C'«
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
1885
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TRAITÉ
DES
PARTIES DES ANIMAUX
D'ARISTOTE
LIVRE m
CHAPITRE PREMIER
Des dents et de la bouche ; double destination des dents : élaborer
les aliments et servir à la défense de l'animal ; rôles des dents
aiguës, des molaires et des canines ; rôle des dents chez l'homme
pour l'articulation de la parole ; des crocs et des dents en scie ;
prévoyance de la nature; différences des organes selon les
sexes ; dents des poissons sur la langue et sur le palais ; rôle de
la bouche ; ses diverses fonctions, pour la respiration, pour le
combat; pour le langage ; le bec des oiseaux leur tient lieu de
bouche ; différences du bec selon les espèces ; bec recourbé des
oiseaux carnivores et à serres crochues ; becs droits et forts
pour frapper les arbres ; becs des oiseaux herbivores et des
palmipèdes ; becs dentelés, et à quelle intention ; résumé ; le
visage de l'homme, seul animal qui se tienne droit.
* Aux organes dont il vient d'être question, tient de
très-près chez les animaux l'organisation des dents et
§ 1 . ^organisation des dents.
Pour tout ce qui va suivre sur
les dents dans les diverses es-
pèces d'îinimaux, on fera bien
T. 11.
d'avoir sans cesse sous les yeux
l'Anatomie comparée de Cuvier,
qui a consacré à ce sujet toute
la XVII® leçon, t. III, pp. 103
1
409798
--'
2 DES PARTIES DES ANIMAUX
celle de la bouche, que les dents environnent et
qu'elles constituent. Pour les animaux autres que
rhomme, les dents ont une destination commune, et
elles servent à élaborer les aliments ; mais dans cer-
taines espèces particulières, les dents servent aussi à
la défense, qui se partage elle-même en deux objets
consistant à faire et à ne pas souffrir. En effet,
certains animaux ont des dents pour ces deux fins,
de ne pas souffrir et de faire, par exemple les ani-
maux sauvages qui sont carnassiers par nature ;
crautres, au contraire n'ont des dents que pour leur
|)roprc conservation, comme sont bon nombre d'ani-
maux sauvages et d'animaux domestiques. ^ Mais
l'homme a reçu de la nature des dents qui sont admi-
et siiiv., V" édition. — Et celle
de la bouche. L'étude de la
bouche tient de trcs-prcs à celle
des dents. La zoologie moderne
a peut-être un peu trop négligé
la seconde, tout en donnant une
grande et juste importance à
la première. — Autres que
l'homme. Le texte ne peut avoir
un autre sens ; mais il semble
qu'il serait mieux d'employer
une formule plus générale et de
dire : « Pour tous les animaux. »
— Une destination commune.
Dans r.homme aussi, comme
dans le reste des animaux, les
dents servent à broyer les ali-
ments, bien que ce ne soit pas
leur seul usage. — Elles servent
aussi à la défense. Presque
tous les animaux emploient leurs
dents aux combats qu'ils sont
obligés de livrer. — A faire et
à ne pas souffrir. La distinc-
tion est vraie, bien qu'elle ne
soit pas indispensable, après ce
qui précède. — Les animaux
sauvages. Cette expression s'ap-
plique surtout aux carnassiers,
comme l'auteur le dit; mais
beaucoup d'animaux qui ne
sont pas carnassiers se servent
de leurs dents pour se défendre,
en même temps que pour man-
ger.— D'animaux domestiques,
11 serait difficile de citer un
animal domestique qui ne se
serve de ses dents que pour l'a-
limentation.
§ 2. Mais l'homme... Toutes
ces observations sur la denture
de l'homme sont très-justes, et
LIVRE III, CHAP. I, § 4 3
rablement propres à l'usage commun, les dents de
devant étant aiguës pour pouvoir déchirer, et les
molaires étant larges et plates pour pouvoir broyer.
Les canines se rapprochent des unes et des autres,
et elles tiennent, par leur nature, le milieu entre les
deux. Le milieu participe toujours des deux extrêmes
à la fois ; et les canines sont tout ensemble aiguës et
larges. Du reste, il en est de même dans ceux des
animaux dont les dents ne sont pas toutes aiguës.
^ Mais les dents, dans la forme et dans le nombre oii
l'homme les possède, servent surtout à la parole ; car
les dents de devant sont de la plus grande utilité pour
prononcer les lettres. * Il y a des animaux qui, comme
on vient de le dire, n'ont de dents que pour se
elles étaient bien neuves du
temps d'Aristote. — Les dents
de devant. Les incisives. —
Aiguës pour pouvoir déchirer.
C'est en effet le rôle propre des
incisives. — Les molaires.
Même remarque, pour la fonc-
tion et la forme, soit des molai-
res, soit des canines. — Aiguës
et larges. C'est peut-être exa-
géré. — Dans ceux des ani-
maux. . . Il n'y a que trois classes
d'animaux qui aient des dents
proprement dites : les mammi-
fères, les reptiles et les poissons;
encore toutes les espèces sans
exception n'en ont-elles pas;
voir Cuvier, loc. cit. xvii^ lec,
p. 103.
§ 3. Surtout à la parole. Les
dents servent sans doute beau-
coup à la parole dans l'homme ;
mais en tant que l'homme est
animal, les dents servent bien
plutôt à son alimentation. —
Les dents de devant. . . En effet,
toutes les consonnes dites den-
tales ne pourraient être articu-
lées sans le secours des dents.
Ces différentes lettres sont
disséminées dans tout notre al-
phabet; mais dans l'alphabet
sanskrit, elles sont groupées
avec la plus parfaite exactitude,
et mises au rang qu'elles occu-
pent réellement dans la vocalise
humaine. Le peu qu'Aristote dit
ici des dentales est fort exact,
quoique très-concis ; mais en
histoire naturelle, il n'avait pas
à s'étendre davantage.
§ 4. On vient de le dire. Au
4 DES PARTIES DES ANIMAUX
nourrir. Mais ceux qui en ont à la fois pour leur
défense et aussi pour Tattaque, ont tantôt des crocs
comme le sanglier ; tantôt ils ont des dents aiguës et
chevauchant les unes dans les autres, d'où vient qu'on
dit de ces animaux qu'ils ont les dents en scie. En
effet, comme toute la force de ces animaux réside
dans leurs dents, qui ne peuvent être puissantes qu'à
la condition d'être aiguës, celles qui doivent servir à
la lutte s'emboîtent et entrent les unes entre les autres,
afin qu elles ne puissent pas s'émousser en se frottant
entre elles. ' Du reste, pas un seul animal n est tout
à la fois armé de dents en scie et de crocs, parce que
la nature ne fait jamais rien en vain, ni rien d'inutile.
Parmi les animaux, les uns se défendent en frappant;
les autres, en mordant ; et c'est là ce qui fait que les
§ 1 . — Des crocs. Ce n'est pas
tout à fait le mot propre pour
le sanglier; mais j'ai dû éviter
la répétition du mot de Défense,
employée un peu plus haut dans
un autre sens. — Qu'Us ont les
dents en scie. C'est toute la
force du mot dont se sert le
texte. Voir la même expression
dans l'Histoire des Animaux,
liv, II, ch.iii, § 13, p. 127 de
ma traduction. Dans ce passage,
Aristote a déjà traité des dents,
mais moins complètementqu'ici.
— S'émousseren se frottant entre
elles. L'explication est fort in-
génieuse, et elle est incontes-
table.
§ 5. Pas un seul animal
Voir des observations analogues
dans l'Histoire des Animaux,
loc. cit. — La nature ne fait
jamais rien en ('«///.Grand prin-
cipe, qu' Aristote a cent fois ré-
pété et toujours soutenu, chaque
fois qu'il en a trouvé l'occasion.
Avec lui, il faut accepter ce
principe, qui est profondément
vrai, quoique parfois il soit bien
difiicile de discerner le but que
la nature se propose. Voir Buf-
fon sur cette même question,
tome XIV, p. 189, édit. de
1830. — Les femelles des san-
gliers. J'ai conservé la formule
grecque ; mais on pourrait dire :
Les laies. — Parce qu'elles n'ont
pas de crocs. Ou, boutoirs. Je
LIVRE HI, CHAP. 1, § 7 5
femelles des sangliers doivent mordre, parce qu'elles
n*ont pas de crocs.
^ Il nous faut ici faire une remarque qui nous ser*
vira pour le sujet que nous traitons, et pour bien des
choses que nous aurons à dire plus tard. En ce qui
concerne les organes qui peuvent être utiles pour l'at-
taque et pour la défense, la nature les répartit aux
animaux qui peuvent seuls les employer, ou qui les
emploient davantage ; elle les donne surtout à ceux
qui en font le plus d'usage, aiguillon, ergot, cornes,
crocs, et tel autre organe de cette sorte ; et comme
le mâle est plus fort et plus courageux, c'est tantôt
lui seul qui a des organes de ce genre, et tantôt
c'est lui qui les a plus que la femelle. ^ Quand ce sont
des organes indispensables même aux femelles, par
exemple les organes relatifs à l'alimentation, elles en
ont de plus faibles, mais elles les ont. Quant aux
organes qui ne servent pas à des fonctions abso-
ne vois pas que cette observa-
tion ait été recueillie par Buffon,
qui a consacré une seule et
même étude au cochon et au
sanglier, tome XIV, pp. 186 et
suiv., édit. de 1830. Il paraît
bien que le sanglier est la sou-
che de nos cochons domestiques.
Voir Cuvier, Règne animal,
tome I, p. 243, édit. de 1829.
§ 6 . // nous faut ici faire une
remarque. Cette forme de style
est fort rare dans Aristote ; et
ce retour sur sa propre pensée
et sur la marche qu'il lui donne,
ne lui est pas du tout habituelle.
L'observation qu'il signale ici
à l'attention de ses lecteurs est
profondément juste. Ce sont des
considérations tout à fait pa-
reilles qu'il présente sur la main
de l'homme, plus loin, liv. IV,
ch. X, §§ 14 et suiv. — Crocs.
Ou, boutoirs. — Plus fort et
plus courageux . Ceci est vrai
dans presque tous les cas et dans
toutes les espèces.
§ 7. Des organes indispeU'
sables même aux femelles. Dis-
tinction très-exacte, et qui ne
6
DES PARTIES DES ANIMAUX
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pi
1% '
lument nécessaires, les femelles ne les ont plus ; et
voilà comment, dans Tespèce des cerfs, les mâles ont
des cornes, et comment les femelles n*en ont pas.
Les cornes des bœufs-femelles diffèrent également
des cornes des taureaux ; et la même différence se
retrouve chez les moutons. Dans les espèces qui
sont armées d'ergots, le plus souvent les femelles n'en
sont pas pourvues.
* Les mêmes variétés se retrouvent pour d'autres
organes de même ordre. Tous les poissons ont les
dents alternées en scie, excepté le poisson qu'on
appelle le scare. Beaucoup de poissons ont même des
dents sur la langue et au voile du palais. I^a cause de
cette organisation, c'est qu'étant nécessairement
plongés dans le liquide, ils l'avalent en même temps
que leur nourriture, et qu'ils doivent rejeter bientôt
le liquide absorbé. Ils ne peuvent donc pas être
longtemps à broyer leurs aliments, parce que le
liquide pénétrerait jusque dans leurs cavités inté-
pouvait échapper à l'esprit d'A-
ristote. — yi des fonctions abso-
lument nécessaires. Les exem-
ples cités un peu plus bas sont
frappants. — Des cornes. Ou :
Des bois. — Des bœufs-femelles.
Ici encore, j'ai conservé la for-
mule du texte, qui reproduit
mieux que le mot de Vaches la
pensée de l'auteur. — Le plus
souvent. Cette restriction est
exacte et nécessaire.
§ 8. Tous les poissons. . .Cette
généralité sur les dents des pois-
sons n'est peut-être pas très-
juste ; car, selon Cuvier, la
classe des poissons varie plus
que. toutes les autres en ce
qui concerne les dents ; voir
Anatomie comparée, xvii® leç.,
p. 111, 1''® édit. — Le scare.
Voir sur le scare l'Histoire des
Animaux, liv. II, ch. ix, §§ 7,
9 et 10, p. 162 de ma traduc-
tion. — Sur la langue et au
voile du palais. Ces détails sont
exacts. — En même temps que
leur nourriture. Remarque fort
LIVRE III, CHAP. I, § 9 7
Heures. Aussi, toutes leurs dents sont-elles aiguës pour
déchirer la nourriture qu'ils prennent. Aussi encore,
ces dents sont-elles nombreuses et répandues en
plusieurs endroits, afin qu'au lieu de broyer, elles
divisent, grâce à leur nombre, en une foule de mor-
ceaux les aliments que prend l'animal. Elles sont en
outre recourbées, parce que c'est dans ces conditions
que consiste toute leur force.
® La bouche que la nature a donnée aux animaux
leur sert pour ces diverses fonctions et leur sert aussi
pour la respiration, dans toutes les espèces qui res-
pirent et qui tirent leur refroidissement du dehors.
Ainsi que nous venons de le dire, la nature, dans
neuve au temps d'Aristote. —
Sont-elles aiguës. L'observation
est juste pour le plus grand
nombre des poissons ; mais il y
a des exceptions. — Elles divi-
sent grâce à leur nombre. Il est
bien probable que c'est là en
effet le but de la nature. — Toute
leur force. Tous ces détails sont
des plus curieux et des plus in-
téressants.
§ 9. La bouche. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch. ii,
§ 1, p. 21 de ma traduction,
et aussi livre. II, chapitre iv,
page 133 de ma traduction. —
Pour la respiration. C'est sans
contredit une des fonctions de
la bouche ; mais c'est plutôt
encore par le nez qu'on res-
pire l'air du dehors, puisque
les narines sont toujours ouver-
tes, tandis que la bouche ne Test
pas toujours. — Leur refroi-
dissement du dehors. Voir le
traité spécial de la Respiration
dans les Opuscules psychologi-
ques, pp. 359 et suiv. Aristote
y réfute les opinions de ses pré-
décesseurs, Démocrite, Ana-
xagore, Diogène, Empédocle,
Platon dans le Timée ; il établit
que c'est par la bouche bien
plus que par le nez qu'on res-
pire, et qu'il y a nécessairement
besoin que la fonction de la res-
piration vienne à refroidir le
feu vital, qui consumerait l'ani-
mal, si rien ne venait le tempé-
rer, id. ibid., ch. viii, p. 374.
Voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, leçon xxvi®, consacrée à la
respiration. — ISous venons de
le dire. Plus haut, 8 5. — Au
8
DES PARTIES DES Ai^MAUX
les combinaisons qui lui sont propres, emploie les
organes communs de toutes ces fonctions à certaines
fonctions particulières. Par exemple, la fonction
générale de la bouche dans tous les animaux,, c'est
de servir à leur alimentation ; mais chez quelques-
uns, la bouche sert très-spécialement au combat et à
la lutte ; chez d^autres, elle sert au langage ; mais elle
n'est pas chez tous les animaux employée à la respi-
ration. *" La nature a réuni toutes ces fonctions en
un seul organe, faisant que la variation de cette seule
et unique partie puisse servir à des usages variés.
Ainsi, tels animaux ont la bouche plus étroite ; tels
autres ont une grande bouche. Tous ceux où la
bouche sert tout ensemble à Talimentation, à la respi-
ration et au langage, ont une bouche plus petite. Mais
quand la bouche doit servir à la défense, les animaux
à dents alternées ont tous des bouches très-ouvertes.
La lutte, pour eux, consistant dans des morsures, il
fallait que louverture de la bouche fût très-grande
combat et à la lutte. Il n'y a
qu'un seul mot dans le texte. —
Chez d'autres. Il n'y a que
l'homme tout seul qui ait la pa-
role.— Chez tous les animaux.
Le traité de la Respiration
commence par constater que
tous les animaux sans excep-
tion ne respirent pas; les seuls
animaux qui respirent sont ceux
qui ont des poumons; voir ch. i,
p. 350 de ma traduction.
§ 10. Variation... variées.
Le texte a une tautologie ana-
logue.— La bouche plus étroite . .
une grande bouche. La science
moderne ne paraît pas avoir
insisté sur ces considérations,
qui sont cependant aussi justes
qu'importantes. — Tous ceux...
Ceci s'applique exclusivement à
l'espèce humaine, où la bouche
sert en effet à ces trois fonctions.
— J dents alternées. Voir plus
haut, § 4, et dans l'Histoire des
Animaux, passim. Ce sont les
dents qu'on peut aussi appeler
Carnassières. — Pans des mor-
f^
LIVRE III, CHAP. I, § 12 9
pour leur être utile à cette condition. Ils peuvent
, mordre alors avec plus de dents et surplus d'étendue,
en proportion même de louverture de leur gueule.
** Les poissons qui mordent et qui sont carnassiers
ont une bouche de ce genre ; mais ceux qui ne sont
pas carnivores ont la bouche en pointe et tronquée,
parce que de cette façon elle leur est utile, et que de
l'autre façon elle ne le leur serait pas.
*^ Les oiseaux ont pour bouche ce qu on appelle
leur bec ; le bec leur tient lieu en effet de lèvres et de
dents. Le bec diffère selon les usages auxquels il sert,
et selon le secours dont l'être a besoin. Les oiseaux
à serres recourbées, comme on les appelle, ont tous
le bec recourbé aussi, parce qu'ils mangent de la chair
et qu'ils ne se nourrissent jamais de fruits. Ainsi fait,
le bec leur sert à vaincre l'ennemi ; et sous cette forme,
il est plus solide pour leur assurer la victoire. La force
sures. L'explication est excel-
lente. — De leur gueule. J'ai
cru devoir ici changer le mot
de Bouche, que le texte emploie
toujours ; mais ici il s'agit sur-
tout des quadrupèdes carnas-
siers, de même qu'au paragra-
phe suivant il est question des
poissons.
§ 11. Les poissons qui mor-
dent.Teh que les requins, parmi
leschondroptérygiens par exem-
ple, et aussi les dauphins, que
Cuvier signale comme les plus
carnassiers et les plus cruels de
l'ordre des cétacés, Règne ani-
mal, tome I, p. 287, édit. de
1^29, et tome II, p. 387. — En
pointe et tronquée. Il n'y a
dans le texte qu'un seul mot,
qui me semble avoir cette force.
§ 12. Ce quon appelle leur
bec. Voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. II, ch. VIII, § 5,
p. 151 de ma traduction ; Aris-
tote s'y sert des mêmes expres-
sions à peu près. — Comme on
les appelle. Ceci indique pro-
bablement que ce terme était
d'un usage récent dans la lan-
gue grecque. — Qu'ils mangent
de la chair. Ce sont les oiseaux
de proie. — A vaincre l'ennemi.
Le texte est moins précis. —
10
DES PARTIES DES ANIMAUX
nécessaire à ces oiseaux pour le combat est dans leur
bec et dans leurs serres, qui, dans cette vue, sont plus
recourbées. *^ Chez les autres espèces, le bec sert à
chacune pour leur genre de vie. Ainsi, dans les oiseaux
qui frappent les arbres, le bec est fort et dur, comme
il lest chez les corbeaux et dans les espèces analogues
au corbeau. Dans les petits oiseaux, le bec est mince,
pour qu'ils puissent recueillir les fruits et attraper
les animaux tout petits. ** Ceux qui mangent des
herbes et qui vivent près des marais, comme les
nageurs et les palmipèdes, ont tantôt un bec qui leur
est utile d'une autre façon, tantôt ils ont un bec très-
large. Avec un bec de ce genre, ils peuvent aisément
creuser la terre, comme le fait, dans les quadrupèdes,
le groin du cochon, qui vit de racines. Les oiseaux qui
Pour Leur assurer la victoire.
Même remarque. — Plus re-
courbées. Que dans les autres
espèces d'oiseaux , sous-entendu.
§ 13. Qui frappent les arbres.
Il y a une espèce d'oiseau qui
a reçu ce nom spécial ; voir
r Histoire des Animaux , li v . VII I ,
eh. V, § 8, p. 32, de ma ti-aduc-
tion. Ce sont les grimpeurs, et
particulièrement les pics, dont
le bec est long, droit, angu-
leux, comprimé en coin à son
extrémité, et propre à fendre
l'écorce des arbres; voir Cu-
vier, Règne animal, tome I,
p. 448, édit de 1829. — Chez
les corbeaux. Voir Cuvier, id.
ibid., p. 420. Le bec des cor-
beaux est très-fort, plus ou
moins aplati sur les côtés. Dans
les grandes espèces, il est encore
plus puissant, et la mandibule
supérieure est plus arquée. —
Le bec est mince. Ce n'est pas
un fait général ; et il y a de pe-
tits oiseaux qui, proportion
gardée, ont le bec très-gros.
§ 14. Les nageurs et les pal-
mipèdes. La science moderne
distingue aussi dans l'ordre des
palmipèdes les plongeurs, tels
que les grèbes, les plongeons,
etc. — D'une autre façon.
Cette expression est bien vague.
— Le groin du cochon. Le texte
n'est pas aussi précis ; d'ail-
leurs, la comparaison est très-
juste. — Qui vit de racines.
Bien qu'il puisse manger de la
LIVRE III, CHAP. I, § 15
il
se nourrissent également de racines, et quelques-uns
de ceux qui vivent comme eux, ont les extrémités du
bec dentelées ; car pour manger de Therbe, un bec
ainsi fait rend leur alimentation facile.
*^ Ainsi, nous venons de parler de presque toutes les
parties qui sont dans la tète. Chez Thomme, la partie
qui est comprise entre la tète et le cou s'appelle le
visage, et Ton peut croire qu'on l'a nommé ainsi à
cause de la fonction qu'il remplit. Comme l'homme
est le seul animal qui se tienne droit, il regarde en
avant de lui; et c'est également en avant qu'il émet
sa voix.
chair, dont il est très-friand. —
Les e.vt remîtes du bec dente-
lées. Je ne sais si c'est bien la
nuance exacte du mot qu'em-
ploie le texte. Il y a des palmi-
pèdes dont le bec est échancré
à la pointe, et cette pointe est
un peu arquée ; ce sont, par
exemple, les guillemets ; voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 547.
§ 15. Qui sont dans la tête.
Voir plus haut, liv. Il, ch. x
et chapp. suivants. Ce résumé
d'ailleurs n'est pas très-exact, et
l'on peut croire qu'il y a ici
quelqiie interpolative. — On l'a
nomme' ainsi . C'est une allusion
à l'étymologie du mot dans la
langue grecque. Dans notre
langue aussi, le mot de Visage
a la même racine que le mot de
Vision ; et c'est en effet à cause
de la station droite que l'homme
regarde devant lui et en haut,
et non point en bas.
12
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE Ui. GHAP. II, î;j 2
13
CHAPITRE II
Des cornes ; toujours placées sur la tête des animaux ; destination
des cornes ; les animaux qui ont plusieurs doigts n'ont pas de
cornes; diversité des moyens de défense que la nature a
ménagés aux animaux ; elle leur a donné deux cornes, parce
qu'il y a deux parties dans le corps, gauche et droite ; excep-
tions ; animaux unicornes; explication de cette anomalie ; justi-
fication de la nature contre le Momus d'Ésope ; nature parti-
culière de la corne du cerf; cornes creuses, toujours à pointe
solide; sagesse de la nature dans la composition des cornes;
rapport des cornes et des os ; pourquoi dans l'espèce-cerf les
femelles n'ont pas de cornes ; rapport des cornes avec les os
et les crocs.
' C'est aussi le lieu de parler des corues, parce
qu elles sont placées sur la tête dans les animaux qui
en ont. Il n y a que les vivipares qui en aient. Il est
bien quelques autres espèces dont on dit par assimi-
lation et par métaphore qu'elles ont des cornes;
mais, dans aucune des ces espèces, il n'y a de cornes
véritables, remplissant leur office. Les vivipares ont
§ 1 . Parler des cornes. Voir
sur les cornes l'Histoire des
Animaux, livre II, ch. ii, § 18,
p. 118 de ma traduction; mais
ce qui en est dit ici est bien
plus complet. — Sur la tctc.
Ceci semblerait faire suite au §
dernier du chapitre précédent.
— Que les vivipares. Dans
l'Histoire des animaux, loc.
cit. , Aristote attribue les cornes
surtout aux quadrupèdes. —
Par assimilation et par meta'
p/iore. Les mêmes expressions
se retrouvent presque identi-
quement dans l'Histoire des
Animaux, loc. cit., où Aristote
repousse l'opinion vulgaire qui
donne des cornes à certains ser-
pents d'Egypte.
.i
des cornes pour la défense et pour Tattaque, ce qui
ne se voit dans aucune de ces espèces auxquelles on
attribue de prétendues cornes ; car il n'en est pas une
qui se serve de ses cornes pour se défendre, ni pour
vaincre ses ennemis ; ce qui est proprement l'œuvre
de la force. ^ Il n'y a pas d'animal ayant des pieds à
plusieurs divisions qui soit pourvu de cornes. La
cause en est que la corne n'est qu'un moyen de
défense, et que les animaux ayant des pieds à plusieurs
divisions ont des moyens de défense différents de
celui-là. Aux uns, la nature a donné des ongles ; aux
autres, elle a donné des dents meurtrières; à d'autres
encore, tels autres moyens très-suflîsants de se
défendre. Mais la plupart des animaux à double pince
ont des cornes propres à la lutte et au combat ; ainsi
que quelques solipèdes, d'autres en ont aussi pour
se défendre. Ceux auxquels la nature n'a pas donné
de cornes ont, pour leur conservation, une autre res-
source ; ils ont reçu d'elle la rapidité de la course,
§ 2. Jjant des pieds à plu-
sieurs divisions. Ce sont les
animaux que la science mo-
derne appelle Fissipèdes, ou Po-
lydactyîes ; c'est-à-dire ceux
dont le pied a plus de deux di-
visions. Les animaux à cornes
ont simplement le pied fourchu,
divisé en deux portions. — Des
ongles. Ou mieux. Des griffes.
J'ai conservé le mot du texte,
qui est plus général. — .4 dou-
ble pince. Ce sont surtout les ru-
minants qui sont les animaux à
pieds fourchus ; ils ont à cha-
que pied deux doigts, envelop-
pés dans deux sabots qui s'ap-
pliquent l'un contre l'autre ;
mais il y a des ruminants sans
cornes, comme le chameau et le
lama ; voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome I, pp. 254 et 260,
édit. de 1829. On appelle aussi
ces animaux Bifurques. —- .4
la lutte et au combat. Il n'y a
qu'un seul mot dans le texte. ---
Quelques solipèdes. Il aurait
fallu désigner ces solipèdes plus
14 DES PARTIES DES ANIMAUX
comme le cheval, ou la grandeur du corps, comme les
chameaux ; car une supériorité de grandeur suffit pour
empêcher qu'un animal ne soit détruit par les autres
animaux ; ce qui est le cas des chameaux, et bien
plus encore des éléphants. D'autres animaux qui
ont des crocs ou boutoirs, comme les sangliers,
ont deux pinces. ' Toutes les fois que le développe-
ment des cornes aurait été inutile, la nature assure à
ranimai un autre genre de défense ; ainsi, elle donne
aux cerfs la vélocité ; car la grandeur et la division
du bois leur nuit plutôt qu'elle ne leur sert. La
nature a donné cette même vélocité aux buffles et aux
gazelles, qui se défendent d'abord avec leurs cornes
contre certaines attaques, et qui peuvent échapper
par la rapidité de leur fuite aux bêtes fauves et aux
LIVRE III, GHAP. II, i^ 5
15
précisément. — Ux ont reçu
d'elle... On retrouve ici comme
partout le sentiment d'admi-
ration que la nature inspire à
l'auteur. — Des éléphants.
L'observation n'est pas aussi
juste pour les éléphants que
pour les chameaux ; car l'élé-
phant a ses énormes défenses
et sa trompe. — Comme les
sangliers. Le pied des sangliers
ou des cochons a deux doigts
grands et armés de forts sabots,
et deux doigts latéraux, plus
courts et touchant à peine la
terre ; Cuvier, Règne animal,
tomel, p. 243, édit. de 1829.
§ 3. — Le développement
des cornes aux cerfs. On
ne peut pas dire que le bois
des cerfs leur soit inutile ; mais
il est vrai que l'animal s'en
rapporte bien plutôt à sa vélo-
cité pour échapper à ses en-
nemis. — La grandeur et la
division du bois.CQCÀ est exact;
et Lafontaine en a fait le
sujet d'une de ses plus jolies
fables, liv. I, fable X. — Aux
buffles. Cette identification peut
paraître douteuse ; et comme
l'auteur joint ici les gazelles aux
buffles, il est possible qu'il s'a-
gisse, non du Bubalus, qui est
bien le buffle de l'espèce bo-
vine, mais du Bubalus de l'es-
pèce de l'Antilope; voir la Zoo-
logie descriptive de M. Claus,
pp. 1056 et 1057. Ces deux
animaux sont également des ru-
animaux belliqueux. Même aux bonases qui ont des
cornes recourbées Tune vers l'autre, la nature va
jusqu'à donner la faculté de lancer leurs excréments;
ce qui les aide à se défendre, quand ils ont peur. Il v
a d'autres animaux encore qui se sauvent par une
projection semblable de leurs excréments.
'" D'ailleurs, la nature n'a pas accumulé, pour les
mêmes animaux, plusieurs moyens, quand un seul suf-
fisait à les défendre. La plupart des animaux pourvus
de cornes ont le pied fourchu ; on cite même comme
ayant des cornes le solipède qu'on nomme l'Ane
indien. " Dans la plupart des animaux, de même que
les organes du corps au moyen desquels ils se meu-
vent se partagent en droite et en gauche, de même,
et par une raison toute pareille, la nature leur a fait
deux cornes. Il y en a cependant quelques-uns qui
n'ont qu'une seule corne, comme l'Oryx et l'âne
minants. — Bonases. C'est le
bison, presque sans aucun doute;
voir l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. Il, § 17, page 118
de ma traduction, et liv. IX,
ch. xxxii, § 1, page 280 de ma
traduction. Ce dernier chapitre
est consacré tout entier au bison.
— Lancer leurs excréments,
Voirl'Histoire des Animaux, loc.
cit.^ liv. IX, ch. xxxii,§5. —
Ce qui les aide à se défendre.
Si cela est, ce ne peut être que
dans une mesure très-restreinte.
— D'autres animaux. II eût
été bon de citer quelques exem-
ples spéciaux.
§ 4. L'dne-indien. Aristote
semble n'être pas très-sûr de
ce qu'il avance sur l' âne-indien,
qui serait solipède et qui aurait
des cornes. Voir l'Histoire des
Animaux, liv. II, ch. i, § 14,
p. 116, où il est question aussi
de l'âne-indien, qui aurait à la
fois une corne unique et un seul
sabot. C'est sans doute un ani-
mal fabuleux.
§ 5. La nature leur a fait
deux cornes. La raison est ex-
cellente et de toute évidence.
— L'Oryx, L'Oryx est encore
mentionné dans l'Histoire des
Animaux, liv. II, ch. ii, § 14,
^g DES PARTIES DES ANIMAUX
indien, dont on vient de parler. L'Oryx a le pied
fourchu ; mais Tàne de Tlnde est solipède. Les ani-
maux à une corne unique Font au milieu de la tête;
car cette position est la plus propre à donner, en
quelque sorte, une corne à chaque côté, puisque le
milieu est commun aux deux extrêmes. ' H semble-
rait plus rationnel que le solipède eût une corne unique
plutôt que ranimai à pied fourchu. La sole etlapmce
sont de même nature que la corne, de telle manière
que les soles et les cornes se divisent tout ensemble
et de la même manière chez les mêmes animaux. De
plus, la division et la double pince ne sont qu un
défaut de la nature ; et il est conforme à la raison
qu'ayant donné aux solipèdes un avantage dans leurs
soles, la nature leur ôte quelque chose par en haut
et ne leur accorde qu'une seule et unique corne.
'' C/est encore avec grande sagesse que la nature
LIVRE III, CHAP. II, § 8
47
p. 116, comme ayant une seule
corne et deux pinces. Cet ani-
mal est fabuleux, comme l'âne-
indien. La zoologie moderne a
donné le nom d'Oryx à une
espèce d'antilope; mais cet ani-
mal a deux cornes très-longues
et recourbées ; voir M. Claus,
Zoologie descriptive, p. 1056,
trad. franc. — L'Orfx a le pied
fourchu. Ainsi, Aristote consi-
dérait Toryx comme un animal
très-réel. — Les animaux à
une corne. Il est certain qu'il
n'y en a pas, du moins pour la
science dans tout ce qu'elle
connaît actuellement.
§ 6. // semblerait plus ra-
tionnel. L'argument serait juste,
si le fait était exact. — De
même nature que la corne. La
sole et la pince sont elles-mêmes
de la corne ; la seule différence
est dans la position, les unes
aux pieds, les autres sur la
tête. f^i défaut de la na-
ture une seule et unique
corne. Ces considérations peu-
vent sembler bien subtiles, sur-
tout quand on songe que le fait
sur lequel elles reposent n'est
pas vrai.
§ 7. Les cornes sur la tête.
Ici au contraire, l'argument est
a placé les cornes sur la tête ; et elle n'a pas
fait les choses comme le voulait le Momus d*Ésope,
qui reprochait au taureau de n'avoir pas les cornes
sur les épaules, ce qui Taurait aidé, disait-il, à
frapper les coups les plus terribles, et de les avoir
sur la partie la plus faible de la tête. C'est faute
d'avoir porté ses regards assez loin que Momus ris-
quait cette critique ; car de même que, si la nature
avait mis les cornes sur toute autre partie du corps,
elles n'auraient eu qu'un poids excessif qui les aurait
rendues absolument inutiles et qu'elles eussent été
gênantes dans une foule de cas et de mouvements,
de même les cornes placées sur les épaules auraient
été également embarrassantes. ^ C'est qu'il ne faut
pas regarder seulement au point du corps d'où les
coups seraient les plus vigoureux ; il faut aussi
regarder au point d'où ils peuvent porter le plus loin
possible. Par conséquent, comme les animaux n'ont
pas de mains et qu'il était bien impossible de placer
leurs cornes sur leurs pieds, puisque, placées sur les
genoux, elles eussent empêché toute flexion, il fallait
très-solide, et la tête est en effet
la seule j)artie du corps où les
cornes peuvent être utiles, —
Le Momus d'Esope. C'est sans
doute quelque personnage au-
quel le fabuliste prêtait ces
idées bizarres. La réponse d'A-
ristote est décisive. Dans la
mythologie, Momus est le Dieu
de la moquerie; et l'on citait
T. n
de lui des critiques du genre de
celle qui est rappelée ici, et
notamment sur la nature de
l'homme. — Faute d'avoir porte'
SCS regards assez loin. On ne
peut jamais faire à Aristote un
reproche pareil.
§ 8. Seraient les plus vigou-
reux. C'est le complément de
ce qui précède, et la réfutation
2
48 DES PARTIES DES ANIMAUX
nécessairement les leur mettre sur la tête, comme ils
les ont maintenant ; et c est grâce à cette disposition
que les cornes empêchent aussi le moins possible
tous les autres mouvements du corps.
' Il n'y a que les cerfs qui aient des cornes pleines
d'un bout à l'autre ; et le cerf est le seul animal qui
les perde. Cette chute de leurs bois leur est bonne
en ce qu'elle les allège, et elle est nécessaire, parce que
ces bois sont très-pesants. Dans tous les autres ani-
maux, les cornes sont creuses jusqu'à une certaine
limite ; mais la pointe est toujours solide, parce que
cette solidité est utile pour porter les coups. Et pour
que le creux ne fut pas trop faible, la nature n'a pas
pris les cornes sur la peau ; mais elle a mis la partie
directe des théories de Momus.
Les leur mettre sur la te te.
La physiologie comparée des
Modernes ne paraît pas avoir
repris ces considérations, qui ne
sont pas cependant sans impor-
tance. — Empcchcnt aussi le
moins possible. Autre argument
non moins soUde que les pre-
miers.
§ 9. // n'y a que les ecrfs...
Cette remarque est très-juste;
et cette particularité doit être
soigneusement notée par la
science; le bois du cerf est autre
chose que la corne, à la fois par sa
nature et par ses intermittences.
Parce que ces bois sont très-
pesants. C'est vrai; mais la
raison donnée ici n'est pas bon-
ne, puisque le bois repousse et
qu'il charge de nouveau l'ani-
mal. — N'a pas pris les cornes
sur la peau. Tandis que chez le
cerf, c'est un os qui naît de la
peau; ce qui le fait appeler
Dermique. La ramure se déta-
che de la protubérance fron-
tale vers la fm de l'hiver, ou au
début du printemps; voir la
Zoologie descriptive de M.
Claus, p. 654, delà trad. franc.
Aussi, la science moderne a-t-
elle fait une famille de Cavi-
cornes, dans laquelle sont com-
pris les moutons, les bœufs, les
bisons, les antiloi)es, etc. Voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 200, édit. de 1829. — En
accord avec les os. En donnant
aux cornes la consistance des
os, et en les faisant naître de l'os.
LIVRE III, CHAP. II, S 11 19
solide de la corne en accord avec les os. *^ Les cornes
disposées comme elles le sont naturellement, sont tout
ensemble le plus utiles possible pour la lutte, et le
moins gênantes pour toutes les autres fonctions de
la vie.
'' Nous venons d'expliquer quel est le but de la
disposition que la nature a donnée aux cornes, et
nous avons dit pourquoi tels animaux ont des cornes
ainsi faites, et tels autres n'en ont pas. Voyons main-
tenant comment, la nature des cornes étant néces-
sairement ce qu'elle est dans les animaux qui en
sont pourvus, la nature, qui est toujours raisonnable,
a dû nécessairement aussi les employer à des usages
de diverses sortes. D'abord, comme la partie maté-
rielle et terreuse est plus grande dans les animaux
plus grands, nous ne connaissons pas de très-petit
animal qui ait des cornes ; le plus petit de tous ceux
§10. Disposées comme elles le
sont. C'est-à-dire, toujours sur
la tête et non sur les épaules,
comme l'aurait voulu le Momus
d'Esope. — Le moins gênantes.
II est certain que les défenses
de l'éléphant, qu'on peut jus-
qu'à un certain point rapprocher
des cornes, le gênent beaucoup
et qu'elles finissent par lui de-
venir si pesantes que, malgré
sa force, il a la plus grande
peine à les porter. Sur la tête,
elles l'auraient beaucoup moins
gêné; mais il y a là une raison
naturelle que la science humaine
ne peut pas pénétrer.
§ 11. Qui est toujours rai-
sonnable. C'est là un principe
essentiel qu'Aristote n'a pas
cessé de proclamer en toute oc-
casion . — J des usages de di-
verses sortes. Voir plus haut,
ch. I, § 1. — Matérielle. Le
texte dit précisément : Corpo-
relle.— Et terreuse. Cette ex-
pression, assez bizarre pour
nous, se rapporte pour Aristote
à la théorie des quatre éléments,
qui a subsisté dans la science
jusqu'au siècle dernier. — Est
la gazelle. Je ne sais pas si
cette observation est bien ex-
acte ; mais certainement la ga-
20 DES PARTIES DES ANIMAUX
qu on connaît est la gazelle. '' Mais pour bien savoir
ce qu'est la nature, il faut regarder à la majorité des
cas ; car Tordre vrai de la nature se montre, ou dans
Tensemble de tous les cas, ou du moins dans leur
pluralité. Or, la partie osseuse dans le corps des ani-
maux est terreuse ; aussi la plus grande quantité de'ma-
tière osseuse se rencontre-t-elle dans les plus grands
animaux, si Ton regarde à la généralité. Comme il y
a un excès de cette sécrétion spéciale dans les plus
grands animaux, la nature la détourne pour en faire
une ressource et une utilité ; et comme cette matière
se dirige et afflue nécessairement en haut, la nature
la répartit chez certains animaux en dents et en crocs;
et chez d'autres, elle la répartit en cornes. '' De là
vient que pas un animal à cornes n a la double rangée
de dents ; car les dents de devant leur manquent à
la mâchoire supérieure. En les leur enlevant, la
nature en a fait profiter les cornes ; et la nourriture
zelle est une des plus petites
espèces.
§ 12. Regardera la majorité
des cas. C'est là un principe ex-
cellent, puisque le reste fait
exception. — La partie osseu-
se est terreuse. Voir la note
du § précédent. — La plus
grande quantité de matière os-
seuse les plus grands ani-
maux. C'est une espèce de
tautologie. — La nature la
détourne la nature la re-
partit. Nouvel hommage d'A-
rislote à la sagesse de la nature;
voir la Préface à ma traduction
de l'Histoire des Animaux, p.
Lxxxiii.— £/i crocs.On, Boutoirs
comme ceux des sangliers; mais
j'ai préféré un mot plus général,
§ 13. N'a la double rangée
de dents. Le fait est vrai; mais
la relation entre les cornes et la
denture n'est peut-être pas aussi
évidentequ Aristote le croit. —
En a fait profiter les cornes. Il
eût été facile de voir que cette
théorie n'est pas exacte, puis-
qu'il y a des ruminants, tels que
le chameau, qui n'ont pas de cor-
LIVRE III, CHAP. II, § 15 2i
qu'elle eût donnée à ces dents-là, est employée à
faire croître les cornes. ** Si les femelles des cerfs
n ont pas de cornes, tandis qu'elles ont des dents
toutes pareilles à celles des maies, c'est que les
femelles et les maies ont la même nature, et que tous
deux sont des bêtes à cornes. Si les cornes sont
refusées aux femelles, c'est qu'elles ne sont pas
même utiles aux mâles, qui en souffrent moins à
cause de leur force. *^ Quant aux autres animaux chez
lesquels cette partie du corps ne produit pas cette
sécrétion, tantôt la nature leur fait croître à tous des
dents énormes ; tantôt elle leur donne des crocs, qui
sont comme des cornes sortant des mâchoires.
nés, et qui manquent en même
temps de dents à la mâchoire
supérieure.
§ 14.5/ les femelles des cerfs
Il ont pas de cornes Le fait
est exact; mais l'explication n'est
pas aussi bonne, et l'auteur sem-
ble se contredire lui-même en
reconnaissant que la nature de
la femelle est la même que celle
du mâle, et que l'une et l'autre
sont des bêtes à cornes. — Ne
sont pas même utiles aux mciles.
Ceci est peut-être exagéré. — A
cause de leur force . Qui fait que
le bois leur est moins pesant.
§ 15. Cette sécrétion. Les
cornes se forment en effet comme
les os, et elles en naissent. —
Des dents énormes. Il aurait
fallu citer expressément quel-
ques espèces, pour que ce rap-
prochement fût plus scientifique
et plus facile à vérifier. — Des
crocs. Ou, Des boutoirs. — Com-
me des cornes. La comparaison
est ingénieuse ; mais elle ne pa-
raît pas très-exacte. Quoi qu'il
en soit de toutes ces théories sur
les cornes, il est certain que
tout ce chapitre est très-curieux,
et la zoologie moderne n'a pas
produit sur ce sujet rien de
plus remarquable ni de plus
complet. Elle y viendra sans
doute plus tard .
22
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. III, § 2
23
CHAPITRE III
Du cou et des différents organes qu'il renferme, le pharynx et
l'œsophage, pour la respiration et pour les aliments ; rcMe et
organisation de l'œsophage; rcMe du pharynx dans la voix;
rôle de l'artère, qui ne reçoit pas la boisson, comme on le croit
généralement ; rôle de l'épiglotte dans les animaux à poumon ;
comment le pharynx supplée à l'épiglotte chez les animaux qui
n'ont pas cet organe ; prévoyance de la nature ; position néces-
saire de l'artère et du pharynx en avant de l'a^sophîige ; l'artère
et le pharynx vont au poumon ; l'œsophage va à l'estomac ; le
devant et le derrière, le haut et le bas, la droite et la gauche.
^ Après avoir parlé, comme nous venons de le faire,
des diverses parties dans la tête, nous trouvons, au-
dessous de la tête, le cou, dans les animaux auxquels
la nature en a donné un. Tous les animaux, en effet,
n en ont pas ; et les seuls qui en aient sont ceux qui
ont les organes pour lesquels le cou est naturelle-
§ 1 . Comme nous venons de
le faire. Le sujet qui est résumé
ici en quelques mots a com-
mencé avec le chapitre x du
premier livre, et s'est poursuivi
dans les chapitres suivants et
les deux premiers du sec(;nJ
livre. L'auteur a successivement
traité des sens qui sont dans la
tête, Touîe, la vue avec les cils
et les sourcils, l'odorat, le goût
avec la bouche, la langue et les
dents, et il a fini par les cornes.
De la tête, il passe au cou ; et
ses études s'étendent de l'homme
à toute la série animale, telle
qu'il la connaît et qu'il l'a éta-
blie. — Tous les animaux. . . n'en
ont pas. Notamment les pois-
sons. — Les organes pour les-
quels... Ces organes pour Aris-
tote se réduisent à deux : le pha-
rynx et l'œsophage. Il est évi-
dent que le cou contient beau-
coup d'autres organes; mais
lanatomie de cette région paraît
moins avancée que quelques
autres, pour le naturaliste grec.
ment fait. Ce sont le pharynx, et ce qu'on appelle
l'œsophage. Le pharynx est destiné par sa nature à la
respiration ; c'est par ce conduit que les animaux
font entrer Tair dans leur intérieur, et le rejet-
tent, en aspirant et en expirant. Aussi, les animaux
qui n'ont pas de poumon n'ont-ils pas non plus de
cou ; et tel est le genre des poissons. L'œsophage est
le canal par où les aliments passent dans l'estomac,
de telle sorte que les animaux qui n'ont pas de cou
n'ont pas non plus d'œsophage, par une conséquence
évidente. ^ Il n'est pas de nécessité absolue pour
l'alimentation qu'il y ait un œsophage ; car il ne sert
point à la préparer en quoi que ce soit. De plus, la
— Le pharynx l'œsophage.
Le pharynx est confondu ici
avec le larvnx, et il ne s'en dis-
tingue pas; c'est une erreur
grave. Voir plus bas § 4. Pour
que la déglutition ait lieu, c'est-
à-dire pour que les aliments
arrivent de la bouche à l'esto-
mac, il faut le concours de plu-
sieurs organes : la langue, l'os
hyoïde, le voile du palais, le
pharynx, et l'épiglotte. Voir
Cuvier, Anatomie comparée, Des
organes de la digestion, t. III,
p. 6, l""*" édit., et xviii® leçon,
pp. 260 et suiv. — J la respi-
ration. C'est le larynx, qui
remplit cet office, et non le pha-
rynx. — Pas de poumon.., non
plus de cou. Observation exacte.
— Le genre des poissons. Cette
absence de cou est plus remar-
quable chez les poissons que
chez toute autre espèce d'ani-
maux. — 1/ œsophage est le
canal. . . L'étymologie seule suf-
fit à expliquer la fonction spé-
ciale de cet organe ; elle signifie
« qu'il porte les aliments » de
la bouche à l'estomac ; voir
Cuvier, Anatomie comparée
xxe leçon, p. 306, V^ édit. —
N'ont pas non plus d'œsophage.
C'est peut-être trop dire ; mais
dans les poissons, l'œsophage se
distingue à peine de l'estomac;
et en essayant de les décrire
tous deux, Cuvier est obligé de
les confondre, loc. cit., p. 416.
La partie du canal alimentaire
qui répond à l'œsophage est
presque toujours très-courte,
])arce qu'il y a très-peu de dis-
tance entre l'arrière-bouche et
la cavité abdominale.
§ 2. // n'est pas de nécessite'
\
W
24
DES PARTIES DES ANIMAUX
position de la bouche étant donnée, Testomac peut
venir immédiatement après elle, tandis que ce n*est
pas possible pour le poumon. En effet, il faut qu'il y
ait comme un tuyau commun par où Tair puisse se
répandre par les artères dans les bronches, puisque
ce conduit est double ; et c*est à cette condition qu'il
remplit le plus complètement son office d'aspirer et
d'expirer. ^ Mais, l'organe indispensable à la respira-
tion ayant nécessairement une certaine longueur, il
faut non moins absolument que l'œsophage soit entre
la bouche et l'estomac. L'œsophage est charnu ; il a la
tension d'un nerf; il est nerveux pour pouvoir se
distendre quand la nourriture arrive et y passe; il est
charnu pour pouvoir rester mou, se distendre, et n'être
absolue. . . L'exemple des pois-
sons le prouve bien. — V esto-
mac peut venir immédiatement.
Même remarque. — Ce n'est pas
possible pour le poumon. Le
poumon est toujours placé,
quand il y en a un, assez loin
de la bouche, sans doute pour
que l'air extérieur ait le temps
de se mettre en équilibre de
température avec la substance
même du poumon. — Par les
artères. Il serait plus exact de
dire : « Par la trachée-artère ».
— Ce eonduit. Celui des bron-
ches, la trachée- artère se sépa-
rant pour aller à l'un et à l'au-
tre poumon.
§ 3 . V organe indispensable à
la respiration. Cet organe com-
prend le larynx, la trachée-ar-
tère, placée immédiatement au-
dessous et se prolongeant dans
la poitrine jusqu'à la troisième
vertèbre dorsale, où elle se bi-
furque en bronches. La bronche
droite est plus courte, voir Cu-
vier, Anatomie comparée,
xxvi** leçon, p. 307, l""® édit. —
Entre la bouche et l'estomac.
Lji fonction même de l'œso-
phage exige absolument cette
position intermédiaire. — Char-
nu. Ce n'est pas précisément la
nature de l'œsophage ; les tuni-
ques qui le forment et le revê-
tent sont nombreuses et diverses;
elles se rapprochent de l'orga-
nisation de la peau plutôt que
de la chair ; voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xx® leçon,
pp. 352 et suiv. — /yz tension
d'un nerf. Ou : D'un muscle. —
// est charnu. La suite de la
LIVRE III, CHAP. III, § 5
25
pas endommagé, en étant trop dur, par les aliments
qui y descendent. * Ce qu'on nomme le pharynx et
l'artère sont formés d'un corps cartilagineux ; car le
pharynx ne doit pas servir seulement à la respiration ;
il sert en outre à la voix; et pour résonner, il doit
être lisse et avoir de la solidité. L'artère est placée en
avant de l'œsophage, bien qu'elle puisse l'empêcher
de recevoir la nourriture ; car si quelque chose de
sec ou de liquide vient à entrer dans l'artère, ce
corps étranger y cause des suffocations, cies douleurs
et des toux très-pénibles. " Aussi, c'est ce dont pour-
rait s'étonner quelqu'un de ceux qui soutiennent
que c'est par l'artère que l'animal reçoit et avale sa
phrase explique dans quel sens
il faut entendre le mot de
Charnu. — En étant trop dur.
L'explication est exacte.
§ 4. Le pharynx et l'artère.
En réunissant ainsi le pliarynx
et la trachée-artère, l'auteur
confond évidemment le larynx
et le pharynx, bien que les
fonctions soient fort différentes.
Le pharynx, organe principal
de la déglutition, est musculo-
membraneux, ainsi que l'œso-
phage,qui en est la continuation.
La trachée-artère est plutôt car-
tilagineuse, dans toute sa lon-
gueur. — ./ la respiration...,
à la voix. L'erreur continue, et
elle devient de plus en plus ma-
nifeste. — Lisse et avoir de la
solidité. Ceci s'applique très-
bien au larynx, situé entre l'ar-
rière-bouche et la trachée-ar-
tère ; c'est dans le larynx que
se forme la voix, chez l'homme
et chez les animaux. 11 est com-
posé de quatre cartilages, d'une
lame fibreuse, de l'épiglotte et
de différents muscles. Il est
séparé de l'épine dorsale par le
pharynx. — L'artère. Par ce
mot, c'est évidemment le larynx
qui est désigné ; mais j'ai dû
rester fidèle à l'expression
même du texte, bien qu'elle soit
incorrecte. — Bien qu'elle
puisse. . . Il faudrait bien plutôt :
« Afin qu'elle puisse » ; mais ici
j'ai dû suivre le texte. — Dans
l'artère. C'est toujours du la-
rynx qu'il s'agit, comme le
prouve, du reste, le détail même
que donne l'auteur. — Des
douleurs et des toux... Il n'est
personne qui n'ait éprouvé de
ces accidents.
B^l
26
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. III, § 8
27
boisson. Tout le monde peut savoir bien clairement
ce qu'il en est, quand un peu de nourriture vient à
s'égarer dans l'artère. Mais on aurait cent raisons
de trouver vraiment plaisant de soutenir que c'est là
le canal de la boisson ; car il n'y a pas de canal qui
aille du poumon à l'estomac, ainsi que nous voyons
l'œsophage partir de la bouche. *^ En outre, dans les
vomissements, soit à terre, soit sur mer, on ne peut
pas avoir le moindre doute sur l'organe par où passe
le liquide qu'on rejette. Il n'est pas moins clair, non
plus, que ce n'est pas dans la vessie immédiatement
que le liquide se réunit, mais que c'est d'abord dans
l'estomac. Ce que l'estomac rejette alors de ses excré-
tions a une couleur de lie de vin rouge. C'est d'ail-
leurs ce qu'on a pu voir bien souvent dans les blessures
§ 5. Que c'est par l'artère...
Il est évident que c'est là une
erreur, et les raisons qu'en
donne Aristote sont les vraies ;
mais ce n'est pas une moindre
erreur de confondre le pharynx
avec le larynx. — Car il n'y a
pas de canal... Il est certain
qu'il n'y a pas de vaisseau qui
fosse communiquer le poumon
et l'estomac ; mais on ne voit
pas assez nettement la consé-
quence que l'auteur prétend
tirer de ce fait ; l'argument
n'est pas présenté clairement.
— L'œsophage partir de la
bouche. C'est bien en effet la
position de l'œsophage ; mais
ceci ne sert pas davantage à
la démonstration que l'auteur
poursuit.
§ 6. Les vomisscinents.... 11
faut remarquer l'emploi que fait
ici Aristote de ces observations,
qui sont fréquentes, et qui sont
décisives. — L'organe. Le texte
dit positivement : Le lieu. —
Ce n'est pas dans la vessie. Le
fait est exact ; mais la vessie est
anatomiquement si loin de l'es-
tomac qu'on ne comprend pas
bien comment la méprise avait
pu être commise. — Une cou-
leur de lie de vin. Ceci dépend
surtout de la qualité des ali-
ments ingérés. — Dans les
blessures du ventre. Ici encore,
la pensée n'est pas assez déve-
du ventre. Mais ne montrons pas nous-mêmes trop
de naïveté, en nous arrêtant trop longtemps à des
arguments si naïfs.
' L'artère, placée en avant comme elle l'est, ainsi
que nous venons de l'expliquer, est gênée par la
nourriture ; mais c'est dans cette vue que la nature a
imaginé l'épiglotte. Tous les vivipares n'ont pas cet
organe; mais ceux-là seuls en sont pou vus qui
ont un poumon, qui ont la peau velue, et qui n'ont
ni écailles ni plumes. * Chez ces derniers animaux,
Tépiglotte est suppléée par le pharynx, qui se con-
tracte et qui s'ouvre de la même manière où chez
les autres l'épiglotte s'abaisse et se relève par l'en-
loppée. — Trop de naïveté'..,.,
si naïfs. La répétition est dans
le texte, que la traduction a dû
reproduire.
§ 7. L'artère. Il est évident
que par l'artère on doit enten-
dre ici le larynx. — Nous ve-
nons de l'expliquer. Voir plus
haut, § 4. — La nature a ima-
giné l'épiglotte. Le mécanisme
de l'épiglotte est admirable, et
Aristote n'a pas manqué de le
signaler pour en faire honneur
à la sagesse de la nature. L'épi-
glotte est une valvule cartilagi-
neuse placée sur l'ouverture de
la glotte, ou du larynx, pour en
défendre l'entrée aux substances
alimentaires, qui passent de la
bouche dans le pharynx ; voir
Cuvier, Anatomie comparée,
xvme leçon, pp. 278 et suiv.
Le bol alimentaire est forcé de
suivre sa route et d'entrer dans
l'œsophage, parce qu'il est pressé
entre les fosses nasales, que lui
ferme le voile du palais, et le
larynx, que lui ferme l'épiglotte.
— Tous les vivipares n'ont pas
cet organe. Ce ne sont guère
que les mammifères qui ont une
épiglotte ; voir Cuvier, loc. cit.,
p. 279.
§ 8. Suppléée par le pharynx .
Dans les oiseaux, il n'y a pas
d'épiglotte ; chez eux le larynx
s'ouvre dans l'arrière-bouche
par une fente longitudinale, hé-
rissée de papilles cartilaginelU-
ses; voir Cuvier, loc. cit.,
p. 280 ; et outre ces papilles, il
y a des mucosités qui servent à
garantir la glotte de l'accès des
corps liquides. Les reptiles
n'ont qu'un rudiment d'épi-
glotte; mais le pharynx ne peut
|!
•28
DES PARTIES DES ANIMAUX
trée et la sortie de la respiration, en se refermant
pour que, quand la nourriture y arrive, rien ne
puisse pénétrer dans Tartcre. S'il y a quelque
chose qui, par négligence, vient à gêner le mouve-
ment et si Ton vient à respirer quand les aliments y
sont apportés, on a des accès de toux et des suffo-
cations, ainsi que nous venons de le dire. ^ Ce mou-
vement du larynx et de la langue est si admirablement
combiné, que la nourriture ayant été triturée dans la
bouche, et traversant le long de Tartère, il en reste
très-peu sous les dents, et qu'il ne s'en détourne que
bien rarement une parcelle dans l'artère. ^^ Les ani-
maux dont on vient de parler n'ont pas d'épiglotte,
parce que leur chair est sèche et que leur peau est
dure, de telle sorte que cet organe, formé chez eux de
cette chair et de cette peau, n'aurait pas eu assez de
mobilité ; mais la contraction des extrémités de l'ar-
'M i
11
jamais suppléer complctement à
répiglotte. — Dans l'artère.
Nous dirions: Dans le larynx,
qui est à l'entrée de la trachée-
artère. — Ainsi que nous venons
de le dire. Voir plus haut, § 6.
§ 9. Ce? mouvement du larynx.
Le texte dit toujours : De l'ar-
tère. J'ai cru pouvoir substituer
quelquefois le larynx à l'artère,
parce que c'est surtout à la
hauteur du larynx que se mar-
que la direction des aliments
vers l'œsophage ; la trachée-
artère proprement dite ne vient
qu'un peu plus bas. — Si ad-
mirablement combine'. La science
ne peut que partager ce senti-
ment du philosophe grec. —
Le long de l'artère. Pour se di-
riger à rœso[)hage, derrière la
trachée-artère. — Bien rare-
ment. Observation très-exacte
d'un mécanisme qui est tout
instinctif, et qui ne dépend pas
de notre volonté, parce qu'elle
se tromperait trop souvent.
§ 10. Dont on vient de parler .
Voir plus haut, § 7. Ce sont les
animaux qui ont des écailles ou
des plumes. — Leur ehair est
sèehe. Cette explication est bien
vague, et peut ne pas paraître
trcs-salisfaisante. — Assez de
LIVRE III, CHAP. III, § 12 29
tère aurait eu lieu plus vite que celle de l'épiglotte,
formée de la chair spéciale qu'ont les animaux cou-
verts de poils.
'* Telles sont les raisons qu'on peut donner pour
expliquer comment tels animaux ont une épiglotte,
et pourquoi tels autres n'en ont pas, et comment la
nature a porté remède à la position défectueuse de
l'artère, en imaginant l'épiglotte.
*' Quant au pharynx, il y a nécessité qu'il soit en
avant de l'œsophage. En effet, le cœur est sur le
devant et dans le milieu ; et c'est dans le cœur que
nous plaçons la source de la vie, de tout mouve-
ment, de toute sensation. La sensation et le mouve-
mobilité. Et de souplesse. —
Ix:s animaux couverts de poils.
Et en général, les mammifères.
§11. Telles sont les raisons.
On peut ne pas accepter les
raisons que donne Aristote;
mais on doit rendre pleine jus-
tice aux efforts ingénieux qu'il
fait ici, comme toujours, pour
pénétrer le secret de la nature.
— En imaginant l'e'piglotte.
Voir la même expression plus
haut, § 7.
§ 12. Au pharynx. On voit
sans peine qu'il s'agit ici du
larynx et non du pharynx ; voir
la même confusion un peu plus
haut, § 4. Le pharynx est le
commencement de l'œsophage,
comme le larynx est le com-
mencement de la trachée-ar-
tère. — En avant de l'œso-
phage. Anatomiquement, la tra-
chée-artère est en avant de
l'œsophage, qui est plus rap-
proché de la colonne vertébrale ;
mais c'est le larynx, et non le
pharynx, comme ledit Aristote.
— E'i ^ffety le cœur On ne
voit pas bien comment ces con-
sidérations sur la position du
coeur sont en rapport avec le
sujet. La pensée de l'auteur
semble se réduire à ceci que,
de même que le cœur est placé
sur le devant de la poitrine et
au milieu, de même le larynx,
qu'il appelle pharynx, est placé
en avant de l'œsophage. — La
source de la vie, de tout mouve-
ment... Sur ces fonctions essen-
tielles attribuées au cœur, voir
les Opuscules psychologiques,
Traité du Sommeil, ch. ii, § 10,
p. 158 de ma traduction,
Traité de la Jeunesse, ch. m,
30
DES PAR'J'IES DES ANIMAUX
ment sont placés dans ce qu'on appelle le devant, et
c'est d'après cette même notion qu'on distingue le
devant et le derrière dans l'animal. Le poumon est
placé là où est le cœur, qu'il entoure; et la respiration
se fait par le poumon, et par le principe qui réside
dans le cœur. Or la respiration des animaux a lieu
par l'artère, de telle sorte que, le cœur étant néces-
sairement placé le premier sur le devant, il est néces-
saire, par suite, que l'artère et le pharynx soient placés
devant l'œsophage. Le pharynx et l'artère se rendent
au poumon, tandis que l'œsophage se rend à l'es-
tomac. On peut dire qu'en général le meilleur et le
plus important se trouvent, quand rien de plus grand
§7, p. 321,cb.iv,§3, p. 323,
Traité du Mouvement, ch. x,
§ 3, p. 272, et ch. xi, § 5,
p. 277. Voir aussi ,le Traité de
l'Ame, passim. — La sensation
et le mouvement... le devant.
Ces généralités ne sont pas très-
exactes, puisque, si la vue porte
en avant, l'ouïe a une action
circulaire, et que, si le mouve-
ment est plus naturel en avant,
il n'est pas non plus impossible
en arrière. — IJ artère et le
pharynx. Ici comme plus haut
c'est le larynx qu'il faudrait
dire, puisqu'on le joint à la
trachée-artère. — Le pharynx
et l'artère se rendent au pou-
mon. Le pharynx n'a aucun
rapport avec le poumon, et il
ne communique qu'avec l'esto-
mac par l'œsophage. — Onpeut
dire. Toute cette pensée peut
paraître bien subtile, quoiqu'elle
ne soit pas fausse. Comme on
doit s'étonner qu'Aristote ait
pu confondre deux choses aussi
distinctes que le pharynx et le
larynx, il est possible que la
faute en soit aux copistes plutôt
qu'à lui ; comme les deux mots
sont fort rapprochés l'un de
l'autre, l'erreur a pu être facile;
et une fois commise, elle aura
persisté. Je donne d'ailleurs
cette conjecture pour ce qu'elle
vaut ; et en supposant même
qu'Aristote ait commis lui aussi
cette erreur anatomique, ce ne
serait au fond qu'une simple
méprise de mots, puisqu'il a
soigneusement distingué dans
son anatomie l'œsophage de' la
trachée-artère.
LIVRE III, CHAP. IV, § 1
3i
n'y fait obstacle, pour le haut et le bas, dans ce qui
est plus en haut ; pour le devant et le derrière, dans
ce qui est sur le devant ; et pour la droite et la gauche,
dans ce qui est à droite.
CHAPITRE IV
Des viscères ; il n'y en a que dans les animaux qui ont 'du sang ;
erreur de Démocrite ; le cœur et le foie se distinguent dès les
premiers instants de la naissance ; le cœur est le principe des
veines ; position du cœur ; raisons de cette position ; démonstra-
tion que les veines partent toutes du cœur ; observations et
Dessins anatomiques ; le cœur est aussi le centre de toutes les
sensations ; le foie ne peut être, ni le principe du sang, ni le
principe de la sensibilité ; position particulière du cœur dans
l'homme; le cœur de quelques animaux a un os ; des trois
cavités du cœur ; pureté du sang plus ou moins grande ; variétés
dans les dimensions du ca-ur ; influence du cœur sur le carac-
tère des animaux ; le cœur ne peut être longtemps malade •
observations sur les victimes des sacrifices ; désordres propres
au cœur.
* Après avoir parlé du cou, de l'œsophage et de l'ar-
tère, la suite naturelle est de parler des viscères. Il
n'y a de viscères que dans les animaux qui ont du
sang. Les uns ont tous les viscères ; les autres ne les
% \. Du cou. Voir plus haut
ch. III, § 1. Il faut remarquer
qu'Aristote suit ici avec la plus
grande exactitude la marche
qu'il s'est tracée lui-même. —
Des viscères. C'est le terme le
plus général pour désigner les
organes intérieurs, tant de la
32
DES PARTIES DES ANIMAUX
IM
\
ont pas tous sans exception. Pas un seul des animaux
exsangues n a de viscères. A cet égard, Démocrite
semble n'avoir pas bien compris les choses quand il
croyait que, dans les animaux qui n'ont pas de sang,
les viscères ne sont pas visibles à cause de leur peti-
tesse. ^ Dans les animaux qui ont du sang, le cœur et
le foie sont reconnaissables immédiatement après la
constitution de ces animaux, et tout petits qu'ils sont
encore. Parfois, dans des œufs qui ne sont que de trois
jours, on distingue ces viscères, qui n'ont que la
dimension d'un point, et on les retrouve excessive-
ment petits dans les fœtus venus avant terme. On
peut ajouter que, de même que pour les parties exté-
rieures, chez lesanimaux, elles ne sont pas employées
cavité thoracique que de la
cavité abdominale. — Que dans
les animaux qui ont du sang.
C'est une erreur ; et les insectes
ont des viscères dans l'abdo-
men, notamment les organes
sexuels et les ovaires. Seule-
ment ces viscères sont très-
petits ; mais Démocrite avait
raison; et si l'on ne voit pas les
viscères des insectes, c'est uni-
quement à cause de leur ténuité,
et non point parce qu'ils n'en
ont pas. On doute même encore
aujourd'hui que le cordon dor-
sal des insectes leur tienne lieu
de cœur. Cuvier soutenait la
négative ; d'autres anatomistcs
soutenaient le contraire ; mais
personne ne doute que les insec-
tes n'aient des viscères analo-
gues à ceux des animaux qui
ont du sang. — De mocri te. Y o'iv
ma Préface à l'Histoire des Ani-
maux, pp. Lxi et suiv.
§ 2. Jprès la constitution.
Cette indication est peut-être
un peu vague ; et elle paraît se
rapporter surtout aux œufs
d'oiseaux. — Que de trois jour s.
Ce n'est donc pas immédiate-
ment, mais après quelque temps
déjà que le phénomène est dis-
tinct. Si l'on prend la poule
pour exemple, trois jours sont
le septième de l'incubation to-
tale, qui est de vingt et un jours.
— Dans les fœtus. Il aurait
fallu dire à quelle espèce d'ani-
mal et d'oiseau on faisait allu-
sion ; c'est sans doute encore à
des œufs de poule. — Lefi par-
LIVRE m, CHAP. IV, .î< /i 33
dans tous aux mêmes usages, mais que chacune a
une destination spéciale appropriée aux genres de
vie et aux mouvements de l'animal, de même les
parties internes varient d'une espèce à l'autre. 'Les
viscères sont particuliers aux animaux qui ont du
sang ; et voilà comment chacun d'eux se compose de
matière sanguine. On le voit sans peine sur les nou-
veau-nés; ils sont plus pleins de sang et propor-
tionnellement plus grands, parce qu'alors la forme
de la matière et la quantité se voient de la façon
la plus manifeste dans cette première constitution.
Le cœur se trouve dans tous les animaux qui ont du
sang, et nous avons dit antérieurement pourquoi il
en est ainsi. ' Il est évident d'abord que, dans les
animaux qui ont du sang, le sang est nécessaire. Le
sang étant liquide, il fallait qu'il y eût un vaisseau pour
le contenir; aussi est-ce là la fonction à laquelle
ties extérieures... les parties
internes. C'est la grande divi-
sion qu'Aristotc a toujours sui-
vie pour ses descriptions dans
l'Histoire des Animaux; tou-
jours il a passé du dehors au
dedans, c*est-à-dire du plus
connu au moins connu.
§ 3. Particuliers aux ani-
maux qui ont du sang. C'est le
principe posé un peu plus haut,
au § 1. — Se compose de ma-
tière sanguine. C'est la traduc-
tion exacte du texte; mais la
pensée n'est pas assez claire. —
Sur les nouveau'ne's . Il ne
semble pas que ceci s'adresse
T. II.
exclusivement à l'espèce hu-
maine, et aux enfants nouveau-
nés ; l'observation est plus
générale; et c'est sans doute
encore des poussins qu'il s'agit
plus particulièrement. Il est bien
possible que toute cette phrase
soit une interpolation. — An-
térieurement. Peut-être ceci se
rapporte à ce qui a été dit plus
haut, liv. II, ch. vi, § 1, sur le
sang des embryons, et sur la
nature toute sanguine de leurs
viscères.
% k. Le sang est nécessaire.
Voir sur le sang et ses fonctions
diverses, l'Histoire des Ani-
3
4
34
DES PARTIES DES ANIMAUX
H
la nature a destiné les veines. Il faut nécessairement
encore qu'il nW ait qu'une seule origine pour les
veines ; car là où c'est possible, une seule ori-
gine vaut mieux que plusieurs. C'est le cœur qui
est le principe et l'origine des veines ; car les veines
partent évidemment du cœur et ne le traversent pas ;
la nature du cœur est veineuse, parce que le cœur est
de même genre que les veines. ^ La position même
du cœur est bien la place qui convient à un principe ;
il est vers le centre du corps, plutôt en haut qu'en
bas, et plutôt en avant qu'en arrière. C'est que, dans
les choses qui sont plus importantes, la nature attribue
le siège le plus important à ce qui n'a rien de plus
^rand que lui qui lui fasse obstacle. ^ On peut vérifier
le fait de la manière la plus certaine chez l'homme;
maux, liv. III, ch. xiv, p. 291
de ma traduction. — Une seule
origine pour les veines. Voir
les théories d'Aristote sur le
système veineux dans l'homme,
Histoire des Animaux, livre 111,
ch. m et IV, pp. 227 et suiv.
Selon sa théorie et ses observa-
tions anatomiques, il fait partir
toutes les veines du cœur. —
Une seule origine vaut mieux.
Ce principe est bien vague;
mais ici il est d'une applica-
tion assez exacte; l'unité du
système veineux dans l'animal
serait détruite si les veines par-
taient de centres ditiérents ; ve-
nant toutes du cœur, elles as-
surent bien mieux la vie orga-
nique de l'animal. — C'est le
cœur Voir le chapitre pré-
cédent, § 12. — La nature du
cœur est veineuse. Ceci n'est
pas exact; et le cœur est un
muscle bien plutôt que tout
autre chose.
%h.La place qui convient à un
principe. Cette théorie est trop
subtile sans cependant être
fausse; mais elle résulte des
théories plus générales d'Aris-
tote sur la sagesse de la nature.
Voir la description du cœur et
sa position dans l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. xiv, pag.
281 et suiv. de ma traduction.
— Fers le centre du corps. Le
cœur est plutôt placé dans la
partie supérieure du corps. Le
centre serait plus bas.
LIVKK III, CHAP. IV, ^ 7 or
mais même dans les autres animaux, la nature veut
pareillement que le cœur soit placé dans le centre de
la partie du corps qui est indispensable; et l'extrémité
(le cette partie du corps est celle par où sortent les
excréments. Les membres peuvent naturellement
différer d'une espèce à une autre, parce que les
membres ne sont pas absolument nécessaires à la vie,
puisque les animaux peuvent vivre avec des membrel
de moins ; et il est tout aussi évident que des membres
surajoutés ne les empêchent pas de vivre non plus.
■ Mais quand on suppose que le principe des veines
est dans la tête, on méconnaît la vérité. D'abord
c'est créer à plaisir plusieurs principes et des prin-
cipes disséminés ; ensuite, c'est les mettre dans un
lieu froid ; car ce lieu est évidemment d'une froideur
extrême, tandis que la région du cœur est tout le
contraire. Ainsi qu'on l'a dit, les veines passent à
§ 6. Chez l'homme, 11 est tout
simple qu'Aristole prenne ici
l'homme pour type, comme il
l'a fait dans l'Histoire des Ani-
maux, liv. I, ch. VI, §12, p. 41
de ma traduction. — Dans le
centre. Voir le § précédent. —
Qui est indispensable. Ce n'est
pas la seule partie du corps
qui soit indispensable à Ja vie ;
mais celle-là peut sembler l'être
plus que toutes les autres. — Les
membres ne sont pas absolument
nécessaires. Le fait est exact, et
la raison qu'en donne l'auteur
est péremptoire ; l'animal peut
vivre sans ses membres, bien
qu'alors il soit mutilé.
% 1. Le principe des veines
est dans la tête. Ce système est
attribué à Syennésis de Chypre,
Histoire des Animaux, liv. III*
ch. II, p. 218 de ma traduction'
---Dans un lieu froid. Selon les
théories Aristotéliques, le cer-
veau est essentiellement froid
Voir plus haut, livre II, ch. i;'
etch. II, § 5, et surtout ch. vu,
§ 5. — La région du cœur est
tout le contraire. C'est dans le
cœur qu'Aristote met le foyer
de la chaleur animale. — Ainsi
N
36 DES PARTIES DES ANIMAUX
travers les autres viscères; mais il n'y a pas de veine
qui traverse le cœur ; et c'est là ce qui démontre
bien que le cœur est une partie des veines et qu'il
est leur principe. Cela se conçoit aisément. Le centre
du cœur est un corps naturellement épais et creux,
•plein de sang, puisque c'est de lui que partent les
veines qui en sont remplies; il est creux pour pouvoir
être le réceptacle du sang, et épais, afin de pouvoir
conserver le principe de la chaleur. ' Parmi les viscères
et dans le corps entier, le cœur est le seul à avoir du
sang, sans avoir de veines, tandis que tous les autres
organes du corps ont du sang contenu dans des
veines. Cette disposition se comprend tout à fait,
puisque le sang part du cœur pour se précipiter dans
les veines, tandis que le sang ne vient d'aucune autre
partie dans le cœur. C'est lui qui est le principe et la
§ 8. ^ vcm/ à avoir du sang.
Voir les mêmes théories dans
l'Histoire des Animaux, livre I,
ch. XIV, § 8, p. 88 de ma tra-
duction. — Sans avoir dévei-
nes. D'une manière générale,
ceci est vrai, parce que les ar-
tères et les veines, ou emprun-
tent le sang au cœur, ou le lui
rapportent; il est, comme le dit
Aristote : « Le réceptacle com-
mun ». — Pour se précipiter
dans les veines. Il faut dire :
« dans les artères »; mais du
temps d' Aristote on ne dis-
tinguait pas encore les artères
et les veines. — Le sang ne
vient d'aucune autre partie.
C'est le contraire qui est exact.
qu'on ta dit. Voir l'Histoire
des Animaux, liv. III, ch. m,
§§ 2 et 3, p. 228 de ma traduc-
tion. — Qui traverse le cœur.
Ceci est très-exact; tous les vais-
seaux partent du cœur ou y
aboutissent; mais aucun ne le
traverse ; et c'est de ce fait
qu' Aristote a conclu que tous
les vaisseaux partent du cœur,
veines ou artères. — Une par-
tie des veines. C'est l'expression
même du texte ; mais cela ne se
comprend pas bien. — Le centre
du cœur. On pourrait traduire
aussi : « Le corps du cœur qui
est placé au milieu est naturel-
lement épais et creux. » La dif-
iérence est légère.
LIVRE m, CHAP. IV, § 9 37
source du sang, ou, si l'on veut, son premier récep-
tacle.
^ Tout cela est démontré bien plus clairement
encore par TAnatomie; et on le voit sans peine en
observant les naissances des animaux. De toutes les
parties qui les composent, c'est le cœur qui est la
première à avoir immédiatement du sang. Evidem-
ment, c'est du cœur aussi que partent toutes les émo-
tions causées par les choses agréables ou pénibles ;
en un mot, le cœur est le point de départ de toutes
les sensations, de même aussi que c'est au cœur
qu'elles aboutissent. De cette façon, les choses sont
merveilleusement arrangées ; car il faut qu'il n'y ait
qu'un seul principe, là où la chose est possible ; et
le centre est le lieu qui est le mieux disposé pour
l'être.
Le centre, ou milieu, est un et unique; tout peut
Le sang revient des extrémités
au cœur parles veines, de même
qu'il va du cœur aux extré-
mités par les artères; mais ce
n'est qu'au xvii® siècle et par
les travaux d'Harvey qu'on a
enfin connu la vraie circulation
du sang.
§ 9. Par VAnatomie, Ceci
peut s'entendre à la fois des
dessins d'anatomie qu' Aristote
joignait à ses descriptions, ou
des dissections qui en étaient la
base. — Les naissances des ani-
maux. C'est la traduction ex-
acte du texte ; et l'expression
est claire, bien qu'elle soit un
peu étrange. La suite dé la
phrase l'explique de reste. —
Cest du cœur. . . Cette théorie
est fort contestable, en ce sens
que ce n'est pas du cœur que
partent les émotions ; mais il y
participe pour sa part. — De
toutes les sensations. Voir plus
haut, ch. III, § 12, la note sur
les ouvrages où Aristote a sou-
tenu cette théorie. VoirlesOpus-
cules psychologiques. Traité du
Sommeil et de la Veille, et Traité
de la Jeunesse et de la Vieillesse.
— Merveilleusement arrangées.
Nouvel hommage à la sagesse
de la nature,
• .'•^.i t '4'
38
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. IV, § 12
39
s'y rendre également, ou tout au moins s'en rappro-
cher. *^ D'un autre côté, comme aucune partie dé-
pourvue de sang n'est sensible et que le sang lui-
même ne l'est pas non plus, il est clair que la partie
qui, primitivement, contient le sang comme le ferait
un vase, doit nécessairement en être le principe.
Mais ce n'est pas la raison seulement qui approuve
cette disposition des choses, c'est en outre l'obser-
vation sensible qui l'atteste. Ainsi, dans les fœtus qui
viennent de naître, la première partie que l'on voit se
mouvoir, c'est le cœur, comme s'il était déjà un
animal, parce qu'il est le principe de la nature qu'ont
les animaux pourvus de sang. ** Ce qui prouve bien
encore que nous sommes dans le vrai à cet égard,
c'est que tous les animaux qui ont du sang ont un
cœur, parce qu'il faut de toute nécessité qu'ils pos-
sèdent le principe de leur propre sang. *^ Il n'est pas
§ 10. Le sang lui-même ne
l'est pas non plus. Voir l'Histoire
des Animaux, liv. III, eh. xiv,
§ 2, p. 203 de ma traduction.
— // est clair Cette consé-
quence n'est pas aussi évidente
que l'auteur semble le croire.
— Comme le ferait un vase. La
comparaison n'est pas très-
exacte, puisque le cœur ne
garde pas le sang, qui ne fait
que le traverser. — La raison.,,
l'observation sensible. Voilà les
deux conditions de l'excellente
méthode qu'Aristote a toujours
suivie et qui est la vraie. — La
première partie que l'on voit se
mouvoir. Voir la même théorie,
|)resque avec les mêmes expres-
sions, dans le Traité de la Jeu-
nesse et de la Vieillesse, ch. m,
§ 1, p. 318 de ma traduction ;
dans ce dernier passage, l'auteur
cite le Traité des Parties.
§ 11. Tous les animaux qui
ont du sang ont un cœur. Cette
généralité n'est peut-être pas
absolument exacte, du moins
dans les théories d'Aristote. Les
mollusques, céphalopodes ou
gastéropodes ou acéphales, et
les crustacés, qu'il classe parmi
les animaux exsangues, ont ce-
pendant un cœur; les insectes et
moins certain que le foie, comme le cœur, se retrouve
dans tous les animaux qui ont du sang ; mais personne
ne pourrait supposer que c'est le foie qui est le prin-
cipe du reste du corps, non plus que le principe du
sang. Sa position n'a rien qui représente celle d'un
principe ; et dans les animaux les plus complets, la
rate est en quelque sorte le pendant du foie. De
plus, le foie n'a pas en lui le réceptacle du sang,
comme l'a le cœur ; mais, ainsi que pour toutes les
autres parties du corps, le sang qu'il a est dans une
veine. On peut ajouter que la veine traverse le foie,
tandis que pas une veine ne part de lui, puisque toutes
les veines partent uniformément du cœur.
les zoophytes n'en ont pas, à
moins qu'on ne prenne pour
un cœur leur vaisseau dorsal.
§ 12. Le foie, Aristote a
raison de donner une place se-
condaire au foie, malgré le rôle
important qu'il remplit dans
l'organisme entier de l'animal ;
celui du cœur est plus essentiel.
Voir Cuvier, Anatomie com-
parée, tome IV, pp. 1 et suiv.,
l'" édit. — Non plus que le
principe du sang. Le foie verse
seulement dans l'intestin la bile,
qu'il sécrète du sang veineux ;
et il contribue à l'action géné-
rale sans la constituer, comme le
sang peut le faire. — Sa posi-
tion. Le foie est la plus grosse
des glandes conglomérées; il
est situé en grande partie dans
l'hypocondre droit; il s'étend
dans la région ombilicale, et il
se prolonge quelquefois jusqu'à
l'hypocondre gauche; il s'adap-
te par sa concavité supérieu-
re à la concavité du diaphra-
gme ; sa face inférieure repose
à gauche sur l'estomac, et à
droite sur le rein de ce côté.
Voir Cuvier, loc. cit., p. 7. —
La rate est en quelque sorte le
pendant du foie. On ne sait pas
encore au juste quelle est la
fonction de la rate, bien qu elle
existe dans tous les animaux
vertébrés; elle occupe l'hypo-
condre droit. Voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxii® leçon,
article 5, tome IV, p. 56, l''^
édit. — Le réceptacle du sang.
On sait que le foie, à l'exception
de tous les autres viscères, est
surtout alimenté par du sang
veineux. Aristote ne pouvait
pas faire cette distinction ; mais
iO
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. IV, ^ 16
il
*^ Puis donc qu'il faut que l'un de ces deux organes
soit le principe du sang, et que ce n'est pas le foie, le
cœur est nécessairement le principe du sang. Ce qui
constitue et détermine Tanimal, c'est la sensibilité ;
le premier sensible est le sensible qui est le premier
à avoir du sang; c'est là précisément ce qu'est le
cœur, qui est le principe du sang, et le premier à en
avoir. Son extrémité est pointue et plus dure que
le reste ; il est placé dans la poitrine ; et généra-
lement dans la partie antérieure du corps, pour
n'être point exposé à se refroidir. ** Dans tous les ani-
maux, la poitrine est la partie la moins charnue ; les
parties postérieures le sont au contraire davantage ;
aussi de cette façon, la chaleur a-t-elle, grâce au dos,
une forte couverture. Tous les animaux autres que
on pourrait dire que son génie
la devinait. — Pas une veine
ne part de lui. Le fait est ana-
tomiquement fort exact. Le sang
qui alimente le foie a déjà cir-
culé puisqu'il est veineux, et il
n'est pas retourné au cœur; voir
Cuvier, loc. cit., p. 1.
§ 13. Ztf cœur est nécessai-
rement le principe du sang. La
théorie générale est juste, bien
que les arguments ne le soient
pas également. C'est bien le cœur,
et le cœur seul, qu'on doit con-
sidérer comme le principe du
sang, qu'il fait circuler dans le
corps entier. — Cest la sensi-
bilité. La plante se nourrit;
l'animal se nourrit et sent;
l'homme se nourrit, sent et
pense ; voir le Traité de l'Ame,
passim. C'est la sensation qui
constitue réellement l'animal et
la vie. — Son extrémité est
pointue. Voir dans l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. xiv, con-
sacré tout entier au cœur, p. 83
de ma traduction. — Placé
dans la poitrine. Au-dessus
du diaphragme, tandis que le
foie et la rate sont placés au-
dessous, dans la cavité abdomi-
nale. — Dans la partie anté-
rieure. C'est exact, quoique
cette position du cœur n'ait
peut-être pas la destination
qu'Aristote lui assigne.
§ 14. La partie la moins
charnue. Ceci n'est pas exact, si
l'on regarde, par exemple, l'or-
l'homme ont le cœur au centre de la région thora-
cique ; mais chez l'homme, il incline un peu à gauche,
afin de contrebalancer le refroidissement de la partie
gauche, parce que c'est l'homme qui de tous les
animaux a la partie gauche la plus froide.
*^ Nous avons dit antérieurement que, dans les
poissons, le cœur est placé de même, et nous avons
expliqué pourquoi il semble qu'il n'est pas dans la
même position. Il a sa pointe vers la tète ; et la tète
est le devant, puisque c'est dans ce sens que le mou-
vement a lieu. ** Le cœur a encore une multitude de
nerfs ; et cela est très-sage, puisque c'est du cœur que
ganisation de la femme. — //
incline un peu à gauche. L'ob-
servation est vraie; mais le
motif ne l'est pas sans doute
également. Le cœur n'est pas
situé dans les autres mammi-
fères tout à fait de même que
chez l'homme; à cause de leur
marche horizontale, chez la plu-
part, le cœur est placé sur la
ligne médiane du corps, dans
une situation presque droite
d'avant en arrière, et à une
certaine distance du diaphrag-
me. — La partie gauche la
plus froide. L'auteur aurait
bien dû nous apprendre com-
ment il avait pu constater ce
fait. Je ne crois pas que la
science moderne ait fait des
recherches particulières sur ce
point.
§ 15. Antérieurement. Ceci
se rapporte àrilisloire des Ani-
maux, livre II, ch. \ii, § 3,
p. 177 de ma traduction. La
différence de position du cœur
chez les poissons n'est au fond
qu'une apparence, et elle tient
surtout à la forme générale de
leur corps. — Est le devant.
De sorte que, même chez les
poissons, le cœur a sa pointe
dirigée vers le devant. Voir le
Traité de la Respiration, chap.
XVII, § 3, p. 394 de ma traduc-
tion ; voir aussi Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxiv® leçon,
p. 226, r** édition.
§ 16. Une multitude de nerf s ,
Il faut se rappeler que l'anato-
mie du temps d'Aristote n'avait
pas encore distingué les nerfs
et les muscles. Le cœur est un
muscle creux, ayant, selon les
espèces d'animaux qui ont un
cœur, de deux à quatre cavi-
tés. Les nerfs qui vont au cœur
N.
42
DES PARTIES DES ANIMAUX
partent les mouvements, et ils s'exécutent par Tadduc-
tion et la détente. Le cœur doit rendre ce service et
avoir cette force. Le cœur est donc par sa nature,
ainsi que nous Tavons dit antérieurement, une sorte
d'animal à part dans les animaux qui ont un cœur.
Il est sans os dans tous ceux que nous avons
nous-mêmes observés, sauf les chevaux et certaine
espèce de bœufs. Pour ces animaux, c'est à cause de
leur grandeur, que l'os qu'ils ont dans le cœur est
une sorte de soutien, comme ils en ont dans tout le
reste de leur corps. *^ Les cœurs des grands animaux
ont trois cavités. Dans de plus petits animaux, le cœur
viennent pour la plupart du
grand sympathique ou du tri-
splanchnique. VoirCuvier, Ana-
tomie comparée, tome IV, page
184, i'^ édit. — Par l'adduc-
tion et la détente. Ce sont les
deux mouvements de systole et
de diastole, de contraction et
de dilatation. L'oreillette droite,
recevant le sang veineux par la
veine-cave supérieure, le chasse
en se contractant dans le ven-
tricule droit. Ce ventricule le
chasse à son tour dans l'artère
pulmonaire ; les veines pulmo-
naires ramènent le sang dans
l'oreillette gauche et dans le
ventricule gauche, d'où il passe
dans le reste du corps par l'aorte.
— Antérieurement. Le passage
auquel il est fait allusion ici ne
se retrouve, je crois, dans au-
cun des grands ouvrages d'A-
ristote que nous possédons au-
jourd'iïui. Mais, dans le petit
Traité du Mouvement dans les
animaux, ch. ii, § 5, p. 277 de
ma traduction, il a comparé le
cœur à un animal dans un ani-
mal. Cette comparaison, aussi
juste qu'ingénieuse, a été appli-
quée aussi par lui aux parties
génitales chez l'homme. Ibid.,
§ 1 . On voit que cette comparai-
son, qui a été répétée plus tard
par bien d'autres, appartient à
Aristote. — Sauf les chevaux...
Ce sont toujours des exceptions
fort rares ; et je ne sais pas si la
science moderne en a constaté
beaucoup. — Une sorte de
soutien. Le cœur est organisé
de façon à n'avoir aucun besoin
de cet appui, qui gênerait les
mouvements dont il est chargé.
— Dans tout le reste de leur
corps. L'organisation de tout le
reste du corps est absolument
différente de celle du cœur.
17. Ont trois cavités....
LIVRE III, CHAP. IV, § 18 43
a deux cavités ; et tous les cœurs en ont une. Nous
avons déjà expliqué la cause de cette organisation.
C'est qu'il doit y avoir un lieu spécial pour le cœur,
et un réceptacle pour le premier sang. Nous avons
démontré déjà plus d'une fois que le sang se produit
tout d'abord dans le cœur, et qu'il y a deux veines
principales, l'une qu'on appelle la grande veine, et
l'autre l'aorte. L'une et l'autre étant le principe des
veines et présentant des différences, sur lesquelles
nous aurons à revenir plus tard, il valait mieux que
les principes de toutes les deux fussent séparés ; et
ce résultat est obtenu à l'aide d'un sang qui est de
deux natures et qui se sépare. ** Aussi, dans tous les
cas où cette séparation est possible, y a-t-il deux
réceptacles du sang ; or, elle est possible dans les
déjà expliqué. Voir la descrip-
tion du cœur dans l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. xiv, p. 83
de ma traduction. Aristote n'a
jamais reconnu que trois cavités
au cœur ; mais il est vrai que
les oreillettes et les ventricules
ne sont pas tellement distincts
qu'on ne puisse les méconnaî-
tre ; et sans doute Aristote, tout
en disséquant avec le plus grand
soin, aura confondu l'oreillette
et le ventricule d'un même côté.
— Nous avons démontré déjà.
Voir l'Histoire des Animaux,
loc. cit. § 5, pages 86 et suiv.
de ma traduction. — La grande
veine. C'est la veine cave supé-
rieure. — Nous aurons à reve-
nir plus tard. Voir plus loin
ch. V, §§ 1 et suiv. — D'un
sang qui est de deux natures.
Ce passage prouve évidemment
qu'Aristote et les Anciens, sans
connaître précisément la circu-
lation vraie du sang, avaient dis-
tingué cependant les deux es-
pèces de sang, très-probable-
ment à cause delà couleur, l'un
qui était dans la veine cave ;
c'était le sang veineux ; l'autre,
qui était dans l'aorte; c'était le
sang artériel. — Et qui se sé-
pare. Quelques pas de plus, et
l'Antiquité aurait fait la décou-
verte, qui a été réservée au
xvii* siècle et à Harvey.
§ 18. Dans tous les cas. On
pourrait traduire aussi, a Dans
tous les animaux » ; mais l'ex-
\
44
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE m, CHAP. IV, 55 .>0
45
grands animaux ; car leurs cœurs sont également de
grande dimension. Il était mieux aussi qu'il y eût trois
cavités, afin qu'il n'y eût qu'un seul principe commun.
Le milieu et l'impair est le principe. Il faut donc tou-
jours à ces cœurs des dimensions plus grandes ; et
aussi il n'y a que les cœurs les plus gros qui aient trois
cavités. Ce sont les cavités de droite qui ont le plus
de sang, et le sang le plus chaud ; et c'est ce qui fait
que les parties droites sont plus chaudes que les
autres parties. Les cavités gauches en ont le moins,
et celui qu'elles ont est le plus froid. Celles du
milieu ont le sang qui tient le milieu en quantité et
en chaleur. " C'est aussi le sang le plus pur; car il
faut que le principe soit dans le calme le plus com-
plet possible ; et en effet, le calme est le plus complet
quand le sang est pur et qu'il est entre deux comme
pression du texte est aussi géné-
rale que celle dont je me suis servi
pour la rendre en notre langue.
— Sont également de grande
dimension. Et alors, l'observa-
tion est plus facile et plus sûre.
On conçoit bien, en l'absence
du microscope, ces recomman-
dations réitérées d'Aristote. —
Un seul principe commun. Ceci
ne se comprend pas bien, à
moins qu'on ne suppose qu'une
des trois cavités doit être le
centre des deux autres ; ce qui
ne semble pas être le cas pour
le cœur. — Le milieu et l'im-
pair. Ceci encore est bien va-
cno. — Les cavitc's de droite.
C'est l'oreillette et le ventricule
de droite. — Et... le plus chaud.
Il est diflicile de dire comment
cette différence de température
avait pu être constatée ; voir
plus haut, § 13. — Les cavités
gauches. 11 semble donc qu'A-
ristote reconnaissait deux cavi-
tés à gauche aussi bien qu'à
droite; et alors il aurait dû
donner quatre cavités au cœur,
au lieu de trois.
§ 19. Le sang le plus pur. Le
sang le plus pur serait le sang
artériel, puisque la combustion
qui a lieu dans le poumon par
le contact de l'oxygène, l'a puri-
fié de tous les éléments étran-
quantité et comme chaleur. Les cœurs ont aussi une
division d'un certain genre qui ressemble assez à des
sutures ; ces sutures ne se confondent pas comme il
arrive dans un composé formé de plusieurs parties;
mais ainsi que nous venons de le dire, c'est plutôt une
division. ^" Les cœurs des animaux très-sensibles sont
plus divisés et compliqués; ceux des animaux qui
sont moins sensibles, sont moins compliqués aussi ;
par exemple, ceux des cochons. Les différences du
cœur relativement à sa grosseur et à sa petitesse, à
sa dureté et à sa mollesse, ne laissent pas que d'avoir
une certaine influence sur le caractère de l'animal.
Les animaux insensibles ont le cœur dur et compact ;
ceux qui sont sensibles l'ont plus mou. Ceux qui ont
de gros cœurs sont lâches; ceux qui ont le cœur
gers qu'il a pu charrier dans le
parcours du corps. — Une divi-
sion d'un certain genre. Le
cœur est dans sa totalité com-
posé en quelque sorte de deux
cœurs apposés l'un à l'autre, le
cœur droit et le cœur gauche ;
c'est sans doute ce qu'Aristote
aura voulu dire ; mais c'est aller
trop loin que de parler de su-
tures ; et il le sent lui-même en
apportant certaines réserves à
cette théorie. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, xxiv® lec,
p. 196, l""® édition.
§ 20. Les cœurs des animaux
très-sensibles. Ces distinctions
sont bien difficiles à établir. —
Ceux des cochons. Il ne paraît pas
que le cœur des cochons ait de
si grandes différences avec celui
des autres mammifères; voir
Cuvier, loc. cit. pp. 205, 207,
209 et 211, Ire édit. — Les
différences du cœur... sur le
caractère de l'animal. Ces con-
sidérations sont fort ingénieu-
ses ; et il est bien probable qu'il
y a en effet des relations réelles
entre l'organisation du cœur et
le moral des animaux ; mais il
est bien difiScile, pour ne pas
dire impossible, de les consta-
ter. Les rapports du physique et
du moral sont certains; mais
Descartes, aussi bien que Ca-
banis, n'ont pu les fixer précisé-
ment, et il est probable qu'ils
échapperont toujours aux obser-
vateurs même les plus attentifs.
V.
46
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. IV, î^ es
47
i^
plus petit et de grosseur moyenne sont plus braves.
L'impression que cause la peur est préalablement
déjà dans ces gros organes des animaux, parce que la
chaleur n'est pas chez eux en proportion avec leur
cœur, et qu'étant très-faible dans les grands animaux,
elle s'éteint chez eux ; car le sang alors devient plus
froid. ^* Le lièvre, le cerf, le rat, l'hyène, l'àne, le
léopard, le chat ont de très-gros cœurs, comme en ont
aussi presque tous les autres animaux qui sont mani-
festement lâches, ou qui ne sont malfaisants que par
peur. Il en est à peu près des cavités du cœur comme
il en est des veines ; les grosses veines et les grandes
cavités sont également froides. Car de même que,
dans une petite ou dans une grande chambre, un feu
égal donne moins de chaleur dans une pièce plus
grande, de même la chaleur agit pareillement dans
ces animaux. La veine et la cavité sont des vaisseaux.
~— Dans ces gros organes des
animaux. J'ai ajouté l'épilhète ;
le texte n'est pas aussi précis,
— Dans les grands animaux.
Peut-être vaudrait-il mieux
dire : a Dans les gros cœurs » ;
le texte est tout à fait indéter-
miné.
§ 21. Z^ lièvre, le cerf... Ce
sont certainement des animaux
timides ; mais il n'est pas cons-
taté qu'ils aient des cœurs pro-
portionnellement plus gros. —
Le chat. Il est difficile de com-
prendre le chat parmi les ani-
maux lâches. — Malfaisants
que par peur. Ce serait à prou-
ver. — Sont également froides .
Par quelles expériences ou
quelles observations Aristote
avait-il pu arriver à ces con-
clusions ? — De même que, dans
une petite... chambre, La com-
paraison n'est pas exacte, parce
que, si l'on peut constater le
degré précis de chaleur dans
une chambre, on ne peut pas
également le faire dans le cœur
des animaux.
§ 22. Les mouvements de cho-
ses étrangères. Le texte dit
précisément : a Les mouvements
étrangers ». Il est probable que
l'auteur veut désigner par là des
" De plus, les mouvements de choses étrangères
refroidissent toujours ce qui est chaud ; mais il y a
plus d'air dans des mouvements plus étendus, et l'air
y a plus de force. Aussi, aucun des animaux qui ont de
grandes cavités, non plus qu'aucun de ceux qui ont
de grandes veines, ne sont jamais chargés dégraisse
ni de chair ; tous les animaux qui sont gras, ou du
moins le plus grand nombre, n'ont que des veines
imperceptibles, ou de très-petites cavités.
'" De tous les viscères, et généralement de toutes
les parties du corps, le cœur est la seule qui ne puisse
supporter jamais la moindre lésion sérieuse; et cela
se conçoit bien, puisque, le principe une fois dé-
truit, il n'y a plus de salut possible pour toutes les
autres parties qui s'y rattachent. Ce qui prouve que
le cœur ne peut supporter de lésion d'aucun genre.
mouvements qui ne viennent
pas de l'animal lui-même, et
qui lui sont communiqués du
dehors. — Il y a plus d'air..,.
Ceci encore est assez obscur. —
■ISe sont jamais chargés de
graisse Je ne sais pas si la
science moderne a confirmé ces
observations, qui sont tout au
moins très-curieuses. — Qui
sont gras. J'ai ajouté ces mots
pour plus de clarté ; le texte dit
simplement : a Qui sont de cette
façon ». Il semble que cette
indication ne peut se rapporter
qu'aux animaux qui viennent
d'être désignés, comme chargés
de chair et de graisse.
§ 23. ZâJ moindre lésion se"
rieuse. Il faut sans doute enten-
dre par là une blessure quel-
conque, bien que le texte ne le
dise pas clairement ; mais le
cœur n'en a pas moins ses ma-
ladies, comme tous les autres
organes ; et ces maladies peu-
vent durer fort longtemps; Aris-
tote ne pouvait l'ignorer. — De
lésion d'aucun genre. La preuve
qu'Aristote essaie de donner de
cette assertion n'est pas décisive ;
et il est bien probable qu'en ob-
servant de plus près le cœur
des victimes, on y aurait souvent
découvert des lésions de diverses
sortes. — Comme le sont les
{W\
48
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. V, § 1
49
. ! !
c est que, dans les victimes qu'on sacrifie, on n'a jamais
vu le cœur être malade comme le sont les autres
viscères. Ainsi, les reins sont souvent remplis de
pierres, de végétations, de boutons, ainsi que le foie,
et aussi le poumon, et surtout la rate. Bien d'autres
maladies semblent atteindre ces organes ; mais elles
atteignent bien moins le poumon près de Tartère, et
le foie près de sa jonction avec la grande veine. Ceci,
d'ailleurs, est dans l'ordre, parce que c'est par là que
ces organes communiquent surtout avec le cœur. Les
animaux qui meurent de maladie, ou de ces affections,
ne présentent jamais, quand on les dissèque, les dé-
sordres morbides que dans les environs du cœur.
autres viscères. Le cœur a ses
maladies spéciales comme les
autres viscères ont les leurs, des
hypertrophies, des inflamma-
tions, etc. Mais quoi qu'il en
soit, on doit louer Aristote d'a-
voir porté ses investigations,
même insuffisantes, sur les vic-
times, qui, dans l'Antiquité,
étaient l'occasion d'observations
nombreuses et faciles. — Ainsi
les reins... Tous ces détails sont
exacts ; mais le cœur n'est pas
exempt de toutes ces affections.
— Près de L'artère. Aristote
entend par là la trachée-artère
exclusivement ; mais la trachée-
artère est encore assez éloignée
du poumon, avec lequel elle ne
communique que par ses deux
branches, les bronches. — De
saj onction avec la grande veine.
Ordinairement, la grande veine
pour Aristote est la veine cave
supérieure; le foie en est fort
éloigné, puisqu'il est au-des-
sous du diaphragme et que la
veine cave est au-dessus. Un
sillon que présente le foie à sa
partie moyenne et postérieure
renferme le tronc de la veine-
porte, celui des artères hépati-
ques et des canaux biliaires. —
Communiquent... avec le cœur.
Il n'y a pas de communication
du foie avec le poumon ; et le
cœur lui-même ne communique
que très-indirectement avec le
poumon, si toutefois on peut
dire même qu'il communique ;
voir la même erreur dans l'His-
toire des Animaux, liv. III,
ch. III, § 6, p. 230 de ma tra-
duction.— Quand on les dissè-
que, lit texte ne peut avoir un
autre sens; et ceci est une preuve
CHAPITRE V
Des veines et spécialement de la grande veine et de l'aorte;
destination des veines, qui n'ont toutes pour principe que le
cœur ; le cœur est aussi le principe unique de la sensibilité et de
la chaleur ; séparation des veines dans le corps entier; citation
des Traités sur la Génération ; ramifications des veines, pareilles
aux canaux d'irrigation ; observation des veinules sur les ani-
maux maigres et sur les feuilles desséchées de certaines plantes;
explication de la sueur ; sueurs de sang ; saignements de nez,
hémorrhoïdes, hémoptysies ; rapports de la grande veine et de
l'aorte ; citation des Traités d'Anatomie et de l'Histoire des Ani-
maux .
' Nous venons de parler du cœur, de sa nature, de
sa destination et des fonctions qu'il doit remplir, dans
les animaux qui en ont un ; la suite de ce qui précède,
c'est de traiter des veines, c'est-à-dire de la grande
veine et l'aorte. Ce sont elles qui reçoivent les pre-
mières le sang du cœur ; et les autres veines ne sont
de plus à joindre à tant d'autres
pour affirmer qu'Aristote a
beaucoup disséqué, et qu'il a
étudié les viscères des animaux
avec autant de soin que nous,
si ce n'est avec autant de
succès.
§ 1 . C'est de traiter des vei-
nes. Il faut voir les théories
anatomiques d'Aristote sur le
système veineux, dans l'His-
toire des Animaux, livre III,
ch. III et IV, pp. 227 et suiv.
de ma traduction. — De la
T. II.
grande veine et de l'aorte. La
grande veine ne peut être que
la veine-cave inférieure et supé-
rieure, apportant le sang au ven-
tricule droit par l'oreillette droi-
te. Le diamètre de la veine-cave
inférieure est plus grand que
celui de la veine -cave supé-
rieure.— Reçoivent... le sang
du cœur. Ceci est vrai pour les
artères qui reçoivent le sang du
cœur par l'aorte ; mais les vei-
nes, au contraire, apportent le
sang au cœur, qui les reçoit
50
DES PARTIES DES ANIMAUX
i
que des ramifications de celles-là. * Nous avons déjà
dit que les veines sont faites en vue du sang. Tout
liquide a besoin d'un vaisseau pour le contenir; toutes
les veines ne sont qu un vaisseau ; et le sang est ren-
fermé dans les veines. Expliquons maintenant com-
ment il n y en a que deux, qui, partant d'une origine
unique, se répandent dans le corps entier. Si les
veines aboutissent toutes à un seul point de départ,
d'où elles sortent également toutes, c'est que tous
les êtres n'ont en acte et en fait qu'une seule et unique
âme sensitive; il en résulte qu'il n'y a dans le corps
qu'un seul organe qui puisse avoir primitivement
cette âme, chez les animaux qui ont du sang, en puis-
sance et en acte, et dans quelques animaux privés de
d'elles par roreillette droite. —
Que des ramifications de celles-
là. Cette généralité est exacte.
§ 2. Nous avons déjà dit.
Voir plus haut, liv. II, ch. ii,
§§4 et 5, ch. III, §§ 10 et 12.
Voir aussi l'Histoire des Ani-
maux, livre III, ch. ii, § 1, et
le ch. m, où Aristote expose
ses idées personnelles sur le sys-
tème vasculaire, après avoir ré-
futé les théories de ses devan-
ciers. — Qui^ partant d'une ori-
gine unique. On sait que c'est
une erreur, et il est ditlicile de
comprendre comment Aristote a
pu donner aux vaisseaux qui
contiennent le sang une origine
unique ; la veine-cave et l'aorte
se rapportent toutes deux au
coeur sans doute ; mais elles ne
tiennent pas l'une à l'autre,
et il est clair que leur ori-
gine n'est pas la même. Dans
cette multiphcité de vaisseaux
qui se rendent au cœur ou qui
en sortent, il est tout simple
que les premières observations
n'aient point été fort exactes.
— C'est que tous les êtres
Cet argument est plus méta-
physique que zoologique, et il
n'explique pas les faits. — Qui
puisse avoir primitivement cette
âme. C'est dans le cœur qu'A-
ristote place le siège de l'àme,
avec plus de raison peut-être
qu'on ne l'a placé plus tard
ailleurs. — En puissance et en
acte uniquement en acte. —
Ces distinctions ne se compren-
nent pas bien ; et je ne trouve
rien dans la théorie psycholo-
gique d' Aristote qui les justifie.
LIVRE III, CHAP. V, § 4 51
sang, uniquement en acte. Ml y a donc nécessité
absolue que le principe de la chaleur réside aussi dans
le même point; et c'est là précisément d'où vient
que le sang est tout ensemble liquide et chaud. C'est
parce que le principe de la sensibilité, ainsi que celui
de la chaleur, est dans un seul organe, que la cha-
leur du sang vient aussi d'un seul principe ; et cette
unité du sang fait que celle des veines vient égale-
ment d'un principe unique. ' S'il y a deux veines,
c est que le corps est formé de deux parties dans les
animaux qui ont du sang et qui se meuvent. On
distingue dans tous ces animaux le devant et le der-
rière, la droite et la gauche, le haut et le bas. Autant
le devant est plus important et plus foit pour diricrer
§ 3. Le principe de la c/ia-
l^tir On peut bien placer
le principe de la chaleur dans
le cœur, à cause du mouvement
que le cœur communique à tout
l'organisme; mais la chaleur
vient bien plutôt du poumon, où
se fait une sorte de combustion
par le contact du sang avec
l'oxygène de l'air, amené par
les bronches. — Le principe de
la sensibilité. Il est bien diffi-
cile de rapporter au cœur le
principe de la sensibilité, après
celui de la chaleur; car sans
parler des découvertes de la
science moderne, il paraît bien
que l'instinct seul suffit pour
nous faire croire que toutes nos
sensations se rapportent à la
tête et à l'encéphale, bien plutôt
qu'au cœur, [l est à remarquer
que cette théorie, qui aurait du
être placée, ce semble, dans le
Traité de l'Ame ne s'y trouve
pas; mais elle est dans les
Opuscules psychologiques. Trai-
té du Sommeil, ch. 11, § 10,
p. 158 de ma traduction; traité
de la Jeunesse, ch. m, § 7,
p. 321, et Traité du Mouve-
ment dans les aninmux, ch. xi,
§ 5, p. 277.
§ 4. S'il y a deux veines
Cet argument n'est pas plus
acceptable que quelques-uns
des précédents. — Le corps est
forme de deux parties. Ce fait
est de toute évidence ; mais
pour que le rapprochement fait
ici eût quelque exactitude, il
aurait fallu que les deux vei-
nes correspondissent aux deux
parties dont le corps se coiii-
(!)!•■.
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h :'
il! 'i
52 DES PARTIES DES ANIMAUX
que le derrière, autant la grande veine est plus
importante que l'aorte. Celle-là est dans la région du
devant, celle-ci est dans la région postérieure ; tous
les animaux qui ont du sang ont l'une tout à fait
visible, tandis qu'ils n'ont l'autre que très-impar-
faitement, ou même qu'elle disparaît tout à fait chez
eux. ' Ce qui fait que les veines sont répandues dans
le corps entier, c'est que la matière de tout le corps
c'est le sang, ou ce qui correspond au sang dans les
animaux exsangues ; le sang et la matière correspon-
dante vont dans la veine et dans ce qui correspond a
la veine.
« Il est plus convenable de réserver pour les re-
cherches sur la Génération, ce qu'on doit obser^er et
pose, et cela n'est pas. — ^w-
tant la grande vcitie est plus
importante. On ne peut pas
dire que la veine-cave supé-
rieure soit plus importante que
l'aorte ; elles le sont toutes les
deux également. — Celle-là est
dans la région du devant. C'est
à peine si l'on peut dire anato-
miquement que la veine-cave
supérieure soit au-devant de
l'aorte; elles sont à peu près
sur le même niveau, la veine-
cave venant à l'oreillette droite,
et l'aorte sortant du ventricule
gauche. — Tous les animaux
qui ont du sang Ces détails
anatomiques sont peu exacts;
mais ils prouvent du moins
qu'Aristote avait fait de grands
efforts pour s'expliquer l'orga-
nisation réelle de tout le sys-
tème vasculaire chez les ani-
maux.
§ 5. Zrt matière de tout le
corps, c'est le sang. Cette géné-
ralité est exacte, en ce sens que
le sang est le fluide nourricier.
Ou ce qui correspond au
sang. C'est encore la formule
que doit adopter la science mo-
derne. — y ont dans la veine.
L'Antiquité, au temps d'Aris-
tote, ne distinguait pas les ar-
tères et les veines.
§ 6. Les recherches sur la
Génération, Voir le traité spé-
cial qui porte ce nom, liv. I,
ch. IV, § 2. Mais dans ce der-
nier passage, l'auteur renvoie
la discussion qu'il annonce à
un traité sur la Croissance et la
Nutrition, qu'il se proposait de
faire, et qui n'est pas parvenu
LIVRE III, CHAP. V, § 7 53
ce qu'on peut dire de la manière dont les animaux se
nourrissent, de quels matériaux et de quelle façon ils
s'alimentent par les fonctions de Testomac. Mais
comme toutes les parties du corps ne vivent que par
le sang, ainsi que nous Tavons déjà dit^ la raison
veut que, selon les lois de la nature, les veines courent
dans le corps tout entier, puisqu'il faut que le sang
aussi aille partout et pénètre tout, chacune des parties
du corps n'étant formée que par le sang. ^ C'est ainsi
que, dans les jardins, des conduites d'eau partent
d'une seule origine et d'une seule source, pour se
diviser en une foule de canaux de plus en plus nom-
breux, et pour se ramifier en tous sens. De même
encore que, dans la construction de nos maisons, on
pose d'abord des pierres qui dessinent les fondations,
de manière que, d'une part, les plantes potagères
puissent recevoir l'eau qui les nourrit, et que, d'autre
part, les fondations soient toutes en pierres solides,
de même la nature a canalisé le sang dans tout le
jusqu'à nous, si d'ailleurs il a
été réellement composé. Cette
partie des théories zoologiques
d' Aristote nous manque ; et cette
lacune est fort regrettable, quoi-
qu'on trouve dans le Traité de
la Génération beaucoup de dé-
tails épars sur l'action des ali-
ments. — Ainsi que nous Va^
vons déjà dit. Dans l'Histoire
des Animaux, liv. III, ch. ii,
p. 282 de ma traduction et
passim.
§ 7. C'est ainsi que dans les
jardins. La comparaison se
présente tout naturellement à
l'esprit ; mais il faut remarquer
cette forme de style dans Aris-
tote, parce qu'elle lui est peu
habituelle. — Des conduites
d'eau. Il paraît d'après ce pas-
sage que la pratique des irriga-
tions était déjà poussée assez
loin chez les Grecs. — J cana-
lisé le sang. J'ai cru pouvoir
adopter cette expression qui
répond bien à celle dont le texte
se sert. Du reste, il semble qu'ici
54
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. V, § 10
55
corps, parce qu'elle en a fait la matière du corps tout
entier. * C'est ce qu'on peut observer très-clairement
dans les animaux d'une excessive maigreur ; on n'y
voit plus que des veines, à peu près comme on en
remarque sur les feuilles desséchées de vigne ou de
figuier, et sur toutes les autres plantes pareilles, où la
dessiccation n'a laissé absolument que des nervures.
Cela vient de ce que le sang, ou son analogue, est en
puissance le corps et la chair, ou ce qui correspond à
la chair ou au corps. De même encore que, dans les
irrigations, ce sont les fossés les plus grands qui
subsistent et que les plus petits disparaissent les pre-
miers et le plus vite, comblés par la vase, mais repa-
raissant quand on l'ôte ; de même les plus grandes
veines subsistent toujours, tandis que les plus petites
deviennent effectivement des chairs, bien qu'en puis-
sance elles ne cessent pas d'être de véritables veines.
'^ Aussi, dans toutes les chairs qui sont parfaitement
saines, le sang coule aussitôt dans quelque partie
qu'on les coupe ; or il n'y a pas de sang sans veine ;
les maisons n'ont rien à faire, et
qu'il devrait s'agir seulement de
la construction des canivaux.
§ 8. D'une excessive mai-
prient .Yoïv des idées analogues
dans l'Histoire des Animaux,
liv. III, ch. II, § 3, p. 217 de
ma traduction. — Sur les feuil-
les desséchées, l/exemple est
bien choisi, quoique les ramifi-
cations des vaisseaux sanguins
soient bien visibles directement
sur le corps humain. — Des
nervures. Le texte dit : « Des
veines ». — Dans les irriga-
tions... L'auteur revient à la
comparaison qu'il a faite dans
le paragraphe précédent. —
Deviennent effectivement des
chairs. Ou plutôt : « Disparais-
sent dans les chairs ». — En
puissance. Et en fait aussi,
et cependant on n'aperçoit pas de veines dans ces
chairs, de même que, dans les irrigations, on ne
distingue plus les fossés avant que la vase n'en soit
enlevée. Les veines vont toujours en se rapetissant,
de plus grosses en plus petites, jusqu'à ce que les
vaisseaux deviennent trop étroits pour l'épaisseur
du sang. Ceux où le sang ne peut plus circuler lais-
sent encore circuler la sécrétion de l'humeur liquide
que l'on appelle la sueur, et qui provient de la cha-
leur du corps et de l'ouverture de petites veines.
^^ On a vu, dans certaines maladies, des gens suer
une excrétion sanguine par suite de leur mauvaise
constitution, le corps s' écoulant en quelque sorte et
devenant de plus en plus vide, et le sang se conver-
tissant en eau, faute de coction, parce que la chaleur
des petites veines était trop faible pour pouvoir le
puisqu'elles charrient toujours
du sang, quelque ténues qu'elles
soient.
§ 9. On n'aperçoit pas de
veines. Si on ne les voit pas,
c'est uniquement à cause de la
ténuité. Ces veinules échap-
paient à la vue des Anciens ;
mais elles n'échappent plus à
nos microscopes. — De même
que, dans les irrigations. Ici la
comparaison cesse d'être juste.
— Font toujours en se rapetis-
sant. C est là uniquement ce qui
empêche de les voir. — La
sueur. Physiologiquement, l'ex-
plication n'est pas exacte. La
sueur n'est pas excrétée par les
veines; mais ce sont des glandes
particulières qui produisent le
liquide dont la sueur est com-
posée ; ces glandes sont réparties
dans tout le corps, et sur toute
la surface de la peau. L'organi-
sation de ces glandes est fort
compliquée, et elle n'a été étu-
diée qu'assez récemment.
§ 10. Une excrétion sanguine .
Le fait est certain, bien qu'il soit
assez rare. — Le sang se con-
vertissant en eau . Cette altéra-
tion du sang est très- fréquente
dans les maladies. — Pour
pouvoir le mûrir. C'est-à-dire
pour lui donner toutes les qua-
lités qui constituent vraiment le
il
■|.l
56
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. V, § 13
57
I I
mûrir. On sait que tout corps qui est un composé de
terre et d'eau s'épaissit en cuisant ; et la nourriture
et le sang ne sont qu un mélange des deux. ** Ce
n'est pas seulement parce que la chaleur est trop
faible qu'à elle seule elle ne peut pas accomplir la
coction ; mais c'est aussi à cause de la quantité exces-
sive de nourriture qui a été ingérée ; la chaleur alors
n'est plus de force à agir contre cette surabondance.
Cet excès peut être de deux espèces, en quantité et
en qualité. Tout n'est pas également susceptible de
coction. Le sang coule surtout aisément dans les
canaux les plus larges ; c'est là ce qui fait qu'il \ a
des flux de sang dans la moindre maladie par le nez,
sang. — Compose de terre et
d'eau. Ce sont les éléments que
les Anciens supposaient dans le
sang; aujourd'hui on sait que
la plus grande partie du sang
est de l'eau ; mais il contient
aussi d'autres matières, albu-
mine, fibrine, globules, et quel-
ques substances diverses. Du
reste, il fallait tous les progrès
de l'analyse chimique pour que
l'on connût la composition du
sang. — Ne sont qu'un mélange
des deux. C'est vrai pour la
partie d'eau que le sang con-
tient ; mais c'est faux pour le
reste, parla raison qu'à l'époque
d'Aristote la chimie n'était pas
née, ni même près de naître,
quoiqu'on eût déjà fait beau-
coup d'observations sur l'action
réciproque des corps les uns à
l'égard des autres.
§11. De la quantité excessive
de nourriture. Cette observation
est d'une grande justesse ; et il
est certain que la quantité des
aliments s'oppose à une bonne
digestion, plus encore que leur
mauvaise qualité. — Egalement
susceptible de coction. Cette se-
conde observation n'est pas
moins juste que la précédente.
Sous une forme qui n'est plus
la nôtre, cela revient à dire que
tous les aliments ne sont pas
également digestifs. — Dans les
canaux les plus larges. Ceci est
vrai ; mais ce n'est pas applica-
ble au nez, qui n'est pas un ca-
nal naturel pour le sang. Les
saignements de nez ne viennent
que d'une rupture de quelque
vaisseau intérieur; les fosses
nasales n'y sont pour rien, et
elles ne servent qu'à la sortie
par d'anciennes cicatrices, par le fondement, quel-
quefois même par la bouche, sans qu'il y ait besoin
de la violence qu'exige la sortie du sang par l'artère.
*^ La grande veine et l'aorte, divisées en haut, se re-
joignent en bas pour faire un corps continu. En avan-
çant, elles se partagent comme se partagent les deux
membres eux-mêmes ; l'une va de devant en arriére ;
et l'autre, au contraire, va de derrière en avant; et
là, elles se réunissent en une seule. De même que la
continuité devient plus grande dans les choses qui
sont fortement reliées entre elles, de même, par l'en-
chevêtrement des veines, les parties antérieures des
corps sont étroitement rattachées aux parties posté-
rieures. *^ Il en est absolument de même pour les
du liquide. — Par la bouche.
Même remarque que pour le nez ;
les hémoptysies ne viennent pas
de la bouche ; elles viennent de
beaucoup plus loin, et de quel-
que membrane du poumon, qui
est enflammée par une cause
quelconque.
§ 12. La grande veine et
l'aorte divisées. . . se ré joignent. .
ïont ce passage est rempli d'er-
reurs évidentes. L'aorte ne se
réunit à aucune veine ni à au-
cune autre artère, puisqu'elle
est l'origine commune de toutes
les artères du corps ; elle part
du ventricule gauche, et après
être remontée un peu au-dessus
du cœur, elle redescend pour se
séparer en deux branches, les
artères iliaques primitives ; elle
se termine à l'artère sacrée
moyenne, avant sa bifurcation.
— Elles se partagent. C'est la
bifurcation de l'aorte seule ; la
grande veine n'a rien à faire
ici ; et surtout elle ne se réunit
pas à l'aorte. — L'une va de
devant en arrière j et l'autre , au
contraire. Tous ces détails ana-
tomiques sont inexacts ; mais si
Aristote n'a pas bien vu les
choses, il n'en est pas moins
certain qu'il a essayé de les voir
à l'aide de dissections atten-
tives. — Elles se réunissent en
une seule. Je ne saurais dire à
quel fait réel ceci peut répondre.
— Par l'enchevêtrement des
veines. Les veines et les vais-
seaux ne suffiraient pas pour
relier les parties du corps assez
fortement entre elles ; ils y
contribuent sans doute ; mais
'i I'
58
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. VI, § 2
59
régions supérieures du corps à partir du cœur. Pour
voir maintenant le rapport que les veines ont les unes
avec les autres, il faut recourir aux Anatomies et à
l'Histoire des Animaux. La méthode que nous ve-
nons de suivre pour les veines et le cœur va être
appliquée à tous les autres viscères.
CHAPITRE VI
Du poumon; sa fonction principale est de rafraîchir l'animal,
soit par l'air, soit par l'eau ; les poissons ont des branchies an
lieu de poumons ; citation du Traité de la Respiration ; ani-
maux amphibies; organisation du poumon; ce n'est pas lui qui
fait battre le cœur; battement du cœur dans l'homme; sa cause;
différences du poumon sehm les espèces; poumon des quadru-
pèdes ovipares ; poumon des oiseaux ; rapports de la chaleur à
la station droite chez l'homme ; fonctions générales du pou-
mon.
* Le poumon est indispensable à certaiïis animaux
les os, les cartilages, les liga-
ments de toute sorte y contri-
buent bien davantage.
§ 13. Il faut recourir aux
Anatomies. C'est la traduction
littérale du texte. Cette désigna-
tion peut tout à la fois s'appli-
quer aux ouvrages spéciaux
d'anatomie qu'avait faits Aris-
tote, ou aux dessins anatomiques
dont il avait accompagné ses
descriptions. — J l'Histoire des
Animaux. Voir sur le système
veineux tel qu'Aristote le com-
prend l'Histoire des Animauxi
liv. III, ch. III et ch. iv, pp. 227
et suiv. de ma traduction. —
Im. méthode... Ceci atteste ime
fois de plus toute l'importance
qu'Aristote attache à la mé-
thode. Voir la Préface à l'His-
toire des Animaux, tome I,
p. XLii et suiv. Aristote a tracé
les véritables règles de la mé-
thode, et il ne s'en est jamais
écarté.
%\. Le poumon est Indispen-
sable.... vivre sur terre. Les
pour qu'ils puissent vivre sur terre. Il faut néces-
sairement qu'il y ait un refroidissement à leur cha-
leur; et les animaux qui ont du sang ne peuvent em-
prunter ce refroidissement que du dehors, parce qu'ils
sont eux-mêmes trop chauds. Les animaux qui n'ont
pas de sang peuvent se refroidir rien que par le souf-
fle qui leur est inné. ^ Nécessairement, le refroidis-
sement extérieur ne peut venir que de l'eau ou de
l'air. Aussi, aucune espèce de poissons n'a de pou-
mon ; et en place de poumon, ils ont des branchies,
comme on Ta dit dans le Traité de la Respiration.
Les poissons se rafraîchissent par l'eau ; les animaux
poumons, étant les organes de
la respiration, sont nécessaires
aux animaux qui respirent l'air
ambiant. Aristote n'a pas connu
leur véritable fonction, qui n'a
été constatée que par la décou-
verte d'Harvey ; mais ce qu'il
dit du poumon en général n'en
est pas moins curieux, ni par-
fois moins exact. Les poissons,
vivant dans l'eau, ont des bran-
chies au lieu de poumons ; les
mollusques ont, les uns des pou-
mons, les autres des branchies;
les crustacés sont organisés à
peu près de même ; les insectes
respirent par des trachées et par
des stigmates, placés sur les
côtés de l'animal. — Un re-
froidissement à leur chaleur.
C'est la théorie d' Aristote et de
toute l'Antiquité; mais il semble
plutôt que la respiration entre-
tient la chaleur, loin de la dimi-
nuer. — Que du dehors. Ceci
est exact; et c'est toujours l'air
extérieur qui fournit à la res-
piration, de quelque manière
qu'elle s'exerce. — Par le
soujfle qui leur est Inné. Ceci
est une erreur ; mais Aristote ne
connaissait pas la respiration
des insectes.
§ 2 . Z>(? l'eau ou de l'air. On
peut dire plus exactement : De
l'air seul, puisque c'est l'air qui
est dans l'eau que les poissons
respirent par leurs branchies.
— Aucune espèce de poissons
n'a de poumon. C'est exact, et
l'auteur a très-bien vu quel est
le rôle des branchies. — Dans
le Traité de la Respiration.
Voir ce traité spécial, ch. xii,
§ 6, p. 385 de ma traduction
des Opuscules psychologiques.
Dans ce dernier passage, Aristote
s'en réfère à l'Histoire des Ani-
60 DES PARTIES DES AÏS IM AUX
qui respirent se rafraîchissent par Tair ; et de là vient
que tous les animaux qui respirent ont un poumon.
Les animaux qui vivent sur la terre respirent tous
sans exception; quelques animaux aquatiques res-
pirent également : la baleine, par exemple, le dau-
phin et tous les cétacés qui soufflent. ' Bon nombre
d'animaux réunissent ces deux organisations à la fois
dans leur nature; et il y en a beaucoup qui, vivant à
terre et aspirant Tair, peuvent, par la constitution et
Téquilibre de leur corps, passer dans l'eau la meil-
leure partie du temps ; de même que, parmi les ani-
maux aquatiques, il y en a qui participent si bien de
la nature des animaux vivant à terre, que h\ condition
de leur existence, c est de respirer dans Tair. Or c est
le poumon qui est Torgane de la respiration, rece-
vant du cœur le principe du mouvement, et faisant
maux. Ce petit traité de la Res-
piration est un des plus curieux
et des plus importants de toute
la zoologie Aristotélique. — l^
baleine.,, le dauphin et tous les
cétacés. Sur la respiration des
cétacés selon Aristote, voir le
Traité de la Respiration, ch. xii,
p. 383 de ma traduction. Voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
pp. 281 et 285, édit. de 1829,
et son Anatomie comparée,
XXVI® leçon.
§ 3. Réunissent ces deux or-
ganisations. Ce sont précisé-
ment les amphibies. — Par la
constitution et l'équilibre. Il n'y
a qu'un mot dans le texte. Voir
Cuvier, Règne animal, amphi-
bies, t. I, p. 166 ; les amphibies
contiennent deux genres, les
phoques et les morses. Il est à
remarquer qu'Aristote ne nom-
me ici aucune espèce d'amphi-
Ijies^ — Recevant du cœur le
principe du mouvement. Ceci
est exact ; et l'auteur réfute un
peu plus bas l'opinion contraire.
— Spongieux et très-grand.
C'est bien là ce qu'est le pou-
mon dans tous les animaux qui
en ont un. Il est essentiellement
formé de canaux aériens, de
vésicules membraneuses , de
vaisseaux sanguins, et d'une
membrane extérieure envelop-
LIVRE III, CHAP. VI, § 4
61
une large place à la circulation du souffle, parce qu'il
est spongieux et très-grand. Quand Ip poumon
s'élève, le souffle y entre; quand il se contracte,
l'air en sort. * On a eu tort de croire que le poumon
est destiné à faire battre le cœur. L'homme est, on
peut dire, le seul animal chez qui le cœur batte, parce
qu'il est aussi le seul qui puisse ressentir l'espérance
ou la crainte de l'avenir. Mais dans la plupart des
animaux, le cœur est à une grande distance du pou-
mon ; et il est placé plus haut que lui, de telle sorte
que le poumon ne peut alors contribuer en rien au
battement du cœur.
n
pant le tout ; voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxvi® leçon,
pp. 306 et suiv. — Le soujjlc y
entre... l'air en sort. Cette des-
cription est exacte dans sa gé-
néralité. Voir aussi tout le
Traité de la Respiration, et spé-
cialement, ch. I, § 2, et ch. ii,
§ 5, pp. 350 et 353 de ma tra-
duction.
§ 4 . On a eu tort de croire.
A qui doit-on attribuer cette
erreur ; Aristote ne le dit pas ;
pourtant il a raison contre ceux
qu'il attaque, puisqu'en réalité
la fonction du poumon n'est pas
de faire battre le cœur. Mais à
son tour, Aristote commet une
erreur non moins grande en di-
sant que l'homme est le seul
animal dont le cœur batte. —
On peut dire. C'est là une atté-
nuation de cette étrange théorie.
— ÏjC seul qui puisse ressentir. . .
Il est bien probable que la peur
produit sur le cœur de tous les
animaux le même effet que sur
le cœur de l'homme. On peut
aisément s'en assurer pour le
cœur des petits oiseaux, quand
on les tient dans sa main ; leur
cœur bat avec violence. —
L'homme de l'avenir. On
pourrait supposer que toute
cette phrase est une interpola-
tion ; elle interrompt le cours
de la pensée, et on la supprime-
rait sans inconvénient. — Il est
placé plus haut que lui. C'est
une erreur manifeste, et il est
difficile de comprendre com-
ment on a pu la commettre. Le
cœur est placé entre les deux
poumons, dont une grande par-
tie est beaucoup plus haute que
lui. — De telle sorte. L'expli-
cation n'est pas plus juste que
le fait.
62
DES PARTIES DES ANIMAUX
"'D'ailleurs, le poumon offre de grandes différences
dans les animaux. Les uns Font plein de sang et très-
développé ; chez les autres, il est plus petit et spon-
gieux. Les vivipares, dont la nature est très-chaude.
Tout plus grand et rempli de sang; les ovipares Tout
au contraire sec et petit. Il peut beaucoup se distendre
en se gonflant par le souffle, comme on le voit sur les
quadrupèdes terrestres ovipares, tels que les lézards,
les tortues et autres animaux de ce même ordre, et
aussi tels que les animaux qui volent et qu'on appelle
des oiseaux. ^ Dans tous ces animaux, le poumon est
spongieux et semblable à de Técume. En effet, l'écume,
en se condensant, se réduit considérablement ; et le
poumon de toutes ces bêtes est petit et membraneux.
C'est ce qui explique qu'en général ces animaux n'ont
pas soif et boivent très-peu, et qu'ils peuvent rester
§ 5. De grandes différences.,.
Ceci est très-exact. VoirCuvier,
Anatomie comparée, xxvi" leç.,
pp. 296, 339 et suiv. — L'ont
plus grand. Ceci est exact ; et
chez les mammifères, le poumon
tient plus de place dans le tho-
rax que chez les autres verté-
brés. — Sec et petit. Ce détail
est également assez exact. Chez
les oiseaux, le poumon est rela-
tivement petit, et il ne forme
qu'une seule masse, qui n'est
jamais divisée en lobes; voir
Cuvier, loc. cit. p. 346. — //
peut beaucoup se distendre
Je ne sais pas si la science mo-
derne a ratifié cette observation.
La forme et le volume des pou-
mons varient beaucoup plus
dans les reptiles que dans les
oiseaux et les mammifères. Dans
les chéloniens, ce sont des sacs
ovales, qui s'étendent le long du
dos jusqu'au bassin; voir Cuvier,
loc. cit. — Qu'on appelle des
oiseaux. Cette forme de style
n'est employée d'ordinaire par
Aristote que pour des choses ou
des êtres peu connus.
§ 6. Et semblable à de l'écu-
me. La comparaison est assez
naturelle, et elle se présente
tout d'abord, bien qu'elle ne
soit pas fort exacte. — N'ont pas
soif. L'explication est tout au
LIVRE III, CHAP. VI, § 8
63
très-longtemps dans Teau. Comme ils ont peu de
chaleur, ils se rafraîchissent suffisamment pendant
un temps assez long, rien que par le mouvement du
poumon, qui est aéré et vide. ' On peut observer
aussi que les dimensions de tous ces animaux sont
moins grandes, on peut dire ; car la chaleur amplifie
les choses; et l'abondance du sang est un indice de
chaleur; elle fait que les corps sont plus droits. Voilà
comment l'homme est de tous les animaux celui qui
se tient le plus droit, et comment les vivipares sont
les plus droits entre les quadrupèdes ; car aucun vivi-
pare, dépourvu de pieds ou pourvu de pieds, ne se
tapit sous terre comme d'autres animaux.
* Ainsi, le poumon, à le considérer en général, est
moins ingénieuse, et peut-être
est-elle juste. — Rien que par
le mouvement du poumoti. On ne
peut pas dire que le poumon ait
un mouvement. — À ère et
vide. Dans le grec, ces deux ad-
jectifs se rapportent au mouve-
ment du poumon et non au pou-
mon lui-même.
§ 7. Les dimensions 'lont
moins grandes. Il ne paraît pas
que ceci soit fort exact, puis-
qu'il y a des tortues énormes.
Il faudrait d'ailleurs savoir
quels sont précisément les ani-
maux dont Aristote entend par-
ler ici. A la fin du paragraphe
5, il a cité les oiseaux avec les
chéloniens; les comprend-il en-
core dans l'expression générale
dont il se sert ? — f^ chaleur
amplifie les choses. C'est bien
là en effet l'action de la cha-
leur ; mais on ne peut pas dire
avec Aristote qu'elle rend les
corps plus droits. Chez l'hom-
me, la station droite tient à de
tout autres causes que la cha-
leur. L'homme a en moyenne
37 degrés de chaleur dans son
intérieur, tandis que les oiseaux
en ont 40. C'est surtout la di-
gestion qui cause la chaleur
dans l'animal. — Ou pourvu
de pieds. M. le D'' de Frantzius
propose de lire Rampant, au
lieu de Pourvu de pieds; mais
aucun manuscrit n'autorise ce
changement. Du reste, Aristote
veut dire sans doute que les vi-
vipares n'ont pas besoin pour
se réchauffer de s'enfouir dans
/
e4 DES PARTIES DES ANIMAUX
fait en vue de la respiration ; il n'a pas de sang, et il
est constitué comme il Test pour certaines classes
d'animaux; mais ces animaux n'ont pas reçu à ce titre
d'appellation commune, et il n'y a pas ici de nom
spécial, comme on applique celui d'oiseau à un cer-
tain genre d'êtres. Tout ce qu'on peut dire, c'est que
de même qu'être oiseau vient d'une certaine orga-
nisation, de même dans ces animaux une de leurs
conditions essentielles, c'est d'avoir un poumon.
LIVRE IIÏ, CHAP. VII, § 1
65
la terre, parce qu'ils ont assez
de chaleur par eux-mêmes. Ce
fait pourrait être contesté.
§ 8. Est fait en vue delà res-
piration. Le fait est très-exact,
quoique Aristote n'ait pas connu
la fonction véritable du pou-
mon. — // n'a pas de sang. Au
contraire, le poumon a beau-
coup de sang, et Aristote dit
positivement dans l'Histoire des
Animaux, liv. I, ch. xiv, § 7,
p. 88 de ma traduction, que,
de tous les viscères, c'est le
poumon qui a le plus de sang ;
il dit à peu près la même chose
liv. III, ch. III, § 8, p. 233. Il
semble donc qu'au lieu de : « Il
n'a pas de sang », il faudrait
dire ici : « Il a du sang », et il
suffirait alors du changement
d'une seule lettre pour faire
cette variante ; mais aucun ma -
nuscrit ne l'autorise. Il est bien
possible d'ailleurs que l'opinion
d'Aristote sur l'organisation du
poumon ait varié d'un ouvrage
à l'autre. — Pour certaines
classes d'animaux. ^n effet, tous
les animaux n'ont pas de pou-
mons. — D'appellation com-
mune. Ainsi, il y a des appel-
lations communes pour les vi-
vipares, pour les quadrupèdes,
etc., mais il n'y en a pas pour
les animaux pourvus de pou-
mons. — Dans ces animaux.
C'est-à-dire dans ceux qui ont
un poumon, cet organe est es-
sentiel à la vie.
CHAPITRE VII
Du foie et de la rate ; leur organisation ; dualité de tous les vis-
cères ; difficulté et incertitude des observations sur le foie et la
rate ; le foie est plus nécessaire que la rate dans les animaux ;
leur rôle à l'un et à l'autre dans la digestion et la coction des
aliments ; le foie et le cœur sont les deux seuls viscères indis-
pensables dans tous les animaux ; les dimensions de la rate sont
très- variables selon les animaux ; exemples divers ; rate des
oiseaux, des poissons et des quadrupèdes ovipares; fonction
particulière des reins dans l'élaboration de l'urine ; leurs rap-
ports à la vessie.
* Il y a des viscères qui paraissent d'une seule nature,
comme le cœur et le poumon ; d'autres semblent
composés de deux portions, comme les reins ; pour
d'autres encore, il serait difficile de dire quelle est
leur composition. Le foie et la rate semblent bien
participer de ces deux organisations. L'un et l'autre
paraissent simples ; et tout ensemble, ils présentent
§ 1. Comme le cœur et le
poumon. Il est difficile de bien
voir ce qu' Aristote a voulu dire
ici; le cœur est évidemment
composé de plusieurs pièces ; le
poumon a non moins évidem-
ment deux grands lobes, qui
même se divisent encore en lo-
bules. Il n'y a que le poumon
des oiseaux dont on pourrait
dire qu'il forme une masse uni-
que. Mais les poumons des mam-
mifères sont séparés aussi net-
tement que leurs reins peuvent
l'être. — Participer de ces
deux organisations. C'est-à-
dire qu'ils sont tout à la fois
simples et composés. La forme
du foie est très-difficile à dé-
finir ; mais en général on y re-
connaît deux lobes, droit et
gauche, sans parler de la vési-
cule biliaire. La rate est moins
divisée; mais elle n'est pas non
plus absolument simple. Voir
Cuvier, Anatomie comparée,
XXIP leçon, pp. 6 et 56, 1
édition.
re
T. H,
X
tl
66 DES PARTIES DES A MM AUX
deux parties au lieu d'une seule ; et ces deux parties
ont une nature fort voisine. ' Tous les viscères sont
doubles. La cause en est la disposition même du
corps, qui est double, bien qu elle se rattache à un
principe unique. On y distingue en effet le haut
et le bas, le devant et le derrière, la droite et la
gauche. C'est encore ainsi que le cerveau tend à être
composé de deux parties dans tous les animaux, ainsi
que le sont les organes des sens ; c'est là aussi la
raison des cavités du cœur. ' Dans les ovipares, le
poumon est si profondément séparé qu'on pourrait
croire que ces animaux ont deux poumons. Quant
aux reins, tout le monde les connaît. Mais le foie et
la rate donnent lieu à des doutes assez justifiés. Ce
§ 2. Tous les viscères sont
doubles. Ceci n'est pas exact,
et il y a plusieurs viscères qui
sont simples, comme le pan-
créas, par exemple. Il est bien
vrai que la disposition générale
du corps, tout en formant une
unité, est composée de deux
parties accolées l'une à l'autre ;
mais ceci ne s'étend pas à tous
les viscères, comme Aristote l'a-
vance. — Tend à être composé
de deux parties. Ceci est fort
exact; la division est de toute évi-
dence dans le cerveau de l'hom-
me, et dans ses deux hémis-
phères. Voir Cuvier, Anatomie
comparée, 1X« leçon, pp. 1*^5
et suiv., r*' édition; et surtout
pp. 172 et suiv. — Les organes
des sens. Il faut excepter le tou-
cher, répandu dans le corps en-
tier.— Des cavités du cœur. La
science moderne reconnaît tou-
jours deux parties fort dis-
tinctes dans le cœur de l'hom-
me : le cœur droit et le cœur
gauche, chacun de ces cœurs
ayant son oreillette et son ven-
tricule. Aristote semble avoir
pressenti cette distinction.
§ 3 . Dans les ovipares Ce
que dit Aristote des poumons
des ovipares est fort exact; et il
suffit de regarder les poumons
de la poule pour voir combien
la séparation est profonde. —
Deux poumons. Ce sont bien
en effet deux poumons, formant
chacun une masse, qui n'est pas
divisée en lobes. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, xxvi'' le-
«7
LIVRE III, CHAP. VII, ;< 4
(jui peut faire naître ces doutes à leur égard, c'est que,
dans les animaux qui ont nécessairement une rate,
elle paraît être une sorte de foie manqué; et que dans
ceux où elle n'est pas indispensable, et oii elle est
excessivement petite et à l'état de simple indice, le
foie est évidemment formé de deux parties, dont l'une
tend à être à droite, et dont l'autre, plus petite, tend à
se placer à gauche. ' Cependant cette disposition n'est
pas moins évidente chez les ovipares que dans ces
animaux-là ; et chez quelques-uns d'entre eux, aussi
bien que chez les vivipares, le foie est évidemment
partagé en deux, comme, dans certaines contrées,
les lièvres paraissent avoir deux foies, de même qu'en
ont quelques poissons, et spécialement les sélaciens.
çon, pp. 296 et suiv., T^ édi-
tion. — Une sorte de foie man-
que. Ceci ne peut s'entendre
tout au plus que de la forme de
la rate ; ce viscère existe assez
développé dans tous les ver-
tébrés; mais on ne sait pas
bien encore quelle est sa fonc-
tion; voir Cuvier, Anatomie
comparée, xxii« leçon, pp. 56
et suiv. Le volume de la rate
diminue des mammifères aux oi-
seaux, des oiseaux aux reptiles,
et des reptiles aux poissons. —
Dans ceux où elle n est pas in-
dispensable. Ceci est trop va-
gue, et il aurait fallu déterminer
davantage la classe des animaux
auxquels on fait allusion.
A droite à
vrai pour le foie.
gauche. C'est
§ 4. Ces animaux-là. Même
remarque qu'au paragraphe pré-
cédent. — Les lièvres parais-
sent avoir deux foies. Cette ap-
parence n'est pas absolument
fausse; et comme dans le lièvre,
il y a trtys grands lobes et deux
petits, on peut croire que ce
sont en effet deux foies au lieu
d'un; voir Cuvier, Anatomie
comparée, xxii* leçon, p. H,
i*"^ édition. — Quelques pois-
sons. Généralement, les poissons
ont un foie très-volumineux ;
Cuvier, id. ib., p. 15. Il a
parfois deux lobes, et souvent
aussi il forme une seule masse ;
il n'y a pas de canal hépati-
que. — Les sélaciens. Je ne
crois pas que la science mo-
derne se soit occupée particn-
I
m
68
DES PARTIES DES ANIMAUX
' Comme le foie est placé plutôt à droite, la rate
est devenue nécessaire en quelque mesure, sans être
néanmoins absolument nécessaire dans tous les ani-
maux. Ce qui fait que la nature a fait des viscères
doubles, c'est qu'ainsi que nous venons de le dire, il
y a deux côtés dans l'animal, la droite et la gauche.
Chacun de ces côtés exige et cherche son semblable ;
ils tendent à avoir une nature qui se rapproche, sans
cesser néanmoins d'être double ; et de môme que les
animaux sont doubles, bien que ne formant qu'un
seul et même tout, de même se forme aussi chacun
des viscères. ' Les viscères placés au-dessous du
diaphragme sont tous faits généralement en vue des
veines, afin que, libres et suspendues comme elles le
sont, elles restent attachées par ce lien au reste du
corps. On dirait qu'elles sont jetées comme des an-
lil
t(J
lièrement du foie des sélaciens.
§ 5. Plutôt à droite. C'est
exact. — La rate est devenue
nécessaire... A titre de contre-
poids au foie, selon la théorie
d'Aristote; mais alors la rate
devrait être plutôt à gauche,
tandis qu'elle est dans l'hypo-
condre droit, comme y est le
foie, du moins dans l'homme.
Dans les autres animaux, elle
est très-rapprochée de l'esto-
mac, et du canal intestinal. — -
Nous venons de le dire. Voir
plus haut paragraphe 1 . — Son
semblable. Cette théorie est pu-
rement logique, et les faits n'y
répondent pas assez ; il y a plu-
sieurs viscères simples, comme
la vessie. — Chacun des vis-
cères. C'est vrai pour quelques-
uns; ce ne l'est pas pour un
grand nombre.
§ 6. Au-dessous du dia^
phragme. Ce sont les viscères
abdominaux; la fonction spé-
ciale que leur prête Aristote n'a
rien de réel ; et contre son ha-
bitude, il ne s'appuie pas sur
l'observation de faits réels. —
Attachées par ce lien au reste du
corps. Les veines ou artères se
rendent aux viscères pour les
nourrir; mais les viscères ne
rattachent pas les veines aux
diverses parties du corps. —
\\
LIVRE III, CHAP. VII, i5 7
69
cres dans le corps à travers les organes qu*elles dé-
coupent, partant de la grande veine pour se diriger
vers le foie et la rate. La nature de ces viscères, c'est
d'être en quelque sorte des clous qui riveraient la
grande veine au corps. Sur les côtés, ce sont le foie et
la rate qui circonscrivent la grande veine, puisque
c'est uniquement d'elle que partent les veines qui
aboutissent aux parties transversales, et que les reins
jouent le même rôle, dans les parties postérieures.
^ Quant aux reins en particulier, une veine se dirige
vers eux, non pas seulement de la grande veine, mais
aussi de Taorte, pour se rendre à chacun d'eux. C'est
ainsi que les fonctions de ces viscères tiennent une
place dans la constitution des animaux. Le foie et la
Comme des ancres. C'esl une
comparaison poétique. — Par-
tant de la grande veine. Ce
serait bien plutôt de l'aorte
qu'il faudrait dire. L'aorte four-
nit dans l'abdomen, entre au-
tres artères, l'hépatique et la
splénique ; ce sont celles-là qui
vont au foie et à la rate ; l'ar-
tère hépatique se ramifie dans
tout le foie, et quelques-unes
de ses ramifications vont à la
rate. — Des clous. Métaphore
nouvelle, qui ne vaut pas mieux
que la précédente. — La gran-
de veine. C'est toujours à l'aorte
que ceci semble s'adresser; peut-
être c'est aussi à la veine-cave
inférieure; ce qui pourrait le
faire croire, c'est ce que l'au-
teur dit du foie et de la rate
« qui circonscrivent la grande
veine ». Le paragraphe suivant
indique encore plus clairement
la distinction de l'aorte et de la
grande veine, qui ne peut être
que la veine-cave inférieure,
remontant jusqu'à l'oreillette
droite dji cœur.
§ 7 . Non pas seulement de la
grande veine. . . Ces détails sont
exacts ; il y a des veines de la
veine-cave qui vont aux reins,
comme il y a des artères qui
vont de l'aorte aux reins;
mais Aristote ne pouvait pas
savoir que les artères vont de
l'aorte aux reins, tandis qu'au
contraire les veines viennent
des reins à la veine-cave. Pour
faire cette distinction, il aurait
fallu connaître le véritable sys-
X
70
DES PARTIES DES ANIMAUX
rate aident puissamment à la coction et à la digestion
des aliments; car étant pleins de sang, leur nature est
très-chaude. Les reins servent à la sécrétion qui se
distille dans la vessie. ^ Le cœur et le foie sont donc
indispensables à tous les animaux. D'une part, le cœur
est nécessaire comme le principe de la chaleur; car
il faut une sorte de foyer où soit déposée la flamme
vitale de la nature, et ce foyer doit être bien gardé,
comme si c'était la citadelle du corps ; d'autre part,
le foie est destiné à aider la digestion. Tous les ani-
maux qui ont du sang ont besoin de Tun et de l'autre
de ces viscères. Aussi, ces animaux sont-ils les seuls
qui possèdent ces deux viscères à la fois ; et ceux qui
respirent en ont nécessairement un troisième, qui est
le poumon.* Quant à la rate, ce n'est qu'indirectement
LIVRE m, CHAP. VII, § 10
71
tème de la circulation du sang.
Aident puissamment.., à la
digestion. On n'en saurait dou-
ter, quoiqu'on ignore toujours
le véritable rôle de la rate. —
Leur nature est très-chaude.
Cest là une simple hypothèse.
— Les reins servent. . . Voir sur
les reins l'Histoire des Animaux,
livre I, ch. XIV, § 13, p. 92 de
ma traduction.
§ 8. Le cœur et le foie...
Cette conclusion ne tient pas
assez directement à ce qui pré-
cède. — Comme le principe de
la chaleur. Voir plus haut, ch.
Vj § 3. — La citadelle du
corps. L'expression est juste,
bien qu'elle soit plus littéraire
que scientilique. — A aider la
digestion. Voir Cuvier, Anato-
mie comparée, xxii® leçon, pp.
2 et suiv. Le foie verse la bile
qu'il sécrète dans le canal ali-
mentaire, et il contribue essen-
tiellement à l'acte de la diges-
tion. Il est alimenté lui-même
par le sang veineux qu'il reçoit
de la veine-cave ; tous les autres
viscères, excepté lui, sont ali-
mentés par du sang artériel. —
Tous les animaux qui ont du
sang. Ce sont les mammifères,
les oiseaux, les reptiles et les
poissons; voir Cuvier, loc. cit.
— Un troisième^ qui est le pou-
mon. Cette généralité est en
partie exacte.
§ 9 . Quant à la rate. . . Comme
aujourd'hui même, on ne sait
qu'elle est nécessaire aux animaux qui en ont une,
de même que les sécrétions, tant celle du ventre que
celle de la vessie. Aussi, la rate est-elle de très-petite
dimension dans quelques animaux, par exemple dans
quelques volatiles, qui ont le ventre très-chaud , comme
le pigeon, Tépervier, le milan. D'ailleurs, on re-
marque une disposition toute semblable dans les
quadrupèdes ovipares, qui l'ont excessivement petite,
et dans bon nombre d'animaux à écailles, qui n'ont
pas non plus de vessie, parce que la sécrétion liquide,
passant par des chairs peu serrées, se convertit ici
en plumes, et là en écailles. *" La rate tire de l'estomac
les humeurs surabondantes ; et comme elle est pleine
de sang, elle peut leur donner une coction complète.
pas encore quelle est précisé-
ment la fonction de la rate, il
n'y a pas lieu de s'étonner qu'A-
ristote l'ait ignorée, et qu'il se
soit borné à une assertion vague
sur ce point obscur. — De très-
petite dimension. C'est parfaite-
ment exact ; et Cuvier lui môme
remarque que la rate varie beau-
coup de volume, et qu'elle dimi-
nue sensiblement des mammi-
fères aux poissons. Le marsouin
a des rates très-petites ; dans
les oiseaux, elles ne sont que
des rameaux des artères du
ventricule succenturié et du gé-
sier. La position de la rate ne
varie pas moins que son volu-
me et sa couleur. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, xxii® leçon,
pages 56 et suiv. et surtout
p. 67. — Dans les quadrupèdes
ovipares. Ceci est exact ; voir
Cuvier, loc. cit. — Bon nombre
d'animaux à écailles. Par là,
on peut entendre surtout les
poissons, et aussi les reptiles.
§ 10. La rate tire de l'esto-
mac... Ces détails sur la fonc-
tion de h^rate peuvent être fort
ingénieux ; mais ils ne repré-
sentent pas des faits réels ; et
avec les exigences actuelles de
la science, ils ne sont que
curieux. — Pleine de sang.
C'est exagéré ; et aujourd'hui
on considère seulement la rate
comme une glande vasculaire
sanguine, qui a plus ou moins
de sang, selon la santé et selon
l'âge. Elle reçoit l'artère splé-
nique, qui est très-volumineuse ;
et la veine splénique l'est éga-
lement. Sans attacher plus d'im-
N
/
72 DES PARTIES DES ANIMAUX
Mais si cette sécrétion est trop considérable, ou si la
rate n est pas assez chaude, ces parties engorgées de
nourriture deviennent malades; et par le refoulement
des liquides qui y affluent, le ventre se durcit chez
beaucoup d'animaux, qui ont alors mal à la rate, de
même qu'il se durcit quand les urines sont trop abon-
dantes, parce qu'alors les liquides sont violemment
entraînés. " Ceux des animaux qui ont cette sécré-
tion très-faible, comme les oiseaux et les poissons,
n ont pas la rate développée, ou ne lont même qu'à
l'état d'indice. Chez les quadrupèdes ovipares, la rate
est petite, raccornie, et semblable à des reins, parce
que le poumon est spongieux, que l'animal boit très-
peu, et que la sécrétion superflue qui se produit tourne
au profit du corps et en écailles, comme elle tourne
en plumes chez les oiseaux. Au contraire, dans les
animaux qui ont une vessie et le poumon plein de
sang, la rate est humide, par le motif qu'on vient de
rapporter, et aussi parce que les parties de gauche
sont naturellement plus humides et plus froides.
portance qu'il ne convient à ce
qui est dit ici de la rate, les
physiologistes feraient bien d'y
donner quelque attention, parce
qu'il est clair que tous ces ren-
seignements résultent d'obser-
vations sérieuses.
§ 11. Cette sécrétion très-
faible. C'est de la sécrétion uri-
naire qu'il s'agit. Je ne sais jus-
qu'où peuvent aller les rapports
de la rate à la sécrétion de l'u-
rine ; mais la remarque n'en
est pas moins digne d'étude. —
A l'état d'indice. Le fait est
exact, comme ceux qui suivent
concernant les quadrupèdes ovi-
pares. — En écailles... enflâ-
mes. Répétition de ce qui vient
d'être dit, au § 9. — Lex parties
de gauche... Cette théorie, in-
diquée déjà plus haut, ch. iv,
§ 4, n'est pas appuyée sur des
faits certains. Il est d'ailleurs
LIVRE III, CHAP. VII, § 13 73
*^ Chacun des deux contraires, en effet, se divise
en une série analogue et correspondante, de façon
îi ce que la droite soit contraire à la gauche, et que
le chaud soit contraire au froid ; car ces oppositions
sont corrélatives les unes aux autres, de la manière
qu'on vient d'indiquer.
*^ Mais les reins, chez les animaux qui ont ces
organes, ne leur sont pas absolument nécessaires; ils
n'ont pas d'autre but que de très-bien constituer l'ani-
mal. Leur nature propre n'a pas d'autre objet que de
préparer la sécrétion qui s'accumule dans la vessie,
afin que la vessie accomplisse d'autant mieux sa fonc-
tion, dans les animaux où le résidu de ce genre est
plus considérable que chez les autres. Mais comme
exact que la rate est à gauche,
et elle est placée sous l'estomac,
et elle y est fixée par l'épiploon
gastro-splénique. Elle est lon-
gue dans l'homme d'un déci-
mètre environ et un peu moins
large, avec une épaisseur de
trois centimètres. C'est une sorte
d'ellipsoïde.
§ 12. Chacun des deux con-
traires. Ici, les contraires sont
le froid et le chaud ; et l'on ne
voit pas quelles séries corres-
pondantes et symétriques ils
forment dans les deux moitiés
du corps, qu'ils sont censés se
partager. — Ces oppositions
sont corrélatives. C'est ce qu'il
aurait fallu prouver en étudiant
chaque viscère à part, de droite
et de gauche. Toutes ces théo-
ries sont subtiles et ne répon-
dent pas à des réalités.
§ 13. Ne leur sont pas absolu-
ment nécessaires. Ceci est vrai si
on l'entend d'une manière géné-
rale, puisque tous les animaux
n'ont pas d'urine et de vessie.
Maisf chez les animaux qui en
ont, les reins peuvent sembler in-
dispensables, puisque, sans eux,
une fonction fort importante ne
pourrait pas s'accomplir. Ils
existent dans tous les vertébrés
au nombre de deux, et ils re-
çoivent chacun de l'aorte une
artère considérable. Voir Cu-
vier, Anatomie comparée, tome
V, pp. 220 et suiv., l'« édit.
— Que de très-bien constituer
l'animal. Les reins ont encore
un autre but, comme l'auteur
il '
74
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. VIII, § 2
75
c'est pour la même fonction en effet que les animaux
ont été pourvus de Torgane des reins et de celui de
la vessie, nous parlerons maintenant de la vessie, en
laissant de côté tous les organes qui viendraient à la
suite des reins ; car nous n'avons encore rien dit du
diaphragme, qui fait bien aussi partie des viscères.
CHAPITRE VIII
De la vessie ; les animaux à poumon ont seuls une vessie ; causes
de cette organisation ; absence de vessie chez les insectes et
les poissons, chez les oiseaux et les animaux à écailles et à
carapace ; exception pour les tortues marines et terrestres :
cause de cette exception ; c'est que toutes les tortues ont une
vessie plus ou moins grande.
* Tous les animaux n'ont pas une vessie ; et Ion
dirait que la nature n'a voulu en donner une qu'aux
l'indique lui-même dans ce qui
suit. — Nous parlerons main-
tenant de la vessie. Voir le cha-
pitre suivant. — A la suite des
reins. C'est bien vague. Plus
loin, au chapitre IX, il sera
spécialement traité des reins.
— Du diaphragme. Voir plus
loin le chapitre X, consacré au
diaphragme. — Des viscères.
C'est à peine si l'on peut dire
du diaphragme que ce soit un
viscère. C'est une cloison qui
sépare l'abdomen du thorax, le
ventre de la poitrine, et qui
sert beaucoup à la respiration ;
voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, xxvi® leçon, tome IV, page
355, !'■*' édition. Le diaphragme
est un muscle impair et non
symétrique. La science actuelle
le range dans la myologie, et
non dans la splanchnologie.
§ 1 . Tous les animaux n'ont
pas une vessie. Ceci est très-
exact, et il n'y a même qu'une
partie des animaux vertébrés
qui possède une vessie. Les
animaux qui ont un poumon plein de sang. La vessie
est du reste très-bien placée chez ceux-là ; car la sur-
abondance naturelle qu'ils ont dans cet organe fait qu'ils
ont plus soif que tous les autres, et qu'ils ont besoin,
outre la nourriture sèche qu'il leur faut, d'une nour-
riture liquide plus considérable. Par une suite néces-
saire, cette sécrétion se produit en plus grande quan-
tité, et elle ne se produit pas seulement en une quantité
qui puisse être digérée par l'estomac, et être éliminée
avec Texcrétion que le ventre contient. ^ Il fallait donc
nécessairement qu'il y eût aussi un réceptacle de cette
excrétion. De là vient que tous les animaux qui ont un
poumon ainsi organisé ont une vessie. Mais ceux qui
n'ont pas un poumon ainsi organisé, ou boivent très-
peu, parce que leur poumon est spongieux ; ou même
mammifères en ont une ; les
oiseaux n'en ont pas ; parmi les
reptiles, les chéloniens et les
batraciens en ont ; elle manque
dans les crocodiles, les lézards,
les ophidiens, etc.; voir Cuvier,
Anatomie comparée, xxxe le-
çon, tome V, pp. 237 et suiv.,
!'■'' édition. — Un poumon plein
de sang. Je ne sais pas si la
physiologie comparée de notre
temps approuve ce rapproche-
ment entre la vessie et le pou-
mon. — Très-bien placée chez
ceux-là. La raison que donne
ici Aristote n'est peut-être pas
satisfaisante ; mais elle est tout
au moins fort ingénieuse. —
Dans cet organe. C'est-à-dire,
dans le poumon ; le texte n'est
pas plus précis. Il n'est pas
prouvé d'ailleurs que l'afflux
du sang dans le poumon pro-
voque davantage le besoin de
la soif, chez les animaux qui ont
un poumon. — Par une suite
nécesscâre. Il aurait fallu dé-
montrer par des expériences,
ou tout au moins des observa-
tions décisives, cette correspon-
dance de la sécrétion du pou-
mon avec la sécrétion de l'urine.
§ 2. Un réceptacle de cette
excrétion. Ceci est de toute évi-
dence pour la vessie ; on ne voit
pas aussi bien ce qu'est l'excré-
tion du poumon selon Aristote.
— Boivent très -peu. Ce sont en
général les oiseaux. — Leur
poumon est spongieux. Les pou-
N
76
DES PARTIES DES ANIMAUX
I . -A
le liquide qu'ils absorbent ne leur sert pas pourboire,
mais pour se nourrir, comme les insectes et les pois-
sons, et même encore comme les animaux qui ont
des plumes, des écailles ou des carapaces, lesquels
n ont jamais de vessie, à cause de la faible quantité de
liquide qu'ils prennent, et parce que le surplus de
l'excrétion se convertit chez eux dans les matières
qui les recouvrent. ^ Cependant, parmi les animaux à
carapaces, la tortue fait exception; et même dans
cette espèce, la nature n'est encore qu'imparfaite, et
la cause en est que les tortues de mer ont un poumon
charnu et plein de sang, assez pareil à celui du bœuf,
tandis que les tortues terrestres l'ont de dimension
disproportionnée. De plus, comme leur enveloppe
mons sont essentiellement spon-
gieux, afin de pouvoir être
flexibles et dilatables, dans la
partie de la cavité thoraciqae
qu'ils occupent. — Ne leur sert
pas pour boircy mais pour se
nourrir, La distinction est très-
fine et très-juste ; mais, chez
les poissons, le liquide absorbé
est indispensable à la respira-
tion ; il ne sert ni à boire, ni à
se nourrir ; mais il sert à la vie.
— Les insectes et les poissons.
Ce qui est dit ici des insectes
est insuffisant pour bien faire
comprendre la pensée de l'au-
teur. Les insectes n'ont pas de
poumon ; et ils respirent par
les trachées et les stigmates, ca-
naux placés sur les deux côtés
de ranimai.
§ 3. L« tortue fait exception.
La vessie est très-grosse chez
les chéloniens. Voir Guvier, Ana-
tomie comparée, xxx** leçon, p.
239, 1^« édit. — La nature n'est
encore qu'imparfaite. Le texte
dit plus précisément : N'est que
boiteuse ou estropiée. Cette ré-
serve de l'auteur tient à la dis-
tinction qu'il fait entre les tor-
tues de mer et celles de terre,
dont les unes ont une vessie
considérable, et les autres une
vessie beaucoup plus petite. —
De dimension disproportionnée.
C'est-à-dire très-petite, comme
l'auteur le rappelle à la fin du pa-
ragraphe. Je n'ai pas trouvé dans
la zoologie moderne des recher-
ches sur la différence des ves-
sies dans les tortues d'eau et
LIVRE III, CHAP. IX, § 1 77
est une sorte de coquille et qu'elle est épaisse, l'hu-
mide ne pouvant pas suinter dans des chairs relâ-
chées, comme il suinte dans les oiseaux, ou dans les
serpents et dans les autres animaux à écailles, le
dépôt qui se fait est assez fort pour que leur nature
ait besoin de quelque organe qui serve de réceptacle,
et qui ait une forme de vase. De là vient donc que les
tortues seules, parmi ces animaux, ont une vessie, la
tortue de mer l'ayant fort grande, et les tortues de
terre l'ayant excessivement petite.
CHAPITRE IX
Des reins ou rognons ; différentes espèces d'animaux qui en sont
dépourvues ; les animaux qui ont le poumon sanguin ont des
reins ; maladies des reins chez l'homme; organisation des reins ;
canaux qui s'y rendent et qui en partent ; place des rognons ;
le rein droit est toujours plus haut que le gauche ; explication de
cette disposition ; de la graisse des i^ins ; ils en ont plus que
les autres viscères ; utilité de la graisse qui environne les ro-
gnons ; les moutons meurent quand leurs rognons sont trop
gras ; du suif chez les moutons ; graisse maladive des reins chez
l'homme ; explication de la maladie des moutons.
* Il en est de même aussi des reins ou rognons.
dans les tortues de terre. — De
là vient donc... Les arguments
ne paraissent pas très-décisifs.
— Fort grande. . . excessivement
petite. Je ne sais pas si ces faits
sont bien exacts. Voir le § 1 du
chapitre suivant.
§ 1 . Jl en est de même aussi
\
78
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE ni, CHAP. IX, S 3
"i^
i
!i
Pas un animal à plumes, à écailles ou à carapaces, n*a
de reins, excepté les tortues de mer et de terre ; on
dirait que la chair destinée aux reins, n'ayant pas
trouvé sa place spéciale et s'étant dispersée en plu-
sieurs lambeaux, dans quelques oiseaux, il y a chez
eux des espèces de reins aplatis et larges. ^ Mais la
tortue d'eau douce, Thémys, n'a ni vessie ni reins. Chez
elle, le liquide suinte aisément à cause de la mollesse
de la carapace; et c'est pour cela ({ue l'hémys ne doit
avoir ni Tun ni l'autre de ces deux organes. Mais les
autres animaux qui ont le poumon plein de sang ont
tous des rognons, comme on vient de le dire plus
haut; car la nature s'en sert tout à la fois pour la
fonction des veines et pour l'élaboration de Texcré-
des reins. Voir l'Histoire des
Animaux, Uv. I, ch. xiv, §§13
et suiv., p. 92 de ma traduc-
tion ; et liv. II, ch. XII, § 1,
p. 176. Voir aussi sur les ma-
ladies des reins, id., liv. III,
ch. XIII, § 5, p. 290. — Ou
rognons. J'ai ajouté ce syno-
nyme. — Les tortues de mer et
de terre. Sur les reins des ché-
loniens, voir Guvier, Anatomie
comparée, xxx® leçon, tome V,
p. 231, r® édit. — Dans quel-
ques oiseaux. Guvier, loc. cit.
p. 229, remarque aussi que,
dans les oiseaux, les reins diffè-
rent beaucoup des reins des
mammifères; ils sont mieux assu-
jettis, et ils sont enfoncés der-
rière le péritoine dans plusieurs
fosses, creusées le long de la face
supérieure du bassin. — Dis^
perses en plusieurs lambeaux. . .
aplatis et larges. Cette descrip-
tion reproduit assez bien la réa-
lité, d'une manière générale.
§ 2. /^ tortue d'eau douce.
J'ai ajouté le mot grec Hémys,
que la zoologie moderne a con-
servé aussi; voir Guvier, Règne
animal, tome II, p. 10, édit. de
1829. — N'a ni vessie ni reins.
Ceci contredit ce qui vient d'ê-
tre dit pour la vessie des tortues,
à la fin du paragraphe précé-
dent. De plus, c'est une erreur,
que Rondelet a réfutée, De Pis-
cibus, p. 446, comme le remar-
que M. le D' de Frantzius. La
tortue a une vessie et des reins
charnus, auprès des testicules.
— Suinte aisément. Nouvelle
contradiction avec le dernier
paragraphe du chapitre précé-
ment liquide ; et un canal partant de la grande veine
aboutit aux reins. ^ Les rognons ont toujours une
cavité plus ou moins grande, excepté ceux du phoque.
Les reins de cet animal, assez pareils à ceux du
bœuf, sont les plus compacts de tous. Dans l'homme,
les reins sont pareils aussi aux rognons de bœuf;
car ils sont en quelque sorte composés de plusieurs
rognons très-petits, et ils ne sont point uniformes,
comme ceux des moutons et des autres quadrupèdes.
Aussi, quand les reins sont malades chez l'homme.
dent. — Plus haut. Ch. viii,
§ 1 . — Un canal partant de la
grande veine. Ceci se rapporte
sans doute à l'anatomie de
l'homme spécialement; mais si
par la grande veine on doit en-
tendre la veine-cave, il ne serait
pas exact de dire qu'un canal
part de cette veine ; au con-
traire, la veine rénale, qui est
très-volumineuse se rend du
rein à la veine-cave. Quant à
l'artère rénale, qui n'est pas
moins volumineuse, elle part à
angle droit de l'aorte pour en-
trer dans le rein où elle se
ramifie.
§ 3. Une cavité' plus ou moins
grande. C est sans doute le bas-
sinet, qui est en effet une poche
membraneuse ; elle se rétrécit
presque immédiatement et re-
çoit alors le nom d'uretère. —
Excepté ceux du phoque. Les
reins du phoque ont ceci de
remarquable qu'ils sont formés
d'une multitude de petits lobes
au nombre de 120 à 140 ; voir
Guvier, Anatomie comparée.
xxx« leçon, p. 225, r« édit. Le
marsouin et le dauphin sont or-
ganisés de même. — I^s plus
compacts de tous. Ceci n'est pas
exact ; seulement, Aristote aura
pris pour une masse unique cet
assemblage de petits lobes. —
Dans l'homme. Au lieu de com-
parer l'homme au bœuf, il au-
rait été mieux au contraire de
comparer le bœuf à l'homme,
qui a éfé pris pour type de l'or-
ganisation animale. — Compo-
ses de plusieurs rognons. Ceci
est très-exact ; mais dans le
bœuf, les lobes sont séparés plus
que chez l'homme, et ils sont
déjà au nombre de 26 ou 30. —
Comme ceux des moutons. Les
rognons qui se présentaient le
plus fréquemment et le plus ai-
sément aux yeux de l'observa-
teur, devaient être ceux des
moutons et des bœufs, immolés
pour les sacrifices, ou tués pour
\
80
DES PARTIES DES ANIMAUX
est-il très-difficile de les guérir, et la guérison est
d'autant moins sûre que c'est comme si Ton avait plu-
sieurs reins malades, au lieu de n en avoir qu'un seul
d'attaqué.
* Le canal qui part de la veine ne vient pas aboutir
précisément â la cavité dés rognons ; mais il se perd
dans le corps des reins ; aussi ne trouve-t-on jamais
de sang dans ces cavités, et le sang ne s'y arrête
jamais après la mort. De la cavité des rognons, par-
tent deux canaux assez faibles et privés de sang qui
se rendent à la vessie, un de chacun des reins, tandis
que d'autres qui partent de l'aorte sont forts et con-
tinus. " Ces parties sont ainsi disposées afin que Tex-
crétion du liquide, partant de la veine, se rende dans
les reins ; et que, des reins, le dépôt que forment les
liquides, en se filtrant dans le corps des reins, puisse
ralimentation. — Très -difficile
de les gue'rir. La difficulté tient
moins alors à la structure des
reins qu'à leur position viscé-
rale.
§ 4 . Ze? canal qui part de la
veine,,. Ce ne peut-être que la
veine rénale, qui va des reins à
la veine cave. — // se perd
dans le corps des reins. La
veine rénale se divise d'abord en
plusieurs branches, subdivisées
elles-mêmes en un certain nom-
bre de veinules ; elles se réunis-
sent ensuite pour ne former
qu'une seule grosse veine. —
Deux canaux. Ce sont les ure-
tères, qui conduisent l'urine du
bassinet à la vessie. Les uretères
sont assez minces; mais ils peu-
vent se distendre beaucoup. —
D'autres qui partent de l'aorte.
Ce sont les artères rénales, dé-
tachées en effet de l'aorte, à
chaque rein.
§ 5. L'excrétion du liquide
partant de la veine. Ceci ne se
comprend pas bien, à moins
que l'on n'entende simplement
parler du sang que les vais-
seaux apportent au rein, et que
le rein sécrète sous forme d'u-
rine. — En se filtrant. L'urine,
sécrétée par les tubes urinifères
de la substance corticale, s'y
accumule; et à mesure que ces tu-
LIVRE III, CHAP. IX, § 6 81
se réunir au centre, où le plus souvent les réins^^nt
leur cavité. Aussi, de tous les viscères, sont-ce les reins
qui exhalent l'odeur la plus mauvaise. A partir du
centre et par ces canaux, la sécrétion déjà plus formée
se rend dans la vessie, qui est le port oii converge ce
qui vient des reins ; car, ainsi qu'on l'a dit, il y a de
très-forts canaux qui se rendent à la vessie.
^ Voilà donc quelle est la fonction des reins ; et ils
ont les facultés que nous venons de rappeler. Dans
tous les animaux qui ont des rognons, le droit est plus
haut que le gauche ; car le mouvement partant de la
droite, et la nature de la droite étant plus forte par ce
motif, il s'ensuit que toutes les parties sont prédispo-
sées à s'élever davantage par ce mouvement. C'est
ainsi qu'on élève le sourcil droit plus haut que le
sourcil gauche et qu'on l'a toujours plus froncé ; et
comme le rognon droit est tiré davantage en haut,
besse remplissent, l'urine gagne
les calices et le bassinet, pour
passer dans les uretères, qui la
conduisent à la vessie. — Ainsi
qu'on l'a dit. Voir l'Histoire
dès Animaux, liv. I, ch. xiv,
g§ 13 et suiv., p. 92 de ma tra-
duction. — Très-forts canaux.
Ceci semble contredire ce qui a
été dit plus haut, § 4.
§ 6. Quelle est la fonction
des reins. C'est l'élaboration de
l'urine. — Le droit est plus
haut que le gauche. Ceci est
parfaitement exact dans la gé-
néraUté des mammifères; et
T. II.
Aristote l'a déjà dit dans l'His-
toire des Animaux, livre I,
ch. XIV *§ 13, p. 92. Seulement,
il est certain que dans l'homme
le rein droit est plus bas que le
gauche, parce qu'il est pressé
par le foie. Voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, loc. cit. p. 22 1 .
— I^ mouvement partant de la
droite. Ces arguments" sont plus
du domaine de la métaphysique
que de l'histoire naturelle. —
Le sourcil droit. Ceci pourrait
être exact, sans contribuer à
éclaircir le fait que cite Aristote
et qui n'est pas réel. — Le foie. . .
X
I
82 DES PARTIES DES ANIMAUX
le foie dans tous les animaux touche au rein droit,
parce que le foie est à droite. ' De tous les viscères,
ce sont les reins qui ont le plus de graisse, et c'est
nécessaire, puisque Texcrétion doit être filtrée par
les reins. Le sang qui y reste, étant très-pur, est
d'une facile coction ; et le résultat final d'une
bonne coction du sang, c'est la graisse et le suif. De
même que, dans les combustibles secs tels que la
cendre, il reste toujours un peu de feu, de même
dans les liquides digérés et bien cuits il reste toujours
une certaine partie de la chaleur qui a été élaborée.
C'est là ce qui fait que la graisse est légère, et qu'elle
surnage à la surface des liquides. Ce n'est pas dans les
reins eux-mêmes que la graisse se forme, parce que
ce viscère est compact et serré ; mais elle se forme
autour et extérieurement, dans les animaux qui ont de
la graisse; et c'est le suif qui se forme dans ceux qui
touche au relu droit. La partie
supérieure du rein droit est en
rapport avec le foie et avec la
seconde partie du duodénum, de
même que le rein gauche est en
rapport avec la rate et le grand
cul-de-sac de l'estomac.
§ 7 . Us reins qui ont le plus
degraisxe. Ceci est exact; et
chaque rein est entouré d'une
couche de tissu cellulo-grais-
seux. La graisse du rein a-t-
elle l'influence qu'Aristote lui
attribue, c'est plus que douteux;
mais nous ne devons pas trop
nous étonner de toutes ces ex-
plications hypothétiques que la
science essaie a ses débuts. —
Est d'une facile coction. Rien
ne prouve que ceci soit vrai;
mais ce qui est certain, c'est que
le rein est organisé de manière
à sécréter l'urine. — C'est la
graisse et le suif. Selon que les
animaux ont l'une ou l'autre. —
Dans les reins eux-mêmes. Ce
n'est pas en effet dans les reins
que la graisse se forme, mais
autour. — Compact et serré. Ce
n'est peut-être pas là précisé-
ment la structure du rein, bien
que, des deux substances dont il
se compose, la substance tubu-
leuse soit plus dure que la
LIVRE III, CHAP. IX, 8 9
83
ont du suif. Nous avons, dans d'autres ouvrages,
expliqué la différence du suif et de la graisse. * C'est
donc là ce qui fait que les reins deviennent gras néces-
sairement, par suite des conditions nécessaires où se
trouvent les animaux qui ont des reins; et c'est tout
à la fois pour la santé de l'animal et pour garder la
chaleur naturelle des reins eux-mêmes. Comme ils
sont placés les derniers, ils ont besoin d'une plus
grande chaleur. En effet, le dos est charnu pour être
un rempart et une protection aux viscères qui envi-
ronnent le cœur ; mais la hanche n'est pas charnue
comme le dos, parce que, dans tous les animaux, les
jointures sont dépourvues de chair. ' C'est donc la
graisse qui, au lieu de la chair, devient la couverture
des reins. De plus, les rognons étant gras filtrent et
cuisent mieux le liquide ; car ce qui est graisseux est
chaud ; et c'est la chaleur qui fait la coction. Voilà les
causes qui font que les reins ont de la graisse ; mais,
dans tous les animaux, c'est le rein droit qui en a le
moins. C'est que la nature des parties du corps qui
substance corticale. — Dans
d'autres ouvrages. Ceci se rap-
porte à l'Histoire des Animaux,
liv. III, ch. XIII, p. 288 de ma
traduction, où tout un chapitre
est consacré à l'étude de la
graisse et du suif.
§ 8. Nécessairement... néces-
saires. La répétition est dans le
texte. — Pour garder la cha^
leur. Il n'est pas impossible en
effet que la graisse ait cet objet.
— Placés les derniers. Ceci
demanderait une explication
plus complète. — La hanche.
Le fait est exact ; mais l'expli-
cation ne l'est pas autant.
§ 9. C'est donc la graisse....
Même remarque que dans les
paragraphes précédents sur le
rôle de la graisse. — Cest le
rein droit qui en a le moins.
Aristote ne dit pas comment ce
fait a pu être constaté. — Im
m
N.
IfHl
84 DES PARTIES DES ANIMAUX
sont à droite est sèche, et plus propre à donner le
mouvement; or le mouvement est contraire à la
graisse, et il amaigrit plutôt ce qui est gras.
'» Tous les animaux en général se trouvent bien
d'avoir des rognons gras, et parfois ils en ont qui tout
entiers sont remplis de graisse. Mais quand les mou-
tons ont des reins ainsi développés, ils en meurent.
Leurs reins ont beau être gras, il y a toujours quelque
défaut, si ce n est dans les deux, au moins dans le
rein de droite. Ce qui tait que cette affection ne se
produit que chez les moutons, ou du moins qu elle se
produit davantage chez eux, c'est que, dans les ani-
maux qui ont de la graisse, la graisse est liquide, et
nature... est sèche. Cet argu-
ment nouveau est analogue à
ceux qui ont été donnés un peu
plus haut, et qui ne valent pas
mieux. — // amaigrit plutôt.
C'est bien là en effet le résultat
du mouvement, qui fortitie tout
en maigrissant.
§ 10. Tous les animaux
II ne semble pas que la science
moderne ait attaché autant
d'importance qu'Aristote à la
graisse des reins; mais il est
vrai que les reins sont géné-
ralement revêtus d'une masse de
graisse, plus ou moins abon-
dante, chez les vertébrés. La
graisse paraît donc nécessaire
à la fonction des reins, qui est
d'éliminer par l'urine les subs-
tances azotées qui ne peuvent
plus servir à l'entretien de l'orga-
nisme. — //y en meurent. Buffbn
dit à peu près la même chose,
mais sans parler précisément de
la graisse des reins dans le
mouton : « La surabondance de
la graisse, dit-il, les fait quel-
quefois mourir », tome XIV,
page 161, édit. de 1830. La
graisse excessive des moutons
provient souvent de la grande
quantité d'eau qu'ils ont bue.
Les reins ont alors trop à faire
et ils deviennent malades, id.
ibid. p. 169. Buffon ajoute,
p. 172, que c'est surtout autour
des reins que le suif s'amasse en
grande quantité, et que le rein
gauche en a toujours plus que
le droit. — Qui ont de la graisse.
Le mouton n'a que du suif dans
toutes les parties du corps, et
non de la graisse.— La graisse
est liquide. Ou peut-être sim-
plement : Humide ; ce qui serait
LIVRE III, CHAP. IK, § 12 85
par suite Tair n'y étant pas partout également bien
renfermé y cause la maladie. ** Voilà ce qui pro-
duit la crampe et la convulsion, et comment chez les
hommes qui ont une maladie des reins, il survient
des douleurs mortelles, quoiqu'il soit bon que les
reins engraissent, sans pourtant engraisser par trop.
Dans les autres animaux qui ont du suif, il y en a
moins que chez les moutons, qui en ont une quantité
extraordinaire.*^ Les moutons acquièrent de très-forts
rognons plus vite que tout autre animal. L'humidité
s'y renfermant, ainsi que l'air, la crampe saisit les
moutons, qui meurent en un instant. Par l'aorte et la
veine, la maladie monte immédiatement jusqu'au
cœur; et il y a des canaux qui se continuent jusqu'aux
reins à partir de ces veines.
plus conforme à la réalité. —
L'air... bien î enferme'. Il n'y a
pas lieu de s'arrêter à cette théo-
rie ; voir sur la graisse et le
suif, l'Histoire des Animaux,
liv. III, ch. XIII, p. 288 de ma
traduction. — Y cause la ma-
ladie. Cette explication est bien
vague ; mais il est exact que la
graisse des moutons n'est sou-
vent qu'une boursoufflure.
§ 11 . Z« crampe et la convul-
sion. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte, dont le sens n'est
pas très-précis. Peut-être vau-
drait-il mieux traduire : La gan-
grène, ou la pourriture, lespha-
cèle. — Des douleurs mortelles.
Ce sont sans doute les douleurs
néphrétiques, qui en eftet cau-
sent quelquefois la mort. —
Qui en ont une quantité' extraor"
dinaire. C'est fort exact ; voir
Buffon, loc. cit.
8 12. V humidité' s'y renfer-
mant. On v6it d'après les divers
passages de Buffon qui viennent
d'être cités, qu'Aristote a raison
d'attribuer à l'eau la maladie
des moutons ; ils boivent, ou on
les fait boire, à l'excès, et les
reins deviennent très-vite mala-
des. — La crampe. Ou comme
plus haut : La gangrène. Buffon
dit, p. 169, qu'ils périssent de
pourriture, si on ne les tue pas
sur-le-champ, quand ils sont
chargés de cette fausse graisse.
— Des canaux qui se continuent
jusqu'aux reins. Voir plus haut
X
m
86
DES PARTIES DES ANIMAUX
CHAPITRE X
Du diaphragme ; sa place et sa fonction ; tous les animaux qui ont
du sang ont un diaphragme ; prévoyance de la nature, en sépa-
rant le haut et le bas dans l'animal, et en laissant la pensée dans
une région plus calme ; effet du chatouillement et du rire ;
blessures au bas-ventre provoquant le rire ; l'homme est le seul
animal qui rie ; contes absurdes sur les têtes parlant après avoir
été coupées ; citation d'Homère ; singulier jugement rendu en
Carie ; le corps peut avoir encore (quelque mouvement après
que la tête a été coupée.
* Le cœur, le poumon, le foie, la rate et les reins,
dont nous venons de parler, sont séparés les uns des
autres par le diaphragme. Quelquefois aussi on
appelle le diaphragme le centre phrénique, qui isole
le poumon et le cœur des autres viscères. Dans les
animaux qui ont du sang, le diaphragme propre-
ment dit est ce qu'on appelle aussi le centre phré-
1 1
§ 4. Il y a dans cette descrip-
tion des erreurs d'anatomie évi-
dentes ; nous les avons signalées,
et nous avons dit comment Aris-
tote avait pu les commettre.
§ 1 . Sont séparés par le
diaphragme. Cette description
est fort exacte, et le diaphragme
est une cloison musculaire en
forme de voûte qui sépare la
cavité thoracique de la cavité
abdominale ; le cœur et le pou-
mon sont dans le thorax ; le
foie, la rate, les reins sont dans
l'abdomen; Aristote oublie l'es-
tomac. Ce sont les organes
principaux de la digestion, et de
ce qu'on peut appeler la dépu-
ration. — Le centre plnéiùque.
J'ai pris cette expression pour
reproduire, du moins en partie,
celle même du texte. L'anato-
mie actuelle l'a conservée aussi.
Le centre phrénique occupe la
partie médiane du diaphragme,
et un peu au-dessous de la par-
tie supérieure. — Des autres
viscères. J'ai ajouté ceci pour
plus de clarté ; et c'est une con-
séquence de ce que l'auteur
LIVRE III, CHAP. X, § 3 87
nique, du nom qu'on vient de citer. ^ Tous les ani-
maux qui ont du sang ont également un diaphragme,
de même qu'ils ont un cœur et un foie. La fonction
du diaphragme a pour objet de séparer la région du
ventre de la région du cœur, afin que le principe de
Tàme sensible soit à Tabri de toute influence, et ne
soit pas tout à coup surpris par l'évaporation qui
viendrait des aliments, et par Texcès de la chaleur
qu'ils introduisent. La nature a eu cette précaution de
faire de la poitrine et de la cloison comme une sorte
de vestibule; et par là, elle a isolé le plus précieux du
moins précieux, chez tous les animaux où l'on peut
distinguer le haut et le bas. Le haut est ce pourquoi
tout le reste est fait, et le haut est le meilleur ; le bas
est fait pour le haut, et il est nécessaire, puisque
c'est lui qui reçoit la nourriture. ^ Le diaphragme est,
vers les côtes, plus charnu et plus fort ; au centre, il
1
I
vient de dire. — Du nom qu'on
vient de citer. Le texte est un
peu moins explicite.
§ 2. Tous les animaux..^..
Cette généralité est exacte. —
A pour objet... Le diaphragme
a bien l'objet que signale Aris-
tote ; mais l'explication que
donne le philosophe n'est pas
aussi acceptable. On ne com-
prend pas bien que le dia-
phragme [)rotège l'âme sensible,
et la soustraie à l'influence des
aliments. — Une sorte de vesti-
bule. Ces métaphores peu habi-
tuelles à Aristote rappellent le
Timée de Platon. — Le plus
précieux du moins précieux.
L'idée n'est peut-être pas très-
juste, et la partie abdominale,
qui est en bas, n'est pas moins
précieuse que la partie thoraci-
que, qui est en haut. L'une et
l'autre sont indispensables à la
vie de l'animal. — Puisque
c'est lui qui reçoit la nourri-
ture. C'est vrai ; mais c'est le
haut qui la reçoit d'abord et
qui la lui envoie par la bouche,
la déglutition du pharynx et
l'œsophage.
§ 3 . Z.e diaphragme est, vers
les côtes C'est sans doute
aux piliers du diaphragme que
\
88
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. X, § 5
89
est plus membraneux ; organisé de cette manière, il
est plus utile pour se raidir et pour se tendre. Que le
diaphragme soit comme une défense naturelle contre
la chaleur venue d'en bas, c'est ce que prouvent les
faits bien observés. Lorsque, par suite du voisinage,
ces parties attirent à elles de l'humidité chaude et
excrémentitielle, sur-le-champ on voit manifestement
que la pensée et la sensibilité se troublent ; et c'est
là aussi ce qui fait qu'on donne à cette partie le nom
de phrénique, comme participant à la pensée. A vrai
dire, cette partie dite phrénique n'a rien de la pensée ;
mais comme elle est fort voisine des parties qui la
possèdent, cette proximité rend évident le change-
ment que la pensée éprouve. * Aussi, le diaphragme
est-il mince à son milieu, non seulement parce qu'il
ceci fait allusion ; la description
(l'Aristote est bien concise en
comparaison de celles qu'exige
actuellement la science; mais
elle n'est pas fausse. — Au cen^
tre, il est plus membraneux.
C'est le centre phrénique des
Modernes. — Pour se raidir.
Ou peut-être : Pour faire force.
— Une défense... contre la cha-
leur. Cette théorie physiologi-
que n'est pas exacte, quoique
l'auteur prétende l'appuyer sur
des faits bien observés. — La
pensée et la sensibilité' se trou-
blent. Il est certain que l'état
des viscères inférieurs influe
très-vivement sur les disposi-
tions de l'intelligence et du ca-
ractère. — Le nom de phre'"
nique. Dans la langue grecque,
le mot qui répond à celui de
Phrénique peut s'appliquer aussi
à la pensée ; et c'est là ce qui
justifie le rapprochement éty-
mologique que fait Aristote. —
N'a rien de la pensée. Cette res-
triction était nécessaire. — Fort
voisine. Ceci ne se comprend
pas très-bien, si l'on admet
qu'il est question ici de voisi-
nage matériel, car le diaphrag-
me est fort loin de la tète et de
l'encéphale; maissans doute l'au-
teur veut dire seulement que le
centre phrénique est presque
aussi sensible que peut l'être
l'organe de la pensée.
§ 4. Mince à son milieu. Ceci
n'est pas inexact, quoique la
y a une nécessité qu'étant charnu par lui-même,
il le soit davantage encore vers les côtes, mais aussi
parce qu'il faut qu'il reçoive le moins de fluide pos-
sible ; car en étant charnu, il aurait et il attirerait
bien davantage de vapeur humide. ^ Ce qui prouve
bien qu'en recevant de la chaleur, le diaphragme
manifeste aussitôt la sensation qu'il éprouve, c'est ce
qui se passe dans le rire. Pour peu qu'on soit cha-
touillé, on se met à rire, parce que le mouvement
s'étend bien vite jusqu'à cette région. Même quand
elle s'échauffe peu, le trouble n'est pas moins évident;
et la pensée est mise en mouvement en dépit de la
volonté la plus réfléchie. Ce qui fait que l'homme est
le seul animal qui soit chatouilleux, c'est la finesse
de sa peau, et aussi cette circonstance que l'homme
description du diaphragme
donnée ici soit insuffisante;
voir l'Anatomie descriptive de
M. Jamain, p. 245, 3' édi-
tion. — Davantage encore vers
les côtes. Ce sont sans doute
les deux gros faisceaux char^ius
qu'on appelle les piliers du
diaphragme, et qui s'insèrent à
la seconde et à la troisième ver-
tèbres lombaires. — // faut qu'il
reçoive le moins de fluide pos-
sible. Cette théorie est la suite
des précédentes et ne vaut pas
mieux. — // attirerait bien
davantage de vapeur humide.
Même remarque.
§ 5. Dans le rire. Les phy-
siologistes modernes expliquent
le rire par une inspiration lon-
gue, suivie d'inspirations courtes
et saccadées, auxquelles succède
une inspiration nouvelle assez
prolongée, suivie encore d ins-
pirations écourtées. Quand le
rire est trop fort, il fatigue les
muscles abdominaux et parti-
culièrement le diaphragme; et
voilà sans doute comment Aris-
tote est amené à s'en occuper
ici. — Qu'on soit chatouillé.
Le chatouillement provoque le
rire ; mais ce n'en est pas la
cause unique. — Jusqu'à cette
région. Celle du diaphragme. —
La pensée est mise en mouve-
ment. C'est-à-dire que l'on rit
sans le vouloir. — C'est la fi-
nesse de sa peau. Je ne sais pas
si la physiologie moderne ac-
\
90
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. X, § 8
91
est le seul animal qui rie, le chatouillement et le
rire se produisant par le mouvement de cette partie
qui avoisine l'aisselle. ^ On prétend qu'à la guerre des
blessures reçues dans le voisinage du diaphragme
provoquent le rire, à cause delà chaleur que la bles-
sure développe. D'après des témoins dignes de foi,
ce phénomène est bien plus croyable que ce qu'on
dit d'une tête d'homme parlant encore après avoir
été coupée. A l'appui de cette opinion, quelques per-
sonnes citent Homère lui-même, qui dit dans un de
ses vers :
« Sa tête parle encore en roulant dans la poudre »
et l'on fait remarquer que le poète dit Sa tête et non
m
cepte cette explication; ce se-
rait la sensibilité de la peau
plutôt que sa iinesse. — Le seul
animalquirie. Cette observation
a sans doute été faite pour la pre-
mière fois par Aristote. — Qui
avoisine Vaisselle. Le texte ne
peut pas avoir un autre sens, et
les manuscrits n'otfrent pas de
variante ; mais il est positif que
le chatouillement sous l'aisselle
n'est pas une cause de rire.
§ 6. Des blessures. Le fait est
assez fréquent pour qu'on ait pu
l'observer d'une manière sufii-
sante, soit dans l'Antiquité, soit
de nos jours. — Dans le voisin
nage du diaphragme. Ceci est
exact, bien que l'explication
qu'en donne Aristote puisse ne
pas l'être. Il ne semble pas que
la chaleur ait rien à faire ici.
— D'une tête d'homme. Aris-
tote a bien raison de réfuter ce
conte. — Homère, Voir l'Iliade,
chant X, vers 457; c'est Dio-
mède abattant la tête de Dolon,
qui parle encore au moment où
il reçoit le coup mortel. Le vers
d'Homère n'a pas du tout le
sens qu'on voulait y prêter ; et
l'on conçoit très-bien que la
tête soit coupée au moment où
l'homme parle encore. J'ai lais-
sé avec intention une sorte d'é-
quivoque dans ma traduction.
— Sa tête et non pas Lui. Ceci
indique une variante dans le
texte d'Homère au temps d'A-
ristote; cette variante repose sur
une seule lettre. Le texte actuel
n'a rien de douteux ; le par-
pas Lui. ' En Carie on a si bien cru à la possibilité de
ce fait, qu'on est allé jusqu'à mettre en jugement un
indigène. Un prêtre du Jupiter « à l'armure » ayant
été tué sans qu'on sût par qui, quelques personnes
prétendirent avoir entendu la tête coupée répéter à
plusieurs reprises : ce C'est Cercidas qui a tué homme
» pour homme. » On chercha dans le pays l'homme
qui s'appellait Cercidas, et on le mit à mort. * Mais
il est bien impossible de parler quand l'artère a été
coupée et séparée, et quand le mouvement qui doit
venir du poumon ne peut plus avoir lieu. Chez les
barbares, qui coupent si lestement les têtes, on n'a
jamais rien vu de pareil. Mais pourquoi ne le voit-on
pas chez d'autres animaux que l'homme.^ On com-
prend d'ailleurs, sans peine, que les animaux ne rient
pas quand le diaphragme est blessé, puisque l'homme
ticipe qu'emploie le poète se
rapporte à Dolon, et non point
à sa tête, comme le voulait la
variante antique.
§ 7. £/i Carie. Dans la partie
sud-ouest de l'Asie iMineure. La *
contrée était habitée par des
Grecs en même temps que par
des indigènes. Halicarnasse, pa-
trie d'Hérodote, était la princi-
pale ville, sur le bord de la
mer, en face de l'île de Cos.
Les Cariens passaient pour peu
intelligents ; et le conte absurde
que cite Aristote ne dépare pas
la réputation qu'on leur avait
faite. — Jupiter « à l'armure ».
C'était sans doute une divinité
locale.
§ 8. Mais il est bien impos-
sible. La réfutation est péremp-
toire ; la trachée-artère une fois
tranchée, la parole ne peut plus
se produire. — Coupée et sépa-
rée. Il n'y a qu'un seul mot
dans le texte. — Qui coupent si
lestement les têtes. II y a cette
nuance d'ironie dans l'expres-
sion du texte. Ces mœurs fé-
roces n'ont guère changé dans
ces pays depuis le temps d'A-
ristote. — Chez d'autres ani-
maux. Cet argument n'est pas
moins fort que le précédent. —
L'homme est le seul animal
Répétition de ce qui vient d "être
dit plus haut, § 5. — Puisse
faire encore quelques pas. C'est
92
DES PARTIES DES ANIMAUX
est le seul animal qui ait la faculté de rire. Mais que
le corps puisse faire encore quelques pas après que
la tête est coupée, il n y a là rien que la raison ne
puisse admettre, puisque les animaux qui n ont pas de
sang vivent même encore longtemps après qu'on les
a décapités. Nous en avons expliqué les raisons dans
d'autres ouvrages.
* On voit donc quelle est la destination de chacun
des viscères, et Ton comprend qu'ils sont, de toute
nécessité, placés aux extrémités intérieures des veines ;
car il faut que la vapeur humide puisse sortir, et que
cette vapeur soit sanguine, pour qu'en se réunis-
sant et en se condensant, elle forme le corps des vis-
cères. Voilà aussi pourquoi les viscères sont pleins de
sang, et pourquoi ils ont entre eux la même nature
l'impulsion antérieure qui con-
tinue et achève son effet. ~ Les
animaux qui n'ont pas de
sang. Ce sont les insectes. —
Dans d'autres ouvrages. Voir
l'Histoire des Animaux, llv. IV,
ch. vil, § 2, p. 69 de ma tra-
duction; voir aussi dans les O-
puscules psychologiques, Traité
de la Longévité, etc., ch. vi,
§ 4, p. 301 de ma traduction.
Aristote est revenu à plusieurs
reprises sur ce phénomène, qui
est en effet très-curieux.
§ 9.0// voit donc Résumé
des chapitres précédents depuis
le chapitre iv, où commence
l'étude des viscères. — ^ux
extrémités intérieures des vei-
nes. Ceci veut dire seulement
que tous les viscères sont en
rapport avec des vaisseaux. Cela
est vrai d'une manière générale,
puisqu'ils sont tous alimentés
par des artères parties de l'aor-
te. — Que la vapeur humide
puisse sortir.. Voir plus haut,
§ 4 et § 1 . — Elle forme le
corps des viscères. Ceci ne se
comprend pas très-bien, et la
formation des viscères ne peut
pas évidemment s'expliquer
ainsi. — Pleins de sang. C'est
exact ; mais Aristote ne savait
pas que ce sang est fourni aux
viscères par les rameaux arté- ^
riels de l'aorte. — La même
nature de corps. Ceci n'est pas
moins obscur que ce qui pré-
cède, et le corps des viscères
LIVRE III, CHAP. XI, g i
93
de corps, et pourquoi d'autres ont une nature dissem-
blable.
CHAPITRE XI
Des membranes qui enveloppent chaque viscère ; conditions que
doit remplir la membrane pour être utile ; des membranes du
cœur et du cerveau ; ce sont les plus fortes de toutes; raisons
de cette organisation ; importance souveraine du cœur et de
l'encéphale pour la conservation de la vie.
* Tous les viscères sont renfermés dans une mem-
brane, parce qu'il faut qu'ils soient garantis pour
que rien ne puisse les atteindre ; et il faut en outre
que l'abri qui les garantit soit léger. C'est là précisé-
ment ce qu'est la membrane par sa nature même.
D'une part, elle est assez épaisse pour pouvoir servir
diffère beaucoup de l'un à l'au-
tre, comme il est dit à la fin du
paragraphe. Le chapitre qui
suit, contenant des considéra-
tions applicables à tous les vis-
cères en général, doit être sé-
paré de celui qui précède. Il
se borne à établir que tous les
viscères sont protégés par une
membrane.
§ 1. T'ous les viscères sont
renfermes dans une membrane.
Le fait est exact dans sa géné-
ralité. Le foie tient au dia-
phragme par trois replis du pé-
ritoine ; le cœur est enveloppé
^r la double membrane du
péricarde ; les parois internes
de la trachée-artère sont tapis-
sées par une membrane qui vient
de r arrière-bouche ; les pou-
mons sont revêtus d'une mem-
brane commune qu'on appelle
la plèvre, et qui est au poumon
ce que le péritoine est aux vis-
cères de l'abdomen ; la rate est
presque complètement envelop-
pée par le péritoine, etc., etc.
Ainsi, l'assertion d'Aristote peut
être considérée comme vraie. —
Qu ils soient garantis. . . l'abri. . .
soit léger. Toutes ces explica-
94
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. XII, § 2
95
de tégument; et d'autre part, elle n'a pas de chair, de
façon qu'elle n'attire ni ne produit aucune humeur;
elle est mince pour rester légère et pour ne produire
aucune pesanteur. * Les membranes les plus grandes
et les plus fortes sont celles qui entourent le cœur et
l'encéphale. C'est fort rationnel ; car ce sont-là les
parties qui ont le plus besoin d'être protégées. La
bonne conservation est surtout nécessaire pour les
parties maîtresses ; et ces deux parties-là sont avant
tout les maîtresses de la vie.
CHAPITRE XII
Différences dans le nombre et l'organisation des viscères, dans les
vivipares, dans les ovipares, dans les poissons ; variétés dans
la couleur du foie ; animaux sans fiel ; fonctions du foie impor-
tantes il la santé ; variétés de la rate selon les espèces.
* Certains animaux ont tous les viscères dont il vient
lions sont très-justes, — Ju-
cwie humeur. Ceci est moins
exact, parce que les membranes
sécrètent généralement quelque
humeur qui leur est spéciale et
qui les lubrifie.
§ 2. Z,e cœur et l'encéphale.
Le péricarde et les méninges.
Mais l'encéphale est surtout pro-
tégé par la boîte osseuse où il
est renfermé. Il est en outre en-
veloppé, comme tout l'axe céré-
bro-spinal, de trois membranes :
la pie-mère, qui est la plus in-
terne ; l'arachnoïde, qui est la
seconde, et la dure-mère, qui
est la plus extérieure. — C'est
fort rationnel. Nouveau témoi-
gnage d'admiration pour la sa-
gesse de la nature. — Les maî-
tresses de la vie. C'est une belle
expression, qui a le mérite d'être
parfaitement vraie.
§ 1 . Dont il vient d'être qnes»
d'être question; mais il y en a aussi qui ne les ont
pas tous sans exception. Plus haut, nous venons de
voir ce que sont ces viscères, et quel est l'objet de
leur organisation ; mais les viscères diffèrent même
dans les animaux qui les ont. Ainsi, tous ceux qui ont
un cœur ne l'ont pas semblable, non plus, on peut
dire, qu'aucun des autres viscères. Le foie, par.
exemple, a chez les uns plusieurs divisions; chez d'au-
tres, il forme plutôt une seule masse, ceci ne s'appli-
quant d'abord qu'aux animaux qui ont du sang et qui
sont vivipares. ^ Les viscères des poissons et des
quadrupèdes ovipares diffèrent encore plus de ceux
des vivipares, et ils ne diffèrent pas moins entre eux.
Les oiseaux, au contraire, ont un foie qui se rapproche
beaucoup de celui des vivipares. La couleur de leur
tion. Dans tous les chapitres
qui précèdent. — Qui ne les ont
pas tous. Ceci est très-exact,
comme le prouve l'anatomie com-
parée. — Plus haut. A partir
du chapitre IV, l'auteur a traité
constamment des viscères. —
Diffèrent même dans les ani^
maux qui les ont. On peut voir
les détails de ces différences,
telles que les connaît la science
actuelle, dans l'Anatomie com-
parée de Cuvier. — Ne l'ont
pas semblable. On peut voir
dans Cuvier, Anatomie compa-
rée, XXIV® leçon, ce qu'est le
cœur des mammifères, des oi-
seaux, des reptiles, des pois-
sons, pages 166 à 2^6, et ce
que sont les organes de la cir-
culation chez les animaux sans
vertèbres, leçon xxvii*, pp.392
et suiv. — Le foie, par exemple.
Id. ibid. xxii® leçon, pp. 6 et
suiv*
§ 2. Des poissons et des qua-
drupèdes ovipares. Observation
très-exacte. — Les oiseaux..,
ont un foie. Les oiseaux ont un
foie profondément divisé en deux
lobes, et en général plus volu-
mineux que celui des mammi-
fères. Sa figure est aussi plus
uniforme ; il est placé au mi-
lieu, sans incliner plus à droite
qu'à gauche, et sous les deux
hypocondres. — La couleur de
leur foie. Dans l'homme, la
couleur du foie est d'un brun
rougeâtre, parce qu'il n'est près-
96
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. XII, § 4
97
foie, comme celle du foie des vivipares, est pure et san-
guine. Cela tient à ce que le corps des oiseaux est orga-
anisé pour que la respiration soit facile, et ils n ont pas
une surabondance d'excrétion qui soit nuisible. ^ Par
la même raison, il y a des vivipares qui n'ont pas de
fiel; or le foie contribue puissamment à l'équilibre du
corps et à sa santé. La fonction de ces organes dépend
surtout du sang; et après le cœur, le foie est le plus
sanguin de tous les viscères. Chez la plupart des qua-
drupèdes ovipares, les viscères sont de couleur pâle ;
chez quelques-uns, ils sont à peine apparents, parce
que leurs corps ont une mauvaise constitution, comme
celle du crapaud ou de la tortue, et d'animaux de cet
que formé que de vaisseaux de
différente nature. La couleur est
à peu près la même dans les
autres mammifères. Chez les
oiseaux, elle est d'ordinaire
aussi d'un rouge brun, et par-
fois d'un rouge vif ou pâle.
Souvent le lobe gauche est le
plus petit. — Surabondance
d'excrétion. Ainsi, les oiseaux
n'ont pas d'urine; ou plutôt
l'excrétion liquide se mêle chez
eux à l'excrétion sèche.
§ 3. Qui n'ont pas de fiel.
Dans les mammifères, la vési-
cule du fiel est générale ; mais
il y a quelques exceptions, no-
tamment chez les rongeurs; les
pachydermes, les ruminants en
manquent, ainsi que quelques
amphibies et quelques cétacés ;
voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, xxii^ leçon, pp. 35 et suiv.,
jre édit. — yi V équilibre du
corps et à sa santé. Les recher-
ches les plus récentes confirment
cette théorie. La bile, extraite
par le foie du sang veineux qui
l'alimente, est indispensable à
la digestion ; elle contient une
sorte de savon animal très-odo-
rant, qui absorbe la plus grande
partie du sang apporté en abon-
dance par la veine-porte. Voir
Cuvier, loc. cit., pp. 3 et suiv.
— Le plus sanguin de tous les
viscères. Cette assertion n'a rien
de faux, bien qu'elle soit peut-
être un peu exagérée. Le pou-
mon a plus de sang que le foie.
— Des quadrupèdes ovipares.
Chez les reptiles, le foie est re-
lativement considérable ; il se
prolonge fort loin en arrière
sous les intestins ; sa couleur
tire plutôt sur le jaune que sur
ordre. * Les animaux à cornes, et à pieds fourchus, ont
une rate arrondie, comme la chèvre, le mouton et les
autres espèces analogues, excepté quelques-unes où,
à cause de sa grosseur, elle a pris en largeur un accrois-
sement beaucoup plus grand, ainsi qu'on le voit chez
le bœuf. Tous les animaux à plusieurs doigts divisés
ont une rate très-longue, comme le cochon, l'homme
et le chien. Dans les solipèdes, elle tient une sorte
le rouge brun des mammifères.
— Du crapaud ou de la tortue.
Chez les chéloniens, le foie est
partagé en deux masses arron-
dies et irrégulières ; celle de
droite occupe l'hypocondre ;
l'autre tient à la petite courbure
de l'estomac. Voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxii® leçon,
page 15, 1*^^ édit.
§ 4. Les animaux à cornes
et à pieds fourchus. Aristote
n'aurait peut-être pas dû se
borner à une seule classe d'ani-
maux, en parlant de la rate. Ce
viscère varie beaucoup de for-
me, de volume, de couleur, de
consistance, de grosseur, chez
tous les vertébrés autres que
l'homme. Voir Cuvier, loc. cit.
pp. 59 et suiv. — La chèvre, le
mouton, etc. Cuvier n'a fait au-
cune remarque particulière sur
la rate de ces animaux. — Ont
une rate très-longue. C'est ce
qu'a observé également Cuvier,
loc. cit. p. 66, pour le cochon et
l'éléphant. — L'homme. La rate
chez l'homme occupe l'hypo-
condre droit ; mais cette situa-
tion varie beaucoup, ainsi que
II.
sa forme et son volume ; Cuvier,
id. ibid. p. 57. — Et le chien.
La rate est en effet chez le chien
étroite et longue, prismatique
ou aplatie ; Cuvier, id. ibid.
p. 66. — Dans les solipèdes.
Chez le cheval, la rate est plate
et triangulaire. Bien qu'Aristote
ne s'étende pas beaucoup sur
les faits qui concernent la rate,
l'étude qu'il en fait n'en est pas
moins très - remarquable . Ses
observations sont justes ; et
quoi qu'il ne connaisse pas les
fonctions de la rate, encore
ignorées de nos jours, il sait net-
tement qu'elle tient une place
essentielle dans l'organisme, et
il l'étudié aussi bien qu'on pou-
vait le faire de son temps. Il est à
remarquer du reste que, dans
l'Antiquité, il n'a pas été le pre-
mier à ouvrir cette route. On
peut voir dans Hippocrate
quelle attention la médecine
donnait déjà aux affections de
la rate, plus ou moins réelles ;
voir l'article Rate dans la table
générale de F Hippocrate de E.
Littré. Voir aussi un peu plus
haut, ch. VII, § 3, et l'Histoire
7
/
98
DES PARTIES DES ANIMAUX
de milieu, mélange de Tun et de Tautre; c'est-à-dire
qu'elle est large en un sens, et étroite dans l'autre,
comme on le voit sur le cheval, le mulet, Tàne.
LIVRE III, CHAP. XIV, § i
99
CHAPITRE Xllï
Différences de la chair et des viscères; cause de ces différences.
*Les viscères présentent des différences avec la
chair, non pas seulement pour leur masse matérielle,
mais en outre par cette circonstance que la place de
la chair est au dehors, tandis que les viscères sont à
l'intérieur. Cela tient à ce que la nature des viscères
participe de celle des veines ; et que, parmi les vis-
cères, les uns sont faits pour les veines, et que les
autres ne sauraient s'en passer.
des Animaux, liv. II, ch. xi,
§ 5, p. 170 de ma traduction.
§ 1. Les viscères. L'étude des
viscères a été commencée plus
haut, ch. IV et suivant. — Avec
la chair. Cette explication de
la différence de la chair et des
viscères est très-insuflisante. Il
est bien vrai, comme le dit
l'auteur, que la chair est au
dehors, et les viscères à l'inté-
rieur; mais il y a bien d'autres
différences plus importantes que
celles-là. Aristote aurait pu les
signaler. — Participe de celle
des veines. Ceci est exact dans
cette mesure que les viscères
sont creux ainsi que les veines ;
mais les fonctions des viscères
sont très-diverses, tandis que la
fonction des veines est unique.
— Les uns sont faits pour les
veines. Il semble au contraire
que ce sont les veines (artères et
veines) qui sont faites pour les
viscères qu'elles alimentent. —
Les autres ne sauraient s'en
passer. Ceci est beaucoup plus
exact. L'anatomie et la physio-
logie comparée attestent que les
CHAPITRE XIV
De l'estomac; sa position; des intestins et de leur double fonc-
tion d'absorption et d'excrétion ; citations des Traités de la Gé-
nération et de la Nourriture ; diversités des estomacs selon les
espèces; nombre des estomacs; estomacs multiples du chameau;
animaux ruminants; citations de l'Histoire des Animaux et des
Dessins anatomiques; estomac des oiseaux; le gésier; estomac
des poissons ; leurs dents ; leurs appendices intestinaux ; glou-
tonnerie des poissons; des intestins à la suite de l'estomac; con-
formation générale de l'intestin ; diverses parties qui le for-
ment; le côhm, le caecum, le jéjunum; éIaî)oration successive
des aliments; résidus et excréments; point précis où se fait la
séparation de ce qui nourrit et de ce qui ne peut plus nourrir.
* Sous le diaphragme, est placé l'estomac, qui,
dans les animaux à œsophage, est au point même oii
finit cette dernière partie, et qui, dans ceux qui sont
dépourvus d'œsophage, vient immédiatement après
la bouche. A la suite de l'estomac, se trouve ce qu'on
viscères sont nourris par le
sang que leur apportent les
artères ; sans elles, ils ne vi-
vraient pas. Le foie seul est
nourri par du sang veineux ;
mais il n'en a pas moins besoin
de sang.
§ 1 . L'estomac, On aurait pu
traiter de l'estomac avant les
viscères ; mais on peut tout
aussi bien en traiter après ; il
n'y a point ici d'ordre néces-
saire. L'estomac est bien placé,
comme le dit Aristote, sous l'œ-
sophage ; mais il eût été possi-
ble de préciser davantage les
choses. Beaucoup d'autres vis-
cères sont situés de même ; mais
la poche que forme l'estomac est
plus particulièrement placée en-
tre l'œsophage et le duodénum,
dans l'hypocondre gauche, qu'il
remplit en grande partie; et il
s'avance même jusque dans l'hy-
pocondre droit. — Immédiate'
ment après la bouche. Comme
«;
.1
100
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IIÎ, CHAP. XIV, § 5
101
I »
t.
appelle Tintestin. 'Tout le monde peut comprendre
pourquoi ces parties diverses sont ainsi disposées
dans les animaux. C'est évidemment parce qu'il faut
que les animaux reçoivent la nourriture ingérée, et
qu ils expulsent ensuite le résidu de la nourriture
après ravoir épuisée ; or il est bien impossible que
ce soit dans un seul et même lieu du corps que se
trouvent la nourriture non encore digérée et Texcré-
ment qui doit être rejeté. 'Il faut absolument un
lieu où la transformation puisse s'opérer. Ainsi, telle
partie recevra la nourriture qui entre, et telle autre
partie recevra Texcrément qui ne peut plus être uti-
lisé. Mais, de même que le temps où s'accomplit cha-
cune de ces fonctions est différent, de même il faut
aussi qu elles soient séparées pour les lieux mêmes
où elles se passent. Mais Texplication de tous ces
phénomènes est mieux à sa place dans les ouvrages
dans bon nombre de poissons.
— Vlntestln. Cet intestin, c'est
le duodénum, après le pylore.
§ 2. Tout le monde peut com-
prendre. L'objet du canal ali-
mentaire ou intestinal est en
effet de toute évidence ; à une
de ses extrémités il reçoit la
nourriture ; et à l'autre, il en
expulse le résidu, ou l'excré-
ment. Voir Guvier, Anatomie
comparée, xx® leç., pp. 352 et
suiv., l""® édit ; voir aussi la
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. xxxii. — Dans un
seul et même lieu du corps. Ceci
n'est peut-être pas très-exact, et
Aristote lui-même a constaté
qu'il y a des animaux chez les-
quels la bouche et l'anus se
confondent. Mais il est vrai que,
même dans ce cas, il y a eu une
élaboration intermédiaire pour
la nutrition de l'animal.
§ 3. Il faut absolument un
lieu... La théorie est ici parfai-
tement exacte. — Séparées pour
les lieux mêmes D'une ma-
nière générale, ceci est encore
très- vrai. — De la Génération.
C'est le traité qu' Aristote a con-
sacré à cette grande question,
étudiée avec autant de soin
par Buffon et par Cuvier. — La
qui traitent de la Génération et de la Nourriture des
animaux.
4
Pour le moment, bornons-nous à étudier les
différences que peuvent présenter Testomac et les
parties qui le complètent. Les animaux n'ont pas tous
les uns et les autres des estomacs pareils, ni pour la
dimension, ni pour la forme. Les animaux pourvus de
la double rangée de dents, quand ils ont du sang et
qu'ils sont vivipares, ont un seul estomac comme
rhomme, le chien, le lion et beaucoup d'animaux po-
lydactyles; il n'y a aussi qu'un seul estomac chez les
solipèdes, comme le cheval, le mulet, l'âne, et chez
les animaux à pied fourchu, qui ont la double rangée
de dents, comme le cochon. ^ La seule différence, c'est
que quelques-uns, soit à cause de la grandeur de
leur corps, soit par l'effet de leur nourriture, qui
n'est pas de digestion facile, parce qu'elle est faite
Nourriture des animaux. Aris-
tote avait également fait un ou-
vrage spécial sur ce sujet ; mais
cet ouvrage n'est pas parvenu
jusqu'à nous; on peut s'en faire
une idée par les observations
relatives à la nutrition qu'il a
répandues dans toute son his-
toire naturelle.
§ 4. Pour le moment les
parties qui le complètent. L'é-
tude des fonctions de l'estomac
est en effet l'objet particulier de
ce chapitre ; elle est déjà assez
vaste sans la compliquer. —
Des estomacs pareils. On peut
voir les différences que présente
l'eslomac chez l'homme, les
mammifères, les oiseaux, les
reptiles, les poissons, etc. dans
Cuvier, Anatomie comparée,
XX® leçon, pp. 352 à 416. —
— Comme le cochon . L'estomac
du cochon a une conformation
particulière ; il est globuleux ,
et le grand cul-de-sac est sur-
monté d'une sorte de capuchon;
voir Cuvier, loc. cit. p. 391.
§ 5. Za seule différence. D'a-
près les détails donnés plus bas.
il semble bien qu'il y a plus
d'une seule différence. — D'é*
f .
102
DES PARTIES DES ANIMAUX
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[^
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d'épines et de bois, sont pourvus de plusieurs esto-
macs, comme le chameau, et même les bêtes à cornes.
En effet, les bêtes à cornes n'ont pas la double rangée
de dents. Comme le chameau n'a pas de cornes, il
n'est pas compté parmi les animaux à double rangée
de dents, et il lui est plus nécessaire d'avoir l'estomac
organisé tel qu'il l'a, plutôt que d'avoir des dents de
devant. ® Par suite, ayant l'estomac semblable à celui
des animaux qui n'ont pas la double rangée de dents,
il a les dents disposées tout à fait comme les leurs,
parce que les dents antérieures lui seraient inutiles.
Mais comme sa nourriture consiste en matière aussi
dure que des épines, il faut nécessairement que la
langue soit charnue; et, par la dureté du palais, la
nature supplée à la partie terreuse qui viendrait des
pines et de bois'. Cette expres-
sion est exagérée. — Pourvus
de plusieurs estomacs. Ce sont
les ruminants ; voir l'Histoire
des Animaux, liv. II, ch. m,
§ 12, p. 127 de ma traduction.
— Et même les bétes à cornes.
Bœufs, chèvres, moutons, etc.
— N'ont pas la double rangée
de dent9. Voir Histoire des Ani-
maux, liv. II, ch. II, § 11,
p. 112 de ma traduction, et
ch. III, § 12, p. 126.— Orga-
nise' tel qu'il l'a. Voir, sur les
estomacs des ruminants, l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. XII, §9, pp. 181 et 182 de
ma traduction. — Des dents de
devant. Le chameau a des cani-
nes aux deux mâchoires ; mais
il n'a d'incisives qu'à la mâ-
choire inférieure, au nombre de
six ; à la mâchoire d'en haut,
il n'a qu'un bourrelet calleux.
Voir Cuvier, Règne animal, 1. 1,
pp. 25i et suiv.
§ 6. L'estomac. Il serait plus
exact de dire : « Les estomacs » .
— Antérieures. Mais le chameau
a des molaires au nombre de
dix-huit ou vingt. — La dureté
du palais. Je ne vois pas que
la zoologie moderne ait cons-
taté cette organisation parti-
culière. — La partie terreuse.
Ceci se rapporte à la théorie
des quatre éléments, où la terre
représente toujours la partie
LIVRE III, CHAP. XIV, § 8 103
dents. D'ailleurs, le chameau rumine ainsi que les
bêtes à cornes, parce que ses estomacs sont abso-
lument pareils aux leurs. ^ En effet, les bêtes à cornes
ont plusieurs estomacs; et tels sont le mouton, le
bœuf, la chèvre, le cerf, et autres animaux de ce
genre. Comme dans ces animaux l'office de la bouche,
qui manque de dents, est, en ce qui regarde Tali-
mentation, insuffisamment rempli, l'un des estomacs,
recevant la nourriture après l'autre, le premier la
reçoit non élaborée : le second la reçoit élaborée un
peu mieux; l'autre, élaborée entièrement; l'autre,
enfin tout à fait coulante et à l'état de bouillie. * C'est
solide et dure des corps. — Ru-
mine ainsi que les bétes à cor-
nes. Bien qu'il n'ait pas de
cornes. — Ses estomacs... Voir
sur les estomacs des ruminants,
Cuvier, lac. cit. t. I, p. 255, et
M. Claus, Zoologie descriptive,
p. 1052, trad. franc.
§ 7. Ont plusieurs estomacs.
On distingue en général quatre
estomacs chez les ruminants :
panse, bonnet, feuillet et cail-
lette ; quelques ruminants n'en
ont que trois ; mais comme tous
ces estomacs se communiquent,
on peut dire que c'est un seul
estomac, qui a plusieurs divi-
sions. Ceux des ruminants qui
ont des cornes se distinguent
aussi selon que ces cornes sont
creuses ou pleines. — Le premier
la reçoit non élaborée. C'est la
panse, où descendent d'abord
les herbes qui, arrachées au sol,
ne sont que concassées grossiè-
rement par une première mas-
tication. — Le second. C'est le
bonnet; quoique petit et globu-
leux, i) saisit l'herbe, l'imbibe
et la comprime en petites pe-
lotes, qui remontent à la bouche
pour y être remâchées. — L'au-
tre ^ élaborée entièrement. C'est
peut-être dire trop ; mais les
aliments remâchés redescendent
dans le troisième estomac, nom-
mé le feuillet, à cause de ses
lames longitudinales. — L'autre,
enfin... C'est la caillette, qui a
des rides nombreuses, et qui
ressemble beaucoup à l'estomac
des animaux ordinaires. C'est là
que s'accomplit la véritable di-
gestion. — Coulante et à Vétat
de bouillie. Il n'y a qu'un seul
mot dans le texte. On voit que
la description des quatre esto-
macs des ruminants, telle que la
104
DES PARTIES DES ANIMAUX
iii'
pour raccomplissement de toutes ces fonctions que
les animaux de cet ordre ont plusieurs lieux et plu-
sieurs parties, qui s'appellent successivement Tes-
tomac, la résille, le hérisson, la caillette. Si l'on veut
savoir leur position respective et leurs formes di-
verses, nous renvoyons à l'Histoire des Animaux et
aux Dessins anatomiques, où il faut les étudier.
' C'est pour une cause toute semblable que les oi-
seaux présentent aussi une différence dans l'organe
destiné à recevoir les aliments. Comme les oiseaux
non plus ne peuvent pas accomplir le service de la
bouche, qui n'a pas de dents, et qu'ils n'ont pas d'or-
gane, soit pour diviser la nourriture, soit pour la
broyer suffisamment, ils ont avant l'estomac ce qu'on
appelle le gésier, qui remplace le travail de la bouche.
I
donne Aristote, est fort exacte ;
et les Modernes n'y ont pas
beaucoup ajouté.
§ 8. Les animaux de cet
ordre. C'est-à-dire les Rumi-
nants. — L'estomac^ la résille^
le hérisson, la caillette. Ce ne
sont pas tout à fait les noms ac-
tuellement adoptés; mais les
faits sont exacts ; et les obser-
vations, identiques. — L'His-
toire des Animaux. Voir l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. XII, § 9, p. 181 de ma tra-
duction. — Dessins anatomi-
ques. Malheureusement ces des-
sins ne nous ont pas été conser-
vés par la tradition. Voir la
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. cLXvi. Voir aussi, dans
la table de ma traduction, l'ar-
ticle Dessins, où sont rappelées
toutes les citations qu'en fait
Aristote.
§ 9. Les oiseaux. Comme les
oiseaux n'ont pas de dents, il
leur faut un appareil qui rem-
place celui de la mastication
chez les mammifères. 11 faut
voir, sur cette différence fonda-
mentale, Buffon, Discours sur
la nature des oiseaux, t. XIX,
pp. 51 et suiv., édit. de 1829 ;
Cuvier , Anatomie comparée ,
XXII® leç., pp. 193 et suiv.; et
aussi XX® leç., p. 404, sur l'œ-
sophage et l'estomac des oi-
seaux. — Le gésier. Ceci est
peut-être un peu trop général;
et dans le paragraphe suivant,
10
LIVRE III, CHAP. XIV, § 11 105
Les uns ont un large œsophage, ou bien, en avant
de l'estomac, une partie gonflée de cet œsophage, où
ils amassent d'avance de la nourriture non élaborée ;
ou bien encore, c'est une partie de l'estomac qui se
renfle. D'autres oiseaux: ont l'estomac lui-même fort
et charnu, afin de pouvoir emmagasiner longtemps
et cuire la nourriture qui n'est pas assez amollie. La
nature répare ainsi l'insuffisance de la bouche par
l'énergie et la chaleur de l'estomac. ^* Il y a des oi-
seaux qui n'ont rien de tout cela, mais qui n'ont
qu'un vaste gésier; et tels sont les oiseaux qui ont de
longues pattes et qui vivent dans les marais, pour
contrebalancer la liquidité de leur nourriture. C'est
qu'en effet la nourriture de tous ces oiseaux est faci-
Aristote pousse l'analyse un peu
plus loin et la rend plus minutieu-
se. Avant que, dans l'oiseau, les
aliments n'arrivent au canal in-
testinal, ils traversent trois po-
ches, qui sont des dilatations
de l'œsophage, le jabot, puis le
ventricule succenturié, qui est
un peu moins dilaté que le jabot,
et enfin le gésier, qui est l'esto-
mac proprement dit. Ces trois
dilatations successives présen-
tent bien des différences chez
les diverses espèces d'oiseaux ;
voir Cuvier, loc. cit. pp. 407 et
suiv.
§ 10. Une partie gonflée de
cet œsophage. C'est le jabot,
dont la distension se manifeste
fortement au dehors. — La
nourriture non élaborée. Les
aliments ne sont digérés en effet
que par le gésier. — Une partie
de l'estomac qui se renfle. Ceci
est moins exact ; car c'est une
partie de l'œsophage bien plutôt
que de l'estomac. — Fort et
charnu. Ceci s'applique très-
bien au gésier, qui est revêtu de
trois membranes, et qui a des
parties presque aussi dures que
de la corne. — L'insuffisance
de la bouche. L'expression est
fort heureuse.
§11. Il y a des oiseaux
un vaste gésier. Cuvier, loc.
cit., s'est arrêté assez longue-
ment à décrire le gésier du hé-
ron. Ce gésier a des muscles
très-minces, et il semble ne for-
mer qu'un seul grand sac avec
le ventricule succenturié. On
k
1 *
106
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. XIV. § 13
107
ïh
lement amollie; et c est pour cela qu^ils ont toujours
des estomacs qui sont humides par une coction insuf-
fisante et par leur genre de nourriture.
*^Les poissons ont des dents, et Ton peut presque
dire qu*ils ont tous des dents alternantes, qui s'en-
chevêtrent; car il n'y a que très-peu d'espèces de
poissons qui en soient dépourvues, comme le scare,
qui, par cette raison môme, très-concevable du reste,
est peut-être le seul poisson qui rumine. Les animaux
qui n'ont pas la double rangée de dents et qui ont
des cornes, ruminent. Tous les poissons ont des dents
aiguës capables de diviser la nourriture ; mais elles
dirait qu'il n'y a pas là de
gésier proprement dit, et qu'il
n'y a qu'un estomac membra-
neux. On voit que, dans ses
traits généraux, la description
du naturaliste grec est exacte,
et qu'il avait bien aperçu les
différences d'organisation. —
J)ex estomacs qui sont humides.
Ceci est peut-être obscur; et
sans doute c'est d'après les ex-
crétions de ces oiseaux qu'A-
ristote juge que leur estomac
doit être humide et qu'il digère
imparfaitement les aliments.
§ 12. Les poissons ont des
dents. Cette généralité est exac-
te ; mais les dents des poissons
varient beaucoup. Cuvicr y a
consacré une longue étude, Ana-
tomie comparée, xvii® leçon, ar-
ticle IV, pp. 175 et suiv., r«
édition. Les dents des poissons
se distinguent surtout par leur
forme et par leur position, en
crochet, en cône, à couronne
plaie, tranchantes, implantées
dans les os intermaxillaires, ou
dans la mâchoire inférieure, ou
au palais, ou sur la langue, ou
sur les osselets des branchies, ou
à l'œsophage, ou au pharynx.
Toutes ces diversités sont isolées
et uniques, ou bien mêlées les
unes aux autres. Les brochets
de nos étangs sont au nombre
des poissons qui ont le plus de
dents. Le requin a ses dents en
triangle isocèle, plus longues
que larges, etc. — Le scare.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. IX, §§ 7 et 10, pp.
IGO et 162 de ma traduction.
— Les animaux ruminent.
Ce retour aux ruminants paraît
assez singulièrement placé ici;
et on peut croire que c'est une
interpolation, puisque la phrase
ne la divisent que très-imparfaitement, parce qu'il
n'est pas possible aux poissons d'y mettre le temps
qui serait indispensable pour la broyer. Aussi, n'ont-ils
pas de dents larges ; et comme ils ne sont pas en état
de triturer la nourriture, les dents leur seraient bien
inutiles. *^ De plus, tels poissons n'ont pas du tout d' oe-
sophage ; ou bien ils l'ont très-court. Mais pour faci-
liter la coction, les uns ont des estomacs du genre de
celui des oiseaux, et bien charnus, comme le muge; la
plupart ont des excroissances compactes près de l'es-
suivante revient aux poissons.
— fie la divisent que très-
imparfaitement. Ceci est plus
exact que ce qui précède ; et les
poissons en général ne font ordi-
nairement qu'avaler leur nour-
riture. — Les dents leur se-
raient bien inutiles. Il faut sous-
entendre : « Si ces dents étaient
faites comme celles des quadru-
pèdes. » Sur l'appareil de la di-
gestion chez les poissons, voir
la Zoologie descriptive de M.
Claus, p. 793, trad. franc.; voir
aussi Cuvier, Règne animal,
tome II, p. 127, édition de
1829.
§ 1 3 Du genre de celui des
oiseaux. Ceci est peu exact,
bien que l'auteur essaie de jus-
tifier cette observation par les
détails qui suivent. Dans la
plupart des poissons, l'œsophage
ayant le même diamètre que
l'estomac, il est très-difficile de
les distinguer l'un de l'autre ;
et, en les décrivant, Cuvier est
obligé de les confondre, p. 4 16,
Anatomie comparée, xx® leçon.
Ils engouffrent leur proie de la
bouche dans l'estomac. Du reste
Aristote a raison de dire que
l'œsophage des poissons est très-
court. — Des excroissances
compactes. Il est difficile de
savoir ce qu'Aristole a voulu
désigner par là, surtout sous
cette forme générale. Il s'agit
peut-être des replis que for-
me chez quelques poissons la
membrane interne, et parfois
aussi la membrane musculeuse;
mais il aurait fallu désigner plus
précisément les poissons dont il
s'agit. L'épaisseur de ces mem-
branes est très-variable. Peut-
être est-ce aussi de la vessie na-
tatoire qu'Aristote aura voulu
parler, ou peut-être encore des
appendices pyloriques. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. II,
ch. XII, § 24, p. 191 de ma
traduction, et la note, oii les
oiseaux et les poissons sont com-
parés comme ici. La science
moderne paraît avoir attaché à
106
DES PARTIES DES ANIMAUX
lement amollie; et c'est pour cela qu'ils ont toujours
des estomacs qui sont humides par une coction insuf-
fisante et par leur genre de nourriture.
**Les poissons ont des dents, et l'on peut presque
dire qu'ils ont tous des dents alternantes, qui s'en-
chevêtrent; car il n'y a que très-peu d'espèces de
poissons qui en soient dépourvues, comme le scare,
qui, par cette raison même, très-concevable du reste,
est peut-être le seul poisson qui rumine. Les animaux
qui n'ont pas la double rangée de dents et qui ont
des cornes, ruminent. Tous les poissons ont des dents
aiguës capables de diviser la nourriture ; mais elles
dirait qu'il n'y a pas là de
gésier proprement dit, et qu'il
n'y a qu'un estomac membra-
neux. On voit que, dans ses
traits généraux, la description
du naturaliste grec est exacte,
et qu'il avait bien aperçu les
différences d'organisation. —
Des estomacs qui sont humides.
Ceci est peut-eti'e obscur ; et
sans doute c'est d'après les ex-
crétions de ces oiseaux qu'A-
ristote juge que leur estomac
doit être humide et qu'il digère
imparfaitement les aliments.
§ 12. Les poissons ont des
dents. Cette généralité est exac-
te ; mais les dents des poissons
varient beaucoup. Cuvicr y a
consacré une longue étude, Ana-
tomie comparée, xvii® leçon, ar-
ticle IV, pp. 175 et suiv., 1™
édition. Les dents des poissons
se distinguent surtout par leur
forme et par leur position, en
crochet, en cône, à couronne
plaie, tranchantes, implantées
dans les os intermaxillaires, ou
dans la mâchoire inférieure, ou
au palais, ou sur la langue, ou
sur les osselets des branchies, ou
à l'œsophage, ou au pharynx.
Toutes ces diversités sont isolées
et uniques, ou bien mêlées les
unes aux autres. Les brochets
de nos étangs sont au nombre
des poissons qui ont le plus de
dents. Le requin a ses dents en
triangle isocèle, plus longues
que larges, etc. — Le scare.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. Il, ch. IX, §§ 7 et 10, pp.
IGO et 162 de ma traduction.
— Les animaux ruminent.
Ce retour aux ruminants paraît
assez singulièrement placé ici;
et on peut croire que c'est une
interpolation, puisque la phrase
lli
LIVRE III, CHAP. XIV. § 13
107
ne la divisent que très-imparfaitement, parce qu'il
n*est pas possible aux poissons d*y mettre le temps
qui serait indispensable pour la broyer. Aussi, n*ont-ils
pas de dents larges ; et comme ils ne sont pas en état
de triturer la nourriture, les dents leur seraient bien
inutiles. *^ De plus, tels poissons n'ont pas du tout d'œ-
sophage ; ou bien ils l'ont très-court. Mais pour faci-
liter la coction, les uns ont des estomacs du genre de
celui des oiseaux, et bien charnus, comme le muge; la
plupart ont des excroissances compactes près de Tes-
sui vante revient aux poissons.
— Ne la divisent que très-
imparfaitement. Ceci est plus
exact que ce qui précède ; et les
poissons en général ne font ordi-
nairement qu'avaler leur nour-
riture. — Les dents leur se-
raient bien inutiles. Il faut sous-
entendre : « Si ces dents étaient
faites comme celles des quadru-
pèdes. » Sur l'appareil de la di-
gestion chez les poissons, voir
la Zoologie descriptive de M.
Claus, p. 793, trad. franc.; voir
aussi Cuvier, Règne animal,
tome II, p. 127, édition de
1829.
§ 1 3 Du genre de celui des
oiseaux. Ceci est peu exact,
bien que l'auteur essaie de jus-
tifier cette observation par les
détails qui suivent. Dans la
plupart des poissons, l'œsophage
ayant le même diamètre que
l'estomac, il est très-difficile de
les distinguer l'un de l'autre ;
et, en les décrivant, Cuvier est
obligé de les confondre, p. 416,
Anatomie comparée, xx® leçon.
Ils engouffrent leur proie de la
bouche dans l'estomac. Du reste
Aristote a raison de dire que
l'œsophage des poissons est très-
court. — Des excroissances
compactes. Il est difficile de
savoir ce qu'Aristole a voulu
désigner par là, surtout sous
cette forme générale. Il s'agit
peut-être des replis que for-
me chez quelques poissons la
membrane interne, et parfois
aussi la membrane musculeuse;
mais il aurait fallu désigner plus
précisément les poissons dont il
s'agit. L'épaisseur de ces mem-
branes est très- variable. Peut-
être est-ce aussi de la vessie na-
tatoire qu' Aristote aura voulu
parler, ou peut-être encore des
appendices pyloriques. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. II,
ch. XII, § 24, p. 191 de ma
traduction, et la note, où les
oiseaux et les poissons sont com-
parés comme ici. La science
moderne paraît avoir attaché à
I.
108
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. XIV, § 17
109
%
tomac, afin que, dans ces excroissances, comme dans
une cave antérieure, ils amassent la nourriture pour
la décomposer et pour lui donner la coction. **Du
reste, ces excroissances sont dans les poissons le
contraire de ce qu'elles sont dans les oiseaux. Les
poissons les ont en haut près de Testomac; et chez
les oiseaux qui ont ces excroissances, elles sont en
bas à l'extrémité de l'intestin. C'est pour la même
raison que certains vivipares ont aussi de ces excrois-
sances intestinales, qui sont placées en bas.
"L'espèce entière des poissons pourvue si incom-
plètement des moyens d'élaborer la nourriture, et
chez qui elle ne fait que passer sans digestion, est
excessivement gloutonne, comme d'ailleurs tous les
autres animaux qui ont les intestins tout droits. Le
passage des aliments étant très-rapide, et la dégusta-
tion n'étant, par cette même cause, que très-courte,
il fallait nécessairement aussi que le désir nouveau
des aliments revînt tout aussi rapidement.
ces appendices beaucoup moins
d'importance qu'Aristote.
§ 14. Le contraire de ce
qu'elles sont Voir l'His-
toire des Animaux, loc. cit. y et
aussi p. 193. — Certains vivi-
pares. Il aurait follu désigner
plus précisément les vivipares
chez lesquels on observe ces ex-
croissances. On ne sait pas au
juste ce qu'Aristote entend par
ces excroissances.
§ 15. L'espèce entière des
poissons. Cette organisation est
en effet générale chez les pois-
sons, et tous les zoologistes mo-
dernes l'ont reconnue. — Que
passer sans digestion. L'obser-
vation est très-juste. — Excès-
sivement gloutonne. Le fait est
en général incontestable, quoi-
qu'il y ait encore parmi les
poissons des espèces plus vo-
races les unes que les autres,
— La de'gustation. C'est le sens
propre du mot grec ; dans notre
langue, le mot de déglutition
serait beaucoup moins exact.
*®0n vient de dire plus haut que les animaux à
double rangée de dents ont un estomac très-petit ; et
presque tous leurs estomacs ne présentent que deux
différences. Les uns ont un estomac pareil à celui du
chien ; les autres, pareil à celui du cochon. L'estomac
du cochon est plus grand, et il a quelques petites cir-
convolutions, pour que la digestion y soit rendue plus
lente ; mais l'estomac du chien est de petite dimen-
sion; il n'est pas beaucoup plus fort que l'intestin, et
les parties intérieures en sont tout unies.
^^ Dans tous les animaux, les intestins viennent à
la suite de l'estomac. Cette partie de l'animal pré-
sente, comme l'estomac, des diiférences nombreuses.
Chez les uns, l'intestin est simple ; et en le déployant.
— Le de'sir... revint. L'expli-
cation est fort ingénieuse.
§ 16. Plus haut. Voir plus
haut § 4. — Très-petit. Cette
généralité est peut-être exagé-
rée. Chez [les mammifères, par
exemple, l'estomac n'est pas pe-
tit. — Du chien... du cochon.
Déjà cette théorie des deux ty-
pes d'estomacs se trouve dans
l'Histoire des Animaux, liv. II,
ch. XII, § 13, p. 184 de ma
traduction. Cuvier a décrit l'es-
tomac du cochon, comme celui
de beaucoup d'autres mammi-
fères, sans y rien signaler de
très-particulier, Anatomie com-
parée, xx" leçon, p. 391, 1"
édit. Cet estomac est globuleux;
le grand cul-de-sac est très-am-
ple; mais il ne paraît pas qu'il
diffère beaucoup de l'estomac
de tant d'autres mammifères.
Celui des ruminants est bien
plus remarquable. Cuvier ne dit
rien de l'estomac du chien.
§ 17. Les intestins. Ce détail
d' anatomie comparée est fort
exact. Par l'Intestin, il faut en-
tendre tous les viscères placés
au-dessous de l'estomac et après
lui, depuis le pylore jusqu'au
rectum et à l'anus. — Des dif-
férences nombreuses. Ces diffé-
rences sont en effet aussi nom-
breuses que réelles. Voir l' Ana-
tomie comparée de Cuvier, xxi«
leçon, pp. 433 et suiv., T*
édit. — L'intestin est simple.
Ceci veut dire sans doute que
l'intestin est continu d'un bout
à l'autre, et qu'on peut le dé-
Vt,
N
110
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. XIV, § 20
m
i
il est partout semblable; chez les autres, il est dissem-
blable. Chez les uns, la partie de Tintestin qui avoisine
l'estomac est plus large ; et à son autre extrémité,
elle est plus étroite ; et c'est cette conformation qui
fait que les chiens ont tant de peine à rendre leurs
excréments. Pour la plupart des animaux au con-
traire, l'intestin est plus étroit par en haut, et plus
large par en bas. ** Les intestins des animaux à cornes
sont plus grands, et ils ont de nombreux replis. L'am-
plitude de l'estomac est aussi plus forte chez ces ani-
maux, ainsi que celle môme des intestins, à cause de
la grandeur de ces animaux ; car tous les animaux à
cornes, pour ainsi dire, ont des intestins de grande
dimension, afin de pouvoir élaborer la nourriture.
plier malgré ses circonvolutions.
— Partout semblable. C'est-à-
dire d'un diamètre égal, tandis
que d'autres intestins peuvent
avoir des diamètres variables.
— Les chiens. Il semble que la
peine qu'ont les chiens à ren-
dre leurs excréments tient à
la dureté des matières plutôt
qu'à l'étroitesse du canal intes-
tinal. — L'intestin est plus
étroit... On peut voir que dans
l'homme, l'intestin grêle, duo-
dénum, jéjunum, iléon, va en
se rétrécissant de haut en bas,
et qu'il en est encore de même
pour le gros intestin. — Plus
large par en bas. Ceci n'est pas
très-exact, s'il s'agit de la plu-
part des animaux, comme le
dit Aristote.
§ 18. Sont plus grands.
Cuvier, Anatomie comparée,
XXI® leç., a donné des tables de
la longueur des intestins dans
les mammifères. Le bélier a en
intestins vingt-sept fois la lon-
gueur de son corps, tandis que
dans l'homme c'est seulement
sept ou huit fois. • — A cause de
la grandeur de ces animaux.
Ce n'est pas la principale rai-
son. Dans les ruminants, la lon-
gueur du canal doit suppléer au
défaut de boursoufflure dans les
gros intestins, et au peu de volu-
me du caecum; voir Cuvier, loc.
c/r., p. 4 4 5. Chez les solipèdesau
contraire, la longueur est beau-
coup moindre, parce que leurs
gros intestins sont énormes et
boursoufflés. — Jfin de pouvoir
Dans ceux qui n'ont pas les intestins droits, cette
partie s'élargit un peu plus loin ; et ils ont ce qu'on
appelle le côlon et une certaine partie de l'intestin
aveugle et massive; puis, à partir de là, l'intestin
redevient plus étroit et plus enroulé. ^^ Après cette
partie, l'intestin reste droit jusqu'à la sortie des excré-
ments ; dans les uns, cette partie appelée l'Archos
est graisseuse ; dans les autres, elle n'a pas de graisse.
T^a nature a fabriqué ingénieusement tous ces organes
pour faciliter les élaborations successives de la nour-
riture, et la sortie des excréments qui en proviennent.
En s'avançant et en descendant, l'excrément trouve
un espace plus large et où il peut s'arrêter, pour se
modifier chez les animaux qui absorbent plus de four-
rage et qui ont besoin de plus de nourriture, par suite
de l'amplitude du lieu et de sa chaleur. ^^ A partir de
élaborer la nourriture. Cette
explication est tout à fait accep-
table ; et les intestins sont géné-
ralement beaucoup plus longs
dans les herbivores que dans les
carnassiers. — Ce qu'on appelle
le côlon. La science actuelle a
conservé cette dénomination : le
côlon, ascendant, transverse,
descendant, S iliaque. Le gros
intestin, qui est le côlon dans
toute son étendue, commence
après le cœcum; et va jusqu'au
rectum et à l'anus. — Aveugle
et massive. C'est le caecum. —
Plus étroit. Voir au paragraphe
précédent une assertion que
celle-ci semble contredire.
§ 19. Reste droit. C'est le
rectum, comme son nom l'indi-
que. C'est la dernière portion
du tube digestif; il a plusieurs
courbures, malgré sa direction
générale. Son diamètre, moindre
que celui de l'S iliaque, va en
augmentant de haut en bas, jus-
qu'à l'orifice. — L'Archos. Ou
Anus. J'ai conservé le mot grec ;
voir l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. XII, § 8, p. 181 de
ma traduction, et la note. — La
nature a fabriqué ingénieuse^
ment. C'est toujours l'admira-
tion bien connue d'Aristote
pour la sagesse de la nature. —
Qui absorbent plus de four*
rage. Ce sont les ruminants sur-
tout. — L'amplitude du lieu.
N
11
f
V
1^'
112
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE III, CHAP. XIV, § 22
113
là encore, de même qu'à partir de Testomac supé-
rieur, rintestin devient plus étroit, de même, à partir
du côlon et de Tamplitude qui se trouve dans Tes-
tomac du bas, Texcrément passe en un lieu plus
rétréci, et tout à fait desséché. Il se tourne en spirale
pour que la nature le dispose peu à peu, et que la
sortie de Texcrément n*ait pas lieu tout à la fois. Aussi,
les animaux qui doivent être plus modérés dans l'éla-
boration de leur nourriture, n'ont-ils pas de grands
espaces dans la cavité d'en bas ; mais ils ont plus de
circonvolutions, sans avoir des intestins tout droits.
L'amplitude de l'intestin provoque le désir d'une
Il est certain que l'abdomen est
pîus ample chez ces animaux
que chez les autres. Est-il plus
chaud, comme l'auteur le pense?
C'est douteux.
§ 20. ^ partir de là. Le
point de départ anatomique
n'est pas assez clairement indi-
qué ; et l'on ne voit pas nette-
ment quelle est la partie du
canal alimentaire que l'auteur
entend désigner. — J partir de
Vestomac supérieur. C'est sans
doute l'estomac proprement dit,
où aboutit l'œsophage, et qui se
termine par le pylore. — L'In-
testin devient plus e'trolt. Ceci
est exact. — J partir du côlon.
En supposant même que tous
ces détails ne soient pas anato-
miquement aussi exacts que
possible, ils témoignent qu'A-
ristote avait disséqué avec grand
soin, pour pouvoir les recueillir.
— L'estomac du bas. Peut-être
vaudrait-il mieux traduire : « La
cavité du bas » ; mais le texte
emploie le même mot dans l'un
et l'autre cas; et j'ai dû l'imi-
ter. — Tout à fait dessèche.
C'est un peu exagéré. — La
sortie de l'excrément... La re-
marque est ingénieuse. — Plus
modérés. C'est la traduction lit-
térale ; le texte dit même :
« Plus sages ». — De grands
espaces. Peut-être ceci est-il re-
latif à la longueur des intestins.
Sur ces rapports du canal intes-
tinal à l'élaboration plus ou
moins rapide des aliments, voir
Cuvier , Anatomie comparée ,
xxi® leç., p. 141. Les étrangle-
ments du canal suppléent à sa
brièveté; d'autres fois, c'est
l'augmentation du diamètre qui
supplée à la longueur ; ou c'est
sa petitesse qui diminue l'effet
de la longueur. — Provoque le
désir... L'explication peut sem-
nourriture qui le remplisse ; et la conformation toute
droite de l'intestin produit le renouvellement rapide
de ce désir. ^* Aussi tous les animaux qui ont pour
les aliments des réceptacles simples et très-larges,
sont voraces, tantôt pour la quantité de nourriture
qu'ils absorbent, tantôt pour la rapidité avec la-
quelle ils la prennent. Comme nécessairement, dans
la cavité d'en haut, la nourriture est toute fraîche lors
de sa première ingestion, et qu'en avançant en bas
elle devient de plus en plus stercorale et desséchée,
il faut nécessairement aussi qu'il y ait un point inter-
médiaire, où elle change, et où elle ne soit plus dans
son premier état de fraîcheur, et où elle ne soit pas
encoredelafiente.^^Aussi,tousces animaux ont-ils l'in-
testin qu'on appelle le jéjunum, dans le petit intestin
qui vient après l'estomac. Ce point des entrailles est
situé, d'une part, entre l'estomac d'en haut où est l'ali-
bler très-juste. — La confor-
mation toute droite Même
remarque.
§ 21. Des réceptacles. Ce
sont sans doute les estomacs des
animaux qui n'en ont qu'un. —
Sont voraces. Les carnassiers et
les poissons en général. — Dans
la cavité d'en haut. C'est l'esto-
mac proprement dit, précédant
le reste du tube intestinal. —
En avançant. C'est la propul-
sion du bol alimentaire, dej)uis
la bouche jusqu'à l'anus. — Un
point Intermédiaire. La théorie
est exacte logiquement ; mais la
physiologie aurait sans doute
T. II.
beaucoup de peine à spécifier
les lieux et les phases de cette
transformation, quelque réelle
qu'elle puisse être.
§ 22. Le jéjunum. Le mot
grec répond tout à fait à celui
que nous empruntons du latin ;
et il signifie également le Jeûne.
Le jéjunum est la seconde par-
tie de l'intestin grêle entre le
duodénum et l'iléon ; il est
ainsi nommé, parce que, dans le
cadavre qu'on dissèque, on le
trouve presque toujours vide.
— Le petit Intestin. C'est l'in-
testin grêle. — Qui vient après
l'estomac. En effet, l'intestin
8
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114
DES PARTIES DES ANIMAUX
ment non encore digéré, et, d'autre part, entre l'es-
tomac d'en bas, dans lequel se trouve déjà l'excrément
qui ne peut plus être utilisé. Cette disposition est de
toute évidence dans les animaux qui sont plus gros,
quand ils sont à jeun et qu'ils n'ont pas mangé. Les
deux lieux se trouvent à la fois dans une sorte d'état
intermédiaire; mais quand l'animal a mangé, l'instant
du changement est extrêmement court. Dans les
femelles, le jéjunum se marque dans une partie quel-
conque de l'intestin supérieur; mais dans les mâles,
c'est avant le cœcum, et la cavité d'en bas.
grêle s'étend de l'estomac au
gros intestin. — L'estomac d'en
haut.,, l'estomac d'en bas. Il
serait peut-être mieux de dire :
« La cavité d'en haut, la cavité
d'en bas » ; mais le texte répète
le même mot qui, un peu plus
haut, a exprimé l'Estomac. —
Qui ne peut plus être utilise'.
C'est la partie des aliments qui
doit être rejetée, après toutes les
élaborations successives dans
toute la longueur du canal in-
testinal, depuis la mastication
jusqu'à la défécation. — Dans les
animaux qui sont plus gros.
C'était une précaution anatomi-
que tout indiquée d'observer
surtout les animaux les plus
gros. Aristote la recommande
souvent ; et ceci prouve une fois
de plus qu'il la pratiquait lui-
même avec soin. — Ixs deux
lieux. C'est-à-dire l'estomac,
rempli par l'oflice de l'œsopha-
ge, et le canal intestinal, com-
mençant au pylore. — Une sorte
d'état intermédiaire. Ceci ne
peut se rapporter qu'à l'acte de
la chymification, qui commence
dans l'estomac, peu après l'in-
gestion des aliments ; ils se
mélangent au suc gastrique ; et
quand le chyme est suffisam-
ment élaboré, il sort par le py-
lore dans le duodénum, et il s'y
transforme en chyle, qui nourrit
tout l'organisme, et en excré-
ment, qui doit être rejeté. —
L'instant du changement est
extrêmement court. La remarque
est juste, bien que l'expression
soit un peu vague. — Dans les
femelles... dans les radies. Ces
détails ne paraissent pas exacts;
et les sexes n'ont rien à faire
ici. J'ai gardé les mots de Fe-
melles et de Mâles, qui sont
dans le texte, quoique ceci sem-
ble se rapporter à l'espèce hu-
maine. — Avant le cœcum. Le
caîcum, ou l'Aveugle, est ainsi
LIVRE III, CHAP. XV, § 1
115
CHAPITRE XV
De la présure ; il n'y en a que dans les animaux à plusieurs esto-
macs ; place de la présure ; exception pour le lièvre ; la présure
vient de l'épaisseur du lait; la légèreté du lait dans les animaux
à un seul estomac ne i)ermet pas la présure; différence du lait
dans les animaux à cornes et dans ceux qui n'ont pas de cornes ;
citation des Problèmes.
* Tous les animaux qui ont plusieurs estomacs ont
ce qu'on appelle la présure ; et parmi ceux qui ont un
seul estomac,- il n'y a que le lièvre qui l'ait. Les ani-
maux pourvus de plusieurs estomacs n'ont la présure,
ni dans le grand estomac, ni dans la résille, ni dans le
dernier, qui est la caillette; mais ils l'ont placée entre
appelé parce qu'il forme une
sorte de cul-de-sac; c'est la
première partie du gros intes-
tin, avant le colon et le rectum.
Tous les détails qui ont été
donnés ici par Aristote attestent
que, dès cette époque, l'anato-
mie des entrailles était assez
avancée. Les parties principales
du canal alimentaire sont dis-
tinguées ; elles ont reçu des
noms qui, depuis lors, n'ont
presque pas changé. L'analyse
n'est pas poussée très-loin ; mais
dans ses limites, elle est exacte, et
c'est déjà beaucoup. Hippocrate
paraît avoir distingué l'intestin
grêle. Aphorisme, vi^ section,
S 24, p. 568, tome IV, édit. E.
Littré, et le gros intestin. Épi-
démies, liv. VI, ivc section, §6,
t. V, p. 308, édit. E. Littré.'
§ 1. La présure. La forme de
style que prend ici le texte
semble annoncer que le mot
était assez récent dans la langue
grecque, et assez peu connu
encore. La présure se trouve
dans le quatrième estomac, ou
caillette, des jeunes ruminants,
et notamment du veau, tant
qu'ils sont encore nourris de
lait. — Il n'y a que le lièvre
qui l'ait. Je ne sais pas si ce
fait est bien constaté. — Pour-
vus de plusieurs estomacs. Ce
sont les ruminants surtout. —
Ni dans le grand estomac. C'est
le premier des estomacs des ru-
minants ; voir l'Histoire des
Hf.
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. I, § -2
117
le dernier et les deux premiers, dans celui qui se
nomme le hérisson. ' Tous ces animaux ont la présure,
à cause de l'épaisseur de leur lait ; et si les animaux
qui n'ont qu un seul estomac n'ont pas de présure,
c'est que le lait, quand il n'y a qu'un estomac unique,
est léger. Aussi, le lait des bêtes à cornes se caille,
tandis que celui des bêtes sans cornes ne se caille pas.
Ce qui foit que le lièvre a de la présure, c'est qu'il se
nourrit d'herbes succulentes; et le suc de ces plantes
fait cailler le lait dans le ventre du lièvre pour ses
petits. D'ailleurs, nous avons expliqué dans les Pro-
blèmes pourquoi la présure se produit dans le hérisson
des animaux qui ont plusieurs estomacs.
Animaux, liv. III, ch. xvi,
§11, p. 307 de ma traduction.
1— Le hérisson. C'est le troisiè-
me estomac des ruminants ; voir
l'Histoire des Animaux, liv. II,
ch. XII, §§9 et 10, p. 181 de
ma traduction.
§ 2. ^ cause de l'épaisseur
de leur lait. L'explication n'est
peut-être pas très-exacte, non
plus que celle qui suit. La pré-
sure dans quelques animaux
semble être une sécrétion toute
particulière, que les autres n'ont
pas. — Se caille. Quelle que
soit la valeur réelle de ces ob-
servations, elles montrent tout
au moins une extrême attention
à se rendre compte des faits. —
Le lièvre a de la présure. Dans
le lièvre, le cœcum est très-long
et très-large ; c'est comme un
second estomac. Voir Buffon,
tome XIV, p. 128, édit. de
1830. — Dans les Problèmes.
Il n'y a rien dans les Problèmes,
tels que nous les avons, qui se
rapporte à la présure. Cette par-
tie des Problèmes a dû exister
puisqu'elle est citée ici; mais
elle ne nous est pas parvenue,
comme tant d'autres ouvrages.
LIVRE IV
CHAPITRE PREMIER
Des intestins et de l'estomac chez les quadrupèdes ovipares et chez
les reptiles; analogies des reptiles et des poissons; leur diffé-
rence ; la vessie de la tortue ; couleur des excréments chez tous
ces animaux ; rapports de la vipère et des sélaciens ; conforma-
tion spéciale des intestins chez les reptiles ; ressemblance des
viscères, chez tous les animaux qui ont du sang.
* La même organisation des viscères et de l'estomac,
et de chacune des parties dont il vient d'être question,
se retrouve chez les quadrupèdes ovipares, et aussi
chez les animaux dépourvus de pieds, comme sont les
serpents. La nature du serpent se rapproche beaucoup
de ces animaux, puisqu'on pourrait dire du serpent
qu'il est un long lézard sans pieds. ' Du reste, tout se
§ 1. £« même organisation
des viscères Le sujet, com-
mencé au chapitre iv du liv. III,
sur les viscères, se poursuit ici ;
et ce premier chapitre du liv. IV
est la suite et le complément du
livre précédent. J'ai cependant
suivi la division ordinaire des
livres, bien qu'elle soit peu jus-
tifiée ; mais il y a toujours plus
d'inconvénient que d'avantage
à s'écarter de la tradition en ce
genre. — Chez les quadrupèdes
ovipares. Comme les lézards,
les crocodiles, etc. — Serpent...
un long lézard. Dans la classi-
fication de Cuvier, Règne ani-
mal, tome II, les reptiles sonî
\
118
DES PARTIES DES ANIMAUX
ressemble clans les serpents et les poissons, sauf que
les uns ont un poumon parce qu'ils vivent sur terre,
et que les autres ont des branchies à la place du pou-
mon. Les poissons n'ont pas de vessie ; et parmi les
reptiles, la tortue est le seul qui en ait une. Comme
ces animaux ne boivent presque pas, parce que leur
poumon n'a pas de sang, l'humidité tourne chez
eux en écailles, de môme que, chez les oiseaux, elle
tourne en plumes. ^ Dans tous ces animaux, l'excré-
ment revêt une couleur blanchâtre, de même que chez
les oiseaux. Gela tient à ce que, dans ceux qui ont une
vessie, il reste une saumure terreuse dans les vaisseaux,
après que l'excrément est sorti. La portion douce et
potable des fluides est employée dans les chairs, pré-
divisés en quatre ordres, ché-
luniciis, sauriens ou lézards,
ophidiens ou serpents, et batra-
ciens. Sur les lézards, voir loc.
clt,^ pp. 30 et suiv., édit. de
1829, et sur les serpents, p. 7i.
Le rapprochement qu'Aristote
fait ici entre les serpents et les
lézards est peut-être exagéré.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. XII, § 17, pp. 186 et
suiv.
§ 2. Dans les serpents et les
poissons. La ressemblance est
réelle pour certaines espèces ;
mais il ne faut pas l'étendre trop
loin. — Un poumon. Les ser-
pents en général n'ont qu'un
grand poumon, avec un petit
vestige d'un second; Cuvier,
loc. cit.j p. 75. Les serpents
dits Rouleaux n'ont même qu'un
seul poumon, ainsi que les Am-
phisbcnes. — La tortue... Voir
plus haut, ch. viii, § 3, p. 76.
— V humidité' se tourne en
écailles en plumes. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. I,
ch. i, § 8, p. 6 de ma tra-
duction.
§ 3. Une couleur blanchâtre.
Le fait est exact, comme on peut
le vérifier plus particulièrement
sur la tortue. — Une saumure
terreuse. Ceci se rattache à la
théorie des quatre éléments,
qu'Aristote adopte toujours. Voir
Cuvier, Anatomie comparée,
xxxe leç., tome V, p. 220,
1""^ édit. — Douce et potable.
La science moderne ne ratifie-
rait pas ces théories.
LIVRE IV, CHAP. I, § 6
H9
cisément parce qu'elle est légère. * Dans le genre des
reptiles, la vipère présente, comparativement à tous
les autres, la même différence qui distingue les séla-
ciens du reste des poissons. Les sélaciens et les vipères
sont également vivipares au dehors, mais préalable-
ment ils sont ovipares à l'intérieur. D'ailleurs, tous
ces animaux n'ont qu'un seul estomac, comme tous les
autres aussi qui ont une double rangée de dents. Ils
ont également de très-petits viscères, comme tous les
animaux qui manquent de vessie. ^ Les reptiles, par
suite de la conformation de leur corps longue et étroite,
ont les viscères fort allongés par la même raison, et
fort dissemblables de ceux des autres animaux, parce
qu'il a fallu que les formes de ces viscères ne fussent
en quelque sorte qu'esquissées pour se modeler sur la
place où ils sont posés. ^ Tous les animaux pourvus de
§ 4. Z« vipère .., les sélaciens .
Le rapprochement entre la vi-
père et les sélaciens n'est pas
faux, en ce sens que, parmi les
sélaciens, les femelles de quel-
ques espèces ont des oviductes
qui tiennent lieu de matrice,
pour les petits qui éclosent dans
le corps. D'autres espèces font
des œufs revêtus d'une coque
cornée. La vipère aussi a des
œufs qui éclosent avant d'avoir
été pondus; Cuvier, Règne ani-
mal, t. II, p. 87 et p. 384,
édit. de 1829. — Us sont ovi-
pares à l'intérieur. C'est-à-dire
que les petits éclosent au dedans,
avant de paraître au dehors.
— Tous ces animaux. Ceci est
un peu vague, et l'on ne sait à
quoi précisément le rapporter.
Les animaux dont on vient de
parler sont les reptiles, les séla-
ciens, et aussi les oiseaux. —
Une double rangée de dents.
Ce sont tous les mammifères,
sauf les ruminants.
§ 5. Les reptiles. Aristote
entend parler surtout des ser-
pents, comme le prouvent les
détails qui suivent. — L^ongueet
étroite. C'est cette conformation
qui frappe tout d'abord dans les
serpents; et elle entraîne une
foule de conséquences dans leur
organisation générale. Les vis-
120
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. II, § 1
121
sang ont un épiploon, un mésentère, et tout ce qui se
rapporte à la nature des viscères. Tous aussi ont un
poumon et une trachée-artère, sauf les poissons, Dans
tous ceux qui ont une trachée-artère et un œso-
phage, ces parties sont disposées de la même manière,
par les raisons que nous en avons précédemment
données.
CHAPITRE II
Position de la bile dans les animaux qui ont du sang, et spéciale-
ment dans les reptiles et les poissons ; erreurs sur Ip fonction de
la bile ; différences entre des espèces diverses et dans la même
espèce ; la bile dans l'homme, dans les moutons et les chèvres
de Naxos et de Chalcis ; réfutation de la théorie d'Anaxagore ;
nature de la bile dans ses rapports avec le sang ; douceur ou
acreté du foie ; théories anciennes sur la corrélation de la bile
et de la longévité ; observations insuffisantes ; la bile est néces-
saire dans tous les animaux qui ont du sang ; c'est une sécrétion
qui les purifie ; le foie est le seul viscère qui puisse accomplir
cette fonction indispensable.
*La
plupart des animaux pourvus de sang ont de
cères doivent se rétrécir en pro-
portion, ainsi qu Aristote le fait
observer avec toute raison.
§ 6. Ont un cpiploon^ un
mésentère... Tout ce paragra-
phe peut paraître bien écourté,
et même assez déplacé. On peut
croire que c'est quelque addition
qui sera passée de la marge
dans le texte. — Trachée-ar-
tère... . œsophage. Même remar-
que.— Précédemment données.
Ceci doit se rapporter à tous les
développements qui ont été
donnés sur les viscères, depuis
le chapitre iv du liv. III ; mais
on peut le rapprocher aussi de
l'Histoire des Animaux, liv. II,
chap. XI et xii.
§ 1 . Ont de la bile. Cette ge-
la bile, tantôt dans le foie, et tantôt isolée et suspen-
due dans les intestins, comme si la nature de la bile
dépendait tout autant que le reste de la cavité infé-
rieure du corps. C est ce qu'on peut vérifier surtout
chez les poissons ; ils ont tous du fiel, et presque tous
lont dans les intestins. Il y en a même chez qui la
bile est répandue dans tout le tissu intestinal, par
exemple Tamia. La plupart des reptiles Font égale-
néralité est exacte ; et tous les
vertébrés ont de la bile. — Tan-
tôt dans le foie. La fonction
propre du foie, c'est de sécré-
ter la bile, et, en la versant dans
le canal intestinal, de modifier
le chyme alimentaire, qu'elle
convertit en chyle. En même
temps, elle excite dans le canal
une irritation qui contribue à la
propulsion du bol alimentaire.
Ce sont les conduits hépatiques
qui transportent la bile à l'in-
testin ,• mais la bile est dé-
tournée, en quantité plus ou
moins grande, dans un réser-
voir particulier, qui est la vési-
cule du fiel ; voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxii^ leçon,
t. IV, pp. 5 et 35, 1^* édit. —
Tantôt isolée et suspendue. C'est
la vésicule du fiel qu Aristote
désigne ici. Il a bien raison de
signaler cette différence dans la
sécrétion de la bile, puisqu'il y
a une foule d'animaux qui en
sont dépourvus, l'éléphant, le
rhinocéros, les cerfs, les cha-
meaux, les solipèdes, le mar-
souin, le dauphin, etc.; Cuvier,
loc. cit., p. 36. — Comme si la
nature de la bile... Ceci n'est
pas très-clair; et sans doute
Aristote veut faire allusion au
nVle delà bile dans la digestion.
— Chez les poissons . Le foie est
généralement très-considérable
dans les poissons ; et d'ordinaire
il ne forme qu'une seule masse.
La situation de la vésicule est
très-variable ; elle est fort grosse
dans les espèces les plus vora-
ces. Voir Cuvier, loc. cit., p. 41.
— Vamia. Je ne sais pas si la
science moderne a sanctionné
cette observation d' Aristote ;
mais ce détail prouve qu'il avait
disséqué ce poisson avec grand
soin ; voir Cuvier, Règne ani-
mal, t. II, p. 327 sur l'amia, et
la Zoologie descriptive de M.
Claus, p. 827, trad. franc. ; voir
aussi le catalogue de MM. Au-
bert et Wimmer, t. I, p. 124 de
leur édition et traduction de
l'Histoire des Animaux. L'amia
est le boniton, la pélamys sarda
de la Zoologie moderne, dont
Cuvier et Valenciennes ont dé-
crit la vésicule biliaire. — Im,
122
DES PARTIES DES ANIMAUX
ment placée de cette manière. ' Cela prouve bien
qu'on est dans Terreur quand on soutient que la na-
ture de la bile doit servir à la sensation ; car il y a des
naturalistes qui prétendent que la bile n'a pour fonc-
tion que de corroder la partie de Tâme qui réside
dans le foie et de la condenser ; et que, quand elle
s'épanche librement, elle rend l'àme plus douce.
Certains animaux n'ont pas du tout de fiel, le cheval,
le mulet, l'âne, le cerf, le daim. Le chameau n'a pas
de vésicule biliaire isolée ; mais ce sont plutôt des vei-
nules qui sont comme bilieuses. Le phoque non plus
n'a pas de fiel, ni encore le dauphin, parmi les pois-
sons de haute mer. ^Parfois, dans un même genre,
certains animaux ont du fiel, tandis que certains
autres n'en ont pas ; par exemple, dans le genre des
rats. Tel est l'homme lui-même ; il y a des gens chez
qui l'on trouve de la bile dans le foie ; et d'autres
plupart des reptiles. Voir Cu-
vier, Anatomie comparée, t. IV,
p. 40, XXII* leçon.
§ 2. Doit servir à la sensa^
tion. L'erreur que réfute Aris-
tote est assez singulière, et il
est difficile de voir quel était le
fondement de cette théorie.
Peut-être venait-elle du rapport
qu'on croyait trouver entre le
tempérament bilieux et le carac-
tère. — Elle rend l'âme plus
douce. Les gens atrabilaires sont
en général fort irritables. — Le
cheval. . . le cerf. . , le chameau . . .
Toutes ces observations sont
fort exactes, et la zoologie ac-
tuelle les a confirmées. — Des
veinules. Ce sont sans doute les
canaux hépatiques, qui naissent
dans le foie par une foule de
racines excessivement fines. —
Le phoque... le dauphin. Ces
remarques sont également exac-
tes.
§ 3. Parfois dans un même
genre le genre des rats
l'homme. Je ne sais pas si la
zoologie moderne a reconnu
l'exactitude complète de tous
ces détails ; mais ils témoignent
encore une fois, après tant
d'autres, et du soin qu'Aristote
apportait dans toutes ces études,
LIVRE IV, CHAP. II, § 4
123
n'en ont pas. De là des doutes en ce qui concerne
l'organisation du genre dans sa totalité. Parce qu'on
a observé par hasard des sujets qui étaient de l'une
ou de l'autre façon, on prononce sur tous les autres
comme si tous, sans exception, étaient organisés de
même. C'est ce qu'on peut observer aussi sur les
moutons et les chèvres. Presque toujours ces animaux
ont du fiel ; et parfois même ils en ont un tel excès
qu'on y voit une monstruosité, comme dans le bétail de
Naxos ; mais, d'autres fois, ils n'en ont pas du tout^
comme dans quelques localités qu'on cite aux environs
de Chalcis, en Eubée. * On peut ajouter que, dans les
poissons, le fiel est fort loin du foie, ainsi que nous
l'avons déjà dit. Mais Anaxagore se trompe quand il
suppose que la bile est cause de maladies aiguës,
lorsque, par suite de son abondance excessive, elle
reflue vers le poumon, les veines et les côtes, qu'elle
et de ses travaux anatomiques.
Les différences entre des indi-
vidus de la même espèce n'ont
pu être reconnues que par les
dissections les plus attentives.
— On a observe' par hasard
on prononce. C'est toujours l'er-
reur qui conclut du particulier
au général. — Les moutons et
les chèvres. Ceci est exact. —
Naxos... Chalcis en Eubée. Les
mêmes faits sont rapportés dans
l'Histoire des Animaux, liv. I,
ch. XIV, § 11, p. 91 de ma tra-
duction.
§ 4. Dans les poissons. Sur le
foie des poissons et leur vési-
cule, on peut voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxii® leçon,
pp. 15, 32et41,r«édit.,t.*IV.
— Fort loin du foie. Ceci ne
semble pas très-exact. — Nous
l'avons de'jà dit. Plus haut, § 1 .
— Anaxagore. Sur les travaux
zoologiques d' Anaxagore, voir
la Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. Lix. — Elle re-
flue Il faut sous-entendre :
« D'après la théorie d'Anaxa-
gore ». — La peine de les dis-
séquer. Voilà une des preuves
les moins contestables des dissec-
124
DES PARTIES DES ANIMAUX
remplit. En général, les animaux qui souffrent de ces
affections morbides n'ont pas de bile ; et c est ce qu on
verrait clairement si Ton prenait la peine de les dis-
séquer. La quantité de bile qui se forme dans ces ma-
ladies et celle qui s'épanche n'ont pas le moindre
rapport. ^ A notre avis, de même que la bile qui peut
se trouver dans le reste du corps n'est qu'une excré-
tion et une pourriture de certaine espèce, de même
celle qui est dans le foie n'est également qu'une
excrétion d'un certain genre, et n'a pas de but ulté-
rieur, non plus que le dépôt qui se forme dans le
ventre et dans les intestins. Il est vrai que parfois la
nature utilise les excrétions mêmes ; mais ce n'est pas
à dire qu'il faille chercher toujours à découvrir dans
quel but la chose est faite ; et il faut se borner à
constater que, telles conditions étant données, il y a
beaucoup d'autres phénomènes qui, de toute néces-
sité, suivent ces premières conditions.
*Les animaux chez lesquels la constitution du foie
lions auxquelles Aristote a dû
se livrer. — N'ont pas le moindre
rapport. Cette affirmation est
bien concise ; il aurait fallu la
développer davantage.
§ 5. Qui peut se trouver dans
le reste du corps. Peut-être
Aristote veut-il par là indiquer
la jaunisse. — N'a pas de but
ultérieur. L'action de la bile
sur la digestion et sur l'orga-
nisme entier n'a été bien connue
que de notre temps ; voir Cu-
vier, Anatomie comparée, xxii*
leçon, r« édit. — Chercher
toujours à découvrir... C'est au
contraire ce qu Aristote a tou-
jours fait, et ce qu'il a fait spé-
cialement dans le présent traité;
on ne saurait l'en blâmer, bien
qu'il soit souvent prudent à la
science de ne pas prononcer sur
le but que se propose la nature.
— ■ Se borner à constater. Règle
de méthode très-sage, quand
elle est appliquée avec discer-
nement.
g 6. /^ constitution du foie
LIVRE IV, CHAP. II, § 6
125
est saine et chez lesquels la partie du sang qui, par la
sécrétion, se rend dans le foie, est naturellement
douce, ne retiennent pas du tout de bile dans le foie,
ou n'en ont que dans quelques petites veines ; ou bien
les uns en ont, tandis que les autres n'en ont pas.
Aussi, les foies de ceux qui n'ont pas de bile sont d'une
belle couleur et d'un goût agréable, du moins le plus
ordinairement; et dans ceux qui ont de la bile, la
partie du foie la plus douce au goût est précisément
celle qui est sous la bile. Quand la constitution des
parties est d'un sang moins pur, l'excrétion qui en
est formée devient de la bile ; car l'excrétion est, on
peut dire, le contraire de la nutrition, comme la
saveur amère est le contraire de la saveur douce; et
le sang qui est doux est celui qui fait la santé.
est saine. C'est-à-dire, qui n'ont
pas de maladie de foie. — Im,
partie du sang. Aristote ne
pouvait pas savoir que le foie
est alimenté par du sang vei-
neux, au lieu de l'être par du
sang artériel, comme tous les
autres viscères; voir Cuvier,
Anatomie comparée, xxii'' leç.,
p. 2, 1'* édit. — D'un goût
agréable. Dans les animaux
dont le foie peut servir à la
nourriture de l'homme. — La
plus douce au goût. Le texte dit
simplement: La plus douce. —
Qui est sous la bile. Ceci ne se
comprend pas bien ; c'est la
traduction littérale ; mais par la
bile, il faut sans doute entendre
ici la vésicule biliaire. A propos
de la douceur du foie, quelques
commentateurs ont cru qu' Aris-
tote avait eu comme un pressen-
timent de la découverte faite de
nos jours par Claude Bernard,
sur l'élaboration du sucre par
le foie. Cette conjecture trop
favorable au naturaliste grec
n'a rien de fondé, et Aristote ne
parle ici que de la saveur et du
goût qu'offre le foie quand on
le mange. — Des parties. J'ai
ajouté ces mots. — Devient de
la bile. Il semblerait d'après
ceci que la bile résulterait de
quelque corruption du sang ; il
n'en est rien ; et la bile est un
produit indispensable à la bonne
digestion et à la santé ; ce pro-
duit est tout à fait naturel.
126
DES PARTIES DES ANIMAUX
^ On doit donc bien voir que la bile n'a pas un but
spécial pour cause ; mais qu'elle est une purgation.
Aussi, donnons-nous pleine raison aux anciens natu-
ralistes qui disent que ce qui contribue à faire vivre
certains êtres plus longtemps, c'est de n'avoir pas de
bile, et qui rapportent cette observation aux solipèdes
et aux cerfs ; ces animaux, en effet, n'ont pas de bile,
et ils vivent très-vieux. Mais d'autres animaux dont
ces observateurs n'ont pas dit qu'ils soient sans bile,
comme le dauphin et le chameau, ont aussi une exis-
tence très-longue. *La raison reconnaît donc que
cette fonction du foie, qui est si utile et si nécessaire,
se trouve dans tous les animaux qui ont du sang, et
que, selon ce qu'elle est, elle devient la cause d'une
vie plus ou moins longue. Il n'est pas moins conforme
§ 7. N'a pas un but spccuil.
Tout au contraire le but de la
bile, pour prendre les expres-
sions aristotéliques, est très-
bien déterminé ; c'est une des
humeurs (jui doivent être ver-
sées dans le canal alimentaire,
et qui sont absolument néces-
saires au travail dont il est char-
gé. — Jncieiis naturalistes. 11
est regrettable que l'auteur ne
les nomme pas. — C'est de n'a-
voir pas de bile. C'est là une
erreur qui se trouve parfaite-
ment réfutée quelques lignes
plus bas. — Aux solipèdes et
aux cerfs. Sur l'âge des che-
vaux, voir l'Histoire des Ani-
maux, Hv. VI, ch. XXII, § 7,
p. 371 de ma traduction, et
aussi la note de la page 375.
Pour les cerfs et leur longévité,
voir le même ouvrage, liv. VI,
ch. XXVI, S 5, p. 387. — Le
dauphin et le chameau. Ceci est
exact ; voir Cuvier, Anatomie
comparée, xxii*' leçon, t. IV,
p. 36, r^ édit. Aristote n'a j)u
connaître ce détail anatomique
que par la dissection.
§ 8. Qui est si utile et si né-
cessaire. L'observation est par-
faitement juste ; mais elle con-
tredit ce qui a été dit un i)eu
plus haut, § 7. — La cause
d'une vie plus ou moins longue.
Il n'y a pas de preuve suffisante
de l'exactitude de cette théorie.
LIVRE IV, CHAP. II, § 8 127
à la raison qu'une sécrétion de ce genre appartienne
à ce viscère et n'appartienne à aucun autre. Car il
n'est pas possible qu'aucun fluide du même genre
approche du cœur, qui ne pourrait supporter aucune
affection violente. Les autres viscères ne sont jamais
absolument indispensables aux animaux ; et il n'y a
que le foie qui soit dans cette condition. On aurait cer-
tainement tort de croire qu'il n'y a pas d'excrétion
partout où l'on voit du flegme ou un dépôt du ventre;
mais il n'est pas moins clair que la bile est une excré-
tion, et que la différence des lieux n'a en ceci aucune
importance.
— Approche du cœur. Il est
certain que le cœur a une tout
autre fonction, et qu'il ne sau-
rait sécréter la bile, qui a un
organe spécial dans le foie. —
iV<? sont jamais absolument in-
dispensables. Cette théorie n'est
pas exacte ; et le cœur, ou l'or-
gane correspondant, est au
moins aussi indispensable que
le foie, dans toutes les espèces
d'animaux. — // n'x a que le
foie... La physiologie moderne
n'a pas ratifié cette théorie. -—
— La bile est une excre'tion.
Aristote semble croire en résu-
mé que la bile est une matière
excrémenlitielle, et qu'elle doit
être rejetée du corps, comme la
partie des aliments qui ne peut
pas être utilisée pour la nutri-
tion ; il n'en est rien ; la bile est
une sécrétion régulière, comme
celle du pancréas; et l'une et
l'autre exercent une action puis-
sante, quoique obscure, sur la
masse du sang; toutes deux sont
très-utiles.
128
DES PARTIES DES ANIMAUX
CHAPITRE III
De répiploon ; citation d'études antérieures ; position et fonction
de répiploon dans les animaux, terrestres ou aquatiques, qui
ont du sang ; formation de l'épiploon ; sa nature membraneuse;
ses rapports avec le sang, la graisse et le sui ; sa fonction est
de concourir avec le foie à la coction des aliments aûn que,
dans tous les animaux, cette cuisson soit plus facile et aussi
plus rapide.
' Nous venons de voir ce qu'est la bile, et pourquoi
certains animaux en ont, tandis que d'autres n'en
ont pas; maintenant, il nous reste à parler du mé-
sentère et de répiploon, puisque ces deux viscères
sont aussi dans le même lieu et qu'ils font partie de
ces organes. L'épiploon est une membrane garnie de
suif chez les animaux qui ont du suif, et garnie de
graissa chez ceux qui ont de la graisse ; et nous avons
expliqué antérieurement la nature de la graisse et du
§ 1. Du mésentère. Voir au
chapitre suivant; celui-ci sera
exclusivement consacré à l'épi-
ploon. L'un et l'autre ne sont
que des prolongements du pé-
ritoine. Après avoir tapissé l'ab-
domen, le péritoine se replie
sur lui-même pour former les
mésentères, et les épiploons,
qui fixent et enveloppent dif-
férentes portions du canal ali-
mentaire, ou qui forment des
culs-de-sac, dont les parois, or-
dinairement chargées de grais-
se, sont plus ou moins libres et
flottantes dans la cavité abdo-
minale; voir Cuvier, Anatomie
comparée, xxiiMeçon, tomelV,
pp. 68, 74 et 83, 1'" édition.
Garnie de suif. Ou plutôt
dégraisse, d'une manière géné-
rale ; mais Aristote a soin de
faire la distinction selon les di-
verses espèces d'animaux. -—
Antérieurement. Voir l'Histoire
des Animaux, livre III, ch. xiii,
LIVRE IV, GHAP. III, § 3 129
suif. ^ Dans les animaux qui n'ont qu'un seul estomac
et dans ceux qui en ont plusieurs, l'épiploon est de
la même manière suspendu, à partir du milieu de l'es-
tomac, comme une couture tracée au-dessous. Il en-
veloppe le reste du ventre et la totalité des intestins,
dans tous les animaux qui ont du sang, soit terrestres,
soit aquatiques ; sa disposition y est toujours sem-
blable, et l'organisation de ce viscère est indispen-
sable telle qu'elle est. ^En effet, quand un mélange
de sec et d'humide vient à s'échauffer, l'extrémité se
change toujours en une sorte de peau et de mem-
brane ; or ce lieu du corps est constamment plein
d'aliments de cette espèce. De plus, l'épaisseur même
de la membrane fait que la partie du sang nourricier
qui y filtre devient nécessairement de la graisse,
puisque c'en est la partie la plus légère ; et que, re-
p. 288 de ma traduction ; voir
aussi sur l'épiploon et sa place,
id. ibid., ch. ii, § 3, p. 283.
§ 2. L'épiploon est sus-
pendu. Cette description n'est
pas fausse, mais elle est incom-
plète ; pour savoir précisément
quelle est la place des épi-
ploons, il faut lire Cuvier, Ana-
tomie comparée, tome IV, pp.
83 et suiv. — Une couture
tracée au-dessous. Ce n'est pas
là l'apparence des épiploons ;
et ce sont évidemment des re-
plis bien plutôt que des cou-
tures. — // enveloppe Ceci
s'applique au péritoine et non à
l'épiploon. — Sa disposition
y est toujours semblable. Ceci
est exagéré, et l'on peut voir
dans Cuvier, loc. cit.j pp. 83 et
suiv., toutes les variétés que pré-
sente l'épiploon dans les seuls
mammifères.
§ 3. £:/^ effet... Toute la
théorie qui est développée dans
ce paragraphe peut paraître
bien insuffisante; elle tient à
celle des quatre éléments, qui
a régné dans toute l'Antiquité,
et qui n'a disparu que devant
les progrès de la chimie mo-
derne. — L'e'paisseur même de
la membrane Cette expli-
cation est la suite de la précé-
dente.
T. II.
^
130
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. IV, § 1
131
y
cuite par la chaleur qui est dans ces lieux, elle se
change en suif et en graisse, au lieu de rester de la
chair et du sang. * Telle est donc Torigine de Tépi-
ploon, qui est ce qu'on vient de dire ; la nature rem-
ploie pour achever la complète coction des aliments,
et faire que les animaux digèrent et cuisent leur nour-
riture plus aisément et plus vite. La chaleur fait cuire
les choses ; or, la graisse est chaude, et l'épiploon
est gras. Si donc Tépiploon est flottant au milieu du
ventre, c'est pour que la partie postérieure concoure
à la coction avec le foie, qui est placé tout auprès.
§ 4. L^ origine de l'eplplooit.
Il est toujours fort difficile de dé-
couvrir la vraie cause; mais ici
celle qu'on attribue à l'épiploon
peut paraître bien incomplète.
Le mieux était de constater sim-
plement le fait, sans essayer de
remonter plus haut. — La na^
tare l'emploie Il est bien
certain que la nature a eu un
but en faisant l'épiploon tel
qu'il est; mais quel est au juste
ce but ? La science le cher-
che encore. Mais d'une ma-
nière toute générale, l'épiploon
ou les épiploons, par la place
seule qu'ils occupent, doivent
concourir à la fonction de la
digestion. — L'épiploon est
gras. Ceci est exact; mais la
graisse
est moins abondante
dans l'épiploon gastro-hépati-
que, que dans le gastro-colique,
et dans les petits appendices des
gros intestins ; voir Cuvier, A-
natomie comparée, loc. oit, y p.
85. — Flottant au milieu du
ventre. C'est de là que lui est
venu son nom, comme on sait.
— Jvcc le foie, qui est place'
tout auprès. L'épiploon gastro-
hépatique sert de moyen d'u-
nion entre le foie et l'estomac.
De la surface inférieure du foie,
il s'étend à la petite courbure
de l'estomac, et il tient aussi à
la petite courbure depuis l'œ-
sophage jusqu'au duodénum ;
voir Cuvier, Anatomie com-
parée, tome IV, p. 84.
CHAPITRE IV
Du mésentère ; sa position, son organisation ; ses fonctions dans
les animaux qui ont du sang ; îl conduit le produit de l'alimen-
tation de l'estomac dans les veines; les veines sont comme les
racines du mésentère, analogues aux racines des plantes ; com-
plément de cette théorie annoncé pour le Traité de la Géné-
ration des Animaux et pour le Traité de l'Alimentation.
* Après avoir parlé de Tépiploon, nous devons dire
que le viscère nommé le mésentère est une mem-
brane qui existe sans discontinuité, à partir de toute
rétendue des intestins jusqu'à la grande veine et à
Taorte ; il est rempli de veines nombreuses et épais-
ses, qui se rendent des intestins à Taorte et à la grande
veine. Nous trouverons que son organisation est aussi
nécessaire que celle de toutes les autres parties du
§ 1. Z,e mésentère Voir le
chapitre précédent, § 1. — Le
mésentère, ou plutôt les mésen-
tères, sont des prolongements
du péritoine qui fournissent
une enveloppe extérieure au
canal intestinal, et qui le re-
tiennent aux parois de l'ab-
domen; ils existent dans tous
les vertébrés ; voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, tome IV, pp.
74 et suiv., f^ édit. — Jus-
qu'à la grande veine et à
l'aorte. Ceci est assez exact
anatomiquement, sans être d'ail-
leurs assez précis. Le mésen-
tère proprement dit est un vaste
repli étendu en avant de la co-
lonne vertébrale, non loin de
laquelle passent en effet la veine
cave et l'aorte. Puis, viennent
les autres mésentères, mésocolon
ascendant et descendant, mé-
socôlon transverse, mésocôlon
iliaque, et mésorectum. Les
mésentères vont des parois ab-
dominales à un organe, pour y
porter les vaisseaux et les nerfs
qui lui appartiennent. — Des
intestins à V aorte Ces dé-
N
132
DES PARTIES DES ANIMAUX
corps ; et pour peu qu'on y regarde, on comprendra
pourquoi le mésentère a été donné aux animaux qui
ont du sang. 'En effet, comme nécessairement les
animaux doivent tirer leurs aliments du dehors, et que
c'est de ces aliments que provient la nourriture défi-
nitive qui se répartit dans toutes les parties du corps,
et qui, n'ayant pas de nom dans les animaux dépour-
vus de sang, s'appelle le sang dans les animaux qui
en ont, il doit y avoir quelque organe qui permette à
la nourriture de cheminer de l'estomac dans les
veines, comme à travers des racines. ' Les plantes ont
leurs racines dans le sol, d'où elles tirent leur nour-
riture ; chez les animaux, c'est l'estomac et l'action
puissante des intestins qui est la terre destinée à leur
fournir l'alimentation. La nature du mésentère est en
quelque sorte d'avoir pour racines les veines qui le
tails sont assez exacts. — Pour
peu qu'on j regarde. Et qu'on
observe les faits avec le soin
qu'Aristote a toujours recom-
mandé.
§ 2 . En effets comme L'ex-
plication donnée ici ne s'appli-
que pas assez directement au
mésentère, et elle pourrait aussi
bien s'appliquer à tout autre
organe. — Il doit y avoir quel-
que organe... Ceci est exact;
mais ce n'est pas là la fonction
des mésentères. La fonction
qu'Aristote veut désigner ici, et
qui est en effet indispensable, est
celle des vaisseaux chylifères,
qui prennent naissance de la
paroi interne des intestins, et
qui sucent dans l'intestin toutes
les portions définitivement nu-
tritives ; voir Cuvier, Anatomie
comparée, tome III, p. 7, De
la digestion en général. — A
travers des racines. Voir plus
haut, livre II, ch. m, § 9, cette
métaphore déjà employée par
l'auteur. Cuvier se sert, loc.
cit., de la même métaphore,
qui se présente tout naturelle-
ment, et il parle « de la succion
de petites racines des vaisseaux
chylifères. »
§ 3. Qui est la terre. Suite
de la métaphore employée dans
le paragraphe précédent. —
D'avoir pour racines les veines.
Ce n'est pas là une condition
LIVRE IV, CHAP. IV, § 4
133
traversent. On voit par là ce qu'est la fonction du
mésentère et son objet. Quel est le procédé par lequel
les animaux se nourrissent, et comment, extrait des
aliments ingérés, circule, par le moyen des veines
dans les diverses parties du corps, ce qui est succes-
sivement transporté dans les veines, c'est ce que nous
dirons plus tard dans nos traités sur la Génération
des animaux et sur T Alimentation.
* Nous venons de montrer ce qu'est l'organisation
des animaux qui ont du sang dans les parties spéciales
que nous avons étudiées, et nous en avons expliqué
les fonctions. La suite et le complément de ce qui pré-
cède seraient de parler de tout ce qui se rapporte et
particulière aux mésentères ;
tous les viscères, tous les or-
ganes du corps en sont là ; ils
sont tous alimentés par le sang
que leur apportent les artères,
et qui est ramené au cœur par
les veines. Les artères princi-
pales du mésentère sont l'artère
mésentérique supérieure , qui
naît de la partie antérieure de
l'aorte au-dessous du trou cœ-
iiaque, et gagne le mésentère
près du mésocôlon transverse, et
l'artère mésentérique inférieure,
moins volumineuse. — On voit
parla... Cette explication n'est
pas aussi claire que l'auteur
semble le croire. — C'est ce
que nous dirons plus tard.
L'étude qu'annonce Aristote est
celle de la digestion tout en-
tière; c'est une des plus com-
plexes de toute la physiologie
et de r anatomie ; et cette fonc-
tion n'a été bien connue que de
nos jours, sans l'être même en-
core tout entière. Cuvier y a
consacré près de deux volumes
de son Anatomie comparée, tout
le troisième, et une partie du
quatrième, 1" édition. — Sur
la Génération des animaux.
Aristote, dans ce traité spécial,
est revenu bien des fois à la
question de la nutrition; mais
il ne l'a pas exposée d'une façon
particulière; voir la table de
l'édition de MM. Aubert et
Wimmer, p. 436. — Sur l'A-
limentation. Ou la Nutrition. Ce
traité, qui est mentionné encore
par Aristote dans les Opus-
cules, du Sommeil, ch. m, § 2,
p. 162 de ma traduction, n'est
"s
134
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, GHAP. V, § 1
135
y
concourt à la génération, en tenant compte des diffé-
rences qui distinguent la femelle du mâle ; mais,
comme nous aurons à traiter plus tard de la généra-
tion, il sera plus convenable de renvoyer ce que nous
aurons à dire sur ces sujets à Tétude spéciale que
nous aurons à en faire.
pas parvenu jusqu'à nous. C'est
une perte regrettable, comme
tant d'autres.
'^ k. Et concourt à la gc'iic-
ratioii. C'est l'objet du grand
traité qui porte ce nom, et qui
peut passer pour le chef-d'œu-
vre zoologique d'Aristote. —
Plus tard... plus convenable...
C'est ce qu'a fait le philosophe;
et la question essentielle de la
génération a été étudiée par lui
avec toute l'attention qu'exige
un tel sujet, et avec une pro-
fondeur qui, à certains égards,
n'a pas été dépassée.
CHAPITRE V
Des organes de l'alimentation chez les animaux qui n'ont pas de
sang ; les deux dents des mollusques et des testacés ; œsophage
des mollusques et leur gésier pareil à celui des oiseaux ; motif
de cette organisation ; l'encre de certains mollusques; son em-
' ploi dans les seiches, les teuthies et les polypes ; c'est par peur
que ces animaux lancent leur encre ; organisation des crustacés
et des testacés, et spécialement des colimaçons, qui ont des
dents et une langue ; les turbines, les bivalves et les univalves ;
différence des crustacés et des testacés avec les mollusques ; ci-
tation de l'Histoire des Animaux et des Descriptions Anatomi-
ques ; organisation des hérissons de mer (oursins) ; leurs cinq
dents et leurs œufs ; la micon ; forme des hérissons ; le nombre
des œufs est nécessairement impair ; les cinq estomacs ; les té-
thyes très-rapprochées des plantes ; éponges et holothuries ;
cnides et acalèphes ; rapports des animaux inférieurs et des
plantes ; nuances insensibles de la nature ; étoiles de mer ;
organes de l'alimentation chez tous les animaux inférieurs ; la
mytis des mollusques ; cœur et centre de la sensibilité chez les
mollusques, chez les testacés et les insectes ; organisation parti-
culière de la cigale ; sa nourriture ; les éphémères ; indication
d'études ultérieures.
* Les animaux qu'on appelle mollusques et crusta-
cés présentent une grande différence avec les précé-
dents ; et cette différence consiste tout d'abord en ce
§ 1 . Les animaux qu'on ap-
pelle mollusques et crustacés...
Il ne semble pas que ce su-
jet tienne assez étroitement à
ce qui précède. L'alimentation
des mollusques et des crustacés
est sans doute fort curieuse à
étudier ; mais jusqu'ici il a été
surtout question des viscères in-
térieurs; et c'est cette étude spé-
ciale qui paraîtrait devoir être
continuée dans ce chapitre. Du
reste, tout ce que dit ici Aris-
tote n'en est pas moins digne
d'intérêt. Sur les mollusques
et les crustacés en général, voir
\
136
DES PARTIES DES ANIMAUX
y
qu'ils n ont pas une organisation intestinale qui soit
complète, non plus que tous les animaux qui sont pri-
vés de sang ainsi qu'eux. On sait, en effet, qu'il y a
encore deux autres genres d'animaux exsangues, les
crustacés et les insectes. Aucun de ces animaux n'a
le fluide qui compose les entrailles, c'est-à-dire le
sang, qui fait essentiellement partie de la nature des
intestins. ' Qu'il y ait des animaux pourvus de sang
et d'autres qui en sont privés, c'est là ce qui ressort de
la définition essentielle des uns et des autres ; et les
exsangues n'ont rien de ce qui exige des viscères in-
testinaux dans les animaux qui ont du sang ; car,
n'ayant ni veines ni vessie, et ne respirant pas non
plus, ils n'ont nécessairement besoin que d'avoir un
l'Histoire des Animaux, liv. I,
ch. VI, p. 37 de ma traduction,
et liv. IV, ch. I, §2, p. 2. —
Une organisation intestinale....
Voir Cuvier, Règne animal, to-
me III, pp. 1 et suiv., édit. de
1830. L'organisation des mol-
lusques est fort singulière, et le
naturaliste français s'est appli-
qué longuement à la faire con-
naître, parce qu'elle est com-
pliquée; il a établi six classes
de mollusques, tandis qu Aris-
tote, en leur donnant un nom
commun, semble n'y voir qu'une
seule espèce. — Qui sont privés
de sang. Comme les insectes et
les crustacés, ainsi que le dit
l'auteur; voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. I. — I-e
fluide qui compose les entrail-
les. Ce fluide, qui est le sang,
nourrit les viscères ; mais on
ne peut pas dire qu'il les com-
pose.
§ 2. Pourvus de sang... qui
en sont prives. Ce sont là les
deux classes principales qu'A-
ristote a établies entre les ani-
maux, selon qu'ils ont ou n'ont
pas de sang, d'à près ses théories.
Mais la zoologie actuelle recon-
naît que tous les animaux ont
du sang; seulement il est rouge
chez les uns, et blanc chez les
autres. — Ni veine ni vessie...
ne respirant pas. Ces détails ne
sont pas exacts. Les mollusques
respirent et leur circulation est
double ; les testacés respirent
également, ainsi que les insec-
tes, bien que par des organis-
LIVRE IV, CHAP. V, § 3 137
organe qui réponde au cœur, puisque, chez tous les
animaux sans exception, la sensibilité qui appartient
à l'âme, et qui est la cause de la vie, doit résider dans
un certain principe de leurs organes et de leur corps.
^ Tous les animaux exsangues eux-mêmes ont néces-
sairement aussi des organes qui servent à la nutrition ;
et la manière différente dont ils s'alimentent tient aux
lieux de leur corps qui reçoivent les aliments. Ainsi,
les mollusques ont deux dents autour de la partie
qu'on appelle leur bouche; et, dans cette bouche, il y
a, en place de langue, un appendice charnu qui leur
fait sentir le goût agréable de leurs comestibles. Les
crustacés ont d'abord, comme les mollusques, les
premières dents et le morceau de chair analogue à la
langue ; mais les testacés ont tous aussi un organe
de ce genre, par la même cause qu'en ont les animaux
pourvus de sang, c'est-à-dire pour goûter leur nour-
riture.
mes différents. — Qui réponde
au cœur. Ceci est exact ; mais
le cœur n'est pas le principe
de la sensibilité, comme Ans-
tote le dit ici, et comme il l'a
répété souvent.
§ 3. Des organes qui servent
à la nutrition. Puisque autre-
ment ils ne pourraient pas vivre.
Au fond, la fonction est la mê-
me ; ce sont les procédés seuls
qui diffèrent. Voir Cuvier, Rè-
gne animal, tome I, Introduc-
tion, Fonctions organiques, pp.
34 et suiv., édit. de 1830. —
Deux dents... Ceci se rapporte
spécialement aux mollusques
céphalopodes, qui ont dans leur
bouche, placée entre leurs pieds,
deux fortes mâchoires de corne,
semblables au bec d'un perro-
quet ; Cuvier, loc. cit.., p. 9.
Entre ces deux mâchoires, est
une langue hérissée de pointes
cornées. — Un appendice char-
nu. Ce n'est pas dire assez. --
Les crustacés... les testacés.
Les choses ne sont pas aussi évi-
dentes dans ces deux ordres de
mollusques ; voir Cuvier, tome
III du Règne animal, édit. de
1830, p. U7 et p. 183.— /»««/-
I
I
138
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. V, § 7
139
y
,
* Quant aux insectes, quelques-uns ont également
une trompe, qui sort de leur bouche ; et telles sont les
abeilles et les mouches, dont on a parlé déjà. Ceux
des insectes qui n'ont pas un aiguillon antérieur, ont
un organe de ce genre dans la bouche, comme Tout
les fourmis et tels autres insectes analogues. Parmi
eux, les uns ont des dents, qui sont d'ailleurs orga-
nisées autrement, comme en ont les mouches et les
abeilles ; les autres, dont la nourriture est liquide,
n'en ont pas ; car beaucoup d'insectes ont des dents,
qui leur servent non à se nourrir, mais à se défendre.
^ Les testacés ont tantôt, comme on l'a dit au début,
cet appendice très-dur qu'on appelle leur langue, et
tantôt les deux dents, qu'ont les crustacés; et tel est
le limaçon. ^A la suite de la bouche, les mollusques
ont un long œsophage; et après l'œsophage, un gésier
goûter leur nourriture. Bien que
les organes du goût ne soient
pas très-distincts chez ces ani-
maux, ils doivent nécessaire-
ment posséder ce sens par l'ex-
cellente raison qu'en donne
Aristote ; voir Guvier, Règne
animal, Introduction, pp. il et
suiv.
§ 4. Dont on a parle' déjà.
Plus haut, livre II, ch. iv, § 3,
il a été question de l'abeille ;
mais ceci doit se rapporter sur-
tout à l'étude approfondie qui a
été faite de l'abeille d.ins l'His-
toire des Animaux, livre IX, ch.
26 et 27 , p.228 et suiv. de ma tra-
duction. Voir également sur les
mouches et les fourmis l'Histoire
des Animaux, livre V, ch. 7, p.
142 de ma traduction. Tout ce
paragraphe sur les insectes pa-
raît ici déplacé, puisque l'auteur
revient immédiatement aux crus-
tacés, qu'il avait commencé à
étudier dans le paragraphe pré-
cédent.
%h. Au de'but. Plus haut, § 1 .
— Le limaçon. Voir l'Histoire
des Animaux, livre IV, ch. 1,
§ 4, p. 3 de ma traduction, et
aussi livre IV, ch. 2, § 20; ibid.
ch. 4, §11, p. 44.
§ 6. Un long œsophage...
gésier pareil à celui des oiseaux.
Voir l'Histoire des Animaux,
pareil à celui des oiseaux. Puis, l'estomac vient après
le gésier; et tenant à l'estomac, vient l'intestin, qui est
simple jusqu'à l'orifice de sortie. Chez les seiches et
les polypes, l'estomac est, pour sa forme et pour sa
consistance au toucher, organisé de la même manière.
Dans les animaux qu'on appelle des teuthies, on voit
également deux cloaques en forme d'estomacs, dont
l'un s'éloigne davantage d'un gésier; et ils diffèrent
des polypes et des seiches en ce que leur corps tout
entier se compose d'une chair plus molle. 'Du reste,
ces parties sont ainsi disposées chez ces animaux par
le même motif que chez les oiseaux. Aucun d'eux, en
effet, ne peut broyer sa nourriture; et voilà pourquoi
livre IV, ch, i, § 16, p. H de
ma traduction. Ces détails sont
exacts, si on les rapporte aux
céphalopodes. Après la bouche
et les deux mâchoires, leur
œsophage se renfle en jabot, et
donne dans un gésier aussi
charnu que celui d'un oiseau.
Puis, vient un troisième estomac
où le foie, qui est très-grand,
verse la bile par deux conduits.
L'intestin est simple et peu pro-
longé ; voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome III, p. 9, édition de
1830 ; le naturaliste français
s'accorde de tous points avec le
naturaliste grec. — Les seiches
et les polypes. Voir Cuvier, loc.
cit. y page 11. — Teuthies. Ou
ïeuthides. C'est le calmar, le
petit ou le grand, Loligo vul-
garis, ou une espèce très-rap-
prochée ; voir Cuvier, Règne
animal, tome III, p. 14 ; et le
catalogue de MM. Aubert et
Wimmer, tome I, p. 150, n*» 6.
— Deux cloaques en forme
d'estomacs. Je ne trouve pas
des détails analogues dans les
ouvrages modernes de zoolo-
gie. Les céphalopodes ont deux
branchies , une de chaque côté ;
la grande veine cave, arrivée
entre elles, se partage et donne
dans deux ventricules charnus ;
ce sont ces ventricules qu' Aris-
tote aura appelés des estomacs.
Voir Cuvier, id. ibid., p. 9. —
D'une chair plus molle. Les
calmars n'ont pas de coquille ;
mais, en place, ils ont dans le
dos une lame de corne en forme
de lancette.
§ 7 . Par le même motif que
chez les oiseaux. Ce rapproche-
ment est ingénieux et exact,
Ilf
140
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. V, § 10
141
/
il y a un gésier placé en avant de Testomac. C'est
aussi pour se défendre et assurer leur salut que ces
animaux sont pourvus de ce qu'on appelle leur encre,
contenue dans un manteau membraneux; et ce man-
teau a une issue et une extrémité par laquelle Tani-
mal rejette les excréments du ventre, dans Torgane
qu'on nomme le conduit. Ce conduit est placé dans
les parties de devant. * Tous les mollusques ont cet
organe spécial ; mais il est surtout remarquable chez
la seiche, et il y est plus développé. Dans les moments de
crainte et de péril, les seiches font une sorte de rempart
en avant de leur corps en noircissant et en troublant
Teau. Les teuthies et les polypes tiennent leur encre
en haut, sur la mytis, tandis que la seiche la tient en
puisque la teuthis ou calmar ne
peut pas non plus broyer ses
aliments. — Leur encre. Les
céphalopodes, qui forment la
première classe des mollusques,
ont cette sécrétion particulière
d'un noir très-foncé qu'on ap-
pelle leur encre; ils l'emploient
à teindre l'eau pour se cacher
et se dérober à leurs ennemis ;
elle est produite par une glande
et déposée dans un sac qui est
diversement situé selon les espè-
ces ; Çuvier, id. ibid., p. 10. —
Ce manteau a une issue. Le
manteau des céphalopodes se
réunit sous leur corps, et forme
un sac musculeux qui enveloppe
tous les viscères ; un entonnoir
charnu, placé à l'ouverture du
sac, devant le col, donne pas-
sage aux excrétions ; Cuvier,
Règne animal, tome III, p. 8.
— Le conduit. Ou, Le sac.
§ 8. Tous les mollusques . Il
faut restreindre ceci aux cépha-
lopodes. — Chez la seiche. La
bourse de l'encre chez les sei-
ches est détachée du foie, tandis
que chez les poulpes elle est
enchâssée dans le foie, ainsi que
chez les calmars ; et quoique
cette bourse soit enfoncée plus
profondément dans l'abdomen,
on la distingue davantage ; voir
Cuvier, loc. cit.. pp. 12, 14 et
16. — Dans les moments de
crainte. Les mêmes détails sont
donnés sur la seiche et son en-
cre dans l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. I, § 17, p. 12 de
ma traduction. — En haut
bas sous le ventre. Elle a aussi davantage de cette
encre, parce qu'elle s'en sert plus souvent. *La seiche
est ainsi organisée, parce que sa vie se passe près de la
terre ; elle n'a pas d'autre moyen de défense, tandis
que le polype a pour lui ses tentacules, dont il se sert
fort utilement, et le changement de couleur, qu'il
opère comme la seiche, qui, dèsqu'ilyaquelquecrainte,
projette son encre par la même cause. La teuthis est
la seule parmi ces animaux à être de haute mer. *" La
seiche a donc comparativement une plus grande quan-
tité d'encre ; et comme elle en a davantage, elle l'a au
bas du corps. Cette quantité plus grande lui permet
de lancer son encre plus aisément et de loin. L'encre
se produit dans la seiche, comme chez les oiseaux se
en bas. Ces détails sont assez
exacts, comme le montrent ceux
qui viennent d'être donnés sur
la seiche d'après Cuvier. —
Davantage de cette encre. Je ne
sais pas si cette différence a été
constatée récemment par nos
zoologistes.
§ 9. «Srt vie se passe près de
la terre. Par opposition à la
teuthis, qui, selon Aristote, est
de haute mer. Je ne sais pas
d'ailleurs, si cette différence est
bien réelle. — Le polype a pour
lui... L'expression est un peu
trop générale, à moins qu'on
n'entende par là le polype ap-
pelé Polype d'Aristote, qui a
des tentacules six fois aussi lon-
gues que son corps et garnie^
de cent vingt paires de ven-
touses ; Cuvier, Règne animal,
t. III, p. 12, édit. de 1830.—
Le changement de couleur. Ce
phénomène n'a pas été constaté,
à ce qu'il semble, par la science
moderne. Aristote lui-mêmen'en
parle pas dans l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. i, §§ 19
et suiv. , où il s'est étendu lon-
guement sur le polype. Il y dit
seulement que les polypes sont
de diverses couleui*s, § 23, p. 16
de ma traduction ; mais le fait
n'est pas faux, puisque Cuvier
remarque que la peau des poul-
pes surtout change de couleur
par place et par taches, plus vite
encore que celle du caméléon.
Cuvier, loc. cit.^ p. 10.
§ 10. ^« bas du corps. Répé-
tition de ce qui vient d'être di
142
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. V, § 12
443
y
■'I
i
11
produit le dépôt blanchâtre et terreux sur Texcré-
ment. Chez la seiche, Tencre se produit aussi, parce
que la seiche non plus n'a pas de vessie. La partie la
plus terreuse s y dépose sur Tencre, qui est d'autant
plus abondante dans la seiche qu'elle a plus de ter-
reux en elle. Ce qui prouve que l'encre n'est que cela,
c'est l'os de la seiche, qui est également terreux, tandis
que le polype n'en a pas; et que l'os de la teuthis est
cartilagineux et léger.
^* On vient de dire pourquoi, parmi ces animaux, les
uns ont de l'encre et pourquoi les autres n'en ont pas,
et dans quelle mesure en ont les espèces organisées de
cette façon. Ces animaux n'ont pas de sang; et par
cela même, ils sont sujets à se refroidir et à être crain-
tifs, de même que, chez quelques personnes, le ventre
au § 8. — La seiche non plus
n'a pas de vessie. Nouvelle
preuve du soin avec lequel Aris-
tole avait disséqué les animaux
dont il parlait. — La plus ter-
reuse... plus de terreux en elle.
C'est toujours l'application de
la théorie des quatre éléments.
Le terreux ne signifie que la
partie solide dans les organes
dont il s'agit. — L'os de la
seiche. Voir dans Cuvier, Règne
animal, t. III, p. IG, édit. de
1830, la description d'e l'os de
la seiche, qui n'est réellement
qu'une coquille d'une nature
particulière, et qui est friable.--
Le polype n'en a pas. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. IV,
ch. I, § 18, p. 13 de ma tra-
duction. — Cartilagineux et
léger. Cette description paraît
exacte; voir Cuvier, Règne
animal, t. III, p. 14, édit. de
1830. La zoologie moderne ne
semble pas avoir attaché autant
d'importance à ces détails.
§ 11. On vient de dire... Ce
paragraphe tout entier n'ajoute
rien à ce qui précède ; et il est
assez inutile. On pourrait sup-
poser que ce n'est qu'une addi-
tion faite par une main étran-
gère. — A être craintifs. La
privation de sang n'est pas né-
cessairement cause de la timi-
dité ; des insectes qui n'ont pas
de sang, par exemple les abeil-
les, n'en sont pas moins très-
courageux ; mais il n'en est pas
se trouble et se relâche, pour peu qu'elles aient quelque
crainte, et que, chez d'autres, la vessie laisse échapper
sa sécrétion. De même, c'est aussi la peur qui fait que
ces animaux lancent leur encre, contraints à cette
émission nécessaire, qui leur sort, comme l'urine sort
régulièrement de la vessie. Mais ici la nature emploie
cette sécrétion telle qu'elle est, tout à la fois pour
défendre l'animal et pour le sauver.
" Les crustacés, soit de l'espèce des langoustes,
soit de l'espèce des crabes, ont les deux premières
dents ; et entre ces dents, le morceau de chair en
forme de langue, ainsi que nous l'avons déjà dit. Ils
ont l'œsophage immédiatement après la bouche ; cet
œsophage est petit comparativement à la dimension
de leur corps, et les plus grands l'ont petit, comparati-
vement aux plus petits. A la suite de l'œsophage, vient
l'estomac, sur lequel les langoustes et quelques crabes
moins vrai que la disposition à
la peur se rattache à une cer-
taine disposition matérielle de
l'organisme. — C'est aussi la
peur... Voir plus haut, § 8.
§ 12. Les crustacés. Sur les
crustacés, voir l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. ii, p. 18
de ma traduction. — Langous^
tes... crabes. Id. ibid.,, § 3,
p. 19. — Les deux premières
dents. Voir plus haut, § 3. —
Nous l'avons déjà dit. Plus haut,
§ 5, et aussi § 3. Pour tous ces
détails, voir l'Histoire des Ani-
maux, livre IV, ch. ii, §§ 17 et
suiv., p. 28 et suiv. — /Is ont
l'œsophage La science mo-
derne n'a guère donné sur l'or-
ganisation des crustacés plus de
détails qu'Arislote n'en donne
ici ; voir Cuvier, Règne animal,
t. IIÏ, p. 183, et la Zoologie
descriptive de M. Clans, p. 398,
trad. franc. Le canal digestif
chez les crustacés s'étend en
ligne droite de la bouche à l'a-
nus, et il présente dans sa partie
gastrique des tubes hépatiques
simples ou ramifiés. Dans quel-
ques espèces plus grosses, l'oe-
sophage s'élargit avant de se
terminer dans l'estomac, pour
constituer un estomac mastica-
X
r
144
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, GHAP. V, § 14
145
Hf
l(£
m
ont d'autres dents, parce que celles d'en haut ne sont
pas assez tranchantes ; mais à partir de l'estomac, ils ont
un intestin qui est simple et tout droit jusqu'à l'orifice
donnant issue aux excréments. *^ Les testacés ont tous
aussi ces mêmes organes, plus distincts chez les uns,
moins distincts chez les autres ; ces détails sont recon-
naissables surtout chez les plus grands. Les colimaçons
ont, ainsi qu'on l'a dit, des dents dures et aiguës ; l'in-
tervalle de ces dents est charnu, comme dans les mol-
lusques et dans le$ crustacés. Ils ont également la
trompe, qui tient le miheu entre le dard el la langue,
comme on l'a dit plus haut. A la suite de la bouche,
vient une sorte de gésier, dans le genre de celui des
oiseaux. Puis, à la suite de ce gésier, vient l'œsophage ;
l'œsophage est suivi de l'estomac, dans lequel se trouve
ce qu'on nomme la micon ; et après la micon, vient
l'intestin, qui en part tout entier. Cette excrétion, qui
se trouve dans tous les testacés, est la partie qui est
particulièrement bonne à manger.
teur, armé de pièces solides. Ce
sont sans doute ces pièces qu'A-
ristote appelle des dents. —
Celles d'en haut. On ne voit
pas clairement à quoi ceci peut
répondre. — Simple et tout
droit. Ceci est exact.
§ 13. Ijes testacés. Sur les
testacés, voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. IV, pp. 37
et suiv. de ma traduction. —
Chez les plus grands. Cette re-
commandation, que fait souvent
jVristote, était surtout nécessaire
en l'absence du microscope. —
Ainsi qu'on l'a dit. Un peu plus
haut, § 3. — On l'a dit plus
haut. Voir § 5. Tout ce para-
graphe n'est en grande partie
que la répétition de ce qui pré-
cède; et c'est sans doute quelque
main étrangère qui aura, sans
nécessité, fait cette addition. —
La micon. Voir l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. ii, § 19,
p. 29 de ma traduction. La mi-
con semble se confondre avec la
mvtis, ou encre, des céphalopo-
** Les autres turbines, tels que les pourpres et les
buccins, sont organisés de même que le colimaçon.
D'ailleurs, il y a beaucoup de genres et d'espèces ; il
y a, par exemple, les turbines comme ceux dont on
vient de parler; d'autres ont deux valves, tandis que
d'autres encore n'en ont qu'une. Les turbines ressem-
blent bien aussi aux bivalves ; ils ont tous, dès leur
naissance, des opercules sur la partie découverte de la
chair, comme en ont les pourpres, les buccins, les
nérites et toutes les espèces analogues. Ces opercules
servent à les défendre; car là où la coquille ne s'étend
des. Sur l'organisation entière
des testacés, voir l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. iv, pp. 37
et suiv. — Bonne à manger. Il
est probable que, dans la Grèce,
on mangeait les escargots, comme
on en mange chez nous.
§ 14. Les pourpres et les buc-
cins. Sur l'organisation des
buccins et des pourpres, voir
Cuvier, Règne animal, t. III,
pp. 97 et 99, édit. de 1829.—
Beaucoup de genres et d'espèces.
De testacés. Cuvier, loc. cit.,
fait des testacés le premier or-
dre des acéphales; et il y place
les huîtres, les moules, les ca-
macées, les cardiacés, les enfer-
més, etc. Le deuxième ordre des
acéphales est composé des acé-
phales sans coquille. Id. ibid.,
pp. 115, 135,141, 144, 153 et
162. — D'autres ont deux val'
ves. Ceci est exact; et il semble,
d'après Cuvier, que tous les
testacés sont bivalves; mais les
T. II.
turbines sont univalves et for-
ment la division la plus nom-
breuse des pectinibranches ;
toutes ces coquilles sont unival-
ves, en spirale; voir Cuvier,
loc. cit., p. 70. — Des opercu-
les sur la partie découverte de
la chair. Il est difficile de re-
connaître clairement dans ces
détails trop concis l'organisa-
tion réelle des turbines. Peut-
être Aristote veut-il parler de
leurs branchies, composées de
nombreux feuillets, et rangées
parallèlement comme les dents
d'un peigne, d'où leur vient le
nom de Pectinibranches; elles
sont attachées au fond de la ca-
vité pulmonaire, qui occupe le
dernier tour de la coquille. Près
des branchies, est un organe
particulier, formé de cellules qui
renferment une humeur très-
visqueuse. Cette humeur forme
une enveloppe commune, qui
couvre les œufs. — Servent à
10
s.
/
146
DES PARTIES DES ANIMAUX
pas, il y a plus de chance que Tanimal soit blessé par
les accidents du dehors. '' Les univalves, étant atta-
chés au roc, sont protégés par la déclivité de leur
coquille; et grâce à une couverture qui ne leur appar-
tient pas, elles deviennent en quelque sorte des bival-
ves, comme les coquillages qu on appelle les lépades.
Au contraire, les bivalves tels que les peignes et les
moules deviennent univalves en se contractant; et les
turbines deviennent, par cet opercule, en quelque
sorte bivalves d' univalves qu'ils étaient. Le hérisson
de mer a plus de ressources que tous les autres; car
sa coquille se réunit en boule, et il est défendu par le
rempart de ses piquants ; c'est une propriété toute
spéciale qu il possède parmi les testacés, ainsi qu'on
Ta déjà dit.
*M.es crustacés et les testacés ont une organisation
absolument opposée à celle des mollusques. Les uns
lex défendre .C\x\\QV \i?iv\e aussi
d'opercules, loc. cit., p. 72;
mais il ne dit pas que l'opercule
ait été donné à l'animal pour sa
défense.
§ 15. Qui ne leur appartient
pas. C'est le rocher, qui tient
lieu d'une seconde valve en
quelque sorte. — Les lépades.
Ou,Ecuelles; voir l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. ly, § 17,
page 48 de ma traduction. La
zoologie actuelle a conservé le
nom de Lépade ; mais elle l'ap-
plique à une espèce de cirrhi-
pède ; voir la Zoologie descrip-
tive de M. Claus, p. 409, trad.
franc. La lépade dont il est
ici question semble être la Pa-
tella mammilaris, qui abonde
dans la Méditerranée. — L^s
peignes et les moules. Voir Cu-
vier, Règne animal, tome III,
pp. 135 et 122. — Le hérisson
de mer. C'est l'oursin, échinus;
voir la description qu'en donne
Cuvier, Règne animal, t. III,
pp. 230 et suiv., édit. de 1829.
— Ainsi qu'on l'a déjà dit.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. V, pp. 56 et suiv.
de ma traduction. Tout un cha-
pitre est consacré au hérisson de
mer, ou oursin.
LIVRE IV, CHAP. V, § 17
147
ont la partie charnue à Textérieur; les autres Font en
dedans, avec la partie terreuse au dehors; mais le
hérisson n'a aucune espèce de chair. Du reste, tous
ces animaux et les autres testacés ont une bouche,
puis une sorte de langue, un estomac, et un orifice
pour l'issue des excréments. Il n'y a de différence que
dans la position et la grandeur de ces organes. On peut
voir la constitution de chacun de ces êtres, soit parce
qui en est dit dans l'Histoire des Animaux, soit d'après
les Descriptions Anatomiques ; car il y a des choses qu'il
est plus facile de faire comprendre clairement par des
explications, et d'autres par la vue. *^ Parmi les tes-
tacés, les hérissons et l'espèce de ce qu'on appelle les
téthyes présentent une organisation singulière. Ainsi,
§ 16. Absolument opposée à
celle des mollusques. YoïrVWiS'
toire des Animaux, livre IV,
chapp. III, IV et v, où ces diffé-
rences d'organisation sont signa-
lées souvent. — La partie ter-
reuse. C'est-à-dire, Solide. —
iV 'a aucune espèce de chair . C' est
exact. — Une bouche, puis une
sorte de langue. . . Pour tous ces
détails, voir l'Histoire des Ani-
maux, locc. citt. — Dans l'His-
toire des Animaux. Voir l'His-
toire des Animaux, aux lieux
que nous venons de citer. —
D'après les Descriptions Ana-
tomiques. Par malheur, ces
descriptions, qui eussent été si
curieuses, ne sont pas arrivées
jusqu'à nous; voir la Préface à
l'Hist. des Animaux, p. clxvi,
et la Dissertation préliminaire,
p. ccxviii. — Par des explica-
tions... par la vue. On ne sau-
rait trop remarquer ce passage,
qui montre que c'est d'une ma-
nière systématique qu'Aristote
a joint des dessins spéciaux à
ses descriptions zoologiques.
§ 17. Les hérissons... et les
téthyes. On ne peut guère dou-
. ter que les téthyes d'Aristote ne
répondent aux ascidies de la
zoologie actuelle, comme le re-
marquent le docteur de Frant-
zius, édit. des Parties des Ani-
maux, p. 309, § 33 ; et Cuvier,
Règne animal, t. HI, p. 165, en
confondant les ascidies, avec le
Thétyon des Anciens (téthyon).
Dans l'Histoire des Animaux,
tout unchap., 6 du liv. IV, est
donné aux téthyes, que l'auteur
rapproche aussi du hérisson de
/
148
DES PARTIES DES ANIMAUX
les hérissons ont cinq dents, et la partie charnue est au
centre; ce qui est également l'organisation de tous les
animaux dont on vient de parler; mais ils ont à la
suite un œsophage, et, à partir de ce point, un estomac
divisé en plusieurs sections, comme si l'animal avait
plusieurs estomacs. Tous ces estomacs sont, en effet,
isolés les uns des autres et pleins d'excrétion ; ils dé-
pendent tous d'un seul et unique œsophage, et ils se
terminent à une seule issue, qui est celle des excré-
ments. Sauf l'estomac, ils n'ont absolument rien de
charnu, ainsi qu'on l'a dit. Leurs œufs, ou ce qu'on
appelle de ce nom, sont nombreux et renfermés cha-
cun isolément dans une membrane ; et à partir de la
bouche et tout autour, ils ont certains corpuscules
noirs, répandus un peu confusément, et auxquels on
mer, § 2, p. 63 de ma traduc-
tion. Mais les téthyes sont des
zoophytes, tandis que les héris-
sons de mer sont encore des
mollusques. Il est donc possible
que le nom de téthyes intercalé
ici soit une addition étrangère ;
et ce qui autorise cette conjec-
ture, c'est qu'il est surtout
question des hérissons dans ce
paragraphe, et que l'auteur ne
revient aux téthyes que plus
loin, § 29. — Ont cinq dents.
C'est ce que dit aussi Guvier,
Règne animal, t. III, p. 231.—
De tous les animaux dont on
t'/e/ï/r/e/?flf/7er. C'est-à-dire, des
crustacés et des testacés. — Un
œsophage. Ce n'est pas précisé-
ment un œsophage; mais un
intestin fort long, attaché en
spirale aux parois intérieures du
test par un mésentère. Ces ani-
maux ont cinq ovaires, qui sont
la partie mangeable des oursins,
et qu'Aristote a peut-être pris
|)Our des estomacs. Voir Cuvier,
loc. cit. , p. 231 . — -4 une seule
issue. Qui, en ell'et, est l'anus
des oursins. — Ainsi qu'on l'a
dit. Voir plus haut, § 1 6 ; et
aussi Histoire des Animaux,
liv. IV, ch.v, §l,p. 56 de ma
traduction. — Leurs œufs. Ce
sont les ovaires de Cuvier. —
Certains corpuscules noirs. On
ne sait pas précisément ce qu'A-
ristote a voulu désigner par là ;
voir la note de M. le docteur
de Frantzius, p. 309, § 36.
^
f^
LIVRE IV, GHAP. V, § 19
149
n*a pas donné de nom. ** Les genres de hérissons étant
fort multipliés, puisqu'il n'y a pas pour eux un genre
uniforme, tous sont pourvus de ces organes ; mais,
chez tous, les œufs ainsi nommés ne sont pas comes-
tibles ; et ces œufs sont très-petits, à l'exception de
ceux de la surface. Du reste, c'est là une observation
qu'on peut faire sur tous les autres testacés ; la chair
de tous n'est pas également bonne ; et leur excrétion
qu'on appelle le micon est mangeable chez les uns,
tandis qu'elle ne l'est pas chez les autres. Chez les
turbines, le micon est dans la spire ; dans les univalves,
elle est dans le fond, commechez les lépades ; et, dans
les bivalves, elle est à la jointure qui les ferme.
"Chez les bivalves, ce qu'on appelle l'œuf est à
droite, et la sortie des excréments se fait de l'autre
§ 18. Etant fort multiplies.
Ceci est fort exact, et l'on peut
voir dans Cuvier, t. III, pp. 218
et suiv., édit. de 1829, tous les
genres et les espèces des échi-
nodermes pédicellés et sans
pieds, parmi lesquels on peut
distinguer les astéries, les our-
sins, les holothuries, les molpa-
dies, etc., etc. — Ainsi nom-
més. Cette formule prouve
qu'Aristote ne se trompait pas,
et qu'il voyait bien que ces
œufs prétendus n'étaient pas de
véritables œufs. Aujourd'hui
même, l'organisation de ces zoo-
phytes, ou rayonnes, n'est pas
parfaitement connue. On mange
au printemps les ovaires des
oursms, qui sont rougeâtres et
d'un goût assez agréable. Voir
Cuvier, loc. cit., j). 232. — Le
micon. On La micon, puisque le
mot grec est féminin ; voir sur
le micon, l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. II, § 49, et
ch. IV, § 13, p. 46 de ma tra-
duction. On ne sait pas précisé-
ment quelle est la matière qu'A-
ristote appelle le micon ; il est
possible que ce soit la liqueur
qui est épanchée dans toute la ca-
vité des échinodermes, et qui se
porte au gré de l'animal dans la
partie extérieure, qu'elle étend,
ou qui rentre dans la partie vé-
siculaire intérieure ; Cuvier,
loç. cit., p. 224. — Les lépa-
des. Voir plus haut, § 13.
§ 19. Ce qu'on appelle l'œuf.
X
/
150
DES PARTIES DES ANIMAUX
côté, à gauche. On a tort du reste d'appeler cela un
œuf; car ce n*est que de la graisse, comme chez les
animaux qui ont du sang, quand Tanimal se porte
bien. Aussi, cet œuf prétendu ne se montre-t-il qu'aux
époques de Tannée où Tanimal est en pleine santé, au
printemps et à l'automne ; car tous les testacés souf-
frent du froid et de la grande chaleur; et les deux
excès de température leur sont également nuisibles.
*° On le voit bien par les hérissons de mer ; car ils ont
cet œuf dès leur naissance, et ils Font plus gros pen-
dant les pleines lunes, non pas parce qu'ils mangent
davantage, ainsi qu'on le suppose, mais parce que
les nuits sont plus échauffées par la lumière de la lune.
Comme ils n'ont pas de sang, ils supportent mal le
froid, et ils ont besoin de chaleur pour se réchauffer.
Aussi, sont-ils partout mieux portants durant Tété,
11 est difficile de savoir ce qu'A-
ristote appelle l'œuf dans les
bivalves ; et il n'y a rien dans la
zoologie moderne qui puisse
servir à l'expliquer. C'est peut-
être le pied, qui est attaché
entre les quatre branchies. La
bouche est à une extrémité et
l'anus à l'autre ; aux côtés de
la bouche, sont quatre autres
feuillets triangulaires, qui ser-
vent de tentacules. Tout en
constatant que l'on a tort d'ap-
peler cette partie des bivalves
un œuf, Aristote donne des dé-
tails trop longs pour qu'on
puisse croire qu'il s'est complè-
tement trompé; voir Guvier,
loc. cit., p. 117. Si ce n'est pas
le pied des bivalves qu' Aris-
tote prend pour un œuf, ce ne
peut être que leur bouche, qui
cependant ne doit pas varier
avec les saisons.
§ 20. Les hérissons de mer.
Ou, Oursins. — Ils ont cet œuf
dès leur naissance. Ici encore,
il est bien difficile de voir ce
qu'Aristote a voulu décrire ; il
n'y a rien dans les oursins qui
puisse y répondre ; voir Cuvier,
loc. cit., p. 230. — ^éinsi qu'on
le suppose. L'auteur aurait dû
nommer les naturalistes qu'il
réfute. — Par la lumière de la
lune. C'est une observation dé-
î
LIVRE IV, CHAP. V, § 21 151
sauf ceux de TEuripe de Pyrrha, qui ne se portent pas
moins bien en hiver, parce qu'alors leur nourriture
est plus abondante, les autres poissons quittant ces
lieux durant cette saison. ^* Les hérissons ont tous le
même nombre d'œufs, et toujours en nombre impair;
ils en ont cinq, c'est-à-dire autant que de dents et
d estomacs. Cela tient à ce que cet œuf prétendu n est
pas du tout un œuf, ainsi que nous venons de le dire,
et que c'est seulement l'embonpoint de l'animal bien
nourri. Ce prétendu œuf ne vient que d'un seul côté
chez les huîtres. C'est absolument aussi la même chose
pour les hérissons. Comme le hérisson est presque
sphérique et que le cercle du corps n'est pas unique,
ainsi qu'il l'est dans les autres huîtres, et comme le
hérisson ne cesse pas d'être sphérique, l'étant tantôt
ici et tantôt ne l'étant pas là, et qu'il est partout égal
à cause de sa sphéricité, il y a nécessité que l'œuf soit
licate, puisque la chaleur de la
lune est à peu près nulle. —
I/Euripe de Pyrrha. Voir l'His-
toire des Animaux, livre V,
ch. X, § 3, p. 157 de ma tra-
duction, où tous ces détails sont
déjà donnés presque mot pour
mot.
§ 21. Ils en ont cinq. On ne
peut comprendre par là que les
cinq ovaires des oursins, situés
autour de l'anus, et ayant cha-
cun un orifice particulier. Les
oursins ont bien les cinq dents
dont il est question ici ; mais on
ne peut pas dire qu'ils aient
cinq estomacs. — L'embonpoint
de l'animal. Voir plus haut,
g 19. — chez les huîtres. Est-ce
du petit ligament de la charnière
des huîtres que l'auteur veut
parler ici ? — Presque sphéri-
que. C'est exact. — N'est pas
unique. En effet, le corps des
oursins est composé de cinq
pièces anguleuses, qui se joignent
exactement. — Que l'œuf soit
ainsi disposé. Ici encore l'expli-
cation est des plus obscures;
l'oursin n'a pas d'œuf; et s'il
s'agit des ovaires, il faut se rap-
peler qu'il y en a cinq, et non
point un seul. LTn peu plus bas,
il est question non plus d'un
I
•N.
152
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. V, § 24
153
aussi disposé de la même façon; car le cercle ne peut
pas être dissemblable comme dans les autres crusta-
cés. *' Tous ces animaux ont la tête au centre ; et cette
partie ressemblant à une tête se trouve en haut. Dès
lors, il est impossible par cela même que l'œuf soit
continu ; il n'est que dans une certaine partie du
cercle, et non dans les autres. Il faut donc, puisque
cette disposition est commune dans tous, et que cet
animal est le seul à avoir le corps sphérique, que les
œufs ne soient pas en nombre pair. L'animal aurait
été organisé en diamètre, parce qu'il aurait fallu que
les deux parties de Tun et l'autre côté fussent pareilles,
si les œufs avaient été en nombre pair et disposés dia-
métralement. S'il en eût été ainsi, les œufs se trou-
veraient des deux côtés du cercle. Mais ceci n'était pas
possible pour les hérissons, non plus que pour les
autres huîtres; et, en effet, les huîtres et les peignes
œuf unique, mais de cinq œufs,
§23.
^12. La tcte au centre. D'une
manière générale, ceci est exact.
Comme ces animaux sont rayon-
nés, le centre a pu être pris
pour leur tête, aussi bien que
pour leur bouche. — Que l'œuf
soit continu. Ceci ne se com-
prend pas bien ; mais les ma-
nuscrits n'offrant pas de va-
riante, il faut garder le texte
tel qu'il est. — Les œufs ne
soient pas en nombre pair. Il y
a autant d'œufs, si ce sont des
œufs toutefois, que de rayons
composant l'animal. — En dia-
mètre. C'est-à-dire, composé de
deux parties correspondantes,
comme la suite l'explique. —
Les huîtres et les peignes. Ces
deux espèces font partie l'une
et l'autre de la famille des tes-
tacés acéphales; et ici encore,
il paraît bien qu'il ne peut être
question de la charnière qui se
trouve également chez les deux ;
voir Cuvier, Règne animal,
t. III, pp. 120 et 122, édit. de
1829. On peut croire que toute
cette portion du texte à été
altérée.
n'ont cette partie que d'un seul des côtés de la cir-
conférence.
" Il y avait donc nécessité qu'il y eût trois ou
cinq œufs, ou tel autre nombre impair ; mais à trois,
ils eussent été trop éloignés; à plus de cinq, ils
eussent été continus en se touchant. La première al-
ternative n'était pas la meilleure; la seconde était im-
possible. Il fallait donc que ces animaux eussent cinq
œufs. '* C'est par la même raison que l'estomac de
ces animaux est divisé en autant de parties, et que le
nombre de leurs dents est ce qu'il est, c'est-à-dire
de cinq. Chaque œuf étant en quelque sorte un corps
de l'animal, il fallait nécessairement que chaque œuf
fût dans un rapport semblable avec son genre d'exis-
tence, puisque c'est de là que l'animal tire sa crois-
sance; car s'il n'y avait eu qu'un seul estomac, les
dents eussent été trop loin, ou elles auraient rempli
toute la place, de sorte que le hérisson eût eugrand'-
peine à se mouvoir, et que le creux ne se serait pas
§23. Trois ou cinq cinq
œufs. Ceci semble bien indiquer
que ce qu' Aristote appelle ici des
œufs n'est que la division des
oursins en cinq compartiments.
§ 24. L'estomac de ces ani-
maux.... Si tous ces renseigne-
ments ne sont pas exacts, et s'ils
n'ont pas été ratifiés par la
science moderne, ils prouvent ,
du moins avec quelle attention
Aristote avait étudié et cher-
chait à comprendre toutes ces
organisations inférieures. — Le
nombre de leurs dents. Qui est
bien de cinq, comme le dit Aris-
tote. — Chaque œuf. Cette in-
dication semble bien correspon-
dre aux cinq compartiments des
oursins. Voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. V, p. 56 de
ma traduction. — A se mouvoir.
Bien que les oursins fassent
partie des échinodermes pédi-
cellés, le mouvement est bien
peu marqué chez eux. Leurs
pieds ainsi nommés sont les
tentacules qui passent par les
\
154
DES PARTIES DES ANIMAUX
rempli de nourriture. Mais les intervalles étant au
nombre de cinq, il a fallu que Testomac, qui corres-
pond à chacun d'eux, fût également partagé en cinq.
C'est par la même raison que le nombre des dents
doit être de cinq aussi ; et la nature sait par là donner
et répartir à toutes ces parties une organisation égale.
^^ On voit donc pourquoi le hérisson a des œufs en
nombre impair, et pourquoi ces œufs sont au nombre
de cinq. Ce qui fait que les uns ont des œufs très-
petits, et que les autres ont de grands œufs, c'est
que les derniers ont naturellement plus de chaleur.
La chaleur a la force de cuire davantage les aliments;
et voilà pourquoi les hérissons qui ne sont pas co-
mestibles sont aussi plus remplis d'excrétion. C'est la
chaleur de leur nature qui les dispose à être plus
mobiles, de sorte qu'ils vont à la pâture et ne restent
pas en place. Ce qui le prouve bien, c'est que ces
sortes de hérissons ont toujours quelque chose à leurs
piquants, par suite évidemment des mouvements
petits trous de l'enveloppe. On
les compte par centaines, et c'est
en les allongeant ou en les rac-
courcissant que ces animaux
peuvent se mouvoir; Cuvier,
loc. cit., p. 224.-^ L'estomac,
partagé en cinq . Dans les our-
sins, la bouche est garnie de
cinq dents enchâssées dans une
charpente calcaire très compli-
quée, ressemblant, dit Cuvier,
à une lanterne à cinq pans.
C'est sans doute ce qu'Aristote
aura nommé des estomacs ; Cu-
vier, loc. cit.^ p. 231, édit. de
1829.
§ 25. On voit donc... La con-
clusion n'est peut-être pas aussi
certaine que l'auteur semble le
croire. — Des œufs. Ou plutôt :
Ce qu^on appelle des œufs. —
Plus de chaleur. Le fait n'est
pas impossible ; mais rien ne le
prouve. — Qui ne sont pas co'
mestibles. Cette traduction n'est
pas certaine, parce que la signi-
îication du mot grec lui-même
ne l'est pas. Les manuscrits
LIVRE IV, CHAP. V, § 27
155
qu'ils se donnent en tous sens. Leurs piquants leur
servent de pieds. '
*^ Quant aux téthyes, leur nature diffère très-
peu de la nature des plantes, bien qu'elles soient
plus animales que les éponges, qui sont tout à fait
dans la condition de la plante. C'est que la nature
passe sans discontinuité des êtres sans vie aux ani-
maux qui en sont doués, par l'intermédiaire d'êtres
qui ont la vie, sans être cependant des animaux ; et
ces êtres sont tellement rapprochés les unsdes autres,
qu'ils ne semblent offrir qu'une différence excessi-
vement légère. ^'Pour l'éponge, qui ne peut vivre,
comme on l'a dit, que quand elle est attachée à quel-
que chose, et qui ne vit plus quand on la détache,
n'offrent pas de variante. — .
Quelque chose à leurs piquants-.
L'explication est ingénieuse, et
selon toute apparence, elle est
vraie. — Leurs piquants, leur
servent de pieds. Ceci n'est exact
qu'en partie. La surface du test
est armée d'épines articulées
sur de petits tubercules, et mo-
biles au gré de l'animal ; elles
servent à ses mouvements avec
les pieds, qui sont situés entre
elles ; voir Cuvier, Règne ani-
mal, t. III, p. 231, édit. de
1829-1830.
§ 26. Quant aux te'thjes. Voir
plus haut, § 17. — Diffère
très'peu de la nature des plan-
tes. Et de là, leur nom de Zoo-
phytes, qu'Aristote n'a pas in-
venté, à ce qu'il semble, mais
qu'il a indiqué aussi clairement
que possible. — Que les épon^
ges. Cuvier place les éponges,
parmi les polypes à polypiers,
à la suite des téthyes (Théthyes)
id. ibid., p. 321. — La condi-
tion de la plante. Les éponges
sont des corps marins fibreux ;
elles n'ont de sensible qu'une
sorte de gélatine ténue qui se
dessèche sans laisser aucune
trace; Cuvier, id. ibid., p. 322.
— C*est que la nature. La zoo-
logie actuelle ne pourrait pas
dire mieux. — Excessivement
légère. Et c'est là ce qui fait que
la science a tant de peine à les
classifier.
§ 27. Comme on Va dit. Voir
l'Histoire des Animaux, livre V,
ch. xiv, §§ 3 et suiv., pp. 187
et suiv. de ma traduction. —
Quand on la détache. Du rocher,
/
156
DES PARTIES DES ANIMAUX
elle ressemble absolument à un végétal. Les holo-
thuries, ainsi dénommées, les poumons marins et
d'autres animaux analogues qui habitent la mer, ne
diffèrent que très-peu de ceux-là, en ce qu'ils peu-
vent se détacher. Ces êtres n'ont aucun des sens ; et
ils vivent comme des plantes qui seraient détachées du
sol. "Car même parmi les plantes de terre, il y en
a quelques-unes qui, étant organisées de la même ma-
nière, peuvent tantôt vivre et se développer aussi
sur d'autres plantes ; et tantôt vivent même en étant
détachées, comme cette plante du Parnasse qu'on ap-
pelle l'Épipètre (la Pierreuse), et qui vit longtemps
encore après qu'on l'a suspendue au sommet des
piquets.
"Les téthyes, et les autres animaux de cet ordre.
où elle est implantée. — Les ho'
lothuriesy ainsi dénommées. La
science moderne a conservé ce
nom pour des échinodermes pé-
dicellés ; mais elle ne place pas
les holothuries aussi près des
éponges que le fait Aristote;
elles ont une organisation assez
compliquée, avec bouche, in-
testin, œsophage, anus, etc.;
voir Cuvier, Règne animal,
t. III, p. 238. — Les poumons
marins. Je ne sais si on peut
confondre ces poumons marins
d' Aristote avec les pulmonés de
la zoologie moderne, dont l'or-
ganisation est très-supérieure à
celle des holothuries et surtout
des éponges ; Cuvier, loc. cit.y
pp. 37 et 46. — Aucun des
sens. Ceci ne peut pas s'appli-
quer absolument aux holothu-
ries ni surtout aux pulmonés,
qui ont au moins le toucher.
§ 28. L'Épipètre. J'ai con-
servé le mot grec en mettant
l'équivalent français entre pa-
renthèses. Il paraît que cette
plante est un sédum rupestre,
ou amplexicaule. Théophraste,
Histoire des plantes, liv. VII,
ch. VII, § 4, p. 119, édit. Fir-
min-Didot, nomme l'épipètre ;
mais c'est seulement pour dire
que cette plante n'a point de
fleur ; il ne parle pas de la pro-
priété particulière dont il est
question ici.
§ 29. Les téthyes. Voir plus
haut, § 26. — En étant atta-
LIVRE IV, CHAP. V, § 30 157
s'il en est, se rapprochent de la plante en ce qu'elles
ne peuvent vivre comme elle qu'en étant attachées
à quelque chose. On pourrait croire qu'elles ont
quelque sensibilité, parce qu'elles ont une partie
charnue ; maison ne sait comment on doit les classer.
Cet animal a deux conduits et une seule fente, qui
reçoit le liquide propre à sa nutrition, et qui rejette
le résidu de ce fluide. On ne voit pas clairement qu'il
ait des excréments, comme les autres testacés. ^®0n
pourrait donc à bien juste titre et très-particuliè-
rement l'appeler un végétal, ainsi que toutes les
espèces d'animaux qui lui ressemblent, puisque le
végétal n'a pas non plus d'excréments. La fente lé-
gère qui est au milieu peut bien être prise pour le
point essentiel de la vie. Quant aux animaux qu'on
appelle tantôt Cnides, et tantôt Acalèphes, ce ne sont
chées. Comme les éponges. —
Quelque sensibilité. On peut le
croire d'après hi raison qu'en
donne Aristote, parce qu'en effet
ces animaux ont une substance
charnue sans os, ni corne d'au-
cun genre ; voir Cuvier, hc. cit.,
p. 320. La croûte des téthyes
comme celle des éponges pré-
sente deux ordres de trous pour
recevoir l'eau et la rejeter. —
Deux conduits et une seule fente.
On pourrait trouver ici que les
observations du naturaliste grec
ont été poussées plus loin que
celles de la science moderne. —
On ne voit pas clairement. . . Le
fait est exact, et l'eau que les
téthyes rejettent ne peut pas
être prise pour leur excrément.
— Comme les autres testacés.
On peut douter que les téthyes
doivent être classées parmi les
testacés.
§ 30. Un végétal. Le rapport
indiqué par Aristote est réel,
puisque le végétal n'a pas non
plus d'excrétion ; mais il y a
encore d'autres rapports non
moins importants, l'immobilité,
par exemple. — Pour le point
essentiel de la vie. C'est là une
théorie qui peut être exacte;
mais qui ne semble pas s'ap-
puyer sur aucun fait. — Cnides. . .
Acalèphes. Sur la cnide ou aca-
V
158
DES PARTIES DES ANIMAUX
/
pas des testàcés; ils sortent de toutes les divisions
admises, et leur nature participe à la fois de la plante
et de ranimai. En effet, ce sont des espèces d'ani-
maux, puisque quelques espèces se détachent et vont
chercher leur nourriture, et qu'elles sentent aussi les
corps qui se détachent d'elles. De plus, elles savent se
défendre à l'aide de la dureté de leur corps. Mais par
leur imperfection et aussi par leur faculté de s'atta-
cher vite aux rochers, elles se rapprochent beaucoup
de la plante ; elles s'en rapprochent en outre par l'ab-
sence de tout excrément, du moins de tout excré-
ment visible, bien qu'elles aient une bouche.
^* L'espèce des étoiles de mer ressemble beaucoup
aux précédentes ; car elles se jettent sur les huîtres
lèphe, voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. V, ch. XIV, S ^'
p. 187 (le ma traduction. La
zoologie moderne a conservé le
nom d'Acalcphe pour les orties
de mer, qui forment la troisième
classe des zoophytes. Ce ne sont
pas en effet des lestacés, et
Aristote a raison de les distin-
guer. — //.v sortent de toutes
les divisions admises. Et qui
chez les Anciens ne pouvaient
pas être poussées aussi loin que
chez nous ; voir Guvier, Règne
animal, tome III, p. 274. —
De la plante et de l'animal.
D'où leur nom de zoophytes, ou
animaux rayonnes, quatrième
et dernier embranchement des
animaux, selon Cuvier. —
Quelques espèces se détachent.
C'est exact. Par exemple, les
méduses nagent en contractant
et en dilatant leur ombrelle,
bien que leur substance soit gé-
latineuse et sans fibres appa-
rentes. Parmi les polypes, les
uns se fixent par leur base ; les
autres peuvent la détacher tout '
à fait et nager; voir Cuvier,
loc. cit. pp. 274 et 290. —Bien
qu'elles aient une bouche. Le
fait est exact; et dans la plupart
des espèces, cette bouche tient
lieu aussi d'anus.
§ 31. Des e' toiles de mer. Ce
sont les astéries de la zoologie
moderne, qui forment la pre-
mière partie des Echinodermes
pédicellés. Leur corps est divisé
d'ordinaire en cinq rayons, au-
dessous desquels est la bouche,
qui sert aussi d'anus ; Cuvier,
loc. cit. p. 225. — Se jettent sur
LIVRE IV, CHAP. V, § 32 159
pour en sucer plusieurs, et elles ressemblent aussi à
ceux des animaux qui se détachent, parmi ceux qu'on
vient de nommer, mollusques et crustacés. On pour-
rait en dire autant des testàcés.
^*Les organes de Talimentation, qui sont absolu-
ment nécessaires à tous les animaux, sont tels qu'on
vient de les décrire ; et par une suite non moins évi-
dente, il faut aussi qu'ils aient une partie corres-
pondante à celle qui, chez les animaux pourvus de
sang, constitue le siège principal de la sensibilité; car
c'est là une partie indispensable à tous les êtres
animés. Dans les mollusques, c'est une partie liquide
placée dans une membrane, par laquelle l'œsophage
s'étend jusqu'à l'estomac; cette membrane est plutôt
en arrière; et c'est ce qu'on appelle parfois la Mytis.
les huîtres. Je ne sais si ce dé-
tail a été constaté par la zoo-
logie moderne. — On pourrait
et^ dire autant des testaccs.
Ceci esr tmp concis, et n'est pas
assez clair.
§ 32. Les organes de l'ali-
mentation... Cette étude a com-
mencé plus haut avec le cha-
pitre V, pour les animaux qui
n'ont pas de sang. — Le siège
principal de la sensibilité'. Il
faut se rappeler que, dans les
théories d' Aristote, c'est la sen-
sibilité qui constitue essentiel-
lement l'animal et le sépare de
la plante, qui n'a que la faculté
de nutrition. Cette théorie est
profondément juste, et la science
l'a conservée comme un de ses
principes fondamentaux. — »
Dans les mollusques. . . Les dé-
tails anatomiques qu'Aristote
donne ici sur les mollusques ne
sont pas très-exacts ; mais l'or-
ganisation de ces animaux est
très-obscure, et il est fort dif-
ficile de distinguer les viscères.
— Une partie liquide. Ou,
Humide. — Une membrane...
Je ne crois pas que la science
actuelle reconnaisse rien de
pareil. Est-ce le système ner-
veux, est-ce la circulation des
mollusques qu'Aristote veut
décrire ? La principale masse
médullaire, qu'on appelle leur
cerveau, est placée en travers
de l'œsophage, qu'elle enveloppe
comme d'un collier. Voir Cu-
V.
160
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. V, § 35
161
/
Il y a même quelque chose de ce genre à peu près
dans les crustacés, qu'on nomme la Mytis également.
^^Cet organe est tout à la fois liquide et solide comme
un corps, et il est traversé dans son milieu par l'œ-
sophage, ainsi qu'on Ta déjà dit. S'il était placé entre
l'œsophage et la partie postérieure de l'animal, il
n'aurait pas pu prendre aussi aisément la distension
indispensable pour la nourriture qui entre; la dureté
de son dos eût été un obstacle. Mais l'intestin est en
dehors sur la Mytis, et l'encre est sur l'intestin,
pour que ces parties fussent le plus loin possible de
l'orifice de sortie, et pour que tout ce qui pouvait
nuire à l'animal fût éloigné de sa partie la meilleure,
vier, Règne animal, tome III,
p. 2, édit. de 1830. — La
Mytis, Dans X Histoire des Ani-
maux, liv. IV, cil. I, § 17,
p. 12 de ma traduction, la
mytis des mollusques est la
membrane où est contenue l'en-
cre des céphalopodes. Ici, la
m^'tis semble être plutôt le siège
de la sensibilité. — Crustacés.
Dans l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. Il, consacré aux
crustacés, Aristote ne parle pas
de leur mytis.
§ 33. Traversé dans son mi-
lieu par l'œsophage. Il semble
que ceci ne peut se rapporter
qu'à la masse médullaire qu'on
nomme quelquefois le cerveau
des mollusques. — <4insi qu'on
l'a déjà dit. Au paragra|)he
précédent. Mais au paragraphe
qui suit, Aristote assimile cet
organe au cœur. — La dis"
tension indispensable. Je ne sais
pas si l'œsophage des mollus-
ques se développe réellement
autant que l'auteur paraît le
croire. — De son dos. Ceci ne
se comprend pas bien ; mais
les manuscrits n'offrent pas de
variante. — L'encre est sur l'in-
testin. Ces détails ne sont peut-
être pas très-exacts analomi-
quement ; sur l'organisation des
mollusques céphalopodes et sur
leur encre, voir Cuvier, Règne
animal, tome III, pp. 9 et
suiv., édit. de 1830. — De l'o^
rifice de sortie. Ceci non plus
ne paraît pas fort exact. Dans les
céphalopodes, l'entonnoir char-
nu qui donne passage aux ex-
crétions est placé à l'ouverture
du sac devant le cou. C'est le
manteau qui forme le sac mus-
et de son principe. ^*Ce qui prouve bien que cet or-
gane est analogue au cœur, c'est d'abord le lieu où il
est placé; car ce lieu est le même ; et ensuite c'est la
douceur du liquide, qui semble parfaitement cuit et
sanguin. Dans les testacés, le siège principal de la
sensibilité est disposé de même ; mais c'est moins ap-
parent. Chez les animaux qui sont immobiles, on
doit toujours chercher ce principe dans le milieu des
deux organes, dont Tun reçoit la nourriture et dont
l'autre accomplit la sécrétion, soit spermatique, soit
excrémentitielle. Dans tous les animaux qui se meu-
vent, ce milieu est toujours à chercher entre la droite
et la gauche. ^^Chez les insectes, ainsi qu'on l'a dit
dans des Études antérieures, l'organe de ce principe
culeux dont tous les viscères
sont enveloppés; la bouche est
percée entre les pieds.
§ 34. Analogue au cœur. Le
mécanisme de la circulation est
assez compliqué chez les mol-
lusques; ils ont trois ventri-
cules ; mais il ne paraît pas
qu'ils aient un organe qu'on
puisse appeler leur cœur; voir
Cuvier, loc. cit. — La douceur
du liquide. De quel liquide
peut-il être question ici ? C'est
ce qu'on ne voit pas. — Parfai-
tement cuit et sanguin. Quelle
que soit la valeur de ces expli-
cations, elles prouvent avec quel
soin Aristote avait fait l'ana-
tomie de ces animaux, si diffi-
ciles à observer, même aujour-
d'hui, avec tous les moyens que
T. n.
nous possédons. — Le siège
principal de la sensibilité. Voir
plus haut, § 32. — Est disposé
de même. Il aurait fallu plus
de précision dans ce rappro-
chement. — Dans le milieu des
deux organes Ce qui ne
veut pas dire que toujours le
siège du principe sensible soit
à égale distance des deux extré-
mités, celle par où entre la
nourriture, et celle par où sort
le résidu. — Entre la droite et
la gauche. On ne sait s'il s'agit
ici du cœur dans les vertébrés,
ou du centre phrénique.
§ 35. Dans des Études anté-
rieures. Ceci se rapporte sans
doute à l'Histoire des Animaux,
où tout un chapitre, liv. IV,
ch. VII, pp. 67 et suiv. de ma
11
162
DES PARTIES DES ANIMAUX
/
est placé entre la tête et le renflement du ventre.
Parfois, cet organe, qui le plus souvent est unique,
devient multiple, comme on le voit chez les loules et
les insectes allongés; et c'est là ce qui fait qu^ils vi-
vent encore après qu'on les a coupés en deux. Le
vœu de la nature est bien qu'un tel organe soit tou-
jours unique ; et quand elle ne le peut pas, elle
fait du moins cet organe unique en fait, et multiple
en puissance. Du reste, ceci est plus ou moins évident
selon les divers animaux.
^^ D'ailleurs, les organes nécessaires à Talimentation
ne sont pas les mêmes dans tous ces animaux, et ils
offrent des différences considérables. Chez quelques-
uns, ce qu on appelle le dard est dans la bouche ; et Ion
dirait que c est en quelque sorte un composé qui
réunit tout ensemble les fonctions de la langue et celles
des lèvres. Ceux qui n ont pas leur dard en avant
ont cet organe de sensibilité à Tintérieur des dents ;
traduction, u été consacré aux
insectes. — Entre la tête et le
renflement du ventre. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. IV,
ch. VII, §§2 et suiv., p. 68. —
loules. Le nom grec a été con-
servé par la science moderne à
toute une famille d'arthropodes
chilognathes, les Iulides; voir
la zoologie de M. Claus, p. 533,
trad. franc. Les anneaux de ces
insectes sont en nombre indé-
terminé. — Après qu'on les a
coupes en deux. Voir l'Histoire
des Animaux, liv. IV, ch. vu,
§ 3, p. 68.
§ 36. Des différences considé-
rables... Ces observations sont
fort exactes. — Ijcs fonctions de
la langue et celles des lèvres.
Remarque fort ingénieuse, et
tout à fait neuve du temps d'A-
ristote. — Cet organe de sensi-
bilité à l'intérieur des dents.
Cette théorie est peut-être moins
acceptable que les précédentes.
Le système nerveux des insectes
est en général composé d'un cer-
LIVRE IV, CHAP. V, § 37 163
mais chez tous vient ensuite l'intestin tout droit, et
simple jusqu'à Torifice pour la sortie des excréments.
Chez quelques-uns, l'intestin est en spirale. D'autres
ont l'estomac après la bouche, et l'intestin, enroulé
après l'estomac, afin que ceux qui ont plus besoin de
manger, et qui sont plus gros, puissent recevoir une
plus grande quantité dç nourriture. ^^ C'est la cigale
qui, de toutes ces espèces, a l'organisation la plus
singulière. C'est un même organe soudé qui lui
sert de bouche et de langue ; et c'est une sorte de
racine par où elle prend la nourriture qu'elle puise
dans les liquides. Ce sont les insectes qui mangent le
plus comparativement aux autres animaux, non pas
tant à cause de leur petitesse qu'à cause de leur froi-
deur ; car la chaleur a besoin d'aliments, et elle les
cuit très-vite, tandis que le froid ne nourrit pas bien.
Mais à cet égard, la cigale se distingue très-spéciale-
veau formé de deux ganglions
opposés, donnant huit paires de
nerfs, et de douze ganglions in-
férieurs. Le lieu où Aristote
place la sensibilité chez les in-
sectes paraît choisi d'une ma-
nière arbitraire. Voir Cuvier,
Règne animal, tome IV, pp. 293
et suiv., édit. de 1830; voir
aussi la zoologie de M. le D*"
Claus, pp. 548 et suiv., trad.
franc. — L'intestin tout droit et
simple. Ceci n'est pas très-
exact; et le tube digestif des
insectes est, au contraire, éten-
du et compliqué ; voir la Zoo-
logie de M. Claus, p. 543.
37. C'est la cigale... La
science moderne s'est surtout
occupée pour la cigale d'expli-
quer le mécanisme du son qu'elle
produit; elle a moins étudié son
appareil buccal. Aristote en a
fait une étude particulière dans
l'Histoire des Animaux, liv. IV,
ch. vu, § 11, p. 74 de ma tra-
duction. — J cause de leur
froideur. Cette théorie peut
être fort contestée ; mais on ne
peut pas méconnaître que l'ex-
plication donnée ici par Aris-
tote ne soit au moins fort ingé-
nieuse. — De l'humidité qui
provient de l'air. Il a été re-
1 1
/
164 DES PARTIES DES ANIMAUX
ment. Son corps se contente de l'humidité qui pro-
vient de rair, comme les éphémères que voit naître
le Pont-Euxin, si ce n'est que ces derniers ne vivent
que l'espace d'une seule journée, tandis que les cigales
vivent davantage de jours, tout en n'en vivant encore
que fort peu.
^» Après avoir parlé des parties intérieures des ani-
maux, il nous faudrait arriver à leurs parties exté-
rieures. Mais nous pouvons partir de ce que nous
avons déjà dit, sans nous occuper de ce que nous
laissons de côté, afin qu'après nous être peu arrête a
ce qui exige moins d'attention, notre étude puisse
s'attacher plus longuement à ce cpii regarde les ani-
maux parfaits qui ont du sang.
LIVRE IV, CHAP. VI, g 1
165
connu que la cigale se nourrit
de la sève des arbres. — Les
éphémères... le Pont-Euxin,
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. V,cli.xvii,§l9, p. 216de
ma traduction. — Les cigales
vivent davantage. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. V, ch.
XXIV, consacré tout entier a la
cigale, pp. 218 et suiv. de ma
traduction; mais l'auteur ny
parle pas de la longévité.
§ 38. Des parties intérieures.
Cette étude a commencé sur-
tout avec le chapitre iv du li-
vre III; mais on peut la faire
remonter aussi au chapitre i,
du livre II. Tout ce paragraphe
peut sembler ici hors de sa
place, malgré la précision et la
justesse des considérations qu il
présente sur la méthode de l'au-
teur; mais dans les chapitres
qui suivent, Aristote revient
aux insectes, aux crustacés, aux
mollusques, pour passer ensuite
à des matières plus importantes,
l'homme surtout, et finir par
des matières qui le sont beau-
coup moins. On ne saurait mé-
connaître qu'il y a quelque dé-
sordre dans la fin de ce qua-
trième livre. Les sujets qu'il
traite sont disparates et n'ont
pas entre eux un lien suffisant.
Les détails sont tcm jours du plus
grand intérêt, et généralement
d'une grande exactitude; mais
l'exposition n'est pas régulière
ni assez systématique. Voir sur
ces questions la Dissertation sur
la composition du Traité des
CHAPITRE VI
Des insectes ; leur organisation ; relation des pattes et des ailes ;
nombre des ailes; leur nature diverse; causes et objet de la
segmentation des insectes ; rapports des insectes et des plantes ;
du dard des insectes ; sa position ; ses usages, à l'extérieur et
à l'intérieur, au devant ou en arrière ; règle ordinaire de la
nature n'employant qu'un organe à une fonction, toutes les fois
qu'elle le peut ; des pattes des insectes ; leur nombre et leur
position ; de l'organisation des pattes dans les insectes qui sau-
tent.
* Les insectes ne sont pas formés d'autant de parties
que d'autres animaux, bien qu'ils présentent entre
eux assez de différences. Ils ont tous beaucoup de
pattes, pour que cette multiplicité leur rende le mou-
vement plus facile, entravé comme il l'est en eux par
Parties des Animaux, et aussi
la Dissertation sur la composi-
tion de l'Histoire des Animaux.
§ 1. Σs insectes. Yo\v\é\Màe
générale sur les insectes dans
l'Histoire des Animaux, liv. IV,
ch. VII, p. 67 de ma traduction.
D'autant de parties. Les
trois parties les plus apparentes
dans les insectes sont la tête, le
thorax et l'abdomen ; mais ce
ne sont pas les seules ; et avec
les pattes, les ailes, les élytres,
etc., elles forment à peu près
autant de parties que dans une
foule d'autres animaux. —
Assez de différences. On pour-
rait même dire : Les plus nom-
breuses différences. Le nombre
des espèces d'insectes actuelle-
ment connues s'élève à plusieurs
centaines de mille ; voir la Zoo-
logie de M. Glaus, p. 563, trad.
franc. Il n'y a pas un autre
ordre d'animaux qui en pré-
sente autant, sans compter les
espèces fossiles, qui se multi-
plient indéfiniment. — Tous
beaucoup de pattes. Ceux qui
en général en ont le moins en
ont six ; les autres en ont un
nombre considérable; ce qui
leur a fait donner le nom de
Myriapodes. — I^e mouvement
plus facile. L'explication peut
être contestée ; car les insectes
166
DES PARTIES DES ANIMAUX
/
la lenteur et la froideur de leur nature. Ceux qui ont
le plus de pattes sont ceux qui sont les plus froids, à
cause de leur longueur, comme les loules. Les in-
sectes, ayant plusieurs principes de vie, ont aussi plu-
sieurs sections ; et c'est par le même motif qu'ils ont
beaucoup de pattes. Ceux qui ont les pattes plus
petites ont des ailes pour compenser Tinsuffisance de
leurs pattes. * Parmi les insectes ailés eux-mêmes,
ceux dont la vie est errante, et qui doivent néces-
sairement changer de lieux pour pouvoir vivre, ont
quatre ailes; et le volume de leur corps est très-léger,
comme on le voit chez les abeilles et leurs congénères,
qui ont deux ailes de chaque côté du corps. Les plus
petits de ces insectes n'ont que deux ailes, comme
l'espèce des mouches. Ceux qui sont courts et qui
vivent davantage sur place ont plusieurs ailes comme
les abeilles ; mais ils ont des ély très (fourreaux) à leurs
ailes, comme les hannetons et les insectes analogues.
qui ont tant de pattes ne sont
pas ceux qui se meuvent le plus
vite. — Les loules. Voir au
chapitre précédent, § 35. —
L'insuffisance de leurs pattes.
Cette théorie ne paraît pas non
plus très-exacte.
§ 2. Ont quatre ailes. Ce
sont surtout les coléoptères, qui
ont six pattes et quatre ailes,
les deux supérieures recouvrant
les deux autres, comme des étuis
ou élytres. — Chez les abeilles.
Les abeilles sont comprises au-
jourd'hui dans les hyménoptères
(ailes membraneuses), formant
le quatrième ordre des insectes ;
elles ont également six pattes,
et quatre ailes, simplement vei-
nées, et non en réseau comme
celles des nevroptères, les deux
inférieures plus petites que les
supérieures. — Des mouches.
C'est l'ordre des diptères, avec
deux ailes membraneuses, une
trompe, des palpes, des anten-
nes, etc. C'est le septième ordre
des insectes. — Les hannetons.
De l'ordre des coléoptères, six
pattes, quatre ailes dont les
LIVRE IV, CHAP. VI, § 3
167
pour que les ailes puissent conserver toute leur force;
car, restant sédentaires, ils pourraient s'abîmer plus
aisément que les insectes qui sont plus mobiles ; et
c'est pour cela qu'ils ont un abri qui les protège.
^ Leur aile n'est pas divisée et n'a pas de tuyau. Ce
n'est pas une plume; mais une membrane qui se
rapproche du cuir, et qui, par sa sécheresse, se détache
du corps, qui est refroidi et charnu. Les insectes sont
divisés en segments par les raisons qu'on vient de dire,
et aussi afin de pouvoir se conserver et se défendre,
en se repliant et en ne sentant plus rien. Ceux des
insectes qui ont quelque longueur s'enroulent sur
eux-mêmes; ce qui leur serait impossible s'ils n'é-
taient pas segmentés. Ceux qui ne peuvent pas s'en-
rouler ainsi se rendent plus durs, en rapprochant leurs
sections. C'est ce dont on peut se convaincre en les
touchant, par exemple les canthares ; quand ils ont
deux supérieures sont des ély-
tres, d'où l'on a tiré le nom de
ce premier ordre des insectes.
— C'est pour cela.... Théorie
contestable.
§ 3. N'est pas divisée. Comme
le sont les ailes et les plumes
des oiseaux. — Ce nest pas
une plume. 11 était bon de noter
cette différence. — Qui se rap-
proche du cuir. La remarque
est juste, bien que l'élytre soit
moins souple que le cuir. — En
se repliant. Cette faculté n'ap-
partient qu'à certaines espèces.
— S'enroulent sur eux-mêmes. . .
se rendent plus durs. Tous ces
détails sont exacts. — Les can-
thares. Voir sur ces insectes,
l'Histoire des Animaux, liv. V,
ch. XVII, § 15, p. 213 de ma
traduction. Le nom de cantha-
rus a été donné par la science
moderne à un poisson de la
famille des acanthoptères, et ce-
lui de cantharis a été conservé
à un coléoptère, du genre des
pentamères, ou à tarses à cinq
articles; voir la Zoologie de M.
Claus, pages 637 et 849. —
Quand ils ont peur. Beaucoup
d'insectes font également cette
168
DES PAR'JIES DES ANIMAUX
/
peur, ils se tiennent immobiles; et leur corps se
durcit. * C/est une nécessité pour eux d'être des in-
sectes, puisque leur essence est d'avoir plusieurs
centres de vie ; ce en quoi ils se rapprochent des
plantes. En effet, de même que les plantes, ils peuvent
vivre encore après qu'on les a divisés, si ce n'est que
chez les insectes, ceci ne va que jusqu'à un certain
point, tandis que les plantes peuvent devenir natu-
rellement complètes en se divisant, et que d'une seule
plante il peut en sortir deux ou même davantage.
Ml y a des insectes qui, en outre, ont des dards
pour se défendre contre tout ce qui leur peut nuire.
Les uns l'ont en avant ; les autres l'ont en arrière.
Ceux qui l'ont en avant l'ont à la langue ; ceux qui
l'ont en arrière l'ont à la queue. De même que, chez
l'éléphant, l'organe du sens de l'odorat sert tout à la
fois à défendre l'animal et à lui procurer sa nourri-
ture, de même aussi, dans quelques espèces d'insectes,
l'organe placé à leur langue leur rend les mêmes
manœuvre, quand ils éprouvent
quelque crainte.
§ 4. Plusieurs centres de vie.
Parce qu'ils vivent encore après
qu'on les a coupés. — Ils se
rapprochent des plantes. Ce
rapprochement est peut-être ici
un peu exagéré. Cette théorie se
retrouve plus précise et j>lus dé-
veloppée dans le Traité de la
Jeunesse et de la Vieillesse,
ch. II, §§ 3 et suiv., p. 315 de
ma traduction. — Ne va que
jusqu'à un certain point. Car il
faut que l'animal ait conservé
les organes de la nutrition.
§ 5. Ont des dards. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. IV,
ch. VII, § 5, p. 71 de ma tra-
duction. — Vont à la langue.
Voir l'Histoire des Animaux,
loc. cit., § 4, sur la langue des
insectes. — L'organe du sens de
l'odorat. C'est la trompe, qui
fait aussi l'office d'un nez ; mais
il est assez singulier de comparer
LIVRE IV, CHAP. VI, § 6
169
offices ; c'est par cet organe qu'ils sentent leur nour-
riture, qu'ils la saisissent et qu'ils l'attirent à eux.
^ Ceux qui n'ont pas de dard en avant ont des dents,
soit pour manger, soit pour prendre et attirer à eux
leurs aliments, comme les fourmis et le genre entier
des abeilles. Ceux qui ont le dard en arrière l'ont
comme une arme de combat, parce qu'ils sont pleins
de courage. D'autres portent leur dard au dedans
d'eux-mêmes, comme les abeilles et les guêpes, parce
qu'ils volent ; car, légers comme ils sont et toujours
dehors, ils seraient facilement détruits. Si leur dard
sortait comme chez les scorpions, il aurait fait un poids
trop lourd. Mais, chez les scorpions, qui rampent à
V
l'insecte à l'éléphant. — Par cet
organe. Voir sur la langue des
insectes, Cuvier, Anatomie com-
parée, XIX® leç., tome III, pp.
347 et suiv.. Tiédit. L'organi-
sation de la trompe est surtout
remarquable et très variée chez
les diptères.
§ 6. Ont des dents. Les insec-
tes n'ont pas de dents, à pro-
prement parler; même les in-
sectes broyeurs n'en ont pas.
Leur bouche est formée d'une
lèvre supérieure nommée labre ;
et de chaque côté, il y a des
mandibules ; en dedans, il y a
les palpes maxillaires, le men-
ton et la languette ; dans les in-
sectes suceurs, les mâchoires et
le labre forment en s'allongeant
une trompe tubuleuse plus ou
moins longue ; voir la Zoologie
de M. Claus, p. 539, trad.
fianç. C'est la lèvre supérieure,
avec les mandibules, qui sert à
diviser les matières solides. —
Ils seraieni facilement détruits.
Ceci ne se comprend pas bien ; et
l'expression de la pensée est
insuffisante. Peut-être cette re-
marque s'applique-t-elle aux
dards et non aux insectes; mais le
texte ne se prête pas grammati-
calement à cette dernière inter-
prétation. — Chez les scorpions .
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. VII, § 5, p. 71. Le
corps des scorpions se termine
par une queue longue et grêle,
composée de six nœuds, dont le
dernier finit en un dard ; sous
l'extrémité de ce dard, sont pla-
cés deux petits trous par lesquels
sort une liqueur venimeuse,
contenue dans un réservoir in-
térieur. Voir Cuvier, Règne
\
X
170
DES PARTIES DES ANIMAUX
/
terre et qui ont un dard, il faut nécessairement qu'ils
l'aient de cette façon ; ou autrement, il leur serait
inutile pour leur défense. ' Il n'y a pas d'insecte à
deux ailes qui ait le dard en arrière. Comme ils sont
faibles et petits, ils ne sont pourvus que de deux
ailes, parce qu'étant si petits, il leur suffit pour s'en-
lever de moyens moins nombreux. C'est encore par
cette même raison qu'ils ont leur dard en avant ; car
ils sont si faibles que c'est à peine s'ils peuvent frapper
avec leurs organes antérieurs. Ceux au contraire qui
ont plusieurs paires d'ailes, étant d'une nature plus
forte, ont aussi des ailes en plus grand nombre, et ils
sont plus forts dans les parties postérieures. ' Mais
comme il vaut mieux, quand cela est possible, que le
même organe ne serve pas à des usages dissemblables,
il faut que le dard qui doit servir à la lutte soit très-
aigu, et que celui qui se rapproche d'une langue soit
spongieux et puisse pomper la nourriture. Toutes les
A
aaimal, t. IV, p. 267, édit. de
1829.
§ 7. ^ deux ailes. C'est l'or-
dre des diptères, comme ce nom
l'indique ; il comprend le cou-
sin, le taon, la mouche, etc.
Voir le Règne animal de Cuvier,
tome IV, p. 325, et la Zoologie
descriptive de M. Claus, p. 597,
trad. franc. — Etant si petits, . .
si faibles. Cette explication n'est
peut-être pas très-juste, bien
qu'elle soit certainement fort
ingénieuse ; mais il est difficile
de savoir pourquoi la nature a
mis le dard, tantôt en avant,
tantôt en arrière, chez quelques
insectes.
§ 8. /^e me me organe... des
usages dissemblables. Sur ce
point, l'opinion d'Aristote a va-
rié plus d'une fois; et tantôt il
loue la nature d'avoir appliqué
un seul organe à plusieurs usa-
ges ; tantôt au contraire, il la
loue d'avoir consacré exclusive-
ment un seul organe à un usage
unique. Voir sur cette théorie la
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. Lxxviii. Mais, comme il
LIVRE IV, CHAP. VI, § 9
171
fois que la nature peut se servir de deux organes pour
deux fonctions distinctes et ne pas gêner Tun aux
dépens de l'autre, elle ne fait ordinairement rien de
ce que font les fabricants qui, par économie, mettent
une lampe au bout d'une broche. C'est seulement en
cas d'impossibilité que la nature se sert d'un même
moyen pour plusieurs usages.
* Quelques insectes ont les pattes de devant plus
grandes que les autres pattes, afin qu'ayant des
yeux durs et la vue mauvaise, ils puissent repousser
avec leurs pattes antérieures tout ce qui peut les salir
et leur nuire. C'est ce que font les mouches, comme
on peut l'observer, ainsi que les insectes du genre
de l'abeille, qui sont sans cesse à se nettoyer, en croi-
sant leurs pattes de devant. Les pattes de derrière
le dit ici, il vaut mieux que
chaque organe n'ait qu'une seu-
le fonction toute spéciale. —
Soit spongieux. Ce n'est pas là
tout à fait la nature de la trom-
pe de certains insectes. — Une
lampe au bout d'une broche.
C'était un instrument à deux
fins, comme ces couteaux de
Delphes, dont il est parlé dans
la Politique, liv. I,ch. i,§5, p. 4
de ma traduction, 3* édit.Aris-
tote, dans ce dernier passage,
loue la nature d'être moins par-
cimonieuse que les fabricants de
ces couteaux à plusieurs fins.
— En cas d* impossibilité'. Y oiVd
l'opinion définitive du philo-
sophe.
§ 9. Les pattes de devant plus
grandes... Je ne crois pas que
la zoologie moderne ait étudié
particulièrement ces différences
dans la longueur des pattes des
insectes. — Des yeux durs
Voir, sur les yeux des insectes,
Cuvier, Règne animal, t. IV,
p. 299, et Anatomie comparée,
t. II, xii® leçon, p. 442, Inédit.
Les veux des insectes sont durs,
comme le dit Aristote ; mais il
ne semble pas que leur vue soit
mauvaise. — C'est ce que font
les mouches. Observation très-
facile, que chacun de nous a pu
faire. — Du genre de V abeille.
Cette habitude n'est pas aussi
marquée chez l'abeille que chez
la mouche. — Les pattes de
derrière sont plus grandes. Ceci
/l
N
172
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. VII, § 1
173
/
sont plus grandes que les intermédiaires, à la fois pour
aider la marche, et pour que Tanimal puisse s en-
lever plus aisément quand il part de terre. *" Dans
ceux des insectes qui sautent, cette organisation est
encore plus évidente, comme dans les sauterelles, et
le genre des pous ; car en étendant leurs pattes de
nouveau après les avoir fléchies, il faut nécessai-
rement qu'ils s'élèvent de terre. Ce nest pas en
avant, mais seulement en arrière que les sauterelles
ont leurs pattes, en forme de gouvernail. La flexion
doit se faire nécessairement en dedans ; et aucun des
membres de devant ne pourrait s'infléchir de cette
façon. Tous les insectes qui ont ces organes du saut
sont pourvus de six pattes.
semble contredire le début du
paragraphe.
§ 10. Qui sautent. Voir, sur
le saut des insectes, Cuvier,
Anatomie comparée, tome I,
vii« leçon, p. 497, r** édit. —
En étendant leurs pattes.., La
zoologie moderne ne semble pas
avoir étudié spécialement le
mécanisme du saut chez les in-
sectes, bien qu'elle fasse un
groupe particulier des sauteurs,
criquets, sauterelles, grillons,
etc. Voir la Zoologie descriptive
de M. Claus, page 569, trad.
franc. — En Jorme de gouver-
naîl! Cette comparaison n'éclair-
cit pas les choses ; et elle ne se
comprend pas bien. Les manus-
crits n'offrent pas de variante ;
voir l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. vii, § 7, p. 73.
Comme l'étymologie du mot de
Gouvernail en grec se rapproche
beaucoup de l'étymologie du
mot de Saut, il est possible qu'il
y ait ici quelque erreur de co-
piste. — Sont pourvus de six
pattes. Cette observation est
exacte; et les orthoptères, se-
cond ordre des insectes, ont
tous six pattes, comme le dit
Aristote, qui ne se trompe guère
dans tous ces détails.
CHAPITRE Vlï
Des testacés; ils ont en général très-peu de mouvement ; et de là
vient l'indivision de leur corps, et la dureté de leur coquille ;
les univalves et les bivalves ; leur organisation analogue à celle
des plantes; position de l'organe qui sert à les nourrir; il est
dans une membrane; tête des testacés; les autres parties du
corps n'ont pas reçu de nom.
* Le corps des testacés n est pas divisé en plusieurs
parties ; et cette organisation tient à ce qu'ils sont
naturellement sédentaires. Les animaux qui se meu-
vent sont nécessairement divisés en plusieurs sections,
en vue des actes qu'ils doivent accomplir, parce que
ceux qui ont le plus de mouvements à faire ont aussi
besoin de plus d'organes. Mais parmi les testacés,
les uns sont absolument privés de mouvement; d'au-
tres n'ont qu'un mouvement très-faible. En revanche,
la nature leur a donné pour protection la dureté des
§ 1. Le corps des testacés.
L'auteur revient aux testacés,
dont il a été déjà question dans
le chapitre v ; il semble de plus
qu'il devrait être traité des testa-
cés, avant les insectes. On peut
donc supposer ici quelque désor-
dre ; ce qui n'ôte rien d'ailleurs à
l'exactitude et à l'importance
des faits. — N'est pas divise en
plusieurs parties. Comme le
corps des insectes, dont on vient
de parler. — Sédentaires. Ceci
est peut-être exagéré et trop
général. Les acéphales testacés,
qui sont bivalves, se meuvent
fort peu ; mais on ne peut pas
dire qu'ils soient sans mouve-
ment, puisqu'il y a des espèces
qui nagent, comme les peignes
et les limes ; voir Cuvier, Règne
animal, tome III, page 122. —
Qu'un mouvement très-faible.
Ceci n'est pas non plus très-
exact; car il y a des testacés
qui nagent très-vite par le mou-
174
DES PARTIES DES ANIMAUX
/
coquilles dont elle les entoure. *Les uns sont uni-
valves; les autres, bivalves ; d'autres encore sont tur-
bines, ainsi que nous Tavons déjà dit. Parmi ceux-là,
les uns sont en spirale, comme les buccins ; d'autres
sont purement sphériques, comme le genre des our-
sins ou hérissons de mer. Dans les bivalves, les uns
s'ouvrent, par exemple les peignes et les moules,
qui se ferment d'un côté, de telle sorte qu'ils s'ou-
vrent et se ferment du côté opposé. D'autres se re-
joignent des deux côtés, comme est le genre des
solens.
'Tous les testacés ont, ainsi que les plantes, la
tète en bas ; cela tient à ce qu'ils prennent leur nour-
vement de leurs valves. — La
nature leur a donne'... C'est là
une théorie chère à Aristote et
qu'il ne manque jamais de rap-
peler. Elle est prondément vraie;
et sans elle, il est impossible de
rien comprendre à l'histoire na-
turelle; voir la Préface à l'His-
toire des Animaux, p. lxxxii.
§ 2. Ainsi que nous l'avons
déjà dit. Voir plus haut, ch. v,
§§13 et suiv. — En spirale ^
comme les buccins. Tous les
buccinoldes ont une coquille
spirale, dont l'ouverture a, près
de la columelle, une échancrure
pour le passage du syphon, qui
lui-même n'est qu'un repli pro-
longé du manteau ; voir Guvier,
Règne animal, tome III, p. 91,
édit. de 1830. — Le genre des
solens. Voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. IV, § 3, p. 37
de ma traduction. Les solens de
Cuvier ont la coquille bivalve et
oblongue; leur charnière, pour-
vue de dents saillantes, a tou-
jours son ligament à l'extérieur.
Voir la Zoologie descriptive de
M. Claus, p. 686, trad. franc.
La coquille est étroite et équi-
valve, en manche de couteau.
§ 3. La te te en bas. Il est
difficile de comprendre ce qu'A-
ristote a voulu dire ici, bien que
les détails où il entre attestent
une observation fort attentive.
Les testacés, qui forment la
quatrième classe des mollusques,
sont appelés acéphales, parce
qu'en effet ils n'ont point de
tête apparente, et qu'ils ont seu-
lement une bouche cachée dans
le fond du manteau ; le corps de
l'animal, composé du foie et des
viscères, y est également renfer-
LIVRE IV, CHAP. VIII, § 1
175
riture par en bas, comme les plantes la prennent par
leurs racines. Chez les testacés, en effet, le bas est en
haut, et le haut est en bas. L'organe par lequel filtre
le liquide potable, et par où Tanimal prend sa nour-
riture, est renfermé dans une membrane. Tous le»
testacés ont une tête ; mais à Texception de la partie
qui reçoit la nourriture, les autres parties de leur
corps n'ont pas reçu de nom spécial.
CHAPITRE VIII
Des crustacés ; leurs quatre genres et leurs espèces ; différences de
quelques parties de leur organisation ; les maias ; les héra-
cléotes ; leurs pinces ; usages divers de leurs pieds pour nager
ou pour marcher ; organisation spéciale des femelles des crabes ;
elles gardent leurs œufs plus que d'autres poissons; différences
des pinces, dont la droite est généralement la plus forte ; pré-
voyance delà nature; exceptions des homards; citations de l'His-
toire des Animaux et des Descriptions Anatomiques.
* Les crustacés peu vent tous se mouvoir, parce qu'ils
mé. Le cerveau est sur la bou-
che, qui est à une extrémité,
tandis que l'anus est à l'autre ;
voir Cuvier, Règne animal,
t. III, pp. 115 et suiv. — Ren-
ferme' dans une membrane. Cette
membrane est le manteau, qui a
deux lames, avec les quatre
feuillets branchiaux ; Cuvier,
ibid., p. 117. — Tous les tes-
tacés ont une tête, La science
moderne ne reconnaît pas de
tête aux testacés; ce que le
naturaliste grec prend pour une
tête n'est que la bouche de
l'animal.
§ 1 . Peuvent tous se mouvoir.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. II, pp. 18 et suiv.
de ma traduction. Cuvier fait des
crustacés la seconde forme des
animaux articulés , troisième
\
476
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. VIII, § 3
177
/
ont beaucoup de pieds; il y en a quatre espèces prin-
cipales, ceux qu'on appelle les langoustes (carabos),
les homards (astacos), les squilles (caris), et les crabes
(carcinos). Dans chacun de ces genres, il y a beaucoup
de sous-espèces, qui ne diffèrent pas seulement par
la forme, mais aussi par la grandeur, les unes étant
très-grandes, et les autres très-petites. ^Les crabes
et les langoustes se ressemblent en ce que les uns
et les autres ont des pinces. Ces pinces ne leur ser-
vent pas à marcher, mais leur tiennent lieu de mains
grande classe du règne animal;
il reconnaît aussi que, grâce
à leur organisation, on retrouve
en eux, comme parmi les ver-
tébrés, la marche, la course, le
saut, la natation et le vol ;
Règne animal, tome III, p. 180.
L'étude des crustacés ne paraît
pas complète dans le grand ou-
vrage de Cuvier, écrit de sa
main ; mais elle est reprise dans
le IV® volume du Règne ani-
mal, p. 30. Voir aussi la Zoo-
logie descriptive de M. Claus,
pp. 398 et suiv., trad. franc.,
qui divise la classe des crusta-
cés en six ordres. Les quatre
genres d'Aristote ne sont pas
assez étendus ; il est vrai
qu'il ne prétend citer que les
principaux ; mais, même en se
bornant, il aurait pu être plus
précis. L'identification que je
donne n'est peut-être pas très-
certaine. Voir le catalogue de
MM. Aubert et Wimmer, His-
toire des Animaux, tome I, page
154. — De sous-espèces.,. Ceci
est très-exact, et l'on peut s'en
convaincre par la Zoologie de
M. Claus, loc. cit. M. Latreille,
Règne animal de Cuvier, p. 81,
tome IV, édit. de 1829, recon-
naît qu'Aristote a fait sur les
langoustes des observations in-
téressantes .
§ 2. Les crabes et les lan"
goustes. Voir, pour les crabes,
Cuvier, Règne animal, tome IV,
pp. 30 et 36, de la main de
Latreille ; et pour les langous-
tes, p. 80, ibid. Les crabes se
distinguent des langoustes sur-
tout par la difiérence de lon-
gueur de la queue ; les uns for-
ment la famille des brachyures;
les secondes, celle des macrou-
res. — Des pinces. Ce sont,
en général, les deux pieds an-
térieurs, qui sont en forme de
serres, et parfois aussi les sui-
vants ; voir Cuvier, id. ibid.,
tome IV, p. 23. — Leur tien-
nent lieu de mains. Le rappro-
pour prendre et retenir les objets. C'est pour cela
aussi qu'ils les plient en sens contraire de leurs pieds ;
ils fléchissent et roulent les unes en dedans, les
autres en cercle, parce que, de cette façon, les pinces
servent à porter la nourriture à la bouche, après
Tavoir prise. ^La différence, c'est que les langoustes
ont une queue, tandis que les crabes n'en ont pas. La
queue sert aux unes parce qu'elles nagent, et elles
s'y appuient comme sur de véritables rames; mais la
queue ne servirait en rien aux crabes, parce qu'ils pas-
sent leur vie près de la terre, et qu'ils vivent dans
les trous. Ceux d'entre les crustacés qui habitent la
haute mer ont des pieds beaucoup moins bien dis-
posés pour la marche, comme les maïas, et les crabes
appelés lesHéracléotes; ils n'ont que très-peu de mou-
chement est exact. — Les uns en
dedans. Ce sont les pieds. —
I^es autres en cercle. Ce sont
les pinces ; mais la description
n'est pas exacte; et il eût été
bon de la développer un peu
davantage pour la rendre plus
claire.
§ 3. T^es crabes n'en ont pas.
C'est exagéré; les crabes ont
une queue ; seulement cette
queue est moins grande que
celle des langoustes. — Parce
qu'elles nagent. Ceci est telle-
ment vrai que les langoustes se
tiennent pendant l'hiver dans
les profondeurs de la mer, et
qu'au printemps elles se rap-
prochent de la terre ; voir Cu-
vier-Latreille, Règne animal,
T. If.
tome IV, p. 80, édit. de 1829.
— Comme sur de véritables
rames. ]^a comparaison est très-
juste. — Leur vie près de la
terre. Je ne sais pas si ce détail
s'applique très-bien aux crabes,
qui vont aussi en pleine mer ;
mais, encore une fois, l'identi-
fication de ces crustacés est fort
difficile ; il s'agit peut-être des
écrevisses plutôt encore que des
crabes. — Les maïas. Le nom
grec a été conservé par la science
moderne pour une famille de
crustacés brachyures ; voir Cu-
vier-Latreille, tome IV, p. 59,
édit. de 1829, et la Zoologie de
M. Claus, p. 495. — Les Héra-
cléotes. Il semble bien que ces
crabes d'Héraclée sont nos cra-
12
N
178
DES PARTIES DES ANIMAUX
vement ; et leur seule ressource, pour leur défense,
c'est d'être durs comme des huîtres. * C'est par ce
motif aussi que les maïas ont les pattes très-grêles,
et que les Héracléotes les ont très-courtes. Les tout
petits crabes, qu'on prend avec d'autres petits pois-
sons, ont leurs derniers pieds fort larges, afin de pou-
voir s'en servir pour nager, comme si leurs pieds
étaient des nageoires ou des rames. Les carides dif-
fèrent des crabes en ce qu'elles ont une queue ; et
des craboïdes (langoustes), en ce qu'elles n'ont pas de
pinces. Si elles n'en ont pas, c'est qu'elles ont des
pieds en plus grand nombre, et c'est à ces pieds qu'est
employé le développement que les pinces pourraient
prendre. I^es carides ont un plus grand nombre de
pieds, parce qu'elles nagent plus qu'elles ne marchent.
bes tourteaux ; voir le catalogue
de MM. Aubert et Wimmer,
Histoire des Animaux, tome I,
p. 155. Voir aussi l'Histoire
des Animaux, livre IV, ch. ii,
§ 3, p. 19 de ma traduction.
Les héracléotes étaient ainsi
nommés, sans doute, parce qu'on
les trouvait dans le voisinage
d'une ville du nom d'Héraclée.
§ 4. Les pattes très-grcles...
très-courtes . Ces détails parais-
sent assez exacts. — Avec d'au-
très petits poissons. Le sens du
texte n'est pas très-net ; celui
que j'ai adopté me paraît en-
core le plus probable. — Leurs
derniers pieds fort larges. Les
pieds des crabes sont attachés
ur les cotés de la poitrine ; les
derniers sont terminés par un
articljB très-aplati en nageoire,
plus large que le même article
des pieds précédents ; voir Cu-
vier-Latreille, Règne animal,
tome IV, p. 31, édit. de 1829.
— Ou des rames. Répétition de
ce qui vient d'être dit au § 3.
— Les carides. Ou Les squilles;
voir Cuvier-Latreille, tome IV
du Règne animal, p. 108. —
En ce qu'elles ont une queue.
Plus haut, dans le paragraphe
précédent, il a été dit déjà que
les crabes n'ont pas de queue.
— Elles n'ont pas de pinces.
Tandis que les langoustes en
ont de très- fortes. — Un plus
grand nombre de pieds. L'au-
teur aurait pu préciser le nom-
LIVRE IV, CHAP. VIII, § 6 179
" Les parties inférieures du corps et celles qui avoi-
sinent la tête ressemblent à des branchies, pour rece-
voir le liquide et le rejeter. Mais les femelles des
langoustes ont les parties du bas plus larges que les
mâles, et elles sont aussi plus velues que les mâles
dans l'opercule, parce qu'elles y étalent leurs œufs,
et qu'elles ne les déposent pas au dehors d'elles
comme le font les poissons, et les autres animaux qui
pondent des œufs ; car étant plus larges, elles offrent
aussi plus d'espace pour leurs œufs. ^Les langoustes
et les crabes ont tous la pince droite plus grosse et
plus forte que la gauche. C'est qu'en général tous les
bre de pieds des uns et des
autres.
§ 5. I^s parties inférieures
du corps. Ceci se rapporte plus
particulièrement aux langoustes,
comme la suite le prouve. —
Ressemblent à des branchies.
Ceci est très-exact. Les bran-
chies dans les crustacés, en gé-
néral, au nombre de sept paires,
sont placées sur les côtés du
corps. Dans l'Histoire des Ani-
maux, livre IV, ch. ii, § 11,
p. 25 de ma traduction, Aris-
tote a minutieusement décrit
cette organisation chez le ho-
mard. — Les femelles des lan-
goustes. Aristote a comparé
aussi la femelle et le mâle de la
langouste, mais sur des points
diflérents, dans l'Histoire des
Animaux, livre IV, chapitre ii,
§§ 8 et suivants, p. 22. — Les
parties du bas. Ceci désigne la
queue. — Elles j étalent lents
œufs. Dans tous les crustacés,
brachyures ou macroures, cette
organisation est presque toujours
pareille ; la queue de la femelle
s'infléchit et se recourbe pour
protéger les œufs. — Ju dehors
d'elles. Le texte dit précisé-
ment: Au loin. — I^s poissons.
Dans la plupart des espèces de
poissons, la femelle pond ses
œufs, que le mâle vient ensuite
couvrir de sa laite, qu'il répand.
— Les autres animaux. Comme
les oiseaux. Voir l'Histoire des
Animaux, livre IV, ch. ii, § 14,
p. 26 de ma traduction.
§ 6. La pince droite plus
grosse. Cette observation se
trouve déjà dans l'Histoire des
Animaux, livre IV, ch. ii, § 15,
p. 27. — C'est qu'en général...
Cette explication générale n'est
peut-être pas très-juste, comme
le prouve ce qui est dit au pa-
ragraphe suivant. — La nature
\
180 DES PARTIES DES A?iIMAUX
animaux agissent davantage par la droite ; et la nature
accorde chacun des organes, ou seul, ou plus éner-
gique, à ceux qui peuvent s'en servir, comme les
crocs, les dents, les cornes, les ergots et d'autres
organes analogues qui servent à la fois à la préserva-
tion de ranimai et à la lutte. ' Les homards seuls ont
indifféremment Tune des pinces plus forte que Tautre,
les femelles aussi bien que les mâles. Ce qui fait que
les homards ont des pinces, c'est qu'ils appartiennent
à un genre qui en a; et ce qui cause l'irrégularité,
c'est que ces animaux sont mutilés, et qu'ils n'em-
ploient pas la pince à son usage naturel, mais à la
marche.
* Du reste, c'est dans les Descriptions Anatomiques
et dans l'Histoire des Animaux qu'on peut voir et étu-
accorde... Voir l'étude des
dents, en général, dans l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. lu, §§ l^.ct suiv., p. 12G
de ma traduction.
|;j 7. Les homards seuls. Je
ne sais pas si la science mo-
derne a ratifié ces observations;
voir aussi l'Histoire des Ani-
maux, livre IV, ch. ii, § 17,
p. 27 de ma traduction. — Ils
appartiennent à un genre qui
en a. L'explication peut paraître
un peu trop simple. — Sont
mutiles. Ceci n'est pas sudisam-
ment clair ; car il aurait ftdlu
dire si cette mutilation est de
nature, ou si elle est purement
accidentelle chez quelques ho-
mards mutilés par d'autres, dans
les combats qu'ils se livrent.
Comme les pinces de la première
paire de pattes sont excessive-
ment développées, il est pos-
sible qu'elles se brisent souvent
aux obstacles qu'elles rencon-
trent.
§ 8 . Dans les Descriptions Ana-
tomiques. Malheureusement, ces
collections anatomiques de des-
sins et d'explications ne sont
pas arrivées jusqu'à nous. Elles
eussent été infiniment curieuses.
— Dans l'Histoire des Ani-
maux. On peutvoir, pour toutes
les références qui précèdent,
les études fïiites sur les crusta-
cés dans l'Histoire des Animaux,
passim ; sur cette question des
dessins et des explications d'a-
LIVRE IV, CHAP. IX, § 1
181
dier chacune de ces parties, leur position, leurs diffé-
rences mutuelles, et les différences spéciales des
mâles et des femelles, pour les parties autres que
celles-là.
CHAPITRE IX
Des mollusques ; leur organisation ; leurs pieds ; organisation des
testiicés comparée à celle des autres animaux ; représentation
graphique par une ligne droite recourbée d'un sommet à l'au-
tre ; l'orifice des excréments se trouve ainsi près de la bouche ;
organisation spéciale des seiches et des teuthies ; rapports que la
nature a mis entre le manteau et les pieds ; les deux trompes ou
tentacules ; leur usage ; organisation fibreuse des polypes ; leurs
deux suçoirs; espèce qui n'a qu'un suçoir unique ; position de
la nageoire dans tous ces animaux ; sa position ; ses dimensions ;
l'animal s'en sert pour nager et pour se diriger; la nageoire est
très-petite chez les polypes. Résumé sur les animaux qui n'ont
pas de sang.
* Nous avons déjà traité des organes intérieurs des
mollusques, comme nous l'avons fait pour les autres
animaux. A l'extérieur, ils ont le sac de leur corps.
natomie, je me permets encore de
renvoyer le lecteur à ma Préface
de la traduction de l'Histoire
des Animaux, tome I, p. clxvi.
§ 1 . Nous avons déjà traité.
Voir plus haut, ch. v, §§^1 et
suiv. ; voir aussi l'Histoire des
Animaux, liv. IV, ch. i, pp. 1
et suiv. de ma traduction. —
Comme nous l'avons fait pour
les autres animaux. Dans le
présent traité passim, et dans
l'Histoire des Animaux. — A
l'extérieur. Par opposition à
l'étude des viscères, dont il a
été question uniquement. — I^
sac de leur corps. Cette descrip-
tion générale des mollusques est
\
182
DES PARTIES DES ANIMAUX
sans divisions, et les pieds en avant, près de la tête ;
en dedans, des yeux autour de la bouche et des dents.
Parmi les animaux pourvus de pieds, les uns les ont
en avant et en arrière; les autres les ont de côté,
comme les polypes et les animaux exsangues. Mais
les mollusques ont cette organisation particulière que
tous leurs pieds sont sur la partie qu'on appelle en eux
le devant. Cela tient à ce que, chez ces animaux, le
•
derrière est soudé au devant, de même que chez les
testacés turbines. * En général, les testacés sont orga-
nisés en partie comme les crustacés, et en partie
comme les mollusques. En ce qu'ils ont la partie ter-
reuse au dehors et la partie charnue en dedans, ils
ressemblent aux crustacés ; et par la forme de leur
corps, ils se rapprochent des mollusques. Tous les tes-
exacte dans ses traits princi-
paux ; on peut la comparer à
celle qu'en donne Cuvier, Rè-
gne animal, t. III, p. 7, édit.
de 1830. — Les pieds en avant,
près de la tête. Tout ceci s'a-
dresse plus particulièrement à
ceux des mollusques qui s'ap-
pellent les céphalopodes, pre-
mière classe des mollusques.
Leur manteau, qui se réunit
sous le corps, forme un sac
musculeux qui enveloppe tous
les viscères ; leur tête sort de
l'ouverture du sac ; elle est
ronde et pourvue de deux
grands yeux, et couronnée par
des bras ou pieds charnus, à
l'aide desquels l'animal peut
saisir, marcher et nager. Entre
les bases des pieds, est percée la
bouche dans laquelle deux for-
tes mâchoires de corne sont
assez semblables à un bec de
perroquet; Cuvier, loc. cit.,
p. 9. — Le derrière est soude'
au devant. Ceci est expliqué
dans le paragraphe suivant, par
le diagramme que trace l'au-
teur. — Les testace's turbines.
Dont la coquille est en spirale
d'un bout à l'autre.
§ 2. X« partie terreuse au
dehors. C'est toujours la théorie
des quatre éléments, qui domine
dans ces explications ; et ici la
partie terreuse des testacés, c'est
leur coquille. — 1m forme de
leur corps. La ressemblance
n'est pas aussi grande que l'au-
LIVRE IV, CHAP. IX, § 4 183
tacés ont ces ressemblances ; mais ce sont surtout les
turbines à hélice qui les présentent. ^ La nature des
uns et des autres pourrait être figurée par une ligne
droite, comme le serait aussi la nature des quadru-
pèdes et des hommes. Au sommet de la ligne, la bou-
che serait représentée par A ; Toesophage le serait par
B ; Testomac, par C ; et de Tintestin à la sortie des
excréments, par D. Dans les animaux qui ont du sang,
telle est leur organisation ; sur cette ligne, il y a la tête,
et ce qu'on appelle le tronc. C'est en vue de ces par-
ties et en vue du mouvement que la nature a disposé
et ajusté toutes les autres parties, comme les membres
de devant et ceux de derrière. * Dans les crustacés et
les insectes, la ligne droite tend à s'établir de la même
teur semble le croire. — Les
turbines à hélice. C'est en géné-
ral la famille des pectinibranches
de la zoologie moderne ; voir
Cuvier, Règne animal, tome III,
pp. 70 etsuiv.
§ 3. Figurée par une ligne
droite. L'idée est fort ingé-
nieuse ; et l'on peut y recon-
naitre la théorie de l'unité de
composition, appliquée à toute
la série animale, telle qu'Aris-
tote pouvait la connaître ; d'ail-
leurs, il ne l'exagère pas, comme
on l'a fait de nos jours; voir ma
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p.cxLix. — La tête et ce
qu'on appelle le tronc. Ces deux
parties ne manquent jamais
dans les animaux supérieurs,
dont Aristote a fait la classe des
animaux qui ont du sang. —
C'est en vue de ces parties
Cette considération est très-
vraie ; et en effet la tête et le
tronc sont les parties essentielles
de l'animal. — Les membres de
devant et ceux de derrière. Ce
ne sont que des accessoires, fort
utiles sans doute, mais non in-
dispensables.
§ 4 . £a ligne droite tend à
s'établir.... C'est là une théorie
que la science moderne a négli-
gée, et qui vaut cependant la
peine qu'on la recueille. L'ani-
mal, dans toute sa généralité,
peut alors être représenté par
un tube ouvert à ses deux ex-
trémités ; et ce tube est tantôt en
ligne droite, et tantôt il est
infléchi de manière à ce que les
deux extrémités se touchent,
comme c'est le cas dans les ce-
N
184
DES PARTIES DES ANIMAUX
manière pour les parties intérieures ; mais ils diffèrent
des animaux pourvus de sang par les organes exté-
rieurs qui doivent servir au mouvement. LesmoUusques
et les testacés turbines se rapprochent entre eux, mais
sont l'opposé des autres. L'extrémité s'infléchit vers le
point de départ, comme si, sur la droite représentée
par E, on pliait D vers A. Les parties intérieures ayant
pris cette position, elles sont enveloppées chez les
mollusques par le manteau, qui, dans les polypes seuls,
prend le nom spécial de tète ; et dans les testacés,
cette partie est précisément la spire. ^ La seule diffé-
rence, c'est que chez les uns la partie molle est placée
à la circonférence, tandis que chez les autres la nature
a mis la partie dure autour du charnu, pour les pré-
server des dangers que peut produire la difficulté
phalopodes. — Vextrcmité s'in-
fléchit. Ceci est fort admissible ;
et, depuis Aristote, on n'a pas
donné de meilleure explication.
— Par le manteau. C'est exact.
— Dans les polypes. Qui for-
ment la quatrième classe des
zoophytes. Parmi les céphalo-
podes, on distingue les polypes
dits d' Aristote. Ce sont proba-
blement ceux dont il est parlé
ici en termes généraux. Voir
Cuvier, Règne animal, tome III,
p. 12, édit. de 1830. — Le
nom spécial de tête. C'est bien
en effet une tête ; et cette partie
de l'animal ne peut pas recevoir
un autre nom. — La spire. Le
mot grec est Strombos ; et la
science moderne l'a conservé
pour une famille de mollusques
à siphon ; voir la Zoologie des-
criptive de M. Claus, p. 715,
de la trad. franc. La coquille est
en spirale conique.
§ 5. Chez les uns. Chez les
mollusques, qui n'ont point de
squelette articulé, ni de canal
vertébral; leur peau est nue et
très-sensible, Cuvier, loc. cit. y
p. 3. Ceci est vrai des mollus-
ques nus surtout. — Chez les
autres. Ce sont les testacés, où
le manteau ne peut plus conte-
nir et cacher la substance plus
ou moins dure qui s'y dépose, et
qui finit par former une co-
quille; voir Cuvier, loc. cit.,
p. 5. Mais les testacés sont si
près des mollusques que le na-
LIVRE IV, CHAP. IX, § 6 i85
qu'ils ont à se mouvoir. Voilà comment, chez les mol-
lusques et les turbines, l'excrément sort près de la
bouche; et la seule différence, c est que dans les mol-
lusques il sort en bas, tandis qu'il sort de côté dans
les turbines.
' C'est encore pour la même raison que chez les
mollusques les pieds sont disposés comme ils le sont,
et contrairement à ce qu'ils sont chez les autres. Les
seiches et les petits calmars (teuthies) sont en cela
dissemblables aux polypes, en ce qu'ils ne font que
nager, tandis que les polypes peuvent aussi marcher.
Les petits calmars (teuthies) ont les dents du haut, et
les deux dernières de ces dents sont plus fortes ; des
turaliste français a pris le parti
de ne plus en faire un ordre par-
ticulier. La distinction subsistait
pour Aristote. — ^oilà com-
ment... Ceci se rapporte au dia-
gramme du § 4. — Vexcrément
sort près de la bouche. Dans les
céphalopodes , un entonnoir
charnu, placé à l'ouverture du
sac devant le cou, donne pas-
sage aux excrétions.
§ 6. Chez les mollusques, les
pieds... Chez les mollusques et
particulièrement chez les cépha-
lopodes, les pieds peuvent être
pris tout aussi bien pour des
bras, placés près de la tête.
Longs et charnus, en forme de
cônes, ils peuvent se fléchir en
tous sens, et ils sont très-vigou-
reux ; armés de suçoirs et de
ventouses, ils peuvent se fixer
avec beaucoup de force aux
corps qu'ils embrassent; voir
Cuvier, Règne animal, t. III,
p. 8. — Contrairement à ce
qu'ils sont chez les autres. C'est
bien vague. — Us ne font que
nager. Ce détail ne parait pas
très-exact ; car la seiche, qui a
huit pieds, peut aussi ramper.
— Les polypes. Ce sont sans
doute les polypes dits d' Aristote.
Les dents du haut. Ce qu'A-
ristote appelle ici des dents re-
présente les pieds du calmar;
l'animal en a huit avec des su-
çoirs, quatre de chaque côté ;
puis, la tête porte encore deux
bras beaucoup plus longs, dont
le bout, armé de suçoirs, est
élargi; voir Cuvier, loc. cit.,
p. 14. Sur les teuthies ou petits
calmars, voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. I, § 8, p. 6
de ma traduction. Peut-être
186
DES PARTIES DES ANIMAUX
huit autres, les deux du bas sont les plus grandes de
toutes. 'De même que, chez les quadrupèdes, ce sont
les parties postérieures qui sont les plus fortes, de
même aussi, chez les seiches et les teuthies, ce sont les
dents d'en bas qui sont les plus grandes. Celles-là
surtout portent le poids et le meuvent; et les deux
dernières sont plus fortes que les moyennes, afin d'agir
avec elles et de leur venir en aide. Chez le polype, ce
sont les quatre dents du milieu qui sontles plus grosses.
* Tous ces animaux ont huit pieds ; mais les seiches et
les teuthies les ont tout courts, tandis que Tespèce des
polypes les a très-grands. Elles ont aussi le manteau
du corps fort grand, tandis que les polypes lont petit,
de telle sortequela nature a retranché quelque chose à
Aristote veut-il aussi parler des
deux nageoires qu'a le sac des
calmars. — Des huit autres. On
ne peut pas douter qu'ici Aris-
tote entende parler des pieds,
bien qu'il les appelle des dents.
L'usage des tentacules peut les
faire prendre pour des dents
aussi bien que pour des pieds.
§ 7. Les seiches et les teu-
thies. Dans la zoologie moderne,
il y a encore une espèce de cal-
mar qui se nomme Onychoteu-
this ; Guvier, loc. cit.^ p. 15.
On a donné aussi le nom de
teuthis à une famille de poissons
acanthoptères ; voir la Zoologie
descriptive de M. Claus, p. 855,
trad. franc. — Portent le poids
et le meuvent. Ceci prouve qu'il
s'agit bien de pieds et non pas
de dents ; mais comme ces pieds
sont aussi des mâchoires, la
confusion est possible. — Chez
le polype. Ce sont les poulpes
et les polypes dits d'Aristote ;
ce ne sont pas les polypes à po-
lypiers de la zoologie actuelle.
§ 8. Ont huit pieds. Aristote
revient ici à parler de pieds et
non plus de dents. Le nombre
huit est, d'ailleurs, exact. Les
huit pieds des seiches sont tous
à peu près égaux ; mais ils ne
sont pas petits, comme le dit
Aristote. Cuvier les trouve, au
contraire, très-grands, à propor-
tion du corps ; ils sont réunis à
leur base par une membrane.
L'animal peut s'en servir pour
ramper. — La nature... Aris-
tote se plaît à signaler ces com-
pensations, où il reconnaît la
sagesse prévoyante de la nature.
LIVRE IV, CHAP. IX, § 10
187
leur corps pour développer les pieds chez ceux-ci, tan-
disque chezcelles-là, elle apris aux pieds pour accroître
le corps. ' C'est là ce qui fait que les pieds servent aux
uns non seulement pour nager, mais aussi pour mar-
cher, tandis qu'ils sont inutiles aux seiches et aux
teuthies. Les pieds sont petits ; mais le manteau est
grand. Puis, comme les pieds sont petits et ne peuvent
leur servir pour s'attacher et n'être pas emportés par
les flots et la tempête, ni pour rapprocher les objets
éloignés, il y est suppléé par deux trompes fort lon-
gues, qui leur permettent de lever l'ancre et de navi-
guer, comme un bateau, malgré le mauvais temps. Les
seiches et les teuthies s'en servent aussi pour saisir
leur proie et s'approprier les objets éloignés. Les po-
lypes n'ont pas besoin de ces trompes, parce que leurs
pieds peuvent leur rendre les mêmes services.
*® Ceux qui ont aux pieds des suçoirs et des tenta-
cules y trouvent la même force et la même disposition
§ 9. Aux uns... pour nager.
Ce sont les polypes que l'auteur
veut désigner. — Pour marcher.
L'expression est peut-être un
peu exagérée. — Deux trompes
fort longues. Ceci se rapporte
moins spécialement aux polypes
d'Aristote qu'aux calmars, qui
ont près de la tête deux bras
beaucoup plus longs que leurs
pieds, et qui leur servent pour
se tenir comme à l'ancre, quand
les flots sont agités. Voir Cuvier,
Règne animal, t. III, pp. 12 et
14, édit.de 1830. Il semble du
reste que le naturaliste grec fait
ici quelque confusion entre les
seiches et les polypes ; et qu'il
attribue aux uns ce qui n'ap-
partient qu'aux autres. Du
moins, c'est ce qui résulte des
descriptions que la science mo-
derne donne de ces différents
mollusques. — Les polypes n ont
pas besoin de ces trompes. Il
reste toujours de l'obscurité sur
ce qu'il faut entendre par Po-
lypes.
§ 10. Des suçoirs et des ten-
tacules. Tous les céphalopodes
188
DES PARTIES DES ANIMAUX
qu'offraient les tissus où les anciens médecins insé-
raient leurs doigts. C'est ainsi que ces animaux sont
tissus de fibres, à l'aide desquelles ils attirent à eux
les petits morceaux de chair et tout ce qui vient à leur
portée. Comme elles sont flexibles, elles entourent
ces objets; et quand elles se resserrent, elles les pres-
sent et les gardent dans leur intérieur, qui les touche
tout entier. N'ayant rien pour attirer leur proie, les
uns que leurs pieds et les autres que leurs trompes,
ils ont ces organes au lieu de mains, pour lutter et
pour tout autre emploi utile. ** Toutes les autres
espèces ont deux rangs de suçoirs ; mais une espèce
de polype n'en a qu'un ; cela tient à leur longueur et
ont des suçoirs et des ventouses,
qui leur rendent tous les services
que signale ici Aristote. — Les
tissus... Il est assez difficile de
bien voir de quel instrument de
chirurgie il peut être question
ici. Pour certains pansements
ou pour certaines opérations,
les médecins, dès le temps
d'Hippocrate, revêtaient leurs
doigts d'une enveloppe faite de
feuilles de palmiers ; mais on
ne sait pas très-précisément
comment était faite cette espèce
de gant ; voir le mot Saura dans
le Trésor d'Henri Etienne, édit.
FirminDidot. Je ne trouve rien
dans le traité de l'Officine du
Médecin, qui ait rapport à ce
détail, Œuvres d'Hippocrate,
t. III, pp. 273 et suiv., édit. et
trad. E. Littré. — So/tt tissus
de fibres. Ceci ne représente
pas bien la conformation de ces
animaux. — Tout ce qui vient
à leur portée. Ce sens n'est pas
très-sûr, parce que l'expression
du texte est très-vague. —
Comme elles sont flexibles. Ceci
est exact, qu'il s'agisse des pieds
ou des tentacules des mollus-
ques. — Qui les touche tout en^
ticr. Ceci est également exact.
— Au lieu de mains. Le rap-
prochement est tout naturel ; et
ces tentacules, longs et puissants,
sont, pour bien des mollusques,
des armes redoutables, comme
Cuvier le remarque, loc. cit. y
p. 12.
§ II. Toutes les autres es-
pèces. Cette indication est trop
vague ; et l'on ne voit pas assez
clairement de quelles espèces il
est question ici. — N'en a
qu'un. Ce détail est assez précis
LIVRE IV, CHAP. IX, § 12
189
à leur ténuité ; car, étroits comme ils sont, ils ne
peuvent avoir qu'un suçoir unique. Ce n'est pas parce
que c'est le mieux ; mais c'est là une condition néces-
saire de leur organisation toute spéciale.
*^ Tous ces animaux ont la nageoire placée circu-
lairement autour du manteau. Dans les autres espèces,
elle est continue et sans interruption, ainsi que dans
les grands calmars. Mais les plus petites espèces,
qu'on appelle les teuthies, ont la nageoire plus large
et non pas étroite comme les seiches et les polypes ;
cette nageoire ne commence qu'au milieu, et elle ne
rè«^ne pas circula irement tout autour. Ces animaux
ont cet organe pour nager et pour se diriger, comme
le croupion chez les oiseaux, et la caudale chez les
poissons. Si la nageoire est très-petite et à peine
pour qu'il puisse faire reconnaî-
tre l'espèce particulière que l'au-
teur veut signaler. Les élédons,
dits d' Aristote, n'ont qu'une
rangée de ventouses le long de
chaque pied ; voir Cuvier, Rè-
gne animal, t. III, p. 12, édit.
de 1830 ; mais je ne trouve rien
de pareil dans les ouvrages ac-
tuels de zoologie ; voir la Zoo-
logie descriptive de M. Claus,
pp. 725 et suiv., trad. franc.
— Le mieux une condition
nccessaire. Ce sont bien là les
théories ordinaires d' Aristote.
Le nécessaire dont il est ques-
tion ici est le nécessaire hypo-
thétique, c'esl-à-dire la néces-
sité de certaines conséquences
d'après les conditions initiales.
§ 12. Tous ces animaux. On
doit entendre par là les mollus-
ques en général. Les seiches en
particulier ont, oulre leurs deux
longs bras, une nageoire char-
nue régnant de chaque côté de
leur sac. Les calmars ont éga-
lement deux nageoires aux cô-
tés de leur sac. C'est là sans
doute ce qu'Aristote veut dési-
gner. — La nageoire plus
large... Tous ces détails attes-
tent de nombreuses observations,
auxquelles la science moderne
ne paraît pas avoir attaché la
même importance. — Pour se
diriger. Cette explication paraît
vraie. — Le croupion... la cau-
dale. Le rapprochement est in-
génieux et exact. — Chez les
i90
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. X, § 2
191
visible chez les polypes, c'est que leur manteau est
très-petit, et que leurs pieds suffisent à les diriger.
"Voilà ce que nous avions à dire des insectes, des
crustacés, des testacés et des mollusques, en ce qui
concerne leurs parties intérieures et extérieures.
CHAPITRE X
De la tête et du cou ; leurs fonctions et leur place ; leurs relations
avec le reste du corps et le tronc ; station droite de l'homme,
qui a seul cette attitude ; les parties supérieures de son corps
sont les moins lourdes ; difformité des nains, générale dans tous
les autres animaux ; l'homme, étant le plus intelligent des êtres,
est seul à avoir des mains ; réfutation d'Anaxagore ; admirable
conformation de la main ; rôle du pouce et des ongles ; diffé-
rente position des mamelles chez l'homme et les autres animaux ;
citations de l'Histoire des Animaux, des ouvrages d'Anatomie
et du Traité de la Génération, à propos des organes sexuels ;
disposition spéciale de ces organes chez l'homme ; organisation
particulière des jambes de l'homme et des parties inférieures ;
les fesses, les cuisses, les mollets ; leur nature charnue; pour-
quoi l'homme n'a pas de queue ; rôle de la queue chez'les au-
tres animaux ; différences des pieds chez les quadrupèdes ;
solipèdes, fissipèdes ; polydactiles ; usage de l'osselet ; orga-
nisation particulière des pieds de l'homme.
*Nous allons encore une fois, pour reprendre les
polypes. Ici encore l'indication
est trop peu précise. Dans les cal-
mars, les nageoires sont placées
vers la pointe du sac.
§13. Des insectes j des crus-
tacés Ces études diverses
commencent avec le chapitre v,
et se continuent dans les chapi-
tres suivants.
§ 1. Encore une fois. Ceci
peut se rapporter tout à la fois
et à ce Traité des Parties, et
choses dès le principe, revenir sur les animaux vivi-
pares qui ont du sang, et nous commencerons par
Tétude des parties que nous avions pu laisser de
côté, parmi celles dont nous avons déjà parlé. Après
que nous aurons fait cette étude, nous en arriverons,
en suivant la même méthode, aux animaux ovipares
pourvus de sang.
^ Antérieurement, nous avons.traité des parties qui,
dans les animaux, sont la tête, et ce qu'on appelle le
cou et le dos. Tous les animaux pourvus de san^ ont
une tète. Chez quelques-uns de ceux qui sont exsan-
gues, cette partie n'est pas distincte; par exemple,
chez les crabes. Tous les vivipares ont un cou ; mais.
aussi à l'Histoire des Animaux,
passim. Du reste, l'étude annon-
cée ici, et qui se poursuivra
dans les chapitres suivants, n'a
pas la prétention d'être com-
plète ; elle ne fait qu'ajouter des
considérations générales, fort
importantes, aux détails qui ont
été donnés antérieurement. —
Vivipares qui ont du sang. Ce
sont les animaux supérieurs, les
mammifères de la science mo-
derne. — Que nous avions pu
laisser de côté. Le texte n'est
pas tout à fait aussi précis. —
Parmi celles dont nous avions
déjà parlé. Aristote ne se répé-
tera pas pour cela ; et dans les
questions qu'il a étudiées anté-
rieurement, il ne prendra que
quelques points spéciaux pour
les développer de nouveau, et
un peu davantage. — Auv ani-
maux ovipares pourvus de sang.
Le chapitre xi, qui suit, traite
surtout des reptiles ; le chapitre
XII traite des oiseaux ; et le
chapitre xiii, des poissons. Ces
chapitres sont fort curieux ; mais
ils sont bien incomplets.
§ ^l. La tête. . . le cou ...le dos.
Il n'a pas été très-souvent ques-
tion de ces parties de l'animal,
dans le présent ouvrage, bien
qu'elles n'aient pas été tout à
fait omises ; voir plus haut,
liv. III, ch. m; mais c'est dans
l'Histoire des Animaux qu'il en
a été traité tout au long, liv. I,
ch. vu, p. 43 de ma traduction ;
ch. X, p. 58, sur le cou ; ch. xii,
§ 4, p. 70, ch. xiii, sur le cer-
veau, p. 72 ; et liv. II, ch. i,
§ 2, p. 99. — C/iez les crabes.
Voir plus haut, ch. viii, § 1.
Dans les crustacés décapodes, la
i)
192
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, GHAP. X, § 5
193
parmi les ovipares, les uns en ont un aussi ; les autres
n'en ont pas. Tous ceux qui ont un poumon ont un
cou également ; mais ceux qui ne tirent pas leur res-
piration du dehors n'ont pas non plus cette partie.
^La tête est faite surtout pour le cerveau. Cette par-
tie est de toute nécessité dans les animaux pourvus
de sang; et elle est située à l'opposé du cœur, par les
raisons que nous avons antérieurement exposées. La
nature a aussi placé dans la tête quelques-uns des
sens, parce que le mélange du sang y est bien tem-
péré, et qu'il y est tout à fait propre à entretenir la
chaleur du cerveau, en même temps que le calme et
la vigueur des sens. Au-dessous, elle y a joint une troi-
sième partie pour Tingestion des aliments ; car c'était
là que ce conduit pouvait être le mieux placé. *Il
tête est tellement unie au thorax
qu'on ne peut presque pas la
distinguer ; ils ont cependant un
cerveau; Cuvier, Règne animal,
t. IV, pp. 18 et 30. — /^.v uns
en ont un aussi. Ce sont les oi-
seaux. — Les autres nen ont
pas. Ce sont les poissons. — Un
poumon... un cou. Ces relations
du poumon et du cou sont
exactes, sous la forme générale
où elles sont présentées ici. —
Qui ne tirent pas leur respira-
tion du dehors. Ce sont sans
doute les poissons qu'Aristote
veut désigner par là. Voir plus
haut, Hv. III, ch. vi, sur les
fonctions générales du poumon.
§ 3. Pour le cerveau... Voir
l'Histoire des Animaux, liv. I,
ch. XIII, § 2, p. 73 de ma tra-
duction. — Située à l'opposé du
cœur. C'est encore plus une op-
position de fonctions qu'une
opposition de lieu. — Antérieu-
rement exposées. \o\v plus haut,
liv. II, ch. VII ; et aussi, ch. i,
g IG. — Quelques-uns des sens.
Il aurait mieux valu dire que la
nature a placé tous les sens dans
la tête, sauf un seul, le toucher,
qui est répandu dans tout le
corps. — tfne troisième partie.
C'est la bouche, ou l'orilice par
lequel doivent entrer les ali-
ments qui servent à la nutrition
de l'animal, avant que le résidu
inutile ne soit rejeté.
était bien impossible que l'estomac fût mis au-dessus
du cœur et du point de départ ; et Teslomac étant en
bas, comme il y est dans l'état actuel, il n'était pas
possible que le passage des aliments fût placé plus
bas encore que le cœur, parce qu'alors la longueur
du corps eût été trop grande, et que le conduit aurait
été trop éloigné du centre du mouvement et de la
coction.
^La tête est donc faite en vue de ces organes. Le
cou est fait pour la trachée-artère ; c'est une protec-
tion ; et en entourant circulairement l'artère et l'œso-
phage, il les conserve et les défend. Dans tous les
animaux, le cou est flexible, et il a des vertèbres; mais
§ 4. Fat mis au-dessus du
cœur. Cette théorie est très-
vraie, bien qu'Aristote ne con-
nût pas tout ce que la physio-
logie a pu nous révéler sur les
rapports nécessaires des viscères
entre eux. D'ailleurs, les consi-
dérations de cet ordre appar-
tiennent à la philosophie bien
plus encore qu'à l'histoire na-
turelle. — Le passage des ali-
ments. Qui se fait surtout par
l'œsophage, qui commence dès
r arrière-bouche et le pharynx.
— Du centre du mouvement et
de la coction. 11 est probable
que ceci doit s'appliquer à la
fonction du cœur et à la diges-
tion.
§ 5. /^ cou est fait pour la
trachée-artère. C'est trop dire ;
le cou renferme bien la trachée-
artère ; mais il renferme encore
T. II.
bien d'autres organes ; et il n'est
pas fait spécialement pour ce-
lui-là, comme d'ailleurs l'auteur
lui-même le reconnaît quelques
lignes plus bas, en comprenant
dans le cou la trachée-artère
et l'œsophage. — Le cou est
flexible. C'est exact; mais on ne
conçoit pas comment Aristole a
pu se tromper sur l'ostéologie
du cou chez le loup et le lion.
Cette erreur étrange sur le lion
a été déjà commise et signalée
dans l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. I, § 2, p. 99 de ma
traduction ; ici, on joint une se-
conde erreur sur le loup, qui n'a
pas plus que le lion cette organi-
sation irrégulière. La vue qui est
prêtée à la nature relativement
à ces animaux est donc tout à
fait fausse. Si le cou du lion et
du loup n'eut été composé que
13 .
o
X
194
DES PARTIES DES ANIMAUX
les loups et les lions n'ont le cou composé que d'un
seul os. Pour eux, la nature a eu en vue de leur assu-
rer un cou qui leur donnât surtout de la force, plu-
tôt qu'il ne leur servît à d'autres usages. ^Chez les
animaux, les membres antérieurs et le tronc viennent
à la suite du cou et de la tête. Mais l'homme, au lieu
des membres et des pieds de devant, a des bras, et
ce qu'on appelle des mains. Entre tous les êtres, il
est le seul qui ait une station droite, parce que sa
nature et son essence sont divines. Or, le privi-
lège du plus divin des êtres est de penser et de réflé-
chir. Mais ce n'eût pas été chose facile que de penser,
si la partie supérieure du corps avait été trop lourde
et trop considérable. Le poids rend le mouvement
bien difficile pour l'esprit et pour l'action générale
des sens.
d'un seul os, loin d'être plus
fort, il eût été très-faible et pres-
que inutile, parce qu'il n'aurait
presque pas eu de mouvement.
Le lion a treize vertèbres dor-
sales, six lombaires, trois sacrées
et vingt-trois coccygiennes ; le
loup en a un peu moins ; mais
elles sont disposées de même ;
voir Cuvier, Anatomie compa-
rée, m" leçon, t. I, pp. 155 et
157, l""® édit. Ce qui est vrai,
c'est que dans les carnassiers,
l'atlas et l'axis sont proportion-
nellement beaucoup plus grands.
§ 6. Chez les animaux. Ceci
s'applique surtout aux quadru-
pèdes, et non pas aux animaux
en général. — Au lieu des
membres. On pourrait traduire
aussi : Des pattes, puisqu'il s'a-
git des animaux. — Et ce qu'on
appelle des mains. La tournure
peut paraître assez étrange,
puisque Aristote ne l'emploie
habituellement que pour des
choses peu connues. — // est le
seul qui ait une station droite.
Cette remarque était très-neuve
au temps d'Aristote. — Sont
divines. Cette haute estime de
la nature de l'homme est toute
platonicienne, ou plutôt Socrate
l'a proclamée le premier ; voir
les Mémoires de Xénophon, liv.
1, ch. IV. — De penser et de
réfléchir. La philosophie du
XIX® siècle ne saurait dire mieux.
LIVRE IV, CHAP. X, § 8
195
'Quand la pesanteur et le matériel viennent à
l'emporter, il est inévitable que le corps s'abaisse vers
la terre ; et voilà comment la nature a donné aux
quadrupèdes, au lieu de bras et de mains, leurs pieds
de devant, placés sous leur corps, pour qu'ils puis-
sent se soutenir. Tous ceux de ces animaux qui mar-
chent ont nécessairement aussi les deux pieds de
derrière ; et ils sont devenus des quadrupèdes, parce
que l'àme ne pouvait supporter tout le poids du corps.
* C'est que tous les animaux, excepté l'homme, ont
quelque chose de la constitution du nain ; car il faut
entendre par Nain tout être dont la partie supérieure
est fort grosse, et dont la partie qui porte le poids et
qui marche est relativement petite. A partir de la
tête jusqu'à l'issue des excréments, ce qu'on appelle
le tronc est en haut. Or, dans l'homme, cette partie
de son corps est en harmonie avec les portions infé-
rieures ; et, dans les adultes, elle est beaucoup plus
§ 7. /^ matc'riel... Le rap-
port indiqué ici entre la matière
et l'esprit, dont est composée la
nature de l'homme, est le vrai ;
et la sagesse moderne n'a rien à
y changer. — Et ils sont deve-
nus des quadrupèdes. Cette in-
terprétation des vues du Créa-
teur peut être contestée ; mais
elle est du moins bien ingé-
nieuse.
§ 8. Quelque chose de la
constitution du nain. La suite
explique bien ce qu'Aristote
entend par là. D'une manière
générale, le nain est, dans cette
théorie, l'être dont les parties
supérieures sont beaucoup plus
grosses proportionnellement que
les parties inférieures du corps.
— Ce qu'on appelle le tronc
est en haut. Au lieu de tronc,
on pourrait garder le mot grec
de Thorax, qu'emploie le texte
et que la science moderne a
conservé. — Dans les adultes.
Par opposition aux enfants,
dont il est parlé plus bas, et
chez qui la disprojiortion est
manifeste.
196
DES PARTIES DES ANIMAUX
petite, tandis qu'au contraire, chez les enfants, c'est
la partie supérieure qui est très-forte, et le bas qui est
très-petit. ' Aussi les tout jeunes enfants rampent-ils
et ne peuvent-ils marcher. Et même, tout cV abord,
ils ne rampent pas; mais ils restent immobiles. Aussi,
tous les petits enfants sont des espèces de nains;
mais, à mesure que Thomme grandit, ce sont les par-
ties inférieures qui se développent. Chez les quadru-
pèdes, au contraire, ce sont les parties inférieures
qui sont d'abord les plus grosses; et, en grandissant,
l'animal se développe par en haut, c'est-à-dire, par
le tronc compris entre le siège et la tête. *H:'est en-
core ainsi que les poulains sont aussi hauts ou presque
aussi hauts que des chevaux ; et, quand ils sont tout
petits, ils peuvent se toucher la tête avec leur jambe
de derrière, tandis que, plus âgés, ce mouvement leur
est impossible. Ce sont du reste les solipèdes et les
animaux à pieds fourchus qui sont ainsi organisés;
§ 9 . Rampent-ils. . . C'est aussi
à cause de la faiblesse de leurs
muscles ; car les enfants se re-
dressent longtemps avant que
leur conformation de nains ait
disparu. — Ils restent immo-
biles. C'est en effet le premier
état de l'homme, qui exige tous
les soins des parents et qui pro-
voque la famille. — Les parties
inférieures qui se développent.
Il ne paraît pas que la science
moderne ait porté ses observa-
tions sur ce point, qui est ce-
pendant bien curieux. — C/icz
les quadrupèdes. Peut-être cette
différence de croissance n'est-
elle pas aussi marquée qu'Aris-
tote semble le croire.
§ iO. Les poulains... L'ob-
servation est juste ; et cette con-
formation des jeunes chevaux
est en effet très-remarquable. —
Se toucher la téta avec la jambe
de derrière. On peut voir très-
souvent les poulains faire ce
mouvement, qui leur est fami-
lier, et qui plus tard devient
beaucoup plus difficile, si ce
n'e^t tout à fait impossible. —
LIVRE IV, CHAP. X, § 12
197
ceux qui sont polydactyles et qui sont dépourvus de
cornes ont aussi cette forme de nains, mais dans une
moindre mesure. Ce sont alors les parties basses qui,
relativement aux parties hautes, se développent pro-
portionnellement à la différence originelle. *' Les
oiseaux, les poissons et tous les animaux qui ont du
sang sont également conformés comme des nains, ainsi
qu'on l'a dit. C'est là ce qui fait qu'ils ont tous bien
moins d'intelligence que l'homme. De là vient encore
que, dans l'espèce humaine, les enfants comparés aux
hommes, ou, entre les hommes mêmes, ceux qui ont,
malgré leur âge, quelque chose du nain, sont moins
intelligents, bien que d'ailleurs ils puissent avoir
d'autres facultés assez remarquables. *^La cause en
est, redisons-le, que le principe de l'àme a trop de
peine à se mouvoir et qu'il est trop corporel. La cha-
leur qui pousse en haut s'amoindrissant de plus en
plus et la partie terreuse s'accroissant, les corps des
Polydactyles dépourvus de
cornes. Ceci s'applique plus spé-
cialement à une partie des qua-
drupèdes.
§ 11. Les oiseaux^ les pois-
sons... Il faut toujours sous-
entendre que ces animaux sont
considérés ici au moment de
leur naissance ; car plus tard,
celte observaticm s'appliquerait
à eux beaucoup moins bien. —
Ainsi qu'on Va dit. Voir plus
haut, § 8. — Moins d'intelli-
gence que l'homme. Le fait est
certain, quoique l'explication ne
le soit peut-être pas autant. —
Quelque chose du nain. Par
exemple, une tête démesurément
grosse i)ar rapport au reste du
corps. — • D'autres facultés.
Toutes physiques.
§ 12. Redisons-le. Voir plus
haut, § 6. — Qui pousse en
haut. Le mot du texte est d'un
sens obscur; et celui que je
donne paraît encore le plus pro-
bable. — La partie terreuse. Ou
Solide. — L'animal s' allonge vers
la terre. L'expression de cette
pensée n'est pas assez claire.
\
198
DES PARTIES DES ANIMAUX
animaux deviennent de plus en plus petits ; le nom-
bre des pieds s'augmente ; les pieds mêmes finissent
par disparaître entièrement, et Tanimal s'allonge vers
la terre. En allant un peu plus loin encore dans cette
voie, les êtres animés finissent par avoir le principe
de vie tout en bas ; la partie qui avoisine la tête de-
vient à la fin immobile et insensible ; Tanimal passe à
Tétat de plante, ayant le haut en bas et le bas en
haut. C'est que, dans les plantes, les racines remplis-
sent les fonctions de la bouche et de la tête, tandis
que la graine est à l'opposé ; car elle se forme en haut
et à l'extrémité des branches.
^^On doit voir maintenant pourquoi, parmi les ani-
maux, les uns ont deux pieds, pourquoi les autres
en ont plusieurs, et pourquoi quelques-uns sont dé-
pourvus de pieds. On voit aussi comment tels êtres
sont des plantes, et tels autres des animaux. Enfin, on
a vu pourquoi l'homme est le seul animal qui se
Le passage de l'animal à la
plante est une des questions les
plus curieuses et les plus difii-
ciles de la physiologie générale
ou biologie; et il semble que
pour la résoudre, c'est surtout à
l'étude des zoophytes qu'il fau-
drait s'adresser. Quoi qu'il en
puisse être, M. le D"" de Frant-
zius a raison de trouver que
cette théorie est une des plus
importantes de tout l'ouvrage.
— • l£ haut en bas. C'est-à-dire,
le principe de vie dans les raci-
nes, qui plongent dans la terre,
au lieu de l'avoir en haut, dans
la tête et le cœur. Cette géné-
ralité, ainsi comprise, est vraie.
— Im graine. Le texte dit po-
sitivement: La semence.
§ 13. On doit voir... pour-
quoi. Ce qu'on voit très-claire-
ment, c'est le fait; mais on n'en
voit pas aussi bien la cause ; et
l'explication du philosophe n'est
pas absolument satisfaisante. —
Pourquoi l'homme... Quelle que
soit l'opinion que l'on porte sur
ces théories, on doit lendre
cette justice à Aristote qu'il a
LIVRE IV, CHAP. X, § 15
199
tienne droit. Comme sa nature était d'avoir une station
droite, il n'avait aucun besoin des membres anté-
rieurs ; mais, à la place de ces membres, la nature
l'a pourvu de bras et de mains. **Anaxagore prétend
que l'homme est le plus intelligent des êtres parce
qu'il a des mains ; mais la raison nous dit, tout au con-
traire, que l'homme n'a des mains que parce qu'il est
si intelligent. Les mains, en effet, sont un instrument;
et la nature sait toujours, comme le ferait un homme
sage, attribuer les choses à qui est capable de s'en
servir. N'est-il pas convenable de donner une flûte à
qui sait jouer de cet instrument, plutôt que d'imposer
à celui qui a un instrument de ce genre d'apprendre
à en jouer ? La nature a accordé le plus petit au plus
grand et au plus fort ; et non point du tout, le plus grand
et le plus précieux au plus petit. *" Si donc cette dispo-
sition des choses est meilleure, et si la nature vise tou-
senti profondément la grandeur
et le privilège de l'homme par-
mi tous les animaux. — // n'a-
vait aucun besoin. Ceci est par-
faitement vrai.
§ 14. Ànaxagore prétend...
Sur la haute valeur de cette
théorie d'Aristote, voir ma Pré-
face à l'Histoire des Animaux,
p. cxxxvi. — La raison nous
dity tout au contraire. Cette ré-
futation est d'une finesse et d'un
bon sens des plus rares ; la
science moderne ne saurait dire
mieux, et souvent elle est loin
de dire aussi bien. Sur la ques-
tion générale, voir la Physique,
livre II, ch. m, p. 53 de ma
traduction. — La nature sait
toujours... Aristote ne cesse
d'admirer la nature dans toutes
ses œuvres ; et ici, en effet, son
admiration ne saurait être exa-
gérée.— De donner une flûte.,.
La. comparaison est frappante,
quoique un peu familière. — Le
plus petit au plus grand.,.
L'expression du texte est aussi
indéterminée que celle de ma
traduction.
§ 15. Est meilleure... C'est
une application du principe de
l'optimisme, qu' Aristote em-
pruntait à l'école Platonicienne.
200
DES PARTIES DES ANIMAUX
jours à réaliser ce qui est le mieux possible dans des
conditions données, il faut en conclure que ce n*est
pas parce que Thomme a des mains qu'il a une intelli-
gence supérieure, mais que c'est au contraire parce
qu'il est éminemment intelligent qu'il a des mains.
C'est en effet le plus intelligent des êtres qui pouvait
se bien servir du plus grand nombre d'instruments ;
or la main n'est pas un instrument unique ; elle est
plusieurs instruments à la fois. Elle est, on peut dire,
un instrument qui remplace tous les instruments.
*® C'est donc à l'être qui était en état de pratiquer
le plus grand nombre d'arts et d'industries que la
nature a concédé la main, qui, de tous les instruments,
est applicable au plus grand nombre d'emplois. On a
bien tort de croire que l'homme est mal partagé et
que sa constitution est inférieure à celle de tous les
animaux, parce que, dit-on, l'homme n'est pas aussi
— Dans des conditions données.
Cette réserve est très-sage et
très-conforme à la réalité ; seu-
lement, les conditions primor-
diales échappent au jugement
de l'homme ; et il doit le plus
souvent les accepter et les subir
comme des faits, qu'il peut com-
prendre, mais dont il ne dispose
pas. — Un instrument qui rem-
place tous les Instrnments. On
ne peut pas faire de la main
humaine une description plus
exacte, ni une appréciation plus
pratique.
§ 16. La nature a concc'de'...
Voir plus haut, § 14. — Appli-
cable au plus grand nombre
d'emplois. Il serait difficile de
trouver rien de plus juste et de
plus vrai ; et la supériorité de
l'homme sur le reste des ani-
maux éclate dans la conforma-
tion de sa main, presque autant
que dans les facultés de son intel-
ligence.— Que l'homme est mal
partagé. La science, aidée de
la raison, n'a jamais trouvé des
arguments plus simples ni plus
forts. — Parce que, dit-on
Il serait curieux de savoir à
qui Aristote répond dans ce
passage ; c'étaient sans doute
les Sophistes, qui avaient sou-
LIVRE IV, CHAP. X, § 18
201
bien chaussé qu'eux, parce qu'il est nu, et qu'il est
sans armes pour sa défense. *^ Mais tous les animaux
autres que l'homme n'ont jamais qu'une seule et
unique ressource pour se défendre ; il ne leur est pas
permis d'en changer pour en prendre une autre. Mais
il faut nécessairement que, de même que toujours
l'animal dort tout chaussé, il fasse aussi tout le reste
dans les mêmes conditions ; il ne peut jamais mo-
difier le mode de protection donné à son corps, ni
l'arme qu'il peut avoir, quelle qu'elle soit. Tout au
contraire, l'homme a pour lui une foule de ressources
et de défenses; il peut toujours en changer à son gré,
et avoir à sa disposition l'arme qu'il veut et toutes
les fois qu'il le veut. La main devient tour à tour
griffe, pince, corne, lance, épée, ou toute autre
arme et tout autre instrument. Si elle peut être tout
cela, c'est qu'elle peut tout saisir et tout retenir.
^* La conformation même de la main a été parfaitement
adaptée à sa destination naturelle. Elle est à la fois
tenu cette opinion. — Paicc
qu'il est nu. C'est déjà la pensée
reproduite en termes si simples
et si grands par Pline : « Nudum
et in nuda humo », Livre VII,
ch. I.
§ 17. Une seule et unique
ressource. L'observation est de
toute évidence ,• mais Pline ne
l'a pas recueillie, quoiqu'elle
méritât de l'être. — Tour à
tour griffe... lance... cpce...
Tout cela est aussi ingénieux
que vrai. On ne saurait trop
remarquer des considérations si
hautes et si exactes. — Elle
peut tout saisir et tout retenir.
En ces quelques mots, le philo-
sophe caractérise l'utilité prodi-
gieuse de la main; voir sur
toute cette théorie Chateau-
briand, Génie du christianisme,
livre V, ch. xiii, citant Cicéron
et Aristote.
§ 18. La conformation même
de la main. Ceci est de la phy-
siologie et de l'anatomie d'une
profonde intelligence. — Ca-
\
202
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. X, § 21
203
capable de s'écarter et de se diviser en plusieurs
segments ; c'est parce qu elle peut s'écarter, qu elle
peut aussi se réunir, bien que la faculté de se réunir
n implique pas nécessairement celle de s'écarter. On
peut se servir de la main d'une seule foçon, ou de
deux, ou même de plusieurs. '^ Les flexions des doigts
permettent aisément de tout saisir et de tout presser.
Décote, il n'y a qu'un seul doigt; et celui-là est court
et épais; il n'est pas long. De même que sans la main
on ne pourrait absolument rien prendre, de même
on ne le pourrait pas davantage, si ce doigt n'était
pas ainsi placé de côté ; il presse alors de bas en haut
ce que les autres doigts pressent de haut en bas.
Cette disposition était indispensable pour qu'il pût
fortement serrer ce qu'il prend, comme fait un lien
puissant, et que, dans son isolement, il pût égaler l'ac-
tion de tous les autres. ^^ S'il est court, c'est pour
pable de s'écarter et de se di-
viser. Cette analyse générale
suffit pour bien faire compren-
dre le rôle de la main. La dif-
férence de la longueur et de la
position des doigts suffit pour
l'expliquer entièrement; voir
Cuvier, Anatomie comparée,
tome I, IV® leçon, Os de la
main, et Muscles de la main,
pp. 300 et 317.
§ 19. De cote', il n'y a qu'un
seul doigt. C'est le pouce, « le
» seul doigt dont l'os du méta-
» carpe puisse s'écarter et se
» rapprocher des autres d'une
» manière sensible ; aussi est-il
» opposable aux autres doigts »;
Guvier, loc. cit.^ p. 307, l""®
édition. — Court et épais. Ces
deux épithètes conviennent bien
au pouce, comparé aux autres
doigts. — De bas en haut.,.
C'est bien là en effet l'office du
pouce. — Egaler l'action de
tous les autres. C'est la traduc-
tion littérale ; mais on peut trou-
ver que cette pensée pouvait
être exprimée plus exactement.
§ 20. S'il est court... L'ar-
gument est très-solide, et il est
certain que, si le pouce était
aussi long que les autres doigts,
il rendrait beaucoup moins de
qu'il ait la force indispensable, et aussi parce qu'il
n'aurait pas été du tout utile s'il eût été long. Il con-
vient aussi que le dernier doigt soit petit et que celui
du milieu soit allongé, comme la rame au milieu du
navire ; car il faut de toute nécessité que l'objet saisi
soit saisi surtout circulairement par son milieu, pour
qu'on puisse l'utiliser à ce qu'on veut faire. C'est
pour cela qu'on appelle le pouce le grand doigt, bien
qu'il soit très-petit ; car on peut dire que, sans lui,
les autres doigts ne serviraient presque à rien.
^* La conformation des ongles n'est pas moins bien
conçue. Les autres animaux ont des ongles pour s'en
servir ; chez l'homme, ils ne sont faits que pour cou-
vrir et pour protéger l'extrémité des doigts. Chez
l'homme aussi, les flexions des bras, soit pour ap-
ser vices. — Le dernier doigt soit
petit. Il s'agit du petit doigt, à
ce qu'il semble ; cependant la
suite tendrait à prouver qu'il
s'agit toujours du pouce, qui en
un sens est bien aussi le dernier
doigt, en même temps qu'il est
le plus petit. — Celui du mi-
lieu soit allonge'. C'est le fait;
mais la comparaison que fait
Aristote du doigt du milieu à la
rame d'un navire est plus poé-
tique que scientifique. La rame
du milieu dans un navire est la
plus longue, parce qu'elle cor-
respond à la plus grande lar-
geur du vaisseau ; mais la main
de l'homme n'offre rien de pa-
reil. — Le grand doigt. L'idée
de grandeur équivaut ici à celle
d'importance; il ne s'agit pas
de la grandeur effective. — Les
autres doigts ne serviraient
presque à rien. Cette observa-
tion est parfaitement juste, et
c'est parce que le pouce est op-
posable, qu'il est si utile. On
peut remarquer, relativement à
tout ce passage, qu' Aristote n'a
pas parlé des phalanges des
doigts, qui ont cependant aussi
une grande importance.
§ 21. La conformation des
ongles. Cette seconde théorie
tient essentiellement à celle qui
précède et qui concerne les
doigts. Le rôle assigné aux on-
gles par Aristote est bien le leur;
ils diffèrent chez l'homme de
ce qu'ils sont chez les autres
N
204
DES PARTIES DES ANLMAUX
procher la nourriture, soit pour tout autre usage,
sont disposées à Tinverse des quadrupèdes. Chez ceux-
ci nécessairement, les membres de devant se replient
en dedans, parce que, si leurs pieds doivent leur servir
pour la marche, la nature veut en outre que les
membres de devant ne servent pas seulement à la
marche dans ceux de ces animaux qui ont plusieurs
doigts, mais que ces membres remplacent les mains,
comme Ton voit qu'effectivement ces animaux s'en
servent à cette fin. C'est en effet avec les membres de
devant qu'ils saisissent les objets et qu'ils combattent,
de même que c'est avec les pieds^de derrière que les
solipèdes se défendent, parce que, chez eux, il n'y a
rien dans les membres de devant qui ressemble ni
aux bras ni aux mains. "(]'est encore pour cela que
quelques animaux polydactyles ont cinq doigts aux
animaux. — Les flexions des
bras... disposées à l'inverse. Ces
observations ne sont pas moins
justes que les précédentes. —
Que ces membres remplacent les
mains... Il aurait fallu ajouter:
« Dans une certaine mesure. »
— Les solipèdes. Dans la zoo-
logie moderne, les solipèdes
forment un genre très -nettement
déterminé qui comprend le che-
val, Tâne, le zèbre, le louagga
et le dauw, qui peut-être n'é-
taient pas tous connus d'Aris-
tote. Ce sont des pachydermes
à sabot et non ruminants; sous
leur sabot, ils portent de cha-
que côté de leur métacarpe et
de leur métatarse des stylets,
([ui réprésentent deux doigts
latéraux ; voir Cuvier, Règne
animal, tome I, p. 251, édit.
de 1820. Le sabot entoure le
doigt du milieu; les doigts, dont
il reste des indices, sont le
deuxième et le quatrième. Voir
la Zoologie descriptive de M.
Claus, p. 1046, trad. franc. —
Jvec les pieds de derrière. C'est
en effet par la ruade à peu près
exclusivement que les solipèdes,
ou équidés, peuvent se dé-
fendre.
§ 22. C'est encore pour cela.
L'explication peut paraître in-
sufiisante; il fiUlait se borner à
LIVRE IV, CHAP. X, § 23
205
pieds de devant, et qu'ils n'en ont que quatre aux
pieds de derrière; tels sont les lions et les loups, les
chiens et les léopards. Ce cinquième doigt tient chez
eux la place du grand cinquième doigt de la main.
Quant aux petits polydactyles, ils ont aussi cinq doigts
aux pieds de derrière, parce qu'ils rampent, et afin
qu'appuyés sur un plus grand nombre de doigts, ils
montent plus aisément en rampant vers tout ce qui les
dépasse et est au-dessus de leur tête.
''Chez l'homme, il y a entre les bras, et chez les
autres animaux entre les pattes de devant, ce qu'on
appelle la poitrine. Dans l'homme, il est convenable
que la poitrine ait de la largeur; car la position des
bras n'empêche pas que cette région du corps ne soit
large, puisqu'ils sont de côté. Mais dans les quadru-
constater les faits. — Tels sont
les lions et les loups Cette
conformation des doigts, cinq
en avant et quatre en arrière,
est fort exacte pour le lion et
les félidés en général, léopards,
panthère, tigre, puma, etc. Il
en est de même pour les chiens
et les loups. Tous ces rensei-
gnements donnés par Aristote
sont parfaitement exacts; voir
la Zoologie descriptive de M.
Claus, pp. 1077 et 1079, trad.
franc. — Ce cinquième doigt...
Des pattes de devant. — Du
grand cinquième doigt de la
main. C'est-à-dire : Du pouce ;
mais ceci est un peu exagéré ;
et dans ces digitigrades, à on-
gles rétractiles ou non-rétrac-
tiles, le cinquième doigt anté-
rieur n'est pas opposable comme
le pouce. — Quant aux petits
polydactyles. C'est sans doute
aux lézards que ceci se rap-
porte, et aussi aux tortues. Le
nombre des doigts varie beau-
coup dans les reptiles ; voir Cu-
vier, Anatomie comparée, v®
leçon, p. 390, l'^ édit. — Jfin
qu'appuyés Ici encore l'ex-
plication peut ne pas satisfaire.
§ 23. Ce qu'on appelle la
poitrine. Il semblerait, d'après
cette tournure, que le mot dont
Aristote se sert était encore assez
récent ; voir, sur la poitrine,
l'Histoire des Animaux, livre I,
ch. viietch. x, §2, pp. 43 et
59, de ma traduction. Souvent
206
DES PARTIES DES ANIMAUX
pèdes, cette région doit être étroite, parce que les
membres antérieurs doivent s'étendre en avant, pour
la marche et pour tous les changements de lieu.
** C'est là encore ce qui fait que les quadrupèdes n'ont
pas de mamelles dans cette partie du corps. Dans
l'homme, au contraire, comme la place est fort large
et qu'elle doit couvrir et protéger la région du cœur,
et que, dans cette vue, le lieu est garni de chair, les
mamelles s'y développent à l'aise. Chez les maies, ce
n'est que de la chair, par la raison qu'on vient de
dire ; mais chez les femmes, la nature emploie encore
les mamelles à un second usage, ainsi que nous
l'avons déjà fait remarquer bien souvent. Ici, c'est
dans les mamelles qu'elle dispose la nourriture des
nouveau-nés. S'il y a deux mamelles, c'est qu'il y a
aussi deux côtés du corps, le gauche et le droit. Elles
sont plus fermes chez la femme; et elles sont sé-
la poitrine est confondue avec
le tronc. — Large étroite.
Toutes ces considérations sont
parfaitement justes ; et, de tous
les animaux, c'est l'homme qui
a la poitrine la plus large.
§ 24. C'est là encore ce qui
fait... Cet argument est très-
solide ; et l'homme seul est con-
formé de manière à avoir des
mamelles sur la poitrine, où,
comme le dit Aristote, elles se
développent librement. — Par
la raison qu'on vient de dire.
La chair a été placée sur la poi-
trine de l'homme, selon Aris-
tote, pour protéger la région
du cœur. Il en est de même
chez la femme; mais de plus,
les mamelles de la femme ser-
vent à l'allaitement des enfants.
— Déjà fait remarquer bien
souvent. C'est en effet une théo-
rie qu' Aristote a bien souvent
exposée dans ses ouvrages d'his-
toire naturelle et dans les au-
tres. Mais cette théorie n'est pas
très-constante chez lui; et tantôt
il loue la nature d'employer un
seul organe à plusieurs fins, et
tantôt il la loue de n'appliquer
qu'un seul et unique organe à
une fonction unique. — S'il y
a deux mamelles. La raison
LIVRE IV, CHAP. X, § 25
207
parées, parce que c'est aussi en ce point que les côtes
se réunissent les unes aux autres, et pour que leur
nature ne devînt pas une fatigue. ^"Chez les autres
animaux, il était bien impossible que les mamelles
fussent placées sur la poitrine entre les jambes, parce
qu'elles auraient été un obstacle à la marche. Aussi,
chez ces animaux, les mamelles sont-elles disposées
de bien des manières. Les solipèdes, qui font peu de
petits et qui portent des cornes, ont les mamelles
entre les cuisses ; et ils n'en ont que deux. Au con-
traire, les quadrupèdes qui font beaucoup de petits
et qui ont le pied fendu ont les mamelles de côté, sur
le ventre, et en grand nombre, comme le porc et le
chien. D'autres n'en ont que deux, mais vers le milieu
du ventre, comme le lion ; cela tient chez lui, non
pas à ce qu'il fait peu de petits, puisqu'il en fait parfois
plus de deux, mais cela tient à ce qu'il a peu de lait.
x\
donnée est de toute évidence.
— Les côtes se réunissent les
unes aux autres, Anatomique-
ment ceci n'est pas exact, et ne
se comprend pas bien. M. le D*"
de Frantzius suppose avec raison
que ce passage doit être altéré.
Les côtes ne se réunissent pas ;
mais elles vont s'appuyer sur le
sternum.
§25. Un obstacle à la mar-
che. L'argument est excellent
et très-clair. — Disposées de
bien des manières. Selon la con-
formation particulière de cha-
que animal. — Les solipèdes...
les mamelles entre les cuisses.
Les juments, les Anesses, parmi
les solipèdes, ont bien les ma-
melles entre les cuisses; mais
elles n'ont pas de cornes. On
appelle ces mamelles Inguinales.
— Et Us n'en ont que deux.
C'est exact dans toute la famille
des équidés (solipèdes, union-
gulésj. — Le porc et le chien.
On connaît la multiplicité des
mamelles et des petits chez ces
deux espèces d'animaux domes-
tiques. — Comme le lion. C'est
également exact; voir, sur les
mamelles chez les divers ani-
208
DES PARTIES DES ANIMAUX
Il emploie à Tentretien du corps toute la nourriture
qu'il absorbe, et il en prend rarement, parce qu'il est
Carnivore. " Quant à l'éléphant, il n'a que deux ma-
melles seulement, qui sont placées sous les aisselles
des membres antérieurs. Ce qui fait qu'il n'a que deux
mamelles seulement, c'est qu'il n'a qu'un petit; si ses
mamelles ne sont pas dans les cuisses, c'est qu'il
est fissipèdc et qu'aucun fissipède ne les a dans cet
endroit. Et si elles sont placées en haut près des ais-
selles, c'est que ce sont là les premières mamelles
chez les animaux qui en ont de nombreuses, et qu'elles
sécrètent plus de lait. '' On peut bien s'en convaincre
en observant les porcs. Les petits cochons qui nais-
sent les premiers occupent les premières mamelles ;
mais dans l'animal où le jeune doit rester unique, il
faut nécessairement qu'il n'y ait que les premières
mamelles; et les premières sont les mamelles qui sont
maux, l'Histoire des Animaux,
livre II, ch. m, pp. 1 11) etsuiv.
de ma traduction.
§26. Quanta l'éléphant
Voir l'Histoire des Animaux,
loc, cit. § 2, p. 120. — C'est
qu'il est fissipède. Voir l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. I, § 4, p. 100. La confor-
mation des pieds de l'éléphant
est très-curieuse. — C'est que
ce sont là les premières ma-
melles On ne voit pas bien
quel est le rapport que l'auteur
prétend établir ici. — Elles sé-
crètent plus de lait. Je ne sais
pas si la science moderne a
vérifié le fait ; mais ce détail
prouve, après mille autres, com-
bien les observations d'Aristote
étaient attentives et minutieuses.
§ 27. On peut bien s'en con-
vaincre. Ces renseignements
sont d'une parfaite exactitude.
— Oii le jeune doit rester
unique. En général, les pachy-
dermes, comme l'éléphant, le
cheval, etc. , n'ont qu'un petit, de
même que l'espèce humaine n'a
ordinairement qu'un enfant. —
Les premières mamelles. Au
nombre de deux le plus habi-
tuellement, parce qu'il peut y
avoir quelquefois deux petits,
LIVRE IV, CHAP. X, § 29
209
placées sous les aisselles. On comprend donc bien
pourquoi l'éléphant n'en a que deux, posées dans le
lieu où elles sont, tandis que les animaux qui font de
nombreux petits ont les mamelles dans la région du
ventre, puisqu'il faut plus de mamelles à ceux qui
ont plus de petits à nourrir. ^* Comme, en largeur,
il ne peut y en avoir que deux seulement, attendu
qu'il n'y a également que deux côtés, le gauche et
le droit, il est dès lors nécessaire que les mamelles
soient placées en long ; car la région placée entre les
membres de devant et ceux de derrière est la seule à
avoir de la longueur. Les animaux qui n'ont pas le
pied fendu, qui ne font que peu de petits, ou qui ont
des cornes, ont aussi les mamelles entre les cuisses,
comme le cheval, Tàne, le chameau, qui n'ont tous
qu'un petit, mais dont les uns sont solipèdes et dont
le dernier a le pied fourchu ; puis encore, le cerf, le
bœuf, la chèvre et tous les animaux de même ordre.
^^ Cela tient à ce que, chez ces animaux, la croissance
se fait par le haut du corps. Aussi faut-il en conclure
que c'est là où l'excrétion et le sang se réunissent en
et parce qu'il y a deux parties
du corps. — Dans la région du
ventre. L'expression du texte
est aussi indéterminée. — Qui
ont plus de petits à nourrir.
L'explication est de toute évi-
dence.
§28. En largeur... deux seu-
lement. Toutes ces considéra-
tions sont très-justes. — Placées
H.
en long. C'est évident, du mo-
ment qu'il y a plus de deux
mamelles. — Ou qui ont des
cornes. Comme le cerf, le bœuf,
etc., énumérés un peu plus bas.
— N'ont tous qu'un petit. C'est
exact. — Tous les animaux de
même ordre. C'est-à-dire, les
ruminants en général.
§ 29. Se fait par le haut du
14
210
DES PARTIES DES ANIMAUX
I
grande abondance, c'est-à-dire dans le bas du corps
et vers les issues, que la nature a placé les mamelles ;
car c'est où se dirige le mouvement de la nourriture,
que là aussi les animaux peuvent prendre celle qu'il
leur faut. L'homme femelle et maie a des mamelles ;
mais, dans d'autres espèces, quelquefois les mâles
n'en ont pas ; par exemple, dans les chevaux, où les
uns n'en ont pas, et où les autres en ont, quand les
poulains ressemblent à la mère.
*® On vient de voir ce que sont les mamelles ; mais
après la poitrine, vient la région du ventre. Le ventre
n'est pas limité et fermé par les côtes, à cause de la
raison qu'on vient de rappeler tout à l'heure ; c'est-
à-dire, pour que les côtes n'empêchent pas le gon-
flement qu'amène l'ingestion des aliments, et que
provoque nécessairement la chaleur de la nourriture.
C'est en outre pour que les côtes ne gênent pas
LIVRE IV, CHAP. X, § 32
211
corps. Cette théorie n'est peut-
être pas très-sûre. — Que la
nature a placé les mamelles.
L'explication laisse beaucoup à
désirer; mais il n'est pas tou-
jours facile de discerner préci-
sément les vues de la nature
dans tout ce qu'elle fait. —
IJhomme femelle et mdle. J'ai
conservé la formule du texte. —
Dans les chevaux.,, les uns n'en
ont pas... les autres en ont. Je
ne sais pas si la zoologie mo-
derne a confirmé ces observa-
tions. Sur les mamelles et leur
conformation dans la série ani-
male, il faut lire Cuvier, Ana-
tomie comparée, xxix" leçon,
t. V, pp. 153 et suiv., l""® édit.
§ 30. La région du ventre.
C'est le terme général qu'emploie
le texte. — Le ventre n'est pas
limité. . . L'observation est très-
juste ; et la disposition du ven-
tre et de l'abdomen est en effet
tout autre que celle de la poi-
trine et du thorax. Voir l'Ana-
tomie comparée de Cuvier, m*
leçon, pp. 202 et suiv. l'^édit.
— Les côtes n'empêchent pas le
gonflement. L'argument est très-
vrai ; et l'intention de la nature
est en ceci parfaitement mani-
feste. — Ne gênent pas non plus
non plus la matrice dans la parturition. L'extrémité
de ce qu'on nomme le tronc est la région de la sortie
des excréments, soit secs, soit liquides. ^* La nature
se sert d'un même organe à la fois pour l'issue de
l'excrément liquide et pour l'accouplement, dans
toutes les femelles; et à l'exception d'un petit nombre
de mâles, dans tous les animaux qui ont du sang et
dans tous les vivipares, La raison en est que la
semence est un liquide de certain genre et une excré-
tion; nous nous bornons ici à cette affirmation, que
nous nous proposons de démontrer plus tard. C'est
par là aussi que, dans les femelles, s'écoulent les men-
strues, comme c'est également par là qu'elles émet-
tent leur fruit. ^^ Nous nous réservons encore de
démontrer ceci un peu plus tard. Mais pour le mo-
ment, nous nous bornons à dire que les menstrues
sont aussi chez les femelles une excrétion ; les men-
la matrice Même remarque.
— L'extrémité de ce quon nomme
le tronc. Il aurait peut-être fallu
.ijouter : l'extrémité postérieure
et antérieure, puisque l'excré-
tion sèche ou liquide a deux
sorties différentes.
§ 31../ l'exception d'un petit
nombre de mâles. L'auteur au-
rait dû indiquer plus précisé-
ment quelques exemples. Il pa-
raît que chez beaucoup d'inver-
tébrés, et notamment les vers, il
n'y a qu'un seul conduit pour
les deux sécrétions. Voir l'Ana-
tomie comparée de M. Gegen-
baur, p. 817, trad. franc. —
Nous nous proposons de démon-
trer plus tard. Dans le grand
Traité de la Génération des
Animaux, où la question du
sperme et de son action sera
discutée tout au long. — Qu'el-
les émettent leur fruit. Ce sens
me paraît le plus probable ;
mais l'expression du texte n'est
pas tellement claire qu'on ne
pût aussi l'interpréter autre-
ment.
§ 32. Un peu plus tard. Dans
le Traité de la Génération des
Animaux, livre I, §§ 68 à 86,
édit. et trad. de MM. Aubertet
Wimmer. — Une excrétion. Ceci
\
212
DES PARTIES DES ANIMAUX
strues sont de nature liquide, ainsi que la semence,
de telle sorte que, dans ces parties du corps, ce sont
les mêmes matières ou des matières assez semblables
qui sont sécrétées proportionnellement. Quant à ce
qui concerne l'organisation intérieure des parties, et
la différence que présentent l'élaboration du sperme
et les phénomènes de la grossesse, on peut voir ce
qu'il en est dans l'Histoire des Animaux: et dans
TAnatomie; et il en sera parlé plus tard dans le Traité
de la Génération.
^^ Il n'est pas difficile d'ailleurs de remarquer que
les formes mêmes de ces diverses parties sont tout à
fait nécessaires pour les fonctions qu'elles doivent rem-
plir. L'organe des mâles a des différences qui corres-
pondent aux différences mêmes du corps. Ces organes
ne sont pas tous également nerveux de leur nature.
De plus, c'est là le seul organe qui, sans altération
est de toute évidence. — Des
matières assez semblables. Cette
restriction est exacte ; et si les
deux matières se rapprochent
l'une de l'autre, la ressemblance
n'est pas une identité. — Dans
l'Histoire des Animaux. Voir
l'Histoire des Animaux, liv. HI,
ch. XVII, pp. 312 et suiv. de ma
traduction ; et liv. VII, ch. i,
§§ 2 et suiv., p. 404 de ma tra-
duction. — Dans V Anatomle.
On sait que les nombreux ou-
vrages consacrés par Aristote à
l'anatomie ne sont pas parvenus
jusqu'à nous. C'est une perte
des plus regrettables. Il est pos-
sible qu'il s'agisse aussi des
Dessins Anatoraiques; voir ma
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, p. CLXvi. — Dan'ile Traite'
de la Génération, Voir ce traité
spécial, loe. cit.
§ 33. Les formes mentes de
ces diverses parties. Toutes ces
considérations sont aussi justes
que profondes. Il ne paraît pas
que la science moderne les ait
reprises, bien qu'elles soient
essentielles. — Nerveux, Le
terme est bien général; mais j'ai
dû reproduire l'expression du
texte, sans essayer de la chan-
ger. Voir l'Histoire des Ani-
LIVRE IV, CHAP. X, § 34 213
morbide, se gonfle ou s'abaisse ; car l'un de ces états
est indispensable pour que l'accouplement ait lieu, et
l'autre ne l'est pas moins à la disposition habituelle
du corps, qui en serait fort gêné si l'organe était
toujours dans le même état. Mais la constitution
naturelle de cet organe est composée d'éléments qui
permettent ces deux situations ; il est à la fois ner-
veux et cartilagineux, de manière à pouvoir se con-
tracter et à pouvoir s'étendre, et à recevoir l'air.
^* Chez les quadrupèdes, toutes les femelles urinent
par derrière, parce que cette position leur est utile
dans l'accouplement; mais il n'y a que quelques
mâles qui urinent de cette façon : le lynx, le lion.
maux, liv. II, ch. m, § 8, p.
124. — Sans altération mor-
bide. La remarque est exacte et
très-ingénieuse.— Est composée
d'éléments qui permettent ces
deux situations. Cette généralité
est vraie, quoique vague ; mais
c'est seulement dans ces der-
niers temps que l'anatomie et la
physiologie ont bien connu l'or-
ganisation très-compliquée de
ces parties. — Et à recevoir l'air.
Ceci se rapporte aux théories
particulières d' Aristote sur l'é-
mission du sperme ; voir l'His-
toire des Animaux, liv. VII,
ch. VII, § 1, p. 437 de ma tra-
duction. Voir Cuvier, Anatomie
comparée, xxix** leç., tome V,
pp. 63 et suiv., i""^ édit.
§ 34. C/iez les quadrupèdes.
Ceci s'applique surtout aux
mammifères. — Urinent par
derrière. Voir l'Histoire des
Animaux, liv. H, ch. m, § 7,
p. 123 de ma traduction. —
Cette position leur est utile dans
l'accouplement. C'est, en effet,
par derrière que s'accouplent
les quadrupèdes, sauf quelques
rares exceptions, qui du reste ne
sont pas bien constatées. — Le
lynx. Le nom a été conservé par
la zoologie actuelle ; le lynx, ou
loup-cervier, est de la famille
des félidés ; il a presque disparu
de l'Europe ; il se distingue par
les pinceaux de poils dont ses
oreilles sont ornées ; voir Cu-
vier, Règne animal, 1. 1, p. 163,
édit. de 1829; et la Zoologie
descriptive de M. Claus, jDage
1079, trad. franc. Les détails
donnés ici sont exacts; mais
quoique ces animaux urinent
par derrière , l'accouplemeut
214
DES PARTIES DES ANIMAUX
le chameau, le lièvre. Pas un seul solipède n urine
par derrière.
" Chez rhomme, la disposition des parties posté-
rieures et celle des jambes est très-spéciale compara-
tivement aux quadrupèdes. Presque tous les quadru-
pèdes ont une queue, non seulement les vivipares,
mais aussi les ovipares; et lorsque chez eux cette
partie n'est pas développée, elle leur donne encore un
moignon dans sa petitesse. Mais Thomme est sans
queue ; et il a des fesses, tandis qu'aucun quadrupède
n'en a. De plus, Thomme a des membres inférieurs
charnus, des cuisses et des jambes ; dans tous les autres
animaux, ces parties sont dépourvues de chair. Ce
ne sont pas seulement les vivipares, ce sont aussi
tous ceux qui ont des pattes. Ces parties sont chez
eux musculeuses, ou osseuses, ou même épineuses.
LIVRE IV, CHAP. X, § 37
215
n'en a pas moins lieu, en avant
du mâle, comme chez les autres
quadrupèdes. ~ Pas un seul
solipède. Ajoutez : Maie.
§ 35. La disposition des
jambes, La raison en est donnée
au paragraphe suivant ; c'est la
station droite qui exige cette
conformation des parties infé-
rieures du corps humain. —
Mais l'homme est sans queue.
Ceci est exact, bien que le coc-
cyx puisse passer pour un ru-
diment de queue, et, comme
dirait Aristote, un indice de
queue. Placé à l'extrémité du
sacrum, il en est le prolonge-
ment. II répond aux vertèbres
de la queue chez les mammifè-
res. Cuvier, en parlant des ver-
tèbres dans l'homme, dit que la
région de la Queue a très-peu
d'étendue ; Anatomie comparée,
iiiMeç., p. 150, r^édit. — //
a des fesses... Sur la conforma-
tion de l'homme, voir l'Histoire
des Animaux, liv. I, chapp. xi
et XII, pp. 66 et suiv. de ma
traduction; et liv. II, ch. ii,
§ 12, p. 114. — Sont dépour-
vues de chair. Tandis que chez
l'homme elles sont remarquable-
ment charnues. — Épineuses.
Il est difiGcile de comprendre
ceci, à moins que l'on ne sup-
pose que l'auteur désigne parla
^® La cause, unique peut-on dire, de toutes ces parti-
larités, c'est que l'homme est le seul de tous les ani-
maux qui se tienne droit. En vue de lui faire porter
aisément les parties supérieures rendues légères, la
nature a diminué le matériel des parties d'en haut
pour ajouter du poids à celles d'en bas. Voilà com-
ment, dansl'homme, elle afait le siège charnu, ainsi que
les cuisses et les mollets. En même temps, elle a dis-
posé l'organisation des fesses de manière à ce qu'elles
pussent servir aussi au repos. Les quadrupèdes se
tiennent sans peine debout, et ils ne souffrent pas
d'y rester continuellement; car avec leurs quatre
supports, ils sont, on peut dire, toujours couchés.
Mais chez l'homme, ce n'est pas chose facile que de
rester longtemps debout; et son corps a besoin de
repos et d'assiette.
" Ainsi, l'homme a des fesses et des jambes Char-
les ergots de certains volatiles.
§36. La cause unique
Toutes ces considérations sont
d'une exactitude irréprochable,
et la science denosjoursn'arien
à y ajouter. — La nature a di-
minué... On ne peut guère con-
tester cette vue de la nature
dans les proportions qu'elle a
données au corps de l'homme,
a^llégeant les parties hautes et
donnant du poids aux parties
inférieures. — Servir aussi au
repos. Cette destination est de
toute évidence; et la théorie
des causes finales reçoit ici une
application dont il n'est guère
permis de douter ; l'homme ne
s'asseoit pas simplement parce
qu'il a des fesses ; mais il a des
fesses pour s'asseoir. Ce^e par-
tie de l'organisation humaine
n'a point été étudiée récemment
à ce point de vue ; voir Buffon,
Description de l'homme, t. XI,
pp. 412 et suiv., édit. de 1830.
— Avec leurs quatre supports.. .
toujours couchés. C'est là ce qui
fait que bon nombre de quadru-
pèdes dorment habituellement
debout. — Chez l'homme
Observation dont chacun de
nous peut vérifier la justesse par
une expérience constante.
N
216
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. X,
40
217
nues pour le motif qu'on vient de rappeler ; et c'est
là aussi ce qui fait qu'il est sans queue. La nourri-
ture qui se porte vers ces parties du corps est em-
ployée à la former; et du moment que l'homme a des
fesses, l'usage de la queue n'est plus nécessaire. Mais
chez les quadrupèdes et les autres animaux, c'est tout
le contraire. Comme ils ont des formes de nains, tout
le poids et tout le matériel se portent et s'accu-
mulent vers le haut, aux dépens des parties infé-
rieures. Voilà comment ils n'ont pas de fesses, et
comment ils ont des jambes très-sèches. ^^ Mais pour
que la partie qui procure l'expulsion des excréments
fût protégée et couverte, la nature leur a donné ce
qu'on appelle la queue et le croupion, en retranchant
quelque chose de la nourriture qui se porte aux
jambes. Quant au singe, comme il participe des deux
formes, et qu'il n'appartient à aucune tout en appar-
tenant aux deux, il n'a ni queue ni fesses, étant sans
§ 37. Qu'il est sans queue.
Voir plus haut, § 35. — L'usage
de la queue n'est plus néces-
saire. L'équilibre de poids que
la queue doit établir est obtenu
par le poids des fesses ; et la
queue n'est plus indispensable.
— Des formes de nains. Voir
plus haut, §§ 1 1 et 1 2 . — Des jam-
bes très-sèches. C'est surtout aux
pattes que ceci s'applique ; car
chez beaucoup de quadrupèdes,
le haut de la cuisse est très-
charnu ; voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. II, ch. II, p. 113 de
ma traduction.
§ 38. Protégée et couverte
Cette partie de l'explication est
acceptable ; mais la théorie de
la répartition de la nourriture
entre le croupion et les pattes,
l'est bien peu; et ici, il aurait
fallu se borner à constater les
faits sans chercher à les expli-
quer. — Quant au singe. Voir,
sur le singe, l'Histoire des Ani-
maux, liv. II, ch. V, pp. 134 et
suiv. de ma traduction. — Des
deux formes. Moitié bipède,
moitié quadrupède. — Il n'a ni
queue ni fesses. Ceci n'est pas
exact si on le prend d'une ma-
queue parce qu'il est bipède, et n'ayant pas de fesses
parce qu'il est quadrupède. '' Du reste, il y a de très-
grandes différences dans ce qu'on appelle les queues ;
et la nature emploie aussi ces organes à plusieurs
usages détournés, puisqu'elle ne protège et ne couvre
pas seulement le siège avec les queues, mais qu'elle
les fait servir à la commodité et aux besoins des ani-
maux qui en sont pourvus.
*" Les pieds ne sont pas moins différents chez les
quadrupèdes. Les uns sont solipèdes ; les autres ont
deux pinces ; d'autres ont plusieurs divisions. Les
nière générale. Ainsi, les orangs
n'ont pas de queue, et ce sont
les singes propres, dont Bufion
faisait sa première classe ; les
gibbons n'en ont pas non plus ;
mais ils ont des fesses calleuses
comme les guenons, tandis que
les orangs n'ont pas de callosi-
tés aux fesses. Les guenons sont
pourvues de queue et de fesses
calleuses, etc., etc.; mais ce que
dit Aristote n'est pas faux ce-
pendant, en ce sens queles ca-
ractères indiqués par lui ne se
retrouvent que dans quelques
singes, et non dans tous ; voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
pp. 86 et suiv., édit. de 1829.
§ 39. De très-grandes dif-
férences. Le fait est exact ; et
les queues sont de formes, de
longueur et de mobilité très-
diverses selon les espèces d'ani-
maux. Voir l'Histoire des Ani-
maux, livre II, ch. u, § 1,
p. 106 de ma traduction, et
ch. VI, § 1, p. 140. Je ne con-
nais pas dans la science mo-
derne une étude générale de la
queue ; c'est un sujet qui mé-
riterait une investigation parti-
culière.
§ 40. Les pieds ne sont pas
moins différents. Voir Cuvier,
Anatomie comparée, tome I,
pp. 387 et suiv., réédition.—
Sont solipèdes. Ou Equidés. Ils
n'ont qu'un doigt parfait et deux
imparfaits, réduits à un seul os
en forme de stilet ; voir Cuvier,
loc. cit., p. 390. — Deux pin-
ces. Ce sont les pieds fourchus,
ou bisulques. — D'autres ont
plusieurs divisions. Ce sont les
pol3'dactyles ou fissipèdes. Les
animaux à pieds fourchus sont
en général les ruminants, for-
mant, selon Buffon, une quaran-
taine d'espèces. Tous les autres
quadrupèdes sont lissipèdes,
ainsi que l'homme. Voir Cuvier,
Règne animal, tome I, p. 254,
N
218
DBS PARTIES DES ANIMAUX
solipèdes sont ceux chez lesquels, à cause de leur
grosseur et de Tabondance de Télément terreux,
cette partie a pris la sécrétion pour la tourner à la
nature de Tongle, au lieu de cornes et de dents ; et
alors cette surabondance fait qu'au lieu de plusieurs
ongles, il n'y a plus qu'un seul ongle qui est la sole.
** En général, et par la même raison, les quadru-
pèdes n'ont pas d'osselet, parce que la flexion de
la jambe de derrière eût été beaucoup moins mobile,
s'il y avait eu un osselet dedans. Avec une seule
articulation, le membre s'ouvre et se ferme plus
vite qu'avec plusieurs. L'osselet, qui est un gond,
s'introduit comme un membre étranger entre les deux
autres ; et tout en donnant du poids, il rend la base
plus solide et plus sûre. Voilà pourquoi les animaux
qui ont un osselet ne l'ont jamais dans les parties
antérieures, et qu'ils l'ont dans les membres posté-
édit. de 1829. — Z>e l'élément
terreux. C'est toujours la théorie
des quatre éléments, où tous les
corps solides sont assimilés à la
terre. — Au lieu de cornes et
de dents. Les solipèdes n'ont
pas de cornes ; mais ils ont des
dents.
§41. N'ont pas d'osselet. Sur
le rôle de l'osselet, voir l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. II, § 15, p. 116 de ma tra-
duction. — Qui est un gond.
La comparaison est simple et
ingénieuse ; et le rôle de l'os-
selet est bien en effet celui-là ;
mais il est difficile de savoir
pourquoi cet os, donné à cer-
tains animaux, a été refusé à
certains autres. L'explication
d^Aristote est acceptable, faute
d'une meilleure, que les mo-
dernes n'ont pas donnée. —
Plus solide et plus sure. Il n'y
a qu'un seul mot dans le texte.
Mais il semble que ceci tend à
faire l'éloge de l'osselet, dont
l'auteur ne semblait pas d'abord
approuver l'intervention entre
les deux parties du membre. —
Voilà pourquoi. . . Cette explica-
tion est excellente pour la po-
sition de l'osselet, placé toujours
dans les membres de derrière et
LIVRE IV, CHAP. X, § 42
219
rieurs, parce qu'il faut que les parties qui guident
le mouvement soient légères et flexibles ; et que ce
qui fait la solidité et l'aplomb soit par derrière. ** L'os-
selet fait en outre que le coup est bien plus pesant,
lorsque l'animal doit se défendre. Les animaux ainsi
organisés se servent des membres postérieurs pour
ruer contre ce qui les gêne. Les quadrupèdes à deux
pinces ont un osselet, parce que les parties de der-
rière ont chez eux moins de poids ; et comme ils ont
l'osselet, ils ne sont pas solipèdes. On dirait que la
partie osseuse qui manque aux pieds s'arrête en
quelque sorte dans la flexion. Les polydactyles n'ont
pas d'osselet; car s'ils en avaient un, ils ne seraient
plus polydactyles ; et la largeur s'est agrandie autant
que l'osselet prend de place. Aussi, la plupart de ceux
qui ont l'osselet sont-ils pourvus de deux pinces.
non dans ceux de devant. — Ce
qui fait la solidité et l'aplomb.
On peut répondre que les ani-
maux qui n'ont pas d'osselet,
ont, dans leur train de derrière,
au moins autant d'aplomb et de
solidité que les autres.
§ 42. Le coup est bien plus
pesant. Il n'est pas impossible
que la présence de l'osselet ait
ce résultat; mais les membres
dans lesquels l'osselet existe ne
l'appliquent guère de cette fa-
çon. — Pour ruer contre ce qui
les gêne. Ceci ne paraît pas
exact ; et l'auteur semble se con-
tredire lui-même, en supposant
que les solipèdes ne ruent pas.
— On dirait... Cette théorie
des compensations naturelles est
une de celles auxquelles Aris-
tote se plaît à revenir le plus
souvent. — Les polydactyles
nont pas d'osselet. Le fait est
exact. — Et la largeur s'est
agrandie Le sens n'est pas
très-sûr; et l'expression du texte
présente la même obscurité que
ma traduction. — Pourvus de
deux pinces. Ce sont les bisul-
ques, ou pieds fourchus, comme
la plupart des ruminants, Il est
remarquable que ces études sur
l'osselet et ses fonctions n'aient
pas été reprises par les Mo-
dernes.
•220
DES PARTIES DES ANIMAUX
*' L'homme a des pieds plus grands que ceux
d'aucun autre animal, comparativement à la dimen-
sion de son corps ; et on le comprend bien. Comme
il est le seul être qui se tienne droit, les deux pieds
devant à eux seuls supporter tout le poids du corps
doivent avoir aussi longueur et largeur. La dimension
des doigts est avec toute raison contraire dans les
pieds et dans les mains. La fonction des mains étant
de saisir et de serrer les objets, il faut que les doigts soient
longs, puisque la main enveloppe les objets saisis par
sa partie fléchissante ; mais la fonction des pieds est
de rendre la marche aussi sûre que possible ; et l'on
doit croire que c'est à cela que sert la partie du pied
qui n'est pas fendue comme les doigts. ** Il est préfé-
rable que l'extrémité soit fendue plutôt qu'elle ne le
soit pas. Car le pied tout entier ressentirait par sym-
pathie la souffrance d'une seule de ses parties ; mais
cet effet ne se produit plus autant avec la division des
§ 43. L'homme a des pieds
plus grands. Cette observation
est très-juste, et tout ce qu'A-
ristote dit du pied de l'homme
est le digne pendant de ce qu'il
a dit plus haut de la main. La
science actuelle a presque com-
plètement abandonné ces con-
sidérations générales, qui sont
cependant plus importantes que
les faits de détail, accumulés
avec tant de soin, et parfois
d'inutilité. — Le seul être qui
se tienne droit. Voilà la véri-
table raison de la conformation
du pied. — Etant de saisir et
de serrer les objets. La fonction
de la main ne peut pas être ex-
pliquée avec plus de concision
et de vérité. Ces explications,
devenues aujourd'hui banales,
étaient fort neuves du temps
d'Aristote. — La partie du
pied qui n'est pas fendue. Et
que nous appelons la plante du
pied.
§44. // est préférable Il
n'y a pas moins de vérité dans
ces considérations que dans les
précédentes, et l'on serait fort
embarrassé de nos jours d'ex-
pliquer la conformation du pied
LIVRE IV, CHAP. XI, § 1
221
doigts telle qu'elle est. De plus, les doigts étant courts
peuvent avoir beaucoup moins à souffrir. Voilà com-
ment les pieds de l'homme ont plusieurs divisions,
et comment les doigts n'en sont pas longs. C'est
encore pour la même raison que l'homme a égale-
ment des ongles sur les mains, dont les extrémités
doivent être couvertes plus que tout le reste, à cause
de leur délicatesse.
CHAPITRE XI
Des ovipares ; organisation spéciale des serpents ; citation du Traité
de la Marche des Animaux;, de la langue des poissons; fonction
de la langue chez les animaux ; forme de la langue des serpents
et des quadrupèdes ovipares ; organisation des yeux chez les
ovipares ; paupières des oiseaux ; leur vue perçante ; organi-
sation et rôle des mâchoires ; le crocodile seul remue sa mâchoire
supérieure ; cause de cette organisation ; organisation analogue
des pinces dans les crabes; rôle et fonctions du cou chez les
animaux ; le serpent seul peut tourner la tête en arrière sans
mouvoir le reste du corps ; fonctions et place des mamelles ;
citation du Traité de la Génération, et du Traité de la Marche
des Animaux; analogie du lait et de l'œuf ; le caméléon; causes ,
de ses changements de formes ; sa timidité. — Résumé.
* Jusqu'ici nous avons étudié presque tous les
de l'homme mieux que ne le fait
le naturaliste grec. — Des ongles
.sur les mains. Voir l'Histoire
des Animaux, livre I, ch. xi,
g 8, p. 69 de ma traduction. —
A cause de leur délicatesse. Le
texte dit précisément : « A cause
de leur faiblesse. »
§ 1 . Nous avons étudié presque
tous les anima u. T. Sous les points
222
DES PARTIES DES ANIMAUX
animaux qui ont du sang, qui sont vivipares et qui
marchent à terre. Parmi les animaux qui ont aussi
du sang, mais qui sont ovipares, les uns sont quadru-
pèdes ; les autres sont dépourvus de pieds. Il n'y a
qu'un seul genre d'ovipares terrestres qui soit sans
pieds, c est celui des serpents ; nous avons expliqué
d'où vient qu'ils n'ont pas de pieds, dans les études
que nous avons consacrées à la Marche des Animaux.
* Tous les animaux ovipares autres que les serpents
ont une forme qui se rapproche de celle des quadru-
pèdes vivipares. Ainsi, ils ont une tête, et les parties
que la tète renferme, à peu de chose près comme les
autres animaux qui ont du sang, de même qu'ils ont
de vue où ils sont considérés dans
le présent traité ; car le but de
l'Histoire des Animaux est tout
autre et purement descriptif,
tandis qu'ici l'objet que s'est
proposé l'auteur, c'est d'expli-
quer le mécanisme des fonctions
de chaque organe et de chaque
viscère. — Les uns sont qua^
drupèdes. Ce sont les chélo-
niens et les sauriens. — C'est
celui des serpents. Ou comme
les appelle la science moderne,
les Ophidiens ; ce sont les ser-
pents proprement dits, parmi les
reptiles. — A la Marche des
Animaux. Voir ce traité, ch. vu,
édition de Berlin, p. 707, b, 21.
Il faut bien distinguer ce traité
de la Marche des Animaux, du
traité du Mouvement dans les
Animaux. Ce dernier se trouve
dans les Opuscules psychologi-
ques, p. 237 de ma traduction;
mais il s'occupe exclusivement
du principe général du mouve-
ment dans l'animal, rattaché au
mouvement même de l'univers.
Sur les reptiles, voir Cuvier,
Règne animal, tome II, pp. i et
suiv.
§ 2. Autres que les serpents.
L'exception est fort exacte. Les
ophidiens sont seuls sans pieds,
et par cette raison, ils méritent
le mieux le nom de reptiles ;
voir Cuvier, loc. cit., p. 68. —
Une forme qui se rapproche....
L'observation est très-juste, et
les détails qui suivent la forti-
fient. — Le crocodile de rivière.
C'est le crocodile ordinaire,
spécialement celui du Nil. Aris-
tote l'appelle ainsi pour le dis-
tinguer de l'animal que les
Grecs appelaient le crocodile de
LIVRE IV, CHAP. XI, § 3
223
comme eux aussi une langue dans la bouche. Il faut
toutefois excepter le crocodile de rivière, qui ne peut
pas sembler avoir précisément une langue, et qui n'en a
que la place. Cela tient à ce qu'il est en quelque sorte
tout à la fois un animal terrestre et un animal aqua-
tique. En tant que terrestre, il a la place de la lan-
gue ; mais en tant qu'il est aquatique, il n'en a pas.
^ Les poissons, comme on l'a vu plus haut, semblent
tantôt ne pas en avoir du tout, si on ne leur ouvre
fortement la bouche en l'inclinant; et tantôt ils n'en
ont qu'une, qui est sans aucune articulation. La cause
en est qu'une langue serait bien peu utile aux pois-
sons, parce qu'ils ne peuvent, ni mâcher, ni déguster
leurs aliments, mais que la sensation et le plaisir que
les aliments leur causent à tous ne consistent qu'à les
terre, et qui n'est qu'un saurien
stellion de grande taille ; voir le
catalogue de MM. Aubert et
Wimmer, tome I, p. 117; voir
Cuvier, Règne animal, tome II,
p. 32. — Une langue... Voir
l'Histoire des Animaux, liv. II,
ch. VI, § 2, p. 141 de ma tra-
duction. — Un animal terrestre
et un animal aquatique. C'est
en effet parmi les amphibies
qu'on peut classer les croco-
diles. — La place de la langue.
L'expression est exagérée ; le
crocodile a bien une langue ;
mais elle est non-protractile, et
elle est attachée presque com-
plètement jusque sur les bords ;
voir Cuvier, Règne animal,
tome II, page 18. Cuvier n'a
presque rien dit de cette orga-
nisation du crocodile dans son
Anatomie comparée, xviii® leç.,
article III, c, sur la langue des
reptiles ; voir aussi xv* leçon,
t. II, p. 680.
§ 3. Plus haut. Voir plus
haut liv. II, ch. 17, §8; etaussi
l'Histoire des Animaux, loc. cit.,
où il est dit également que, pour
bien voir la langue des poissons,
il faut leur ouvrir fortement la
bouche. Les chondroptérygiens
n'ont même pas de langue. —
Une langue serait bien peu utile
aux poissons. L'explication est
vraie, et, tout au moins, fort
ingénieuse. — Ni mâcher, ni
déguster. Le fait est incontes-
table. — ISe consistent qu'à les
\
224 DES PARTIES DES ANIMAUX
avaler. C'est la langue qui fait sentir les saveurs des
choses, et le plaisir que Tanimal éprouve ne consiste
que dans le passage des aliments. C'est en avalant
que les poissons ont la sensation, soit de la graisse, soit
de la chaleur, soit des autres impressions de ce genre.
* Les vivipares aussi possèdent donc ce sens ; et la
plupart des comestibles cuits ou crus qu'ils avalent
leur causent cette satisfaction par le gonflement de
l'œsophage. D'ailleurs, les animaux de même espèce
ne sont pas tous également avides des aliments liquides
ou solides, ni des aliments naturels ou de ceux qu'on
leur prépare. Les autres animaux ont bien le sens du
goût ; mais ceux-ci ont en quelque sorte un autre
avaler. De là vient la voracité
bien connue des poissons, et par-
ticulièrement des squales et des
raies. — I-a langue qui fait
sentir les saveurs. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch.
IX, § 13, p. 56 de ma traduc-
tion. On n'est pas d'accord,
même aujourd'hui, sur la par-
tie de la langue qui fournit sur-
tout la gustation ; voir la Phy-
siologie comparée de M. G.
Colin, 2«édit., tome I, p. 299;
voir aussi la Zoologie de M. P.
Gervais, 3« édition, p. 266. Il
paraît que c'est le nerf lingual
de la cinquième paire qui donne
plus particulièrement la sen-
sation de la saveur.
§ 4. Possèdent donc ce sens.
C'est-à-dire que tous les vivi-
pares ont le sens du goût beau-
coup plus développé que les
autres animaux dont il vient
d'être question. — Par le gon-
flement de l'œsophage. Je ne
sais pas si la science moderne
accepte cette théorie ; mais elle
reconnaît au moins que la par-
tie supérieure des voies diges-
tives, le pharynx, partage avec
la langue la propriété de trans-
mettre les impressions du goût ;
voir le Traité élémentaire de
physiologie humaine de M. J.
Béclard, pp.928et934,6«édit.
Il semble que, pour Cuvier, la
langue est exclusivement l'or-
gane du goût ; voir l'Anatomie
comparée, xv^ leç., articles I et
II, pp. 676 et suiv. — Ont en
quelque sorte un autre sens.
Malgré la forme restrictive de
l'expression, ceci peut paraître
un peu exagéré ; les vivipares
n'ont pas, à proprement parler,
LIVRE IV, CHAP. XI, § 5
225
sens. ^ Parmi les quadrupèdes ovipares, les lézards,
ainsi que les serpents, ont la langue bifide ; et à l'extré-
mité, cette langue est aussi fine qu'un cheveu, ainsi
que nous Tavons déjà dit. Les phoques ont aussi la
langue fendue ; et par suite, tous ces animaux sont
friands. Les quadrupèdes ovipares ont encore les
dents carnassières, comme les ont les poissons. Ils
possèdent, du reste, tous les organes des sens, comme
un autre sens ; mais il est cer-
tain qu'en général le sens du
goût est beaucoup moins déve-
loppé chez les animaux que le
sens de l'odorat. C'est peut-être
là ce qu'Aristote a voulu indi-
quer.
^h. La langue bifide. Ceci
est un fait évident ; la zoologie
moderne ne paraît pas y avoir
donné grande attention, bien que
cette conformation soit certaine-
ment fort curieuse. Voir plus
haut, liv. II, ch. XVII, §6, p. 192.
— Ainsi que nous l'avons déjà
dit. Ceci se rapporte à l'His-
toire des Animaux, liv. II, ch.
XII, § 19, p. 188 de ma traduc-
tion, où Aristote parle de la
langue des serpents, à peu près
dans les mêmes termes qu'ici.
— Les phoques. Dans ce même
passage de l'Histoire des Ani-
maux, Aristote parle également
de la langue du phoque. Cuvier,
Règne animal, tome I, p. 167,
édit. de 1829, ditque la langue
du phoque est échancrée ; mais
on peut trouver qu'elle est bifi-
de comme celle du serpent,
quoique moins fine. — Sont
T. II.
friands. Je ne suis pas sûr de ce
sens ; le mot du texte ne signi-
fie habituellement que Maigre,
et c'est la signification qui lui est
donnée plus d'une fois dans
l'Histoire des Animaux. Cette
signification n'est pas acceptable
ici ; et bien des commentateurs
ont compris que ces animaux
étaient Avides et non pas Mai-
gres. J'ai suivi cet exemple. —
Les dents carnassières. C'est le
sens le plus probable du mot
grec ; il est souvent employé
dans l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. III, § 13, p. 127 de
ma traduction. On pourrait tra-
duire encore : « Les dents en
scie », ou simplement : « Dents
aiguës ». — Comme les ont les
poissons. L'expression est bien
vague ; il faudrait dire plutôt :
« Certains poissons » . Voir Cu-
vier, Anatomie comparée, xvii®
leçon, article IV, Denis des
poissons, pp. 175 et suiv. —
Tous les organes des sens. Tan-
dis que dans beaucoup d'es-
pèces d'animaux, il n'y a que
quelques-uns des sens, à l'ex-
clusion des autres. Ici, les qua-
15
\
226
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. XI, § 7
227
les autres animaux ; ainsi, ils ont les narines pour
sentir l'odeur, les yeux pour voir, les oreilles pour
entendre ; mais chez eux, ces derniers organes ne sont
pas proéminents, non plus que dans les oiseaux, et il
n'y a que le simple conduit. * La cause en est pour
les uns et pour les autres la dureté de leur peau ; car
les uns, parmi ces animaux, ont des plumes; et les
derniers ont tous des carapaces. La carapace tient
lieu de l'écaillé et y est assez semblable, quoique par
sa nature elle ait plus de dureté. C'est ce qu'on peut
bien voir sur les tortues, sur les gros serpents et sur les
crocodiles de rivière. Leurs écailles deviennent plus
dures que des os, ce qui montre bien que c'est là leur
drupèdes ovipares sont les ché-
loniens et les sauriens de Cuvier,
et aussi les batraciens ; il y
a quelques sauriens à deux
pieds. Voir le Règne animal de
Cuvier, t. Il, pp. 4 et suiv.,
édit. de 1829. — // n'y a que
le simple conduit. Ceci est vrai
pour beaucoup de quadrupèdes
ovipares ; mais ce n'est pas
exact pour le crocodile, qui a
pour l'oreille deux sortes de
lèvres charnues, lesquelles se
ferment à volonté; Cuvier, id.
ibid., p. 18. Voir l'Histoire des
Animaux, liv. II, ch. vi, § 3,
p. 141 de ma traduction.
' § 6. La cause en est... la du-
reté'de leur peau, La physiologie
actuelle n'admettrait pas sans
doute cette explication. — Les
uns... Ce sont les oiseaux dont
on vient de parler. — Les der-
niers. Ce sont les quadrupèdes
ovipares, dont il est surtout
question. — Des carapaces . Le
sens du mot grec est assez indé-
terminé, et il est plus général.
Les carapaces appartiennent
surtout aux chéloniens ; les sau-
riens, comme les crocodiles, ont
une peau très-dure ; mais ce
n'est pas précisément une cara-
pace. Voir sur cette synonymie
douteuse l'Histoire des Ani-
maux, liv. I, ch. VI, § 5, p. 38
de ma traduction, et la note. —
Les gros serpents. Ils n'ont que
des écailles ou des plaques. —
Les crocodiles de rivière. Ce
sont les crocodiles ordinaires
pour les distinguer des crocodi-
les de terre, qui ne sont qu'une
espèce de gros lézard ; voir plus
nature. Ces animaux n'ont pas la paupière supé-
rieure, non plus que les oiseaux, et ils ferment l'œil à
l'aide de la paupière d'en bas, par la raison qu'on a
déjà donnée pour ces derniers. Il y a quelques oiseaux
qui ferment encore leurs yeux par le mouvement de
la membrane qui vient des coins de l'œil; mais ces
autres animaux ne clignent pas de cette façon, parce
qu'ils ont les yeux plus durs que les oiseaux. C'est
que les oiseaux étant destinés à voler ont plus besoin,
pour leur subsistance, d'une vue perçante, tandis que
les autres en ont bien moins besoin; ils vivent en
effet toujours dans des trous. "' La tête étant divisée
en deux portions, celle d'en haut et la mâchoire
d'en bas, l'homme et les quadrupèdes ovipares re-
muent les mâchoires en haut, en bas et de côté ; mais
haut, liv. II, ch. XVII, §7. — N'ont
pas la paupière supérieure.
L'expression est insuffisante ; et
l'auteur veut dire seulement
(|ue, chez ces animaux, la pau-
pière supérieure ne sert pas à
fermer l'œil comme la paupière
d'en has chez les oiseaux; voir
l'Histoire des Animaux, liv. II,
ch. VIII, § 6, p. 151 de ma tra-
duction. — Par la raison qu'on
a déjà donnée. Ceci se réfère
sans doute au passage de l'His-
toire des Animaux qui vient
d'être cité. — Il y a quelques
oiseaux. Dans l'Histoire des
Animaux, loc. cit.^ ce sont sur-
tout les oiseaux lourds, et qui
volent mal. — Ces autres a ni-
maux. C'est-à-dire, lesquadru-
[)èdes ovipares. — Ont les yeux
plus durs. Le fait peut être
exact; mais l'explication paraît
assez douteuse. — Ont plus
besoin.... d'une vue perçante.
Cette théorie est vraie.
^ 1. La tête étant divisée...
en has seulement. Ces détails
sont exacts ; mais ils sont ici
hors do place, ainsi que tous
ceux qui suivent jusqu'à la (in
du chapitre. On peut supposer
qu'il y a quelque désordre ; mais
ces renseignements n'en sont
pas moins curieux. Quant à la
tête, c'est l'expression du texte;
mais ce n'est pas précisément
de la tête qu'il s'agit; c'est
plutôt des deux mâchoires. On
peut voir l'importance que Cu-
N
228 Ï>ES PARTIES DES ANIMAUX
les poissons, les oiseaux et les quadrupèdes ovipares,
ne les remuent qu'en haut et en bas seulement.
• La cause en est que ce dernier mouvement peut
servir à déchirer et à mordre, tandis que le mouvement
oblique ne sert qu'à broyer. Le mouvement oblique
est fait pour les animaux qui ont des molaires ; mais
il ne servirait en rien à ceux qui n'en ont pas; aussi
manque-t-il à tous les animaux qui sont organisés de
cette façon, parce que la nature ne fait jamais rien
d'inutile. ' Chez tous les autres animaux, c'est la
mâchoire d'en bas qui est mobile ; le crocodile de
rivière est le seul qui fasse mouvoir la mâchoire
d'en haut. Cela tient à ce que ses pieds ne servent
aucunement, ni à retenir, ni à saisir les choses, parce
vier attache a la fonction des
mâchoires, Anatomie comparée,
tome m, pp. il et sniv., xm*^
leçon.
§ 8. Xrt cause en est. L'expli-
cation est excellente; et c'est
déjà la théorie de Cuvier sur
les conditions d'existence. Voir
ma Préface à l'Histoire des
Animaux, p. cxxiv. — Ne sert
qu'à broyer. Gomme on le voit
chez les ruminants ou chez le
cheval. — Qui ont des molai-
res. Voir Cuvier, Anatomie com-
parée, xvii« leçon, Des molaires
chez les mammifères, tome III,
p. 158etsuiv. V'^càxt. — La na-
ture ne fait jamais rien d'inutile.
Grand et solide principe, qu'A-
ristote a cent fois répété, et
qu'on ne saurait répéter trop
souvent; voir ma Préface à l'His-
toire des animaux, p. lxxviii.
§ 9. Qui fasse mouvoir la
mac/ioire d'en haut. C'est une
erreur énoncée déjà dans l'His-
toire des Animaux, livre I, ch.
IX, § 11, p. r)5 de ma traduc-
tion; et livre III, ch. vu, § 4,
p. 255. — Cela tient à ce que
ses pieds Sur les pieds du
crocodile, voir l'Histoire des
Animaux, livre II, ch. i, § 7,
p. 103 de ma traduction. Il ne
paraît pas que la science mo-
derne ait trouvé rien de parti-
culier dans les pieds du croco-
dile ; ils sont petits comme tous
ceux des sauriens ; et il est vrai,
comme le remarque Aristote,
qu'ils ne peuvent servir, ni à
saisir ni à retenir les choses. —
LIVRE IV, CHAP. XI, § 10
229
qu'il sont excessivement petits ; et alors la nature a
donné au crocodile, au lieu de pieds, une bouche qui
lui est fort utile pour remplacer les emplois auxquels
les pieds ne peuvent pas servir. Quand il s'agit de rete-
nir ou de prendre, c'est dans le sens où le coup peut
être le plus fort que le mouvement est le plus utile-
ment dirigé. Or le coup est toujours plus fort d'en
haut que d'en bas. Mais comme la bouche peut rendre
ces deux offices, et peut à la fois prendre et mordre,
et que le mouvement de retenir est plus nécessaire à
un animal qui n'a ni mains ni pieds adaptés à cet
usage, il en résulte que le mouvement de la mâchoire
d'en haut est bien plus utile au crocodile que le mou-
vement de la mâchoire d'en bas. '' C'est pour la
même raison que les crabes remuent la partie supé-
rieure de leur pince, et ne remuent pas la partie d'en
bas. Comme ils ont des pinces au lieu de mains, il
faut que la pince puisse leur servir à prendre les
choses et non à les déchirer ; ce sont les dents qui
sont chargées de déchirer et de mordre. Aussi, chez
Oii le coup peut être le plus
fort. L'explication serait ingé-
nieuse, si elle était exacte ; mais
elle ne l'est pas, puisque la mâ-
choire d'en haut chez le croco-
dile n'est pas mobile ; elle ne se
meut qu'avec la tête entière;
voir Cuvier, Règne animal, tome
II, p. 18, édit. de 1829. Ce qui
fait l'illusion, c'est que la mâ-
choire inférieure se prolonge
derrière le crâne. — Le mou-
vement de la mâchoire d'en
haut. C'est une simple supposi-
tion, que l'observation dément.
§ 10. I^s crabes. Voir plus
haut, ch. VIII, § 1, p. 176. — De
leur pince. Ou peut-être plutôt:
« De leur serre » . Elle est placée
sur la première paire de pieds.
— Il jautque la pince... L'ex-
plication est exacte. — Les
dents qui sont chargées de dé-
chirer. Voir dans l'Histoire des
X
230
DES PARTIES DES AiMMAUX
les crabes et chez tous les animaux qui n'ont pas à se
presser de saisir les choses, parce que dans Teau la
bouche ne serait pas utile, la fonction est divisée ; ils
prennent avec des mains ou des pieds, et ik divisent
et ils mordent avec la bouche. Dans les crocodiles,
la nature a fait une bouche qui peut leur rendre les
deux services à la fois; par le mouvement particulier
qu'ont les mâchoires.
** Tous ces animaux ont aussi un cou, parce qu'ils
ont un poumon ; ils reçoivent l'air par la trachée-
artère, qui est fort longue. Si Ton entend par le Cou
la partie placée entre la tète et les épaules, c'est, de
toutes cesbètes, le serpent qui paraîtra avoir le moins
de cou véritable, et seulement quelque chose d'ana-
logue à un cou, si l'on peut définir cette partie d'après
les animaux qu'on vient de désigner en dernier lieu.
LIVRE IV, CHAP. XI, § 13
231
Une particularité qui sépare les serpents de leurs
congénères, c'est qu'ils peuvent tourner la tête en
arrière sans que le reste du corps vienne à bouger.
** La cause en est que, comme les insectes, le serpent
peut se rouler, et que ses vertèbres doivent être très-
flexibles et cartilagineuses. Pour la même raison,
cette organisation était d'absolue nécessité chez les
serpents; mais elle a lieu aussi en vue du mieux pour
les défendre contre tout ce qui pourrait leur nuire
par derrière. Le serpent, long comme il est, dépourvu
de pieds, n'est pas fait naturellement pour se re-
tourner à son aise, et pour rechercher ce qui se passe
derrière lui ; il ne lui servirait de rien de lever la tête
s'il ne pouvait la tourner.
*^ Les animaux de ce genre ont bien une partie de
leur corps qui répond à la poitrine ; mais ils n'ont
Animaux, livre II, ch. m, § 12,
p. 120 de ma traduction, une
longue étude sur les dents. —
Qui n ont pas à se presser. Le
sens n'est pas très-clair; mais
l'expression du texte n'est pas
plus nette que celle que j'ai dû
employer. — La fonction est
divisée. L'explication est ingé-
nieuse et vraie. — Les- deux
services à la fois. Il ne paraît
pas en réalité que cette organi-
sation delà bouche du crocodile
ait rien de particulier.
§ il. Parce qu'ils ont un
poumon. Cette relation du cou
et du poumon n'est pas aussi
générale dans la série animale
que l'auteur semble le croire.
— Si l'on entend par le Cou
Voir l'Histoire des Animaux,
livre I, ch. vu, p. 43, etch. x,
p. 58 de ma traduction. — Le
serpent... de cou ve'ritable. En
général, les ophidiens ont une
trachée-artère très -longue; ils
n'ont qu'un grand poumon avec
vestige d'un second très-petit ;
et l'on comprend que cette or-
ganisation, jointe à celle de leurs
mâchoires, ne comporte guère
de cou. La physiologie moderne
ne paraît pas s'être arrêtée,
comme Aristote, à cette étude
du cou des serpents. — Une
particularité qui sépare... Cette
particularité est en effet fort re-
marquable et méritait d'être
notée. Cuvier en dit un mot,
Anatomie comparée, m® leçon,
p. 175, 1" édition; et il ex-
plique l'absence du cou dans les
serpents par la disposition gé-
nérale de leurs vertèbres ; mais
il ne parle pas du mouvement
giratoire du cou.
§ 12. Peut se rouler. Voir
Cuvier, loc. cit. p. 176. Ses
vertèbres doivent être très-flexi-
bles. C'est très-vrai; et de plus,
ces vertèbres sont très-nom-
breuses ; le boa-constrictor en
a 304, dont 252 portant les
côtes ; les autres serpents en ont
presque autant. Les vertèbres
de la queue ne portent point de
côtes. — Cartilagineuses. C'est
peut-être trop dire. — En vue
du mieux. C'est une application
du principe de l'optimisme, qu' A-
ristote a toujours soutenu. — //
ne lui servirait de rien. Tout
cela est fort ingénieux.
§ 13. Les animaux de ce
genre. Ceci se rapporte sans
doute exclusivement aux ser-
pents ; mais l'expression aurait
pu être plus précise ; j'ai dû la
rendre telle qu'elle est. — Qui
répond à la poitrine. Les ser-
N
)
232
DES PARTIES DES ANIMAUX
pas (le mamelles, ni dans cette région, ni dans aucune
autre, pas plus que les oiseaux ou les poissons.
Cela tient à ce qu'aucun d'eux non plus n*a de lait.
La mamelle est le réservoir et comme le vase du
lait ; mais le lait ne se trouve, ni dans ces animaux,
ni dans aucun de ceux qui ne sont pas vivi-
pares en eux-mêmes ; aussi, ils font des œufs;
et dans Tceuf se trouve la nourriture analogue à
ce qu'est le lait dans les vivipares. Nous parlerons
du reste plus complètement de tout ceci dans le
Traité de la Génération. ** Nous avons antérieure-
ment parlé de la flexion des jointures dans le Traité
de la Marche des animaux, où nous avons exposé ce
pents proprement dits n'ont pas
de sternum ; et il n'est pas
exact de dire qu'ils ont une
partie de leur corps répondant
à la poitrine des autres ani-
maux. — Ils n'ont pas de ma-
nielles. La chose est tellement
évidente qu'il n'y avait pas besoin
de le dire ; mais Aristote aura
cru nécessaire de la mentionner,
parce qu'il y a des reptiles vivi-
pares, tels que la vipère. — La
mamelle... Voir sur les fonc-
tions des mamelles, l'Histoire
des Animaux, livre VII, ch. i,
§ 10, p. 409, et aussi livre I,
ch, X, § 2, p. 59 de ma traduc-
tion.— Le lait ne se trouve...
Voir l'Histoire des Animaux,
livre III, ch. xvi, p. 301, et
livre VII, ch. vi, p. 431 de ma
traduction. — La nourriture
analogue. C'est le jaune de
l'œuf; voir l'Histoire des Ani-
maux, livre VI, ch. ii, p. 258
de ma traduction. — Dans le
Traite' de la Ge'ne'ration. Voir
ce traité livre III, § 40, édit. et
trad. de MM. Aubert et Wim-
mer ; mais dans ce traité spé-
cial, livre III, § 41, Aristote
renvoie à l'Histoire des Animaux
pour des détails plus complets ;
voir ce dernier traité, loc. cit.
§ 14. Traite' de la Marche
des animaux. Voir ce traité,
ch. I et chap. xii et suiv. A la
fin du ch. I, Aristote se réfère
aussi à l'Histoire des Animaux,
où, en effet, il a étudié les diffé-
rents modes de flexion dans les
Animaux, livre II, ch. i, § 6,
p. 102 de ma traduction. Sur
les queues des animaux, voir
l'Histoire des Animaux, livre II,
ch. II, p. 107 de ma traduction;
..
,>
LIVRE IV, CHAP. XI, § 16
233
sujet dans ce qu'il a de commun et de général. Nous
y avons expliqué également pourquoi les animaux ont
une queue, les uns plus grande, et les autres plus
petite. *^ Le caméléon est le plus lent de tous les
vivipares terrestres, parce que c'est celui de tous qui
a le moins de sang. C'est le caractère de cet animal
qui en est cause. La peur lui fait sans cesse changer
déforme; et la peur n est pas autre chose, que le refroi-
dissement amené par la pauvreté du sang et le défaut
de chaleur.
*® Nous en avons à peu prés fini avec ce que nous
avions à dire sur les animaux qui ont du sang, soit
dépourvus de pieds, soit quadrupèdes; et nous avons
étudié leurs parties extérieures et les fonctions de ces
parties diverses.
et sur la queue des oiseaux, voir
le Traité de la Marche, ch. x.
§ 15. I^ caméléon. Il est
évident que ce passage sur le
caméléon est ici complètement
déplacé; c'est sans doute une
erreur des premiers copistes.
D'ailleurs, Aristote a traité tout
au long du caméléon dans
l'Histoire des Animaux, livre II,
ch. VII, p. 143 de ma traduc-
tion. — La peur Voir plus
haut, livre II, ch. iv, § 3. Il ne
paraît pas d'ailleurs que ce soit
la peur qui fasse changer le
caméléon de couleur.
§ 16. T^ous en avons à peu
près fini,.. Le résumé n'est pas
très-exact, puisque l'auteur,
dans tout ce qui précède, a parlé
aussi fort longuement des ani-
maux qui n'ont pas de sang, par
exemple au ch. ix, de ce livre IV,
qui leur est consacré.
234
DES PARTIES DES ANIMAUX
CHAPITRE XII
De l'organisation commune à tous les oiseaux ; ils ne diffèrent
entre eux que du plus au moins ; comparaison de leur organi-
sation à celle des autres animaux ; leurs ailes ; leur bec ; leur
cou, plus ou moins long, suivant leur genre de vie; leurs pattes;
flexions des pattes ; les ailes tiennent chez les oiseaux la place
de membres antérieurs; leur poitrine; absence de nombril;
puissance ou faiblesse du vol ; les ergots ; les serres crochues ;
les palmipèdes ; organisation des pieds et des doigts ; l'oiseau
ne se tient pas droit comme l'homme; conformation de la
hanche ; les doigts sont toujours au nombre de quatre malgré
les répartitions exceptionnelles ; citations du Traité de la Géné-
ration des Animaux.
* Pour les oiseaux, la différence qui les sépare les
uns des autres, c'est la prédominance ou le défaut de
certaines parties, qui sont ou plus grosses ou plus
petites. Ainsi, les uns ont de longues pattes ; les autres
en ont de très-courtes ; les uns ont une large langue ;
d'autres ont la langue étroite. Les mêmes différences
se remarquent encore pour d'autres parties du corps.
Les oiseaux ont peu de parties qui différent spéciale-
ment des uns aux autres \ mais ils différent de tous
§ 1. Pour les oiseaux Il
faut comparer ces généralités sur
les oiseaux à celles qu'a pré-
sentées Cuvier, Règne Animal,
tome I, pp. 301 et suiv., édit.
de 1829; et celles de Bufîbn,
Discours sur la nature des oi-
seaux, tome XIX, pp. 24 et
suiv., édition de 1829. — Les
oiseaux ont peu de parties..^..
Ils diffèrent de tous les ani~
maux. Cuvier reconnaît aussi,
loc. cit. y p. 310, « que de toutes.
» les classes d'animaux, celle
» des oiseaux est la mieux ca-
» ractérisée, celle dont les es-
» pèces se ressemblent le plus
» et qui est séparée de toutes
LIVRE IV, CHAP. XII, § 3
235
les animaux par l'organisation des parties qui leur
sont propres. * Ils ont tous des ailes ; et c'est une
particularité qui les distingue de tous les autres. Dans
les autres animaux, certaines parties sont velues;
d'autres sont écailleuses; d'autres sont cornées; mais
ce sont des ailes qu'ont les oiseaux. L'aile est divisée,
et elle n'est pas de la même espèce chez ceux qui
ont des ailes pleines ; tantôt elle n'est pas fendue ;
tantôt elle l'est ; tantôt elle a un tuyau ; et tantôt
elle en est privée. ^ Les oiseaux ont en outre dans la
tète cet organe du bec, qui est fort remarquable, et
qui leur est spécial, comparativement aux autres ani-
maux. Chez l'éléphant, la trompe sert de main ; chez
» les autres par un plus grand
» intervalle. » Buffon a énu-
méré également les qualités
particulières et distinctives dé
l'oiseau, qu'il loue avec une
sorte d'enthousiasme ; voir sur-
tout p. 70, loc. cit.
§ 2 . //^ ont tous d^s ailes. C'est
en effet la particularité essen-
tielle qui sépare l'oiseau du
reste des êtres; voir l'Histoire
des Animaux, livre I, ch. v,
§ 9, p. 32 de ma traduction. —
Vaile est divisée. Ceci est vrai
pour la plupart des oiseaux. —
Des ailes pleines . C e^t là sans
doute une allusion aux ailes des
chauves-souris. La membrane
qui remplit les intervalles des
bras, des avant-bras et des
doigts, est une aile véritable,
plus étendue en surface que
l'aile des oiseaux, et qui per-
met à l'animal de voler très-
haut et très-rapidement. Voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 112, édit. de 1829. — Tan-
tôt elle a un tuyau. Ce détail
se rapporte à la plume et non
plus à l'aile ; mais en grec, le
même mot désigne l'aile et la
plume.
§ 3. Cet organe du bec. Voir
l'Histoire des Animaux, livre II,
ch. VIII, § 5, p. 151 de ma tra-
duction. — Chez V éléphant. On
ne comprend pas bien que l'au-
teur parle aussi brusquement de
l'éléphant, qui semble n'avoir
rien à faire ici. Le bec de l'oi-
seau remplace en quelque sorte
le nez; et par une association
d'idées assez naturelle, on passe
du nez à la trompe; mais dans
tout ceci, la pensée n'est pas
suffisamment exprimée. — Chez
•236
DES PARTIES DES ANIMAUX
quelques insectes la langue remplace la bouche; dans
les oiseaux, le bec, qui est osseux, remplit la fonction
des dents et des lèvres. Nous avons antérieurement
parlé des sens chez les oiseaux. Ils ont un cou, qui
naturellement est tendu, et par la même raison qui
fait que les autres animaux en ont également un.
Mais les uns l'ont court, les autres ont le cou très-
long; et pour la plupart, le cou correspond à peu
près à la longueur des pattes. Ceux qui ont de longues
pattes ont aussi un long cou ; ceux qui ont des pattes
courtes ont un cou qui Test également. Cependant
les palmipèdes font exception. Si leur cou était tout
court avec de longues pattes, il ne leur permettrait plus
de ramasser la nourriture qui est à terre ; et s'il était
long chez ceux qui ont des pattes courtes, il leur
quelques insectes. 11 eût été bon
de désigner plus précisément
quelques-uns de ces insectes.
L'appareil buccal est très-divers
selon que l'insecte se nourrit de
liquides, ou qu'il est broyeur
comme les coléoptères, les né-
vroptères, etc., etc., ou suceur
comme les lépidoptères, etc.
Voir la Zoologie descriptive de
M. Claus, p. 540, trad. franc. ;
voir aussi Cuvier, Règne animal,
tome IV, pp. 4 et suiv. et p.
297, édit. de 1829. — Remplit
la fonction des dents et des /è-
vres. Cette appréciation est fort
exacte. — Des sens, chez les oi-
seaux. Ceci n'est pas dans le
texte ; mais j'ai cru devoir faire
cette addition, à cause de ce
qui suit. Il a été question de la
répartition des sens chez les ani-
maux en général dans l'Histoire
des Animaux, livre IV, ch. 8,
pp. 77 et suiv. de ma traduc-
tion. — Ils ont un cou. Ce dé-
tail se rapporte évidemment aux
oiseaux. — Par la même rai"
son... Sur le cou des animaux,
voir l'Histoire des Animaux,
livre II, ch. viii, pp. 148 et
suiv. — Court... très-long. Tous
ces détails sont parfaitement
exacts; et c'étaient les premiers
qui devaient frapper l'obser-
vateur. Voir Cuvier, Règne ani-
mal, t. I, p. 302. — Les pal-
mipèdes. Voir Cuvier, loc. cit. y
pp. 311 et 543 et suiv. Ce sont
les seuls oiseaux dont le cou dé-
LIVRE IV, CHAP. XII, § 5
237
serait également peu utile. * Pour ceux des oiseaux
qui sont carnivores, la longueur du cou les empê-
cherait presque complètement de trouver leur vie ;
car un long cou est toujours faible; et ceux-là ne peu-
vent vivre qu'à la condition d'employer la force. Aussi,
aucun oiseau pourvu de serres recourbées n'a-t-il un
long cou. Les palmipèdes et les oiseaux qui, ayant
comme eux des pieds divisés, les ont néanmoins fort
écourtés, ont, parce qu'ils sont du même genre que
les palmipèdes, un long cou qui leur sert à prendre
leur nourriture, tirée de l'eau ; mais les pattes qui
leur servent à nager sont courtes.
^ Les becs n'offrent pas moins de différences, selon
la vie que mènent les oiseaux. Tels oiseaux l'ont tout
droit ; tels autres l'ont recourbé ; le bec tout droit
est à ceux qui en ont besoin pour se nourrir ; et les
carnivores ont un bec crochu. Cette forme du bec
leur est indispensable pour triompher dans la lutte.
passe, et quelquefois de beau-
coup, la longueur des pattes. —
La nourriture qui est à terre.
Et aussi, dans la profondeur de
l'eau.
§ 4. Qui sont carnivores. Ces
observations ne sont pas moins
exactes que les précédentes. Voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
pp. 313 et suiv. Les oiseaux
de proie sont parmi les oiseaux
ce que les carnassiers sont par-
mi les quadrupèdes. — N'a-t-il
un long cou. Cette remarque est
exacte. — Les palmipèdes
fort écourtés. Ce sont les na-
geurs, comme le cygne, le
canard, etc. C'est plus parti-
culièrement la famille des La-
mellirostres de Cuvier, Règne
animal, tome I, pp. 565 et suiv.
§ 5. Les becs n'offrent pas
moins de différences. Sur le bec
des oiseaux, voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, xvi^leç., t. III,
pp. 60 et suiv., l"' édit. —-
Tout droit. Comme les pics, qui
en ont besoin pour percer l'é-
corce des arbres. — Un bec
crochu. Comme celui de tous les
s
238
DES PARTIES DES ANIMAUX
LIVRE IV, CHAP. XII, § 8
239
parce que nécessairement ils ne se nourrissent guère
que d'animaux vivants, et qu'ils doivent le plus souvent
les vaincre à force ouverte. ® Ceux qui vivent dans les
marais et qui mangent de l'herbe ont le bec fort large;
car c'est à cette condition que le bec leur sert à fouiller
l'eau, à arracher et à dépecer leurs aliments. Quel-
ques-uns de ces oiseaux ont le bec long, ainsi que le
cou, pour pouvoir prendre leur nourriture à de grandes
profondeurs ; car la plupart de ces oiseaux et des pal-
mipèdes ne vivent des petites bètes qui se trouvent
dans l'eau qu'en les saisissant ou directement, ou
grâce à ce cou si long. Le cou leur sert alors comme
d'une ligne à pêcher, et leur bec est comme le flot-
teur et l'hameçon. ' Chez les oiseaux, les parties supé-
rieures de leur corps, ainsi que le dessous et ce qu'on
nomme le tronc chez les quadrupèdes, tout cela est
de la même venue. Au lieu de bras et de membres de
oiseaux de proie. — Les vaincre
à force ouverte. Ceci est une
sorte de répétition de ce qui a
été dit au paragraphe précédent.
§ 6. Ceux qui vivent dans les
marais... de C herbe. Le cygne,
par exemple, vit également de
poissons et de végétaux. —
Le bec leur sert à fouiller
l'eau... La description est fort
exacte. — Le bec long., ainsi que
le cou. Ceci convient particu-
lièrement aux échassiers,qui ont
un bec proportionné à la lon-
gueur de leurs pattes. — Vivent
des petites bétes. Les échassiers
vivent de poissons, de reptiles,
de vers, d'insectes ; quelques-
uns se contentent d'herbages, et
vivent éloignés de l'eau; voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 494, édit. de 1829. — Com-
me d'une ligne à pécher. Il est
possible que ceci ne soit qu'une
interpolation. La comparaison
n'est pas tout à fait fausse ; mais
elle n'est guère dans les habitu-
des du style aristotélique. —
Comme le flotteur et l'hameçon.
Ce rapprochement est exagéré.
% 1 . Est de la même venue.
L'expression du texte ne semble
avoir que ce sens ; mais elle est
bien vague et bien incomplète, et
devant, ils ont des ailes, qui peuvent se déployer, et
qui forment pour eux une partie toute spéciale ; ils
ont, au lieu d'omoplate, les extrémités des ailes sur le
dos. D'ailleurs ils ont deux jambes, ainsi que l'homme;
mais ces jambes se plient en dedans comme chez les
quadrupèdes, et non pas en dehors, comme elles se
plient chez l'homme. ^ Les ailes, ainsi que les mem-
bres antérieurs des quadrupèdes, sont à la circon-
férence du corps. Mais il y a nécessité que l'oiseau soit
bipède ; car la nature de l'oiseau le range parmi les
animaux qui ont du sang, et en même temps il est de
la race ailée. Or les animaux pourvus de sang ne se
meuvent pas par plus de quatre appareils, et les
quatre parties rattachées au corps se retrouvent dans
les oiseaux, de même que chez les autres animaux
elle ne donne pas une description
suffisante de la constitution de
l'oiseau, bien que cette descrip-
tion ne soit pas fausse. — Au
lieu de bras. Comparativement
à l'homme. — Et de membres
de devant. Comparativement au
reste des animaux. — Qui peu-
vent se déployer. Ou peut-être,
Suspendues. — Une partie toute
spéciale. Et qui est le caractère
essentiel de leur organisation.
— Ju lieu d'omoplate. Ceci
n'est pas exact ; et l'épaule des
oiseaux est composée de trois
os, la clavicule, la fourchette
et l'omoplate. Voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, iv® leç., t. I,
p. 248, r« édit. La fourchette
est un os particulier à l'oiseau ;
il est étonnant qu'Aristote l'ait
omis. — Se plient en dedans.
Voir, sur les flexions dans les
membres des animaux, l'His-
toire des Animaux, liv. I,ch. xi,
§ 3, p. 65 de ma traduction.
8 8. Sont à la circonférence
du corps. C'est la traduction
littérale du texte; mais l'ex-
pression n'est pas tout à fait
juste ; et il aurait mieux valu
dire : Aux côtés du corps. —
Il X a nécessité. Afin que l'oi-
seau conservât encore quelques
affinités avec les quadrupèdes, et
que la nature procédât, ici com-
me ailleurs, par nuances pres-
que insensibles. — Par plus de
quatre appareils. Voir l'Hk-
toire des Animaux, liv. I, eh. v,
\
240
DES PARTIES DES ANIMAUX
pourvus de sang qui vivent sur terre et qui y mar-
chent. Seulement, tandis que les autres ont des bras
et quatre membres, ce qui distingue l'oiseau, c'est
d'avoir des ailes au lieu des membres antérieurs et
des bras.
® Les ailes de l'oiseau sont très-puissantes ; et il est de
l'essence de l'oiseau de pouvoir voler. Il faut donc de
toute nécessité quelesoiseaux aientdeux pieds; etgrâce
à leurs ailes, ils peuvent se mouvoir avec quatre appa-
reils. Ils ont tous la poitrine en pointe et charnue ;
elle est pointue en vue du vol ; car, trop large, elle se
meut difficilement, parce qu'elle déplace beaucoup
d'air ; et elle est charnue, parce qu'une pointe est
toujours faible si elle n'a pas un grand revêtement.
*® Sous la poitrine, est le ventre qui s'étend jusqu'à
la sortie des excréments, et à la flexion des pattes,
§14, p. 34 de ma traduction.
— Qui vivent sur terre et qui y
marchent. C'est bien aussi ce
que fait l'oiseau ; mais il a de
plus le privilège de voler. —
Seulement, . . Cette restriction est
très-juste.
§ 9. Sont très -puissantes.
Ceci est surtout vrai des oiseaux
de proie; mais on peut dire
d'une manière générale que les
muscles des ailes des oiseaux
sont les plus puissants de toute la
création. Le vol exige un effort
prodigieux ; et l'organisation
entière de l'oiseau correspond à
cette nécessité primordiale ; voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
pp. 301 et suiv.; et aussi Buf-
fon, Discours sur la nature des
oiseaux, p. 34, édit. de 1829.
— Jvec quatre appareils. C'est
ce qui vient d'être dit, plus
haut, § 8. — La poitrine en
pointe et charnue. C'est la four-
chette et le sternum, qui chez
les oiseaux ont une forme toute
particulière. Voir M. Claus, Zoo-
logie descriptive, p. 941, trad.
franc. — Pointue en vue du vol.
C'est évident. — Un grand revê-
tement. L'expression grecque
n'est pas plus précise.
§ 10. Sous la poitrine. Ou
plutôt : Sous la partie qui ré-
pond à la poitrine. — La flexion
LIVRE IV, CHAP. XII, § H 241
tout comme chez les quadrupèdes et chez l'homme.
Ces parties sont placées entre les ailes et les membres.
Tous les animaux venant de vivipares ou d'ovipares
ont à leur naissance un nombril ; mais chez les oi-
seaux adultes, il disparaît. Nous en expliquons claire-
ment la cause dans les Etudes sur la Génération.
C'est que la suture se fait à l'intestin, et ce n'est pas
une partie des veines, comme dans les vivipares.
** Il y a, parmi les oiseaux qui sont faits pour le vol,
des espèces qui ont des ailes étendues et puissantes,
comme les oiseaux à serres recourbées, et comme les
carnassiers. Ne pouvant vivre qu'à la condition de
des pattes. C'est précisément le
haut de la cuisse plus que la
flexion des pattes ; on pourrait
traduire aussi ; La flexion des
membres. — Un nombril. Sur
l'organisation de l'œuf, voir
l'Histoire des Animaux, liv. VI,
ch. III, § 2, p. 269 de ma tra-
duction. — // disparaît. Il est
certain qu'il n'y a pas trace de
nombril chez les oiseaux adultes,
comme il en reste chez l'homme
durant toute sa vie ; mais ceci
tient à tout le développement de
l'oiseau. Tant qu'il est dans
l'œuf, il a nécessairement cer-
taines attaches, d'abord avec
l'oviducte de la mère, puis en-
suite avec le jaune, qui le nourrit;
mais une fois né, il n'a plus rien
de tous ces rapports ombilicaux;
la vésicule germinative répond
peut-être à l'ombilic. Voir M.
Claus, Zoologie descriptive, p.
T. II.
95 G, trad. franc. — Les Études
sur la Génération. Voir le Traité
de la Génération des Animaux,
liv. III, § 29, édit. et trad. de
MM. Aubert et Wimmer, page
226 et passim ; notamment,
liv. II, §66, p. 168. — La su-
ture se fait à l'intestin. L'ex-
pression du texte n'est pas plus
claire; et je ne trouve pas dans
la science actuelle des investi-
gations spéciales sur ce sujet,
qui mérite d'ailleurs l'attention
qu'Aristote y a donnée. Voir Cu-
vier, Règne animal, 1. 1, p. 309,
édit. de 1829. — Une partie
des veines. Voir l'Histoire des
Animaux, liv. VII, ch. vu, § 6,
p. 440 de ma traduction.
§ 11. Des ailes étendues et
puissantes. Ceci s'applique sur-
tout aux oiseaux de proie
diurnes. — A la condition de
voler beaucoup. La science ac-
16
Mi
242
DES PARTIES DES ANIMAUX
voler beaucoup, il faut qu'ils aient, dans cette vue, des
plumes en abondance et de grandes ailes. Mais ce ne
sont pas seulement les espèces des rapaces qui volent
bien; ce sont aussi toutes celles qui ne peuvent
trouver leur subsistance que grâce à la rapidité de
leur vol, ou qui, pour vivre, sont forcées de changer de
lieux. *^ Il y a aussi des espèces d'oiseaux qui ne vo-
lent guère, et qui sont fort lourdes. Ce sont les es-
pèces qui vivent à terre, qui mangent des fruits, ou
encore qui nagent et vivent près de l'eau. Les oiseaux
à serres crochues ont de très-petits corps, à les con-
sidérer sans leurs ailes, parce que c'est dans leurs
ailes que passe toute la nourriture, pour faire à l'animal
des armes qui puissent le défendre. Au contraire, les
oiseaux qui ne volent pas ont des corps volumineux.
LIVRE IV, CHAP. XII, J5 14
243
tuelle ne pourrait pas trouver
des explications plus complètes,
ni plus vraies. — Des plumes
en abondance. Selon Cuvier,
« les plumes ont été données à
l'oiseau pour le garantir contre
les rapides variations de tem-
pérature, auxquelles ses mou-
vements l'exposent » ; Règne
animal, t. I, p. 304 et p. 396,
édit. de 1829. — Et de grandes
ailes. L'envergure varie beau-
coup de dimension ; elle est
surtout étendue chez les rapa-
ces. — La rapidité' de leur vol.
Voir la Zoologie descriptive de
M. Claus, page 956 de la trad.
franc.
§ 12. Qui ne volent guère, ..
fort lourdes. Ce sont surtout les
gallinacés, dont le port est pe-
sant et dont le vol est court.
Voir Cuvier, Règne animal, 1. 1,
pp. 311 et 468, édit. de 1829.
Les muscles pectoraux sont très-
faibles et rendent le vol difficile.
— Qui mangent des fruits. Les
gallinacés vivent principalement
de grains. — Qui nagent et vi-
vent près de l'eau. Ce sont les
oies, les canards, les cygnes,
etc. — [jes oiseaux à serres
crochues. Ce sont les oiseaux de
proie. — De très -petits corps.
Comparativement à l'envergure
des ailes. — Des corps volumi-
neu.v. Comme on peut le voir
chez les gallinacés.
et c'est ce qui les rend si lourds. *^ Quelques espèces
d'oiseaux pesants ont aux pattes pour se défendre ce
qu'on appelle des ergots, au lieu d'ailes ; mais les oi-
seaux ne sont jamais tout ensemble pourvus d'ergots
et de serres crochues. C'est que la nature ne fait
jamais rien d'inutile. Des ergots ne serviraient en quoi
que ce soit aux oiseaux à serres crochues et à grand
vol, tandis que les ergots servent beaucoup dans les
combats qui se livrent à terre. C'est pour ce motif que
certaines espèces d'oiseaux lourds en sont armés • car
pour ceux-là, les serres Crochues ne seraient pas seu-
lement inutiles, elles seraient en outre dangereuses,
attendu que, faites pour empoigner, elles gêneraient
beaucoup la marche. ''Aussi, tous les oiseaux à serres
recourbées marchent mal, et ne se posent jamais sur
des pierres ; car dans ces deux cas, la nature de leurs
ongles est. absolument contraire à ces deux emplois.
C'est là une suite nécessaire de leur constitution; car
§ 13. Des ergots. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. II, ch.
VIII, § 9, p. 154 de ma traduc-
tion. — Ju lieu d'ailes. Ceci
n est pas exact ; les ergots n'ex-
cluent pas les ailes; mais ils
vont d'ordinaire avec de mau-
vaises ailes. — D'ergots et de
serres croc/mes. C'est exact. —
Ne fait jamais rien d'inutile.
Grand principe, dont Aristotene
cesse jamais de montrer les ap-
plications. — Ne serviraient en
quoi que ce soit. C'est peut-être
trop dire; lesoiseauxde proie ont
assez d'armes sans celle-là ; elle
pourrait néanmoins leur servir,
s'ils l'avaient avec les autres.
— Elles seraient en outre dan-
gereuses. Ceci est parfaitement
vrai ; et il suffit de voir marcher
des vautours et des aigles, pour
se convaincre de l'exactitude de
cette observation. — Faites
pour empoigner. C'est la force
de l'expression du texte.
§ 14. Marchent mal. Tout
au contraire, les gallinacés, par
exemple, et tant d'autres oi-
seaux non carnassiers, marchent
N,
^44
DES PARTIES DES ANIMAUX
la partie terreuse de leur corps et leur chaleur native
leur deviennent des instruments utiles pour la lutte.
Se portant en haut, cet élément fait la dureté ou la
grosseur de leur bec; et s'il se porte en bas, il y fait
les ergots sur les pattes; ou bien, dans les ongles
des pieds, il fait leur grosseur et leur force. Du reste,
les deux choses ne se produisent pas à la fois en plusieurs
lieux différents ; car la nature de cette excrétion s'af-
faiblit en se dispersant. *•* Aux uns, la nature donne la
longueur des pattes. A quelques autres, au lieu de
cette longueur, elle remplit Tintervalle des doigts des
pieds. Aussi, les oiseaux qui nagent ont-ils nécessai-
rement, ou des pieds qui sont entièrement palmés, ou
très- fermement sur le sol. — Im
partie terreuse de leur corps et
leur chaleurnatlve . C'est une ap-
plication de la théorie des qua-
tre éléments, adoptée par Aris-
tote, et qui a régné, quelque
fausse qu elle fût, jusque dans
les temps modernes. — Les
ergots sur les pattes. Dans l'or-
dre des gallinacés, par exemple.
— Dans les ongles des pieds.
Dans l'ordre des oiseaux de
proie. — S'affaiblit en se dis-
persant. Il ne faut pas attacher
trop d'importance à ces théories
singulières ; la physiologie était
alors privée de trop de secours
pour être plus exacte dans ses
analyses.
§ 15. Jux uns, la nature
donne... Toutes ces observa-
tions sont pleines de sagacité,
et la science moderne les ra-
tifie. — La longueur des pattes.
Ce sont les échassiers de la
zoologie actuelle. « Le bas de
leurs jambes est nu ; leurs tarses
sont très-hauts; et ils peuvent
ainsi entrer dans l'eau jusqu'à
une certaine profondeur sans se
mouiller les plumes, et y pêcher
au moven de leur cou et de
leur bec, dont la longueur est
généralement proportionnée à
celle des jambes » ; voir Cu-
vier. Règne animal, tome I,
p. 493, édit. de 1829. — Elle
remplit V intervalle des doigts
des pieds. Ce sont les palmi-
pèdes, « dont les pieds sont
faits pour la natation, implantés
à l'arrière du corps, portés sur
des tarses courts et comprimés
et palmés entre les doigts » ;
L
LIVRE IV, CHAP. XII, § 17
245
des doigts qui, tout en étant divisés séparément les
uns des autres, ont pourtant, chacun une sorte de
rame, qui est absolument continue pour le pied entier.
C'est là une organisation qui, pour des causes faciles
à comprendre, est tout à fait nécessaire. *^ Chez ces
oiseaux, c'est en vue du mieux et pour faciliter leur vie
qu'ils ont les pieds ainsi disposés; car vivant dans
l'eau et leurs ailes étant à peu près inutiles, ils ont
des pieds faits pour leur servir à nager. En effet, les
nageoires des poissons sont bien également des es-
pèces de rames, comme celles des bateaux. Aussi, de
même que les poissons cessent de pouvoir nager
quand les nageoires leur manquent, de même ces
oiseaux ne nagent plus quand la membrane intermé-
diaire de leurs pieds vient à faire défaut.
" Si quelques espèces d'oiseaux ont des pattes fort
longues, cela vient de ce qu'ils doivent vivre dans les
marécages. Or la nature fait les organes pour l'action
Cuvier, id. ibid., p. 545. —
Une sorte de rame. La compa-
raison est fort juste. — Des
eauses faciles à comprendre.
Ces causes sont les circonstances
diverses qui dominent la vie de
ces oiseaux, habitant le long des
eaux ou vivant dessus.
§ 16. £/^ vue du mieux. C'est
le principe de l'optimisme, qu' A-
ristote a toujours soutenu. —
Les nageoires des espèces
de rames. Nouvelle comparaison
aussi juste que la précédente.
Cette forme de style est fort
rare dans Aristote. — Les pois-
sons ces oiseaux. Le rap-
prochement est frappant ; et la
science moderne pourrait en te-
nir compte. — Fient à faire
défaut. Soit par suite de l'orga-
nisation naturelle, soit par suite
d'un accident.
§ 17. Ils doivent vivre dans
les marécages. C'est là en effet
la vie des échassiers, sur les
rives des fleuves et des lacs, au
bord de la mer et des étangs,
en un mot, dans les contrées ma
récageuses. Perchés sur leurs
N
246
DES PARTIES DES ANIMAUX
à laquelle ils doivent s'appliquer, et non pas laction
pour les organes. Comme ces oiseaux ne nagent pas,
ils ne sont pas palmipèdes; mais comme ils doivent
vivre dans une matière qui cède sous leurs pieds, ils
ont de longues pattes et de longs doigts ; et presque
tous ont, en outre, plusieurs flexions dans ces doigts
mêmes. '' N étant pas faits pour voler, et toutes les
parties du corps étant composées de la même matière,
la nourriture qui se dirige vers le croupion passe dans
les pattes et les développe. Aussi, quand ils volent,
se servent-ils de ces pattes au lieu de leur croupion ;
ils volent en les étendant en arrière; de cette façon,
les pattes leur sont alors utiles, tandis qu'autrement
longues jambes, ils cherchent
de petits insectes, des mollus-
ques, des vers, des grenouilles,
des poissons. Leurs pattes très-
hautes ont les tibias nus, avec
des tarses fort allongés. — De
longs
doigts. Parmi les ëchas-
siers, les uns n'ont pas de doigts
postérieurs. Ils doivent marcher
dans les eaux basses, sur des
fonds vaseux. Le quatrième
doigt est tantôt rudimentaire,
tantôt long et armé ; tantôt aussi
à demi-palmé, ou tantôt tout à
fait libre. — Plusieurs flexions .
Je ne vois pas que la science
moderne ait observé ce dernier
détail ; voir sur les échassiers en
général M. Claus, Zoologie des-
criptive, p. 970, trad. franc.
Les échassiers s'appellent aussi
Oiseaux de rivage, dans les
nomenclatures actuelles. Voir
encore Cuvier, Règne animal,
tome I, p. /i33 sur les doigts des
échassiers ; et sur les doigts des
oiseaux, id. ibid., p. 304, édit.
de 1829; voir M. Claus, Zoo-
logie descriptive, p. 946, édit.
franc.
§18. N'e'tant pas faits pour
voler. Ceci n'est pas applicable
à tous les échassiers; car les
hérons volent très-haut et très-
longtemps. — La nourriture qui
se dirige Voir plus haut,
si li et la note. — En les éten-
dant en arrière. L'observation
est fort exacte; et les pattes
ainsi placées font équilibre, avec
la queue, qui est très-courte en
général, à la partie antérieure
du corps. Cuvier adopte aussi en
partie le système des compen-
sations d'organes; ainsi en par-
lant des brévipennes, il dit que
LIVRE IV, CHAP. XII, § 20 247
elles ne feraient que les gêner. Un petit nombre
d'espèces qui ont des pattes très-courtes sous le ventre
peuvent aisément voler. Dans ces oiseaux, les pattes
ainsi disposées ne les gênent plus ; et dans les oiseaux
à serres crochues, ces pieds leur servent à saisir leur
proie.
^® Parmi les oiseaux qui ont un long cou, les
uns, quand ce cou est plus épais, Tétendent en
volant ; ceux qui Tout léger et long volent en
le repliant, afin que, quand ils s'abattent quelque
part, le cou ainsi couvert soit moins exposé à des
accidents. ^" Tous les oiseaux ont une hanche, pla-
cée là où il semblerait qu'ils n'en doivent pas avoir;
et ils ont deux cuisses à cause de la longueur de la
leurs extrémités postérieures ont
repris en force ce que leurs ailes
ont perdu ; Règne animal, tome
I, p. 494, édit. de 1829.— -C^/^
petit nombre d'espèces Il
aurait fallu désigner plus précisé-
ment ces espèces, puisque ce dé-
tail ne s'applique, ni aux échas-
siers, ni aux palmipèdes dont
il vient d'être question. — Dans
les oiseaux à serres crochues.
Ceci peut sembler une interpo-
lation, ou tout au moins une
addition mal placée.
§ 19. L' étendent en volant.
Cette observation est encore très-
exacte ; et cette extension du
cou en avant est faite aussi pour
équilibrer le corps entraîné dans
un vol rapide. — Volent en le
repliant. Il aurait fallu ici en-
core indiquer précisément quel-
ques espèces de volatiles. — Soit
moins exposé à des accidents. Il
n'est pas sûr que cette explica-
tion soit aussi bonne que l'au-
teur semble le croire; et cette
position du cou tient sans doute
plutôt aux conditions mêmes du
vol.
§ 20. Ont une hanche. Voir
sur cette conformation de Foi-
seau l'Histoire des Animaux,
livre II, ch. viii, § 2, p. 149
de ma traduction, et la note.
Voir aussi, sur cette articulation
des membres postérieurs chez
les oiseaux , la Zoologie descrip-
tive de M. Claus, pp. 942 et
945, trad. franc. ; voir égale-
ment Cuvier, Règne animal,
t. I, p. 304, oii il n'y a que des
indications succinctes. — Ils
ont deux cuisses. Ceci est exa-
N
248
DES PARTIES DES ANIMAUX
hanche, qui s étend en dessous jusqu'au milieu du
ventre. C'est pour cela que l'oiseau, bien qu'ayant
deux pieds, ne se tient pas droit, comme il pourrait le
faire s'il avait, ainsi que l'homme et les quadrupèdes,
une hanche courte à partir du siège, et la jambe ve-
nant immédiatement après. L'homme se tient droit ;
et les quadrupèdes ont pour soutenir le poids du corps
les membres de devant, sur lesquels ils reposent soli-
dement ; mais les oiseaux ne sont pas droits, parce
que leur conformation naturelle est celle des nains
et qu'ils n'ont pas de membres antérieurs ; à la place
de ces membres, ils ont des ailes. " La nature leur
ayant fait une longue hanche, au lieu de cette partie,
les a soutenus fortement par le milieu. Puis, elle a
posé les pattes par dessous, afin que le poids du corps
étant également réparti, l'oiseau pût tantôt marcher,
ou tantôt se tenir en repos, en équilibrant l'un et
géré;, et le bassin des oiseaux,
tout allongé qu'il est, ne peut
pas être assimilé à une cuisse.
Le fémur est court et solide, et la
jambe est beaucoup plus longue
que la cuisse; la cuisse est pres-
cjue horizontale; et par suite, la
jambe doit être reportée en
avant; voir M. Claus, Zoologie
descriptive, pp. 942 et 945,
comme ci-dessus. — Ne se tient
pas droit. L'explication est ex-
cellente; le tronc chez les oi-
seaux est toujours placé plus ou
moins obliquement ; il ne peut
jamais être droit comme chez
r hom me . — Est celle des nains .
Dans les théories mêmes d' Aris-
tote, ceci n'est pas très-exact,
puisque la tête et le cou des
oiseaux sont en général assez
petits, tandis que, chez les nains,
la partie supérieure du corps
est trop grosse, et particulière-
ment la tête. Voir plus haut,
ch. x, §§ 8, 9, 11 et 38.
§ 21. Au lieu de cette partie.
Le texte est aussi vague que ma
traduction; « Cette partie » dé-
signe sans doute la partie supé-
rieure du corps. — Le milieu.
C'est le sternum des oiseaux
i
LIVRE IV, CHAP. XII, § 22 249
l'autre côté. On voit par là comment l'oiseau, tout
en ayant deux pieds, ne se tient pas droit cependant.
D'ailleurs, ce qui fait que leurs pattes n'ont pas de
chair est aussi ce qui cause la même disposition chez
les quadrupèdes ; et l'on s'est déjà expliqué plus haut
à ce sujet.
^^ Tous les oiseaux sans exception ont quatre doigts
aux pieds, les palmipèdes aussi bien que les fissipèdes.
Quant au moineau de Libye (l'autruche), nous verrons
plus tard qu'il n'a que deux divisions aux pieds, sans
parler d'autres différences qu'il offre encore avec le
reste des oiseaux. Tantôt, les oiseaux ont trois doigts
en avant, et un seul en arrière, au lieu de talon, et
avec tous ses appendices. — Ne
se tient pas droit cependant.
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 302, édit. de 1829, a expli-
qué aussi pourquoi l'oiseau ne
peut se tenir droit. « Les extré-
» mités antérieures, destinées à
» les soutenir dans le vol, ne
» pouvaient servir ni à la sta-
» tion, ni à la préhension ; ils
» sont donc bipèdes ; leur corps
» devait être penché en avant
» de leurs pieds ; les cuisses se
» portent donc en avant, et les
» doigts s'allongent pour lui
» fournir une base suffisante ;
» le bassin est très-étendu en
» longueur... les ischions et sur-
» tout les pubis se prolongent
» en arrière, etc., etc. » Voir
aussi la Zoologie descriptive de
M» Claus, p. 938, trad. franc.
et p. 942. -— Zâ5 même dispo^
sition chez les quadrupèdes . Les
jambes des quadrupèdes sont en
général osseuses et sèches, en
vue de rendre le mouvement
plus facile. — Plus haut. Voir
plus haut, ch. x, § 35, et aussi
§ '7.
§ 22. Sans exception. J'ai
ajouté ces mots pour rendre
toute la force de l'expression
grecque ; mais le fait n'est pas
exact; et il y a des oiseaux,
comme l'outarde, qui n'ont que
trois doigts. Il est bien vrai
que l'autruche (le moineau de
Libye) n'en a que deux, à quatre
phalanges chacun. — Les pal-
mipèdes aussi bien que les fis-
sipèdes. Ces détails ne sont pas
tout aussi vrais que l'auteur
semble le croire ; voir Cuvier,
N
250
DES PARTIES DES ANIMAUX
pour assurer leur marche. Dans les oiseaux à longues
pattes, ce dernier doigt n'a aucune longueur, comme
c est le cas pour la crex. Les oiseaux n ont jamais plus
de quatre doigts. '' Telle est la position des doigts chez
tous les autres oiseaux ; mais le torcol est le seul à
avoir deux doigts en arrière et deux en avant ; c est
peut-être parce que, dans cet oiseau, le corps est moins
porté en avant que chez les autres. Tous les oiseaux
ont des testicules; mais ils les ont à Tintérieur. Nous
expliquerons la cause de cette organisation en traitant
de la Génération des Animaux.
Anatomie comparée, v© leçon,
tome I, p. 390, r« édit. ; voir
aussi M. Claus, Zoologie des-
criptive, p. 942,trad. franc. —
Plus tard. Voir le ch. xiv, qui
termine l'ouvrage. — I^s oi-
seaux ont trois doigts. On au-
rait pu désigner précisément
quelques espèces. — N'a au-
cune longueur. C'est ce qu'on
observe souvent chez les échas-
siers, dont le pouce est en géné-
ral oblitéré. — Pour la crex.
J'ai dû conserver le nom grec,
parce que l'identification n'est
pas sûre ; voir le catalogue de
MM. Aubert et Wimmer, édit.
et trad. de l'Histoire des Ani-
maux, tome I, p. 100; ils
croient que la crex pourrait
être l'himantopus rufipes, ou
ostralegus. Voir l'Histoire des
Animaux, livre IX, ch. n, § 10,
p. 137 de ma traduction. Dans
la zoolope moderne, la crex est
une espèce de râle, dont le doigt
postérieur est plus court que les
autres ; mais ce ne serait pas un
échassier, comme on l'avait cru
quelquefois, et comme le dit
ici Aristote. — Jamais plus de
quatre doigts. Cette observation
est exacte.
§ 23. Torcol. Le mot grec
est Yunx, que la zoologie mo-
derne a conservé, en y ajoutant
l'épithètedeTorquilla.'^Cettecon-
formation singulière des pieds
du torcol est signalée aussi
dans l'Histoire des Animaux,
livre II, ch. viii, § 3, p. 150 de
ma traduction. — Moins porté
en avant. Je ne sais pas si la
science moderne a noté ce dé-
tail.— Tous les oiseaux ont des
testicules. Ceci ne tient pas à
ce qui précède, et cette fin du
chapitre n'est peut-être qu'une
interpolation. Voir, sur les tes-
ticules intérieurs des oiseaux,
l'Histoire des Animaux, livre IV,
ch. I. § 4, p. 199 de ma tra-
LIVRE IV, GHAP. XIII, § 1
251
CHAPITRE XIII
De l'organisation des poissons ; leur conformation générale ; des
nageoires et de leur nombre ; citation des traités sur la Marche
et le Mouvement des Animaux ; poissons à deux nageoires ; va-
riétés dans la position des nageoires ; les branchies des pois-
sons; citation du Traité de la Respiration; organisation des
branchies dans les sélaciens ; du nombre et de la dimension des
branchies ; citations des Descriptions Anatomiques et de l'His-
toire des Animaux ; variétés des formes de la bouche dans les
poissons ; de la bouche des dauphins et des sélaciens ; leurs
mouvements nécessaires pour saisir leur proie ; de la peau des
poissons ; leurs écailles ; les poissons n'ont jamais de testicules ;
évent des dauphins, des baleines, etc.; rôle de l'évent et des
branchies ; organisation équivoque des phoques et des chauves-
souris.
* On vient de voir ce que sont les différents mem-
bres des oiseaux ; mais, chez les poissons, les parties
extérieures sont encore bien plus déformées. Ils n'ont,
ni jambes, ni mains, ni ailes; et nous avons expliqué
antérieurement les causes de cette organisation. Mais
le volume de leur corps entier est continu de la tète
duction. — De la Géne'ration
des Animaux. Voir ce traité
spécial, livre I, § 32, p. 60,
édit. et trad . Aubert et Wimmer.
§ 1 . Bien plus déformées . Aris-
tote établit donc une sorte de
gradation entre les animaux, les
oiseaux venant après les qua-
drupèdes, les reptiles après les
oiseaux, et les poissons après
les reptiles. C'est encore à peu
près l'ordre que suit Cuvier
dans son Règne animal. — Ni
jambes^ ni mains, ni ailes. Ce
sont là en effet les premières
différences qui doivent frapper
tout d'abord les observateurs,
bien qu'elles ne soient pas les
seules. — Antérieurement. Ceci
se rapporte sans doute à l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. IX, p. 155 de ma traduc-
tion. — Est continu de la tête
à la queue. C'est-à-dire qu'ils
«*k
N
•4^
250
DES PARTIES DES ANIMAUX
pour assurer leur marche. Dans les oiseaux à longues
pattes, ce dernier doigt n*a aucune longueur, comme
c'est le cas pour la crex. Les oiseaux n'ont jamais plus
de quatre doigts. " Telle est la position des doigts chez
tous les autres oiseaux ; mais le torcol est le seul à
avoir deux doigts en arrière et deux en avant ; c'est
peut-être parce que, dans cet oiseau, le corps est moins
porté en avant que chez les autres. Tous les oiseaux
ont des testicules; mais ils les ont à l'intérieur. Nous
expliquerons la cause de cette organisation en traitant
de la Génération des Animaux.
Anatomie comparée, v® leçon,
tome I, p. 390, V" édit. ; voir
aussi M. Claus, Zoologie des-
criptive, p. 942,trad. franc. —
Plus tard. Voir le ch. xiv, qui
termine l'ouvrage. — I^s oi-
seaux ont trois doigts. On au-
rait pu désigner précisément
quelques espèces. — N'a au-
cune longueur. C'est ce qu'on
observe souvent chez les échas-
siers, dont le pouce est en géné-
ral oblitéré. — Pour la crex.
J'ai dû conserver le nom grec,
parce que l'identification n'est
pas sûre; voir le catalogue de
MM. Aubert et Wimmer, édit.
et trad. de l'Histoire des Ani-
maux, tome I, p. 100; ils
croient que la crex pourrait
être l'himantopus rufipes, ou
ostralegus. Voir l'Histoire des
Animaux, livre IX, ch. ii, § 10,
p. 137 de ma traduction. Dans
la zoologie moderne, la crex est
une espèce de râle, dont le doigt
postérieur est plus court que les
autres ; mais ce ne serait pas un
échassier, comme on l'avait cru
quelquefois, et comme le dit
ici Aristote. — Jamais plus de
quatre doigts. Cette observation
est exacte.
§ 23. Torcol. Le mot grec
est Yunx, que la zoologie mo-
derne a conservé, en y ajoutant
l'épithète de ïorquilla. Cette con-
formation singulière des pieds
du torcol est signalée aussi
dans l'Histoire des Animaux,
livre II, ch. viii, § 3, p. 150 de
ma traduction. — Moins porté
en avant. Je ne sais j)as si la
science moderne a noté ce dé-
tail.— Tous les oiseaux ont des
testicules. Ceci ne tient pas à
ce qui précède, et cette fin du
chapitre n'est peut-être qu'une
interpolation. Voir, sur les tes-
ticules intérieurs des oiseaux,
l'Histoire des Animaux, livre IV,
ch. I. § 4, p. 199 de ma tra-
LIVRE IV, CHAP. XIII, § 1
251
CHAPITRE XIII
De l'organisation des poissons ; leur conformation générale ; des
nageoires et de leur nombre ; citation des traités sur la Marche
et le Mouvement des Animaux ; poissons à deux nageoires ; va-
riétés dans la position des nageoires ; les branchies des pois-
sons; citation du Traité de la Respiration; organisation des
branchies dans les sélaciens ; du nombre et de la dimension des
branchies ; citations des Descriptions Anatomiques et de l'His-
toire des Animaux ; variétés des formes de la bouche dans les
poissons ; de la bouche des dauphins et des sélaciens ; leurs
mouvements nécessaires pour saisir leur proie ; de la peau des
poissons ; leurs écailles ; les poissons n^ont jamais de testicules ;
évent des dauphins, des baleines, etc.; rôle de l'évent et des
branchies ; organisation équivoque des phoques et des chauves-
souris.
* On vient de voir ce que sont les différents mem-
bres des oiseaux ; mais, chez les poissons, les parties
extérieures sont encore bien plus déformées. Ils n'ont,
ni jambes, ni mains, ni ailes; et nous avons expliqué
antérieurement les causes de cette organisation. Mais
le volume de leur corps entier est continu de la tête
duction. — De la Génération
des Animaux. Voir ce traité
spécial, livre I, § 32, p. 60,
édit. et trad. Aubert et Wimmer.
§ 1 . Bien plus déformées . Aris-
tote établit donc une sorte de
gradation entre les animaux, les
oiseaux venant après les qua-
drupèdes, les reptiles après les
oiseaux, et les poissons après
les reptiles. C'est encore à peu
près l'ordre que suit Cuvier
dans son Règne animal. — Ni
jambes^ ni mains, ni ailes. Ce
sont là en effet les premières
différences qui doivent frapper
tout d'abord les observateurs,
bien qu'elles ne soient pas les
seules. — Antérieurement. Ceci
se rapporte sans doute à l'His-
toire des Animaux, livre II,
ch. IX, p. 155 de ma traduc-
tion. — Est continu de la tête
à la queue. C'est-à-dire qu'ils
s
•252
DES PARTIES DES ANIMAUX
à la queue. Tous les polissons n'ont pas la queue faite
de la même manière ; les uns l'ont à peu près pa-
reille; quelques autres, parmi les poissons larges,
Font épineuse et longue. ^A partir de la queue, le
poisson se développe en largeur, ainsi qu'on le voit
dans les torpilles, dans les trygons, et autres espèces
de sélaciens. Dans ces poissons, la queue est épineuse
et longue ; dans d'autres, elle est charnue et courte,
par la même cause que dans les torpilles ; il n'y a au-
cune diflerence, ou à ce qu'elle soit courte et plus
n'ont pas de cou distinct. Cu-
vierse borne à dire, Règne ani-
mal, tome II, p. 123, que les
membres étant peu utiles aux
poissons sont fort réduits. Le
corps des poissons a générale-
ment la forme d'un fuseau, plus
ou moins comprimé; voir M.
Claus, Zoologie descriptive, pp.
778 et 779, trad. franc. La tête
est immédiatement réunie au
tronc et solidement articulée
avec lui. La région cervicale
mobile fait presque complète-
ment défaut. — La queue faite
de la même manière. La queue
est chez les poissons une pièce
essentielle ; car c'est elle qui
sert surtout à la progression et
à la natation. Aristote a toute
raison d'y attacher beaucoup
d'importance.
§ 2. Dans les torpilles. M. le
docteur de Frantzius, p. 319,
note 108, pense qu'il y a ici
quelque erreur ; la torpille a la
queue courte et assez charnue ;
voir aussi Cuvier, Règne ani-
mal, tome II, p. 396, édit. de
1829. — Les trygons. Le try-
gon est une espèce de pasténa-
gue et de raie, dont la queue est
armée d'un aiguillon, et est assez
grêle ; c'est un repli en forme
de nageoire ; voir Cuvier, Rè-
gne animal, t. II, p. 399, édit.
de 1829; voir aussi l'Histoire
des Animaux, liv. I, ch.v, §4,
p. 30 de ma traduction. — Et
autres espèces de sélaciens. Les
poissons ici nommés sont bien
des sélaciens, c'est-à-dire des
chondroptérygiens à branchies
fixes; les squales, les raies en
font partie. — Epineuse et lon^
gue, La queue des squales est
grosse et charnue, particulière-
ment celle des rhinobates, par-
mi les raies, qui ont en général
la queue mince ; voir Cuvier,
loc. cit., pp. 385. 395 et 397.
— Par la même cause. L'auteur
n'a pas dit cette cause pour les
torpilles ; il a seulement signalé
LIVRE IV, CHAP. XIII, § 4
253
charnue, ou à ce qu'elle soit longue et moins char-
nue. C'est le contraire qu'on observe dans les gre-
nouilles ; car, comme leur largeur en avant n'est pas
charnue, toute la chair qui a été enlevée est reportée
par la nature en arrière et à la queue. ^ Si les poissons
n'ont pas de membres indépendants, c'est qu'ils sont
faits naturellement pour nager, comme l'indique leur
définition essentielle, attendu que la nature ne fait
jamais rien de superflu ni d'inutile. Comme, d'après
leur essence, ils ont du sang, ils ont reçu des na-
geoires pour nager ; et comme ils ne sont pas faits
pour marcher, ils n'ont pas reçu de pieds, parce que
Tappendice des pieds n'est utile que pour se mouvoir
sur le sol. *Mais il n'était pas possible qu'ils eussent
le fait. — Dans les grenouilles.
Il s'agit ici des grenouilles ma-
rines, et non des grenouilles or-
dinaires ; voir l'Histoire des
Animaux, liv. Il, ch. ix, § 5,
p. 1 59 de ma traduction ; et liv.
IX, ch. xxv, § 1, p. 214. Voir
aussi le catalogue de MM. Au-
bert et Wimmer, édit. et trad.
de l'Histoire des Animaux, t. I,
p. 146, no 90. La grenouille
marine d'Aristote paraît être le
Lophius piscatorius ou Bau-
droie, qui n'est pas une espèce
de raie, et qui n'est pas un sé-
lacien ; voir M. le docteur de
Frantzius, loc. cit., p. 320, note
109. Il y a encore dans la zoo-
logie moderne une famille de
poissons appelés les batrachi-
des ; voir M. Claus, Zoologie
descriptive, p. 856.
§ 3. N'ont pas de membres
indépendants. Ceci est en par-
tie une répétition du paragra-
phe 1. — Sont faits naturelle-
ment pour nager. Il y a d'autres
animaux que les poissons qui
nagent aussi; mais ce n'est pas
là leur qualité essentielle, comme
pour les poissons. — La nature
ne fait jamais rien de superflu.
Principe de la plus haute im-
portance, qu' Aristote a toujours
soutenu, et dont il démontre
l'application réelle chaque fois
que l'occasion s'en présente. —
Comme. . . . ils ont du sang. Cette
réflexion ne paraît pas ici bien
placée.
, ^-^0it -^K'^e' ^^^^^vpi
254
DES PARTIES DES ANIMAUX
tout ensemble quatre nageoires et des pieds, ni rien
de ce qui ressemble à des pieds en fait de membres, du
moment qu'ils avaient du sang. Pourtant les cordyles,
qui ont des branchies, ont des pieds ; en revanche, ils
n'ont pas de nageoires, mais ils ont une queue sèche
et large. Ceux des poissons qui ne sont pas larges,
comme le sont le balos et le trygon, ont quatre na-
geoires, deux en avant et les autres en arrière ; aucun
§ 4. Quatre nageoires et des
pieds. II semblerait résulter de
ceci que tous les poissons au-
raient quatre nageoires ; ce se-
rait une erreur, puisque beau-
coup de poissons en ont moins
ou plus, ou même n'en ont pas
du tout. — Du moment qu'ils
avaient du sang. Ceci ne se
comprend pas bien ; et ce pour-
rait être une interpolation. —
Les cordyles. Sur le cordyle,
voir l'Histoire des Animaux,
liv. I, ch. i,§ 13, p. 10, etch. v,
§ 6, p. 31 de ma traduction, et
liv. VIII, ch. II, § 8, p. 12. —
Qui ont des branchies ^ ont des
pieds. Il semble que ceci se
rapporterait assez bien au têtard
des grenouilles, comme le croit
M. le docteur de Frantzius. Le
têtard est, à sa naissance, pourvu
d'une longue queue charnue,
sans autres membres que de
petites franges autour du cou ;
elles disparaissent au bout de
quelques jours pour devenir des
branchies ; les pattes de derrière
et de devant se développent ; la
queue disparaît, ainsi que les
branchies, et les poumons restent
seuls à respirer ; voir Cuvier,
Règne animal, tome II, p. 103,
édit. de 1829. MM. Aubert et
Wimmer, édit. ettrad. de l'His-
toire des Animaux, t. I, catalo-
gue, p. 116, §8, croient que le
cord}'le est la larve du Triton
palustris, comme le soupçonnait
Cuvier. — Le batos. Sur le ba-
tos, voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. I, ch. IV, §2, p. 26
de ma traduction. On nes^iit pas
au juste ce qu'est le batos ;
mais il paraît bien qu'il est de
la famille des sélaciens plats;
voir le catalogue de MM. Au-
bert et Wimmer, p. 145. — Le
trygon. C'est la Pasténague ;
voir l'Histoire des Animaux,
liv. I, ch. v, § 4, p. 30 de ma
traduction. Le corps des raies,
dont le trygon fait partie, est
horizontalement aplati et res-
semble à un disque; mais il
n'est pas exact de dire qu'elles
sont sans nageoires ; il est vrai
que les nageoires des pasténa-
gues sont moins développées que
celles des raies communes. Voir
LIVRE IV, CHAP. XÏII, § 6
255
de ces poissons n'en a plus de quatre ; car, autrement,
ils seraient dépourvus de sang. ^Presque tous ont les
nageoires du dos ; mais quelques-uns des poissons,
longs et épais, nont pas les nageoires du ventre;
telles sont Tanguille, le congre et Tespèce de kestres
qui se trouve dans le lac de Siphées. Ceux qui sont
plus longs encore et qui se rapprochent davantage
des serpents, comme la murène, n ont pas du tout de
nageoires; ils se meuvent par des flexions succes-
sives, se servant de leau ainsi que les serpents se
servent de la terre; car les serpents nagent de la
même manière qu'ils rampent sur la terre. *^La raison
qui est cause que les poissons ressemblant à des ser-
pents n ont pas de nageoires, est celle même qui fait
que les serpents n ont pas de pieds. C est ce que
nous avons expliqué dans nos Traités sur la Marche et
sur le Mouvement des Animaux. S'ils avaient eu quatre
Cuvier, Règne animal, tome II,
pp. 395 et 399, édit. de 1829.
— Car autrement ils seraient
dépourvus de sang. Ceci encore
peut paraître une interpolation.
§ 5. L'anguille, le congre.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. I, ch. V, § 2, p. 29. — Des
kestres. J'ai cru devoir conser-
ver le mot grec, parce que
l'identification est fort douteuse;
dans l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. IX, § 4, p. 157, j'ai
traduit kestres par mulets; mais
cette identification non plus
n'est pas sûre. — Dans le lac
(ou l'étang) de Siphées. Voir, siu*
le même fait, l'Histoire des Ani-
maux, loc. cit. Siphées ou Ti-
phées est en Béotie. — IS'ont
pas du tout de nageoires. La
même observation se trouve
dans l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. IX, § 5, p. 158 de
ma traduction.
§ 6. La raison... L'explica-
tion est fort ingénieuse. — La
Marche. . . Voir le traité spécial
sur la Marche des Animaux,
ch. VII et VIII, où il est ques-
tion aussi des Kestres de l'étang
de Siphées. — l^e Mouvement
des Animaux. Voir ce traité
spécial, ch. ix, p. 268 de ma
'■*,, »•»•
256
DES PARTIES DES ANIMAUX
appareils de mouvement, ils auraient eu grand peine
à se mouvoir ; car, soit que les nageoires fussent rap-
prochées, ils ne pourraient presque pas avoir de mou-
vement ; et soit qu'elles fussent éloignées, il en serait
encore de même, parce que Tintervalle serait trop
grand. Si les appareils de locomotion étaient plus de
quatre, c*est que ces animaux seraient exsangues.
^ C'est encore la même cause qui veut que certains
poissons n'aient que deux nageoires. Ces poissons
ressemblent à des serpents, et ils sont fort longs ; et
c'est par la flexion qu'ils remplacent les deux na-
geoires. Aussi, rampent-ils sur le sol, et vivent-ils long-
temps hors de l'eau ; les uns ne frétillent pas tout de
suite ; les autres frétillent moins, parce qu'ils sont près
traduction, Opuscules psycho-
logiques ; mais cette référence
n'est peut-être pas très-exacte ;
et il n'y a rien dans ce petit
traité qui se rapporte précisé-
ment aux serpents. — Exsan-
gues. C'est toute la classe des
insectes.
§ 7. Deux nageoires. Aristote
attache une grande importance
au nombre des nageoires ; et
c'est une opinion que partage
encore Linné ; mais la science
actuelle ne semble pas en tenir
autant de compte ; les nageoi-
res ne lui fournissent que des
caractèi*es secondaires par leur
nature plus encore que par leur
nombre (Malacoptérygiens,
Acanthoptérygiens) . Aristote
aurait dû nommer les poissons
à deux nageoires. L'anguille a
deux nageoires, près des bran-
chies. Histoire des Animaux,
liv. IV, ch. IX, § 4. — Ressem-
blent à des serpents. Telles sont
les anguilles et les lamproies.
C'est la famille des malacopté-
rygiens apodes, qui, outre les
anguilles, contient le congre
commun, le serpent de mer, les
murènes, etc.; voir Cuvier, Rè-
gne animal, t. Il, p. 348, édit.
de 1829. — I^s deux nageoi-
res. Sous-entendu : « Qui leur
manquent » . — Longtemps hors
de l'eau. Dans les Fragments
de ïhéophraste, p. 455, édit.
Firmin-Didot, on trouve une
étude sur les poissons qui peu-
vent vivre plus ou moins long-
temps hors de l'eau. — Ne fré-
LIVRE IV, CHAP. XIII, § 8 257
d'avoir une nature qui serait capable de marcher. Les
poissons qui n'ont que deux nageoires ont ces na-
geoires sur le dos; et ce sont ceux qui ne sont pas
gênés dans leur mouvement par leur largeur. Ceux
qui ont ces nageoires les ont près de la tète, parce
qu'en ce lieu il n'y a pas de largeur qui pourrait les
aider à se mouvoir en place des nageoires; et, en effet,
le corps de ces poissons est fort développé vers la
queue.
* Le batos et les poissons de cette espèce se servent,
pour nager, de cette extrémité, qui est fort large, en
place des nageoires qu'ils n'ont pas. La torpille et la
grenouille-marine ont les nageoires du dessous en bas,
à cause de la largeur d'en haut ; et celles du dessus,
près de la tête. En effet, de cette façon, la largeur ne
les empêche pas de nager ; mais, pour compenser les
nageoires du haut, ces parties sont, chez ces pois-
tillent. C'est le sens le plus cer-
tain du mot grec. — Une nature
qui serait capable de marcher.
A la manière des serpents ; mais
l'organisation de l'appareil res-
piratoire chez les serpents ne
leur permet pas de vivre long-
temps ainsi . — Ces nageoires sur
le dos. C'est exact. — Près de la
tête. Même remarque. — A se
mouvoir en place des nageoires.
C'est ce qui arrive aux raies, qui
se meuvent surtout grâce à leur
largeur. .
§ 8. Ze batos. Voir plus haut
§ 4. — Et les poissons de cette
T. H.
espèce. Cette indication reste
obscure, parce que nous ne sa-
vons pas ce qu'est précisément
le batos, si ce n'est peut-être
qu'il est de la famille des raies.
— En place des nageoires
quils n'ont pas. On ne peut pas
dire que la raie n'a pas de na-
geoires, bien qu'elle soit fort lar-
ge; elle a des pectorales extrême-
ment étendues, qui se joignent
en avant l'une à l'autre. Voir
Cuvier, Règne animal, tome II,
p. 395. — La grenouille-ma-
rine. Voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. II, ch. IX, § 5, page
17
H
258
DES PARTIES DES ANIMAUX
sons, plus petites que celles du dos. La torpille a ses
deux nageoires à la queue ; et au lieu des deux na-
geoires qui lui manquent, elle se sert de sa largeur
et de Tun et l'autre de ses demi-cercles, comme si
elle avait deux nageoires.
^ Nous avons déjà parlé des organes qui se trouvent
dans la tête des poissons, et aussi de leurs sens. Ce
qui distingue les poissons entre tous les animaux qui
ont du sang, c'est l'organisation des branchies ; nous
avons expliqué à quoi elles servent, dans le Traité de
la Respiration. Ceux des poissons qui ont des bran-
chies les ont, en général, couvertes ; mais les séla-
ciens, qui ont des épines cartilagineuses, ont les bran-
chies découvertes. La cause en est que certains pois-
159 de ma traduction. — La
torpille a ses deux nageoires à
la queue. Ceci est vrai de toute
la famille des raies, dont la tor-
pille fait partie ; ce sont les
nageoires dorsales qui sont sur
la queue; voir Cuvier, Règne
animal, tome II, pp. 395 et
397 ,• mais Cuvier donne plus
d'attention à la faculté électri-
que de la torpille qu'à ses na-
geoires. — Ses demi-cercles.
Ceci se rapporte à la conforma-
tion générale de la famille des
raies, dont le disque est rhom-
boîdal. Les cyclostomes n'ont
qu'une nageoire sur le dos.
§ ^. Nous avons déjà parlé.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. II, eh. IX, pp. 155 et suiv.
de ma trad. — Et aussi de leurs
sens. Voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. IV, ch. VIII, § 6,
p. 80 de ma traduction. — Des
branchies. C'est ce qui a été éta-
bli dans l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch . IX, § 4, p. 1 57, et dans
l'étude générale sur les poissons,
comparés aux autres animaux.
— Dans le Traité de la Respi-
ration. Voir le Traité spécial de
la Respiration, chap. ii et m,
pp. 351 et 354 de ma traduc-
tion, Opuscules psychologiques.
— Les sélaciens... ont les bran-
chies découvertes. Ceci n'est
peut-être pas tout à fait exact.
Les branchies des sélaciens ne
sont pas libres par le bord ex-
terne, comme chez les autres
poissons ; elles sont adhérentes
par ce bord, et elles laissen
LIVRE IV, CHAP. Xni, §11 259
sons sont épineux et que l'opercule de leurs bran-
chies Test également, tandis que tous les sélaciens
sont cartilagineux.
*^I1 faut ajouter que les mouvements de ces der-
niers poissons sont lents, parce que les branchies ne
sont pas épineuses ni nerveuses, tandis que le mou-
vement des branchies épineuses est rapide. Or, il
faut que le mouvement de lopercule ait beaucoup de
rapidité, puisque les branchies sont faites naturelle-
ment, on peut dire, pour l'expiration ; et de là vient
que, chez les sélaciens, la réunion des conduits mêmes
qui composent les branchies a lieu directement, et il
ne faut pas d opercule pour qu'elle soit aussi rapide
que possible. '* Certains poissons ont de nombreuses
branchies ; d'autres en ont très-peu ; ceux-ci les ont
échapper l'eau par des trous.
C'est là ce qui fait ranger les
sélaciens parmi les chondropté-
rygiens à branchies fixes ; voir
Cuvier, Règne animal, tome II,
p. 383. — Sont cartilagineux.
C'esl-à-dire que leurs os, au
lieu d'être durs, ne sont que des
cartilages. Voir Cuvier, Règne
animal, tome II, p. 376, édit.
de 1829.
§ 10. Les mouvements... sont
lents. Ceci semble se rapporter
uniquement au mouvement des»
branchies; car le mouvement
des squales -sélaciens est, au
contraire, d'une rapidité prodi-
gieuse ; mais j'ai dû conser-
ver dans ma traduction l'in-
décision qui est dans le texte.
D'ailleurs, la suite explique assez
clairement la pensée de l'auteur.
— Puisque les branchies. Le
texte ne désigne pas expressé-
ment les branchies ; mais il ne
peut être ici question que de ces
organes. — Pour l'expiration.
Il serait mieux de dire d'une
manière générale : « Pour la res-
piration ». Voir le Traité de la
Respiration, loc. cit.^ oh Aris-
tote réfute Anaxagore, Démo-
crite et Diogène d'Apollonie, sur
la respiration des poissons. —
Une faut pas d'opercule. Quelle
que soit la valeur de ces théo-
ries physiologiques, elles attes-
tent une fois de plus l'attention
^6Ô
DES PARTIES DES ANIMAUX
doubles, ceux-là les ont simples. Il faut voir les dé-
tails précis sur ces différences dans les Descriptions
Anatomiques et dans l'Histoire des Animaux. Ce qui
fait que les branchies sont plus ou moins nombreuses,
c'est la plus ou moins grande chaleur dont le cœur
est animé. Le mouvement est nécessairement plus
rapide et plus énergique chez ceux qui ont plus de
chaleur ; et des branchies nombreuses, bu des bran-
chies doubles, ont aussi cette vigueur naturelle plus
que ne Font des branchies simples ou plus petites.
De là vient que certains de ces poissons peuvent aussi
vivre longtemps hors de Teau; et ce sont ceux qui ont
des branchies en moindre nombre et moins fortes ;
par exemple, Tanguille et les poissons à forme de ser-
pents, qui n'ont pas besoin de beaucoup de refroi-
dissement.
*^La bouche des poissons offre aussi de grandes
variétés. Les uns ont la bouche en avant et fort proé-
extrême qu'Aristote apportait à
observer les faits, pour arriver
à les expliquer.
§11. Les Descriptions Anato-
miques. Malheureusement cet
ouvrage d' Aristote nous manque
comme tant d'autres ; voir la
Préface à ma traduction de l'His-
toire des Animaux, p.cLxvi. —
Dans l'Histoire des Animaux.
Voir l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. IX, § 4, pp. 157 et
suiv. de ma traduction. — Ce
qui fait. . . Cette explication est
la conséquence des théories d' A-
ristote sur les quatre éléments
et sur la chaleur animale. La
science moderne ne paraît pas
s'être occupée du nombre plus
ou moins grand des branchies.
§ 12. La bouche des poissons.
Cette observation est très-juste;
et la conformation de la bouche
dans les poissons est un carac-
tère assez important pour cons-
tituer toute une famille, celle des
cyclostomes ou suceurs. Voir
Cuvier, Règne animal, tome II,
p. 402, et M. Claus, Zoologie
descriptive, p. 808, trad. franc.
LIVRE IV, CHAP. XIII, § 13 261
minente ; les autres Font en dessous, comme les dau-
phins et les sélaciens, qui se retournent sur le dos
pour saisir leur proie. La nature les a ainsi organisés,
non pas seulement pour préserver les autres ani-
maux, puisque, grâce à la lenteur de ce mouvement né-
cessaire pour se retourner, les autres poissons ont le
temps de se sauver de ceux-là, qui sont tous carni-
vores, mais c'est aussi pour ne pas trop favoriser leur
voracité excessive; car, s'ils pouvaient saisir leur
proie plus facilement, ils périraient bien vite à force
de se gorger de nourriture. '^1 faut ajouter que la
forme de leur museau circulaire et étroit les empêche
de l'ouvrir beaucoup. On peut remarquer en outre
que ceux même qui ont la bouche en haut ont, les uns
la bouche tout ouverte, les autres l'ont pointue. Tous
les poissons carnivores ont la bouche très-fendue,
comme les poissons à dents alternantes, parce que,
pour ces poissons, toute leur force est placée dans la
Les cyclostomes paraissent être,
en fait de squelette, les plus im-
parfaits de tous les vertébrés.
— En dessous. Tous ces détails
sont exacts. — Qui se retour-
nent sur le dos. La même ob-
servation est déjà faite dans
l'Histoire des Animaux, livre
VIII, chapitre IV, § 8, page 24,
de ma traduction. — La na~
turc... C'est la théorie ordi-
naire d' Aristote sur la sagesse
qui éclate dans toutes les œu-
vres de la nature. — De se gor-
ger de nourriture. Ces poissons
sont en effet très -voraces et sem-
blent l'être même plus que tous
les autres. Parmi les sélaciens,
lei requins ont une renommée
terrible, qui, comme le dit Cu-
vier, en fait l'effroi des naviga-
teurs; Règne animal, tome II,
p. 388.
§ 13. Leur museau circulaire
et étroit... C'est fort exact. —
Aa bouche tout ouverte. Ce sont
les cyclostomes, seconde famille
des chondroptérygiens. — ^
dents alternantes. Ou, En forme
de scie. — Ceux qui ne sont
262
DES PARTIES DES AÎNIMAUX
bouche ; mais ceux qui ne sont pas carnivores ont la
bouche en pointe.
** Certains poissons ont la peau écaiileuse ; et le-
caille se détache du corps par son éclat et sa légèreté.
D'autres poissons ont la peau rugueuse, comme la
raie et le batos, et les poissons de ce genre. Il y a très-
peu de poissons qui aient la peau lisse. Les sélaciens
n'ont pas d'écaillés ; et leur peau est rugueuse, parce
qu'ils ont des piquants cartilagineux. Chez eux, la na-
ture a employé l'élément terreux, qu elle prenait aux
écailles, pour en faire leur peau.
*^ Aucun poisson n'a de testicules, ni au dehors, ni
à l'intérieur, pas plus que n'en a aucun animal privé
de pieds ; et voilà comment les serpents n'en ont pas
pas carnivores. . . Je ne sais pas
si la science moderne accepte ces
généralités.
§ 14. Ont la peau e'cal lieuse.
Voir Cuvier , Règne animal ,
Tome II, p. 125. Les écailles
sont générales chez les poissons ;
mais elles manquent parfois,
comme dans les clycostomes.
Quand il y en a, elles sont im-
plantées dans la peau ; quelque-
fois aussi elles sont tellement
petites qu'elles paraissent man-
quer, comme dans les anguilles.
D'ordinaire , elles constituent
des lamelles solides, et elles se
recouvrent les unes les autres,
comme les tuiles d'un toit, etc.,
etc. Voir la Zoologie descrip-
tive de M. Claus, p. 782, Irad.
franc. — Par son éclat. Cet
éclat très-réel est produit par
des paillettes cristallines irisées ;
ce sont des pigments de la cou-
che épidermique ; mais parfois
aussi, la peau est rugueuse et
comme chagrinée, par exemple
dans les squales, ainsi que l'au-
teur le dit un peu plus bas. —
Des piquants cartilagineux. Ce
n'est pas tout à fait le cas des
sélaciens. La zoologie moderne
a souvent employé les écailles
comme caractères distinctifs des
espèces.
§ 15. Aucun poisson n'a de
testicules. La même observation
se trouve dans l'Histoire des
Animaux, livre III, ch. i, § 4,
p. 199 de ma traduction. C'est
d'ailleurs une erreur; et chez
les poissons, la laite tient lieu
de vrais testicules. — Les ser^
pents n'en ont pas. Tout ceci
LIVRE IV, CIIAP. XIII, § 17
263
non plus. Le canal des excréments et celui de la gé-
nération est le même daus les poissons, ainsi qu'il l'est
chez les quadrupèdes ovipares, parce qu'ils n'ont pas
de vessie ni d'excrément liquide.
*®Telles sont les différences générales qu'offrent les
poissons comparativement à tous les autres animaux.
Mais les dauphins, les baleines et tous les cétacés de
cette espèce n'ont pas de branchies, et ils ont un
évent, parce qu'ils ont un poumon. Ils reçoivent l'eau
de la mer par la bouche, et ils l'expulsent par l'évent.
D'abord, ils sont forcés de recevoir le liquide, parce
que c'est dans le liquide qu'ils trouvent leur nourri-
ture ; mais, après l'avoir reçu, c'est une nécessité
non moins grande de le rejeter. *^ Les branchies ne
encore n'est guère qu'une répé-
tition de ce qui est dit dans
l'Histoire des Animaux, loc. cit.
Les serpents ont aussi des tes-
ticules, contrairement à ce que
croit le naturaliste grec. — Le
canal des excréments et celui
de la génération. Le fait est
exact ; mais comme ceci ne tient
pas assez à ce qui précède, on
peut su|)poser que c'est une in-
terpolation. — Ils n'ont pas de
vessie. Dans l'Histoire des Ani-
maux, Aristote fait une excep-
tion pour la tortue, livre II,
ch. XII, § 1, p. 176 de ma tra-
duction. Il répète la même ob-
servation livre III, ch. 11, § 4,
et livre V, ch. iv, § 5 ; il se
répète encore dans le Traité de
la Génération, livre I, § 25,
p. 62, édit. et trad. Aubert et
Wimmer. Voir aussi plus haut,
dans ce Traité des Parties, livre
III, ch. VIII, § 3.
§ 16. Les différences géné-
rales qu'offrent les poissons.
Voir les généralités sur les pois-
sons dans l'Histoire des Ani-
maux, livre II, ch. ix, p. 155
de ma traduction. — Un évent.
Voir l'Histoire des Animaux, li-
vre I, ch. IV, § 2, p. 26 de ma
trad.; et liv. IV, ch. x, § 8,
p^ 107. — Ils reçoivent l'eau de
la mer. Sur la respiration du
dauphin, voir l'Histoire des
Animaux, liv. VIII, ch. ii, § 4,
p. 10 de ma trad. Voir aussi
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 285, édit. de 1829. — Une
nécessité non moins grande de
N
264
DES PARTIES DES ANIMAUX
sont utiles qu aux animaux qui ne respirent pas. Nous
en avons expliqué le motif dans nos études sur la Res-
piration, et nous avons dit qu'il est impossible d'avoir
tout ensemble la respiration et des branchies. L'évent
des cétacés est fait précisément pour expulser le li-
quide ; et il est placé en avant de leur encéphale ;
autrement, il aurait séparé l'encéphale du rachis. Ce
qui fait que ces animaux ont un poumon et qu'ils
respirent, c'est que les gros animaux ont besoin de
plus de chaleur pour se mouvoir; et c'est dans cette
vue que leur a été donné le poumon, qui est rempli
de la chaleur du sang. Ces animaux sont en quelque
sorte tout à la fois terrestres et aquatiques. En tant
que terrestres, ils reçoivent l'air ; mais ils sont dé-
pourvus de pieds; et ils tirent leur nourriture du li-
quide, comme les animaux aquatiques.
le rejeter. Toutes ces explica-
tions sont remarquables d'exac-
titude.
§ 17. Sur la Respiration .\o\\:
le traité spécial sur la Respira-
tion, ch. XII consacré toul entier
au mécanisme de la respiration
chez les cétacés à évent ; au § G
de ce chapitre, Aristote renvoie
il l'Histoire des Animaux, Opus-
cules psychologiques, p. 385 de
ma trad. — La respiration et
des branchies. Cette opposition
n'est pas aussi nettement mar-
quée dans le Traité de la Respi-
ration, ch. II, § 2, p. 382 de ma
trad. Aristote croyait que les
branchies ne servaient qu'au
refroidissement de l'animal; il
ne savait pas que les branchies
ne servent qu'à la respiration.
— En avant de leur encéphale.
Voir l'organisation particulière
des céfacés dans Cuvier, Règne
animal, tome I, p. 285, édit. de
1829. L'ouverture par laquelle
s'échappe le jet d'eau est percée
au-dessus de la tête. — Ce qui
fait... L'explication peut parai-
tre insuffisante. — Terrestres
et aquatiques. Ceci peut sem-
bler exagéré ; mais l'auteur in-
dique lui-même ce qu'il entend
par là.
LIVRE IV, CHAP. XIII, § 18 265
^Mjes phoques et les chauves-souris, qui sont des
deux genres, les premiers se rapprochant des ani-
maux aquatiques et terrestres, les autres se rappro-
chant des animaux volatiles et terrestres, participent
de tous les deux, sans être précisément d'aucun. Les
phoques, quoique aquatiques, ont des pieds; et quoi-
que terrestres, ont des nageoires ; leurs pieds de der-
rière les rapprochent tout à fait des poissons, et toutes
leurs dents sont en scie et fort aiguës. Quant aux
chauves-souris, elles ont des pieds comme volatiles,
§18. Ijes phoques et les chau-
ves'Souris. Au premier coup
d'oeil, le rapprochement paraît
étrange ; mais ce qui le justifie,
c'est que ces deux espèces d'a-
nimaux sont mammifères. On
peut voir que, dans la science
actuelle, les chauves-souris sont
rangées aussi parmi les carnas-
siers chéiroptères, entre les sin-
ges, les ours et les phoques;
Cuvier, Règne animal, tome ï,
pp. 111, 135 et 166, édit. de
1820. Ainsi la classiOcation d'A-
ristote n'a rien de faux ; et mê-
me elle doit paraître très-pro-
fonde. — Les phoques^ quoi-
que aquatiques... Voir sur le
phoque, l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. I, § 11, p. 105 de
ma trad. Dans le livre I, ch. i,
§ 17, p. 13, le phoque et la
chauve-souris sont rapprochés
comme ils le sont ici. — Ont des
pieds. Le fait est exact ; mais
les pieds du phoque ne lui ser-
vent presque pas à marcher,
comme Aristote lui-même le re-
marque, loc. cit. Voir Cuvier,
Règne animal, t. I, p. 167. Le
phoque a cinq doigts à tous les
pieds. Les doigts vont en dé-
croissant du pouce au petit
doigt; aux pieds de derrière
c'est le pouce et le petit doigt
qui sont les plus longs. Les
pieds sont enveloppés dans la
peau du corps en avant jusqu'au
poignet, en arrière jusqu'au ta-
lon. Les intervalles des doigts
sont remplis par des membranes.
— Les rapprochent tout à fait
des poissons. Ceci est peut-être
un peu exagéré. — Sont en scie
et fort aiguës. Les phoques ont
quatre ou six incisives en haut,
quatre ou deux en bas, des ca-
nines pointues, et des raacheliè-
res au nombre de vingt, vingt-
deux ou vingt-quatre, toutes
tranchantes et coniques; Cuvier,
loc. cit., p. 166. — Quant aux
chauves-souris^ elles ont des
pieds. Les pieds des chauves-
souris sont faibles ; ils ont cinq
doigts, en général égaux, armés
266
DES PARTIES DES ANIMAUX
mais elles n'en ont pas comme quadrupèdes ; elles
n'ont ni queue, ni croupion, pas de queue comme
elles pourraient en avoir en tant que volatiles, pas de
croupion comme elles en auraient en tant qu'animaux
terrestres. C'est là, pour les chauves-souris, une orga-
nisation nécessaire. Leurs ailes sont de la peau ; et il
n'y a pas d'animal qui ait un croupion, si ce n'est à la
condition d'avoir des ailes divisées ; car c'est des ailes
de ce genre que se forment le croupion. La queue
serait en outre un obstacle à la fonction des ailes.
d'ongles tranchants et aigus.
— Comme volatiles. Le texte
n'est pas plus explicite que
ma traduction, et le sens reste
assez obscur ; les manuscrits
ne donnent aucune variante.
— Pas de queue Ceci ne
serait pas exact, si l'auteur ne
faisait lui-même une restriction ;
absolument parlant, les chauves-
souris ont une queue, plus ou
moins courte selon les espèces ;
mais cette queue n'est pas en
effet comme celle des volatiles.
Le croupion non plus ne ressem-
ble pas à celui des gallinacés.
— Leurs ailes sont de la peau.
C'est là en effet le caractère dis-
tinctif des chéiroptères. Le repli
de la peau qui prend aux côtes
du cou s'étend entre les quatre
pieds et leurs doigts ; cette ap-
pareil les soutient dans l'air et
leur permet de voler. L'inter-
valle des bras, des jivant-bras
et des doigts est rempli par une
membrane, qui constitue des
ailes plus étendues en surface
que celles des oiseaux. Aussi
les chauves-souris volent très-
haut et très-rapidement. Voir
Cuvier, Règne animal, tome I,
p. 112, édit. de 1829. — Des
ailes divisées. Tandis que celles
des chauves-souris ne le sont
pas. Quelles que soient l'exac-
titude et la valeur des rensei-
gnements donnés ici, ils mon-
trent tout au moins l'attention
qu'Aristote avait donnée à l'é-
trange organisation de la chau-
ve-souris et des animaux qui lui
ressemblent. — La queue serait
en outre un obstacle Peut-
être aurait-il fallu expliquer
ceci un peu davantage, puisque
chez les oiseaux, la queue, loin
d'être un obstacle, facilite au
contraire le vol, comme on l'a
établi plus haut.
LIVRE IV, CHAP. XIV, § 2
267
..
1
CHAPITRE XIV
De l'autruche, ou moineau de Libye ; sa double organisation d'oi-
seau et de quadrupède ; ses ailes inutiles ; les pinces de ses
pattes ; annonce d'études sur la Génération des animaux.
* Une double organisation se retrouve aussi chez
l'autruche, ou moineau de Libye ; elle a des parties
d oiseau et des parties de quadrupède. En tant que
cet oiseau n'est pas quadrupède, il a des ailes ; en
tant qu'il n'est pas oiseau, il ne vole pas, en s'élevant
dans l'air ; et il a des ailes qui ne lui servent pas à
voler, et qui sont assez pareilles à des poils. 'De plus,
en qualité de quadrupède, il a des cils aux paupières
supérieures, et il est pelé sur la tète et sur le sommet
§ 1 . Une double organisa-
tion C'est ce caractère qui
permet de joindre l'autruche aux
animaux dont il vient d'être
question dans le chapitre pré-
cédent. Comme le phoque, com-
me la chauve-souris, l'autruche
semble tenir de deux natures,
de l'oiseau et du quadrupède
tout à la fois. — ^'est pas qua-
drupède.., n'est pas oiseau. La
zoologie moderne range l'au-
truche parmi les échassiers bré-
vipennes, quoiqu'elle présente
de grandes différences avec les
oiseaux de cette famille ; ils vo-
lent en général très-bien, tan-
dis qu'elle ne vole pas, comme
Aristote le remarque; voir Cu-
vier, Règne animal, t. I, p. 395,
édit. de 1829. — A des poils.
Ceci est très-exact. On sait que
les plumes de l'autruche sont
très -particulières ; elles sont
lâches et flexibles; leurs tiges
sont minces; les barbes, quoique
garnies de barbules, ne s'accro-
chent point ensemble comme
celles des autres oiseaux ; Cu-
vier, loc. cit.
§ 2. Des cils aux paupières
supérieures. Cuvier remarque
aussi que les paupières de l'au-
truche sont garnies de cils ;
mais il ne dit pas que ce soit
exclusivement la paupière supé-
•268
DES PARTIES DES ANIMAUX
du COU ; les cils qu'il a sont comme des crins. Puis, en
tant qu'oiseau, ses parties inférieures sont couvertes
de plume ; il a deux pattes comme un oiseau ; il a
deux pinces comme un quadrupède ; car il n a pas
de doigts, mais des pinces. 'Cette singularité vient
de ce que sa grosseur n'est pas celle d'un oiseau,
mais bien celle d'un vrai quadrupède. Or il y a né-
cessité absolue que la grosseur du corps chez les
oiseaux soit en général la plus petite possible, parce
qu'il serait par trop difficile de mouvoir et d'élever
dans l'air un corps d'une masse considérable.
rieure, ni que les cils soient
durs comme des crins. — Dcu.v
pinces comme un quadrupède.
Ceci n'est pas tout à fait exact ;
mais l'autruche n'a que deux
doigts, dont l'externe, plus
court de moitié que l'autre,
manque d'ongle. Aristote se
trompe quand il dit que ce sont
des pinces et non pas des doigts.
On connaît des autruches à trois
doigts; mais elles sont d'Amé-
rique et d'Australie.
§ 3. 5« grosseur. Cuvier fïiit
aussi la même observation, et il
semble qu'il avait sous les yeux
le texte d' Aristote, en décrivant
les échassiers brévipennes com-
me il le fait. Selon lui, les forces
musculaires dont la nature dis-
pose auraient été insuffisantes
pour mouvoir les énormes ailes
que la masse de ces oiseanx
aurait exigées, s'ils avaient dû se
soutenir dans l'air ; mais leurs
extrémités postérieures ont re-
pris en force ce que leurs ailes
ont perdu. Les muscles des cuis-
ses et des jambes ont une épais-
seur énorme; l'autruche court
si vite qu'aucun animal ne peut
l'atteindre à la course. Aussi,
dans la zoologie contemporaine,
a-t-on pu faire des autruches
un ordre à part sous le nom de
coureurs; voir Buffon, l'Au-
truche, tome XIX, p. 3 19, éd. de
1829, et la Zoologie descriptive
de M. Claus, page 1003, Irad.
franc.; voir aussi M. Pettigrew,
la Locomotion chez les animaux,
1874, p. 65 et 71. Dans l'His-
toire des Animaux, liv. IX, ch.
XVI, § 1, page 185 de ma trad.
Aiistote parle du nombre con-
sidérable des œufs du moineau
de Libye, l'autruche. Il ne rap-
pelle pas ici ce détail, qui est
très-exact ; les œufs sont au
nombre de 16 à 20 ; et c'est le
maie qui les couve. La nomen-
clature actuelle a conservé en
LIVRE IV, CHAP. XIV, § 4 269
* Dans tout ce qui précède, il a été traité des organes
des animaux, afin d'expliquer dans quel but chacun
de ces organes leur a été donné, et l'on a exposé ces
détails pour chaque espèce d'animal en particulier.
Après toutes ces descriptions, c'est une suite natu-
relle d'en venir à ce qui concerne la génération des
animaux.
partie le mot grec qui répond à
Moineau, et elle appelle l'au-
truche Struthio-camelus.
§ 4 . Dans tout ce qui précède.
Ce résumé, quoique un peu bref,
est exact ; et c'est de la physio-
logie comparée, comme nous
dirions, qu'Aristote a faite dans
le Traité des Parties. Il a posé
les fondements de la science,
voilà plus de vingt-deux siècles;
et si les observations récentes
ont accumulé un nombre im-
mense de faits nouveaux, elles
n'ont rien ajouté, ni aux princi-
pes, ni à la méthode. Voir sur
ces généralités la Préface au
Traité des Parties et la Disser-
tation ; voir aussi la Préface à
l'Histoire des Animaux. — La
génération. Voir le traité spécial
où Aristote a étudié ce sujet
essentiel, avec une profondeur
qui, depuis lui, n'a guère été
surpassée ; sur bien des points,
la science moderne n'a eu qu'à
confirmer ses observations et ses
théories.
FIN
DU TRAITE DES PARTIES DES ANIMAUX
TRAITE
DE LA
MARCHE DES ANIMAUX
«»
PRÉFACE
AU TRAITÉ DE LA MaRCHE DES AnIMAUX
Place du traité de la Marche des Animaux dans Tliistoire
de la science et dans l'encyclopédie aristotélique ; ana-
lyse de ce traité ; la question n'est reprise et continuée
qu'au XVII® siècle ; Fabrice d'Acquapendente ; Borelli
abus des mathématiques ; Claude Perrault ; BufFon
• Barthez; Cuvier ; M. H. Milne - Edwards ; M. Colin
M. J. Bell-Pettigrew ; M. Marey. — Conclusion.
' Le principal mérite du petit traité d'Aristote
sur la Marche des Animaux, c'est d'être le
premier en date ; il a devancé de deux mille
ans la science moderne; et quoîqu'à son tour,
elle l'ait dépassé de beaucoup, c'est de lui
qu'elle est sortie. Il est probable que, dans
notre xvi® siècle, cette étude serait née spon-
tanément, comme tant d'autres, si le génie
grec ne l'avait pas eu créée dès longtemps ;
mais l'initiative en appartient exclusivement à
l'Antiquité, et cette théorie doit compter parmi
T. II.
i8
PRÉFACE
AU TBAÎTÉ DE LA MaRCHE DES AnIMAUX
Place du traité de la Marche des Animaux dans l'histoire
de la science et dans Tencyclopëdie aristotélique ; ana-
lyse de ce traité ; la question n'est reprise et continuée
qu'au XVII® siècle ; Fabrice d'Acquapendente ; Borelli
abus des mathématiques ; Claude Perrault ; BufFon
• Barthez; Cuvier ; M. H. Milne - Edwards ; M. Colin
M. J. Bell-Pettigrew ; M. Marey. — Conclusion.
' Le principal mérite du petit traité d'Aristote
sur la Marche des Animaux, c'est d'être le
premier en date ; il a devancé de deux mille
ans la science moderne; et quoiqu'à son tour,
elle l'ait dépassé de beaucoup, c'est de lui
qu'elle est sortie. Il est probable que, dans
notre xvi® siècle, cette étude serait née spon-
tanément, comme tant d'autres, si le génie
grec ne l'avait pas eu créée dès longtemps ;
mais l'initiative en appartient exclusivement à
l'Antiquité, et cette théorie doit compter parmi
T. II.
18
274
PRÉFACE
les richesses que nous lui devons. Quatre cents
ans avant notre ère, ce fut une idée très-neuve
que de prendre pour objet d'un examen scien-
tifique la locomotion des êtres animés, et de
détacher ce curieux phénomène du reste de
la zoologie. De nos jours, les sciences sont
tellement distinctes les unes des autres que
rien ne paraît plus simple que leur sépara-
tion ; mais à cette époque lointaine, en face
de la nature inexplorée, au milieu de tant
de recherches ardentes et d'abord très-con-
fuses, il fallait un discernement bien éner-
gique, et une rare pénétration d'esprit, pour
tirer toute une science de faits qu'il était
facile d'observer isolément, mais que per-
sonne, avant Aristote, n'avait songé a réunir
en un ensemble systématique. On voyait bien
les animaux se mouvoir, selon les lois que la
nature leur impose, ici pour marcher sur le
sol, là pour voler dans les airs, ailleurs pour
ramper, ailleurs encore pour nager, en un
mot pour changer de lieu et satisfaire les
besoins divers de l'existence ; mais le philo-
sophe a été le seul qui, dtms ces faits si variés,
découvrit des rapports propres à constituer
PRÉFACE
275
méthodiquement une science réelle et géné-
rale. Commencée par lui, cette science est très-
loin d'être achevée, même de notre temps;
et il faudra bien des labeurs encore, pour ex-
pliquer tous les ressorts ingénieux que la na-
ture emploie à mouvoir les êtres auxquels elle
a donné la vie.
De tous les phénomènes naturels, le mou-
vement est celui qui nous frappe le plus; il
est partout dans l'univers, depuis les sphères
immenses qui parcourent l'espace sur nos
têtes, jusqu'à ces animalcules presque invisi-
bles qui se meuvent aussi ; depuis les organes
dont tous les animaux sont composés dans
leur intérieur mystérieux, jusqu'aux plantes
elles-mêmes, et peut-être jusqu'à un degré en-
core plus bas qu'elles. Le mouvement est le
signe le plus manifeste de la vie, qu'il révèle
mieux encore que la sensibilité. Un fait si ré-
pandu et si nécessaire, non moins clair qu'é-
tonnant, devait attirer puissamment l'attention
d'Aristote ; et en effet, îl y a consacré trois de
ses ouvrages, parmi ceux qui nous sont par-
venus, sans parler de sa psychologie. Le plus
considérable des trois est sa Physique, théo-
N
276
PREFACE
rie complète du mouvement, où il se montre
le précurseur de Descartes, de Newton et de
Laplace ; il y approfondit le mouvement dans
sa nature et dans son action universelle, avec
ses conditions indéfectibles de temps, d'es-
pace et d'infini. Mais outre cette théorie géné-
rale, la question l'a occupé à un point de vue
plus restreint, dans le traité du Mouvement
dans les animaux, et dans le traité plus spécial
encore, qui nous intéresse ici particulière-
ment. Ces trois ouvrages, la Physique, le traité
du Mouvement dans les animaux, et le traité de
la Marche des animaux, forment entre eux, et
avec le traité de l'Ame, un tout indissoluble,
où l'on trouve la pensée du philosophe sur cet
inépuisable sujet, que l'homme étudiera sans
cesse, et dont il ne se rassasiera jamais, sen-
tant en lui-même le mouvement, tout aussi bien
qu'il le voit dans tout ce qui entoure et domine
sa personne fragile et merveilleuse.
Une brève analyse nous apprendra ce qu'est
le traité de la Marche des Animaux, ce qu'il
vaut, et aussi quelles en sont les bien pardon-
nables lacunes.
Aristote débute ici, comme dans ses ou-
PREFACE
277
vrages les meilleurs, par l'exposé de la mé-
thode qu'il veut suivre, et il énumère les ques-
tions qu'il va discuter. Il se propose donc de
comparer, dans tout le règne animal, les or-
ganes de la locomotion et les appareils que la
nature a su y adapter, avec autant de variété
que de justesse. Avant tout, l'auteur observera
exactement les faits ; et il n'essaiera d'en dé-
. couvrir les causes qu'en fondant ses théories
'' sur des observations nombreuses et bien fai-
tes. Les explications qu'on pourra donner se-
ront éclairées et guidées par ce principe su-
périeur, à savoir que la nature ne fait jamais
rien en vain, et qu'elle fait toujours le mieux
possible. En scrutant ses œuvres, on peut être
assuré de découvrir le but qu'elle poursuit, et
les moyens infaillibles dont elle se sert pour
l'atteindre.
Le mouvement ne peut avoir lieu que dans
six directions, qui se répartissent en trois sé-
ries de deux termes chacune : le haut et le bas,
le devant et le derrière, la droite et la gauche.
Dans ces directions, le corps se meut soit en
totalité, soit partiellement. Par exemple, les
saltigrades déplacent leur corps tout entier.
kv
278
PREFACE
dans le saut qui leur est naturel et pour lequel
ils sont faits ; chez la plupart des autres ani-
maux, le mouvement n'est d'ordinaire que par-
tiel et successif. Mais de quelque manière que
le mouvement se produise, il faut toujours
qu'il y ait en dehors de l'animal, ou dans l'ani-
mal lui-même, un point d'appui qui permette
et facilite le jeu des appareils dont il est pourvu .
La vie étant aussi dans les végétaux, quoi-
qu'elle y soit à un degré moindre, il faut re-
marquer que le haut et le bas sont dans les
plantes à l'inverse de ce qu'ils sont dans les
êtres animés. Le haut véritable de la plante,
c'est sa racine; le bas véritable, c'est sa tige,
quoique le témoignage de nos yeux semble
nous dire le contraire. Mais comme dans l'ani-
mal le haut est la partie dans laquelle est re-
çue la nourriture qui se distribue à tout l'or-
ganisme, et comme c'est par la racine que les
plantes se nourrissent., c'est pour cette cause
que, chez elles, la racine doit être regardée
comme le haut, quoiqu'elle paraisse être le
bas. C'est la fonction, et non la position, qui
fait la différence. Dans l'animal, le devant et
le derrière sont déterminés par la situation
PREFACE
279
des sens, et spécialement par la situation de
la vue, chargée de le conduire. La droite et
la gauche se distinguent en ceci que la partie
qui a l'initiative habituelle du mouvement est
prise pour la droite, et que la partie opposée
à celle-là est prise pour la gauche. La troi-
sième série, celle du devant et du derrière,
est en quelque sorte mutilée, en ce que les
animaux marchent naturellement devant eux,
et qu'aucun ne marche en arrière, si ce n'est
par un mouvement contre nature. 11 y a cepen
dant certaines classes d'animaux inférieurs
telles que les mollusques et les crustacés tur
binés, où il est malaisé de distinguer le der
rière et le devant, ou la droite et la gauche
soit par leur conformation, soit par leurs al
lures.
C'est dans l'homme que toutes ces diffé-
rences sont le mieux marquées, parce qu'il
est le plus complet des êtres, et que le haut
et le bas, le devant et le derrière, la droite et la
gauche, sont chez lui le plus nettement caracté-
risés. La station droite n'appartient guère qu'à
l'homme ; il est essentiellement bipède, et sa
position verticale concorde avec celle de l'uni-
N
280
PREFACE
vers lui-même. L'oiseau a bien cette espèce de
station ; mais en lui elle est moins régulière ; et
pour pouvoir se tenir debout, il a reçu une
ossature du bassin toute spéciale, fort diffé-
rente du bassin de l'homme. D'ailleurs, les
ailes sont pour l'oiseau ce que les bras et les
mains sont pour nous.
Gomme c'est la droite qui commence le mou-
vement, on peut dire qu'elle est plus impor-
tante que la gauche, de même que le haut est
plus important que le bas, et le devant, plus
important que le derrière.
Entre les deux termes de chaque série, il y
a des rapports qu'il est assez difficile de bien
définir. Le principe qui produit le mouvement
à droite est le même qui produit le mouve-
ment à gauche ; rien ne sépare distinctement
l'une de ces directions de la direction con-
traire, et il est évident qu'il n'y a pas là de
discontinuité. On en peut dire autant du haut
et du bas, du devant et du derrière. 11 y a donc
entre chacun des deux termes un terrain com-
mun où ils se rencontrent et se confondent.
Ce point, c'est le principe moteur que l'animal
porte en lui-même,^ et qui décide la locomo-
PREFACE
281
tion dans un sens ou dans l'autre, selon le be-
soin ou la volonté. Le principe moteur est im-
mobile; car il faut toujours un point d'inertie
pour que le mouvement soit possible dans
une des directions.
Les animaux qui ont du sang ont quatre
appareils de locomotion, et ils ne peuvent en
avoir davantage. Mais les animaux dépourvus
de sang peuvent en avoir un plus grand
nombre. Une autre différence entre ces deux,
genres d'animaux, c'est que ceux qui ont du
sang cessent de se mouvoir et de vivre quand
on les coupe en deux, tandis que les exsan-
gues peuvent vivre et se mouvoir longtemps
après qu'on les a coupés. On dirait que ceux-là
sont composés de plusieurs animaux réunis,
ayant chacun une vie à part. Les serpents et
certains poissons qui n'ont pas de nageoires^
par exemple les murènes, remplacent les qua-
tre appareils qui leur manquent par les flexions
de leur corps allongé, tantôt convexes, tantôt
concaves, à droite et à gauche, en haut et en
bas. Là encore, on peut retrouver les quatre
appareils, bien que sous une autre forme. .:
. Les pieds de l'animal sont toujours en nom-
282
PREFACE
bre pair, quel qu'en soit le nombre. Avec quatre
pieds, il a une station très-solide; mais on ne
pourrait pas concevoir qu'il pût marcher avec
trois ; et en réalité, la nature n'offre pas une
seule combinaison de cette espèce. Les scolo-
pendres polypodes auxquels on a retranché
quelques pieds peuvent marcher, il est vrai,
avec un nombre impair de pieds ; mais c'est
seulement en suppléant à ceux qu'on leur a
retranchés par ceux qui leur restent ; et la loi
de parité n'en est pas moins applicable à ces
animaux comme à tous les autres •
Le mouvement, quelles qu'en soient la di-
rection et la nature, n'est possible qu'à la con-
dition d'une flexion. Dans la progression, le
membre qui s'avance, tandis que l'autre de-
venu perpendiculaire soutient le corps, doit
nécessairement s'infléchir avant de toucher le
sol, et avant de devenir droit à son tour, pour
fournir successivement au corps l'appui qui
lui est indispensable. La flexion du membre
est tantôt convexe comme celle du genou, et
tantôt concave comme celle des bras. Si le
membre ne s'infléchissait pas, la marche se-
rait caduque, et l'animal ne ferait que tomber.
PREFACE
28a
En même temps que le membre avance, la tête
s'abaisse, en se projetant pour contribuer à
transporter le poids.du corps sur la jambe qui
va le recevoir. La flexion nécessaire au mouve-
ment est évidente également dans la reptation
des serpents, dans les ondulations des che-
nilles, dans les battements des ailes des oi-
seaux, dans les battements des nageoires des
poissons, qui sont tantôt droites et tantôt re-
courbées. Enfin, c*estpar la flexion de la queue
et du corps que les poissons plats, même quand
ils sont dépourvus de nageoires, progressent
dans le liquide, qu'ils couvrent de leur largeur
exceptionnelle.
Le mouvement des volatiles est plus com-
pliqué ; les pattes sont nécessaires aux oiseaux
pour voler, de même que les ailes le leur sont
pour marcher. Ces corrélations indirectes sem-
blent du premier coup d'œil assez étranges ;
mais il en est pour les oiseaux comme pour
l'homme, qui ne saurait marcher sans le mou-
vement alternatif de ses épaules, si ce n'est de ,
ses bras. Chez l'oiseau, la queue, appendue au
croupion, dirige le vol, à la façon dont le gou-
vernail dirige le navire. Les volatiles à ailes
284
PREFACE
PREFACE
285
pleines, comme les coléoptères, qui n'ont pas
de plumes à leurs croupions, non plus qu'aux
ailes, volent mal, et s'abattent lourdement,
comme un vaisseau désemparé. Voilà aussi
pourquoi les oiseaux qui volent peu, comme
le paon, le coq, les gallinacés, ne sauraient
diriger leur vol en ligne droite. Les oiseaux
de grand vol, hérons et flamands, étendent, en
volant, leurs pattes en arrière, pour suppléer
à leur queue, qui ne les dirige point. Chez les
oiseaux de proie, pour qui la rapidité du dé-
placement est une condition d'existence, tout
est calculé dans cette vue. Leur tête est petite ;
leur col est mince. Leur thorax, très-charnu,
est puissant et taillé comme la proue d'un na-
vire, afin qu'ils puissent d'autant mieux fendre
l'air ; les parties postérieures de leur corps sont
à la fois plus légères et plus rétrécies, pour
ne ralentir en quoi que ce soit leur vélocité.
Si la partie haute du corps des oiseaux était
plus lourde, ils ne pourraient se tenir debout,^
pas plus que les enfants, qui, avant de mar-
cher tout droits, se traînent d'abord sur le
sol, en s'appuyant sur leurs quatre membres..
Mais, comme, plus tard, c'est la partie infév
rieure du corps qui, chez les enfants, se
développe davantage, ils peuvent se redresser,
et ils finissent par marcher comme il convient
à la race humaine. Si les oiseaux ne sont pas
conformés pour avoir jamais une station aussi
droite que la nôtre, notre conformation nous
rendrait leurs ailes bien inutiles ; aussi la na-
ture ne nous en a-t-elle pas donné, bien que
parfois les peintres se permettent d'en attri-
buer aux Amours qu'ils représentent dans
leurs tableaux.
En comparant les flexions telles qu'elles
sont dans l'homme, non plus aux flexions de
l'oiseau, mais à celles du quadrupède vivipare,
on voit qu'elles s'accomplissent en sens con-
traires. Chez l'homme, les flexions des bras,
c'est-à-dire des membres antérieurs, se font
en creux; et celles des membres postérieurs,
en cercle. Dans les quadrupèdes, c'est tout
l'opposé; les membres de devant s'infléchis-
sent en rond, et les membres postérieurs s'in-
fléchissent en creux. Ici encore, il faut admi-
rer la sagesse de la nature. Si les quadrupèdes
fléchissaient leurs pattes de devant en forme
concave, au lieu de la forme convexe, ils ne
286
PREFACE
PREFACE
m
les élèveraient pas suffisamment au-dessus du
sol, et ils ne marcheraient pas à l'aise; et de
même, si leurs pattes de derrière s'infléchis-
saient en cercle, elles gêneraient la marche
sous leur ventre ; et ils auraient en outre beau-
coup plus de peine pour allaiter leurs petits.
D'ailleurs, les flexions ne peuvent avoir lieu
que de quatre manières : ou les membres de
devant et de derrière pourraient être fléchis
dans un seul et même sens, soit convexes,
soit concaves, ou fléchis à l'opposé les uns
des autres, les uns étant concaves, tandis que
les autres seraient convexes. De ces quatre
combinaisons possibles, la nature n'en admet
que deux, les autres n'étant pas commodes
pour l'animal. Dans un seul et même membre,
les flexions se contrarient, afin de rendre le
mouvement plus facile et plus harmonieux.
Ainsi, la cuisse fléchit en creux sur la hanche;
le genou fléchit en rond sur la cuisse, et le
pied fléchit en creux sur le tibia; enfin, les
doigts fléchissent en rond sur le pied. Tout
devient ainsi plus souple et plus stable.
Dans la marche des quadrupèdes, le mou-
vement a lieu en diagonale, le pied gauche de
derrière se levant en même temps que le pied
droit de devant; et le pied droit de derrière,
en même temps que le pied gauche antérieur.
Si les deux membres de devant se lèvent à la
fois, ce n'est plus une allure de marche, c'est
un saut véritable, qui, exigeant un très grand
effort, ne peut avoir que très-peu de durée,
ainsi qu'on le voit pour les chevaux de course.
Si, dans la marche ordinaire, les deux pieds
de devant partaient ensemble, l'animal ris-
querait de tomber à chaque pas. L'animal
peut marcher encore en mettant simultané-
ment en mouvement les deux membres d'un
même côté ; mais alors l'allure est moins na-
turelle et moins solide. L'allure la plus ferme
et la plus facile est l'allure en diagonale, qui
assure constamment des appuis aux deux par-
ties, droite et gauche, du corps en mouve-
ment. Quoique la marche par diagonale soit
de règle, il y a des animaux qui, comme les
crabes, marchent obliquement, au lieu de mar-
cher droit devant eux. Cependant les crabes
mêmes ne font exception qu'à moitié ; car la
nature a eu soin de placer leurs yeux oblique-
ment aussi, de sorte que, grâce à cette parti-
288
PREFACE
PREFACK
289
cularité, on peut dire que les crabes marchent
en ligne droite comme tous les autres animaux.
L'organisation des oiseaux n'est peut-être
pas aussi loin de celle des quadrupèdes qu'on
pourrait le croire. Les ailes, qui, chez eux,
remplacent les membres de devant, se replient
dans le même sens que les membres antérieurs
des quadrupèdes. La plus grande différence,
c'est la position delà cuisse, qui, chez l'oiseau,
est avancée bien davantage sous le ventre,
afin de soutenir le corps, qui ne peut jamais
être aussi droit que celui de l'homme. Les
ailes sont placées sur les côtés, comme les
nageoires le sont en général chez les pois-
sons; car c'est par cette disposition que les
nageoires et les ailes peuvent être le plus utiles,
les unes et les autres, pour fendre l'air ou le
liquide. C'est dans une intention pareille que
les quadrupèdes ovipares, crocodiles, stel-
lions, émydes, tortues, lézards, ont les pattes
tournées de côté, afin de pouvoir entrer plus
facilement dans les trous où ils vivent, et pour
que l'incubation des œufs leur soit plus aisée.
On peut voir encore une intention du même
genre dans la conformation des polypodes,
c'est-à-dire des animaux qui ont plus de quatre
pieds ; leurs pieds antérieurs, qui dirigent le
mouvement, sont droits; ceux de derrière, qui
ne font que suivre la direction des premiers,
sont obliques et légèrement cagneux. La lo-
comotion des langoustes et celle des crabes
mériteraient une étude spéciale. Dans les oi-
seaux palmipèdes, les pieds, armés de leurs
membranes, sont des nageoires; les pattes
sont courtes, parce qu'elles perdent ce que
les pieds gagnent; et elles sont placées en ar-
rière, afin que la propulsion soit plus efficace.
La raison comprend très-bien pourquoi les
oiseaux nageurs ont des pieds, et pourquoi
les poissons n'en ont pas. Les oiseaux nageurs,
tout en nageant fréquemment, doivent pou-
voir marcher sur le sol, tandis que les pois-
sons ne doivent vivre que dans le liquide. Ils
ne respirent pas l'air, comme les oiseaux; c'est
l'eau qu'ils respirent ; leurs nageoires et leur
queue correspondent aux ailes et aux pieds
des volatiles, et en font l'office très-suffisam-
ment.
On pourrait pousser plus loin ces rapproche-
ments entre les diverses classes d'animaux;
T. II
19
im^mÊàm
\
290
PRKFACK
mais sur les êtres inférieurs, comme les crus-
tacés par exemple, l'observation est très-dif-
ficile, et l'on ne sait guère s'ils ont du mou-
vement ou s'ils n'en ont pas. Tenons-nous en
donc aux études précédentes, qui nous ap-
prennent ce qu'est la locomotion chez les ani-
maux supérieurs, et qui préparent naturelle-
ment d'autres études dont l'âme peut être
l'objet.
Voilà le traité de la Marche des animaux
résumé dans ses traits essentiels. L'histoire
ultérieure de la science nous montrera que ce
traité est incomplet a bien des égards; mais,
pour en porter un jugement équitable, il faut
ne jamais perdre de vue que c'est Aristote qui
a frayé le chemin ; et qu'il a fait, du premier
coup, un pas si gigantesque et si sûr que,
pendant des milliers d'années, on n'a rien
ajouté à ce qu'il avait dit. Quand l'esprit hu-
main est revenu à la science méthodique et h
l'observation de la nature, il n'a pu que con-
tinuer la route que le philosophe avait ouverte.
On a bien tardé h l'y suivre ; et pour la ques-
tion de la locomotion animale, l'interruption
a été beaucoup plus grande encore que pour
PREFACE
^91
l'Histoire des Animaux, ou pour le traité des
Parties. Entre Aristote et Fabrice d'Acqua-
pendente, au xvii* siècle, il n'y a rien absolu-
ment ; car on ne peut pas compter pour quel-
que chose des commentaires, d'ailleurs fort
rares, qui ne sont que des répétitions, et qui
ne procurent h la science aucun progrès sen-
sible, pas même un progrès de style et d'ex-
position.
Fabrice, élève et successeur de Fallope, a
été professeur éminent d'anatomie pendant
cinquante ans, a l'université de Padoue ; il
meurt en 1619, et son ouvrage sur la locomo-
tion des animaux ne paraît qu'un an avant sa
mort. C'est le fruit d'un long et célèbre ensei-
gnement, dont il fait concevoir une haute idée.
Voilà bien la science telle que la Grèce l'a en-
tendue et pratiquée, observatrice avant tout,
patiente autant que régulière, recueillant les
faits et ne cherchant à en expliquer la cause
qu'après les avoir constatés, passionnée pour
les œuvres de la nature et croyant à sa sagesse,
qui est la sagesse même de Dieu. Fabrice, en
s'adressant à ses élèves, ne leur cache point
ce qu'il doit à Aristote; et il se plaît à leur
N.
PKEFACK
rappeler que, depuis le philosophe, personne
ne s'est occupé de ce beau sujet, oc Doctrina
pulcherrima et utilissima, neque ab alio quam
ab unico Aristotele exculta. )) Il a étudié très-
attentivement les deux traités aristotéliques
sur le Mouvement et la Marche des animaux ;
et il croit répondre à la pensée de l'un et de
l'autre en intitulant le sien : (c De motu lo-
cali animalium secundum totum. )) Par là, Fa-
brice indique qu'il veut ne s'occuper que du
mouvement où l'animal se déplace tout entier;
et il exclut les mouvements qui se passent in-
térieurement, comme ceux du cœur, du pou-
mon, du sang et de toutes les sécrétions, des
muscles, des nerfs, etc. Aristote avait aperçu
cette distinction ; mais il ne l'avait pas faite
avec autant de précision.
Fabrice étudie d'abord le mouvement de pro-
gression dans l'homme, et il s'aide de tous
les secours que lui offre une anatomie déjà
fort avancée par ses prédécesseurs et par lui-
même; il décrit les mouvements de la cuisse,
du genou, de la jambe, des pieds et des doigts,
faisant une part à chaque membre dans l'ac-
tion totale du déplacement. De la marche de
PREFACE
•m
l'homme, il passe à celle des volatiles, et à
celle des quadrupèdes. (De gressu pennato-
rum, de gressu quadrupedum.) Enfin, il s'ar-
rête assez longuement au vol des oiseaux et à
l'action des ailes, et il termine par l'explica-
tion de la natation chez les poissons, et de la
reptation chez les serpents. C'est, comme on
le voit, toute la pensée aristotélique, avec plus
d'ordre et avec des connaissances plus éten-
dues, en anatomie et en physiologie. Fabrice
les complète encore par des opuscules parti-
culiers sur l'organisation, les fonctions et l'uti-
lité des muscles, sur les articulations des os,
sur la respiration, et sur les mouvements du
cœur et des intestins. Ces travaux font grand
honneur à l'université de Padoue, et ils n'ont
été possibles qu'à la condition de tout ce que
cette illustre école avait antérieurement ac-
compli, en formant des anatomistes tels que
Vésale, Fallope et tant d'autres.
Soixante ans après Fabrice, vers la fin du
XVII* siècle, Borelli et Claude Perrault repren-
nent la question de la locomotion animale, en
la traitant par des méthodes fort différentes.
Borelli •1608-1679), né à Naples, professeur
V
294
PREFACE
d'anatomie à Pise et à Florence, était mathé-
maticien plus encore que médecin et physio-
logiste. Editeur d'Euclide et d'Apollonius de
Perge, astronome, météorologiste, il est, avec
son élève, Bellini de Florence, le chef de la
doctrine iatro-mathématique , qui n'a guère
plus servi la médecine que les mathématiques
elles-mêmes. Son ouvrage ce De motu anima-
lium )) est dédié à Christine de Suède, et il
n'a paru qu'un an après sa mort. Dans une
préface dédicatoire, Borelli se montre d'une
grande piété, et il admire l'œuvre de Dieu
dans les êtres animés plus vivement encore
que dans le reste de la nature. Il sent toutes
les difficultés du sujet qu'il aborde, et il ne
se les dissimule pas : ce Aggredior arduam phy-
siologiam de motibus animalium. )) C'est par
les mathématiques et la géométrie qu'il se
promet de résoudre ces problèmes. Docile au
conseil et à la pratique d'Aristote, il divise son
ouvrage en deux parties : l'une consacrée à
la pure exposition des faits; l'autre, à l'expli-
cation des causes. 11 étudie donc en premier
lieu les mouvements externes, la marche chez
les bipèdes et les quadrupèdes (gressus, in-
PREFACE
•295
cessus); la natation et le vol; puis, les mou-
vements de la main, des jambes et de la tête.
Arrivant aux mouvements internes, il les dé-
crit pour les viscères, pour le cœur, les ar-
tères, les veines, les muscles, les os, pour la
circulation du sang et celle des humeurs. A
toutes ces descriptions, qui attestent beaucoup
de science anatomique, il joint des figures
géométriques, et des planches nombreuses.
Après de savantes définitions, à la façon des
mathématiciens, il avance des propositions; il
en tire des scholies, pour arriver à des con-
clusions, qu'il regarde comme démontrées et
définitives.
Dans la seconde et dernière partie, où il es-
saie de remonter aux causes, il applique les
mêmes procédés pour rendre compte des mou-
vements intérieurs du sang, du cœur, de la
respiration, des reins, du foie, des nerfs, de
la transpiration insensible, de la nutrition, de
la faim, de la soif, de la fatigue, des convul-
sions, du tremblement et du frisson que cause
la fièvre. Toutes ces recherches témoignent
de beaucoup de science et d'application. Cet
ouvrage a fait la renommée de Borelli ; et c'est
296
PllEFACE
PREFACE
-297
à peu près le seul que l'on connaisse aujour-
d'hui. On peut toujours le consulter; mais on
devrait se garder de le prendre pour modèle.
Il a fait abus des mathématiques dans une
question qui est surtout physiologique; il a
considéré les êtres animés à peu près comme
des machines, non pas dans leur nature es-'
sentielle, mais dans leurs actes. Il est certain
que les lois les plus profondes de la mécani-
que sont employées par la nature à faire mou-
voir les animaux; et les relations des muscles
et des os, par exemple, sont celles des leviers
et des points d'appui. La raison de l'homme
n'a rien inventé dans cette partie de la géo-
métrie qui ne se trouve déjà dans la locomo-
tion animale. Mais dans l'organisation vivante,
il y a bien autre chose encore que des lignes,
et des angles. Tout y est concret, et mêlé au
principe même de la vie, dont les abstractions
mathématiques ne peuvent pas rendre compte.
Il faut être très-sobre de ces considérations
en physiologie, où elles ne doivent tenir qu'une
place secondaire. On a dès longtemps banni
de la science ce procédé, qui était fort en fa-
veur au temps où Borelli écrivait; et si main-
tenant on parle encore quelquefois de la théo-
rie des leviers en histoire naturelle, on s'y
arrête peu, et l'on a raison de laisser à la mé-
canique rationnelle des développements que
la physiologie et l'anatomie ne comportent
pas.
Claude Perrault (1613-1688) n'a pas commis
la même faute ; il est cependant géomètre et
architecte, et architecte qui construit la co-
lonnade du Louvre. Il intitule son ouvrage :
c( De la méchanique des animaux y> (1680);
mais il se garde bien de faire de la géomé-
trie ; c'est uniquement de physiologie et d'a-
natomie qu'il s'occupe (tome II, 3* volume de
l'édition de Leide, in-4.% 1721). L'ouvrage est
divisé en trois parties : la première traite* des
organes des sens; la seconde, des organes du
mouvement; et la dernière, des organes de la
nutrition, aboutissant à la génération. Per-
rault présente d'abord quelques considéra-
tions générales ; et pour éviter l'équivoque
que pourrait causer le titre de son ouvrage,
il déclare qu'il ne regarde pas les animaux
comme de pures machines; il avertit ses lec-
teurs qu'il entend par Animal un être doué
\
298
PRÉFACE
PREFACE
^99
de sentiment, et capable d'exercer les fonc-
tions de la vie par un principe que Ton ap-
pelle Ame ; cette âme conduit toutes les pièces
de la machine animale, comme l'organiste
conduit l'orgue qu'il touche. Nous voilà loin
de Borelli et des mathématiques.
Selon Claude Perrault, o: le mouvement a
c: été donné à l'animal pour rechercher ou
(C fuir ce qu'il a connu par les sens lui être
o: propre ou contraire. y> Il distingue dans l'a-
nimal deux sortes de mouvement : l'un qui
est obscur, comme celui de la sensation et
de la digestion; l'autre qui est manifeste,
comme celui de la progression, ou à l'inté-
rieur, celui de la respiration, de la voix et de
la circulation. Les organes du mouvement
sont les fibres des muscles, dont raccourcis-
sement, qui est assez difficile à expliquer, met
les membres et les articulations en jeu. Les
muscles sont en général fixés sur les os ; mais
dans quelques animaux, comme les écrevisses,
les muscles sont situés en dedans des parties
dures, qui font tout ensemble fonction d'os
et de peau.
La progression est très-diverse selon les
espèces, depuis l'huître qui n'a de locomotion
que celle qui lui est imprimée par les vagues,
depuis le traînement des limaçons, le rampe-
ment des serpents, la traction des polypes et
des seiches, jusqu'au marcher des animaux
terrestres, dont les pieds et les ongles sont
appropriés à une foule d'usages, jusqu'au vol
des oiseaux, dont les ailes sont une des mer-
veilles les plus étonnantes de la nature, et
enfin, jusqu'au nager des poissons, « qui a
beaucoup de rapport au voler des oiseaux :ù.
Les organes de la progression servent en
outre à l'animal pour sa défense ou pour l'at-
taque, tout aussi bien que les dents et les
cornes. Les mouvements des parties qui pro-
duisent la voix ne sont pas moins variés ; la
voix diffère dans les animaux en ce qu'elle est
articulée plus ou moins complètement. Tantôt
elle est simple et uniforme, comme chez les
serpents, les lions, les tigres, les hibous, les
roitelets. Le chant des oiseaux, même le plus
agréable, est peu articulé; il n'y a que l'homme
qui jouisse d'une voix capable de produire
une variation de tons et d'accents presque in-
finie. Mais cette perfection elle-même tient
N
300
l*REfACE
PREFACK
301
beaucoup moins aux organes qu'à Tintelli-
gence dont Thomme a été doué ; car il y a des
animaux qui, comme le singe, ont tous les
organes de la parole, y compris la luette, et
qui cependant ne parlent point.
C'est le cerveau qui est le premier principe
du mouvement ; il est divisé en trois parties
principales : le cerveau proprement dit, le
cervelet, et la moelle de l'épine. Il a ses ar-
tères, ses veines et ses vaisseaux excrétoires.
Selon les espèces, le nombre de ses ventri-
cules et de ses anfractuosités varie beaucoup.
Il est très petit chez la plupart des poissons
et chez le crocodile ; il est également peu dé-
veloppé en général chez les oiseaux. Le cer-
veau des poissons est encore moins fort que.
celui des oiseaux, bien que leur corps soit
plus gros proportionnellement.
Telles sont à peu près les théories de Claude
Perrault sur le mouvement animal; elles ne
sont pas absolument originales ; mais elles
sont fondées sur des recherches anatomiques
fort étendues, où Perrault se faisait aider par
ses amis, qu'il guidait. On a peut-être exagéré
la valeur de ces théories en plaçant Claude
Perrault à côté de Cuvier, ainsi que l'ont
fait des physiologistes contemporains. Sa part
n'est pas aussi grande; et si l'on se souvient
des travaux antérieurs de Borelli, de Fabrice
et d'Aristote, les siens perdent un peu de leur
prix, bien qu'ils restent toujours fort louables.
Claude Perrault est trop instruit pour ne pas
connaître les ouvrages physiologiques d'Aris-
tote ; il cite même le philosophe une ou deux
fois ; mais il ne semble pas accorder au père
de la science toute l'estime qui lui est due.
D'ailleurs, il admire autant qu'Aristote les œu-
vres de la nature; et pieux comme il l'est, il
se trouve en parfait accord avec le païen qui
l'avait précédé de si loin dans cet hommage de
la raison, qui est aussi l'hommage de la foi.
Bufîon, qui n'est pas moins spiritualiste
que Perrault, n'a pas consacré une étude spé-
ciale au mouvement, bien qu'il ait fait un ce Dis-
cours sur la nature des animaux jd. Il établit
une distinction profonde entre les fonctions
qui agissent perpétuellement dans l'animal,
comme celles du cœur et du poumon, et les
fonctions intermittentes, comme celles du mou-
vement, suspendues ou excitées par le sommeil
N
302
PREFACE
et la veille. La cause du mouvement est le désir,
qui, dans l'animal, le pousse à son insu, mais
dont l'homme a conscience, grâce au privilège
de la double nature qui lui a été accordée (Homo
Duplex). L'animal est une machine, qui obéit
à l'impression des objets extérieurs.
Buffon s'en tient à ces généralités, qui sont
surtout de la psychologie. Elles ne regardent
pas très-directement l'histoire naturelle ; mais
on peut y trouver une sorte de protestation
contre le sensualisme qui a régné dans le
XVIII* siècle, et qui refusait à l'ame toute acti-
vité. On dirait que Buffon commence déjà la
réaction qui, de notre temps, a fait justice de
cette erreur dangereuse.
A la fin du siècle, Barthez, le célèbre pro-
fesseur de Montpellier, reprend la question
telle que l'avaient posée Perrault, Borelli et
Fabrice, après Aristote. Son ouvrage est inti-
tulé : (T Nouvelle méclianique des mouve-
ments de l'homme et des animaux d (Garcas-
sonne, 1798, in4°). En sa qualité de vitaliste,
Barthez considère le principe vital comme le
premier moteur des organes ; et dans un dis-
cours préliminaire, il essaie de résumer sa
PREFACE
m
théorie personnelle sur ce principe essentiel,
qui est (r en dehors de toute matière », sur
ses forces et ses fonctions. Selon Barthez, les
lois du principe vital dépendent de la nature
universelle et sont absolument étrangères aux
lois connues de la mécanique, de l'hydrau-
lique, de la physique et de la chimie. Mais
Barthez se hâte d'ajouter c que ces lois ne
ec sont pas moins étrangères aux facultés de
(!C liberté et de prévoyance, qu'on regarde gé-
cc néralement comme étant caractéristiques de
(c l'âme pensante. y> Par une contradiction as-
sez singulière, il reconnaît que les organes
des animaux et de l'homme sont admirable-
ment conformés, et que les affections de l'âme
ont une certaine influence sur les affections
du corps; puis, dans une phrase obscure et
peu correcte, il déclare que a: ce qu'il importe
)) surtout de connaître le plus possible dans
» l'homme vivant, c'est VEtre sympathique ^
)) qui, obéissant à ses lois primordiales, fait
D se correspondre entre elles, et les forces
)) qui vivifient toutes les parties de son corps
» et les facultés de son âme pensante. ]& C'est
presque de l'Harmonie préétablie.
PREFACK
305
-.Wi
PRÉFACE
Cette théorie, que Barthez appelle un dogme,
et qu'il croit généralement admise sur son
autorité, ne doit pas nous retenir; et il vaut
mieux passer avec lui a la considération ce des
3) causes prochaines et méchaniques » des
mouvements qu'il se propose de découvrir.
Ce sujet lui semble entièrement neuf, même
après le fameux ouvrage de Borelli, qu'il cri-
tique vivement, en y trouvant d'ailleurs des
vues de détail ingénieuses. 11 critique égale-
ment tous ceux qui ont écrit sur cette matière,
ou ont exprimé une opinion sur les causes
du mouvement, Gassendi, Descartes, Willis,
Mayow, Parent, Haller même; et il rappelle
que les erreurs mathématiques de Borelli ont
été réfutées par un grand nombre de mathé-
maticiens, à la tête desquels il nomme Vari-
gnon. Barthez en conclut que toutes les ex-
plications données jusqu'à lui sont vaines et
vagues ; et il se flatte que ses théories per-
sonnelles sont les véritables.
Aussi, tient-il a constater comment il les a
conçues. Il nous apprend donc que Chirac, le
médecin de Louis XV, avait fondé deux chaires
à l'école de Montpellier : l'une d'anatomie
comparée ; l'autre, pour l'explication de l'ou-
vrage de Borelli. Ce dernier cours avait été
négligé; et Barthez, chancelier de l'Université
de médecine, avait cru devoir réparer ce re-
grettable oubli, en se chargeant lui-même de
commenter les idées de Borelli. De là, le
livre qu'il se décide à publier, ce malgré des
circonstances défavorables et le dérangement
de sa santé 3).
L'ouvrage se divise en six parties, où l'au-
teur traite successivement de la station chez
l'homme, le singe et l'oiseau, des diverses
espèces de saut, des mouvements progressifs
de l'homme, des mouvements progressifs des
quadrupèdes, du ramper des chenilles et des
serpents, du nager des poissons, sans ou-
blier le nager des quadrupèdes et de l'homme ;
et enfin, dans la sixième et dernière partie, du
vol des oiseaux, en s'arrêtant assez longue-
ment, comme l'avait fait Aristote, au vol très-
singulier de l'autruche. Dans toutes ces étu-
des, Barthez montre de grandes connaissances
d'anatomie et de physiologie; il a en outre
une érudition étendue, et il cite souvent ses
prédécesseurs, pour les réfuter, sans toujours
T. II.
20
V,
306
PREFACE
PREFACE
W
les bien comprendre, parce qu'il est trop épris
de ses propres pensées. Ses prétentions ex-
cessives ne sont pas justifiées; et il n'a pas ré-
solu définitivement tous les problèmes, comme
il l'espérait. Néanmoins, il a le mérite d'avoir
poussé de minutieuses recherches plus loin
que personne avant lui ; et il a fait voir, par
les détails dans lesquels il est entré, que la
mécanique des animaux est beaucoup plus
compliquée qu'on ne le croit ordinairement,
et qu'il y avait là matière aux analyses les plus
prolongées et les plus ardues. Si Barthez n'a
pas clos la question, il Ta certainement agran-
die par l'exemple de théories subtiles et d'a-
perçus profonds. La forme sous laquelle il les
présente n'est pas très-heureuse; et le style,
sans être mauvais précisément, laisse néan-
moins beaucoup a désirer. Ce défaut est en-
core augmenté par l'étrange ponctuation que
l'auteur s'est faite, contre toutes les règles de
la logique. Ce n'est pas du reste la seule bi-
zarrerie qu'on puisse signaler en lui ; et c'est
ainsi qu'il croit que l'homme peut être qua-
drupède, en dépit de toutes les preuves con-
traires que nous fournit l'anatomie (page 2).
Barthez conclut tout son travail en reve-
nant à sa théorie favorite du vitalisme, et en
déclarant (s: que les facultés automatiques, que
y> le principe de vie exerce dans des organes
D qui lui sont inconnus, opèrent d'une ma-
7> nière si transcendante que l'intelligence hu-
y> maine ne peut parvenir qu'à en voir quelques
)) effets, dont elle doit renoncer à découvrir
y> les causes premières. y> La conclusion est
modeste ; mais elle peut sembler assez timide,
après les démonstrations d'Aristote sur les
causes finales, et après l'adhésion unanime des
plus grands esprits qui ont agité ces ques-
tions.
Cuvier, qui se range parmi les partisans les
plus décidés des causes finales, n'avait à dire
sur le mouvement que très-peu de choses dans
son Règne animal, qui est surtout une classi-
fication. Même dans son admirable ouvrage
d'Anatomie comparée, il ne devait étudier que
la forme des organes du mouvement, sans
presque s'occuper du jeu de ces organes em-
ployés par la vie. 11 y a consacré un volume
sur cinq, et sept de ses précieuses leçons.
Après des généralités sur les rapports de la
N
308
PREFACK
sensibilité et du mouvement, facultés carac-
téristiques de l'être animé, et sur le rôle des
nerfs et des muscles, il décrit un à un tous
les instruments de la locomotion, la fibre mus-
culaire, les os, ou les parties dures qui en
tiennent lieu, la jonction des os, les tendons
et l'action des muscles. Dans cette vue, il mon-
tre successivement ce que sont les os et les
muscles du tronc, ceux de l'extrémité anté-
rieure ou membre pectoral, ceux de l'extré-
mité postérieure ou membre abdominal. Il ana-
lyse ainsi en détail les organes dans l'homme,
les mammifères, les oiseaux, les reptiles et
les poissons, c'est-à-dire dans les vertébrés.
Il applique la même méthode aux animaux
sans vertèbres, mollusques, céphalopodes,
gastéropodes ou acéphales, crustacés, insec-
tes, vers et zoophytes; et il termine cette
magistrale exposition par l'étude des orga-
nes locomoteurs considérés en action : sta-
tion sur un ou plusieurs pieds, marche sur
deux pieds ou quatre pieds, action de saisir
et de grimper, saut et course, natation et vol.
A propos du vol, les dernières observations
de (aivier, comme celles d'Aristote, portent
PREFACE
309
sur des oiseaux qui ne volent point du tout,
tels que l'autruche parmi les terrestres, le
pingouin et le manchot parmi les aquatiques,
et sur les mammifères, tels que la chauve-sou-
ris, qui volent assez bien sans avoir de plu-
mes. Enfin, il dit quelques mots sur d'autres
mammifères qui peuvent se soutenir dans l'air,
sans y fournir un vol continu, non plus que
les poissons volants.
Tel est l'ensemble des travaux de Cuvier
sur le mouvement ; ils sont considérables ; et
aucun naturaliste n'en a fait dans le même
cadre de plus exacts ni de plus minutieux.
Mais c'est à l'anatomie uniquement qu'il s'est
attaché ; et il a laissé presque entièrement de
côté la physiologie. Peut-être y serait-il re-
venu plus tard, s'il lui eût été donné de four-
nir une plus longue carrière ; mais la physio-
logie, avec les obscurités inévitables que la
vie présente toujours même aux observateurs
les plus sagaces, convenait moins que l'ana-
tomie au génie de Cuvier ; et il n'a point tenté,
après tant d'autres, d'expliquer le mécanisme
du mouvement, dans toutes ses nuances si
délicates et encore si obscures.
\
310
PREFACE
II semble (jne, pendant tout un demi-siècle
après Cuvier, la question ait été négligée ; du
moins, elle n'a pas été étudiée spécialement;
mais de nos jours, elle a été reprise avec une
ardeur qui promet les plus heureuses consé-
quences. On pourrait citer d'abord le grand
et complet ouvrage de M . Henri Milne-Ed wards ,
l'illustre doyen des naturalistes français : Le-
çons sur la physiologie et l'anatomie compa-
rée de l'homme et des animaux (1857-1881),
tomes XI, XII et XIII, sur les fonctions de re-
lation ; le traité de Physiologie comparée de
M. G. Colin, 1871, livre III, des Mouvements,
pp. 340-522 ; et les ouvrages spéciaux de
M. J. Bell-Pettigrew, la Locomotion chez les
animaux, 1874; et de M. Marey, la Machine
animale, 1882.
Les recherches de M. Pettigrew sont, à
notre avis, les plus originales de toutes. II
s'est posé la question sous le point de vue le
plus général et le plus vrai ; il l'a discutée
avec une perspicacité rare ; et il a porté plus
loin que personne les observations qui peu-
vent conduire à la résoudre dans toute son
étendue. Ces observations, commencées par
PREFACE
311
lui depuis plus de vingt ans, ont été poursui-
vies sans relâche. Les trois mouvements qu'il
s'agit d'expliquer étant la marche sur le sol,
la natation dans l'eau, et le vol dans l'air, c'est
surtout au vol que l'auteur s'est attaché, pour
deux raisons : d'abord, le vol est le plus beau
de tous les mouvements dont la nature a doué
les animaux; c'est la poésie du mouvement,
dit M. Pettigrevs^, par une expression aussi
juste que brillante; en second lieu, malgré
les investigations les plus attentives, on ne
sait toujours sur le vol que peu de choses; et
le mécanisme des ailes de l'oiseau reste à
bien des égards un mystère que la science
n'a pas pénétré. L'albatros, ce prince de la
tribu ailée, comme l'appelle M. Pettigrew, vole
non seulement avec une rapidité extraordi-
naire ; mais il plane quelquefois à des hauteurs
prodigieuses, ses immenses ailes demeurant
étendues et sans mouvement, pendant des
heures entières. L'aile des moindres oisillons
décrit, avec une vélocité presque insaisissable,
une série de courbes géminées, dont on n'a
pas pu jusqu'à présent se bien rendre compte.
L'oiseau ne fait pas plus d'efforts que le qua-
N
312
PREFACE
PREFACE
313
drupècle qui marche sur terre, ou le poisson
qui fend les eaux; c'est le milieu seul qui est
différent, ainsi que les surfaces motrices. La
locomotion animale est soumise aux mêmes
lois que le mouvement des corps en général ;
et M. Pettigrew indique les lois principales
du mouvement, sans d'ailleurs accorder plus
de place qu'il ne faut aux théories mathéma-
tiques, dont Borelli a fait abus. Il est, comme
Aristote, comme Buffon, un admirateur pas-
sionné de la nature, ce qui ne travaille jamais
contre elle-même y>; elle squelette osseux est,
à ses yeux, un miracle de composition. Mais
les os, quelque bien agencés qu'ils soient, ont
moins d'importance que les muscles, puisqu'il
y a des animaux qui se meuvent sans avoir de
squelette.
Après ces généralités, où la largeur des
vues n'ôte rien à une savante exactitude, l'au-
teur consacre trois livres successifs à détail-
ler la progression sur terre, la progression
sur l'eau et dans l'eau, et la progression dans
l'air. En parlant des quadrupèdes et des bi-
pèdes, M. Pettigrew s'arrête particulièrement
à l'homme et au cheval, dont les allures ré-
sument en quelque sorte celles de tous les
autres animaux qui marchent sur terre. 11
donne aussi beaucoup d'attention à la marche
de l'autruche, qui avait déjà frappé vivement
Aristote, ainsi qu'on l'a vu, parce que cette
marche est une sorte d'intermédiaire entre le
mouvement des quadrupèdes et le mouvement
des oiseaux, moitié l'un, moitié l'autre.
Les surfaces motrices sont beaucoup plus
grandes chez les poissons que chez les qua-
drupèdes, attendu que le milieu ambiant est
beaucoup plus dense. La queue du poisson
est bien un gouvernail, comme Aristote l'avait
dit le premier; et elle sert à la progression
plus encore que les nageoires, contrairement
à ce que croyait Borelli. Sans parler de tant
d'autres animaux aquatiques, la baleine, le
marsouin, le lamentin, le dugong, le phoque,
l'ours marin, le morse, la tortue, le triton, le
crocodile, ont chacun des appareils de queues,
ou semblables ou analogues. Le résultat final
est le même, « parce que la nature n'est ja-
mais en faute ^ ; mais les moyens qu'elle em-
ploie et les formes qu'elle adopte varient à
l'infini.
N
314
PREFACE
Ce qu'elle a fait de plus parfait, entre tant
de merveilles, c'est la progression dans l'air,
dC où elle n'a rien laissé au hasard, non plus
que dans le reste des êtres vivants )). L'aile
est un levier de troisième genre, c'est-à-dire
que la puissance agit entre le point d'appui
et la résistance ; l'air est le point d'appui ; la
puissance est l'origine de l'aile; et la résis-
tance est le corps de l'oiseau. De tous les na-
turalistes, c'est peut-être M. Pettigrew qui a
expliqué avec le plus de détails et de préci-
sion les phases diverses de cette action puis-
sante, qu'on admire de plus en plus à mesure
qu'on la comprend mieux. Monter, descendre,
tourner, avancer en ligne droite, l'oiseau ac-
complit tous ces actes avec une facilité dont
rien n'approche; et le poids de son corps,
qui est fort lourd relativement à l'air où il se
meut, est un des éléments nécessaires de
sa rapidité. Mais c'est dans l'ouvrage même
de l'auteur qu'il faut suivre pas à pas cette
analyse, qui n'a peut-être pas encore épuisé
tout le sujet, mais qui fait voir du moins, dans
les procédés de la nature, des profondeurs
jusque-là trop peu aperçues.
PREFACE
315
M. Pettigrew conclut en recommandant aux
aéronautes d'imiter, s'ils le peuvent, le vol de
l'oiseau et de ne pas chercher, pour s'élever
dans l'air, une matière qui ait moins de poids
que l'air lui-même. La nature a résolu ce pro-
blème par un moyen absolument opposé, puis-
que le corps de l'oiseau est d'un poids consi-
dérable relativement au milieu qu'il parcourt
si aisément. C'est aux aéronautes de profiter
de ce conseil, s'il leur semble acceptable; il
est tout au moins spécieux ; et l'histoire na-
turelle peut bien l'adresser aux gens prati-
ques. Mais, quoi qu'il en soit de cet épisode,
M. Pettigrew^ aura fait faire de très-sérieux
progrès à la science de la locomotion ; et la
voie qu'il a ouverte, notamment sur le vol de
l'oiseau, est celle que la science doit désor-
mais adopter, en usant des ressources toutes
nouvelles que lui peut offrir la photographie
instantanée, pour fixer des mouvements qui
échappent aux regards de l'observateur le plus
exercé.
Ici doit s'arrêter la carrière que nous avions
à parcourir ; et après avoir essayé de rendre
justice aux successeurs d'Aristote, c'est
316
PREFACE
toujours à lui que nous croyons devoir rap-
porter le principal honneur de la science ;
c'est lui qui Ta créée ; sans son génie elle se-
rait peut-être encore à naître. 11 n'a pas tout
fait sans doute à lui seul ; mais en regardant
à ce qui reste à faire dans ce champ indéfini,
nous pouvons être équitables envers un passé
à qui nous devons tant, et nous montrer re-
connaissants par modestie.
DISSERTATION
SUR l'authenticité et la composition
DU TRAITÉ DE LA MARCHE DES ANIMAUX
Il faut se garder de confondre, comme on Fa fait
quelquefois, le Traité de la Marche des Animaux avec
le Traité du Mouvement dans les Animaux. Ce dernier
traité fait partie des Opuscules, joints ordinairement au
Traité de TAme, dont ils sont la suite, et qu'ils com-
plètent à bien des égards. (Voir les Opuscules psycho-
logiques, p. 237 de ma traduction.) Quoique les deux
traités, du Mouvement et de la Marche, se tiennent de
fort près et qu'ils aient des théories communes, il im-
porte de les distinguer, en ce que le premier s'occupe
du principe du mouvement, volontaire ou involontaire,
dans toute sa généralité, l'étudiant dans l'univers aussi
bien que dans les êtres animés, tandis que le second s'oc-
cupe exclusivement des organes et des modes particuliers
que le mouvement présente à notre observation dans les
diverses séries d'animaux.
Le Traité de la Marche, qu'on pourrait intituler aussi
de la Locomotion des Animaux, n'est mentionné, ni dans
318
DISSERTATION SUR L'AUTHENTICITE
le catalogue de Diogène Laërce, non plus que le Traité
des Parties, ni dans celui d'Hésychius ; il ne se trouve
que dans le catalogue de l'Arabe; et le titre en est traduit,
dans le latin de Casiri, par ces mots, qui correspondent à
ridée de la locomotion : « De motibus animalis loca-
libus. » (Voir l'édition de Berlin, tome V, p. 1471, n° 45 ;
et M. Chaignet, Psychologie d'Aristote, p. 98.) Malgré
cet oubli des deux principaux catalogues, l'authenticité
de l'étude sur la Marche, ou Locomotion, des Animaux,
quelque imparfaite que soit la composition, ne peut être
douteuse. Partout la pensée d'Aristote y est reconnais-
sable dans les théories, si ce n'est dans le style qui les
exprime. Cette preuve doit suffire à qui la comprend
bien, en dépit de quelques défauts de rédaction ; mais
à cette preuve-lh, qui est déjà frappante, on peut en
ajouter d'autres, qu'il ne faut non plus négliger.
D'abord, le Traité de la Marche est très clairement in-
diqué, sans l'être nommément, dans le Traité du Mouve-
ment dans les Animaux, qui débute en résumant, de la
manière la plus exacte, le Traité de la Marche. Il marque
la différence des sujets dans l'un et dans l'autre, celui-ci
très spécial, et celui-là, tout général. Il n'y a pas à s'y
tromper; et, l)ien que le nom même du Traité de la Mar-
che ne soit pas rappelé dans ce passage, le doute n'est
pas possible. C'est ainsi que nous devons en juger aujour-
d'hui à la simple lecture, et qu'en jugeaient les commen-
tateurs dans l'Antiquité, tels que Michel d'Ephèse. (Voir
les Opuscules psychologiques, p. 238 de ma traduction,
et la note.)
DU TRAITÉ DE LA MARCHE DES ANIMAUX 319
A cette première indication tirée d'un ouvrage aristo-
télique, on doit en joindre deux autres, qui se trouvent
dans le Traité des Parties des Animaux, liv. IV, ch. ii,
§ 14, et ch. xni, § 6. Le premier de ces deux passages
rappelle la théorie des jointures et des flexions ; le se-
cond rappelle l'organisation des serpents, qui se meuvent
par la reptation. Ces deux références sont d'une parfaite
exactitude.
Quant aux citations que fait le Traité même de la
Marche des Animaux, elles ne sont également que deux.
La première, ch. i, § 6, nomme l'Histoire de la Nature;
et sous cette appellation, qui est peut-être unique dans
toutes les œuvres d'Aristote, il faut entendre l'Histoire
des Animaux, caractérisée si précisément qu'il n'y a pas
à s'y tromper un instant. La seconde citation concerne
le Traité de l'Ame, et elle termine le petit Traité de la
Marche, ch. xix, § 3, en annonçant les études psycho-
logiques, dont il est en quelque sorte l'introduction et
comme le préambule.
Voilà tout ce qu'on peut dire de l'authenticité du
Traité de la Marche des. Animaux. Ces renseignements
sont très-courts ; mais ils suffisent, du moment qu'on
peut affirmer, comme on doit le faire, que ce petit ouvrage
est, pour le fond, sinon pour la forme, digne d'Aristote.
C'est ce qu'on a essayé d'établir plus haut, en le com-
parant aux travaux qui, depuis deux siècles et parti-
culièrement de notre temps, ont été consacrés à la même
question, c'est-à-dire à la locomotion animale, marche,
vol, natation, reptation, etc., dans toutes leurs nuances.
N
1
82(1
DISSEKTATION SUR L'AUTHENTICITE
Aristote, par la vue profonde du génie, a devancé de deux
mille ans tous les labeurs anciens ou contemporains. Le
sien est la première base de tout ce qui a suivi ; et il doit
toujours tenir une place éminente, non pas seulement
dans rhistoire de la science, mais en outre dans la science
elle-même, quelques progrès qu'elle ait faits et quelque
juste orgueil qu'elle puisse en concevoir. Tout avancés
que nous sommes, il n'est pas un zoologiste qui ne doive
consulter Aristote, et savoir ce que l'étude de la nature
a pu lui inspirer. Ce respect pour un ancêtre et pour le
fondateur est en même temps un acte de prudence. Dans
les annales de l'intelligence humaine, il n'y a pas un
esprit plus puissant, plus fécond, plus étendu, plus obser-
vateur, ni plus méthodique. A quelle école meilleure
pourrait-on se mettre, quand on ainje la vérité et qu'on
ne recherche qu'elle ?
Enfin, si la doctrine du petit Traité de la Marche des
Animaux n'était pas d'Aristote, il resterait toujours à
savoir de qui elle pourrait être ; et, de même que pour le
Traité des Parties, il faut dire encore pour celui-ci qu'A-
ristote seul était capable de le faire et que la gloire doit
exclusivement lui en rester. C'est une preuve négative,
dira-t-on ; soit, mais elle n'est pas moins péremptoire.
Cette appréciation équitable n'empêche pas de recon-
naître que, si la pensée est bien d'Aristote et ne peut être
que de lui, la rédaction laisse beaucoup à désirer ; il y a
des répétitions assez nombreuses et inutiles ; il y a des
négligences d'expressions, qui ne permettent pas toujours
de bien saisir l'idée qu'elles rendent incomplètement ;
OU TRAITE DE LA MARCHE DES ANLMAUX 321
enfin, on peut trouver dans la composition générale un
désordre parfois choquant. Pour expliquer ces défauts, on
peut recourir à deux hypothèses. L'une, c'est qu'Aristote
n'a pas pu mettre la dernière main à ce petit ouvrage ;
l'autre, que ce n'est pas lui personnellement, mais un de
ses élèves, qui l'aura écrit, comme résumé des leçons du
maître. Dans l'une ou l'autre de ces hypothèses, le fond
des pensées appartient bien à Aristote ; et c'est à cette
conclusion qu'il convient de s'arrêter.
T. II.
21
TRAITE
DE LA
MARCHE DES ANIMAUX
CHAPITRE PREMIER
Enumération des questions que présente l'étude de la locomotion
dans les animaux; différences des organes locomoteurs; leur
nombre variable, mais toujours pair; l'homme, l'oiseau, le
poisson; flexions des a|)pareils locomoteurs en sens inverses
chez l'homme, chez l'oiseau, chez les quadrupèdes vivipares et
ovipares ; mouvement diagonal des appareils locomoteurs; cita-
tion de l'Histoire de la Nature ; résumé des questions à traiter.
* Pour étudier les organes dont se servent les ani-
maux en exécutant des mouvements de locomotion,
nous rechercherons pourquoi chacun de ces organes
est tel qu'il est, et dans quelle vue il a pu être donné
§ 1 . Pour étudier. Ce premier
chapitre et le suivant sont consa-
crés à exposer la méthode qui
sera adoptée dans ce petit traité.
C'est un soin qu'Aristote a tou-
jours pris, ainsi qu'on peut le
constater déjà dans l'Histoire
des Animaux ; mais on le voit
surtout dans le Traité des Par-
ties, dont le premier livre tout
entier n'a pas d'autre objet. Sur
cette question de la méthode,
consulter le début de l'Histoire
desAnimaux, avec la note qui s'y
rapporte ; voir aussi la Préface
à ma traduction, page cxiv. —
Pourquoi... dans quelle vue.
C'est toujours la théorie des cau-
ses finales, qu'Aristote le pre-
mier a préconisée, et qui seule
N,
324 MARCHE DES ANIMAUX
à 1 animal qui l'emploie. Nous aurons également à
observer les diflférences que ces organes peuvent pré-
senter, de Tun à Tautre, dans un seul et même ani-
mal, ou relativement aux organes d'autres animaux
qui appartiennent à un genre différent. ' Mais d'abord,
déterminons bien toutes les questions dont nous
aurons à nous occuper. Un premier point qu'il faut
fixer, c'est le minimum des appareils par lesquels les
animaux ont la possibilité de se mouvoir. Nous ver-
peut donner à la science de
la nature un véritable intérêt,
quand elle est appliquée avec
discrétion et sagacité. Sans cette
théorie, la nature n'a pas de
sens; elle n'est plus qu'une col-
lection de faits curieux sans
doute, mais profondément obs-
curs. Tous les grands naturalis-
tes ont cru, comme Aristote, aux
causes finales; et comme lui,
ils se sont efforcés de les scruter,
avec la certitude de pouvoir les
découvrir. — Dcms un seul et
m 'me animal. Par exemple,
dans un seul et même quadru-
pède, où les membres de devant
et ceux de derrière, qui servent
également à la locomotion, of-
frent de grandes différences. —
D'autres animaux.,. Par exem-
ple, le quadrupède et le reptile,
l'oiseau et le poisson, qui appar-
tiennent à des genres éloignés
les uns des autres. Mais, malgré
de grandes et évidentes dissem-
blances, le but est le même, et le
moyenseuldiffère; c'est toujours
à la locomotion que servent les
organes, quelque divers qu'ils
soient. — ^ un genre différent.
C'est de l'anatomie comparée, au
sens où l'entendent les Moder-
nes. Aristote n'a pas créé le mot;
mais il a créé la science, en la
fondant sur des observations et
des comparaisons aussi nom-
breuses qu'exactes, comme le
prouve le présent traité, analy-
sant une question spéciale, après
les généralités fécondes de l'His-
toire des Animaux, et du Traité
des Parties.
§ 2. Toutes les questions. Les
questions énumérées ici seront
développées successivement ,
dans les chapitres suivants, avec
plus ou moins d'étendue. — Le
minimum des appareils. Dans
les bipèdes, les appareils sont
au nombre de deux, du moins
à ce qu'il semble ; mais les bras
chez l'homme, et les ailes chez
l'oiseau, complètent le nonabre
des appareils, qui sont toujours
quatre. Ce point d'ailleurs sera
éclairci dans les chapitres sui-
vants. — Pourvus de sang. Ce
CHAP. I, § 3
325
rons, ensuite, pourquoi tels animaux pourvus de sang
ont reçu quatre de ces appareils, tandis que ceux qui
n'ont pas de sang en ont un nombre plus grand; ou
plutôt, nous rechercherons, d'une manière toute géné-
rale, pourquoi tels animaux sont sans pieds, pour-
quoi tels autres en ont deux, pourquoi d'autres en
ont quatre, et pourquoi d'autres encore en ont reçu
davantage. ^ Après ceci, nous aurons à nous demander
pourquoi tous les animaux qui sont pourvus de pieds
ont les pieds en nombre pair, et pourquoi, absolument
parlant, c'est toujours en un nombre pair que se
sont presque tous les animaux
supérieurs. — Ceux qui n'ont
pas de sang. Pour Aristote, ce
sont surtout les insectes. Dans
la science moderne, ces dénomi-
nations ont disparu ; et l'on ne
connaît plus que les animaux à
sang rouge, et les animaux à
sang blanc. De part et d'autre,
il y a du sang indistinctement,
c'est-à-dire, un fluide nourri-
cier, qui est indispensable, et
qui ne diffère qu'en couleur.
Cependant Cuvier, dans son
Anatomie comparée, tome IV,
p. 163, 1" édition, penche à
croire que la nutrition des in-
sectes se fait par imbibition et
qu'ils n'ont ni vaisseaux lactés,
ni vaisseaux sanguins ; mais Cu-
vier n'en croit pas moins au
sang des insectes, que l'air vient
chercher en quelque sorte par
les trachées, puisque le sang ne
peut pas, chez ces animaux,
aller chercher l'air dans les
poumons. « Le suc nourricier
est absorbé par les parois de
l'intestin, et se répand immé-
diatement dans la spongiosité
du corps ; » Cuvier, Règne ani-
mal, tome I, p. 35, édition de
1829. — Sans pieds. Ce sont
la plupart des reptiles, et par-
ticulièrement les ophidiens ; ce
sont aussi les poissons. — Reçu
davantage. Comme une foule
d'insectes, les hexapodes, les
décapodes, les myriapodes, par
exemple, et aussi les crustacés.
§ 3. En nombre pair. La
question est importante, et ce-
pendant on ne voit pas qu'elle
ait été reprise depuis Aristote ;
c'est peut-être que la raison de
ce phénomène est évidente. Le
corps étant composé de deux
parties, l'une droite et l'autre
gauche, la locomotion ne pou-
vait se faire que des deux cotés.
Pour les animaux qui n'ont ni
droite ni gauche, la question est
326
MARCHE DES ANIMAUX
montrent les organes de la locomotion. Une autre
question qu'il faudra cclaircir comme les précé-
dentes, c'est de savoir comment il se fait que l'homme
et l'oiseau ont deux pieds, tandis que les poissons
n'en ont pas du tout ; et comment, dans l'homme et
dans l'oiseau, qui sont l'un et l'autre pourvus de deux
pieds, les flexions des jambes se font dans des sens
contraires, l'homme fléchissant la jambe en un cercle
convexe, tandis que l'oiseau la fléchit en un sens con-
cave. * Bien plus, l'homme lui-même fléchit en sens
contraire ses jambes et ses bras, creusant en forme
concave les bras pour les fléchir, et fléchissant le
genou en une sorte de Cercle convexe. Puis, nous
verrons que les quadrupèdes vivipares ont des flexions
qui sont opposées à celles de l'homme, et qui sont
également opposées entre elles. Ainsi, ils fléchissent
CHAP. 1, § 6
327
différente; ou plutôt, elle ne
peut être posée. — L'homme et
l'oiseau... les poissons. Ce sont
là de simples questions de fait ;
il faut constater les réalités ;
mais il faut préalablement les
admettre. — N'en ont pas du
tout. Les poissons ne diffèrent
peut-être pas autant qu Aristote
semble le croire ; on retrouve
aussi en eux des organes cor-
respondants à ceux des autres
animaux. C'est là ce qui fait que
la natation chez les animaux
aquatiques et le vol chez les oi-
seaux se confondent à plus d'un
égard. — Se font dans des sens
contraires. Ceci est parfaitement
exact ; et Aristote reviendra plus
d'une fois sur cette curieuse ob-
servation.
§ 4. En sens contraire ses
jambes et ses bras. Cette obser-
vation n'est pas moins exacte.
— Concave... convexe. Le texte
n'est pas aussi précis ; mais le
sens n'a rien de douteux. — Des
flexions qui sont opposées à
celles de l'homme. Ceci est éga-
lement exact ; Aristote reviendra
plus loin sur ce détail. Cette
conformation différente des fle-
xions est la suite nécessaire de
la conformation même des qua-
drupèdes, portés sur quatre ap-
[Hiis au lieu de deux. C'est à la
les jambes de devant, en formant une espèce de cir-
coniérence, et les jambes de derrière en les creusant.
Quant aux quadrupèdes qui sont, non pas vivipares
mais ovipares, ils ont une flexion particulière, qui est
dirigée en un sens oblique.
^ Enfin, une dernière question qu'il faudra encore
nous poser, c'est celle de savoir pourquoi les quadru-
pèdes se meuvent toujours en diagonale.
* Tels sont donc tous les sujets que nous aurons à
étudier, en y joignant aussi ceux qui tiennent de près
à ceux-là, afin de découvrir les causes de tous ces
phénomènes. Déjà l'Histoire de la nature nous a fait
condition seule de flexions de
ce genre que leur locomotion est
possible. — Qui est dirigée en
un sens oblique. Ceci se rapporte
aux membres des reptiles, cro-
codiliens, chéloniens et batra-
ciens ; les ophidiens ont pour se
mouvoir les torsions et les ondu-
lations de leur corps entier, au
lieu des membres qui leur man-
quent.
§ 5. Toujours en diagonale.
Le fait n'est pas général ; et au
lieu de la diagonale, certains
quadrupèdes ont une autre al-
lure, l'amble, qui est naturelle
chez quelques-uns et qui peut
aussi être factice ; les deux par-
ties du corps semblent avancer
l'une après l'autre, les deux mem-
bres du même côté se mouvant
ensemble, au lieu de se mouvoir
alternativement. Mais la ques-
tion qa« se pose Aristote n'en est
pas moins curieuse et digne d'é-
tude; voir l'Histoire des Ani-
maux, liv. II, ch. I, § 12, page
105 de ma traduction. La mar-
che des quadrupèdes, et notam-
ment celle du cheval, est beau-
coup plus compliquée qu'elle ne
le paraît au premier coup d'oeil.
On y reviendra plus loin.
§ 6. Les causes de tous ces
phénomènes. C'est la recherche
des causes finales, qui doit venir
après l'observation des faits ;
elle est la partie essentielle de la
science, en dépit des préjugés,
fort en vogue aujourd'hui, qui
veulent l'en bannir. — L'His-
toire de la nature. Ou, si l'on
veut, par une traduction non
moins exacte, l'Histoire natu-
relle. Cette dernière expression
a peut-être un air trop moderne ;
et c'est là ce qui m'a empêché
de l'adopter, bien qu'elle soit
N
328
MARCHE DES AiNIMAUX
voir ce qu'ils sont réellement; mais maintenant il
nous faut chercher à comprendre pourquoi ils sont ce
qu'ils sont.
CHAPITRE II
Application de la méthode générale à l'histoire naturelle; deux
principes généraux ; optimisme ; sagesse de la nature ; les trois
dimensions des corps ; deux principes du mouvement et de la
locomotion; différence du moteur et du mobile, l'un agissant
par lui-même, et l'autre mû par une force étrangère.
* Après avoir indiqué préalablement, selon notre
habitude, la méthode si souvent appliquée par nous à
Tétude de la nature, nous poserons, pour point de
départ de nos recherches, Texamen de tout ce qui peut
être soumis à cette méthode dans les œuvres que la
l'équivalent absolu de l'expres-
sion grecque. Du reste, on doit
penser qu'ici Arislote entend,
par l'Histoire de la nature, dé-
signer l'Histoire des Animaux,
dont le caractère général est
bien celui qui est rappelé dans ce
passage. — Pourquoi ils sont ce
qu'ils sont. C'est l'explication
scientiûque, après l'observation
matérielle.
§ 1 . Après avoir indique. —
la méthode si souvent appli-
quée Ceci démontre bien
qu'Aristote ne s'est pas astreint
à la méthode d'observation uni-
quement par l'instinct de son
génie ; il a fait plus ; et c'est,
avec une réflexion profonde,
qu'il a posé la théorie de cette
méthode à la tête de tous ses
ouvrages principaux. A cet
égard, la méthode d'observa-
tion, dont il est le père, lui
appartient en propre. Notre
dix-septième siècle ne peut en
revendiquer l'honneur; et les
Modernes auraient tort d'usur-
per une gloire qui revient à la
Grèce toute seule. — Dans les
œuvres,.. C'est l'expression mê-
me du texte ; et cette expression,
générale comme elle l'est, sem-
ble s'appliquer à l'ensemble des
CHAP. H, § 3
329
nature produit. ^ Le premier principe que nous affir-
mons, c est que la nature ne fait jamais rien en vain,
et qu'elle réalise toujours le mieux dans le possible,
conformément à fessence de chaque espèce d'animal.
Aussi, quand une chose est mieux d'une certaine
façon, on peut s'assurer qu'elle est aussi de cette
façon même dans la nature. ' En second lieu, nous
*
aurons à considérer les différentes dimensions de la
choses, et non pas seulement aux
êtres animés que produit la na-
ture.
'^I. La nature ne fait jamais
rien en vain. C'est le principe
dont Aristote a fait le fonde-
ment inébranlable de toute son
histoire naturelle ; c'est le prin-
cipe même des causes finales, et
par suite de l'optimisme. Sous
une forme ou sous une autre,
tous les grands esprits et tous
les grands naturalistes s'y sont
rangés. Sans ce principe, la
science est un chaos. Voir la
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, pp. Lxxxii et suiv. Voir
aussi Claude Perrault, Mécha-
nique des Animaux, édit. de
1721, pp. 334 et suiv.; et M.
J. Bell-Pettigrew, la Locomotion
chez les Animaux, p. 35, édit.
de 1874. — le mieux dans le
/?o.v.y/6/e. C'est, au fond, la même
théorie que celle des conditions
d'existence, établie par Cuvier.
— Conformément à l'essence de
chaque espèce. C'est ainsi que les
conditions changent de l'homme
au quadrupède, du quadrupède
à l'oiseau, de l'oiseau au pois-
son. — On peut s'assurer
Et l'esprit de l'homme s'associe
par là, dans la mesure qui lui est
accordée, à l'intelligence infinie,
qui éclate partout dans la nature;
il en comprend les intentions, en
partant de la réalité qu'il obser-
ve, pour atteindre, dans ses se-
crets les plus éloignés, le but
poursuivi. Les grandes décou-
vertes de la science ne sont pas
autre chose ; et de nos jours,
on peut citer la découverte de
Neptune par Leverrier. Les per-
tu bâtions d'Uranus exigeaient la
présence d'un corps dans l'es-
pace ; l'homme pouvait être sûr
à l'avance que la nature l'y avait
mis, dès qu'il a une foi absolue
aux lois que le créateur a impo-
sées à la matière.
§ 3. En second lieu. Après le
principe posé dans le paragra-
phe précédent, celui-ci paraît
d'une importance secondaire ; il
est nécessaire cependant d'en
tenir compte en histoire natu-
relle. Aristote s'en est servi dans
son Histoire des Animaux , liv. I ,
chap. XI et xii, pp. 63 et suiv.
de ma traduction ; mais il n'a
s
330
MARCHE DES ANIMAUX
GHAP. III, g l
331
grandeur, et à marquer comment sont réparties ces
dimensions selon les êtres différents. On distingue six
dimensions, qui se divisent en trois séries de deux
chacune; une première série, c'est le haut et le bas ;
une seconde, le devant et le derrière; et la dernière,
la droite et la gauche. * Il convient d'y ajouter les
principes des mouvements de locomotion, c'est-à-
dire la pulsion et la rétraction. Ces deux mouvements
existent et agissent par eux-mêmes ; mais Tobjet qui
est déplacé par un autre objet n'a qu'un mouvement
accidentel ; car ce qui est déplacé par quelque chose
d'extérieur n'a évidemment pas la faculté de se mou-
pus fuit ù ce principe une uussi
grande place qu'ici. — Les dif-
férentes dimensions. Ces six di-
mensions de la grandeur ou de
l'espace sont très-réelles ; et elles
se divisent, comme le dit Aris-
tote, en trois séries de deux
chacune. Il a insisté sur ces
distinctions dans l'Histoire des
Animaux, loc, cit. y plus qu'il
ne le fait actuellement ; voir
aussi le Timée de Platon, trad.
V. Cousin, p. 141.
§ 4 . // convient d'jr ajouter. . .
Dans la suite des pensées d'A-
ristote, ce principe devrait se
placer avant ceux dont il vient de
parler, et immédiatement après
le principe des causes finales.
L'objet spécial du présent traité,
c'est d'expliquer la locomotion
des animaux ; et cette considé-
ration particulière devait l'em-
porter sur toutes les autres. —
La pulsion et la re'traction.
D'une manière générale, ce sont
bien là les deux sortes de mou-
vements qui servent à détermi-
ner la locomotion et le dépla-
cement des êtres ; les bipèdes et
les quadrupèdes en particulier
doivent pousser leurs membres
et les retirer successivement,
pour que leur corps puisse avan-
cer.— Agissent par eux-mêmes.
Celte pensée n'est pas assez
claire. Sans doute, Aristote veut
distinguer les mouvements vo-
lontaires et les mouvement invo-
lontaires; mais l'expression pou-
vait être plus nette pour une
pensée aussi simple. Du reste,
pour les principes généraux du
mouvement, c'est la Physique
qu'il faut consulter, ainsi que le
petit traité du Mouvement dans
les Animaux, Opuscules psy-
chologiques, de ma traduction.
voir soi-même; et c'est d'un autre qu'il reçoit son
mouvement.
CHAPITRE III
Conséquences de ces principes ; les deux modes de locomotion chez
les saltigrades et chez les animaux qui marchent ; condition
commune d'un |)oint d'appui pour les uns et pour les autres ;
nécessité d'une base; exemple des athlètes qui sautent avec des
haltères ; balancement des bras dans la course ; partie de l'a-
nimal qui comprime ; partie qui est comprimée.
* Ces points étant bien fixés, voyons quelles en sont
les conséquences. Chez les animaux qui peuvent
changer de lieu, tantôt ce changement se fait par le
déplacement du corps entier en une seule fois,
§ 1 . Quelles en sont les con-
séquences. Peut-être les consi-
dérations qu' Aristote va exposer
ne soni-elles pas celles qui sor-
tent les premières des principes
antérieurement indiqués ; mais
ces considérations n'en sont pas
moins justes ; et la distinction
entre le saut et la marche ordi-
naire des animaux est parfai-
tement réelle. — Par le dépla-
cement du corps entier. Il n'y
a pas un naturaliste qui n'ait
distingué le saut des autres
espèces de mouvement ; mais il
eût été plus naturel de ne par-
ler du saut qu'après avoir traité
de la marche. — Les saltigra-
des... On pourrait prendre une
expression plus générale, et ne
rapporter celle du texte qu'aux
animaux qui sautent, que ce
soit d'ailleurs leur mode habi-
tuel de locomotion, comme il
arrive pour les saltigrades pro-
prement dits (Attides), ou que
ce soit un mode exceptionnel de
mouvement, comme il arrive
j)0ur les quadrupèdes et pour
les reptiles, ou même pour les
poissons, quand ils font des
sauts et des bonds ; voir pour
les saltigrades M. Clans, Zoolo-
gie descriptive, p. 520, trad.
franc.; et pour le saut, voir Cu-
vier, Anatomie comparée, t. I,
X
332
MARCHE DES ANLVlàUX
CHAP. III, S ^
33:^
comme on Tobserve chez les saltigrades ; tantôt le
changement s*opère par certaines parties du corps,
comme on le voit chez tous les animaux qui mar-
chent. * Dans ces deux changements, l'être mis en
mouvement change toujours de lieu en s'appuyant sur
la base qui est placée au-dessous de lui, soit qu'il
ne s'y appuie qu'en un rapide instant, soit qu'en
accomplissant le mouvement sur cette base, l'être ait
tout le temps de s'y appuyer. Il en résulte que, si
cette base vient à disparaître avant que l'être qui doit
se mouvoir, en s'appuyant dessus, ait pu y prendre
son point d'appui, ou s'il n'y a pas du tout de base
pour les êtres qui doivent se déplacer, aucun alors
ne peut se mouvoir, en s'appuyant sur lui-même.
^ L'animal qui saute ne peut faire ce saut qu'en
p. 496, septième leç., art. IV,
l'« édit. ; et M. G. Colin, Phy-
siologie comparée, t. II, p. 446,
édit. de 1871. — Par certaines
parties du corps. Le corps en-
tier arrive à se déplacer ; mais
c'est par des organes spéciaux
qu'il est mis en mouvement,
pieds, pattes, ailes, nageoires.
— Qui marchent. Sur le sol par
un mouvement de progression,
qui est le mouvement qu'Aris-
tote a surtout en vue dans la
présente étude.
§ 2. £/i s' appuyant sur la
base. Le texte n'est pas tout à
fait aussi développé ; mais le
sens est très-exactement rendu.
Il est reconnu par tous les phy-
siologistes et les mathématiciens
que le mouvement ne peut ja-
mais avoir lieu dans l'animal
qu'à cette condition. Quelle que
soit l'espèce de levier qu'em-
ploie la locomotion animale, il
faut de toute nécessité un point
d'appui. Sans ce point fixe, le
mouvement est impossible. Voir
M. Marey, la Machine Animale,
pp. 107 et 108, édit. de 1882.
— Aucun alors ne peut se mou-
voir. Cet axiome de mécanique
est incontestable; et l'animal,
spécialement considéré, ne peut
se mouvoir qu'à la condition de
s'appuyer sur une base résis-
tante, même dans le saut, com-
me Aristote le dit dans le para-
graphe suivant.
§ 3. Ranimai qui saute. Wo'ir
appuyant la partie supérieure de son corps sur lui-
même, et en s'appuyant aussi sur ce qui est sous ses
pieds. C'est que, dans les flexions, les diverses parties
du corps s'appuient réciproquement les unes sur les
autres; et que, d'une manière générale, ce qui presse
s'appuie sur ce qui est pressé. * Voilà comment les
athlètes du pentathle sautent plus loin en tenant des
haltères que quand ils n'en ont pas; et comment l'on
court plus vite lorsqu'on balance les bras ; car il y a
comme un point d'appui dans le développement des
bras et des mains. ' Toujours l'être qui est en mouve-
Cuvier et M. G. Colin, loc. cit.
— Dans les flexions . . . La théo-
rie est présentée ici d'une ma-
nière trop concise ; et la science
moderne en peut dire beaucoup
plus sur le jeu des flexions dans
les animaux ; mais cette consi-
dération générale est bien con-
forme aux faits, quoique l'ana-
lyse n'ait pas été poussée assez
loin. — S'appuient réciproque-
ment. C'est la conséquence né-
(!essaire de la constitution en-
tière de l'animal, et du système
complet qu'il forme. Voir Cu-
vier, Anatomie comparée, t. I,
p. 56, r* édit. — Ce qui presse
s'appuie sur ce qui est presse.
Ainsi, le pied de l'homme s'ap-
puie sur le sol qu'il presse ; et
le sol est pressé par notre pied
dans la marche, ou dans la sta-
tion ; en un mot, dans toutes les
attitudes.
§ 4. Foilâ comment les ath-
lètes. Le fait est parfaitement
exact; et l'on saute beaucoup
plus loin quand on tient des
haltères et qu'on lance ses bras
en avant; le poids des haltères
contribue à entrainer le corps.
Mais quelle que soit l'exactitude
de cette observation, on peut
trouver qu'elle n'est pas placée
très-bien ici ; ce n'est peut-être
qu'une interpolation. — Lors-
qu'on balance les bras. Chacun
de nous a pu faire cent fois celte
observation sur lui-même ; voir
Cuvier, Anatomie comparée, t.
I, p. 488, r^ édit.; et M. J.
Bell-Pettigrew, h\ Locomotion
chez les Animaux, p. 14, édit.
de 1874, et page 30 ; voir aussi
M. G. Colin, p. 453, loc. cit.
Voir enfin Barthez, Méchanique
nouvelle des mouvements de
l'homme et des animaux, p. 64.
§ 5. Toujours l'être. Ce para-
graphe semble, à première vue,
ne faire que répéter ce qui vient
d'être dit; mais cependant on
N
881
MAKCHE DES ANIMAUX
CHAP. IV, îi? 1
835
1
! i
Il t
ment a tout au moins besoin de deux parties orga-
niques pour opérer son déplacement : l'une qui est
en quelque sorte chargée de comprimer, et l'autre
qui souffre la compression. Le point qui reste immo-
bile est comprimé, puisqu'il porte quelque chose; et
l'être ainsi soulevé se projette grâce à ce qui porte le
poids. Aussi, un être destitué de parties et de mem-
bres ne pourrait jamais avoir un mouvement de ce
genre, puisqu'il n'y aurait pas en lui de distinction
possible entre la partie qui doit supporter et celle qui
doit agir et faire le mouvement.
peut penser qu'Aristote restreint
ici le principe général au corps
même de l'animal qui se meut.
Il faut toujours qu'il y ait là,
comme ailleurs, deux points,
dont l'un est nécessairement fixe
pour que l'autre puisse s'y ap-
puyer. — Deux parties organi-
ques. L'expression est bien va-
gue ; et aujourd'hui on précise-
rait bien davantage les choses
par le rapport des muscles aux
os. Ces derniers sont le point
fixe à l'égard des fibres muscu-
laires, comme le sol est le point
résistant sur lequel le tout doit
s'appuyer. — // ny aurait pas
en lui. Ceci confirme l'explica-
tion que je donne de ce passage ;
il s'agit des réactions qui se pas-
sent dans l'animal lui-même, et
non plus des conditions exté-
rieures du mouvement ; les deux
questions sont différentes.
CHAPITRE IV
Entre les six dimensions, le haut et le bas se retrouvent dans les
plantes ; mais la position est renversée ; les racines sont le haut,
parce que c'est d'elles que vient la nourriture; distinction du
devant et du derrière, de la droite et de la gauche ; la droite
et la gauche sont plus ou moins apparentes selon que l'animal a
des organes plus spéciaux et plus distincts ; preuves que c'est
par la droite que le mouvement commence ; port des fardeaux ;
attitudes pour se mettre en défense et pour lancer quelque
chose; exemples des turbines, où la spire est tournée à gauche,
le mouvement se faisant à droite; exemple encore plus frap-
pant dans l'homme.
' Nous venons de dire qu'il v a six dimensions qui
déterminent la forme naturelle des êtres animés, le
haut et le bas, le devant et le derrière, la droite et la
gauche. Tous les êtres vivants ont sans exception le
haut et le bas ; car ce n'est pas seulement dans les
animaux, c'est aussi dans les plantes que le haut et
le bas se retrouvent, parce que le haut et le bas se
distinguent ot se séparent, d'après les fonctions réél-
it
1. Nous venons de dire.
Voir plus haut, ch. ii, § 3. —
Tous les êtres vivants. Par cette
expression générale, Aristote
comprend les plantes aussi bien
que les animaux ; les plantes
vivent, bien qu'elles ne soient
|)as animées. — C'est aussi dans
/es plantes. Aristote s'était beau-
coup occupé de botanique ; mais
ses ouvrages sur les plantes ne
sont pas parvenus jusqu'à nous.
Il a fait faire la botanique par
son disciple Théophraste, ne
pouvant à lui seul développer
toutes les sciences que créait son
génie. Voir la Dissertation sur
l'authenticité et la composition
de l'Histoire des Animaux, p.
cxci de ma traduction. — D'à-
])rcs les fonctions réelles. La
distinction est fort ingénieuse ;
N
336
MARCHE DES ANIMAUX
GHAP. IV, S 5
337
I
les, et que leur différence ne consiste pas dans leur
simple position, soit relativement à la terre, soit rela-
tivement au ciel. * Le point du corps d'où partent
la distribution de la nourriture et la croissance des
êtres constitue le haut pour chacun d'eux ; le bas, au
contraire, est le point extrême et dernier où la nour-
riture se répartit. L'un est en quelque sorte un prin-
cipe et un commencement, tandis que Tautre est un
terme et une borne. C'est bien le haut qui est le
principe; et cependant il pourrait sembler que, dans
les plantes spécialement, c'est plutôt le bas. C'est que
dans les plantes le haut et le bas n'ont pas la même
position que dans les animaux. ' Il est bien certain
que, relativement au tout, la position des uns et des
■ !'' ^
peut-être n'est-elle pas égale-
ment vraie ; mais la raison qu'en
donne Aristote est assez justifiée.
Si la situation de l'organe de la
nutrition indique le haut dans
l'être vivant, il estcertainque les
racines sont le haut de la plante,
puisqu'elles la nourrissent.
§ 2. Le point du corps....
Cette définition est fort accep-
table ; mais ailleurs Aristote
rapporte le haut dans le corps
des animaux à une autre cause;
le haut et le bas dans l'homme
coïncident avec le haut et le bas
de l'univers ; voir l'flistoire des
Animaux, livre I, ch. xii, § 2,
p. 69 de ma traduction. — Le
point extrême et dernier. Ce
point n'est pas assez précisé ; et
l'on peut comprendre qu'il s'a-
git soit de l'orifice excrétoire,
soit de l'extrémité des membres
inférieurs, où la nourriture se
répartit comme partout. — //
pourrait sembler que dans les
plantes D'après la théorie
d'Aristote, ce n'est qu'une appa-
rence trompeuse, puisque c'est
par la racine que la plante se
nourrit. — Le haut et le bas
n'ont pas la même position
Une fois qu'on admet la théorie
d'Aristote, cette conséquence est
nécessaire.
§ 3. Relativement au tout.
C'est la traduction littérale du
texte ; par le Tout, Aristote en-
tend l'univers, comme le prouve
le passage de l'Histoire des Ani-
maux, cité au paragraphe pré-
cédent. Voir le Traité de Platon,
autres est différente ; mais, en fait et en résultat, elle
est semblable. Les racines dans les plantes constituent
le haut, puisque c'est de là que la nourriture se ré-
pand dans le végétal, et que c'est par les racines
que les plantes prennent leur nourriture, tout comme
les animaux la prennent par la bouche.
* Mais tous les êtres qui font plus que vivre, et qui
sont de vrais animaux, ont à la fois une partie de de-
vant et une partie postérieure, attendu que tous ces
êtres ont des sens, et que c'est par les sensations que
se déterminent le devant et le derrière dans l'animal.
La partie d'où la nature fait dépendre la sensibilité
et la partie d'où la sensation vient pour tous les ani-
maux, c'est ce qui en eux est le devant ; et la partie
opposée à celle-là, c'est le derrière. ^ Dans tous les
animaux qui non seulement jouissent de la sensi-
bilité commune, mais qui en outre peuvent accomplir
trad. V. Cousin, p. 182. — En
fait et en résultat. Il n'y a qu'un
seul mot dans le grec. Le fait,
ce sont les fonctions dont il est
question au § 1 . — Constituent
le haut. Ceci est vrai, si l'organe
de la nutrition détermine le haut
dans l'animal. Il n'est pas moins
certain que ce sont les racines
qui nourrissent la plante, com-
me c'est parla bouche et l'œso-
phage que se nourrissent les ani-
maux supérieurs.
%k. De vrais animaux. J'ai
ajouté l'épithète, pour mieux
marquer la pensée, qui, du
reste, est très-claire. — De de^
T. II.
vaut... postérieure . C'est la se-
conde des trois séries, deux à
deux, indiquées plus haut, ch.
II, § 3. — C'est par les sensa-
tions. Les organes des sens chez
l'homme sont placés en avant,
surtout la vue, l'odorat, le goût;
l'ouïe est à la circonférence, et
le toucher est départi au corps
entier. — La sensation dc'
vant. . . derrière. C'est un moyen
de distinguer en effet les deux
directions, en avant, en arrière ;
et il nous serait difiScile de
trouver une explication plus
satisfaisante.
§ 5. De la sensibilité com"
22 ■
•N
338
MARCHK DES ANIMAUX
CFÎAP. iV. 5;
:m
l
par eux-mêmes et par eux seuls le mouvement qui
les fait changer de lieu, on distingue, outre les deux
parties qu'on vient de nommer, la gauche et la droite,
qui, tout comme les parties qui viennent d'être indi-
quées, se distinguent l'une et l'autre par une fonction
d'un certain genre, et non pas seulement par leur
position. Le point d'où part naturellement l'initiative
du mouvement de locomotion pour le corps, c'est
la droite dans chaque animal ; le point qui y est
opposé, et qui est fait naturellement pour suivre
l'autre, c'est la gauche. ^ Cette distinction est plus ou
moins marquée selon les divers animaux. Dans tous
ceux qui ont des organes spéciaux, je veux dire des
pieds, des ailes, ou tel autre organe de genre ana-
logue, pour exécuter le mouvement dont ils sont ca-
mune. L'expression du texte
n'est pas plus définie que ma
traduction. Par la Sensibilité
commune, on peut entendre,
ou l'ensemble des cinq sens, ou
le sens du toucher répandu
dans toutes les parties du corps.
Le contexte peut admettre l'une
ou l'autre de ces explications.
— Le mouvement... En oppo-
sition aux animaux qui sont
immobiles. — La };auclie et la
droite. Voir plus haut, ch. ii,
§ 3 ; c'est la dernière des
trois séries distinguées dans
les six directions. — Par une
fonction d'un certain genre.
Voir plus haut, § 1. — V ini-
tiative du mouvement. C'est la
théorie qui est exposée déjà
dans l'Histoire des Animaux,
livre II, ch. i, § 12, p. 105 de
ma traduction. — Est la droite
dans chaque animal. Je ne sais
pas si cette observation est aussi
générale qu'Aristote semble le
supposer; elle n'est pas diffi-
cile à faire ; mais il ne paraît
pas que la science moderne
l'ait reprise. 11 est tout simple
d'ailleurs que le mouvement
commence par la droite chez
l'homme, la partie droite étant
chez lui plus libre et plus alerte
que la gauche.
§ G. Plus ou moins marquée.
Aristote avait donc observé le
phénomène d'aussi près qu'il
l'avait pu, puisqu'il avait porté
son attention non seulement sur
pables, la distinction que nous signalons est marquée
davantage. Au contraire, dans les animaux qui ne
sont pas pourvus de ces organes spéciaux, et qui ne
peuvent avancer qu'en faisant onduler le corps lui-
même, par exemple les serpents, le genre des che-
nilles, et ce qu'on appelle aussi les entrailles de terre,
il y a bien encore une gauche et une droite ; mais
elles n'y sont pas également apparentes.
^ Une preuve que c'est en effet par la droite que le
njouvement commence, c'est que tout le monde porte
ses fardeaux avec la partie gauche ; car, de cette façon,
ce qui porte peut recevoir le mouvement par la
liberté laissée à ce qui doit le lui imprimer. Voilà
encore pourquoi ou se repose mieux et plus aisément
riiomme, mais sur plusieurs
espèces d'animaux. — Les en-
trailles de terre. Voir, sur
cette singulière expression, l'His-
toire des Animaux, livre VI,
ch. XV, §§ 3 et 4, p. 305, de
ma traduction. Ces entrailles
de la terre, ainsi appelées, don-
naient naissance aux anguilles,
à ce que supposait la crédulité
populaire, qu'Aristote ne par-
tage pas. — // y a bien encore
une gauche et une droite. L'au-
teur aurait dû expliquer ceci
un peu plus clairement; nous
distinguons bien une gauche et
une droite dans les reptiles et
dans les animaux que cite Aris-
tote ; mais à quel signe les y
reconnaît-on ?
§ 7 . Une preuve La
preuve ici donnée n'est pas pé-
remptoire ; il est bien vrai qu'en
général nous portons nos far-
deaux du bras gauche, afm d'a-
voir hi main droite plus libre ;
mais la main droite recherche
instinctivement cette liberté,
précisément parce qu'elle est
plus apte au mouvement et
plus habile que la gauche. Je
ne vois pas que, dans la phy-
siologie moderne, on ait cher-
ché à expliquer cette prédomi-
nance de la droite. Cette pré-
dominance est de nature ; et
elle tient sans doute à la posi-
tion du cœur dans le corps
humain. C'est une sorte de
protection puissante donnée à
cet organe essentiel de la vie.
La gauche est défendue par la
droite. — On se repose... L'ob-
servation est exacte, et l'expli-
V
lu î^-
I '"J ii^'
I lit } ;
1.3 •»■
1 4 h
340 MARCHE DES ANIMAUX
sur la partie gauche, parce que c'est naturellement
la droite qui meut et que c'est la gauche qui est mue.
Par conséquent, il faut aussi que le poids repose, non
sur ce qui doit mouvoir, mais sur ce qui doit recevoir
le mouvement. * Si, au contraire, le poids était placé
sur le moteur et sur le principe du mouvement, ou il
n'y aurait pas de mouvement du tout, ou ce mouve-
ment serait bien plus difficile. ' Une autre preuve que
c est bien par la droite que le mouvement commence,
c'est lattitude que l'on prend toutes les fois qu'on
lance quelque chose. On avance toujours la gauche; et,
pour affermir son assiette, c'est plus particulièrement
la gauche qu'on met en avant, à moins de cas tout à
fait fortuit. On ne fait pas le mouvement par le membre
qu'on avance, mais bien par celui qu'on retire; et
c'est alors par la droite qu'on se met en défense. C'est
CHAP. IV, § il
341
cation qu'en propose Aristote
est fort ingénieuse. Si l'on
admet que c'est la droite qui
commence le mouvement, il est
dans l'ordre que ce soit la
gauche qui soit plus particu-
lièrement à l'état de repos.
§ 8. Si, au contraire
Ceci est la conséquence logique
de ce qui précède ; et en effet,
la droite doit, à ce compte, être
plus libre que la gauche.
§ 9. U/ie autre preuve,..
Cette nouvelle preuve se fonde,
comme les précédentes, sur un
fait très-réel; et l'attitude qu'on
prend pour lancer quelque chose
est bien celle que dit Aristote.
Ceci est vrai pour la plupart
des hommes ; mais ce ne l'est
plus pour les gauchers, qui
avancent la jambe droite, pré-
cisément parce qu'ils lancent
de la gauche. Il faut toujours
que la position des membres se
contrarie en diagonale. Dans le
gaucher, le bras gauche se re-
tire, et c'est la jambe droite qui
est placée en avant. Voir Bar-
thez, Nouvelle méchanique des
mouvements de l'homme et des
animaux, p. 50. — Par la
droite qu'on se met en défense.
A moins qu'on ne soit gaucher ;
mais c'est l'exception. — La
droite est la même dans tous
encore pour cette raison que la droite est la même
dans tous les animaux; car le principe d'où part le
mouvement est le même dans tous; et pour tous, il est
naturellement placé dans la même partie du corps.
La droite est toujours le point de départ du mouve-
ment. *° Voilà encore pourquoi les turbines parmi les
crustacés sont toujours dirigés à droite. Ils ne se
meuvent jamais dans le sens de la spire ; ils s'avancent
tous au contraire dans le sens opposé, ainsi que le font
les pourpres et les buccins. Comme tous les animaux
se meuvent en partant de la droite, et que ces crus-
tacés se meuvent aussi de la même manière, il y a
nécessité que tous également se meuvent à droite.
" C'est l'homme qui, de tous les animaux, a la partie
gauche la plus libre et la plus détachée, parce que,
les animaux. Je ne sais pas si
cette généralité, fondée sur l'o-
rigine du mouvement, est par-
faitement exacte. Il est constaté
que le cheval commence le mou-
vement par le pied droit ; mais
il reste à savoir ce qu'il en est
de tant d'autres animaux ; voir
M. J. Béclard, Traité élémen-
taire de Physiologie humaine,
p. 742, 6® édition. — La droite
est toujours le point de de'-"
part..... C'est un fait à vérifier;
et c'est peut-être un desidera-
tum dans la science moderne.
§ 10. Foilà encore pourquoi
les turbines ... On pourrait
croire que tout ce paragraphe est
une interpolation; on ne com-
prend pas bien en effet com-
ment les turbines viennent figu-
rer ici. Voir, sur les turbines,
l'Histoire des Animaux, liv. IV,
ch. IV, § 2, p. 38 de ma traduc-
tion. — Tous également se meu-
vent à droite. C'est à cette géné-
ralité qu'aboutit la digression
faite dans ce paragraphe; elle
est déjà indiquée plus haut.
§11. C'est l'homme ..... Il
semble que la pensée inter-
rompue dans le paragraphe pré-
cédent reprend ici son cours
régulier. — La plus libre et la
plus détachée. Il n')' a qu'un
seul mot dans le texte. Ceci ne
veut pas dire que dans l'homme,
la gauche soit plus libre que sa
droite, mais seulement que la gau-
che est plus libre dans l'homme
"s
342
MARCHE DES ANIMAUX
CHAP. V, § 2
343
î? i
1! i
I* f
M
de tous les animaux, c est Thomme qui est le plus con-
forme à la nature ; et dans l'ordre naturel des choses,
la droite vaut mieux que la gauche, et elle est isolée.
Aussi, c est plus particulièrement dans la race humaine
que la droite est la plus adroite. La droite une fois
bien déterminée, il est tout simple que la gauche soit
beaucoup moins mobile, bien quelle soit dans
l'homme plus indépendante que dans tout autre être,
de même que c'est en lui aussi que les autres prin-
cipes sont déterminés le plus naturellement, je veux
dire, le haut et le devant.
que dans le reste des animaux.
L'observation, même dans ces
limites, n'est peut-être pas très-
juste ; mais elle est encore con-
firmée par la lin de ce para-
graphe. — Le plus conforme
à la nature. La prééminence
de l'homme n'est i)as plus dou-
teuse pour Aristote qu'elle ne
Test aujourd'hui pour les plus
savants et les plus illustres de
nos naturalistes. — Elle est iso-
lée. L'expression du texte est
aussi vague ; et je n'ai pas cru
devoir la préciser davantage.
La droite se distingue et se
sépare de la gauche par les mou-
vements plus complets qu'elle
peut exécuter. — Im, droite est
la plus adroite. Cette tauto-
logie est encore plus marquée
dans l'expression grecque; elle
est une simple répétition d'un
môme mot, qui peut signifier
tout à la fois Droit et Adroit. —
Dans l'homme plus inde'pen-
dau te. Ceci se rapporte au début
même de ce paragraphe. — Les
autres principes. Voir plus
haut, ch. 2, § 3.
CHAPITRE V
Le haut et le devant sont marqués surtout dans les animaux à deux
pieds : l'homme et l'oiseau ; les quadrupèdes, les polypodcs et
les apodes ; définition du pied ; le haut, le milieu et le bas, chez
les animaux et dans les végétaux; singularité des plantes; posi-
tion moyenne des quadrupèdes, des polypodes et des apodes ;
la station droite et ses nécessités ; importance relative des prin-
cipes de mouvement, et des lieux où ils sont placés.
* Tous les animaux chez lesquels le haut et le de-
vant sont déterminés comme ils le sont dans l'homme
et dans Toiseau, sont pourvus de deux pieds. Des
quatre membres que possède l'animal, deux, chez les
uns, sont des ailes ; chez les autres, ce sont des mains
et des bras. Les animaux chez lesquels le devant et
le haut sont dans le même sens sont, ou tous quadru-
pèdes, ou ils ont plus de quatre pieds, ou ils sont
sans pieds. ^ J'appelle Pied la partie représentée par
le membre qui marche et qui produit le mouvement
§ 1. Sont pourvus de deux
pieds. Il n'y a, en effet, que
l'homme et l'oiseau qui soient
bipèdes, et chez qui le haut
et le devant soient déterminés
comme ils le sont. Chez les au-
tres animaux, il y a bien aussi
un haut et un devant; mais ils
y sont moins déterminés. —
Des mains et des bras. C'est la
traduction exacte ; mais il eût
été préférable de dire simple-
ment des bras, puisque le bras
comprend la main nécessaire-
ment. — Le devant et le haut sont
dans le même sens. Le texte est
un peu moins précis ; et il se
sert d'un pronom indéterminé.
§ 2. J'appelle Pied. Cette
définition du Pied n'est peut-
être pas aussi complète que
l'auteur semble le croire ; mais
elle suffit à indiquer sa pensée;
le pied est, selon lui, le mem-
bre qui prend l'iniliativc du
mouvement de locomotion. —
N
344
MARCHE DES ANIMAUX
CHAP. V, § 5
345
s (■.
U ■
de locomotion ; car il semble qu'on ait tiré dans la
langue grecque le nom de Pied du mot qui exprime
le Plan sur lequel le pied s'appuie. Ml y a des ani-
maux qui ont le devant et le derrière confondus dans
le même sens : par exemple, les mollusques, et les
turbines parmi les crustacés. Nous ne nous y arrê-
terons pas, attendu que nous en avons déjà parlé ail-
leurs. Mais les lieux étant au nombre de trois, le
haut, le milieu et le bas, les animaux à deux pieds
ont leur haut dirigé vers le haut de l'univers entier,
tandis que les polypodes ou les apodes sont dirigés
vers le milieu, et que les plantes le sont vers le bas.
* Ce qui fait cette disposition des végétaux, c'est
Dans la langue grecque. J'ai
dû ajouter ceci, parce que, dans
notre langue, cette ressem-
blance n'a pas lieu. On peut
trouver d'ailleurs que l'étymo-
logie donnée ici n'est pas très-
juste, bien que la forme des
mots soit en effet très-rappro-
chée. C'est une simple coïnci-
dence.
§ 3 . Confondus dans le même
sens. Il serait peut-être plus
exact de dire Indistincts, au
lieu de Confondus. — De/à
parle' ailleurs. Aristote a beau-
coup parlé des turbines et des
crustacés dans l'Histoire des
Animaux, et il est possible
qu'il se réfère ici à ce qu'il a
dit dans cet ouvrage ; voir no-
tamment liv. IV, ch. IV, § 7 et
ch. V, § 4 ; mais il se peut aussi
qu'il fasse simplement allusion
à ce qui vient d'être dit des
turbines un peu plus haut,
ch. IV, § 10. Ce dernier pas-
sage, du reste, n'est pas en
parfaite conformité avec celui-
ci. — Fers le haut de l'univers
entier. Voir plus haut, ch. iv,
§ 3. Le haut dans l'homme est
dans le même sens que le haut
de l'univers, d'après la théorie
d'Aristote; c'est la pensée ré-
pétée plus tard par le poète :
« Cœlum que tueri... » — f^s
polypodes. Ce sont d'abord tous
les quadrupèdes, et tous les
animaux qui ont plus de quatre
pieds. — I^s apodes. Ce sont
les reptiles de toutes les espèces
du genre ophidien. — Les
plantes le sont vers le bas. Voir
plus haut ch. iv, § 3, où l'on
explique que les racines repré-
sentent le haut dans les plantes.
qu'ils sont immobiles, et que, le haut se rapportant
toujours à l'alimentation, c'est de la terre que les
végétaux tirent ce qui les nourrit. Quant aux quadru-
pèdes, aux polypodes et aux animaux sans pieds, ils
répondent au point milieu, parce qu'ils n'ont pas la
station droite. Au contraire, les animaux à deux pieds
se rapportent au haut, parce qu'ils sont droits ; ce qui
est marqué chez l'homme plus que chez tout autre
animal, attendu que, par sa nature, il est au suprême
degré un être à deux pieds.
^ Du reste, la raison comprend très-bien que les
principes de mouvement partent de ces points di-
vers. Le principe est ce qu'il y a de plus important
et de plus digne d'attention. Le haut est plus impor-
tant que le bas; le devant, plus que le derrière; et le
§ 4. C'est qu'ils sont immo-
biles. L'argument n'est pas dé-
cisif; et ce n'est pas l'immo-
bilité des végétaux qui pour
eux détermine le haut. — Le
haut se rapportant toujours à
l'alimentation. Ce second argu-
ment est le vrai. Comme les ali-
ments, de quelque genre qu'ils
soient, ont un certain poids, il
faut qu'ils entrent par le haut
pour descendre peu à peu dans
toutes les parties du corps, par
suite des transformations qu'ils
subissent. — Ih répondent au
point milieu. C'est-à-dire qu'ils
sont horizontaux, au lieu d'être
verticaux. — Ce qui est marque'
chez l'homme. Voir plus haut,
ch. IV, § 1 1 . — Un être à deux
pieds. Tous les naturalistes, en
décrivant la station droite chez
les oiseaux et chez l'homme, en
ont marqué les profondes dif-
férences; voir Barthez, Nou-
velle méchanique des mouve-
ments de l'homme et des ani-
maux, p. 43, édition de 1798 ;
Cuvier, A natomie comparée, 1. 1,
p. 480, V" édition; M. G.
Colin, Traité de Physiologie
comparée, tome I, p. 376, édi-
tion de 1871.
%k). De ces points divers. Ou,
De ces parties diverses ; ce
sont le haut, la droite et le de-
vant, comme on l'a expliqué
dans tout ce qui précède. —
De plus important et de plus
digne d'attention. Il n'y a qu'un
s
346
MARCHE DES ANIMAUX
droit l*est plus que Je gauche. Il est donc tout à fait
dans l'ordre que l'on dise de ces parties, les unes à
l'inverse de ce qu'on dit des autres, que c'est parce
que ces parties renferment les principes, qu'elles sont
par cela même plus importantes que les parties op-
posées.
CHAPITRE VI
La droite Commence le mouvement ; division nécessaire du mou-
vement en deux parties, Tune qui se meut, l'autre qui est im-
mobile ; point commun à toutes deux ; même théorie pour le
point d'inertie ; mouvement en avant ; pas de mouvement na-
turel en arrière ; corrélation intime du haut et du bas, d'une
part ; et d'autre part, de la droite et de la gauche ; il n'y a de
part et d'autre qu'un seul et même principe pour les deux;
vraisemblance de ces explications pour deux des trois dimen-
sions.
* Ce que nous venons de dire suffit pour montrer
bien évidemment que c'est par la droite que com-
mence le mouvement. Mais, dans tout continu, oii une
partie se meut tandis que l'autre partie reste immo-
seul mot dans le texte. — Les
parties opposées. Le bas, la
gauche, le derrière. Ces consi-
dérations, bien qu'un peu sub-
tiles, ne sont pas fausses ; et la
supériorité signalée par Aristote
est certaine. La main droite est
beaucoup plus importante pour
nous que la gauche.
§ 1. Suffit pour montrer.
C'est une question de fait, qui
ne demande pas d'explication ;
il suffit de constater la réalité,
qui peut ensuite devenir le fon-
CHAP. VI, § 3
347
bile, le tout pouvant se mouvoir dans l'immobilité de
l'une des parties, comme alors les deux parties sont
soumises à des mouvements contraires, il faut néces-
sairement qu'il y ait un point commun à toutes les
deux où s'établisse leur continuité mutuelle, et d'où
parte le mouvement de chacune de ces deux parties.
* Ceci n'est pas moins évident quand le corps est à
l'état de repos, toutes les fois que chacune des parties
opposées l'une à l'autre ont un mouvement propre,
selon les antithèses dont nous venons de parler. Il
faut alors qu'elles aient toutes un principe commun
où se trouve la connexion intime des parties en ques-
tion ; je veux dire, de la droite et de la gauche, du
haut et du bas, du devant et du derrière. ^ Pour le
devant et le derrière, il n'y a point de distinction de
dément d'une démonstration
régulière. — Dans l'immobi-
lité' de l'une des parties. Il
faut toujours une partie immo-
bile qui serve de point d'appui
à l'autre partie destinée à se
mouvoir. C'est le rôle que
jouent les os, relativement aux
muscles, qui sont en quelque
sorte la partie mobile, puisque
ce sont eux qui exécutent le
mouvement. — Un point com-
mun. Ceci résulte de la con-
nexité même des parties des-
tinées par leur rapport mutuel
à former un tout ; mais la con-
dition essentielle du mouve-
ment est toujours un point fixe,
sur lequel le levier qui agit puisse
s'appuyer.
§ 2. Quand le corps.,, de
repos. Après le mouvement, on
doit considérer l'état de repos ;
et ce qui était vrai dans le pre-
mier cas ne l'est pas moins dans
le second. Il faut aussi, pour le
repos, un point commun où les
parties diverses, et antithé-
tiques, se joignent et commu-
niquent. Ainsi pour la droite et
la gauche, il doit y avoir un
point commun qui n'est plus ni
l'un ni l'autre; de même pour
le devant et le derrière, le haut
et le bas. — Les antithèses dont
nous venons de parler. Voir
plus haut, ch. ii, §3, Qi pas-
si m.
§ 3. Pour le devant et le der-
rière. Ceci revient à dire que
N
348
MARCHE DES ANIMAUX
CHAP. VI, § 6
349
ce genre dans l'être qui a la faculté de se mouvoir lui-
même, parce qu'il n'y a pas un seul être qui ait natu-
rellement le mouvement en arrière, et que l'être mis
en mouvement n'a pas de détermination qui dirige
son mouvement dans l'une ou l'autre de ces deux
directions indifféremment. Mais pour la droite et la
gauche, il y a une distinction, et il y en a également
pour le haut et le bas. * Voilà comment, chez les
animaux qui marchent à l'aide de membres organisés
dans cette vue, il n'y a pas de détermination résultant
de la différence du devant et du derrière. Mais pour
les deux autres différences, cette détermination
existe, la première distinguant la droite et la gauche,
attendu que l'une de ces différences se trouve de toute
nécessité et immédiatement dans les deux, et que
l'autre se trouve dans les quatre premiers. " Puis donc
tous les animaux doués d'un
mouvement propre marchent
toujours devant eux ; et quel-
ques lignes plus bas, l'auteur
affirme qu'il n'y a pas d'animal
qui naturellement marche en
arrière. C'est qu'Aristote ne con-
naissait pas les serpents am-
phisbènes, qui marchent dans
les deux sens, parce que leur
tête est tout d'une venue avec
le reste du corps. C'est là,
selon Cuvier, Règne animal,
tome II, p. 72, édition de 1829,
ce qui leur permet de marcher
également bien dans les deux
sens ; néanmoins l'organe de la
vue est placé en avant chez ces
animaux, comme chez tous les
autres,' voir aussi M. Claus,
Zoologie descriptive, p. 916,
trad. franc. — Indifféremment,
J'ai ajouté ce mot.
§ 4. f^oilà comment Ceci
ne fait guère que répéter ce qui
vient d'être dit dans le para-
graphe précédent. — De la
différence du devant et du der-
rière. Cette assertion doit être
restreinte au mouvement, puis-
qu'à tout autre point de vue, le
devant est très-différent du der-
rière dans la plupart des ani-
maux ; les amphisbènes font une
exception à peu près unique. —
Dans les deux dans les
que le haut et le bas, la droite et la gauche, sont essen-
tiellement liés à un même principe qui leur est com-
mun, je veux dire le principe maître du mouvement,
il faut, dans tout être qui doit exécuter régulièrement
le mouvement partant de chacun de ces points, que
la cause de tous les mouvements dont il vient d'être
question soit en quelque sorte déterminée et ordonnée
par les intervalles qui existent entre ces principes,
soit de série opposée, soit de même série que les
principes qui sont dans ces parties. ^ C'est donc pré-
cisément le mouvement de droite et de gauche qui
est le principe commun d'où partent les mouvements
quatre premiers. Le texte ne
peut avoir un autre sens ; mais
il n'est pas assez clair. Sans
doute, Aristote veut dire que
d'abord la distinction de droite
et de gauche est certaine, et
que la distinction du haut et du
bas, avec celle de droite et de
gauche, forme quatre termes
distincts. Par les quatre pre-
miers, il faut entendre les
quatre premières distinctions,
le devant et le derrière ne ve-
nant qu'en dernière ligne. Mais
quoi qu'il en soit de cette expli-
cation, ce passage reste très-
obscur.
§ 5. Puis donc que le haut
et le bas,,. Ce paragraphe n'est
pas beaucoup plus clair que le
précédent. — I^ haut et le bas.
L'auteur n'a pas montré jusqu'à
présent quel est le rapport du
haut et du bas au principe ini-
tial du mouvement. Il a expli-
qué seulement que le haut est
la partie qui fournit l'alimen-
tation à l'animal; et c'est d'a-
près cette condition qu'il a pu
dire que les racines sont le haut
de la plante, puisque c'est par là
qu'elle se nourrit. Quant au
droit et au gauche, ils sont
bien déterminés par le mouve-
ment, puisque, selon Aristote,
c'est toujours par la droite que
le mouvement commence. —
Par les intervalles. Il y a une
distance nécessaire de la droite
à la gauche, et du haut au bas,
comme il y en a une aussi entre
le devant et le derrière. — De
série opposée. Par exemple, le
haut et le droit, le bas et le der-
rière, etc. — Soit de même série,
La droite et la gauche, le haut
et le bas, le devant et le der-
rière.
§ 6. Le principe commun. Il
y a en effet dans l'animal un
N
:^-)0
MMICIIK DES ANIMAUX
CHAP. VU, i< 2
351
dans ranimai. L'explication est la même pour les
mouvements de haut et de bas. C'est là ce qu'on doit
supposer, en tant du moins qu'il se passe quelque
chose qui en approche, pour chacun des principes dont
sont animées les parties indiquées par nous.
CHAPITRE VII
Le mouvement de locomotion par deux ou (juatre appareils n aj)-
particnt qu'aux animaux qui ont du sang ; chez eux, il n'y
a jamais plus de quatre apj)areils; différence entre les animaux
qui ont du sang et ceux qui n'en ont pas ; ces derniers peuvent
vivre après qu'on les a coupés en plusieurs morceaux; les ani-
maux sans pieds se meuvent aussi par quatre appareils, dont on
peut retrouver les équivalents dans les flexions de ces animaux ;
explication de ces flexions ; analogie des hommes de grande
taille qui marchent voûtés; marche des serpents et de quelques
poissons, murènes, anguilles, kestres de Siphées.
* On peut donc regarder comme certain que le
mouvement de locomotion est le privilège exclusif
principe de mouvement qui se
dirige tantôt à droite, tantôt à
gauche ; et ce j)rincipe peut être
considéré comme étant commun
aux deux, puisqu'il s'applique
également a l'un et à l'autre,
bien qu'il commence par l'un
des deux plus spécialement. —
ï! cxplicntloii est la mcinc .
C'est-à-dire (|ue pour le haut et
le bas, il y a aussi un principe
commun, qui se dirige tantôt
dans un sens, tantôt dans
l'autre. — C'est là ce qu'on
doit supposer. Cette formule,
peu ordinaire à l'auteur, semble
annoncer que lui-même n'est pas
très-sûr des explications qu'il
vient de donner sur une ques-
tion d'ailleurs difficile.
des animaux qui ont deux ou quatre appareils pour se
déplacer, ou du moins que c'est chez eux que ce
mouvement est le plus marqué. Mais comme ceci se
montre presque uniquement dans les animaux qui ont
du sang, il n'est pas moins clair qu'aucun animal de
ce genre ne peut se mouvoir par plus de quatre appa-
reils ; et à l'inverse, du moment qu'un être quel-
conque se meut par quatre appareils seulement, cet
être doit avoir du sang. ^ Les faits qu'on peut observer
dans les animaux attestent la vérité de ce que nous
avançons. Ainsi, pas un seul animal pourvu de sang
ne peut vivre, pour ainsi dire, un seul instant, s'il est
divisé en plusieurs parties; et il ne peut plus jouir
alors du mouvement de locomotion qu'il possédait,
quand il était complet et continu, et qu'il n'était pas
divisé. Tout au contraire, les animaux qui n'ont pas
de sang et qui sont en même temps polypodes, peu-
§ 1. Deux ou quatre appa-
reils. Les bipèdes et les quadru-
pèdes; voir plus haut, ch. i,
8 2, et ch. V, §§ 1 et suiv. —
Dans las animaux qui ont du
sang cet être doit a^'oir du
sang. Cette généralité n'est pas
exacte ; car beaucoup d'animaux
qui ont du sang n'ont pas les
quatre membres. L'auteur croit
que cette théorie s'appuie sur les
faits; mais il se trompe; et ce
sont précisément les faits qui la
condamnent.
§ 2. Les faits. Aristote essaie
bien toujours d'appliquer ici la
méthode d'observation ; mais les
faits qu'il choisit ne sont pas dé-
monstratifs. — S'il est divisé en
plusieurs parties. Le fait est
exact ; mais il ne se rapporte pas
à la théorie que l'auteur veut
exposer. — Pourvu de sang.
Peut-être faudrait-il ajouter : Et
pourvu de deux ou quatre ap-
pareils. — Les animaux qui
n'ont pas de sang. Il y a des
éditions qui donnent un texte
contraire : « Les animaux qui
ont du sang ». C'est évidem-
ment une erreur ; et ce qui
prouve bien que c'est la néga-
tion qui est la leçon véritable, ce
sont les exemples cités plus bas ;
II
•s
350 MARCHE DES ANIMAUX
vent encore, après qu on les a coupés, vivre fort long-
temps dans chacune de leurs sections, et conserver
le mouvement qu'ils avaient avant qu on ne les di-
visât. On peut citer, par exemple, les scolopendres,
et d autres insectes au corps allongé. ' Chez tous ces
animaux, la partie postérieure peut accomplir le
même mouvement que la partie de devant. Ce qui
fait qu'ils vivent même après avoir été coupés, c'est
que la constitution de chacun d'eux ressemble beau-
coup à celle d'un animal que l'on formerait de la
réunion de plusieurs animaux. Ce que nous avons dit
antérieurement démontre du reste qu'il en est bien
ainsi. Les êtres les mieux constitués par la nature se
meuvent, d'après ses lois, par deux appareils ou par
quatre appareils.
' Il en est de même aussi de tous les animaux qui.
ils s'appliquent à des insectes
qui, selon Aristote, n'ont pas de
sang. D'ailleurs les mêmes ob-
servations se retrouvent dans
l'Histoire des Animaux, liv. IV,
ch. VII, § 3, p. 69 de ma tra-
duction; et dans ce passage,
Aristotecite, parmi les insectes,
la scolopendre, comme il la cite
ici. — Lex scolopendres. Voir
Cuvier, Règne animal, tome IV,
pp. 335 et 338. Les insectes
myriapodes ont vingt-une paires
de pattes ; leurs antennes ont
dix -sept articles; leurs yeux
sont au nombre de huit ; quatre
de chaque côté. Il y a des espè-
ces de scolopendres qui ont plus
de vingt-une paires de pattes.
— Ju corps allonge. Quelques
scolopendres ont jusqu'à deux
décimètres de long.
§ 3. /^« partie postérieure...
la partie de devant. Ceci se rap-
porte aux deux parties dans
lesquelles l'insecte a été coupé,
et non à la constitution natu-
relle de la bête. — De la réu-
nion de plusieurs animaux.
Cette comparaison ne paraît pas
très-exacte. — Antérieurement.
Voir plus haut, ch. iv, § li, la
remarque sur l'homme, etch. v,
g 1 et suiv.
CHAP. Vil, i^ 4
353
ayant du sang, sont dépourvus de pieds; ceux-là aussi
se meuvent également par quatre appareils destinés
à aider leur mouvement. En effet, ils progressent par
deux flexions le plus souvent ; la droite et la gauche,
le devant et le derrière se retrouvent dans leur lar-
geur, et dans l'une et l'autre de leurs flexions. Dans
la partie qui représente leur tête, Tappareil antérieur
est à droite et à gauche; et dans la partie qui est à la
queue, on retrouve les appareils postérieurs. Mais il
semble qu'il n'y a que deux points de mouvement,
celui qui touche en avant et celui qui touche en ar-
rière. Cela tient à ce que l'animal est fort étroit en
largeur, quoique, dans ces animaux aussi, ce soit la
droite qui dirige, et qu'elle corresponde avec la partie
§ 4. Sont dépourvus de pieds.
Ce sont les reptiles ophidiens, les
serpents proprement dits. Il eût
été bon d'indiquer nommément
les animaux auxquels ceci s'ap-
plique. La suite du paragraphe
ne les désigne pas suffisam-
ment. — Par quatre appareils.
Ou, Indices, pour reproduire
plus littéralement l'expression
du texte. Il ne s'agit plus ici de
quatre membres comme dans les
quadrupèdes. — Par deux
flexions. C'est ce qu'on peut
voir en effet dans les insectes qui
marchent comme la chenille. La
flexion du corps a deux bran-
ches qui font une sorte de voûte ;
une partie s'étend et s'avance, et
l'autre la suit. L'animal pro-
gresse assez vite de cette façon.
— La droite et la gauche ^ le de-
T. II.
vant et le derrière. Il n'est pas
parlé du haut et du bas, bien
qu'on pût cependant les distin-
guer, même dans le plus ram-
pant des insectes. — Qui repré-
sente leur tête. Cette expression
semblerait faire croire que la
tête de ces insectes est difficile à
distinguer. Ce serait une erreur.
— Et dans la partie qui est à
la queue. Toute cette descrip-
tion laisse beaucoup à désirer.
— Qui touche en avant qui
touche en arrière. C'est bien là
en effet l'apparence. Le corps se
replie en arcade; les deux extré-
mités sont les seules à toucher le
sol, en avant et en arrière ; le
reste du corps est surélevé, pour
pouvoir s'avancer en se déve-
loppant. — Ce soit la droite qui
dirige. Il aurait fallu citer quel-
23
si
N
354 MARCHE DES ANIMAUX
postérieure comme dans les quadrupèdes. ' C'est la
longueur de la bête qui exige les flexions. Ici il en
est comme pour les hommes de haute taille, qui mar-
chent tout voûtés ; leur épaule droite se porte avant ;
et la jambe gauche tend plutôt à demeurer en arrière;
et alors le milieu de leur corps se creuse et se voûte.
C'est bien ainsi, croyons-nous, que les serpents mar-
chent sur le sol, par des appareils qui se voûtent;
ce qui revient à dire qu'ils se meuvent tout à fait
comme les quadrupèdes, puisqu'ils changent succes-
sivement le concave et le convexe. Quand la gauche
à son tour conduit les parties antérieures, le concave
se produit alors en sens contraire ; et à ce moment,
c'est la partie droite qui rentre en dedans. ' Repré-
sentons la partie droite du devant par A ; la gauche
ques faits à l'appui de cette
assertion, qui n'est peut-être pas
fausse.
§ 5. C'est la longueur de la
héte. La raison ici donnée est de
toute évidence. — Comme pour
les hommes de haute taille. Le
fait est exact ; mais la compa-
raison ne Test pas autant. —
Tout voûtés. C'est une observa-
tion que tout le monde a pu
faire, ainsi que la suivante. —
C'est bien ainsi... que les ser-
pents. La conformation des ser-
pents est tellement différente que
ce xapprochement n'a rien de
fondé. — Qui se voûtent. Soit
horizontalement, soit verticale-
ment. — Tout à fait comme les
quadrupèdes. Cette assertion est
fort exagérée, et elle n'a quelque
réalité qu'avec la restriction que
fait l'auteur dans les lignes qui
suivent. — Quand la gauche,
à son tour. C'est-à-dire, quand
le serpent fait une reptation à
gauche, après l'avoir faite à
droite. — Qui rentre en dedans.
Le fait est certainement exact ;
mais le mouvement de reptation
est tout autre chose que le mou-
vement progressif des quadru-
pèdes.
§ 6. Représentons la partie
droite... On peut refaire la fi-
gure d'après ces indications ;
mais les manuscrits ne la don-
nent pas. Les quatre lettres
ABCD doivent former une ligne
ondulée dans le genre de celle
CHAP. VII, î< 7
35.'
par B. La partie droite postérieure sera C ; et la gauche
sera D. Voilà comment se meuvent les serpents parmi
les animaux qui se meuvent sur le sol, et les anguilles
parmi ceux qui se meuvent dans l'eau, ainsi que les
congres et les murènes, en un mot tous les animaux
qui se rapprochent encore davantage du serpent.
' Il y a toutefois quelques-uns de ces animaux aqua-
tiques qui n'ont pas même de nageoires, tels que les
murènes; mais les murènes se servent de leau
comme les serpents se servent du sol et de l'eau; car
les serpents nagent également, même quand ils se
meuvent sur terre. D'autres poissons n'ont que deux
nageoires, par exemple, les congres et les anguilles,
et aussi une espèce de kestres qu'on trouve dans le
lac de Siphées. Aussi, les animaux qui sont habitués
à vivre sur terre, comme l'espèce des anguilles, font-
que décrivent les serpents. Voir
sur la reptation, Claude Per-
rault, Méchanique des Animaux,
pp. 369 et 384, édit. de 1721;
Barthez, Nouvelle méchanique
des mouvements, etc., 4" sec-
tion, p. 135; Cuvier, Anatomie
comparée, t. \. pp. 23, 51, qui
n'a pas traité spécialement de la
reptation; M. J. Bell-Pettigrew,
La Locomotion chez les ani-
maux, pp. 46; M. G. Colin,
Physiologie comparée, p. 456,
l*"' volume.
§ 7. I^s murènes. Voir l'His-
toire des Animaux, liv. I, ch. v,
§ 3, où se trouvent les mêmes
détails, presque dans les mêmes
termes; et aussi liv. II, ch. ix.
§ 5, pp. 29 et 158 de ma tra-
duction; voir Cuvier, Règne
animal, tome II, p. 351 , édit. de
1829. — Kestres. J'ai dû con-
server le mot grec, parce que
l'identification est incertaine ;
il est peu probable que ce soient
des espèces de muges. Voir MM.
AubertetWimmer, et leur cata-
logue, en tête de leur édition et
traduction de l'Histoire des Ani-
maux, t. I, p. 130. — Le lac
de Siphées. Ce lac est nommé
dans l'Histoire des Animaux,
liv. II, ch. IX, § 4, p. 157 de ma
traduction. Le lac, ou l'étang, de
Siphées était en Béotie. — Qui
sont habitués à vivre sur terre.
L'expression n'est pas juste;
N
356
MARCHE DES ANIMAUX
ils des flexions plus petites dans 1 eau et sur terre.
Mais ceux des kestres qui ont deux nageoires com-
pensent par leur flexion dans Teau les quatre appa-
reils qu'ils n'ont pas.
CHAPITRE VIII
De la marche des serpents ; deux causes font qu'ils ne peuvent
avoir de pieds ; les pieds des animaux sont toujours en nombre
pair ; impossibilité de la locomotion sur trois pieds ; exemple
des scolopendres, auxquelles on a arraché des pieds pour qu'ils
fussent en nombre impair ; explication des effets de cette muti-
lation ; les pieds restants suppléent à ceux qu'on a retranchés.
— Résumé partiel.
* Si les serpents sont dépouvus de pieds, cela tient
à deux causes : la première, c'est que jamais la nature
ne fait rien en vain, et que, dans chaque cas donné,
elle vise à faire toutes choses le mieux possible et
mais j'ai dû la conserver, parce
que c'est celle du texte. — Ceux
des kestres qui ont deux na-
geoires. Ce ne sont pas alors des
muges, puisque les muges ont
des nageoires dorsales, ventra-
les et pectorales ; voir Cuvier,
Règne animal, tome II, p. 230,
édit. de 1829.
§ 1 . Si les serpents sont dé-
pourvus de pieds. La reptation
des ophidiens est un des phé-
nomènes de locomotion les plus
remarquables, et Aristote a bien
fait de ne pas la négliger. Les
explications qu'il en donne sont
bien insuffisantes sans doute;
mais ce sont les premières. —
La première^ c'est que jamais,, .
Il ne semble pas que cette cause,
qui est profondément vraie dans
sa généralité, ait ici une appli-
cation spéciale; c'est un admi-
rable principe que l'homme
demande à sa raison, mais qui
ne concerne pas plus les reptiles
que le reste de la création. —
Le mieux possible. Fondement
CHAP. VIII, § 3
357
qu'elle conserve soigneusement à chaque être son
essence propre, et sa manière de rester constamment
ce qu'il est. La seconde cause, c'est celle que nous
avons déjà dite, à savoir que nul animal ayant du sang
ne peut être pourvu de plus de quatre appareils de
mouvement. ^ Il suit évidemment de ceci que les ani-
maux pourvus de sang dont la longueur est dispropor-
tionnée au reste de leur corps, comme le sont les ser-
pents, ne peuvent avoir des pieds. D'abord, ils ne
pourraient pas en avoir plus de quatre, puisqu'alors
ils seraient des animaux privés de sang. Mais tout en
ayant deux pieds ou même quatre, ils seraient à peu
près complètement immobiles ; et dès lors un mou-
vement aussi lent leur serait de toute nécessité
presque inutile. ^ D'autre part, tout animal pourvu de
pieds a nécessairement les pieds en nombre pair ; et
ceux qui employent exclusivement le saut pour faire
de l'optimisme, qu'Aristote a
toujours professé, sur les traces
de Platon, son maître, et de So-
crate. — Que nous avons déjà
dite. Voir plus haut, ch. vu,
§ i,etch. II, §2.
§ 2. Il suit évidemment de
ceci, La conséquence n'est pas
du tout évidente, comme l'au-
teur paraît le croire. Ce sont là
simplement des considérations
abstraites, qui ne sont pas fausses
précisément, mais qui ne tien-
nent pas d'assez près au sujet
qu'on traite. — La longueur est
disproportionnée. Le fait est
vrai ; mais il n'a pas les consé-
quences qu'on lui donne. — A
peu près complètement immo^
biles. On ne dit pas pourquoi,
si ce n'est que leur mouvement
serait trop lent ; mais il y a
beaucoup d'autres animaux dont
la locomotion est encore plus
lente que celle des reptiles, en
dépit des pieds dont ils sont
pourvus.
§ 3. En nombre pair. L'ob-
servation est juste ; et ce nom-
bre pair tient évidemment à ce
que le corps a deux parties, la
droite et la gauche; voir plus
loin, § 4, et plus haut, ch. i,
§ 3. — Qui emploient exclu-
N
358
MARCHE DES ANIMAUX
leur mouvement de locomotion n'ont pas besoin de
pieds pour exécuter un mouvement de ce genre. Les
animaux qui doivent employer le saut, sans que d'ail-
leurs ce mouvement leur suffise, et qui, en outre, ont
besoin de la marche, sont constitués de manière que
la marche est plus commode pour eux, tandis que
pour les autres la marche leur est absolument inter-
dite.
* Ce qui fait que nécessairement tout animal a des
pieds en nombre pair, c'est que le mouvement n'est
que partiel, et qu'il ne transporte pas la masse en-
tière du corps d'un seul coup, comme le fait le mou-
vement du saut ; mais il faut absolument que quel-
ques-uns des pieds qui changent restent en place,
tandis que certains autres pieds se meuvent. L'un et
l'autre de ces mouvements se font par les pieds op-
xii'ement le saut. On pourrait
citer les puces, et d'autres in-
sectes, qui paraissent n'avoir que
ce moyen de locomotion. Ces
animaux sautent si bien, parce
que leurs jambes et leurs cuisses
de derrière sont très-longues et
très-épaisses. Leur saut se fait
par un déploiement subit des ar-
ticulations inférieures jusqu'à
la dernière inclusivement, qui
préalablement avait été ployée
plus que de coutume ; voir Cu-
vier, Anatomie comparée, vu*
leçon, tome I, p. 497, l"édition.
— Pour eux pour les autres.
Le texte est moins précis ; mais
le sens ne paraît pas douteux.
§ 4. Ce qui fait que neces-
saircmeitt L'explication est
excellente; et la physiologie
moderne ne saurait mieux dire;
mais ceci résulte primitivement
de la constitution même du
corps, formé de deux parties
accolées. — D'un seul coup.
C'est là ce qui arrive dans le
saut ; mais dans la presque to-
talité des animaux, le saut est
un moyen exceptionnel de lo-
comotion; la marche est leur
procédé habituel. — Restent en
place tandis que. Comme il a
été dit plus haut, ch. m, § 2.
— Faisant passer le poids du
corps. La science actuelle ne peut
CHAP. VIII, i^ 6
359
posés, l'animal faisant passer le poids du corps des
parties mises en fnouvement sur celles qui demeurent
en place. Il serait complètement impossible à un être
quelconque de marcher avec trois pieds ; car alors
l'un des pieds n'aurait absolument aucun point d'ap-
pui où porter le poids du corps, ou bien l'autre, à
chaque opposition, éprouverait une grande fatigue ; et
si l'animal essayait de se mouvoir dans ces conditions,
il tomberait inévitablement. ^ Les polypodes, tels que
les scolopendres, peuvent se mouvoir avec un nombre
impair de pieds, comme on peut le voir, si l'on veut,
en leur enlevant un de leurs pieds ; c'est qu'alors ces
animaux peuvent suppléer aux pieds correspondants
qui ont été mutilés, par le nombre restant de pieds de
chaque côté du corps. Cela tient à ce que, dans ce cas,
les parties restantes se relèvent et transportent en
quelque sorte la portion mutilée et boiteuse ; mais ce
n'est pas là une marche à proprement parler. ^ Tou-
s'expliquer autrement que ne le
fait Aristote. — Avec trois pieds.
L'observation est vraie ,* et il
n'y a pas d'animal à trois pieds;
ce serait une claudication per-
pétuelle et très-fatiguante. — //
tomberait inévitablement. L'hy-
pothèse paraît vraisemblable.
§ 5. Les polfpodeSy tels que
les scolopendres . Voir plus haut,
ch. VII, § 2. La scolopendre fait
partie de l'ordre des chilopodes
ou myriapodes, mille-pattes; et
elle forme une famille ; voir la
Zoologie descriptive de M. Claus,
p. 535, trad. franc. Il y a des
espèces de scolopendres qui sont
venimeuses, et assez redouta-
bles ; elles se cachent d'ordi-
naire sous des pierres ; et elles
fuient le jour; voir Cuvier,
Règne animal, tome IV, p. 337,
édit. de 1829. Elles courent
très-vite et sont carnassières.
— En leur enlevant un de leurs
pieds. C'est une sorte d'expé-
rience de vivisection. — Peu^
vent suppléer aux pieds correS'
360
MARCHE DES ANIMAUX
tefois, il est bien clair que ces animaux mêmes fe-
raient bien mieux leur mouvement s'ils avaient encore
leurs pieds en nombre pair, et s*il ne leur en man-
quait pas un seul de tous ceux qui doivent se cor-
respondre. Ainsi pourvus de tous leurs pieds, ils pour-
raient bien mieux équilibrer le poids, et ne pas
appuyer davantage sur Tun des côtés, en ayant tous
les appuis qui doivent correspondre les uns aux
autres, sans le vide que laissent les pieds opposés.
Mais c'est tour à tour par chaque partie que Tanimal
s'avance et progresse; car alors l'aplomb du corps
revient tout à fait dans les conditions de forme où il
était au début.
' Nous concluons donc que tous les animaux ont les
pieds en nombre pair, et nous avons expliqué la cause
de cette conformation.
pondants. L'explication est toute
naturelle; et elle est péremp-
toire.
§ 6. // est bien clair... La
remarque est très-juste, et elle
peut s'étendre à bien d'autres
cas de mutilation ou d'infirmité.
— Mais c'est tour à tour. On
comprend bien ce que l'auteur
veut dire ; mais l'expression de
sa pensée aurait pu être un peu
plus précise.
§ 7. Nous concluons... C'est
une simple répétition de ce qui
a été dit plus haut. — Nous
avons expliqué. Voir plus haut,
§ 4, sur les pieds dont le nombre
est toujours pair.
CHAP. IX, § 2
361
CHAPITRE IX
Conditions générales du mouvement ; il y faut toujours un point
d'inertie ; combinaison de l'extension et de la flexion ; équilibre
des membres ; ondulations nécessaires de la marche ; reptation
des enfants, et des lutteurs dans la palestre ; action successive
des jambes ; marche des animaux dépourvus de pieds ; expli-
cation du saut; explication du vol; natation des poissons
selon qu'ils ont plus ou moins de nageoires ; natation spéciale
des poissons plats.
* S'il n'y avait pas de point d'inertie, il n'y aurait
pas de flexion possible, ni de natation, ni de marche
en ligne droite ; et voici ce qui le prouve. La flexion
n'est pas autre chose que le changement de la ligne
droite en un cercle, ou en un angle rentrant. Le re-
dressement en ligne droite n'est que le changement
de l'un des deux en la ligne directe. ^ Dans tous les
§ 1. Pas de point d'inertie.
C'est le point d'appui indispen-
sable à toute espèce de levier
pour qu'il puisse agir; et le
principe que pose ici Aristote
est un des premiers et des plus
essentiels de la mécanique. —
Ni de natation y ni de marche.
Il faudrait ajouter le vol, qui,
au fond, a lieu selon les mêmes
lois; il faut toujours un point
d'appui pour les ailes, comme
il en faut un pour les nageoires
ou pour les jambes. Cuvier, dans
sonAnatomie comparée, n'a pas
essayé de poser aucun principe
de mécanique ; il ne s'est oc-
cupé que des os et des muscles,
II® leçon, tome I, p. 89, l'*
édition. La plupart des autres
anatomistes ont fait d'utiles em-
prunts à la mécanique. Voir
aussi dans l'Anatomie comparée
de Cuvier, la vu® leçon, où de
temps à autre il est amené à
présenter quelques considéra-
tions de mécanique et de sta-
tique. — En un cercle. Comme
on le voit par les pattes anté-
rieures des quadrupèdes.
s
362
MARCHE DES ANIMAUX
changements qu'on vient d'indiquer, il faut néces-
sairement que la flexion ou le redressement en ligne
droite se rapporte à un seul et unique appareil. Sans
la flexion, il n'y aurait ni marche, ni vol, ni natation.
Aussi, comme les animaux pourvus de pieds doivent
se tenir alternativement sur Fun et l'autre des deux
membres opposés et y porter le poids du corps, il faut
nécessairement, quand l'un des deux s'avance, que
l'autre s'infléchisse ; car les membres qui se corres-
pondent doivent avoir naturellement la même lon-
gueur ; et le membre qui porte le poids doit être tout
droit, comme une perpendiculaire abaissée sur la
terre. Mais quand le membre avance, il se forme une
hypoténuse, elle équivaut à la longueur qui ne
bouge pas, et à la ligne intermédiaire. ^ De plus, comme
les membres sont égaux, il faut nécessairement que
§ 2. jé un seul et unique ap-
pareil. La jambe, par exemple,
avec la cuisse, la flexion du
genou, et celle du pied. — Doit
être tout droit. Cette condition
est indispensable, et il y a né-
cessairement, dans toute pro-
gression, un moment où le corps
doit être perpendiculaire. — //
se forme une hypoténuse. Les
deux jambes étant à peu près
de même longueur, l'une droite,
l'autre s'avançant, le triangle a
deux côtés à peu près égaux ;
mais la distance entre les jambes
n est pas égale à l'un des côtés.
L'hypoténuse s'adresse exclu-
sivement au tiûangle rectangle;
puisqu'elle est le côté opposé à
l'angle droit. Au temps d'Aris-
tote, le langage mathématique
n'était peut-être pas encore tout
à fait arrêté; mais l'hypoténuse
doit ici s'entendre de la jambe
qui avance, celle qui est per-
pendiculaire formant un angle
droit avec le sol, où elle s'ap-
puie pour soutenir le corps. —
La longueur qui ne bouge pas.
C'est la jambe qui est un instant
droite et perpendiculaire ; c'est
le plus long côté de l'angle
droit. — La ligne intermé-
diaire. C'est l'espace compris
entre les deux pieds, qui forme
le second côté de l'angle droit.
,1
CHAP. IX, § 4 363
le membre qui reste en place s'infléchisse, soit dans le
genou, soit dans la jointure, comme ce serait si l'un
des animaux qui marchent n'avait pas de genou. Ce
qui prouve bien qu'il en est ainsi, c'est qu'en mar-
chant sur le sol près d'un mur, la ligne décrite ne
sera pas une ligne droite, mais une ligne oblique, parce
que la ligne décrite est plus petite quand on fléchit,
et plus grande quand on se redresse et qu'on enlève
le membre. * D'ailleurs, on peut marcher sans même
que le membre fléchisse, comme on le voit chez les
enfants qui rampent à terre. On en a dit jadis autant
de l'éléphant ; mais c'est une erreur. Dans ces cas
divers, il y a toujours aussi un mouvement grâce à la
§ 3. Qui reste en place. Il
semble que c'est la jambe sur
laquelle le corps s'appuie, et qui
à un moment donné est immobile,
en supportant tout le poids du
corps. — Dans la jointure. Le
texte n'en dit pas davantage;
mais il est clair qu'il s'agit ici
de la jointure de la cuisse au
bassin , qui doit fonctionner
quand il n'y a pas de genou. La
flexion de la jambe est indis-
pensable pour que le mouve-
ment de progression ait lieu. —
Ce qui prouve bien, La démons-
tration n'est pas absolument
claire. — Près d'un mur. Le
mur qui forme une ligne droite
sert de terme de comparaison
avec la direction des pas de la
personne qui marche.
§ 4 . D'ailleurs^ on peut mar-
cher Il semble que ceci in-
terrompt un peu le cours des
pensées ; et l'exemple des en-
fants marchant à quatre pattes,
à cause de leur faiblesse, ne
paraît pas bien placé ici. Voir
Barthez, Méchanique nouvelle,
etc., p. 54. — Sans même que
le membre fléchisse. Ceci n'est
pas exact; car il y a toujours
quelque flexion dans la cuisse de
l'enfant ; et il n'y aurait pas de
progression possible si rien ne
fléchissait en lui. — On en a dit
jadis autant de l'éléphant, La
flexion des jambes de l'éléphant
est en effet très-remarquable,
puisque les jambes de derrière
semblent fléchir dans le même
sens que celles de de vaut; mais le
texte n'explique pas assez com-
plètement ce qu'on veut dire de
l'éléphant. Il y a peut-être* ici
quelque interpolation d'une note
N
364
MARCHE DES ANIMAUX
flexion qui se fait, soit dans les omoplates, soit dans
les hanches. Mais aucun être ne pourrait jamais, en se
tenant tout droit, se mouvoir d'une manière continue
et sûre. L'animal ne pourrait alors se mouvoir que
comme les lutteurs se meuvent sur les palestres, en
se roulant dans la poussière sur les genoux.
' Comme la partie supérieure dij corps est consi-
dérable, il faut que le membre s'allonge ; et au mo-
ment qu'il a pris sa longueur, la flexion a lieu néces-
sairement ; car l'animal ne s'étant tenu debout que
grâce à la ligne droite, il tomberait si cette ligne
droite devenait plus courte, ou du moins il n'avan-
cerait pas. Si, en effet, une des deux jambes étant
droite, l'autre venait à s'avancer, elle deviendrait plus
mise à la marge, qui, de là, sera
passée dans le texte. — Soit
dans les omoplates. L'enfant
doit avancer alternativement une
des deux parties du corps ; et
Fépaule participe nécessaire-
ment à ce mouvement ; mais on
ne peut pas dire qu'il y ait
flexion dans les omoplates ; c'est
plus vrai pour les hanches. —
En se tenant tout droit. La re-
marque est juste, par la raison
donnée dans le § 1. — Que
comme les lutteurs. La compa-
raison n'est pas exacte, puisque
l'on suppose d'une part que l'a-
nimal reste droit, et puisque
d'autre part les lutteurs se rou-
lent dans la poussière, où ils
rampent à peu près à la manière
des enfants.
§ 5. Comme la partie supé-
rieure du corps... Cette phrase
ne se comprend pas bien, quoi-
qu'elle soit fort régulière de
forme. — Il faut que le membre
s'allonge. La jambe qui se porte
en avant prend toute sa lon-
gueur, et dès qu'elle l'a prise, la
flexion du genou doit avoir lieu.
— Pris sa longueur. Le texte
n'est pas aussi développé ; il se
sert simplement d'un pronom
indéterminé. — Cette ligne droite
devenant plus courte. Si la jambe
mise en avant restait toute droite,
elle deviendrait trop courte en
allant toucher la terre ; et le
corps, en s'inclinant, pourrait
faire une chute. — Si en effet...
Toute celte fin du paragraphe
n'est pas intelligible ; et les ma-
nuscrits ne fournissent aucun
moyen de l'améliorer. — Plus
CHAP. IX, § 7
365
grande, tout égale qu'elle est; car elle égalerait
alors et la partie qui reste en place et en outre l'hy-
poténuse. * Il y a donc nécessité que la partie qui
s'avance s'infléchisse, et qu'après qu'elle s'est in-
fléchie, l'animal fasse en même temps étendre l'autre,
qui s'incline et s'avance, en demeurant sur la perpen-
diculaire. Les jambes représentent ainsi un triangle
isoscèle. La tète s'abaisse un peu plus bas, lorsque se
produit la perpendiculaire sur laquelle l'animal s'ap.
puie en marchant.
^ Quant aux animaux sans pieds, il y en a qui pro-
gressent par ondulations; et ce mouvement se produit
grande^ tout égale qu'elle est.
Il y a là une contradiction fla-
grante. — Et en outre l'hypo-
ténuse. D'après ce qui a été dit
au § 3, l'hypoténuse est formée
par la jambe qui s'avance, puis-
que, dans le triangle, cette jambe
est opposée à l'angle droit formé
par la jambe qui est perpendi-
culaire et par la ligne du sol,
entre les deux jambes. Tout ce
qu'on peut tirer de ce passage
embarrassé, c'est qu'Aristote a
étudié avec la plus vive attention
les diverses phases que présente
la marche dans l'homme. Mais
l'expression de sa pensée est
restée fort incomplète, soit par
sa faute, soit par celle des co-
pistes.
§ 6 . Il y a donc nécessité. ....
Cette nécessité ne résulte pas de
ce qui précède ; mais le fait de
la flexion n'en est pas moins
certain, et sans elle la marche
serait impossible. — Qui s'in-
cline... sur la perpendiculaire.
Il y a des éditeurs qui ont mis
toute cette petite phrase en-
tre crochets, comme suspecte.
— Un triangle isoscèle. L'ob-
servation est vraie, et il y a en
effet un moment dans la marche
où les jambes forment un trian-
gle isoscèle, le tronc et le haut
du corps représentant une per-
pendiculaire élevée au sommet.
— La tête s'abaisse. Le mou-
vement de la tête aide de cette
façon le mouvement de progres-
sion, qu'exécutent les muscles
des jambes.
§ 7. Quant aux animaux sans
pieds. Par les animaux sans
pieds, l'auteur entend surtout
les reptiles ophidiens ; plus loin,
il sera question des poissons,
qui se déplacent par l'action de
leurs nageoires et de leur queue.
— Par ondulations. Le mot du
36r>
MARCHE DES ANIMAUX
de deux façons. Les uns marchent sur la terre au
moyen de flexions, c'est la manière des serpents ; les
autres s élèvent au-dessus du sol comme le font les
chenilles. Cette ondulation n est réellement qu'une
flexion. Il est d'autres animaux qui s'avancent par
reptation, comme ceux qu'on appelle entrailles de
terre, et comme les sangsues. Us marchent en s'ap-
puyant sur la partie du corps qui est devant ; puis ils
rassemblent tout le reste du corps sur cette partie,
et, à l'aide de ce procédé, ils se transportent d'une
place à une autre. * Il est bien clair que, si les deux
parties réunies n'étaient pas plus grandes qu'une
seule séparément, les animaux à ondulations ne pour-
raient pas du tout se mouvoir ; car si la flexion en se
détendant n'était qu'égale, il ne se produirait aucune
texte rappelle le mouvement des
flots, tout aussi bien que le mot
que j'emploie dans ma traduc-
tion. — De deux façons. L'on-
dulation peut être, ou horizon-
tale, de droite à gauche et de
gauche à droite, ou verticale,
une partie du corps faisant
voûte. — C'est la manière des
serpents. Les serpents avancent
surtout par des ondulations la-
térales ; mais il y en a aussi qui
se dressent et avancent à la
façon des chenilles. — N'est
réellement qu'une flexion. La
seule différence, c'est que le
corps entier s'infléchit, au lieu
d'un membre isolé. — Entrailles
de terre. Voir plus haut, ch. iv,
§ 6. — les sangsues. Voir Cu-
vier, Règne animal, tome III,
p. 212, où est décrite la pro-
gression de la sangsue. Cette
description se rapproche tout à
fait de celle d'Aristote.
§ 8. Réunies. J'ai ajouté ce
mot pour plus de clarté. — Pas
plus grandes qu une seule. Il est
possible que le corps entier
puisse dans une certaine mesure
rentrer en lui-même pour se
détendre ensuite; mais sans cette
condition, le mouvement pro-
gressif s'explique très-bien par
le rapprochement des deux ex-
trémités, l'une des deux se fixant
alternativement pour attirer ou
pour pousser l'autre en avant.
— N'était qu'égale. Il n'y a pas
besoin que le corps devienne
GHAP. IX, § 10 367
progression. Au contraire, en se détendant, elle dé-
passe la première extension ; et cette portion restant
en place, l'animal y ramène encore tout le reste.
'Dans tous les changements dont on vient de par-
ler, l'être qui se meut progresse, tantôt en s'étendant
en ligne droite, tantôt en se redressant sur les par-
ties antérieures, après s'être infléchi avec elles, et en
s'infléchissant sur celles qui suivent. Tous les animaux
qui sautent doivent fléchir sur la partie du corps qui
est inférieure, et c'est en s'y appuyant qu'ils peuvent
exécuter leur saut. "Les animaux qui volent et ceux
qui nagent procèdent encore de même. Ceux-ci
volent en déployant tout droit leurs ailes et en les
infléchissant ; les autres en font autant de la nageoire.
plus long; il suffit qu'à la courbe
formée par la flexion du corps,
il succède une ligne droite, pour
que la progression ait lieu dans
une mesure proportionnée à la
dimension de la bête. — L' ani-
mal j ramène encore tout le reste.
C'est là en effet ce qui se passe
dans la réalité.
§ 9. Dont on vient de parler.
Ceci ne fait guère que répéter
ce qui a été dit dans les para-
graphes précédents. — Sur celles
qui suivent. Ce sont les parties
postérieures du corps. — Tous
les animaux qui sautent. Voir
plus haut, ch. m, § 1.
§ 10. Qui volent et ceux qui
nagent. Presque tous les phy-
siologistes contemporains ont
rapproché le vol et la natation,
comme Aristote le fait ici. — En
déployant tout droit leurs ai-
^^^ L'explication n'est pas
fausse; mais elle est beaucoup
trop brève ; le mouvement des
ailes de l'oiseau est excessive-
ment compliqué, comme on peut
le voir dans Claude Perrault, de
la Méchanique des animaux,
pp. 374 etsuiv., édit. de 1721;
Barthez, nouvelle Méchanique
des animaux, p. 190, 6« sec-
tion ; Cuvier, Anatomie compa-
rée, t. I, p. 510, ^«édit.; M.
Marey, la Machine animale,
pp. 218 et 236; et surtout M.
Pettigrew, la Locomotion chez
les animaux, pp. 17, 143 à 235,
245 et 276. — Les autres en
font autant de la nageoire. Ceci
n'est plus aussi exact ; aujour-
\
368
MARCHE DES ANIMAUX
CHAP. X, § 1
369
ii;
' \i
Les uns d'ailleurs, parmi ces derniers, ont quatre
nageoires, les autres n'en ont que deux quand ils
sont plus longs, comme on le voit dans les anguilles.
En place des deux nageoires qui manquent, ces pois-
sons achèvent le reste du mouvement par la flexion
du corps entier, comme nous l'avons expliqué anté-
rieurement.
** Ceux des poissons qui sont plats se servent de la
largeur de leur corps pour remplacer les nageoires
qui leur manquent; ou bien, ils ont aussi deux na-
geoires. Ceux de ces poissons qui sont tout à fait plats,
comme le batos, nagent directement avec les nageoires
qu'ils ont et avec les derniers contours de leur corps,
en les redressant et en les fléchissant successivement.
d'hui il est reconnu que les
poissonsavancent presque exclu-
sivement par le mouvement de
leur queue ; les nageoires main-
tiennent le corps en équilibre,
et le dirigent. — Comme nous
l'avons expliqué antérieure^
ment. Voir plus haut, ch. vu,
§6 et 7.
§11. Ceux des poissons qui
sont plats. Barthez, nouvelle
Mëchanique des animaux, page
166, cite ce passage d'Aristote,
qu'il approuve; et il nomme,
parmi les poissons plats, la raie,
la sole, le turbot, la pasténague,
etc. Ces poissons ont une ma-
nière de nager toute spéciale.
Barthez en donne une expUca-
tion assez détaillée. — De la lar-
geur de leur corps. Il serait plus
exact de parler de leur queue,
comme Aristote le fait d'ailleurs,
dans le Traité des Parties des ani-
maux, liv. IV, ch. XIII, § 8,
p. 257. — Comme le hatos. Voir
l'Histoire des Animaux, livre 1,
ch. IV, § 2, p. 26 de ma traduc-
tion. J'ai eu tort dans ce passage
de ranger le batos dans la famille
des raies; il paraît bien qu'il n'y
appartient pas ; voir le catalogue
de MM. Aubert et W^immer, pre-
mier volume de leur édition et
traduction de l'Histoire des Ani-
maux, p. 146. Il est jusqu'à
présent impossible d'identifier
ce poisson. Il est nommé aussi
dans le traité des Parties des
Animaux, livre IV, ch. xiii, § 8
et § 14, pp. 257 et 262. — £/i les
redressant et en les fléchissant.
Voir Barthez, loc. cit. — Suc^
cessivement. J'ai ajouté ce mot.
CHAPITRE X
Du vol des oiseaux et du mouvement général des volatiles ; né-
cessité de l'action simultanée des ailes et des pattes; de la flexion
et de l'extension des ailes pleines et des ailes divisées en plu-
mes ; de l'action de la queue, faisant fonction de gouvernail ;
vol irrégulier des volatiles sans queue et à ailes pleines ;
action des pattes dans le vol des oiseaux de grand vol ; les co-
léoptères ; queue inutile du paon ; rapidité du vol des oiseaux
de proie ; leur tête, leur cou, leur thorax, conformés en vue
du vol ; légèreté relative de leurs parties postérieures.
* On peut se demander comment les oiseaux, soit
quand ils volent, soit quand ils marchent, se meuvent
avec quatre appareils, puisque nous avons dit que
c'est par quatre appareils que doivent se mouvoir
tous les animaux qui ont du sang ; mais on n'a pas
dit que ce fût par quatre appareils précisément, mais
on a dit seulement qu'ils ne peuvent pas se mouvoir
par plus de quatre. Ce qui est vrai, c'est que les
oiseaux ne pourraient pas voler si on leur ôtait leurs
pattes, et qu'ils ne pourraient pas non plus marcher
si on leur ôtait leurs ailes, pas plus que l'homme ne
§ 1 . i^ÉT meuvent avec quatre
appareils. Au premier coup
d'œil, il semble que les oiseaux
n'ont que deux appareils, les
deux pattes quand ils marchent,
et les deux ailes quand ils vo-
lent ; mais comme les pattes sont
nécessaires dans le vol, et les
T. II,
ailes dans la marche, il y a chez
les oiseaux les quatre appareils.
— Nous avons dit. Voir plus
haut, ch. i, § 2, et ch. vu, § 1.
— Ne pourraient pas voler. Les
pattes servent à maintenir l'équi-
libre du corps quand l'oiseau
vole: les ailes en font autant
\
370
MARCHE DES ANIMAUX
CHAP. X, § 4
371
1'
II
i;
I
f '
peut marcher sans mouvoir les épaules. * Ce qui n'est
pas moins vrai, ainsi qu'on Ta dit, c'est que tous les
êtres ne se déplacent que grâce à la flexion et à l'ex-
tension, puisque tous ne peuvent progresser que sur
un appui placé, jusqu'à un certain point, sous eux, et
dans un milieu qui leur cède. Par une conséquence
nécessaire, il faut que, si la flexion n'a pas lieu dans
une autre partie, elle ait lieu au moins dans la partie
d'où part le mouvement. Pour les volatiles dont les
ailes sont pleines, c'est de cette aile même qu'il part;
pour les oiseaux ordinaires, c'est de la plume ; et pour
les autres animaux, pour les poissons, par exemple,
c'est de la partie correspondante. Chez d'autres,
enfin, tels que les serpents, le principe de la flexion
est dans les flexions mêmes du corps.
^ Chez l'animal qui vole, la queue du croupion est
quand il marche. — Sanv mou-
voir les épaules. A cause de la
constitutiou môme du corps hu-
main, formé de deux moitiés
juxtaposées.
§ 2. Jlnsl qu'on l'a dit. Voir
plus haut, ch. ix, § 1. — Dans
un milieu qui leur cède. I^e
texte est moins précis; et le
mot dont il se sert est plus gé-
néral ; mais le sens ne peut faire
de doute ; le milieu qui cède
ne peut être que l'air ou l'eau.
— Dont les ailes sont pleines.
Comme les insectes, et aussi les
chauves-souris, dont les ailes sont
memhraneuses. — C'est de cette
aile même. Le mot grec est tout
à fait spécial, et il désigne celte
nature d'aile particulière. Dans
notre langue, nous n'avons qu'un
seul mot pour l'aile de l'insecte
et pour l'aile de l'oiseau; voir
M. J. Bell-Pettigrew, de la Lo-
comotion, p. 235. — De la
plume. J'ai dû essayer de re-
produire la dilférence des mots
que le texte emploie. — La par-
tie correspondante .^i ici, ce sont
les nageoires. — De la flexion
dans les flexions. Cette ré-
pétition est dans le grec même.
§ 3. Z« queue du croupion.
Ou simplement : La queue. Mais
l'expression du texte implique
l'idée de croupion. — Comme
destinée à régler le vol, qu'elle dirige, comme le gou-
vernail dirige les bateaux ; car il faut que les gouver-
nails aussi fléchissent dans la jointure qui les unit au
navire. C'est là ce qui fait que les volatiles dont les
ailes sont pleines, et, parmi les oiseaux à ailes divisées,
ceux chez qui la queue du croupion n'est pas naturelle-
ment consacrée à la fonction qu'on vient de dire, tels
que le paon, le coq, et, en général, les oiseaux qui ne
volent pas beaucoup, c'est là ce qui fait, disons-nous,
que ces oiseaux ne dirigent pas leur vol en ligne
droite.
*En effet, il n'y a pas un seul volatile à ailés pleines
qui ait une queue garnie de plumes; et tous ils
s'abattent au hasard, en quelque lieu que ce soit, en-
traînés comme un navire désemparé de son gouver-
nail. C'est ce qu'on peut voir également dans les
coléoptères, comme le cantharc et le hanneton, ou
dans les insectes sans élytres, comme les abeilles et
le gouvernail dirige les ba-
teaux, La comparaison est si
naturelle que bien des auteurs
l'ont faite après Aristote, sans
avoir à la lui emprunter ; voir
Barthez, Nouvelle Méchanique
des mouvements de l'homme et
des animaux, p. 44, et aussi
p. 203. — Fléchissent dans la
jointure H faut en effet que
le gouvernail puisse se mouvoir
en une certaine mesure, à droite
et à gauche, pour avoir une
action sur le navire. — Ne di-
rigent pas leur vol en ligne
droite. Parce que la queue n'est
pas rectrice chez ces volatiles.
§ 4 . Une queue garnie de plu-
mes. J'ai dû ajouter ces der-
niers mots |)our marquer da-
vantage la différence de la queue
des insectes avec celle des oi-
seaux. — Entraînés comme un
navire désemparé. C'est la suite
de la comparaison précédente ;
le fait est parfaitement observé
et décrit. — Le cantharc. Voir
l'Histoire des Animaux, livre V,
ch. XVII, § 15, p. 213 de ma
traduction ; et le catalogue de
N
î ■
f
-4'
il
il
372 MARCHE DES ANIMAUX
les guêpes. Dans les oiseaux de grand vol, auxquels
la queue est inutile, comme les flamants et les hérons,
et dans tous les oiseaux qui nagent, on peut observer
qu'ils volent en étendant les pattes en place de
queue, et ils se servent de ces pattes comme ils se
serviraient d'une queue pour diriger et gouverner leur
vol. M.e vol des coléoptères est à la fois lent et fai-
ble, parce que !a nature de leurs ailes n'est pas suffi-
samment proportionnée au poids de leur corps, qui
est considérable, tandis que les ailes sont petites et
faibles. Et de même qu'un navire de charge essaierait
d'avancer à force de rames, de même ces oiseaux ne
volent aussi qu'à grand'peine ; la faiblesse de leurs
ailes, et celle de leur nature, contribuent chacune
pour leur part au résultat que nous venons de dire.
«Chez les oiseaux, le paon ne peut rien fc\ire de sa
CHAP. X, § 7
373
MM. Aubertel Wimmer, p. 165
du lome I de leur édition et
traduction de l'Histoire des Ani-
munx. — Dû fis les oiseaux de
grand vol. La description que
donne ici Aristote est parfaite-
ment exacte ; beaucoup d'au-
tres naturalistes l'ont reproduite
après lui. — Ixs flamants. J'ai
traduit Porph yrion par Flamant ;
mais l'identification n'est pas
sûre, ainsi que je l'ai fait re-
marquer, Histoire des Animaux,
livre VHl, ch. viii, § 1, P- ^}
de ma traduction; pour le hé-
ron, voir id. ibid., livre VH,
ch. V, § il, p. 34.
% h. Le vol des coléoptères.
Je ne sais si les explications
données ici par Aristote sont
acceptées par la science mo-
derne ; elles ont pour elles une
grande vraisemblance. — -^ti
poids du corps... petites et fai-
bles. Tout ceci est fort exact. Il
en est tout autrement chez les
oiseaux, où les ailes sont en gé-
néral très-puissantes. — Un na-
vire de charge. Cette compa-
raison est aussi juste que les
précédentes.
§ 6. Chez les oiseaux. Par
opposition avec les insectes. —
I^ paon ne peut rien faire de
sa queue. Relativement au vol.
— Parce qu'il la perd. Le paon
queue, tantôt parce qu'elle est trop grande, et tantôt
aussi parce qu'il la perd. Chez les oiseaux ordinaires,
il se passe, pour la nature de leurs ailes, tout le con-
traire de ce qu'on voit pour les volatiles à ailes plei-
nes ; et c'est une remarque qu'on peut surtout faire
pour les oiseaux dont le vol est le plus rapide, c'est-
à-dire, pour les oiseaux à serres recourbées. 'Pour
ces oiseaux, la rapidité du vol est une des conditions
de leur vie ; et tous les autres organes de leur corps
semblent être calculés pour produire ce mouvement
qui leur est particulier. Tous ils ont une tête petite,
un cou assez mince, un thorax puissant et pointu ;
pointu, pour faciliter la marche, comme la proue du
navire, qui a la forme d'un Lambda ; puissant, par la
n'a toute sa queue que vers trois
ans ; il la perd chaque année à
l'automne, et il la reprend au
printemps. — Chez les oiseaux
ordinaires. J'ai ajouté le der-
nier mot, atin de mieux mar-
quer la différence entre les oi-
seaux et les volatiles à ailes
pleines. — // se passe... tout le
contraire. La pensée pourrait
être exprimée plus précisément.
Aristote veut dire sans doute
que, pour les oiseaux, le vol est
rapide et que les ailes sont très-
fortes pour un corps léger, tandis
que les coléoptères n'ont pas ces
avantages. — Pour les oiseaux
à serres recourbées . Ce sont les
oiseaux de proie.
§ 7. Tous les autres organes
de leur corps. Cette remarque
est très-exacte. Buffon dit à peu
près la même chose, dans son
Discours sur la nature des oi-
seaux, tome XIX, p. 34, édit.
de 1830. — Un thorax puis-
sant et pointu. Tous ces détails
sont parfaitement justes. Voir la
description de l'oiseau dans le
Règne animal de Cuvier, tome 1,
pp. 303 et suiv. « Le sternum
surtout est d ' une grande étendue,
et augmente encore sa surface
par une lame saillante dans son
milieu. » Cuvier décrit ensuite
la fourchette formée par la réu-
nion des deux clavicules et les
apophyses coracoîdes. — La
proue du navire. La compa-
raison était neuve du temps
d' Aristote; depuis lui, elle a été
cent fois répétée. Elle est frap-
\
374
MARCHE DES ANIMAUX
chair qui Tentoure et le recouvre, afin de pouvoir
fendre Tair, qui le frappe et que Toiseau doit pouvoir
diviser aisément et sans fatigue. * Quant aux parties
postérieures du corps de ces oiseaux, elles sont légères
et vont en se rétrécissant, pour se rapprocher de plus
en plus, afin de suivre les parties antérieures sans
gêner Tair par leur largeur. C'est là du moins Tex-
plication qu'on peut donner.
pante, quand on considère sur-
tout les oiseaux nageurs, le cy-
gne par exemple ; mais elle n'est
pas moins naturelle, quand on
considère le mouvement des oi-
seaux volant dans l'air. — La
forme d'un Ijimhda. C'est-à-
dire la forme d'un triangle dont
un angle aigu serait tourné en
avant, pour faciliter la marche
dans un fluide qu'il faut diviser
avec plus ou moins d'effort.
§ 8. Quant aux parties pos-
térieures. La queue des oiseaux,
surtout des oiseaux de grand
vol, est calculée de manière à
aider la locomotion, loin de la
gêner. — ^éjîn de suivre les
parties ante'rieures . Comme les
flancs du navire et le gouver-
nail sont calculés pour faciliter
le sillage tout entier. — L'ex-
plication qu'on peut donner, l^es
considérations que présente ici
Aristole peuvent paraître un peu
trop concises ; mais on ne voit
pas qu'en général les natura-
listes s'y soient arrêtés beaucoup
plus que lui. Ces considérations
sont d'ailleurs très-exactes.
CHAP. XI, § 1
375
/"
CHAPITRE XI
Des conditions de la station droite ; il ne faut que deux pieds, et
les parties hautes doivent être plus légères que les parties bas-
ses; conformation de l'homme; exemple des enfants, qui d'abord
ne peuvent se tenir droits ; conformation différente des oiseaux;
organisation de leur hanche, qui fait comme une double cuisse;
sa fonction remarquable ; l'oiseau ne peut être droit comme
l'homme ; et l'homme ne peut avoir d'ailes, comme les Amours
des peintres ; loi générale de la nature.
* On comprend sans peine que, quand un animal
doit être debout en marchant, il faut nécessairement
qu'il soit bipède, et qu'en lui les parties supérieures
du corps soient plus légères et que les parties infé-
rieures aient plus de poids ; car c'est à cette condition
uniquement qu'il est possible à l'animal de se porter
lui-même avec facilité. Aussi est-ce pour cela que
l'homme, qui est le seul entre tous les animaux à se
§ 1. // faut nécessairement
quil soit bipède. C'est là non
seulement le fait actuel ; mais
on ne saurait imaginer une autre
condition que celle de bipède
pour un être qui doit marcher
en se tenant debout. C'est là une
de ces nécessités qu'Aristote ap-
pelle Hypothétiques ; il n'est pas
nécessaire qu'il y ait un être bi-
pède ; mais du moment qu'il y
a un être de ce genre, il faut
nécessairement qu'il soit bipède
pour pouvoir marcher. — Les
parties supérieures. . . les parties
inférieures Ce rapport des
parties supérieures et des par-
ties inférieures du corps est très-
exactement observé. — De se
porter lui-même avec facilité.
Cette explication est excellente.
— L'homme, qui est le seul
Buffon, qui a fait une admirable
étude de l'homme, tome XI,
pp. 309 et suiv. édit. de 1830,
ne semble pas s'être occupé d'ob-
servations analogues, bien que
ces rapprochements soient d'une
V
370
MARCHE DES ANIMAUX
tenir debout, a, proportionnellement au haut du corps,
les jambes plus longues que tous les autres êtres pour-
vus de pieds, et qu'il a aussi des jambes plus fortes.
' Le cas des enfants suffit pour donner à cette remar-
que une pleine évidence ; ils ne peuvent marcher
debout, parce qu'ils sont tous des espèces de nains,
et que les parties supérieures du corps sont chez eux
plus grandes et plus fortes, proportion gardée, que
les parties d'en bas. Avec les progrès de Tàge, ce sont
au contraire les parties inférieures qui se développent
davantage, jusqu'à ce que l'enfant ait pris toute la
croissance convenable, et qu'il puisse marcher tout
droit, grâce aux proportions que le corps a prises.
* Les oiseaux, qui sont légers, ont deux pieds, parce
que chez eux le poids est en arrière. C'est comme
grande importance ; voir égale-
ment la Description de l'homme,
ibid. pp. 4r2etsuiv., Ageviril. —
Proportionnellement au haut du
corps. Avec cette restriction sur
la proportionnalité, cette remar-
que est très-juste. — Des jambes
plus fortes. L'homme est le seul
animal qui ait des mollets; et
c'est la station droite qui exige
ce développement des chairs et
des muscles. Cela suffit pour dé-
montrer que le singe n'est pas
fait pour se tenir debout ; et ce
n'est qu'accidentellement qu'il
prend cette |)osition.
§ 2. /^ cas des enfants... Ces
remarques sur la conformation
des enfants sont très-exactes ;
mais peut-être la faiblesse des
jambes se joint chez eux à la
prédominance des parties hautes
du corps. Ils sont bien des
nains dans le sens où l'entend
Aristote ; et leur tête est propor-
tionnellement plus grosse que
dans l'adulte. Buffon a fait sur
l'enfance un chapitre spécial, où
iladitd'excellenteschoses; mais
des considérations du genre de
celles-ci lui ont échappé; voir
tome XI, pp. 323 et suiv., édit.
de 1830.
§3.1^ poids est en arrière.
La conformation générale de
l'oiseau justilie complètement
cette remarque ; mais elle n'est
peut-être pas tout-à-fait d'ac-
cord avec ce qui vient d'être
dit plus haut dans le chapitre
CHAP. XI, § 4 377
dans la fabrication des chevaux de bronze ; on leur
fait toujours lever les jambes de devant. Ce qui fait
surtout que les oiseaux, avec leurs deux pattes, peu-
vent se tenir tout droits, c'est qu'ils ont la hanche
pareille à une cuisse, et qu'on dirait qu'ils ont deux
cuisses au lieu d'une, d'abord la cuisse qu'ils ont
dans la jambe avant la flexion, et ensuite celle qu'ils
ont, outre ce membre, à partir du siège. * D'ailleurs,
précédent, § 8. Il est vrai d'ail-
leurs que, chez les oiseaux, le
poids porte principalement sur
la partie postérieure, sans que
ce soit précisément sur la queue,
qui la plupart du temps est
très-courte. — Des chevaux de
bronze. Il faut ajouter que l'ar-
tiste a voulu représenter le che-
val appuyé sur les deux seules
jambes de derrière, se cabrant
ou s'élançant. — Toujours lever
les jambes de devant. Ce n'est
pas là une posture obligée ; le
cheval peut être représenté les
quatre jambes à terre, ou deux
jambes levées en diagonale, ou
même une seule jambe soulevée.
Du reste, il est possible que
toute cette phrase sur l'attitude
des chevaux coulés en bronze
soit une interpolation. — La
hanche pareille à une cuisse.
Voir plus haut, ch. i, § 3, une
première comparaison entre les
jambes de l'homme et les pattes
des oiseaux. — La cuisse qu'ils
ont dam la jambe. C'est la tra-
duction exacte du texte ; mais
il faut comprendre, par la cuisse
proprement dite, la partie de la
jambe correspondant au fémur,
indépendamment du tibia et
du péroné, qui viennent ensuite
après le genou et avant le pied.
C'est l'ensemble de toutes ces
parties qui constitue ce qu'on
appelle, d'un terme générique,
la jambe. — A partir du siège.
Il est à regretter que l'auteur ne
soit pas entré dans plus de dé-
tails sur cette organisation si
particulière de l'oiseau. Buffon
n'en a rien dit dans son Discours
sur la nature des oiseaux, tomo
XIX, pp. 25 et suiv., édit. de
1830. Cuvier, Règne animal,
tome I, p. 302, dit : « Le bassin
des oiseaux est très-étendu en
longueur pour fournir des at-
taches aux muscles qui suppor-
tent le tronc sur les cuisses .
Les ischions et surtout les pubis
se prolongent en arrière. » Cu-
vier et Buffon se sont peu oc-
cupés de la station droite chez
les oiseaux, et des différences
qu'elle présente avec la station
de l'homme. C'est cependant un
point fort curieux. Voir aussi
M. Claus, Zoologie descriptive,
p. 94 2 j trad. franc.
N
378
MARCHE DES ANIMAUX
r
ce n'est pas à proprement parler une cuisse ; c'est
plutôt une hanche, et s'il n'en était pas ainsi, l'oiseau
ne pourrait pas se tenir sur deux pieds. C'est comme
si, dans l'homme et dans les quadrupèdes, la hanche
étant toute courte, la cuisse et le reste de la jambe
venaient immédiatement après elle ; le corps, par
suite, serait trop enclin à tomber. Mais dans l'organi-
sation actuelle, la hanche étant longue, elle va pres-
que jusqu'au milieu du ventre; et grâce à cette con-
formation, les jambes, en s'y appuyant, peuvent sou-
tenir le corps tout entier.
'^ Il n'en faut pas davantage pour prouver que l'oi-
seau ne peut pas être debout à la manière de l'homme.
Les ailes, dans le rapport qu'elles ont actuellement
avec le corps, sont immédiatement utiles ; mais si
l'oiseau était droit, elles lui seraient aussi inutiles que
celles que les peintres donnent aux Amours qu'ils re-
§ 4. -<^ proprement parler.
J'ai ajouté ces mots, dont le sens
est impliqué dans l'expression
du texte. — Plutôt. Mot égale-
ment ajouté. — C'est comme si
dans l'homme... Ces détails
ostéologiques ne sont peut-être
pas aussi clairs qu'Aristote au-
rait pu les donner, en observant
les choses de plus près. — La
hanche. Ou, Le bassin. — Dans
l'organisation actuelle. Sous-
entendu : « De l'oiseau. » —
Jusqu'au milieu du ventre. Ceci
ne peut se rapporter qu'à l'oi-
seau. — Le corps tout entier.
Même remarque.
§ 5. ^ /« manière de l'homme.
C'est là certainement un point
que la zoologie doit élucider ;
la station droite de l'oiseau peut
si facilement se confondre avec
celle de l'homme, qu'il est utile
de montrer en quoi elles diffè-
rent l'une de l'autre. — Si
l'oiseau e'tait droit. Sous-en-
tendu : « De la même manière
que l'homme. » — Aux Amours
qu'ils repre'sentent. C'est là une
indication qui i>eut regarder
l'histoire de l'art. Du reste, on
voit déjà dans Platon qu'on
prêtait des ailes à l'Amour ; voir
le Phèdre et le Banquet, pp. Gl et
CHAP. XI, § 6
379
présentent. * Ce qui n'est pas moins évident, après
ce qu'on vient de dire, c'est que l'homme, non plus
qu'aucun autre être d'une conformation semblable à la
sienne, ne peut jamais être ailé, non seulement parce
que, étant un animal qui a du sang, il aurait alors plus
de quatre appareils de mouvement, mais aussi parce
que, pour les mouvements qui lui sont naturels, la
possession d'ailes ne lui serait d'aucune utilité. Or la
nature ne fait jamais rien qui soit contre nature.
285 trad . de M . V . Cousin . Sur les
monuments de toutes les épo-
ques, Eros est représenté avec
des ailes, en même temps qu'a-
vec un carquois et des flèches.
§ 6. Ne peut jamais être
aile'. Le fait est que l'homme
n'a pas d'ailes , bien que sou-
vent l'imagination des poètes
en ait rêvé pour lui ; mais les
raisons qu'en donne Aristote ne
sont peut-être pas très-solides ;
et si la nature avait voulu que
l'homme pût voler, elle aurait
su adapter à son dos un méca-
nisme d'ailes aussi ingénieux et
aussi puissant que celui des oi-
seaux, placé sur les côtés. —
Plus de quatre appareils. Voir
plus haut, ch. x, § 1. — D'au-
cune utilité'. Ceci serait con-
testable. L'homme marche et
nage ; il aurait bien pu voler
aussi. — La nature ne fait j a'
mais rien C'est le principe
ordinaire qu'invoque l'opti-
misme ; mais la faculté de
voler aurait pu, ce semble, s'ac-
corder dans l'homme avec le
reste de son organisation.
380
MARCHE DES ANIMAUX
CHAPITRE XII
Suite des conditions générales de la flexion, qui ne peut avoir lieu
sans un point d'inertie; différences des flexions dans l'homme et
dans les quadrupèdes et les oiseaux ; sagesse de la nature ; dé-
placement successif du poids du corps sur l'une et l'autre jambe;
il faut que le membre dirigeant fléchisse en avant; flexitm du
pied et du bras ; conditions de la locomotion dans les quadru-
pèdes; rôle et flexion des pattes de devant; explication de l'or-
ganisation actuelle des quadrupèdes ; utilité de cette organisa-
tion pour l'allaitement des jeunes.
* Nous avons déjà dit que, s*ii n'y avait pas de flexion
dans les jambes, dans les omoplates et dans les han-
ches, les animaux qui ont du sang et des pieds se-
raient absolument hors d*état de se déplacer; et nous
avons ajouté qu'il n'y a pas de flexion possible s'il
n y apasunpoint d'inertie. ^Nousavons dit encore que
l'homme qui est pourvu de deux pieds, et que l'oiseau
qui a deux pieds comme lui, fléchissent cependant leurs
membres en sens contraire. Il en est de même des qua-
drupèdes, qui fléchissent leurs membres en sens con-
traire les uns des autres, et en sens contraire de
l'homme. Ainsi, l'honimefléchitsesbrasen creux, et ses
jambes en rond, tandis que les quadrupèdes fléchissent
§ 1. Nous avons déjà dit.
Voir plus haut, ch. vi, § 1, et
ch. IX, §§ 1 et 2.
§ 2. Nous avons dit encore.
Voir plus haut, ch. i, §§ 3 et 4.
— // en est de même des
quadrupèdes. Voir, ibid, ch. i,
§4. — Ses bras en creux ^ et
ses jambes en rond. Voir plus
haut, ch. I, § 4, la même pen-
CHAP. XII, § 3 381
les jambes de devant en rond, et celles de derrière, en
creux. L'organisation des oiseaux est toute pareille.
' Ceci tient, comme nous l'avons bien des fois répété,
à ce que la nature ne fait jamais rien en vain, et que
tout en elle vise toujours au mieux possible, dans
les conditions données. Par une conséquence néces-
saire, comme la locomotion, dans tous les animaux
qui en jouissent, se fait par les deux jambes, il faut
que, quand chaque jambe se tient debout à son tour,
le poids du corps passe dans ce membre; et, quand
l'animal se meut en avant, le pied qui se porte et se
place avant l'autre, doit n'avoir point de char«^e. Puis,
la marche venant à continuer, il faut que le poids
passe successivement sur ce pied qui le reçoit ; et né-
cessairement, il faut que le membre, après sa flexion,
se redresse de nouveau, l'appareil tout entier et le
sée, exprimée presque dans les
mêmes termes. — L'organi-
sation des oiseaux est toute
pareille. Ceci peut paraître trop
général ; et il aurait fallu expli-
quer cette pensée en la déve-
loppant un peu davantage.
§ 3 . Comme nous l'avons bien
des fois répète. Le principe
des causes finales a été invoqué
par Aristote plus que par qui
que ce soit; on peut dire aussi
qu'il a été le premier à s'en
servir pour expliquer la nature.
— Dans les conditions donne'es.
C'est là une restriction néces-
saire qu' Aristote a toujours faite.
— Dans tous les animaux qui
en jouissent. Ceci semble trop
général relativement à ce qui
suit. Il ne s'agit, en effet, que
des bipèdes. — Ijc poids du
corps passe dans ce membre.
Ce détail et tous ceux qui sui-
vent sont d'une parfaite exacti-
tude. — Doit n'avoir point de
charge. Chacun de nous peut
vérifier ce fait, très-facile à
observer. ■ — Le poids passe
successivement. Même remarque.
Tous ces détails sont d'une
exactitude frappante ; ils étaient
tout nouveaux du temps d'A-
ristote. Voir Cuvier, Anatomie
comparée, tome I, pp. 486 et
suiv., VII* leçon, T* édition.
N
382
MARCHE DES ANIMAUX
^1
bas de la jambe demeurant fixes, relativement au pied
qui s'est avancé.
* Il est dès lors possible que les choses s'accom-
plissent ainsi, et qu'en même temps l'animal avance,
du moment que la flexion du membre dirigeant a
lieu en avant. Mais ce serait tout à fait impossible, si
elle avait lieu en arrière; car à la façon dont les choses
sont actuellement, le corps se projette en avant et
Textension de la jambe a lieu ; mais autrement, il
faudrait que le corps se portât en arrière. ^ De plus,
si la flexion se faisait en arrière, le pied ne pourrait
se poser que par deux mouvements, et contrairement
à ces mêmes mouvements, l'un des deux étant en
arrière, et Tautre étant en avant. Dans la flexion si-
multanée de la jambe, l'extrémité de la cuisse doit
nécessairement se porter en arrière, et la jambe doit
§ 4 . // est dès lors possible. . .
Ce n'est là que la constatation
de la réalité. L'animal avance
grâce à la flexion en avant et
non point en arrière. — Il fau-
drait que le corps se portât en
arrière. Sous-entendu : « Si la
flexion se faisait en arrière au
lieu de se faire en avant. »
§ 5, Si la flexion se faisait
en arrière. Il semble que cette
hypothèse est assez inutile. —
Que par deux mouvements. Ceci
demanderait plus d'explication ;
on ne comprend pas bien la
nécessité de ces deux mouve-
ments supposés. Si la flexion
était en arrière, le pied serait
en avant, par analogie à ce qui
est maintenant, puisque le cou-
de-pied fléchit en sens con-
traire du genou. — Dans la
flexion simultanée de la jambe.
Il faut comprendre qu'il s'agit
de la jambe dans toute son
étendue : la cuisse d'abord, à
partir de la hanche et de la
tête du fémur jusqu'au genou
et au pied, c'est-à-dire le haut
et le bas du membre tout en-
tier. — 1/ extrémité' de la cuisse.
C'est le fémur s'emboîtant sur
le bassin. Voir Cuvier, Ana-
tomie comparée, tomel, pp. 350
et 352, l'« édition. La tête du
fémur joue dans la cavité coty-
CHAP. XII, 8 7
383
porter le pied en avant, à partir de la flexion. Mais la
flexion se faisant en avant par des mouvements qui
ne se contrarient pas, et par un mouvement unique
en avant, la progression dont il s'agit peut se faire
très-convenablement. 'Ainsi donc, Thomme, qui a
deux pieds, et qui se déplace naturellement à l'aide
de ses jambes, fléchit ses jambes en avant parle motif
qu'on vient de dire, et il fléchit ses bras en creux.
Cela se comprend de reste. Infléchis en sens opposé,
les bras eussent été sans objet, soit pour l'usage des
mains, soit pour la préhension des aliments.
■^ Quant aux quadrupèdes vivipares, leurs jambes
de devant, étant destinées à commencer la progres-
sion, et étant placées dans la partie antérieure du
corps, doivent nécessairement s'infléchir en cercle,
par la même raison qui fait fléchir de cette manière
les jambes de l'homme ; car à cet égard les quadru-
pèdes et les hommes sont entièrement semblables.
loïde ; et l'articulation est main-
tenue par un ligament capsu-
laire, qui vient de tout le pour-
tour de la cavité. — A partir
de la flexion. La flexion dont
il s'agit ici doit être celle du
genou.
§ 6. Ses jambes en avant
ses bras en creux. Voir plus
haut, ch. I, § 4. — Lex bras
eussent été sans objet. La re-
marque est p«ir faite ment juste.
— L'usage des mains la
préhension des aliments. Sur
la main de l'homme et sa pro-
digieuse organisation, voir le
Traité des Parties des Animaux,
livre IV, ch. x, § 15. Les ani-
maux en général prennent leurs
aliments avec la bouche.
§ 7 . Quant aux quadrupèdes
vivipares..... par la même rai-
son. Les jambes de devant dans
les quadrupèdes vivipares s'in-
fléchissent, il est vrai, comme
les jambes de l'homme ; mais les
jambes de l'homme forment le
membre postérieur, au lieu de
former le membre antérieur. —
Entièrement semblables. C'est
N
384
MARCHE DES ANIMAUX
Ce qui fait que les quadrupèdes fléchissent les pattes
en avant comme on vient de lexpliquer, c est que,
la flexion se faisant pour eux dans ce sens, ils peuvent
élever beaucoup leurs pattes. ' S'ils fléchissaient en
sens contraire, ils n'élèveraient les pattes que très-
peu au-dessus de terre, parce qu'alors la cuisse en-
tière et sa flexion, sur laquelle s'articule la jambe,
passeraient sous le ventre, quand la cuisse s'avance-
rait. Si les jambes de derrière s'infléchissaient en
avant, les pieds ne s'élèveraient alors pas plus haut
que ceux mêmes de devant ; car les jambes en s'éle-
vant, non plus que la cuisse et la flexion, ne leur don-
neraient qu'un bien faible écart, puisque l'une et
l'autre viendraient à tomber sous la région du ventre.
'Au contraire, en fléchissant en arrière, comme ils y
trop (lire, et il faut faire la ré-
serve qui vient d'être indiquée.
— Ce qui fait... Cette théorie
n'est peut-être pas très-exacte,
en ce sens que la flexion en
avant a pour but la progression,
bien plutôt que l'élévation plus
ou moins grande du mouvement
des pattes.
% %. La cuisse entière et sa
flexion. Il semble qu'il ne peut
être ici question de la cuisse,
puisqu'il s'agit des pattes de
devant chez les quadrupèdes;
mais il est possible que par la
Cuisse l'auteur entende le haut
de la patte qui se rattache au
tronc et correspond à l'humérus.
— Si les jambes de derrière s'in-
fléchissaient en avant. L'obser-
vation est juste, et l'on doit ad-
mirer les etforts que fait Aristote
pour toujours justifier ce que
fait la nature. — Un bien faible
écart. Les jambes de devant,
pliant en arrière, seraient beau-
coup trop près de celles de der-
rière, qui se plieraient en avant.
— A tomber sous la région du
ventre. Dans l'état actuel des
choses, les jambes s'écartent du
dessous du ventre, soit en avant,
soit en arrière; et l'allure de
l'animal est beaucoup plus libre
que s'il avait une organisation
contraire.
§ 9.. En fléchissant en ar^
rière. Ceci s'applique aux pattes
CHAP. XIII, § 1
!-85
fléchissent en effet, ils ne rencontrent aucun obstacle
à leur progression, dans un mouvement des pieds
ainsi réglé. On peut même remarquer que, quand ces
animaux allaitent leurs petits, cette flexion des jambes
leur est nécessaire pour remplir cette fonction, ou du
moins leur est beaucoup plus commode ; car s'ils flé-
chissaient en dedans, ils auraient grand'peine à avoir
les jeunes sous eux et à les couvrir de leur corps.
CHAPITRE Xin
Quatre espèces de flexions possibles; figures qui les représentent ;
flexions réelles des bipèdes et des quadrupèdes ; flexions parti-
culières de l'éléphant; flexions chez l'homme, des bras et des
jambes, de la cuisse et de l'épaule, du coude et du carpe; op-
position et harmonie de ces flexions, tantôt concaves, tantôt
convexes.
* La flexion qui se fait dans les articulations peut
être de quatre espèces. Nécessairement, ou elle est
concave tout à la fois pour les membres de devant et
de derrière. — Ils ne rencon-
trent aucun obstacle. Ceci est
parfaitement exact ; et l'obser-
vation est fort ingénieuse. —
Quand ces animaux allaitent
leurs petits. Autre remarque,
plus délicate encore que les pré-
cédentes, et non moins juste.
T. II.
— Beaucoup plus commode.
C'est frappant de vérité. — De
leur corps. J'ai ajouté ces mots.
§ 1 . Peut être de quatre <?.«•-
pèces. La figure qu'indique Aris-
tote est très-facile à reconstituer,
dans les trois premiers cas, d'a-
près les explications qu'il donne.
25
N
*
if
.386
M/VRCTÎE DES ANIMAUX
pour ceux do derrière, par exemple en A; ou elle a
lieu circulairement tout au contraire pour les deux,
comme en B ; ou en sens opposé pour des membres
différents, c'est-à-dire que le devant fléchit en rond,
et le derrière en creux, comme on le voit en C ; ou
tout à l'inverse, les parties arrondies correspondant
entre elles, et les parties creuses étant en dehors,
comme on le voit en D. ^11 n'est pas un seul animal
bipède au quadrupède qui fléchisse comme on le voit
en A et en B. Mais les quadrupèdes fléchissent comme
en C ; et, parmi les quadrupèdes, il n'y a que l'éléphant
qui fléchisse comme en D. Quant à l'homme, il
fléchit les bras et les jambes; mais il fléchit les bras
onéreux, et les jambes en rond, et en forme con-
vexe. ^Chez l'homme, les flexions des membres sont
toujours réciproquement et successivement con-
traires. Ainsi, le coude se plie en dedans, le carpe de
— Ou tout à l'inverse. Cette
dernière hypothèse est difficile
à comprendre. Le texte ne sem-
ble pas pouvoir présenter un
autre sens que celui que je
donne; mais ce sens est obscur
et très-peu satisfaisant. — Comme
on le voit en D. La (igure qu'A-
ristote annexait à son texte le
rendait sans doute fort clair ;
niais en l'absence de cette fi-
gure, que la tradition n'a pas
conservée, on ne voit pas bien
ce qu'elle pouvait être, malgré
l'exemple de l'éléphant donné
au paragraphe suivant.
§ 2. Uh seul animal bipède
ou quadrupède. Ceci est exact.
— // ny a que l'éléphant. En
effet, l'éléphant fléchit sesjambes
de derrière dans le même sens
que les jambes de devant ; et
c'est là ce qui fait qu'il se met
si facilement à genou. Ce genre
de flexion semble être celui qui
est indiqué plus haut en A, et
non pas en D comme le dit le
texte. Buffon n'a pas insisté sur
cette partie de l'anatomie de
l'éléphant ; voir tome XVI, p.
335, édit. de 1830.
§ 3. Chez l'homme. Voir plus
haut, ch. I, § 4. — Le coude.., le
carpe de la main... Ces obser-
CHAP. XIH,
4
387
la main est convexe, et à son tour l'épaule est convexe
également. Il en est de même de la jambe entière; la
cuisse s'infléchit d'une manière concave, et le genou
d'une manière convexe; le pied s'infléchit contrai-
rement au genou, d'une manière concave. Il n'est
pas moins évident que les parties inférieures sont
dans une opposition toute pareille avec les parties su-
périeures, précisément parce que le principe est con-
traire aussi; l'épaule est convexe, et la cuisse est
concave; l'olécrane est concave, et le genou con-
vexe; et le pied, tout au contraire, est concave aussi.
* TeUe est la disposition générale des flexions dans
les membres, et telles sont les causes auxquelles tient
cette disposition.
valions sont fort exactes ; et de-
puis Aristote, elles n'ont pas été
reproduites, bien qu'elles soient
toutes dignes d'attention. —
L'épaule est convexe également.
J'ai conservé l'expression du
texte ; mais elle n'est pas très-
correcte. Ce n'est pas l'épaule
qui se plie à proprement parler;
mais le haut du bras, là où il se
joint à la clavicule et à l'épaule.
— // en est de même de la
jambe entière. Ces détails sont
exacts comme les précédents. —
Le pied... d'une manière con-
cave. C'est le cou-de-pied, qui
a en effet une certaine concavité.
— Les parties inférieures... les
parties supérieures. Cette op-
position est très-réelle ; et de-
puis Aristote, on n'a rien ajouté
à ce qu'il en dit ici. — L'épaule
est convexe. Même remarque
que plus haut sur la forme de
ré])aule. Mais dans le langage
aristotélique, le mot d'Epaule a
un sens plus large que dans la
langue de l'anatomie actuelle ;
il comprend tout à la fois l'omo-
plate et l'articulation supérieure
de l'humérus.
§ 4. Telle est la disposition
générale des flexions. La science
actuelle pourrait sans doute ajou-
ter beaucoup aux observations
d'Aristote ; mais ces observa-
tions, quelque restreintes qu'el-
les soient, n'en sont pas moins
justes, et fort remarquables pour
le temps.
1
1 •
'
N.
388
MARCHE DES ANIMAUX
CHAPITRE XIV
Du mouvement diamétral ; sa description ; sa nécessite ; le saut ne
peut se prolonger ; exemple des chevaux de course ; le mouve-
ment diamétral peut seul donner la stabilité et la durée a la lo-
comotion de l'animal ; allure ordinaire des chevaux ; les ani-
maux qui ont plus de quatre pieds marchent également en
diamètre ; marche oblique des crabes ; c'est un phénomène
unique; la nature leur a donné des yeux en conséquence.
' Les membres de derrière, dans leur rapport avec
ceux de devant, se meuvent en diagonale. Après le
membre droit de devant, Tanimal meut le membre
gauche de derrière ; puis, il meut le gauche de devant
et le droit de derrière. Cette organisation tient à ce
que, si les membres antérieurs se développaient à la
fois, et tous deux les premiers, ils se disloqueraient ;
la marche pourrait bien même devenir caduque ; car,
en quelque sorte, les membres postérieurs la retien-
§ 1. En diagonale. Ou dia-
métralement; ceci a déjà été
établi plus haut, ch. i, § 5, où
la question a été indiquée, sans
les développements qu'elle re-
çoit ici. — ^près le membre
droit de devant. Plus haut,
ch. IV, §§ 5-7, l'auteur a essayé
de prouver que c'est par la
droite que le mouvement com-
mence; et voilà pourquoi il parle
ici d'abord du membre droit de
devant. — L'animal ment. Ce
passage est peut-être l'origine
de toutes les recherches qui,
dans ces derniers temps, ont
été faites sur la locomotion ani-
male. Ces premières données
sont fort exactes en ce qui con-
cerne les quadrupèdes. — Si les
membres antérieurs se dévelop'
paient à la fois. Comme l'au-
teur le remarque au paragraphe
suivant, ce ne serait plus là une
marche, ce serait un saut; et il
est bien vrai que, dans le saut,
l'animal est exposé davantage à
tomber.
CHAP. XIV, § 3
389
draient par leur tension extrême. ^ D'ailleurs, ce ne
serait plus là une marche de progression ; ce serait un
saut véritable. Mais quand un animal saute, il lui est
bien difficile de prolonger un tel déplacement. Pour
s'en convaincre, il n'y a qu'à voir combien se lassent
vite sous nos veux les chevaux qui se donnent ce mou-
vement, comme ceux des courses de cérémonie. C'est
pour cela que les animaux ne se meuvent pas en iso-
lant les parties antérieures des parties postérieures.
Si les deux membres droits partaient ensemble les
premiers, il n'y aurait plus d'appuis pour soutenir l'a-
nimal ; et, ainsi en dehors de ses appuis, l'animal
tomberait. ^Si donc il y a nécessité que le mouve-
ment se produise par un de ces deux procédés, ou
§ "5. De progression. J'ai
ajouté ces mots, dont le sens est
implicitement compris dans l'ex-
pression grecque. — Un saut
véritable. Ma traduction est en-
core ici un peu plus précise que
le texte. — // lui est bien dif-
ficile de prolonger... C'est très-
exact même pour les animaux les
|)lus vigoureux, comme on peut
le voir, ainsi que le dit Aris-
tote, sur les chevaux de course;
ils ne peuvent soutenir cette
allure violente que quelques mi-
nutes ; voir Cuvier, Anatomie
comparée, tome I, p. 496, 1'**
édition, vil** leçon, article iv. —
Des courses de cérémonie. Ou
des courses solennelles, comme
celles des jeux 01} mpiques :
« metaque fervidis evitata rô-
tis ». — En isolant les parties
antérieures. Le mouvement en
diagonale fait que les animaux
sont soutenus dans les deux
sens, à droite et à gauche, de-
vant et derrière. — Si les deux
membres droits Cette allure
des deux membres du même coté
est ce qu'on appelle l'amble ;
elle n'est pas naturelle, et très-
peu d'animaux la possèdent ; on
cite notamment la girafe ; mais
l'industrie humaine a su im-
poser cette allure spéciales quel-
ques animaux quadrupèdes. —
L'animal tomberait. Ce n'est pas
tout à fait exact.
§ 3. Par un de ces deux pro-
cédés. Ces deux procédés sont
d'abord le saut et l'amble ; l'au-
teur les déclare l'un et l'autre
impossibles pour la progression
ordinaire ; il ne reste donc que
V
390
MARCHE DES ANIMAUX
qu'il se produise diamétralement, et si l'un et l'autre
sont également impossibles, il y a nécessité absolue
que l'animal se meuve en diamètre; car si l'animal se
meut comme on vient de le dire, aucun de ces incon-
vénients n'est possible. C'est pour cette raison que les
chevaux et les animaux de même genre restent de-
bout en progressant par diamètre, et non point en
mettant tout à la fois en mouvement les deux mem-
bres de droite ou les deux membres de gauche.
* C'est bien encore de la même façon que se meu-
vent aussi tous les animaux qui ont plus de quatre
pieds. Toujours, dans les quatre pieds qui viennent à
la suite, ceux de derrière se meuvent en diamètre par
rapport à ceux de devant. On peut le voir très-clai-
rement dans les animaux qui se meuvent lentement,
et, par exemple, dans les crabes, qui se meuvent de
le mouvement en diagonale, ou
en diamètre. — Aucun de ces In-
convénients n'est possible. C'est-
à-dire que l'animal peut tout à
la fois [H'ogresser plus longtemps
sans fatigue, et peut progresser
avec plus de sécurité. — Les
chevaux et les animaux de même
genre. Cette généralité est fort
exacte ; mais l'analyse de ces
mouvements a été poussée beau-
coup plus loin par les zoologistes
contemporains; voir M. E.-I.
Murey, la Machine animale, f®
édition, pp. 158 et suiv., et
M. Pettigrew, la Locomotion
chez les animaux, pp. 56 et
suiv., édit. de 1(S7 4.
5^ 4. Les animaux qui ont
plus de quatre pieds. Ce sont en
général les insectes et particu-
lièrement les myriapodes et les
hexapodes; voir M.CIaus, Zoo-
logiedescriptive,pp. 529 etsuiv.
trad. franc. — Ix s quatre pieds
qui viennent à la suite. Cette
indication reste obscure, et il
aurait fallu parler d'abord des
pieds placés avant les autres.
Le genre carcinus, dont il sem-
ble cpi'il s'agit ici, a cinq paires
de pattes; voir M. Claus, ibid.
p. 497. — Dans les crabes. Il ne
semble pas que cette observation,
qui est très-juste, ait attiré l'at-
tention de la zoologie moderne.
CHAP. XIV, § 5
391
cette façon. ''Les crabes sont des polvpodes, et leur
mouvement est toujours en diamètre, dans quelque
sens qu'ils se dirigent. C'est, qu'en effet, cet animal a
une locomotion qui lui est toute particulière, et il est
le seul, parmi tous les animaux, qui ne se meuve pas
devant lui et qui se meuve obliquement. Mais comme
dans l'animal ce sont les yeux (pii déterminent le de-
vant, la nature a fait que, dans les crabes, les yeux
sont d'accord avec les membres ; car leurs veux se
meuvent de côté ; et, par suite, on peut dire que les
crabes aussi se meuvent en avant, du moins dans une
certaine mesure, grâce à cette organisation.
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§ 5. Sont des poljpodcs. Les
crabes ont en général au moins
cinq paires de pattes, qui sont
assez diversement disposées se-
lon les espèces. — En diamètre.
Ou en diagonale, les pieds d'un
côté avant un mouvement cor-
respondant à celui des pieds de
l'autre côté. — Dans quelque
sens qu'ils se dirigent. Ces dé-
tails indiquent une observation
très-attentive. — Une locomo-
tion... toute particulière. Le fait
est très-réel, et le naturaliste
grec a le mérite de l'avoir si-
gnalé le premier. — Qui se
meuve obliquement. Il ne paraît
pas en elTet qu'aucun animal
autre que le crabe ait le même
mode de locomotion. — Les
yeux qui déterminent le devant.
Ceci- peut être accepté comme
très-vrai; mais cette théorie nest
pas tout à fait d'accord avec
celle qui a été exposée plus
haut, ch. IV, § 4, et où Aristote
distingue le devant et le der-
rière de l'animal par le siège des
sensations en général, au lieu
de désigner spécialement la vue.
— ÏM nature a fait. C'est tou-
jours la même admiration pour
les œuvres de la nature. — Leurs
yeux se meuvent de côte'. Parmi
les décapodes, la science moderne
distingue des espèces qu'elle ap-
pelle Podophthalmes, c'est-à-
dire qui ont des yeux sur les
pieds ; et les pieds sont |)lacés de
côté. — Les crabes aussi se
meuvent en avant. Et de cette
façon, ils rentrent dans la règle
générale de tous les animaux
sans aucune exception.
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392
MARCHE DES ANIMAUX
c:hapitre XV
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Flexions des pattes chez les oiseaux; les ailes remplacent les mem-
bres antérieurs ; leur rôle indispensable ; organisation de la
cuisse des oiseaux ; position de leurs ailes ; position des na
■ geoires chez les poissons; ailes des volatiles à ailes pleines;
progression de tous ces animaux ; disposition des membres sur
le côté dans les crocodiles, les lézards, les tortues, etc.; expli-
cation de cette disposition.
*Les oiseaux fléchissent leurs pattes à la manière
des quadrupèdes, et leur nature se rapproche à
certains égards de la leur. Chez les oiseaux, les ailes
remplacent les membres de devant; et de là vient
que leurs ailes se plient dans le même sens que les
membres antérieurs chez les quadrupèdes. Pour eux,
c'est des ailes que part le principe naturel de la loco-
motion et du mouvement nécessaire à la marche,
puisque le vol est leur mouvement spécial. ^ Aussi, il
n'y a pas un oiseau qui put, si on lui enlevait ses
sij 1. J la manière des qua^
drupèdes. Cette généralité pa-
raît au premier abord assez
étrange ; mais l'auteur essaie de
la justilier par les détails qui
suivent, et qui sont fort exacts.
— A certains e'gards. La restric-
tion est indispensable. — Les
ailes remplacent les membres
de devant. Ce rapprochement,
répété bien des fois depuis Aris-
tote, était très-neuf de son
temps. — Dans le même sens.
Ceci est un peu trop vague ; et
il aurait fallu peut-être pousser
l'analyse plus loin. — Le vol
est leur mouvement spécial.
M. Bell Pettigrew dit, par une
heureuse expression, que « le
vol est la poésie du mouve-
ment, » la Locomotion chez les
Animaux, p. 9, édit. de 1874.
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CHAP. XV, S 3
393
ailes, se tenir debout, ni avancer d'un pas. De plus,
comme l'oiseau, tout bipède qu'il est, n'est pas fait
pour se tenir droit, et comme les parties antérieures
de son corps sont plus légères, il est indispensable,
ou du moins il est mieux, pour lui faciliter la station
droite, que sa cuisse soit placée en dessous, ainsi qu'elle
l'est; je veux dire par là qu'elle est naturellement
placée à la partie postérieure. Du moment qu'il fol-
lait qu'il en fût ainsi, il y a nécessité que la flexion de
la patte soit concave, par la même raison qui fait que,
dans les quadrupèdes, les membres de derrière sont
ainsi fléchis, selon l'explication que nous avons don-
née pour les quadrupèdes vivipares. ^En général, les
oiseaux et les volatiles à ailes pleines, et même les
animaux qui nagent dans les eaux et qui ont des or-
ganes particuliers pour se mouvoir dans le liquide,
doivent être munis de ces organes sur les cotés, en
forme d'appendices. Il n'est pas difficile de se con-
vaincre que cette organisation est la meilleure, comme
11
§ 2. A> tenir debout ni avan-
cer d'un pas. Parce qu'en réa-
lité les ailes font équilibre pour
les deux parties du corps, soit
(ju'il vole, soit qu'il marche;
mais elles ne sont peut-être pas
aussi indispensables à la marche
que l'auteur le dit. Voir plus
haut, ch. x, § 1. — N'est pas
fait pour se tenir droit. La
station droite est le privilège
exclusif de l'homme. — Que sa
cuisse soit placée en dessous^
ainsi qu'elle l'est. Voir plus
haut, ch. II, § 3. — Pour les
quadrupèdes vivipares. Voir
plus haut, ch. xii, § 7.
§ 3. I^s volatiles à ailes
pleines. Les chauves-souris et
les insectes; voir plus haut,
ch. x, § 2. — Sur les côtés.
Ceci n'est pas sans exception ;
les ailes sont souvent sur le dos
bien plutôt que sur les côtés,
ainsi que les nageoires. — L^t
la meilleure. Application nou-
velle, après tiint d'autres, de la
théorie de l'optimisme, dont
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394
MARCHE DES AMMAUX
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il
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on peut l'observer actuellement, soit dans les oiseaux,
soit dans les volatiles à ailes pleines. C'est également
ce qu'on peut remarquer dans les poissons; car, pour
les animaux aquatiques, les nageoires sont ce que les
ailes sont pour les oiseaux. *Dans les volatiles à ailes
pleines, les Ptiles sont places sur le côté, parce que
c'est dans celte position que ces organes, en divisant,
de la façon la plus rapide et la plus puissante, ici
l'air, et là le liquide, peuvent produire le mouvement,
l^es parties du corps sont portées à la suite en avant
et en arrière, dans le milieu qui cède devant elles,
dans le liquide pour les uns, et dans l'air pour les
autres. "Les quadrupèdes ovipares qui vivent dans
des trous, comme les crocodiles, les lézards, les stel-
lions, les émydes et les tortues, ont tous les pattes
II
1 :
Aristote est un des défenseurs les
plus autorisés. — Les nageoires
sont ce que les ailes Rap-
prochement exact dans une cer-
taine mesure.
5:5 ^- ^'^^ Ptiles. J'ai repro-
duit le mot grec, parce que,
dans ce passage, il s'applique
tout à la fois aux: ailes des oi-
seaux et aux nageoires des
poissons, et que notre langue
n'a pas de terme commun de
ce genre. En grec, le mot de
Ptile est spécial pour les ailes
des insectes; puis, par extension,
on l'emploie pour les ailes des
oiseaux ; mais si l'on en juge
d'après le Thésaurus d'Henri
Etienne, Aristote serait le seul
auteur qui l'aurait employé
|)our les nageoires des poissons.
D'ailleurs, ce passage n'offre
aucune difficulté. — Ici l'air^ et
là le liquide. Ceci est la preuve
que le mot de Ptile s'a|)pli(pie
également aux volatiles, aux oi-
seaux et aux poissons.
§ 5. Les quadrupèdes ovi-
pares... S(^\is ce nom commun.
Aristote réunit ici plusieurs
espèces que la zoologie moderne
a distinguées. Les crocodiles
sont des sauriens ; les lézards
sont des lacertiens ; les stellions
sont des iguaniens ; les émydes
et les tortues sont des chélo-
niens; voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome H, pp. 5, 16, 30,
32. Toutes ces espèces sont
comprises dans la classe des
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u
CHAP. XVI, § 1
395
obliquement attachées sur le côté et étendues sur la
terre; ils les fléchissent toujours de coté, à la fois
pour faciliter leur entrée sous terre, et leur incubation
sur les œufs, pendant qu'ils les gardent. Ces membres
étant au dehors, il faut nécessairement que ces ani-
maux avancent les cuisses et les placent sous eux pour
pouvoir élever le corps; et, pour arriver à ce mouve-
ment, il n'est pas possible que la flexion ait lieu au-
trement qu'à l'extérieur.
CHAPITRE XVI
Organisati(m des polypodes privés de sang ; ils sont cagneux ;
leurs flexions particulières ; nécessité de la conformation de
leurs pieds ; la cause de cette conformaticm tient à ce que ces
animaux vivent dans des trous ; obliquité de la marche des
crabes; exemples des lézards, des crocodiles et de quelques
ovipares ; flexions des polypodes.
* Nous avons déjà dit que les animaux dépourvus de
reptiles, la 3® des vertébrés ;
voir aussi M. Claus, Zoologie
descriptive, pp. 913 et suiv.,
trad. franc. — Attachées sur
le côté. La science moderne n'a
pas donné à cette ccmformation
particulière la même importance
que le naturaliste grec. — Leur
entrée sous terre. Cette rai-
son ne s'applique pas égale-
ment bien à tous les animaux
qui viennent d'être mmimés. —
Leur incubation sur les œufs.
Voir plus haut, ch. xii, § 9,
une remarque analogue sur les
quadrupèdes. Cuvier dit au
contraire qu'aucun reptile ne
couve ses œufs ; Règne animal,
tome H, p. 3.
§ 1 . Nous avons déjà dit.
Voir plus haut, ch. vu, § 2, et
ch. viii, § 5. Ces références ne
sont pas d'ailleurs très-exactes;
voir aussi ch. i, § 2. — Comme il
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396
MARCHE DES ANIMAUX
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sang qui ont des pieds en ont un grand nombre, et
que, parmi eux, il n'y en a pas un seul qui n'en ait que
quatre. Comme il était nécessaire que, sauf les der-
niers pieds, les autres fussent attachés obliquement et
que les flexions fussent en haut, il est clair que ces
animaux doivent être un peu cagneux en arrière ; car
il faut que, dans eux tous, les membres intermé-
diaires soient, tout ensemble, et dirigeants, et suivants.
^Puisque c'était là leur organisation, il fallait bien
qu'ils eussent leur flexion en avant et en arrière : en
avant, afin de pouvoir diriger, eten arrière, poursuivre
le mouvement des premiers. Comme pour eux cette
double conformation était nécessaire, il fallait bien
encore qu'ils fussent cagneux et que les flexions fus-
sent obliques, excepté les dernières ; et cela selon la
nature plus spéciale de chacune, celles-ci comme de-
vant suivre, et les autres comme devant diriger. On
peut ajouter que les flexions sont ainsi disposées à
cause de la multiplicité môme des membres, puisque,
de cette façon, les pieds devaient se gêner beaucoup
moins dans la marche, et se heurter bien moins les
uns aux autres. ^Si ces animaux sont cagneux, c'est
qu'ils vivent tous, ou presque tous, dans des trous; et
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était nécessaire. 11 aurait fallu
expliquer d'abord d'où vient
cette nécessité prétendue.
8 2. En avant et en arrière.
Ceci encore est assez, obscur ;
il aurait été bon de rex[)liquer
davantage. — Qu'ils fussent
cagneux. C'esl-à-dire que la
flexion des pieds fût un peu
oblique, comme il est dit dans
la suite de cette phrase. — A
cause de la multiplicité même
(les membres. Cette raison est
plus réelle. — Se gêner beau-
coup moins. Ceci est exact.
S 3. Ou presque tous. ]^a res-
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M' I.
CHAP. XVI, i< 4
;^97
il n'est pas possible que des êtres destinés à vivre
ainsi soient hauts sur leurs pieds. Les crabes sont, de
tous les polypodes, ceux qui sont les plus remarqua-
bles. Ils ne font pas leur progression en avant; et
ainsi que nous l'avons déjà dit, ils sont les seuls, entre
tous les animaux, à avoir plusieurs pieds dirigeants.
Cela tient à la dureté de leurs pieds, dont ils se ser-
vent non pas pour nager, mais pour marcher ; car ils
marchent sur terre presque toujours.
*Chez tous les polypodes, les flexions se font sur le
coté, comme chez les quadrupèdes qui vivent dans
des trous ; tels sont les lézards, les crocodiles et bon
nombre d'ovipares. Cela tient à ce qu'ils sont troglo-
dytes, soit pendant leur ponte, soit durant leur vie
tout entière.
triction est nécessaire, puisque
tous les reptiles, à commencer
par les crocodiles et les batra-
ciens ne vivent pas dans des
trous. — Soient hauts sur leurs
pieds. Ceci est vrai ; mais il ne
s'agit pas de la hauteur de ces
animaux ; il s'agit de la direction
cagneuse de leurs pieds ; leur
stature aurait pu être très-
basse. — Les crabes... ainsi
que nous l'avons déjà dit. Voir
plus haut, ch. xiv, § 5. — Sur
terre presque toujours. Ce dé-
tail est fort exact.
§ 4. Les lézards^ les croco-
diles. Ceci a déjà été dit au
chapitre précédent, § 5. — Tro-
glodytes^ ou habitant des trous,
selon l'étymologie.
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398
MARCHE DES ANIMAUX
CHAPITRE XVII
Des pieds des langoustes, faits pour nager et non pour marcher ;
flexion oblique des pieds chez les crabes, qui sont faits pour
marcher plus que pour nager ; progression singulière du crabe
avançant tous ses pieds à la fois et en sens oblique; marche des
Psettes; organisation des pattes des oiseaux palmipèdes; elles
sont placées par derrière et non au centre ; elles sont courtes,
mais épaisses et larges ; utilité de cette disposition pour nager ;
sagesse de la nature.
*Les autres animaux ont les pieds cagneux, parce
qu'ils sont mous ; mais clans les langoustes, qui ont
la peau dure, les pieds sont faits pour nager et non
point pour marcher. Chez les crabes, au contraire, la
flexion a lieu obliquement ; et leurs pieds ne sont pas
cagneux, comme chez les ovipares qui ont du sang et
qui sont polypodes, parce que leurs membres sont
revêtus d'un tégument dur, qui ressemble à celui des
huîtres, et parce que l'animal n'est pas fait pour na-
§ 1. Les autres animaux.
Cette expression désigne ici les
animaux autres que les lézards,
crocodiles, etc., dont il vient
d'être question, à la fin du cha-
pitre précédent. — Dans les
langoustes. Voir l'Histoire des
Animaux, livre IV, ch. ii, de
ma traduction. — Qui ont la
peau dure. Ceci est exact ; mais
les langoustes sont parfois clas-
sées parmi les crustacés, ainsi
que les crabes ; voir le Règne
animal de Cuvier, tome IV,
pp. 30 et 80. — Chez les crabes.
La flexion dans les crabes ne
semble pas différer autant que
le dit l'auteur de ce qu'elle est
dans les langoustes. — Ne sont
pas cagneux. La négation pa-
raît tout à fait indispensable
pour que ce passage concorde
avec tout le reste du texte.
L'édition Firmin-Didot a soin
de la donner. — N'est pas fait
pour nager. Le crabe nage
CHAP. XVÏI, § 2
399
ger et qu'il est troglodyte. La vie du crabe se passe
sur terre ; sa forme est à peu près ronde, et il n'a
pas de queue comme la langouste.
^Les langoustes, en effet, se servent de leur queue
pour nager, tandis que le crabe ne nage pas ; et il est
le seul où la partie oblique ressemble à la partie pos-
térieure, parce qu'il a plusieurs pieds dirigeants. Cela
vient de ce qu'il n'a pas de flexion en avant, et de ce
qu'il n'est pas cagneux non plus. Nous venons de dire
que ce qui rend non cagneux les pieds des crabes,
c'est la dureté de leur tégument, qui est à peu près
celui de l'huître. De là, une nécessité pour le crabe
de progresser par tous les pieds à la fois et de pro-
gresser en sens oblique. D'abord, l'obliquité de la
marche est forcée, parce que la flexion est oblique
aussi; et, ensuite, le mouvement simultané de tous les
pieds n'est pas moins nécessaire, parce que les pieds
quelque peu ; mais on peut
dire qu'il n'est pas fait pour
cette fonction, comme la lan-
gouste et les poissons en gé-
néral. — Sa forme est à peu
près ronde. Cette restriction est
nécessaire, parce que la forme
des crabes est assez variable ;
tantôt ils sont arqués, tantôt ils
sont quadrilatères, tantôt orbi-
culaires, tantôt triangulaires,
etc.; voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome IV, pp. 30, 36, 40,
52, 55, etc.
§ 2. âSd servent de leur queue
pour nager. Cette fonction est
attribuée surtout aux pieds dans
le paragraphe précédent. — H
est le seul. Il y a des éditions
qui suppriment cette nuance
d'expression; l'édition Firmin-
Didot la rétablit avec raison;
voir plus haut la même pensée,
au chapitre précédent, § 3. —
Plusieurs pieds dirigeants. Voir
id. ibid. — Non cagneux. Ici
encore, il y a des éditions qui
suppriment la négation. — De
lày une nécessite'. On peut trou-
ver que cette nécessité n'est pas
aussi évidente que le croit Aris-
tote. — La flexion est oblique
aussi. Répétition de ce qui
vient d'être dit au § 1.
m
400 MARCHE DES ANIMAUX
qui resteraient immobiles gêneraient ceux qui seraient
en mouvement.
'Les poissons dans le genre des Psettes (barbues)
nagent, comme les borgnes marchent, parce que leur
nature est toute retournée. Les oiseaux palmipèdes
nagent avec leurs pieds ; cependant, comme ils re-
çoivent Tair et qu^ils respirent, ce sont des bipèdes ;
et comme ils vivent aussi dans Veau, ils sont palmi-
pèdes. Grâce à cette conformation, les pieds leur
tiennent lieu de nageoires. D\ailleurs, ils n ont pas
leurs pattes au centre du corps comme les autres oi-
seaux, mais ils les ont plus en arrière ; et comme les
§ 3. Des Psettes. Voir l'His-
toire des Animaux, livre IV,
ch. II, § 5, p. 113 de ma tra-
duction. J'ai laissé ici le mot
grec de Psettes, parce que
l'identification n'est pas cer-
taine; les psettes sont sans
doute des plies ou des barbues;
et certainement, des poissons
plats. La zoologie moderne a*
donné le nom de Psettes à des
poissons acanthoptérygiens ; voir
Cuvier, Règne animal, tome H,
p. 193. — Comme les borgnes
marchent. Cette comparaison
est assez inattendue ; et il au-
rait fallu développer la pensée
d'une façon plus claire. — Leur
nature est toute retournée. Même
remarque. Voir pour les pois-
sons plats, Cuvier, Règne ani-
mal, tome II, pp. 337 et suiv.
« Les poissons plats ont un
ciuactère unique parmi les ver-
tébrés, celui du défaut de symé-
trie de leur tête, où les deux
yeux sont du même côté. Le
côté où sont les yeux reste tou-
jours supérieur quand l'animal
nage ; il est toujours coloré for-
tement, tandis que le côté où
les yeux manquent est toujours
blanchâtre. » C'est sans doute
à ces singularités qu' Aristote fait
allusion en parlant de « nature
retournée. » Quelquefois aussi
il y a de ces poissons qui ont
les yeux placés d'un autre côté
que le reste de leur espèce. —
Les oiseaux palmipèdes. La
transition est bien brusque, quoi
qu'il s'agisse d'oiseaux nageurs
après les poissons. — Palmi^
pèdes. Ils forment, dans la
zoologie moderne, le sixième
ordre des oiseaux ; voir Cuvier,
Règne animal, tome I, p. 543.
— Plus en arrière. C'est
CHAP. xvni, § 1
4U1
pattes sont fort courtes, placées en arrière, elles ser-
vent à la natation.
* Si ces oiseaux ont de courtes pattes, c'est que la
nature a ajouté aux pieds ce qu'elle enlevait à la lon-
gueur des pattes, et qu'au lieu de donner de la lon-
gueur à ces membres, elle leur a donné de l'épaisseur,
en même temps que de la largeur aux pieds. Cette
épaisseur les rend plus utiles que s'ils étaient longs,
pour repousser énergiquement le liquide lorsque l'ani-
mal doit nager.
CHAPITRE XVIII
I 11
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Comparaison des oiseaux et des poissons ; leurs différences ; leurs
rapports à certains égards ; position des ailes chez les uns, et
des nageoires chez les autres ; queues des oiseaux ; queues des
poissons.
^ I^a raison comprend sans peine que les volatiles
aient des pieds et que les poissons n'en aient pas. Les
aussi la remarque de Cuvier,
id. ibid., qui ajoute également
que, chez ces oiseaux, les tarses
sont courts et comprimés.
§ 4. Im, nature. C'est toujours
l'admiration sans bornes d'A-
ristote pour la nature. — Elle
leur a donne' de l'épaisseur. Ce
caractère, qui est très-exact,
T. II.
n'a pas été étudié particulière-
ment par la zoologie moderne ;
on peut l'observer aisément sur
les la me 11 i rostres, canards, cy-
gnes, oies, etc.
§ 1. Art raison comprend
sans peine. En face de la
réalité, la raison de l'homme
ne peut que chercher à la com-
•26
il
^i
402
MARCHE DES ANIMAUX
premiers passent leur vie dans un milieu qui est sec;
et comme il est impossible de se tenir toujours à une
certaine hauteur, il leur faut des pieds ; au contraire,
comme les poissons vivent dans le liquide, c'est Teau
qu'ils reçoivent et non pas l'air. Tandis que les na-
geoires leur servent à nager, les pieds ne leur servi-
raient à rien ; et s'ils avaient les deux, c'est-à-dire les
pieds et les nageoires, c'est qu'ils seraient dépourvus
de sang. * Quant aux oiseaux, leur organisation est,
dans une certaine mesure, celle des poissons. Ainsi,
les oiseaux ont les ailes au haut du corps, et les pois-
sons ont aussi deux nageoires dans la partie déclive et
antérieure. Si les uns ont des pieds en dessous, les
autres également ont, pour la plupart, des nageoires
sous le ventre, et près des nageoires antérieures. Les
uns ont un croupion garni de plumes ; les autres ont
une queue.
CHAP. XIX, § 1
403
CHAPITRE XIX
Des crustacés; obscurité de leur mouvement; ils n'ont pas de
droite et de gauche ; leur nature imparfaite raj)prochée de celle
des phoques et des chauves-souris; mesure très-restreinte de
leur mouvement; la pince droite des crabes, étant toujours plus
forte, indique qu'il y a en eux une sorte de droite et de gauche
— Résumé sur les organes de la locomotion en vénérai • an-
nonce du Traité de l'Ame.
' Pour les crustacés, on peut être embarrassé de
dire quel est leur mouvement; et, comme ils n'ont pas
de droite ni de gauche, on ne sait d'où leur mouve-
ment peut partir; mais on voit cependant qu^ils en
ont un. Peut-être faut-il supposer que tout cet ordre
d'animaux est en quelque sorte mutilé; et l'on peut
prendre et ne peut que s'in-
cliner devant elle. — J une
certaine hauteur. Dans l'air,
sous-entendu. — Les pieds ne
leur serviraient à rien. Il est
évident, d'après les pieds du
phoque, que ces membres ne
seraient guère utiles aux pois-
sons. — C'est qu'ils seraient
dépourvus de sang. On ne voit
pas d'où vient cette conclusion
et ce qui la justifie. Il est pro-
bable qu'il y a ici quelque la-
cune ; mais les manuscrits ne
permettent pas d'y suppléer.
§ 2. Quant aux oiseaux. Ces
rapprochements entre l'organi-
sation des oiseaux et celle des
poissons ne sont pas faux ; mais
ils sont un peu forcés, et l'au-
teur lui-même le sent, puisqu'il
dit que la ressemblance n'existe
que « dans une certaine me-
sure ». Voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome II, p. 122, édit. de
1829. — Deux nageoires. Il ne
s'agit ici que des nageoires pec-
torales, qui sont en effet placées
sur chacun des côtés du corps.
— Pour la plupart. Cette ob-
servation est exacte, comme les
précédentes ; voir Cuvier, Règne
animal, tome II, pp. 126 et
suiv. — Sous le ventre. Ce sont
les nageoires ventrales de la
zoologie moderne. — Un crou^
pion garni de plumes. Le texte
est un peu moins précis ; mais
j'ai cru devoir ledévelopper pour
bien marquer la différence de
la queue des oiseaux et de la
queue des poissons.
§ 1. Pour les crustacés. Ce
qui est dit ici du mouvement
des crustacés est bien obscur et
bien insuffisant. Il n'y a pas à
douter de l'authenticité de ce
passage ; mais il est à croire que
l'auteur n'aura pas pu y mettre
la dernière main. — De dire
quel est leur mouvement. Ceci ne
veut pas dire que le mouvement
n'existe pas chez les crustacés
en général, mais seulement qu'il
n'y est pas bien déterminé. —
Us n'ont pas de droite ni de
gauche. Ceci ne se comprend
pas bien; et les crustacés ont
une droite et une gauche, dans
les mêmes conditions que la plu-
part des animaux. L'auteur lui-
même le reconnaît dans le para-
graphe suivant. Les yeux placés
en avant sur des pédicules mo-
biles, et le sens où marchent ces
animaux, indiquent suffisam-
ment et distinguent leur droite
et leur gauche, comme chez les
autres animaux. — Mutile. Ceci
peut sembler exagéré; l'orga-
k î
i\
i
404
MARCHE DES ANIMAUX
croire qu'ils se meuvent comme le feraient les ani-
maux pourvus de pieds, si on venait à leur couper les
membres ; tels sont, par exemple, le phoque et la
chauve-souris, qui sont bien aussi des quadrupèdes,
mais qui ne le sont que très-imparfaitement. ^Les
crustacés se meuvent sans doute aussi; mais leur
mouvement est contre nature; ils ne sont pas vrai-
ment mobiles; ils ne se meuvent que comme des
êtres immobiles et attachés à un lieu fixe; mais, sous
le rapport de la marche, ils ne bougent pas. Chez les
crabes, il y a encore une droite ; mais celle qu'ils ont
est bien imparfaite ; la preuve qu'ils en ont une, c'est
leur pince, puisque la pince droite est toujours plus
nisation est ditférenle; et voilà
tout; mais le mouvement n'en
est pas moins réel, soit dans
l'eau, soit sur terre. — Comme
le feraient les animaux pourvus
(le pieds La comparaison est
ingénieuse ; et il est exact que
ces animaux se traînent plutôt
qu'ils ne marchent. A cet égard,
ils sont incomplets, comme le
sont le phoque et la chauve-
souris, en tant que (juadrupèdes.
— Qui sont bien aussi des qua-
drupèdes. La science moderne
ne regarde pas le phoque et la
chauve-souris comme des qua-
drupèdes. La chauve-souris est
classée parmi les mammifères
carnassiers, et elle vient immé-
diatement après les singes; le
phoque est classé parmi les
amphibies. Il est bien vrai que
la chauve-souris et le phoque
ont quatre membres, qu'on peut
assimiler à des bras et à des
jambes ; mais dans ces animaux,
ce n'est qu'un caractère secon-
daire. Voir Cuvier, Règne ani-
mal, tome I, pp. 112 et 166;
voir aussi le tome IV, pp. 16
et suiv., édit. de 1829. — Ne
le sont que très- imparfaite-
ment. Ceci est exact.
§ 2. Est contre nature. Ceci
est exagéré ; seulement le mou-
vement est autre. — f^raimcnt.
J'ai ajouté ce mot, qui me paraît
nécessaire. — Ils ne se meuvent
que comme des ctres immobiles .
La contradiction est frappante ;
il est difficile de l'expliquer ;
et j'ai tâché de la pallier autant
que possible dans ma traduc-
tion. — Ils ne bougent pas.
Même remarque. Les manuscrits
n'offrent aucune variante dont
CHAP. XIX, § 3 405
grande et plus forte, comme si la gauche et la droite
voulaient par là se distinguer entre elles.
^ Voilà ce que nous avions à dire en ce qui regarde
toutes les parties des animaux en général, et spécia-
lement celles qui concourent à leur marche et à toute
leur locomotion. Après ces détails, ce qui les suit
naturellement, c'est Tétude de Tàme.
on puisse tirer parti pour rec-
tifier la pensée. — La pince
droite est toujours... plus forte.
Voir l'Histoire des Animaux,
livre IV, ch. ii, § 15, p. 27 de
ma traduction. — Foulaient.
C'est l'expression même du texte.
§ 3 . Foilà ce que nous avions
à dire. Résumé de ce petit
traité, qui regarde surtout la
locomotion dans les animaux. —
C'est l'étude de Idme. On peut
croire que cette petite phrase est
une addition venue de quelque
main étrangère. L'étude de Tàme
peut faire suite à l'histoire na-
turelle en général ; mais la suite
et le complément régulier du
Traité des Parties, c'est le Traité
de la Génération, comme Aris-
tote lui-même l'indique en plus
d'un passage. Il est vrai que
même le Traité de l'âme est
essentiellement physiologique ,
puisqu'il étudie surtout le prin-
cipe vital, bien plus encore que
l'âme proprement dite. Aussi,
Aristote attribue-t-ij au natura-
liste, et non au philosophe, la
véritable étude de l'âme ; voir le
Traité de l'Ame, livre I, ch. i,
g 11, p. 104 de ma traduction.
FIN
DU TRAITÉ DE LA MARCHE DES AMMAUX.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
Le premier chiffre romain indique le livre; le second chiffre romain indique
le chapitre; le chiffre arabe indique le paragraphe. P signifie la préface au
traité des Parties des animaux; D signifie la dissertation sur l'authenticité de
ce traité; P M signifie la préface au traité de la Marche des animaux; M si-
gnifie ce traité ; M D signifie la dissertation sur l'authenticité de ce traité ; n
signifie note.
Abeilles, influence du liquide
qui leur tient lieu de sang,
sur leur intelligence, II ii 5.
— cause de leur intelligence,
II IV 3. — leur trompe et
leur dard, II xvii 13. — leurs
organes d'alimentation, IV v
4. — nombre de leurs ailes ;
leur nature, IV vi 2. — qua-
trième ordre des insectes, IV
\i 2 n. — position de leur
dard, IV vi 6. — position de
leurs pattes et usage qu elles
en font, IV vi 9. — direction
de leur vol, M x 4.
AcÀLÈPHEs et Cnides, animaux
qui sortent de toutes les di-
visions admises ; leur organi-
sation ; participent de la na-
ture de la plante et de l'a-
nimal, IV V 30. — nom con-
servé par la zoologie mo-
derne pour les orties de mer;
leur classification ; sont dis-
tincts des testacés, IV v
30 n.
Acceptions diverses du mot
de Nécessaire, I i 9. — di-
verses du mot de Chaud, II
II et suiv.
Accroissement venant toujours
de la nourriture, II m 6.
Acéphales testacés , sont bi-
valves ; leur mouvement, IV
VII 1 n.
Acte propre de l'être le plus di-
vin, c'est-à-dire de l'homme,
IV X 6.
Actes communs, et actes pro-
pres, définition de ces ex-
pressions dont l'emploi devra
être fréquent en histoire natu-
relle, I V 11.
Action simultanée des ailes et
des pattes dans le vol des
oiseaux, M x 1. — de la
queue des oiseaux et des pois-
sons, faisant fonction de gou-
vernail, M X 3.
Admiration d'Aristote pour la
sagesse de la nature, II vu
2/1. — habituelle d'Aristote
Eour la nature, II x 14 //. —
ien connue d'Aristote pour
la sagesse de la nature, III
XIV 19 n. — d'Aristote pour
la nature dans toutes ses
œuvres, IV x 14 16 //. —
d'Aristote pour les œuvres de
la nature, M viii 1. — d'Aris-
1
M
408
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
409
tote pour les œuvres de la
nature, M xiv 5 n; xvii 4 n.
Affection morbide qui ne se
produit que sur les moutons,
et dont ils meurent, III ix
10. — aflections et actes, dé-
finition de ces expressions,
dont l'emploi devra être fré-
quent en histoire naturelle,
I V 13.
Agassiz, (1807-1873), nature de
ses travaux ; son pays natal ;
ses voyages; ses œuvres prin-
cipales ; exposition analytique
de son « Essai sur l'espèce et
la classification en zoologie »,
P ex et suiv. — croit à une
pensée divine dans l'univers,
P CXI et suiv. — analyse de
ses admirables travaux sur
l'espèce et la classification,
P cix et suiv. — partisan des
causes finales, P cxiii. — sa
conviction inébranlable sur
l'espèce, contraire à l'opinion
qu'en a soutenue Buffon ; ses
arguments irréfutables dé-
montrent une intelligence in-
finie, opposés à la décevante
doctrine du matérialisme, P
cxiii. — cité sur la consti-
tution du règne animal ; son
opinion sur la chaîne des
êtres, P cxiii. — arguments
nombreux, tirés tous de l'his-
toire naturelle, par lesquels
il démontre une intelligence
infinie dans l'univers, P cxv
et suiv. — objections qu'il
oppose au transformisme et
qu'il emprunte à la zoologie,
P cxvi et suiv. — aperçu de
la seconde partie de son ou-
vrage, qui s'applique à la
classification ; son opinion sur
Cuvier, sur Darwin et sur
leurs travaux; valeur de ses
vues neuves et hardies, P
cxxi. — sa critique de la
classificiilion de Cuvier. P
cxxii. — question qu'il faisait
relativement au problème do
la vie ; confirmation inatten-
due de ses arguments, P
CLxix et suiv.
Ailes, relation des ailes et des
pattes des insectes ; leur
nombre, IV vi 1 2. — chez
les oiseaux, ten.ant la place
de membres antérieurs de
l'homme et des quadrupèdes,
IV xii 2 8. — des oiseaux,
force de leurs muscles, IV xii
9 n. — action simultanée des
ailes et des pattes dans le
vol des oiseaux ; de la flexion
et de l'extension des ailes
pleines et des ailes divisées
en plumes, M x 1 2. — des
oiseaux, remplaçant les mem-
bres antérieurs; leur rôle in-
dispensable ; leur position, M
XV 1 et suiv. — leur utilité
pour la station et pour la
marche des oiseaux; leur po-
sition, M XV 2 /i.
Albinus et Boërhaave, cités
pour leur superbe et utile
édition des ouvrages ana-
tomiques de Vésale, P lxxvii.
Albert le Grand, place qu'il
occupe à la Renaissance du
xiii® siècle ; son étude et son
enseignement sur Aristote ;
auteurs auxquels il demande
la forme de son ouvrage ;
service qu'il a rendu à la
science de ces temps ; ses
disciples ; ses efibrts héroï-
ques, P Lxxii. — son rôle ad-
mirable en histoire naturelle
durant le Moyen-Age, Plxxii.
— service signalé qu'il a rendu
à la science du temps de la
Renaissance au xiii« siècle,
P Lxxiii. — ses commentaires
cités sur la réapparition de
la zoologie descriptive, P
Lxxv. — a contribué à la ré-
novation de la physiologie
comparée et de la zoologie
d Aristote ; reconnaissance
qui lui est due ; mouvement
d'études qu'il faut rapporter à
son influence, îP lxxv et suiv.
Alexandre le Grand, cité à
propos de l'étude de la phy-
siologie comparée, P liv. —
état de la science à son épo-
que, P LIV et LVIII.
Alexandrie , l'école médicale
d'Alexandrie n'a pas fait de
physiologie comparée, Plviii.
— cette école citée sur la
physiologie comparée, P lix.
Aliment, traité d'Aristote sur
l'aliment, ou Traité de la Nu-
trition, trois citations qu'en
fait le Traité des Parties;
regrettable perte de cet ou-
vrage, D cxcvi.
Alimentation, traité de l'ali-
mentation ou de la nutrition,
mentionné par Aristote dans
d'autres ouvrages, n'est pas
parvenu jusqu'à nous, IV iv
3 n. Voir Nutrition.
Alimentation, ses organes chez
les animaux qui n'ont pas de
sang, IV V. — des mollusques
et des crustacés, IV v 1 n.
— ses organes chez tous les
animaux inférieurs, IV v 32.
— différences que ces organes
présentent, IV v 36.
Aliments, théorie des aliments
citée sur les résidus de la
nourriture, II vu 16.
Allure de certains quadrupèdes,
M I 5 /i. — des deux membres
du même côté, M xiv 2 et /i.
— spéciale que le dressage a
su imposer à quelques ani-
maux quadrupèdes, M xiv 2 n.
Alphabet sanskrit, groupement
de ses consonnes et rang
qu'elles y occupent, III i 3«.
Ambroise Paré, son mérite, ses
travaux physiologiques, P
LXXX.
A.mble, sa définition, M xiv 2 n.
A.ME, soin que le naturaliste
doit prendre dans celte étude.
I i 25. — sa supériorité sur la
matière, I i 26. — considérée
comme le siège des facultés
de nutrition, de sensibilité,
de locomotion et de pensée,
II I 15 n. — supposée dans
le cerveau ; son œuvre propre,
II VII 4. — son rapport aux élé-
ments ; ses facultés, II vu 4, n.
— son siège, III v 2 /i.
Traité de l'âme d'Aristote ; son
caractère P m. — cité sur
le problème de la vie, au-
quel Claude Bernard assigne
une date trop récente, P
cxxxiii. — cité sur les deux
principaux caractères de la
vie animale, P cxxxiii. — cité
sur la biologie, P clviii.
— cité sur le sens dans le-
quel doit être compris le mot
d'àme, 1 i 2b n. — son objet,
1 I 27 «. — cité sur l'intelli-
genoe et les choses intelli-
gibles, I I 27 n. — cite les
\ers d'Empédocle sur la com-
position des os, I I 36/1. —
cité sur la faculté nutritive des
plantes et des animaux, I v
2 n.
— cité sur les organes
des sens ; sur l'objet sensible
et la sensation; sur la sen-
sibilité; allusion qu'y fait
l'auteur, II i 12-15 «. — cité
sur les rapports des sens
avec l'encéphale, II vu 3 n.
— sur le rapport de l'âme
aux éléments, II vu 4 /i. —
cité sur la sensibilité ; sur la
théorie de la vision ; sur le
diaphane, II viii 1 2 /i. —
cité sur la théorie spéciale de
la vision, II x 7 w. — sur la
théorie de l'ouïe, II x 10 n.
— cité sur les fonctions es-
sentielles attribuées au cœur,
III m 12 /ï. — cité sur la
sensibilité constituant l'ani-
mal et la vie, III iv 13 w.
— cité pour l'omission de la
410
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
théorie de la sensibilité dans
cet ouvrage, III v 3 n.
— son caractère ; principe
dont il fait son étude, M xix
3/1. — ouvrage dans lequel
on trouve la pensée du phi-
losophe grec sur l'inépui-
sable sujet du mouvement,
P M 276. — citation qu'en
fait le traité de la Marche
des animaux, annonçant des
études psychologiques, M D
319. Voir Aristote.
Amides, leur organisation, II
VIII 5.
Analogie des genres ; difficulté
de cette distinction, I iv 3.
— différence de l'analogie et
de la ressemblance, I iv 6 /i.
— ce qu' Aristote entend par
cette expression, I v 9. —
Analogie des reptiles et des
poissons, IV I 1 2.
Analyse des quatre livres du
traité des Parties des ani-
maux, P V. — du traité de la
Marche des Animaux, P M
276. — difficulté et délicatesse
de l'analyse de la vie, P lvii
et suiv. — spectrale, sa dé-
couverte récente, P clxx. —
chimique, ses progrès dans
la connaissance de la com-
position du sang, III v 10 n.
Anatomie et Histoire des Ani-
maux citées sur la méthode
suivie pour les veines et le
cœur, III V 13. — anatomie
comparée, une de ses parties
les plus curieuses, II xvii 12 n.
Anatomie et physiologie com-
parée , application de ces
noms au traité des Parties des
animaux, P m. — anatomie
comparée , science qu' Aris-
tote a créée sans avoir créé
le mot, P m, et M i 1 w. —
résumé de son histoire, P liv
et suiv.
Anatomie comparée , ouvrage
admirable de Cuvier, P
xci et suiv. — citée sur sa
méthode, Il 3 n. — sa première
leçon, citée sur les conditions
de la science et de l'art, I i 5,
n. — citée sur l'étude du
mouvement et des organes
par lesquels il se produit
dans toute la série animale, I
I 6 /i. — citée sur le grand et
infaillible principe qui y re-
vient à chaque page, I i 7 /i.
— citée sur le principe pro-
ducteur, 1 1 16 /i. — citée pour
des idées analogues à celles
d'Aristote sur la définition
de la vie, I i 22 /i. — citée
sur l'idée et les condi-
tions nombreuses de la vie,
1 I 25 n. — citée sur les or-
ganes du mouvement, et sur
ceux des sensations, I i 28 /i.
— sur les plumes et sur les
solipèdes, I m 2 n. — citée sur
les rapports d'analogie que
présentent les poissons et les
oiseaux, I iv 2 n. — méthode
que Cuvier y a suivie, I iv 5 w.
— justifiant les vues d'Aris-
tote sur les fonctions et les
actes des animaux, II i 8 /i. —
sur les os de la main, II i
9 «. — citée sur l'étude de
l'organisation du cœur, II i
16 w. — citée pour les erreurs
qu' Aristote commet sur les
viscères, II i 17 n. — citée
sur les diversités innom-
brables dans l'organisation
des animaux, et le but pour-
suivi par la nature, II ii
2 /ï. — citée sur des idées
analogues à celles d'Aristote
concernant les fonctions or-
ganiques, II II 3 n. — sur les
mammifères et les poissons,
II II 6 /i. — citée sur la cha-
leur comparative des ani-
maux, II II 7 n. — citée sur
la théorie moderne de la
chaleur et de son action, II
II 19 n. — sur la respi-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 411
ration, II ii 23 n. — citée
sur le suc gastrique ; sur
l'œsophage ; pour des idées
analogues à celles d'Aristote
sur les animaux qui ne sont
pas fixés au sol ; répète l'ex-
pression énergique de Boër-
naave ; citée sur la digestion
depuis les dents jusqu'aux
excréments, II m 8 9 /i. —
citée sur la bile ; sur les or-
ganes de la digestion ; sur
l'étude des mâchoires et des
dents, II III 4-7 n. — citée
sur la digestion, II m 11 n. —
citée sur la formation du
chyle et l'action des vaisseaux
lymphatiques, II iv 6 «. —
citée sur les dents des rumi-
nants, II V 3 /i. — sur les sé-
crétions, II V 6 /ï. — sur
l'étude de la moelle, II vi 1 w.
— citée sur le cerveau ; ori-
gine de la moelle épinière
II, VII 1 «. — citée sur
la fontanelle ; sur les sutures
du crâne, II vu 14 15 n. —
citée sur les os qui com-
posent le squelette ; sur leurs
jonctions et leurs mouve-
ments, II IX 1 /z. — citée pour
une longue étude des jonc-
tions des os, et des diverses
espèces d'articulations, II ix
5/1. — citée sur les os des
oiseaux ; sur les os des rep-
tiles et leurs vertèbres ; sur
l'étude des tendons et des os,
II IX 10 12 n. — citée sur
l'étude des dents, II ix 14 n.
— citée sur les organes des
poissons ; sur la nature de
leur vue, II x 7 n. — citée
sur les rapports de la vue et
de l'ouïe, II x 10 /t. — sur
les sens du goût et du tou-
cher, II X 13 /î. — citée sur
l'étude des organes de l'ouïe ;
sur l'organisation intérieure
du labyrinthe, du tympan,
des osselets, II xi 2 //. — sur
les oreilles des oiseaux, II
XII 5 /{. — citée sur les appa-
reils protecteurs de la vue, II
XIII 12/1. — sur la troisième
paupière des oiseaux, II xiii
5/1. — citée sur l'organi-
. sation de l'œiL chez les oi-
seaux, II XIII 6/1. — citée sur
les yeux des insectes et des
crustacés, II xiii In. — sur
les yeux des poissons, II xiii
8/1. — citée sur les sourcils
et les cils, II xv 2 /i. — sur
l'organe de l'odorat ; sur les
mâchoires, et sur leurs mou-
vements et leurs formes, II
XVI 1 /î. — sur la trompe de
l'éléphant, II xvi 4 /i. — citée
sur la description de l'appa-
reil respiratoire des pois-
sons et des insectes, II xvi
9/1. — citée sur le toucher
chez l'homme et dans les ani-
maux, II XVI 14/1. — sur la
langue des animaux, II xvii
1 «. — méthode de ses études
sur la voix des animaux, II
XVII 4/1. — citée sur la langue
des lézards et des serpents ; sur
les insectes, et sur les pois-
sons ; sur la langue consi-
dérée comme organe mobile
de déglutition ; sur le sens du
goût chez les poissons, II
XVI r 6 7 n. — citée sur la
langue des poissons ; sur la
mâchoire inférieure du cro-
codile, II XVII 8 9 11 n.
— sur l'organisation des
dents dans les diverses es-
pèces d'animaux, III i 1 2 n.
— citée sur les dents des
poissons, III I 8 «. — sur
la respiration, III i 9 w. —
citée sur les organes de la
digestion, III m In. —
sur l'organe indispensable
à la respiration ; sur la
nature de l'œsophage, III m,
S n. — citée sur l'épiglotte,
et les animaux qui en ont une.
i>
41-2
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIEBES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
413
ni III 7/1. — sur le larynx des
oiseaux, III m 8 w. — citée
sur la composition du cœur ;
sur les différences du cœur
des cochons avec celui des
autres mammifères, III iv 19
20 w. — citée sur le rôle et la
position du foie dans l'orga-
nisme entier de l'animal ; sur
la fonction de la rate, III iv
12/1. — sur le cœur et les
nerfs, III iv 15 16 //. — citée
sur la forme et le volunie
du poumon dans tous les ani-
maux qui en ont un, III vi 3
5/4. — citée sur la forme
du foie ; sur la division de
la rate ; sur la division du
cerveau de l'homme ; sur la
division des poumons ; sur la
fonction de la rate, III vu 1-3
n. — sur le foie des lièvres
et des poissons, III vu 4 /i. —
citée sur la digestion ; sur les
animaux qui ont du sang ;
sur le volume et la position
de la rate, III vu 8 9 n. —
sur le diaphragme, III vu 13
n. — sur les animaux qui ont
une vessie, III viii \ n. —
sur la vessie de la tortue,
III VIII 3 /^. — citée sur les
reins des chéloniens ; sur
la différence des reins des
oiseaux et des reins des mam-
mifères, III IX 1 w. — sur les
reins des phoques, III ix 3 «.
— citée sur la position des
reins, III ix 6 /i. — citée sur
le cœur des mammifères, des
oiseaux, des reptiles, des
poissons ; sur les organes de
la circulation chez les ani-
maux sans vertèbres, III xii
1/1. — sur la vésicule du fiel ;
sur la nécessité de la bile, III
XII 3 /{. — citée sur la rate
chez les vertébrés et chez
l'homme, III xii 4 n. — sur
l'objet du canal alimentaire
ou intestinal, III xiv 2n. — ci-
tée sur les différences que pré-
sente l'estomac chez l'homme
et chez les animaux, III xiv
4 rt. — sur la différence fon-
damentale des oiseaux et des
mammifères ; sur les diffé-
rences des dilatations succes-
sives de l'estomac chez les di-
verses espèces d'oiseaux, III
XIV 9 w. — citée sur la des-
cription du gésier du héron ;
pour sa longue étude sur les
dents des poissons, III xiv 11
12 n. — sur la description de
l'estomac du cochon ; sur les
différences nombreuses des
intestins ; sur la longueur
des intestins dans les mam-
mifères, III XIV 16-18 n. —
citée sur les rapports du
canal intestinal et l'élabora-
tion plus ou moins longue des
aliments, III xiv 20 n.
— citée sur la théorie des
quatre éléments, qu'Aristotc
adopte toujours, IV i 3 /i. — sur
la dillérence dans la sécrétion
de la bile ; sur la situation de
la vésicule du fiel, IV ii 1 w.
— citée sur le foie des pois-
sons et leur vésicule ; sur
l'action de la bile dans la di-
gestion et dans l'organisme en-
tier; sur le foie, alimenté par
le sang veineux, IV ii 4-7 n.
— citée sur le mésentère ; sur
la place des épiploons, IV m
1/1. — sur les variétés que
présente l'épiploon dans les
seuls mammifères, IV m 2 n.
— citée sur les mésentères,
sur les vertèbres ; sur la
digestion en général ; sur une
métaphore employée par Aris-
tote, IV IV 1 2 w. — citée
sur les yeux des insectes ;
sur leur saut, IV vi 9 10
n. — citée sur l'ostéologie
du cou chez le loup et le
lion, IV X 5 /«. — (Os de la.
main, muscles de la main)
4
citée sur le rôle de la main,
sur le pouce, IV x 18 19 n. —
citée sur le nombre des doigts
dans les reptiles, IV x 22 //. —
citée sur les mamelles et leur
conformation dans la série
animale ; sur la différence de
la disposition du ventre et
de l'abdomen, et de celle de
la poitrine et du thorax, IV
x 29 30 n. — citée pour les
théories particulières d'Aris-
tote sur l'émission du sperme,
IV X 33 n. — sur les vertèbres
dans l'homme, IV x 35 n. —
citée sur la conformation des
pieds des solipèdes, IV x 40
n. — citée sur la langue
des reptiles ; sur l'organe
du goût ; sur les organes
des sens chez les quadru-
pèdes ovipares ; pour une
expression sur les poissons,
IV XI 2 /i. — importance que
Cuvier attache à la fonction
des mâchoires ; sa théorie
sur les conditions d'existence
pressentie par Arislote ; citée
sur les molaires chez les
mammifères, IV xi 7 8 /i. —
explication de l'absence du
cou chez les serpents, IV, xi,
11 12 n. — citée sur les pal-
mipèdes et les fissipèdes, IV
XII 22 «. — citée sur le bec
des oiseaux ; sur le nombre
d'os dont est composée leur
épaule, IV xii 5 7 /i.
Anatomie comparée de Cuvier,
citée sur sa théorie du mouve-
ment, P M 307. — citée sur
la nutrition des insectes, M i
2/1. — citée sur le saut des
animaux ; sur le jeu de leurs
flexions, M m 1 4 w. — citée
sur les profondes différences
dans la station droite chez
les animaux et chez l'homme,
M V 4 «. — citée sur la rep-
tation, M VII 6/1. — citée sur
le saut des insectes, M viii 3
n. — sur des considérations
de mécanique et de stati-
que, M IX 1 /i. — citée sur le
mouvement des ailes de l'oi-
seau, M IX 10 /î. — citée sur
les conditions de locomotion
chez les bipèdes ; sur la dé-
finition de l'extrémité de la
cuisse, M xii 3 5 //. — sur
l'allure des chevaux de course,
M XIV 2 /î. — analyse des
principes d'après lesquels Cu-
vier a construit cette œuvre
de génie, où l'on peut re-
trouver bon nombre des théo-
ries d'Aristote, P xciii et
suiv. — a été le plus constant
labeur du naturaliste fran-
çais, P CLI.
Anatomie comparée, partie de
la zoologie, sa définition,
P cxLviii. — objet de l'ana-
tomie, de la zoologie des-
criptive et de la physio-
logie comparée ; confusion de
ces trois sciences dans l'œu-
vre d'Aristote, P cxlviii. —
— leur ordre respectif, P
CLiii. — la première des
sciences zoologiques selon
Cuvier, P cli. — sa préémi-
nence sur les deux autres
sciences naturelles ; science
par laquelle Cuvier inaugu-
rait ses immortels travaux;
ses relations avec la zoologie
descriptive, P cli. — anatomie
comparée, physiologie com-
parée, cercle dans lequel se
meuvent ces sciences, P cliii.
Anatomie comparée de M. Ge-
genbaur, citée sur les mol-
lusques, II VIII 6 /î. — citée
sur la nature des os des
poissons et leurs vertèbres,
II IX 13 /f. — citée sur les or-
ganes de l'ouïe, II xi 2 /i. —
citée sur le seul conduit pour
les deux excrétions chez les
invertébrés, IV x 31 /i.
Anatomie descriptive de M. Ja-
>t
j-
414
T4BLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
main, cîtée sur quelques os
isolés dans Thomme, II ix
1/1. — citée sur la descrip-
tion du diaphragme, III x 4
m.
Anatomie et physiologie ani-
males de M. Edmond Perrier,
citée sur la formation du
chyle et l'action des vaisseaux
lymphatiques, II iv 6 n. —
citée sur la distinction du car-
tilage et de l'os, II ix 12 n.
Anatomie, théories qu'acceptait
Aristote, mais que nous ne
connaissons pas, II i 10 n. —
détails physiologiques , in-
connus à Aristote ; leur dé-
couverte, II 1 15 n. — Aristote
ne connaissait pas la distinc-
tion des nerfs et des muscles,
III IV 16 n. — anatomie des
entrailles, assez avancée dès
l'époque d'Aristote, III xiv
22/1. — difficulté et délica-
lesse de l'anatomie et de la
physiologie des viscères, II
I 17 «. — observations ana-
tomiques sur les veines et
leur principe, III iv 9.
Anatomie actuelle , citée sur
cette expression : « Le centre
phrénique «,111 x 1 /i. — citée
sur la théorie de la sensation,
II I 12 /i.
Anatomies, citations des Dessins
anatomiques et de l'Histoire
naturelle sur la disposition
des veines, II m 10. — ou-
vrages spéciaux ' d'Aristote
désignés par l'auteur sous
ce nom, III v 13 n. — des-
criptions anatomiques d'Aris-
tote ; regret de leur perte,
IV v 16 /i. — perte regretta-
ble des nombreux ouvrages
consacrés par Aristote à cette
étude, IV x 32 n. Voir Aris-
tote et Dessins.
Anatomistes , utiles emprunts
que la plupart ont faits à la
mécanique, M ix in, — leur
opinion sur le cordon dorsal
des insectes, III iv 1 «.
Anaxagore, allusion à sa théorie
de l'intelligence, I i 18 /i. —
apprécié et admiré par Aris-
tote, I I 30 /i. — réfutation
de sa théorie sur la main de
l'homme, II i 9 w. — réfuta-
tion de son opinion sur la
respiration, III i 9 /i. — ré-
futation de sa théorie sur la
bile, IV II 4. — prétend que
l'homme est le plus intelli-
gent des êtres, parce qu'il a
des mains ; réfutation de cette
théorie, IV x 14. — réfuta-
tion d'une de ses théories,
IV X 14 n. — réfutation de
sa théorie sur la respiration
des poissons dans le Traité
de la Respiration, IV xiii 10
n.
Anaxagore, réfuté par Aristote
sur la main de l'homme, P
LUI. — attribue à l'orga-
nisation des mains l'intelli-
gence de l'homme, P ibid. —
son erreur relativement à
l'organisation de la main,
contre laquelle se prononçait
Galien avec Aristote. P lxvii.
— cité sur sa conception de
l'idée de Dieu, P civ. — cité
sur sa théorie d'une intelli-
gence dans l'univers, P cxxi.
— proclame, le premier entre
tous les philosophes, que
l'intelligence régit l'univers,
P cLxxiii. — cité pour prou-
ver l'action d'une intelligence
infinie dans l'univers, P ibid.
Anaximène, allusion à son sys-
tème, I I 19 /i.
Anciens, rôle de leur principe de
la matière dans l'étude de la
nature, I i 18. — leur science
sur le monde comparée à la
nôtre, I v 1 /i. — leur igno-
rance du thermomètre, dif-
ficulté pour leurs théories
sur la chaleur, H ii 7 n. —
I ■)
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 415
observaient avec soin la
température, II ii 9 /i. — leur
mesure de la chaleur, II ii
12 n. — difficulté qu'ils avaient
à déterminer la limite du
chaud et du froid, II ii 18 /i.
— leur système des qua-
tre éléments, à l'aide desquels
on essayait d'expliquer la com-
position de tous les corps,
II II 19 n. — distinction qu'ils
faisaient des deux espèces de
sang, II IV 17/1. — leur connais-
sance sur la nature de la lym-
phe, II VII 8 //. — leur théorie
des quatre éléments qui en-
traient dans la composition
matérielle des corps, et durée
de cette théorie, II vu 12 n.
— leur théorie du vide, II
X 10 n. — leur ignorance
des veinules, III v 9 /i.
— éléments qu'ils suppo-
saient dans le sang, III v 10
n. — leur thétyon répondant
aux ascidies de la zoologie ac-
tuelle, IV V 17 /i. — leurs di-
visions des téthies, IV v 30
n.
Andronicus de Rhodes, cité pour
les œuvres d'Aristote que
Varron avait pu connaître, P
Lix. — cité sur la place que
doit occuper le premier livre
du traité des Parties des ani-
maux, D cxcix.
Ane indien est solipède ; n'a
qu'une corne, dit-on, III ii 4.
— n'a qu'un estomac, III xiv
4. — N'a pas du tout de fiel,
IV II 2. — position de ses
mamelles, IV x 28.
Anguilles, leurs nageoires; n'ont
pas celles du ventre, IV xiii
5. — nature de leurs écailles,
IV XIII 14 n. — manière dont
elles se meuvent dans l'eau,
représentée par une figure, M
VII 6.
Animal, distinction de l'animal
et de la plante, II i 15 /i. —
distinction de l'animal, de la
plante, et du minéral, II v 4
n. — sa définition, II viii 1 et
P CLiv. — passage de l'animal à
la plante ; difficulté de cette
question, s'adresser à l'étude
des zoophytes pour la ré-
soudre, IV X 12 n.
Animaux, leur caractère ne peut
servir à les classifier, I m 11
n. — application de l'an-
cienne méthode de division,
qui les étudie par genres, I
m 13. — qualités communes
à tous ; qualités spéciales à
quelques-uns, I v 8.
— deux espèces de parties
dont ils se composent; fonc-
tions de ces parties, II i 8.
— organisation des animaux
de tout ordre; ses diversités
innombrables ; but qu'y pour-
suit la nature, II ii 2 /i . — prin-
cipes auxquels la nature de
beaucoup d'animaux se ratta-
che, II II 7. — influence de la
composition du sang sur leur
intelligence et sur leur na-
turel, II IV 2. — de leur
caractère et de l'influence
que peut avoir la compo-
sition du sang, II iv 4 5 n.
— dureté plus, ou moins
grande dans leurs os, II iv 8
10. — qui n'ont pas de sang
n'ont jamais de graisse ni de
suif; qui ont plus particu-
lièrement du suif et de la
graisse, II v 2 3. — gras,
veillissent plus vite, et ils
sont plus souvent impuissants,
II V 5. — observations sur
les animaux jeunes par rapport
à la moelle, II vi 1. — nature
diverse de la moelle dans les
animaux ; animaux qui n'eu
ont pas, II VI 2 3. — ceux
qui ont du sang ont un cer-
veau, II VII 5 6. — leurs dif-
férents sens, II vm 2 /i. —
leur organisation diverse, II
y~
416 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES 417
VIII 3 et suiv. — parties qui
Jeur sont les plus indispen-
sables, II X 1. — rapproche-
ment des animaux et des
plantes, comme on le com-
prenait au temps d'Aristote,
II X 1 71. — chez lesquels l'in-
testin n'est qu'un sac sans
issue, et dont les excréments
ressortent par la bouche, II
X 2 «. — n'ont pas de cils aux
deux paupières, II xiv 1. —
leurs queues ; leurs crinières ;
longueur de la queue en rai-
son inverse de celle des poils
qui la garnissent, II xiv 3 4.
— compensations qu'établit
la prévoyance de la nature
dans leur constitution géné-
rale, II XIV 4 /i. — leurs
lèvres ; destinées à proté-
ger les dents, II xvi 11. —
disposition de leur langue, II
XVII 1. — ils ont tous le désir
de la nourriture, II xvii 12.
— organisation de leurs
dents et de leur bouche ,
que les dents environnent et
t|u'elles constituent, III i 1.
— trois classes d'animaux qui
ont des dents proprement
dites, III i 2 //. — qui res-
pirent, III i 9 /i. — cause qui
fait que les animaux à plu-
sieurs doigts n'ont pas de
cornes, III n 2. — qui ont
deux cornes les ont en raison
de ce qu'il y a deux parties
dans le corps, gauche et
droite, III ii 5. — unicornes,
explication de cette anomalie,
III II 5 6. — tels animaux ont
une épiglotte, et tels autres
n'en ont pas, III m 7-10. —
qi^i ont des viscères, III iv 1.
— position de leur cœur, et
nécessité de cette position,
III IV 6. — qui ont un cœur ;
ceux qui n'en ont pas, III iv
Il fi^ — disposition de leur
cœur; animaux dont le cœur
a un os, III IV 14 16. — les
trois cavités du cœur dans
les grands animaux, III iv 17.
— influence de leur cœur sur
leur caractère, III iv 20. —
amphibies qui ont des pou-
mons, III VI 2. — maigres, et
feuilles desséchées de cer-
taines plantes ; observation
sur leurs veinules, III v 8. —
à poumon ont seuls une
vessie ; causes de cette or-
ganisation, III viii 5. — qui
ont une vessie : animaux qui
n'en ont pas, III viii \ n. —
à écailles et à carapace n'ont
pas de vessie ; exception pour
les tortues marines et terres-
tres, III viii 2 3. — dépour-
vus de reins ou rognons ;
qui ont le poumon sanguin
ont des reins, III ix 1 2. —
ceux qui ont du sang ont un
diaphragme, III x 1 2. —
diflerences de leurs viscères
pour le nombre et pour l'orga-
nisation, III XII 1. — animaux
sans fiel, III xii 3. — variétés
de leur rate selon les es-
pèces, III XII 4. — diversités
de leurs estomacs selon les
espèces, III XIV 4 5. — à dou-
ble rangée de dents, nature
de leurs estomacs ; les deux
différences qu'ils présentent,
III XIV 4 16. — à plusieurs
estomacs, ont la présure ; es-
tomac dans lequel elle se
trouve ; cause qui fait qu'ils
ont la présure, III xv 1 2.
— pourvus de sang, posi-
tion de leur bile, IV ii 1.— dé-
pourvus de bile, IV ii 1 n. —
qui n'ont pas du tout de fiel,
IV II 2. — terrestres ou aqua-
tiques, qui ont du sang ; leur
épiploon, IV m 2. — qui
n'ont pas de sang, descrip-
tion de leurs organes d'ali-
mentation, IV V. — différence
qu'ils présentent avec les ani-
maux qui ont du sang, IV v
1. — inférieurs, leurs rap-
ports avec les plantes, IV v
30. — inférieurs, description
de leurs organes d'alimen-
tation et différences que pré-
sentent ces organes, IV v 32
36. — exsangues, disposition
de leurs pieds, IV ix 1. —
qui ont du sang et qui sont
vivipares, étude sur leurs par-
ties extérieures, IV x 1. —
à pieds fourchus, leur orga-
nisation, IV x 10. — exsan-
gues, cause de leur constitu-
tion, pareille aux nains, IV x
15. — leurs moyens de se dé-
fendre comparés à ceux qu'em-
ploient les hommes, IV x 16
17. — position différente de
leurs mamelles, IV x 25. —
nature de leurs jambes ; rôle
et usages de leurs queues,
IV X 37-39. — à pieds four-
chus, formant, selon Buffon,
une quarantaine d'espèces,
IV X 40 /i. — qui ont du sang,
sont les quadrupèdes; les au-
tres dépourvus de pieds; étude
de leurs parties extérieures et
usage de ces parties, IV xi.
— organisation et rôle de
leurs mâchoires, IV xi 9. —
comparaison de leur organi-
sation avec celle des oiseaux,
IV XII 2 3. — sorte de grada-
tion qu'Aristote établit entre
eux, IV XIII 1 n.
— qui marchent et qui sont
saltigrades ; leurs deux modes
de locomotion ; condition com-
mune d'un point d'appui pour
les uns et pour les autres, M m
12. — des conditions de leur
mouvement; du jeu de leurs
flexions, M m 2 4 «. — le haut
dans les animaux et dans les
plantes, M iv 1-3 n. — posi-
tion de leur droite, M iv 9 /i. —
à deux pieds ; leur haut et
leur devant sont déterminés ;
T. II.
direction de leur haut, M v 1
3. — doués d'un mouvement
propre; leur genre de loco-
motion, M VI 3 n. — qui ont
du sang, nombre de leurs appa-
reils de locomotion ; mouve-
ment le plus marqué chez
eux ; différence entre les ani-
maux qui ont du sang et ceux
qui n'en ont pas, M vu 1 2.
— sans pieds; leur mouve-
ment par quatre appareils,
dont on peut retrouver les
équivalents dans les flexions,
M VII 4. — dont la locomo-
tion est encore plus lente que
celle des reptiles, M viii 2 n.
— leurs pieds sont toujours
en nombre pair, M viii 4. —
dépourvus de pieds; façons
dont se produisent leurs
mouvements, M ix 7. — sans
pieds, ce que l'auteur entend
par cette appellation ; leur
manière de se mouvoir, M ix
7/1. — qui ont plus de quatre
pieds; procédé de leur mouve-
ment, M xiv 4. — ne peuvent
être observés que sous trois
aspects, P cxLvii. — rappro-
chements entre les diverses
classes d'animaux selon leur
mode de locomotion, P M
274 et suiv.
Annonce d'études sur les vé-
gétaux, II x 2. — du traité de
l'Ame, comme suite naturelle
du traité de la Marche des
Animaux, M xix 3.
Anthropologie, science que le
xix« siècle se flatte d'avoir
inventée, et dont on trouve
les premières traces dans le
livre que Pline a consacré à
l'homme, P lxiii.
Antiquité, ses théories de chi-
mie, II VII 12 n. — citée sur
la découverte de la circula-
tion du sang, III iv 17 /i. —
-- se servant des victimes
des sacrifices pour des o b
27
j-^
11
418
TABLE ALPHABETIOUE DES MATIERES
s<'rvati()us nombrcMises, lll
IV 23 «. — ses connaissances
insunisantes, au temps d'Aris-
lote, sur la distinction des
veines et des artères, III v
5 n. — sa tliéorie sur la res-
piration, III VI 1 H. — ses
études sur la rate, III xii 4
n. — sa théorie des quatre
éléments, IV m 3 «. — ses
études sur la physiologie
comparée, P liv et suiv. —
citée sur l'histoire de la zoo-
logie descriptive, P cliv. —
sa part dans le domaine de
la physiologie comparée, P
Lxxii. — seul témoignage
dans l'Antiquité qui démontre
directement l'authenticité du
traité des Parties, P D cxciii.
— citée sur l'étude de la Mar-
che des Animaux, dont l'ini-
tiative lui appartient exclu-
sivement, P M 273.
Aorte et la grande veine, expli-
cation du trajet de ces veines
et de leur position dans les ani-
maux qui ont du sang, III v
2 4. — rapports de l'aorte et
de la grande veine, III v 12.
— distinction de l'aorte et de
la grande veine, III vu 6 7 «.
Apodes, leur définition, M v 3 /i.
— sens 'dans lequel sont le
haut et le devant ciiez ces
animaux, M v 1. — leur posi-
tion moyenne, M v 3 4.
Appareils locomoteurs, leur mi-
nimum, leurs flexions en sens
inverses chez l'homme, chez
l'oiseau, chez les quadru-
pèdes vivipares et ovipares,
Mil 4. — leur nombre dans
les bipèdes, M i 2 n. — leur
mouvement diagonal chez les
quadrupèdes, M i 5. — pour
le mouvement de locomotion
chez les animaux : leur nom-
bre, M VII 1.
Appendices intestinaux dans les
poissons et dans les oiseaux ;
position de ces appendices,
III XIV 13 14.
Arabe, son catalogue cité sur
l'authenticité du traité des
Parties des Animaux ; copie
la liste d'IIésycliius, P D
(;xci. — son catalogue ne
donne que trois livres, au lieu
de quatre, au traité des Par-
lies des Animaux, P D cxci.
— son catalogue cité sur le
traité de la Marche des Ani-
maux. M D 318.
Arête dans les animaux aqua-
tiques renfermant la moelle ;
nature de cette moelle, II vi
4-5. — des poissons, dont la
moelle semble unir les ver-
tèbres, II VI 5 6 //.
Aristote a réfuté à l'avance les
commentateurs qui veulent
déplacer le premier livre
des Parties des Animaux, I i
1 //. — son opinion sur la
manière d'apprécier un ou-
vrage d'histoire naturelle, I
I 1 w. — preuve de son excel-
lente méthode, I i 4 w. — cas
qu'il fait de la méthode des
mathématiciens, qui n'est au
fond que la sienne, Il 7 w.
— distinction qu'il fait tou-
jours des deux nuances du
Nécessaire, I i 9 w. — recom-
mande une réforme, I i 13 //.
— a tenu compte en histoire
naturelle des opinions de ses
devanciers, I i 13 n. — cas
(|u'il faisait d'Empédocle, le
philosophe sicilien, I i 15 //.
— principe des causes finales,
sur lequel il n'a jamais hésité
et qu'il a répété sous toutes
les formes, I i 29 w. — expli-
cation de l'origine des choses,
qu'il a toujours combattue ;
cause de son admiration pour
Anaxagore, I i, 30 //. — cite
des vers d'Empédocle sur la
composition des os, dans le
Traité de l'Ame, I i 36 //. —
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
419
son traité sur la Respiration
réfute des théories anté-
rieures à la sienne, I i 38 /i.
— sa critique des classifi-
cations tentées avant lui, I n
3 w. — sa méthode ; proscrit
absolument la dichotomie, I
IV 7 «. — a consacré des étu-
des spéciales à quelques-unes
des fonctions communes à
tous les animaux, I v 13 w.
— la marche qu'il a suivie
dans sa zoologie, au début de
la science, il y a vingt-deux
siècles, est absolument celle
de Cuvier, II i 1 w. — revient,
sans peut-être en avoir cons-
cience, à la théorie platoni-
cienne des Idées, II i 4 w. —
ses vues sur les fonctions et
les actes des animaux, II i 8
'\- — «on admiration pour
l'organisation de la main de
l'homme ; il réfute Anaxa-
gore, II I 9 //. — son erreur
sur la matière des viscères
et celle du cœur, II i 16 /i. —
formule qu'il aime à employer
souvent, II n 11 n. — a pres-
senti la théorie moderne qui,
dans la respiration et l'en-
tretien de la vie, voit une
combustion, II n 19 n.— ses
tiiéories cosmologiques, II
III 1 //. — formes de son
style, II III 8 w. — a expliqué
le premier l'ordre nécessaire
dans l'étude de la digestion,
II III In. — ne connaissait
pas les vaisseaux chylifères
et lymphatiques, II 111*^9 n.—
ingéniei^x. procédé auquel il
a pensé le premier, II m 10
n. — exactitude et profon-
deur de ses observations sur
le sang, II iv 3 «. — avait
fait de nombreuses expé-
riences sur la composition
du sang, II iv 5 //. — a ignoré
la formation du chyle et l'ac-
tion des vaisseaux lympha-
tiques, II IV 6 /i. — - sou
erreur sur le cerveau ; sou
admiration pour la sagesse
la nature, II vu 1 2 «. — ses
théories sur l'organisation
du cerveau, dans lesquelles
on peut trouver comme un
reste des théories platoni-
ciennes, II VII, 5 7//. — forme
de style qui lui est assez ha-
bituelle, II X 1 //. — ses tra-
vaux personnels sur la bota-
nique ; son ouvrage sur les
Plantes en deux livres, II x
2 «. - son admiration pour
la nature, II x 14 /i. —
grand principe qu'il a mis en
lumière, II xiv 2 n. — s'ex-
cuse d'une digression à propos
des cils, II xiv 6. — a été un des
premiers à proclamer les pri-
vilèges de l'homme, II XVI 11 w.
— sou grand principe des
causes finales qu'il a cent fois
répété et toujours soutenu, III
I 5 /!. — forme de style qu'il a
employée rarement, IIIi6«. —
son hommage à la sagesse de
la nature, III 11 12 w. — son
erreur sur le pharynx, III m
1 w. — conjecture touchant
cette erreur, III m 12 w. —
division qu'il a toujours sui-
vie pour ses descriptions dans
l'Histoire des Animaux, III iv
2/1. — ses théories sur la
nature du cerveau, III iv 7 /î.
— son hommage à la sagesse
de la nature, III iv 9 /i. —
soii erreur sur l'origine des
vaisseaux qui contiennent le
sang, III V 2 //. — forme de
style qui lui est peu habi-
tuelle, III V 7 n. — n'a pas
connu la véritable fonction
des poumons, III vi 1 w. —
contredit son assertion sur la
vessie et les reins de la tortue
d'eau douce, III ix 2 /i. —
nouveau témoignage de son
admiration pour la sagesse
j-
420
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
de la nature, III xi 2 w. —
son étude remarquable de la
rate, bien qu'il ne connaisse
pas ses fonctions, 111 xii 4 n.
— son ouvrage spécial sur
la Nourriture des animaux
n'est pas parvenu jusqu'à
nous, III XIV 3 w. — son ad-
miration bien connue pour la
sagesse de la nature, III xiv
\^ n. — détails prouvant le
grand soin avec lequel il
avait disséqué, III xiv 20
,1. — précaution anatomique
qu'il recommande souvent et
qu'il pratiquait avec soin, III
XIV 22 n.
— ses travaux anatoniiques
et détails qui en témoignent, IV
Il 3 «. — preuve à l'appui des
dissections auxquelles il a du
se livrer, IV ii 4 n. — ne pou-
vait pas savoir que le foie est
alimenté par du sang vei-
neux ; conjecture de quelques
commentateurs à ce sujet, IV
II 6 M. — son erreur sur le
principe de la sensibilité, IV
V 2 M. — a joint d'une ma-
nière systématique des des-
sins spéciaux à ses descrip-
tions zoologiques, IV v 16 w.
— sa théorie de la sensibilité
conservée par la science
comme un de ses principes
fondamentaux, IV v 32 //. -—
— a varié plus d'une fois
dans sa théorie d'un organe
servant à un ou plusieurs
usages, IV VI 8 w. — théorie
qui lui est chère, et qu'il ne
manque jamais de rappeler,
IV VII 1 w. — son erreur
étrange sur l'ostéologie du
cou chez le loup et le lion,
IV x 5 «. — a senti profon-
dément.la grandeur et le pri-
vilège de l'homme, parmi tous
les animaux ; son admiration
des œuvres de la nature, IV
X 13 et suiv. /*. — théorie
qu'il a souvent exposée dans
ses ouvrages d'histoire na-
turelle ; dans les autres, il
varie sur cette théorie, IV x
24 w. — sorte de gradation
qu'il établit entre les ani-
maux, IV XIII 1 rt. — impor-
tance qu'il attache au nombre
des nageoires, IV xiii 7 //.
— il réfute, dans le traité
de la Respiration, Anaxa-
gore, Démocrite et Dio-
gène d'Appollonie, sur la res-
piration des poissons, IV xiii
10 n. — sa théorie ordinaire
sur la sagesse de la nature,
IV XIII 12 /i. — a fait, dans
tout son traité des Parties
des Animaux, de la physiologie
comparée, IV xiv 4 n. — sa
classilication des phoques et
des chauves-souris, IV xiii
18 n.
Aristote, ses ouvrages nom-
breux de physiologie ; cita-
tion de ceux qui nous ont été
conservés, P m. — leur ca-
ractère, P m. — sa physio-
logie appuyée sur une ana-
toinic curieuse et attentive ;
ses Descriptions et ses Des-
sins anatomiques perdus pour
nous, P IV. — sa méthode en
histoire naturelle, P v et
suiv. — son premier livre du
traité des Parties, cité sur
les rapports de la philosophie
et des sciences, P vi. — ad-
mirateur passionné et obser-
vateur de la nature, P x.
pages magnifiques que cette
admiration lui inspire, ibid.
— cité pour prouver l'action
d'une intelligence infinie dans
l'univers ; le premier entre
tous les penseurs ; sa croyance
aux causes finales, P x. —
proclame qu'il n'y a pas de
hasard dans la nature ; expres-
sion de son admiration pour
la nature dans les plus belles
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 421
pages qu'ait inspirées ce su-
jet ; son enthousiasme égal au
Cœli enarrant des Psaumes ;
placé à côté de David, P xi.
— importance qu'il attache
au sang et à sa température ;
son analyse minutieuse de
ce liquide, P xv. — réfute
Anaxagore sur la main de
l'homme, P lui. — sa mort
prématurée et le destin de
ses manuscrits expliquent
l'irrégularité de la dernière
portion du traité des Parties,
P LUI. — seul a constitué la
science de la physiologie, P
Lvii. — père de la zoologie,
de la physiologie et de l'ana-
tomie ; ses héritiers et ses
successeurs dans sa famille,
P Lvii et suiv. — services
qu'il a rendus j\ l'histoire na-
turelle ; cité sur l'origine de
la science, P lviii. — vénéré
à Alexandrie et à Athènes
presque autant qu'il le fut
par notre Moyen-Age, P lix.
— adversaire déclaré de la
méthode de division; critique
et erreur de Galien à ce su-
jet, P lxix. — sa méthode dans
1 étude de la physiologie com-
parée, suivie par Ambroise
Paré, P lxxxi. — son langage
plus austère et plus lier en-
core que celui de Cuvier, sur
les choses éternelles dans les
cieux et les choses péris-
sables dans la nature, P cvi.
— sa théorie du problème de
la vie ; le Traité de l'ànie, à
lui seul, sufïirait pour glo-
l'ifier son génie, P cxxxiii. —
son entreprise encyclopédi-
que beaucoup plus originale
que celle de Pline, P cxlvii.
— trois sciences qu'il con-
fondait dans son œuvre ; ré-
sultat fâcheux de cette con-
fusion, P cxLviii. — a mêlé
la zoologie descriptive, l'ana-
tomie et la physiologie, P
cxlix. — importance qu'il
accordait à l'anatomie, égale
à celle qu'y attachait Cuvier,
P CLiii. — ses travaux en
physiologie, P cliv. — sa
formule : « L'homme engendre
l'homme », citée, Pclv. — pro-
clame après Anaxagore l'in-
finie sagesse de la nature, P
clxxiii. — partisan des causes
finales, P clxxiv. — deux
qualités qui le recommandent
et l'imposent à l'attention du
genre humain, P clxxv. — sa
place dans le savoir humain ;
son influence sur l'Antiquité
et sur le Moyen-Age, P clxxv.
— importance de son témoi-
gnage sur la puissance infinie
qui régit l'univers, P clxxv.
— sa grandeur incomparable
dans les sciences, P clxxxviii.
— conditions qui lui ont permis
d'être le législateur de tant
de sciences, P clxxxviii. —
il a fondé la physiologie
comparée, comme tant d'au-
tres sciences, P clxxxviii. —
père de la logique, P clxxxviii.
— conclusion sur ses ou-
vrages de science et de phi-
losophie ; sur sa physiologie
comparée ; le premier et le
plus grand des physiologistes,
P cLxxxix. — son opinion sur
la constitution merveilleuse
de la main, reproduite par
Galien dans son traité « De
usu parti uni », D cxciii. —
comparaison de son traité
des Parties des Animaux avec
celui de Galien « De usu par-
partium », D cxciii et suiv.
— ouvrages où il cite le
traité des Parties des Ani-
maux, D cxciv. — son stvle
dans le traité des Parties des
Animaux, D cxcix. — soin
qu'il prend, dans ses prin-
cipaux ouvrages, de les faire
422
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
précéder de quelques consi-
dérations d'ensemble sur le
sujet qu'il se propose d'étu-
dier, D ce. — plan qu'il s'esi
tracé dans l'Histoire des Ani-
maux, et qui se déroule dans
les neuf livres dont l'œuvre
entière est composée , D
CCI. — services incompara-
bles qu'il a rendus à la zoo-
logie, D cciv, — destin de
ses manuscrits, sa mort pré-
maturée ; ses œuvres ina-
chevées ; sa gloire scienti-
fique, D cciv. — son Histoire
des Animaux, ses études de,
science physiologique, D cciv.
— sentiments que lui inspire
le spectacle de la nature, et
qu'il exprime en termes ma-
gnifiques et profonds, D cciv.
Aristote, soin qu'il a toujours
pris dans ses ouvrages ; mé-
thode qu'il a le premier pré-
conisée ; sa croyance aux
causes finales, M I i //. — il
a créé la science de l'anatomie
comparée, sans avoir créé le
mot, M I I «. — père de la
méthode d'observation, placée
à la tète de tous ses ouvrages
principaux ; sa gloire, M 11 i
fi, — ses ouvrages sur les
plantes ; a fait faire la bota-
nique par son disciple Théo-
phraste, M IV i «. — son
erreur sur un genre de loco-
motion ; ne connaissait pas
les serpents amphisbènes, M
VI 3 w. — principe qu'il a
toujours professé, sur les
traces de Platon et de So-
crate, M viii \ n. — attention
avec laquelle il a étudié les
diverses phases que présente
la marche dans l'homme, M
IX 5 n. — sens qu'il prête au
mot d'Epaule, M xiii 3 «. —
un des défenseurs les plus
autorisés de la théorie de
roptimisme, M xv 3 n. —
attribue au naturaliste la vé-
ritable étude de l'âme, M xix
3 n.
Aristote, science (|ue son génie
a créée ; honneur qui lui re-
vient, P M 274 et suiv. — ses
différentes études sur le mou-
vement, P M 275. — son ou-
vrage sur le Mouvement dans
les Animaux, P M 276. — et
sur la Marche des Animaux,
iW., ibid. — se montre dans
sa Physique le précurseur de
Descartes, de Newton et de
Laplace, P M 276. — cité par
Claude Perrault, qui n'ac-
corde pas au père de la
science toute l'estime qui lui
est due, P M 301. — il a frayé
le chemin à la science de la
nature, P M 316. — appré-
ciation de ses labeurs ; place
qu'il tient dans l'histoire de
la science et dans la science
elle-même ; son génie ; sa
gloire, M D 320.
Art, histoire de l'art intéressée à
une indication d'Aristote, M
XI V n.
Artère, rôle de la trachée-ar-
tère ; nécessité de sa posi-
tion ; réfutation de l'opinion
de ceux qui soutiennent (|ue
c'est par l'artère que l'animal
reçoit et avale sa boisson, III
m 4 et suiv. — sa direction.
III m 12. Voir Trachée-ar-
tère.
Artères, ne sont pas distin-
guées des veines au temps
d'Aristote, III iv 8 n. — prin-
cipales du mésentère, IV iv
3 n.
Articulations de la voix se par-
tagent entre la langue et les
lèvres, II XVI 13.
Artiste, sa manière de modeli'r
un animal, comparée à la ma-
nière dont la nature le cons-
truit, II IX 6.
Astronomie. prtigrès qu'elle
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
423
avait déjà faits au temps
d'Aristote, I i 7 w.
Athéisme, sa vogue ; motifs des
savants qui y adhèrent, P
cLxix. — sorti du transfor-
misme ; dangers de ces théo-
ries, pour la science ; objec-
tions contre ces doctrines dé-
cevantes, P CLxx. — son action
sur la science moderne ; ses
causes, P clxxvii.
Athénée, cité sur l'authenticité
du traité des Parties des Ani-
maux ; autre ouvrage qu'il
désigne en citant souvent le
traité des Parties, P D cxci.
— son erreur sur le prétendu
Ve livre du traité des Parties
des Animaux, D cxci.
Athlètes qui sautent avec des
haltères, preuve de la né-
cessité d'une base pour le
mouvement, M m 4.
Atrabilaires, irritabilité des
gens atrabilaires, IV ii 2 //.
Attitude de l'homme, qui est
seul de tous les animaux à
l'avoir, IV x 6. — pour se mettre
en défense et pour lancer quel-
(fue chose, prouvant le com-
mencement du mouvement
par la droite, M iv 9.
AuBERT et WiMMER (MM.), édi-
teurs et traducteurs de 1 His-
toire des Animaux, cités sur
la définition du crocodile ter-
restre, II xvii 7 //. — sur
l'identification du mot de car-
pes, II XVII 11 //. — catalogue
de leur édition et traduction
de l'Hisloire des Animaux,
cité sur l'amia, IV ii 1 w. —
la table de leur édition de la
Génération des Animaux citée
sur la nutrition, IV iv 3 u. —
leur catalogue cité sur l'iden-
tification des teuthies ou teu-
thides, IV V 6 n. — leur ca-
talogue cité sur l'identifica-
tion des crustacés ; sur les
héracléoles, IV viii 1 3 //. —
leur catalogue cité sur le cro-
codile terrestre des Grecs, IV
XI 2 n. — leur catalogue cité
sur l'identification du nom de
Crex, IV XII 22 n. — sur
les grenouilles marines ; sur
l'identification du cordyle, IV
XIII 2 4 «. — leur catalogue
cité sur l'identification du
cordyle et du batos, IV xiii
4 «. — cité pour leur édition
de l'Histoire des Animaux. D
ccii. — leur édition et tra-
duction de l'Histoire des Ani-
maux citée pour une inter-
prétation erronée d un renvoi
à un passage, D id., ibid. —
leur catalogue en tète de leur
édition et traduction de l'His-
toire des Animaux, cité sur
l'identification des kestres, M
VII 7 «. — sur la classification
des batos, M ix 11 n. — leur
catalogue cité sur le caii-
Ihare, M x 4 «.
Authenticité du traité des Par-
ties des Animaux, D cxci et
suiv. — indubitable du traité
de la Génération, D cxcvii. —
du traité de la Marche des
Animaux, M D 318. — du
traité de la Marche ou Lo-
comotion des Animaux, M D
319. — du traité de la Mar-
che ou Locomotion des Ani-
maux, M D 321.
Autruche (moineau de Libye),
conformation de ses pieds,
IV XII 22 /î. — ses deux na-
tures ; rangée parla zoologie
moderne, parmi les échas-
siers brévipennes ; nature de
ses plumes et de ses doigts, sur
laquelle Aristote se trompe ;
sa course rapide ; appelée
struthio-camelus dans la no-
menclature actuelle, IV xiv 1
3 n. — ou moineau de Libye,
description de sa double or-
ganisation, IV XIV 1-4.
Autruches d'Amérique et d'Aus-
r
424
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
tralie ont trois doigts, IV xiv
2 w.
AvERROËs (1120-1198), cité pour
les traductions dans les-
quelles Albert le Grand a
étudie Aristote, P lxxii. —
ses travaux en histoire na-
turelle, P LXXII et suiv.
AvicENNE (980-1037), cité pour
les traductions dans lesquelles
Albert le Grand a étudié Aris-
tote, P LXXII. — ses travaux
en histoire naturelle, P lxxu
et suiv.
B
Bacon, inventeur soi-disant de
la méthode d'observation,
pratiquée et comprise deux
mille ans avant lui, I i 7 n. —
gloire que les savants mo-
dernes font à tort remonter
jusqu'à lui, et qu'ils croient
partager, I v 14 n. — pré-
cepte qui date de lui soi-di-
sant, mais qui ne peut être
contesté au génie grec, P viii.
— critique et attaque qu'il a
négligées contre la renommée
universelle d'Aristote, P D
CXCVIII.
Baër (Ernest de), (1827), ses
beaux travaux cités pour ce
qu'il y a de vrai dans la
théorie de la cellule, P clxiii.
— ses travaux sur l'œuf
humain, P clxiii.
Baleine, a un poumon, III vi 2.
Baleines, leur évent; rôle et dis-
position de l'évent dans les cé-
tacés, IV XIII 16 17.
Banquet, de Platon, traduction
de M. V. Cousin, cité sur la
représentation des Amours
auxquels les peintres prê-
taient des ailes, M xi 5 w.
Barthez, son ouvrage : « Nou-
velle Méchanique des mouve-
ments de l'homme et des ani-
maux », cité sur les difl'é-
* rences dans la station droite
chez les oiseaux et chez
l'homme, M v 4 n, — cité sur
la reptation, M vu 6 «. —
cité sur le mouvement des
ailes de l'oiseau ; passage
d'Aristote qu'il cite et qu'il
approuve, sur les poissons
plats ; explication qu'il donne
de la manière de nager de
ces poissons, M ix 10 11 n.
— cité sur une comparaison
qu'emploie Aristote; Barthez
n'a pas eu à la lui emprunter,
M x 3 /i. — célèbre profes-
seur de Montpellier ; son ou-
vrage « Nouvelle Méchanique
des mouvements de l'homme
et des animaux »; sa théorie
personnelle sur le principe
vital ; auteurs qu'il critique
pour leur opinion sur les
causes du mouvement, P M
302. — son ouvrage sur la
Nouvelle méchanique des
mouvements de l'homme et
des animaux , P M 302 et
suiv. — chancelier de l'uni-
versité de médecine à Mont-
pellier ; origine de son ou-
vrage ; appréciation de cet
ouvrage, P M 302 et suiv.
Bas et haut dans l'animal, III
X 2. — et haut dans les ani-
maux et dans les plantes ;
leur définition ; différence de
leur position, M iv 1-3. —
haut et tnilieu, chez les ani-
maux et dans les végétaux,
M V 3 4. — corrélation in-
time du haut et du bas, de
la droite et de la gauche ; il
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
425
n'y a de part et d'autre qu'un
seul et même principe pour
les deux, M vi 4 5. — rap-
port du bas et du haut au
principe du mouvement dans
l'animal, M vi 6 //.
Base, nécessité d'une base pour
les mouvements de locomo-
tion, M m 3 4.
Bassinet, du foie ; sa définition ;
nom qu'il reçoit en se ré-
duisant, III IX 3 n.
Batos, poisson peu connu ; son
identification, IV xiii 4 w. —
nombre et position de ses
nageoires, IV xiii 4 8. — na-
ture de sa peau, IV xiii 14.
— incertitude sur l'identifi-
cation de ce poisson ; sup-
posé être de la famille des
raies, IV xiii 8 w. — natation
spéciale de ce poisson, M ix
11. — impossibilité presque
complète d'identifier ce pois-
son, M IX 11 n.
Battement du cœur dans l'hom-
me, et sa cause, III vi 4.
Bec des oiseaux, matière ana-
logue aux os ; son emploi ; sa
nature, II iv 14 15. — des
oiseaux ; différences du bec
selon les espèces ; selon les
usages auxquels il sert, et
selon le secours dont l'ani-
mal a besoin, III i 12-15. —
description du bec des pal-
mipèdes, III I 14 n. — des oi-
seaux, organes qu'il remplace
chez ces animaux, IV xii 3.
Béclard (M. J.), son traité élé-
mentaire de physiologie hu-
maine, sixième édition, cité
sur l'organe du goût, IV xi
4 w. — son Traité élémen-
taire de physiologie humaine,
cité sur la droite dans les
animaux, M iv 9 «.
Bégaiement et Bredouillemext,
venant d'un défaut dans l'or-
ganisation de la langue, IV
XVII 3.
Bélier, longueur de ses intes-
tins, III XIV 18 n.
Bell, Charles (1811), ses dé-
couvertes sur le fluide ner-
veux, P XXVI. — ses expé-
périences sur la moelle épi-
nière, P xxvi.
Bell-Pettigrew (M. J.), son
ouvrage : « la Locomotion
chez les animaux », cité sur
le principe des causes finales
et de l'optimisme, M ii 2 n.
— cité sur le jeu des flexions
dans les animaux, M m 4 n.
— analyse de son ouvrage, P
M 310 et suiv. — Voir Petti-
grew.
Bellini de Florence, élève de
Borelli, et chef avec lui de la
doctrine iatro-mathématique,
P M 294.
Belon, son initiative en zoo-
logie descriptive, P lxxxi.
Bernard, Claude, sa découvecle
de l'élaboration du sucre par
le foie, IV II 6 «. — confesse
son ignorance au sujet de la
formation de la graisse, P
XXIV. — (1813-1878), sphère
dans laquelle il s'est mû ; in-
certitudes de ses théories ; in-
terprétations auxquelles elles
se prêtent ; mérite de ses
découvertes ; analyse et cri-
tique de ses théories, P cxxiii
et suiv. — nature de ses tra-
vaux, P cxxiv. — adopte le
langage du spiritualisme ; se-
cret qu'il n'a pas livré à ses
lecteurs ; partisan de la cel-
lule ; distinction qu'il fait
dans toutes les fonctions
organiques ; son erreur sur
l'objet de la psychologie et
de la physiologie, P cxxvii.
— son erreur relativement à
la date de l'étude de la phy-
siologie, P cxxxii. — admi-
ration qu'il a pour Bichat; ad-
versaires qu'il croit devoir
combattre ; son assertion sur
j^
426 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
427
l'origine des clioses, P cxxxii.
— critique Descartes, Leib-
niz et Cuvicr, P cxxxii. —
son erreur au sujet des ra})-
ports de la philosophie et de
la science, P cxxxiv. — cri-
tique qu'il adresse à la phi-
losophie ; doctrines auxquelles
il incline ; sa croyance ; éclat
et influence de ses travaux de
physiologie humaine ; sa ré-
putation parmi ses contem-
porains, P cxxxiv. — son
irritation peu sage contre la
philosophie, P clxxxii. —
Voir Claude Bernard.
Bertrand de Saint-Germ;iin ,
sou ouvrage sur Descartes,
physiologiste, P lxxxiv. —
démontre l'influence que les
idées physiologiques de Des-
cartes ont exercée au xviit^ siè-
cle, P id.j ibid.
Bètes à cornes, leurs estomacs
multiples ; sont des rumi-
nants, III xiv 5 7.
Bu:hat, son génie, P xc. — son
anatomie générale, ouvrage
durable ; regrets de sa mort
prématurée (1802), P/rf., ibid.
— et Cuvier, cités pour leur
définition de la vie, opposée
à celle de Claude- Bernard,
P cxxv. — admiration que
(Maude-Bernard a pour lui,
P c:xxii.
Bile, différence dans sa sécré-
tion ; son rôle dans la di-
gestion, IV 11 1 w. — sa po-
sition dans les animaux qui
ont du sang, et spécialement
dans les poissons et les rep-
tiles ; erreurs sur sa fonction,
IV II 12. — dans l'homme,
dans les moutons et les chè-
vres de Naxos et de Chalcis,
IV II 3. — nature de la bile
dans ses rapports avec le
sang, ÎV II 5. — sa défini-
tion ; théories anciennes sur
la corrélation de la bile et de
la longévité ; sou utilité ; est
nécessaire dans tous les ani-
maux, IV II 7 8. — sou action
sur la digestion et sur l'or-
ganisme entier n'a été bien
connue que de notre temps,
IV II 5 n. — sa définition ;
son objet, IV ii 7 /ï. — son
organe spécial dans le foie ;
sa définition, IV ii 8 n.
Biographie universelle de Mi-
chaud, citée sur l'appréciation
élogieuse que fait Cuvier du
traité de physiologie d'Albert
de llaller, P i.xxxviii. — art.
de Cuvier, citée sur les œu-
vres de Vicq d'Azyr, P xc.
Biologie, une des questions
les plus importantes qu'elle
puisse se proposer, II ii 23
n. — nom aussi nouveau que
cette science ; ouvrage d'Aris-
tote dans lequel on en aper-
çoit quelques linéaments, P
cLviii. — ce qu'on entend
par ce mot, P clviii.
BipiiDEs, du nombre de leurs
appareils de mouvement, M i
2 «. — leur haut et leur
devant, M v 1 //. — leuis
flexi<»ns démontrées par des
figures graphiques, M xiii 2.
Bivalves, leur organisation ;
leur ressemblance avec les
turbines, IV v 14 15. — po-
sition de leur micon et de leur
œuf, ly V 18 19. — difficulté
à expliquer ce que Aristote
appelle leur œuf, IV v 19 n.
— et univalves, leur orga-
nisation analogue à celle des
plantes ; position de l'organe
qui sert à les nourrir, IV vu 2 3.
Blain VILLE (1829), ses ouvrages
cités à côté de ceux de Cu-
vier, P CVII.
Blessures au bas ventre, pro-
voquant le rire, III x 6.
Blumenbach (1794), son ouvrage
sur l'anatomie comparée, P
XCII.
Boa-constrictor, nombre de ses
vertèbres, dont 252 portant
les côtes, IV XI 12 n.
Boërhaave, son expression éner-
gique sur les vaisseaux ab-
sorbants des viscères, répé-
tée par Cuvier, II m 9 n. —
le premier des médecins et
des chimistes de son temps
(1668-1738), P Lxxxv. — et
Albinus, cités pour leur su-
perbe et utile édition des ou-
vrages anatomiques de Vésale,
P LXXVII.
Bœufs, nécessité de leur ma-
nière de paître, II xvi 4. —
différence des cornes des
bœufs femelles avec celles des
taureaux, III i 7. — espèces
dont le cœur a un os, III iv
16. — nombre et fonctions des
estomacs dvi bœuf, III xiv 7.
BoNASEs ou bizous, leurs cornes
recourbées 1 une vers l'autre;
leur moyen de défense, III ii 3.
BoRELLi (1608-1679), sa patrie;
profess ur d'anatomie à Pise
et à Florence : inathématicieu
plus encore que médecin et
physiologiste; chef de la doc-
trine latro-mathématique avec
son élève, Bellini, de Florence;
ouvrage qui a fait sa renom-
mée, et qui est dédié àChristine
de Suède, P M 293. — ses tra-
vaux sur la locomotion des ani-
maux, P M 294. — a fait abus
des mathématiques, P M 296.
— critiqué par Barthez ; ses
erreurs mathématiques réfu-
tées par Varignon et par un
■ grand nombre de mathémati-
ciens, P M 304.
Botanique de Théophraste, dis-
ciple d'Aristote, M iv 1 //.
Bouche, sa fonction ; sa défini-
tion ; son travail sur les ali-
ments, II III 7-9. — et langue
des poissons et des crocodi-
les, II XVII 7 et suiv. — des
mollusques, des crustacés,
des testacés, des insectes, II
XVII 12 13. — son rôle; ses
diverses fonctions ; pour la
respiration ; pour le combat ;
pour le langage, III i 9 10. —
organisation de la bouche du
crocodile, IV xi 10 n. — va-
riétés des formes de la bouche
dans les poissons ; de la bou-
che des dauphins et des séla-
ciens, IV XIII 12. — et dents
des animaux, P xl.
Bouddhistes de l'extrême Orient;
leurs doctrines citées par rap-
port à celles du transformisme,
P CLXVIII.
Bourse de l'encre chez les sei-
ches, chez les polypes et les
calmars, IV v 8 //.
Brahmanes, cités pour les scien-
ces qu'ils ont cultivées, P
CLXXXV.
Branchies dans les crustacés ;
leur position ; leur nombre,
1\ VIII 5/1. — des sélaciens;
leur nature ; leur mouvement,
IV XIII 9 10 //. — des pois-
sons; leur organisation dans
les sélaciens ; leur nombre et
leur dimension, IV xiii 9-11.
— leur nombre et leur» va-
riétés, IV xiii 11. — Aristote
ignorait leur véritable usage,
IV XIII 17 «.
Bras, leur balancement dans la
course, servant de point d'ap-
pui dans les mouvements de
locomotion, M m 4. — flexion
des bras et des pieds chez
l'homme, M xii 5 6.
BrEDOUILLEMENT, II XVII 3.
Bridgewater, traités de ce nom,
à la gloire de Dieu, P clxxix.
Buhales, leurs moyens de dé-
fense, III II 3.
Buccins, leur organisation, IV
V 1
leur manière de se
mouvoir, M iv 10.
Buccinoïdes, leur coquille en spi-
rale. IV VII 2 w.
BuFFON, son étude spéciale sur
428
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
la méthode en histoire natu-
relle, I II «. — sa distinction
entre les animaux sauvages
et les animaux domestiques,
I III 12 w. — cité sur le début
nécessaire de la science zoo-
logique, I V 11 n. — cité sur
la trompe de l'éléphant, II
XVI 4/1. — sur le nombre de
ses doigts et de ses ongles ;
sur les jambes de l'éléphant,
II XVI 5 w. — cité sur le prin-
cipe des causes finales d'A-
ristote; son étude du cochon
et du sanglier, III i 5 w. —
cité sur le résultat de la sur-
abondance de graisse dans
les moutons, III ix 10 11 n.
— et Cuvier, soin avec lequel
ils ont étudié la question de
la génération, III xiv 3 //. —
— son Discours sur la nature
des oiseaux, cité pour l'appa-
reil qui remplace chez les oi-
seaux celui de la mastication
chez les mammifères, III xiv
9 «. — cité sur le ccecum du
lièvre, III xv 2 w. — Descrip-
tion de l'homme, citée sur l'é-
tude d'une partie de l'orga-
nisT«tion iiumaine, IV x 36 //.
— faisait des orangs la pre-
mière classe des singes, IV
X 38 M. — cité sur les ani-
maux à pieds fourchus, for-
mant, selon lui, une quaran-
taine d'espèces, IV x 40 /i. —
Discours sur la nature des
oiseaux; ses généralités sur
la nature des oiseaux, à com-
parer avec celles d'Aristotc;
son énumération des qualités
particulières et distinctives
de l'oiseau, IV xii 1 n. —
Discours sur la nature des
oiseaux, cité pour la force des
muscles des ailes des oiseaux,
IV XII 9 w. — cité sur les au-
truches, dont on a fait un
ordre à part sous le nom de
Coureurs, IV xiv 3 //.
BuFFON n'a pas fait de physio-
logie, P Lxxxv. — ses pro-
fondes études sur la généra-
tion ; son opinion sur l'ana-
tomie comparée et la physio-
logie comparée; service émi-
nent qu'il rend à ces sciences ;
beauté et éloquence de son
style, P Lxxxvi. — cité sur
l'histoire de la zoologie des-
criptive, P Lxxxvi. — ses
théories sur la terre dépas-
sées par celles de Cuvier, P
xciii. — repousse la théorie
de l'échelle des êtres, P ci. —
son opinion contraire à celle
d'Agassiz sur la classification
des êtres; méthodes qu'il
proscrit par un scrupule de
pieuse vénération ; son admi-
ration pour la nature, P cxiii.
— ne croit pas aux espèces
et aux genres, P cxiii. — son
opinion sur la chaîne des
êtres, P cxiii. — cité sur la
définition de l'histoire natu-
relle, P cxLvii. — cité pour
le conseil qu'il donne à la
science, P clix. — son admi-
ration pour la nature ; son
opinion sur les causes finales,
P cLxxiii. — cité pour prou-
ver l'action d'une intelligence
infinie dans l'univers , P
CLXXIII.
BuFFON, spiritualiste autant (]ue
Perrault ; n'a pas consacré
une étude spéciale au mou-
vement; son 0 Discours sur
la nature des animaux » ;
sorte de protestation qu'on
peut trouver, dans les généra-
lités de cet ouvrage, contre le
sensualisme, P M 301. —
s'est peu occupé de la loco-
motion des animaux, P M 301.
— Discours sur la nature des
oiseaux, cité sur une asser-
tion analogue à celle d'Aristote
se rapportant au vol des oi-
seaux, M x 7 //. — son admi-
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
429
rable étude de l'homme ; sa
description de l'homme, M xi
1/1. — son étude sur l'en-
fance; observations qui lui
ont échappé, M xi 2 /<. — cité
pour des détails sur l'orga-
nisation de l'oiseau, M xi 3 /î.
— et Cuvier, point fort cu-
rieux dans l'organisation de
l'oiseau dont ils se sont peu
occupés M XI 3 /*. — partie
de l'anatomie de l'éléphant
sur laquelle il n'a pas insisté,
M XIII 2 //.
BussEMAKER, SOU édition d'Ori-
base, P Lxx.
But, définition de cette expres-
sion, dont l'emploi devra être
fréquent en histoire naturelle,
I V 10.
c
Cabanis, son opinion sur les
rapports du physique et du
moral dans les animaux, III
V 20 n.
CiïcuM, colon, jéjunum, parties
qui forment l'intestin dans les
animaux, III xiv 18 22. — ou
l'aveugle, partie de l'intestin;
cause de cette appellation; sa
définition ; sa position, III xiv
22/1.
Calmars, nombre de leurs pieds ;
leurs bras ; usage de leurs
tentacules, IV ix 6 //.
Caméléon, voir Chaméléon.
Canal alimentaire ou intestinal ;
son objet, III, xiv In. — ses
rapports avec l'élaboration
plus ou moins rapide des
aliments, III xiv 20 «. — dis-
tinction et noms de ses par-
ties principales, dès le temps
d'Aristote, III xiv 22 n. —
digestif chez les crustacés ;
son organisation, IV v 12 w.
Canards, nature de leur langue,
II XVII 4 n.
Canaux qui se rendent dans les
reins et qui en partent, III
IX 4, 5.
Canthare, insecte, direction de
son vol, M X 4.
Cantharis, nom conservé par
la science moderne à un co-
léoptère, du genre des pen-
tamères, ou à tarses de cinq
articles, IV iv 3 //.
Cantharus, nom donné par la
science moderne à un poisson
de la famille des acanthop-
tères, IV VI 3 //.
Caractère des aniniaux, ne peut
servir à les classifier, I m
Il n. — des animaux et de
l'influence que peut avoir sur
leur caractère la composition
du sang, II iv 4, h n.
Carapaces, synonymie douteuse
de ce mot ; elles appartiennent
surtout aux chéloniens, IV
XI 6 w.
Carie, singulier jugement qu'on
y a prononcé au sujet d'une
tête parlant après avoir été
coupée, III X 7. — con-
trée dans la partie sud-ouest
de l'Asie-Mineure ; peuples
qui l'habitaient ; sa princi-
pale ville, Halicarnasse, a été
la patrie d'Hérodote, III x 7
n.
Gariens, leur esprit; réputation
qu'on leur avait faite, III x
7 //.
Cartilages dans les animaux ter-
restres, II IX et II IX 13. —
leurs raports aux os qu'ils
relient les uns aux autres ;
leur nature spéciale, II ix 6,
12. — leur nature, II ix 13 //.
430
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
Catalogue de MM. Aubert et
NVinimcr, cité sur l'ideiitiHca-
tiou des theuthies ou teu-
tliides, IV V 6 //. — cité sur
le crocodile de terre des Grecs,
IV XI 2 n. — cité sur l'iden-
tiiicatiou du nom de Crex, IV
XII 22 //. — sur les gre-
nouilles marines ; sur l'iden-
tification du cordyle. IV xiir
2, 4 w; — cité sur l'identilî-
cation du cordyle, du batos,
IV XIII 4 n. Voir Aubert et
VVimmer.
Catalogue de Diogène Lacrce
cité pour un ouvrage d'Aristole
sur les plantes en deux livres,
II X 2 //.
Catalogue de Diogène Lacrce
et celui d'Hésycliius, cités sur
I authenticité du Traité des
Parties des animaux, P D
cxci.
Catalogues anciens oubliant de
mentionner le Traité de la
Marche des Animaux ; cata-
logue qui en parle, M D cxcii.
Catégories d'Aristote , citées
sur une homonymie, I i 22 /*.
— citées sur la dilférence des
opposés et des contraires, I
m 10 n. Voir Aristote.
Cause matérielle, surbordonnée
à la cause finale, dans la nature
aussi bien que dans l'art, I
i 16 et suiv. — principe des
anciens philosophes pour l'é-
tude de la nature, 1 i 18 et
suiv.
Cause, double nuance de ce mot,
I I 36. — cause de la simpli-
cité des parties similaires et
de la complexité des parties
non similaires, II i 11.
Causes finales, il est de mode
aujourd'hui de les proscrire ;
erreur que les grands esprits
de notre temps n'ont pas
partagée, I i In. — diverses,
et particulièrement la cause
finale dans hi nature, I i 8. —
œuvres de la nature dans les-
(juelles elle se trouve émi-
nemment, I I 9. — causes
qu'il faut connaître en étu-
diant la nature, I i 34. —
grand principe d'Aristote ;
son application particulière,
I I 30 //. — opinions d'Aristote
et de Cuvier sur ce grand
principe, I i 29 //. — un nou-
veau fait à l'appui de cette
théorie, telle que la compre-
nait Aristote, II ix 1 //. —
théorie chère à Aristote, sans
laquelle il est impossible de
rien comprendre à l'histoire
naturelle, IV vu 1 n. — appli-
cation de cette théorie, IV x
36 «. — théorie qu'Aristote le
premier a préconisée ; son
application ; son secours in-
dispensable à la science, M
1 1 «. — partie essentielle de
la science en dépit des pré-
jugés, M I 6 //. — principe
dont Aristote a fait le fonde-
ment inébranlable de sou
iiistoire naturelle ; natura-
listes qui s'y sont rangés ; sa
nécessité pour la science, M ii
2 «. — principe invoqué par
Aristote plus que par qui que
ce soit, et dont il a été le pre-
mier à se servir, M xii 3 w. —
importance et opportunité de
cette théorie, P clxi et suiv.
— leur vrai dans rôle la science,
P CLXXIV.
Cavités du cœur dans quelques
grands animaux, au nombre de
trois, III IV 17. — du cœur et
leur nombre, III iv 18 //. —
et grandes veines du corps ;
leur nature ; ne sont jamais
chargées de graisse ni de
chair, III iv 21 22.
Cellule, ce qu'il y a de vrai
dans cette doctrine, surtout
depuis les beaux travaux d'Er-
nest deBaër; objection contre
cette théorie, P cxliii.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 431
Cellule ou monère, objection
aux partisans de l'évolutio-
iiisme, I I 15 //. — systèmes
faux qui cherchent à l'expli-
quer, P cLxiii et suiv.
Celse, sujet de sou ouvrage,
qu'il composa au temps d'Au-
guste ; vue dans laquelle il
expose sa pharmacopée et sa
chirurgie ; sa physiologie de
1 homme, P lx. "— cité sur
1 anatomie ; ses travaux témoi-
gnent que cette science était
restée fidèle aux enseigne-
ments du passé, P Lxi. — et
Galien, illustres médecins
qu'ils citent souvent, P lviii
lx et lxv.
Celse, le médecin, son ouvrage
admirable, P lx.
Centre phrénique, expression
conservée par 1 anatomie ac-
tuelle ; sa position, III x 1 3
"• — de la sensibilité chez
les mollusques, chez les tes-
tacés et les insectes, IV v 32-
35.
Céphalopodes, leur classifica-
tion ; emploi et production
de leur encre; leur manteau,
IV v 7 n. — première classe
des mollusques, leur descrip-
tion générale, à comparer avec
celle qu'en donne Cuvier, IV
IX 1 w. — usages de leurs su-
çoirs et de leurs ventouses,
IV IX 10 et w.
Cerf, son sang privé de fibres,
II IV 1. — ses moyens de dé-
fense, III II 3. — nature par-
ticulière de ses cornes ; né-
cessité de la chute de leur
bois, III II 9. — pourquoi les
femelles n'ont pas de cornes,
III II 14. — nombre et fonc-
tions de ses estomacs, III xiv
7. — n'a pas de fiel, IV ii 2.
-— position de ses mamelles,
IV X 28. — ses cornes sont très
particulières, P xlii.
Cerveau, étude d'Aristote; étude
qu'en a faite la physiologie mo-
derne, P xxxi.
Cerveau, erreurs sur les rap-
ports du cerveau et de la
moelle épinière ; sa nature
propre, II vu 1 et suiv. —
considéré comme l'origine de
la moelle épinière ; erreur
d'Aristote ; sa nature, II vu 1
4 w. —siège de l'àme, II vu
4. — son action ; parties qui
l'entourent. II vu 6 7. sa
fonction, II vu 6/i. — produit
le sommeil ; est un composé
d'eau et de terre; de l'hom-
me, le plus considérable entre
tous lesanimau*, II vu 10-13.
— son humidité et sa froideur;
sa fonction, II vu 14 15.
sa fonction spéciale, II x 5 w.
— sa division dans l'homme,
III VII 2 «. — étudié incomplè-
tement par Aristote, P xxviii.
— Etudié profondément par
la science moderne, P xxxi.
Césalpin, cité sur la circulation
du sang, P lxxxiii.
Cétacés, ont tous des poumons,
III VI 2. — rôle et disposition
de leur évent et de leur pou-
mon, IV XIII 16 17.
Chaignet (M.), cité sur lau-
Ihenticité du Traité des Par-
ties des animaux, et sur le
nombre de livres que l'Arabe
donne à ce traité, ainsi qu'à
celui de la Génération, P D
cxci. — son ouvrage sur la
psychologie d'Aristote, cité,
D cxci. — psychologie d'Aris-
tote, cité sur l'authenticité du
Traité de la Marche ou Loco-
motion des Animaux, M D
318.
Chair, rapprochement de la
chair et du sang, II m 12 n. —
sa définition ; son rôle essen-
tiel comme siège du toucher,
le premier des sens, II viii 1.
— de l'homme; son organi-
sation, II xvi 14. — et vis-
j-
432
TABLE ALPHABETIQUE DES iMATIERES
cères, insuffisance de l'expli-
cation de leurs difiërences, III
XIII 1 n. — difTérences de la
chair et des viscères ; ce qui
les cause, III xiii 1. — théorie
d'Aristote sur cette partie du
corps, P XXXII. — ou organe
correspondant chez les ani-
maux qui n'ont pas de chair
proprement dite, P id. ibid.
Chalcis en Eubce, citée pour ses
moutons et ses chèvres, qui
n'ont pas de liel, IV ii 3.
Chaleur, des différences de
chaleur, II ii 12 et suiv. n. —
étrangère aux objets chauds ;
de la chaleur propre de certains
objets, II II 15 et suiv. — son
action variant avec les divers
»)bjets auxquels elle s'appli-
que, II II 19 «. — du sang, II
III 3/1. — nécessaire pour la
vie de l'animal, II vu 5. — re-
lative des divers animaux, II
VII 13 /ï. — siège de ce prin-
cipe, III V 3 «. — ses rap-
ports à la station droite chez
l'homme, III vi 7. — théorie
d'Aristote sur la chaleur en
général, P xiv.
Chameau, ses moyens de dé-
fense, III II 2. — ses dents,
III XIV 5 w. — ses estomacs
multiples ; ses dents ; sa nour-
riture ; sa langue ; est un ru-
minant, III XIV 5-7. — posi-
tion de sa bile, IV ii 2. — po-
sition de ses mamelles, IVx28.
— sa focon d'uriner, IV x 34.
Chameléon, forme de sa langue ;
et mécanisme spécial par le-
quel elle peut s'allonger, II
XVII 6 «. — causes de ses
changements de couleur et
de forme ; sa timidité, IV
XI 15. — cause du changement
de sa couleur, IV xi 15 n,
Charles-Quint, cité sur Vésale,
son médecin, qui lui dédiait
son livre : « De corporis hu-
mani fabricà », P lxxviii.
Chatouillement, effet du cha-
touillement et du rire ; ma-
nière dont ils se produisent,
III X 5.
Chaud et froid, en puissance ou
en réalité, II ii 21 22. —
acceptions diverses de ce mot;
sens nombreux où l'on dit
qu'une chose est plus chaude
qu'une autre, II ii 12 13.
Chauve-souris, comparaison de
ses ailes à celles des oiseaux;
son vol, IV XII 2 w. — son or-
ganisation équivoque, IV xii:
18. — rapprochée avec le
phoque ; sa classification ; son
étrange organisation ; son vol
très-haut et très-rapide, IV
XIII 18/1. — son organisation
étrange, IV xiii 18 n. — na-
ture de ses ailes, M X 2 n.
— son mouvement ; sa na-
ture imparfaite rapprochée de
celle des crustacés, M xix 1.
— quadrupède incomplet ; sa
classification ; caractère se-
condaire dans cet animal, M
XIX 1 n.
Chéiroptères, caractère distinc-
tif de ces animaux, IV xiii 18
n.
Cheloniens, division et position
de leur foie, III xii 3 n.
Chenilles, leur droite et leur
gauche, M iv 6. — leurs
flexions et leurs mouvements,
M VII 4 «. — leur mode de
progression, M ix 7.
Cheval, son toupet de crins, II
XIV 3. — son moyen de dé-
fense, III II 2. — quelques
chevaux ont un os dans le
cœur, III IV 16. — forme de
sa rate, III xii 4 /i. — n'a
qu'un estomac, III xiv 4. —
n'a pas du tout de fiel, IV ii
2. — position de ses ma-
melles ; espèces qui n'en ont
pas, IV X 28 29. — sa loco-
motion, M I 5 /{.
Chevaux de bronze, leur atti-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
433
lude ordinaire, M xi 3 //. —
de course, leur exemple cité
pour démontrer l'impossibi-
lité de la prolongation du
saut, M XIV 2. — allure ordi-
naire des chevaux, M xiv 3.
Cheveux, leur destination, II xiv
5 n.
Chèvre, nombre et fonctions de
ses estomacs, III xiv 7. —
et moutons de Naxos et de
Chalcis ; leur bile, IV ii 3. —
position de ses mamelles, IV
X 28.
Chevreuils, leurs moyens de
défense, III ii 3.
Chien, ses poils sur la surface du
corps tout entier, II xiv3. —
forme de sa rate, III xii kn. —
dimension et force de son es-
tomac, III xiv 16. — confor-
mation de ses intestins, III
XIV 17. — nombre de doigts à
ses pieds, IV x 22. — posi-
tion de ses mamelles, IV x
25. — multiplicité de ses ma-
melles et de ses petits, IV x
25 //.
Chimie, éléments ou corps sim-
ples qu'elle retrouve dans l'or-
ganisation des animaux et des
plantes, comme Aristote, I i
19 /i. — organique, a reconnu
des combinaisons plus exactes
que celles qu'expose Aristote,
II i 2 //. — nombre actuel
des éléments ou corps sim-
ples, comparé à celui des élé-
ments chez les Anciens et
dans les théories d'Aristote,
II II 19 n. — ses théories sur
les degrés de chaleur, analo-
gues à celles d'Aristote, II n
21 n. — facilitant l'étude sur
la composition du sang, II iv
\ n. — sa théorie sur la com-
position du sang, II iv 5 n. —
ses progrès ont fait dispa-
raître la théorie des quatre
éléments, IV m 3 w. — son
étude des matières animales
T. II.
et ses progrès, P xv et xviii.
— son étude du sang ; l'em-
ploi du microscope fait décou-
vrir une foule de faits nou-
veaux, P xvi.
Chirac, médecin de Louis XV ;
les deux chaires qu'il avait
fondées à Montpellier, P M
304.
Choses éternelles et choses pas-
sagères ; difficulté et grandeur
des premières ; facilité et in-
térêt des secondes ; attrait de
ces deux études différentes, I
V 1-3.
Chrétienté, sa croyance à l'ac-
tion d'une intelligence infinie
dans l'univers, P clxxiii.
Christianisme, son action sur
le monde moderne, P clxxvi.
— ses avantages ; ses abus, P
ibid.
Chylifères, fonction des vais-
seaux chylifères, IV iv 2 n.
Chymification des aliments, ex.-
plication de cet acte qui com-
mence dans l'estomac, III xiv
22 «.
CicÉRON reproduit un passage
d'Aristote sur les sourcils ;
ses emprunts d'une foule
d'idées sur la bonté de la
nature ; avait l'Histoire des
animaux sous les yeux, en
écrivant les admirables pages
de son traité de Naturà Deo-
rum, II XV 1 n. — ses em-
prunts à Aristote, P lix. —
nomenclature qu'il a laissée
dans ses Académiques des la-
beurs variés de Varron, son
ami, P Lix. — sa connais-
sance des œuvres d'Aristote ;
sa traduction du Timée de
Platon ; notions qu'il doit à
Aristote ; mention qu'il fait
d'un passage de l'Histoire des
animaux ; son silence sur les
sciences naturelles, P lix et
Lx. — ouvraees d'Aristote
qu il pouvait avoir eus sons les
28
434
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
yeux en parlant de l'intelli-
gence des animaux dans son
livre sur la Nature des Dieux,
D cxcii. — a connu le Traité
des Parties des animaux, D
CXCII.
Ciel, le traité du Ciel, ouvrage
d'Aristote, auquel il fait al-
lusion, II I 2 //.
Cigale, son organisation parti-
culière ; sa nourriture ; durée
de sa vie, IV v 87.
Cils, relation étroite des cils et
des poils, II XIV 1 et n. —
leur rôle ; l'homme est le seul
animal à avoir des cils aux
deux paupières, II xiv 12. —
comparaison de leur destina-
tion avec celle des sourcils ;
sont placés au bout de petites
veines, II xv 1 2.
Circulation du sang, décou-
verte due à Harvey au xvii<' siè-
cle, II m 3 w. — découverte
de la circulation du sang, III
IV 17 /i, et P Lxxxiii.
Citations de divers ouvrages
d'Aristote par lui-même, I i
11. — des livres sur la Phi-
losophie et sur la définition
des deux faces de la nécessité,
I i 34. — du mot d'Heraclite
sur l'omni-présence des dieux,
I V 5. — de l'Histoire des
Animaux, sur les parties qui
composent chaque animal, II
il. — des Dessins anato-
iniques et de l'Histoire natu-
relle d'Aristote sur la dis-
position des veines, II m 10.
— du traité d'Aristote sur la
Génération des animaux et
sur la Nourriture des êtres,
'II m 12. — du dictionnaire de
Littré, article Suif, d'un pas-
sage de Buifon sur la diffé-
rence de la graisse et du suif,
II V 1 n. — du traité de la
Sensation et du traité du
Sommeil, II vu 10. — du
traité d'Aristote de la Géné-
ration, pour les matières dont
l'une est le principe de la
génération et dont l'autre est
faite pour elle, II vu 16. —
des recherches sur la Gé-
nération, sur l'étude de la
liqueur séminale et du lait,
II IX 17. — de l'Histoire des
animaux sur la voix des oi-
seaux, II xvii, 5. — fausse
d'Homère sur des têtes par-
lant après avoir été coupées,
III X 6. — de l'Histoire des
Animaux, et des Descriptions
anatomiques, sur la constitu-
tion des crustacés, des tes-
tacés et des mollusques, IV
V 16. — de l'Histoire des Ani-
maux et des Descriptions ana-
tomiques sur les crustacés,
IV viii 8. — de l'Histoire des
Animaux et des ouvrages
d'Anatomie, à propos des or-
ganes sexuels, IV x 32. — du
traité de la Marche des Ani-
maux sur la cause qui fait
que les serpents n'ont pas
de pieds, IV xi 1. — du
traité de la Génération et du
traité de la Marche des Ani-
maux, sur l'analogie du lait
et de l'œuf, et sur la flexion
des jointures, IV xi 14. —
traité de la Génération, cité
sur l'absence du nombril chez
les oiseaux ; sur la position
de leurs testicules, IV xii 10
23. — des traités de la Mar-
che et du Mouvement des
Animaux, sur les causes qui
font que les poissons qui res-
semblent à des serpents n'ont
pas de nageoires, et que les ser-
pents n'ont pas de pieds, IV
XIII 6. — du traité de la Res-
piration sur l'usage des bran-
chies dans les poissons, IV
XIII 9 16. — des Descriptions
anatomiques et de l'Histoire
des Animaux sur le nombre
et la dimension des branchies
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 435
dans les poissons, IV xiii 11.
Citations que le traité des Parties
des Animaux fait des autres
ouvrages d'Aristote, D cxciv
et suiv. — faites du traité des
Parties, et citations que fait
ce traité ; leur concordance
parfaite avec toutes les théo-
ries d'Aristote, D cxciv et
suiv. — dans des ouvrages
aristotéliques, du traité de la
Marche des Animaux ; cita-
tions que fait ce traité même
d'autres ouvrages d'Aristote,
D M 318 et 319. Voir Aris-
tote.
Classes principales qu'Aristote
a établies entre les animaux,
IV v 2 //.
Classification dichotomique ,
critiquée par Aristote, I ii 2 3
//. — des êtres selon leurs
espèces et selon leurs fonc-
tions, I m 2 4 ; I III 11. — ne
peut pas descendre jusqu'aux
individus, I iv 4 6. — des
phoques et des chauves-sou-
ris d'Aristote et de Cuvier,
IV XIII 18 «. — loi supérieure
de toute classification zoo-
logique. P A'i et CI. — sa dif-
ficulté et son utilité eu his-
toire naturelle, P cxlix. —
différents systèmes qui se
sont succédé depuis Linné
jusqu'à l'heure actuelle, P
cxxii. — question toujours
pendante, malgré le génie de
Cuvier ; sa nécessité, P cl.
Claude Bernard, jugement sur
ses travaux physiologiques,
P cxxiii. — ses erreurs, P
cxxvi. — ses attaques contre
la philosophie, qu'il ne com-
prend pas bien, P cxxx. Voir
Bernard,
Claus (M. le D»"), sa zoologie
descriptive, citée sur les ailes
des lampyres, I m 3 n. —
cité sur la nature de l'oiseau,
II xvi 8 //. — cité sur l'iden-
tification du Bubalus, III ii
3/1. — sur le nom d'Oryx
donné à une espèce d'anti-
lope, III II 5 n. — cité sur
l'os du cerf qui naît de la
peau, III u 9 n. — cité sur
les estomacs des ruminants,
IV II 12 /î. — cité sur l'amia,
III XIV 6 n. — sur l'appareil
de la digestion chez les pois-
sons, III XIV in. — cité sur
l'organisation des crustacés,
IV V 12 n. — sur les lépades et
sur l'application de ce nom,
IV V 15 n. — cité sur les
Iulides et le nombre de leurs
anneaux ; sur la sensibilité
chez les insectes ; sur leur
tube digestif, IV v 35 36 w.
— cité sur le nombre des es-
pèces d'insectes, IV vi In.
— sur l'application des noms
de Cantharus et de Cautharis,
IV VI 3 //. — cité sur un -or-
gane des insectes ; sur l'ordre
des diptères, IV vi 6 7 n. —
— sur le mécanisme du saut
chez les insectes, IV vi 10 n.
— cité sur la coquille des
solènes, IV vu 2 w. — sa di-
vision de la classe des crus-
tacés, IV viii in. — cité sur
les maias, IV viii 3 «. — cité
sur le mot grec de Spire,
conservé pour une famille de
mollusques à siphon, IV ix 4
H. — sur l'application du nom
de Teuthis à une famille de
poissons acanthoptères, IV
IX 7 n. — cité sur les élédons
d'Aristote, IV ix 11 n. — cité
sur la conformation des doigts
des solipèdes, IV x 21 22 n.
— cité sur le lynx, IV x 34
n. — cité sur l'appareil buc-
cal des insectes, IV xii 3 w.
— sur la nature de la poi-
trine chez les oiseaux ; cessa-
tion des rapports ombilicaux
chez les oiseaux adultes ; sur la
rapidité du \o\ chez les oi-
j-
436 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
437
seaux, IV XII 9 et suiv. n. —
cité sur les échassiers eu gé-
néral ; sur les doigts des oi-
seaux ; sur l'articulation de
leurs membres postérieurs ;
sur leurs cuisses ; sur la rai-
son qui fait qu'ils ne peuvent
se tenir droits ; sur les pal-
mipèdes et les fissipèdes, IV
XH 17-22 n. — cité sur la
forme du corps des poissons ;
sur une famille de poissons
appelés les batrachides, IV
XIII 1 2 «. — cité sur la fa-
mille des cyclostomes ou su-
ceurs, IV XIII 12 «. — sur les
écailles des poissons, IV xiii
14 n. — cité sur l'ordre à
part qu'on fait des autruches
sous le nom de Coureurs, IV
XIV 3/1.
— cité pour les saltigrades
et leur mode de locomotion, M
III 1 rt. — cité sur la position
de l'organe de la vue chez
les amphisbènes et chez les
autres animaux, M vi 8 n.
— cité sur la station droite
chez les oiseaux et sur les
différences qu'elle présente
avec la slation de l'homme,
M XI 3 «. — cité sur les ani-
maux qui ont plus de quatre
pieds ; sur le genre carcinus,
M XIV 4 n. — sur toutes les
espèces comprises dans la
classe des reptiles, M xv 5 n.
Cnides et AcALÈPHES, anîmaux
qui sortent de toutes les di-
visions admises ; leur orga-
nisation ; participent par leur
nature de la plante et de
l'animal, IV v 30.
Coagulation du sang ; sa cause
principale, II iv 1 w.
Cochon , conformation parti-
culière de son estomac, III
XIV 4/1. — dimension et na-
ture de cet estomac, III xiv
16.
Cœur, son rôle d;«ns les ani-
maux ; principe des veines,
II I 16 17. — étude à con-
sulter sur son organisation ;
sa déiinition dans la tiiéorie
d'Aristote, II i 16 //. — prin-
cipe des sensations, surtout
de celles du toucher et des
saveurs, II x 6. — source
de la vie ; sa position, III m
12. — sa position ; ses fonc-
tions essentielles, III m 12
et w. — et foie, leur distinc-
tion dès les premiers instants
de la naissance III iv 2. —
est le principe des veines ; sa
nature ; sa position ; raisons
de cette position, III iv 4 et
suiv. — sa position dans les
animaux et chez l'homme, III
IV 13 14 rt. — sa définition, III
IV 16 w. — comparé à un ani-
mal dans un animal, III iv
16/1. — nombre de ses ca-
vités, III IV 18 n. — sa com-
position, III IV 19 /^. — va-
riétés dans ses dimensions ;
son influence sur le carac-
tère des animaux, III iv 20.
— sa nature ; sa position, III
IV 4 5 n. — premier récep-
tacle du sang ; est le centre
de toutes les sensations, III
IV 8 9. — sa définition ; na-
ture de sa partie extrême ;
sa position particulière dans
l'homme, III iv 13 14. — sa
définition ; animaux dans les-
quels il a un os ; ses trois
cavités dans quelques autres,
III IV 16 17. — ne peut sup-
porter aucune lésion ; — dé-
sordres propres au cœur, III
IV 23. — ses maladies spé-
ciales, III IV 23 n. — est le
principe unique de la sen-
sibilité et de la chaleur, III,
V 3. — battement du cœur
dans l'homme et sa cause,
III VI 4. — et poumon, vis-
cères qui semblent d'une na-
ture uniforme, III vu 1. — de
l'homme ; distinction de ses
deux parties, III vu 2 w. —
et foie, sont les deux seuls
viscères indispensables dans
tous les animaux ; leur des-
tination, III VII 8. — son
rapport à la pensée, III x 3.
— importance souveraine du
cœur et de l'encéphale pour
la conservation de la vie, III
XI 2. — et centre de la sen-
sibilité chez les mollusques,
chez les testacés et les in-
sectes, IV V 32-35. — son
rôle dans l'animal, P xliv.
— sa définition, P ihid.
Coléoptères, nombre de leurs
ailes et de leurs pattes, IV
vï 2 /i. — leur appareil buc-
cal, IV XII 3/1. — nature
de leur vol ; de leurs ailes ;
comparaison de leur vol à la
marche d'un navire de charge,
M X 5.
Colimaçon, ses organes d'ali-
mentation, IV \ 5. — son
organisation spéciale, IV v
13.
Colin (M. G.), sa Physiologie
comparée, deuxième édition ;
cité sur la partie de la langue
(|ui fournit surtout la sen-
sation de la saveur, IV xi 3
n. — cité sur le saut des
animaux ; et sur le jeu des
flexions, M m 1 4 /«. — cité
sur les profondes diflerenccs
dans la station droite chez les
oiseaux et chez riionnne, M
V 4 w. — cité sur la reptation.
M vii 6 /ï. — son traité de
Pliysiologie comparée cité,
P M 310.
Collections anatomiqucs de
dessins et d'explications d'A-
ristote ; regrets de leur perte,
IV VIII 8 n. Voir Dessins.
Colon, caecum, jéjunum, parties
<|ui forment l'intestin dans
les animaux, III xiv 18-22.
Co.MBiNAisoNs des choses, leurs
trois différences ; la pre-
mière combinaison est celle
des quatre éléments primitifs,
II i 2.
Commentaires sur le traité de la
Marche des Animaux, P M
291.
Commentateurs, proposant que
le premier livre des Par-
ties des Animaux soit dé-
placé ; disposition repoussée
à l'avance par Aristote, \ i n.
— leur conjecture trop favo-
rable à Aristote, à propos de
la douceur du foie, IV ii 6 /i.
— leur interprétation d'un
mot du texte, IV xi 5 /i. —
dans l'Antiquité, leur juge-
ment cité à l'appui de l'au-
thenticité du traité de la
Marche des Animaux, D M
318.
Commode, cité à propos de Ga-
lien, qui a été son médecin,
P LXVI.
Comparaison des ramifications
des veines avec les canaux
d irrigation, III v 7.
Compartiments des oursins au
nombre de cinq, IV v 23 24
//.
Compensations qu'établit la pré-
voyance de la nature dans la
constitution générale des ani-
maux, II xiv 4/1. — naturel-
les, théorie à laquelle Aris-
tote se plaît à revenir très
souvent, IV x 42 et n.
Composition des premiers élé-
ments ; la seconde composi-
tion est celle des parties si-
milaires, et la troisième celle
des parties non-similaires, II
I 3. — des viscères, III iv 3.
— du sang, influence qu'elle
peut avoir sur le caractère des
animaux, II iv 4 w.
Composition du traité des Par-
ties des Animaux et de l'or-
dre de ses livres. D cxci et
suiv.
438
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
Conclusion sur Aristote et la
physiologie comparée , P
GLXXXIX.
Conditions de la classification
des êtres selon leurs espèces
ou selon leurs fonctions, I
m 2 4; lui 11. — d'existence,
théorie de Cuvier, qui se rap-
proche de celle d'Aristotc, 1
V 10 rt. — uniforme et indis-
pensable du développement
de toutes les parties du corps,
II VI 4/1. — d'existence, théo-
rie de Cuvier, pressentie par
Aristote, IV xi 8 «. — d'exis-
tence, théorie établie par Cu-
vier, ressemble à celle d'A-
ristotc, Mil 1 n. — générales
du mouvement, M ix 1. —
générales de la flexion, qui
ne peut avoir lieu sans un
point d'inertie, M xii.
Configuration des parties et du
corps entier dans la classifi-
cation des genres, I iv 6.
Conformation générale de la fa-
mille des raies, IV xiii 8 n.
Congre, ses nageoires; n'a pas
celles du ventre, IV xiii, 5.
— manière dont les congres
se meuvent dans l'eau, repré-
sentée par une figure, M vu 6.
Considérations nouvelles sur
les parties essentielles des
animaux, II x 1.
Consonnes, leur groupement
dans notre alphabet et dans
l'alphabet sanskrit, III i 3 w.
Constitution de l'espèce hu-
maine ; difficulté de la con-
naître, I v 7.
Contes absurdes sur les têtes
parlant après avoir été cou-
pées, III X 6.
Continuité des différences sor-
ties du genre par voie de di-
vision, I m 16.
Coq, direction de son vol, M x 3.
Corbeaux, dureté de leur bec,
III I 13.
Cordyle, sou organisation, IV
XIII 4. — son identification,
IV XIII 4 /*.
Cornes, matière analogue aux
os ; leur emploi ; leur nature,
11 IX 14 15. — dans les ani-
maux qui en ont; leur desti-
nation, III II 1 2. — leur dis-
position naturelle et but de
cette disposition, III ii 4-10.
— des cerfs et leur nature
particulière ; les cornes creu-
ses sont toujours à pointe
solide, dans les autres ani-
maux, III II 9. — leur rapport
avec les os et les crocs, III ii
12 13. — Théories d'Aristote
comparées à celles de la zoo-
logie moderne, III ii 15 n. —
chez les différents animaux,
P XLII.
Corps pouvant avoir encore
quelque mouvement après que
la tête est coupée, III x 8.
Cou dans les animaux qui en
ont; différents organes qu'il
renferme, III m 1. — ses or-
ganes, III III 1 n. — son or-
ganisation dans tous les ani-
maux qui ont du sang, IV x
5. — organes qu'il renferme ;
erreur étrange d'Aristote sur
son ostéologie chez le loup et
le lion, IV X 5 n. — et tête
chez les animaux qui ont du
sang ; leurs fonctions et leur
place; leurs relations avec le
reste du corps et le tronc, IV
X 2-6. — chez les animaux ;
son rôle et ses fonctions, IV
XI 11. — relation du cou et
du poumon dans la série ani-
male, IV XI 11 w. — des oi-
seaux, plus ou moins long,
suivant leur genre de vie, IV
XII 3 4. — différences dans
ses formes, IV xii 5 6. — ses
mouvements IV, xii, 19. —
des oiseaux ; cause de son ex-
tension ; sa position, IV xii
19 //. — cliez les différents
animaux, P xliii.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
430
Couleur des excréments chez
les quadrupèdes ovipares et
chez les reptiles, IV i 3.
Courants qui ont lieu dans le
corps; leur action comparée
avec la production de la pluie,
II VII 8.
Courses de chevaux, sans doute
celle des Jeux olympiques.
« Metaque fervidis evitata
rôtis, » M XIV 2 n.
Cousin (M. Victor), sa traduc-
tion du Timée, citée pour le
rapprochement des théories
qui y sont exposées avec les
théories aristotéliques sur
l'organisation du cerveau, II
VII 5 7 «. — défenseur puis-
sant du spiritualisme, P
cLxxvii. — son influence sur
la philosophie du xix» siècle,
P CLXxvii et suiv. — sa tra-
duction du Timée de Platon,
citée sur les distinctions des
différentes dimensions de la
grandeur ou de l'espace, M
II 2 n. — sa traduction du
Timée de Platon, citée sur le
sens de l'expression : le Tout.
M IV 3 «. — sa trad. du Ban-
quet et du Phèdre de Platon,
citée pour la représentation
des Amours, auxquels les
peintres prêtaient des ailes,
M XI 5 n.
Couteaux de Delphes, instru-
ments à plusieurs fins, IV vi
8 n.
Crabes, leur organisation, II
VIII 4. — organisation de leur
bouche ; leur nature, II xvii
12. — distinction des crabes
et des langoustes, IV viii 2
n. — position de leurs pieds,
IV VIII 4 n. — et écrevisses,
leur ressemblance et leur
différence, IV viii 2, 3. —
différences entre les pinces
des crabes, IV viii 6. — fe-
melles, leur organisation spé-
ciale, IV viii 5. — leur cer-
veau, IV X 2 rt. — organisa-
tion de leurs pinces, analogue
à celle de la mâchoire dans
les crocodiles de rivière, IV
XI 9 10. — organisation de
ces polypodes ; leur marche
oblique ; la nature leur a
donné des yeux en consé-
quence, M XIV 5. — nombre
de leurs pattes disposées
selon les espèces ; leur mode
de locomotion, que le natu-
raliste grec a le mérite d'avoir
signalé le premier, M xiv
5 w. — leur marche oblique,
M xvi3; xvii 7. — variations
de leur forme, M xvii In. —
vie du crabe ; sa forme ; sa
progression singulière, M xvii
12. — flexion oblique de
leurs pieds, faits pour marcher
plus que pour nager ; — leur
progression singulière, avan-
çant tous les pieds à la fois
et en sens oblique, M xvii 1
//. — caractère de leur pince
droite c'est une sorte de
droite, et de gauche en eux,
M XIX 2.
Crâne de riiomme et des qua-
drumanes, nombre de ses os
et ses sutures, II vu 15 n.
Crapaud, couleur et organisa-
tion de ses viscères, III xii 3.
Créateur, interprétation de ses
vues, IV X 7 «. Voir Agassiz,
Buffon, Cuvier.
Crex, oiseau, nombre de ses
doigts ; longueur de son der-
nier doigt, IV XII 22. — iden-
tification incertaine de ce
nom, IV XII 22 n.
Critérium pour juger si quel-
qu'un est instruit, ou ne l'est
pas. I i 2 w.
Critique de la méthode de
division, lui. — suite de
cette critique, lui. — de la
méthode diciiotomique, I ii
4 5 //. Voir Dichotomie. —
sans fondement de quelques
4iO
TABLE ALIMIABÉTIQUE DES MATIÈRES
commentateurs contre Aris-
tote, I IV 7 w. et I V 14 n. — du
Momus d'Esope contre la dis-
position des cornes du tau-
reau, III II 7. — d'Anaxagore
sur la constitution de rhommc
réfutée, IV X 14-16.
Crocodile sa définition ordi-
naire, II XVII In. — orga-
nisation de sa bouche et de
sa langue, qui est soudée à la
mâchoire inférieure, laquelle
est, par exception, immobile;
sa manière de vivre, II, xvii
8-11. — conformation de sa
langue ; de sa mâchoire infé-
rieure, II XVII 9 w. — cause
3ui fait qu'il n'a que la place
e la langue, IV xi 2. — sa
classification, IV xi 2 /i. —
crocodiles d'eau, crocodiles
de terre, id. ihid. — nature
de ses écailles, IV xi 6. — er-
reur sur le mouvement de sa
mâchoire d'en haut, IV xi 9 w.
— organisation de sa bouche,
IV XI 10 ci n. — mouvement
de sa mâchoire supérieure ;
cause de cette organisation ;
analogue à celle des pinces
dans les crabes, IV xi 9 10.
— explication de la dispo-
sition de ses membres sur
le côté, M XV 5. M xvi 4.
Crocs et dents en scie dans les
animaux, leur servant pour
la défense et pour l'attaque,
III I 4.
Croissance et Nutrition, ouvrage
d'Aristote qui n'est pas par-
venu jusqu'à nous, III v 6 w.
Crustacés , organisation des
crustacés et des testacés, II
VIII 4 5. — organisation de
leur bouche ; leur nature, II
XVII 12, 13. — différence
qu'ils présentent avec les ani-
maux qui ont du sang ; leurs
doux dents ; nature de leur
appendice, IV v 1, 3. — or-
ganes qui servent à leur nu-
trition, IV V 3 w. — leur
organisation, IV v 12. — leur
organisation, IV v 12 w. —
nombre de genres et d'espèces
de crustacés, IV v 14. — dif-
férence de leur organisation
avec celle des mollusques,
IV V 16. — leur classifica-
tion; leur mouvement d'après
Cuvier ; leur division d'après
M. Clans, IV VIII 1 «. — leurs
quatre genres et leurs espè-
ces ; différence de quelques
parties de leur organisation ;
leurs pinces ; usages divers
de leurs pieds, IV viii 14. —
place et nombre de leurs
branchies ; organisation pa-
reille dans tous les crustacés
brachyures, IV viii 5 w. —
leur manière de se mouvoir,
M IV 10. — leur devant et
leur derrière, confondus dans
le même sens, M v 3. — in-
dication de leur droite et de
leur gauche, M xix \ n. —
obscurité de leur mouvement ;
ils n'ont pas de droite ni de
gauche ; leur nature impar-
faite, rapprochée de celle des
phoques et des chauves-
souris ; mesure très-restrcinte
de leur mouvement, M xix 1,
2.
Cuisses et mollets chez l'homme ;
leur nature, IV x 36. — des
oiseaux ; erreur sur son assi-
milation, IV XII 20 n. — ce
que l'auteur entend par ce
mot, M XII 8 n. — son orga-
nisation chez les oiseaux ; su
position, M XV 2.
Cuvier, son étude sur la mé-
thode en histoire naturelle,
moins complète que celle de
Buffon, I I 1 /i. — dans son
Anatomie comparée ; l'ordre
qu'il a suivi est l'ordre
même que traçait Aristote. l
, 3 ,1. — sa l""® leçon d' Ana-
tomie comparée et son Inlro-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
441
duction au Règne animal citées
sur les conditions de la science
et de l'art, I i 5 w. ~ son
Anatomie comparée citée sur
l'étude du mouvement et des
organes par lesquels il se
produit dans toute la série
animale ; sa méthode, I i 6, 7
fi^ — sa croyance aux causes
finales ; infaillible principe
qui revient à chaque page de
son Anatomie comparée, I i
7 ,1. — cité sur sa théorie des
conditions d'existence, I i 11
,1. — son Anatomie comparée
et son Règne animal cités
sur le principe producteur,
et sur celui des conditions
d'existence, I i 16, 17 /i. —
première leçon de son Ana-
tomie comparée citée pour
des idées analogues à celles
d'Aristote sur la définition
de la vie, I i 22 w. ~
son Anatomie comparée citée
sur l'idée et les conditions
nombreuses de la vie, I i 25
n. — son Anatomie comparée
citée sur les organes du mou-
vement et sur ceux des sen-
sations, I i 28 n. — cité sur
le principe des causes finales,
I I 29 w. — sa théorie sur les
conditions d'existence 1 1 35 w.
— Anatomie comparée citée
sur les plumes, et sur les
solipèdes, I m 2 n. — Règne
animal cité sur les ailes des
fourmis et des lampyres, I
III 3 w. — Anatomie comparée
citée sur les rapports d'ana-
logie que présentent les pois-
sons et les oiseaux, I iv 2 /i.
— méthode qu'il a suivie dans
son Anatomie comparée, I ly
5 fi^ — Règne animal cité
sur l'étude à laquelle il s'est
atlaché plus particulièrement,
I IV 6 n. — principe qu'il
appliquait en grand dans ses
classilications du règne ani-
mal, I V 7, 8 w. — sa théorie
sur les conditions d'existence
est celle d'Aristote sous une
autre forme, I, v 10 n. —
cité sur le début nécessaire
de la science zoologique, I v
11 n.
— la marche qu'il a suivie
dans ses admirables ouvrages
est absolument celle d'Aris-
tote, II lin. — Règne ani-
mal cité sur les éléments
généraux du corps animal, II
j 2 /ï. — Anatomie comparée
justifie les vues d'Aristote
sur les fonctions et les actes
des animaux, II i 8 w. — sur
les os de la main, II i 9 w. —
Anatomie comparée citée pour
les erreurs qu Aristote com-
met sur les viscères, II i 17
n. — Anatomie comparée
citée sur des idées analogues
à celles d'Aristote, concernant
les fonctions organiques, II
II 3 n. — sur les mammifères
et les poissons, II ii 6 n. —
Anatomie comparée citée sur
la chaleur comparative des
animaux, II n 7 n. — Ana-
tomie comparée citée sur la
théorie moderne de la cha-
leur et de son action, II ii 19
fi. — sur la respiration, II n
23 n. — Anatomie comparée
citée sur la bile ; sur les or-
ganes de la digestion ; sur
l'étude des mâchoires et des
dents, II III 4-7 n. — com-
mencement de son étude sur
la digestion, II m 7 n. —
Anatomie comparée citée sur
le suc gastrique ; sur l'œso-
phage ; pour ses idées ana-
logues à celles d'Aristote sur
les animaux qui ne sont pas
fixés au sol ; répète l'expres-
sion énergique de Bocrhaavc ;
cité sur la digestion, depuis
les dents jusqu'aux excrétions,
II m 8, 9 «. — Anatomie
442 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
comparée citée sur la diges-
tion, II III 11 H. — Anatomie
comparée, citée sur la for-
malioii du chyle et l'action
des vaisseaux lymphatiques,
II ly 6 //. — Anatomie com-
parée et Règne animal cités
sur les dents des ruminants
et des mammifères, II v 3 /i.
— Anatomie comparée citée
sur l'étude de la moelle, II
VI 1/1. — Règne animal cité
sur les vertèbres des pois-
sons, II VI 5 n. — Anatomie
comparée citée sur le cerveau,
origine de la moelle épinière,
II vu 1 «. — Règne animal
cité sur le prétendu cerveau
des mollusques, II vu 6 /i. —
Anatomie comparée citée sur
la fontanelle ; sur les sutures
du crâne, II vu 14 15 n. ~
Règne animal cité sur les
sens des animaux ; sur le
squelette des animaux ; sur
les os des poissons ; sur l'or-
ganisation générale des mol-
lusques ; sur l'identification
des Emys, II vu 2-5 n. —
Règne animal cité sur l'os de
la seiche ; sur les teuthides,
les polypes ; sur les tégu-
ments des insectes, II viii 7
8 n. — Anatomie comparée
citée sur les os qui composent
le squelette, sur leurs jonc-
tions et leurs mouvements,
II IX 1 w. — son tableau des
vertèbres, II ix 4 n. — Ana-
tomie comparée citée sur une
étude des jonctions des os et
des diverses espèces d'arti-
culations, II IX 5 /i. — Règne
animal cité sur le dauphin ;
sa description des sélaciens,
II IX 9 11 n. — Anatomie
comparée citée sur les os des
oiseaux ; sur les os des rep-
tibles et leurs vertèbres; son
étude des tendons et des os.
II IX 10 12/1. — Anatomie
comparée citée sur l'étude des
dents, II IX 14 //. — Règne
animal cité sur la division
des parties essentielles à
l'animal ; sur l'intestin des
animaux dont les excréments
sortent par la bouche, II x 1
2 w. — Anatomie comparée
citée sur les organes des pois-
sons ; sur la nature de leur
vue, II X 7 n. — Anatomie
comparée citée sur les rap-
ports de la vue et de l'ouïe,
II X 10 n. — sur les sens du
goût et du toucher, II x 13 w. —
Anatomie comparée citée sur
l'étude des organes de l'ouïe ;
sur l'organisation intérieure
du labyrinthe du tympan, des
osselets, II xi 2 n. — sur les
oreilles des oiseaux, II xii 1
n. — Règne animal cité sur
les écailles des ovipares ; sur
l'organisation du phoque, II
XII 1/1. — sur l'organisation
de la vue chez les pigeons,
II XIII 3 n. — Anatomie com-
parée citée sur les appareils
protecteurs de la vue, II xiii
I 2 //. — sur la troisième
paupière des oiseaux, II xiii
5/1. — Anatomie comparée
citée sur l'organisation de
l'œil chez les oiseaux, II xiii
^ n. — Anatomie comparée
citée sur les yeux dos insectes
et des crustacés, II xiii 7 //.
— sur les yeux des poissons,
II XIII 8 «. — Anatomie com-
parée citée sur les sourcils et
les cils, II XV 2 //. — sur l'or-
gane de l'odorat ; sur les mâ-
choires, et sur leurs mouve-
ments et leurs formes, II xvi
\ n. — sur la trompe de l'élé-
phant, II XVI 4 w. — Règne
animal cité sur la nature de
l'oiseau, II xvi 8 n. — Ana-
tomie comparée citée sur la
description de l'appareil res-
piratoire des poissons et des
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
443
insectes, II xvi 9 /i. — Ana-
tomie comparée citée sur le
toucher chez l'homme et chez
les animaux, II xvi M /i. — sur
la langue des animaux, II xvii
I n. — méthode de ses études
sur la voix des animaux, II
XVII 4/1. — Anatomie com-
parée citée sur la langue des
lézards et des serpents ; sur
les insectes et sur les pois-
sons ; sur la langue consi-
dérée comme organe mobile
de déglutition ; sur le sens
du goût chez les poissons,
II XVII 6 7/1. — Règne ani-
mal cité sur la langue du cro-
codile, II XVII 7/1. — sur la
conformation de la bouche
des poissons, II xvii S n. —
Règne animal se trompe en
supposant que les Anciens
niaient que le crocodile eût
une langue, II xvii 9 n. —
Anatomie comparée citée sur
la langue des poissons ; sur
la mâchoire inférieure du
crocodile, II xvii 8 9 il fi.
— sur l'organisation des dents
dans les diverses espèces
d'animaux, III i 1 2 /i.
— Règne animal cité sur la
race de nos cochons domes-
tiques, III I 5 /i. — Anatomie
comparée citée sur les dents
des poissons, III i S n. — sur
la respiration, III i 9 n. —
Règne animal cité sur les
Carnassiers les plus cruels de
l'ordre des cétacés, III i 11
n. — sur le bec des pics, des
corbeaux, des palmipèdes,
III I 13 14 /^. — Règne ani-
mal cité sur les ruminants
sans cornes ; sur le pied des
sangliers et des cochons, III
II 2 //. — Anatomie comparée
citée sur les organes de la
digestion, III m 1 n. — sur
l'organe indispensable à la
respiration ; sur la nature de
l'œsophage, III m S n. —
Anatomie comparée citée sur
l'épiglotte et sur les animaux
qui en ont une III m 7 /^. —
sur le larynx des oiseaux,
III III 8 n. — son opinion
sur le cordon dorsal des in-
sectes, III IV 1 /i. — Ana-
tomie comparée citée sur le
rôle du foie dans l'organisme
entier de l'animal et sur
sa position ; sur la fonction
de la rate, III iv 12 n. — sur
le cœur ; les nerfs, III iv 15
16 n. — Anatomie comparée
citée sur la composition du
cœur ; sur les différences du
cœur des cochons avec celui
des autres mammifères, III
IV 19 20 w. — Anatomie com-
parée citée sur la forme et le
volume du poumon dans tous
les animaux qui en ont un,
III VI 3 5 n. — Règne ani-
mal cité sur la respiration des
cétacés ; sur les amphibies,
III VI 2 3/*. — Anatomie
comparée citée sur la forme
du foie ; sur la division de la
rate ; sur la division du cer-
veau de l'homme, et celle des
poumons ; sur la fonction de
la rate, III vu 1-3 n. — sur
le foie des lièvres et des pois-
sons, III VII 4 n. — Anatomie
comparée citée sur la diges-
tion ; sur les animaux qui
ont du sang ; sur le volume
et la position de la rate, III
VII 8 9 « ; — sur le diaphra-
gme, III VII 13 //. — sur les
animaux qui ont une vessie,
III VIII in. — sur la vessie
de la tortue, III viii 3 n. —
Anatomie comparée citée sur
les reins des chéloniens ;
sur la différence des reins des
oiseaux et des reins des mam-
mifères, III IX 1 H. — sur
les reins des phoques, III ix
3 /*. — Anatomie comparée
444
TABLE ALPHABÉTIQUE DES xMATIÈBES
citée sur la position des reins,
III IX 6 /«. — Anatomie com-
parée citée sur le cœur des
mammifères, des oiseaux, des
reptiles, des poissons ; — sur
les organes de la circulation
chez les animaux sans vertè-
bres, III XII 1 n. — sur la vési-
cule du fiel ; sur la nécessité de
la bile, III xii 3 n. — Anatomie
comparée citée sur la rate
chez les vertébrés et chez
l'homme, III xii 4 «. — sur
l'objet du canal alimentaire
ou intestinal, III xiv 2 n. —
cl BufTon, soin avec lequel ils
ont étudié la question de la
génération, III xiv 2 //. —
Anatomie comparée citée sur
les différences que présente
l'estomac chez l'homme et
chez les animaux, III xiv 4
n. — sur la différence des
oiseaux et des mammifères ;
sur la différence des dila-
tations successives de l'es-
tomac chez les diverses es-
pèces d'oiseaux, III xiv 9 n.
— Règne animal cité sur les
dents du chameau ; sur les
estomacs des ruminants, III
XIV 5 6/1. — sur l'appareil
de la digestion chez les pois-
sons, III XIV 12 n. — Ana-
tomie comparée ; sa descrip-
tion du gésier du héron ; sa
longue étude sur les dents
des poissons, III xiv 11, 12
n. — sa description de l'es-
tomac du cochon ; sur les
différences nombreuses des
intestins ; ses tables de la
longueur des intestins dans
les mammifères, III xiv 16-18
n. — Anatomie comparée
citée sur les rapports du canal
intestinal et de l'élaboration
plus ou moins rapide des ali-
ments, III xiv 20 //.
— Règne animal, division
des reptiles dans sa classifica-
tion; cité sur les lézards ; sur le
poumon des serpents, IV i 1
2/1. — sur les œufs de la vi-
père, IV I 4 /i. — Règne ani-
mal cité sur l'amia et la des-
cription de sa vésicule bi-
liaire, IV II 1 /i. — Anatomie
comparée citée sur la théorie
des quatre éléments, qu'Aris-
tote adopte toujours, IV i 3
n. — sur la différence dans la
sécrétion de la bile ; sur la
situation de la vésicule du
fiel. IV II 1 //. — Anatomie
comparée citée sur le foie des
poissons et leur vésicule ; sur
l'action de la bile dans la di-
gestion et sur l'organisme en-
tier ; sur le foie alimenté par
du sang veineux, IV ii 4-7 n.
— Anatomie comparée citée
sur le mésentère ; sur la
place des épiploons, IV m 1
H. — sur les variétés que pré-
sente l'épiploon dans les seuls
mammifères, IV m 2 //. —
Anatomie comparée citée sur
les mésentères dans les ver-
tébrés ; sur la digestion en
général ; sur une métaphore
employée par Aristote, IV iv
12//. — son explication de
l'organisation singulière des
mollusques; classification qu'il
en a fait, IV v 1 n. — Règne
animal cité sur l'organisation
singulière des mollusques; sur
les organes qui servent à leur
nutrition, IV v 1 3 «. — s'ac-
corde de tous points avec
Aristote ; cité sur les seiches
et les polypes ; sur les teu-
thies, IV v 6 /i. — Règne ani-
mal cité sur la seiche et son
encre ; sur le polype et sur le
cliangcment de la couleur de
sa peau ; sur l'os de la sei-
che, IV v 3-10 //. — sur l'or-
ganisation des crustacés ; des
buccins et des pourpres, IV v
12 14 //. — Règne animal
TABLE, ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
445
cité sur les peignes et les
moules ; sur le hérisson de
mer; sur les téthyes d' Aris-
tote, répondant aux ascidies
de la zoologie actuelle ; sur
l'organisation des zoophytes
et sur leur micon, IV v 15-19
n. — Règne animal, cité sur
le mouvement des oursins ;
sur leurs estomacs, IV v 24
25/1. — sur les éponges et
leur classification; sur l'or-
ganisation des holothuries,
IV V 26 et suiv. n. — sur l'or-
ganisation des téthyes; des
acalèphes ; des étoiles de mer,
IV V 29 n. — Règne animal
cité sur le cerveau des mol-
lusques ; sur l'organisation
des mollusques céphalopodes
et sur leur encre, IV v 32 33
n. — Règne animal cité sur
l'organisation du scorpion ;
sur l'ordre des diptères, IV
VI 6 7 /i. — sur les yeux des
insectes, IV vi 9 w. — Règne
animal cité sur le mouvement
des testacés; sur la co-
quille des buccins; sur les so-
lènes ; sur l'organisation des
testacés, IV vu 1 et suiv. n.
— sa classification des crus-
tacés; son opinion sur leur
mouvement; étude qu'il en
fait dans le grand ouvrage
écrit de sa main, reprise dans
le IV*' volume du Règne ani-
mal, IV viii in. — Guvier-
Latreille, Règne animal, ci-
tés sur les crabes et sur
les langoustes ; cités sur les
maïas ; sur les pieds des cra-
bes; sur les carides, IV viii 2
Ti. — Règne animal; sa des-
cription des mollusques com-
parée à celle d' Aristote ; cité
sur les turbines à hélice ; sur
les polypes dits d'Aristote,
IV IX 1 et suiv. //. — Règne
animal cité sur la nature de
la peau des mollusques; sur
la distinction des testacés et
des mollusques ; sur les pieds
des mollusques ; des calmars;
sur les onychoteuthis, IX ix
5 et suiv. /i. — Règne animal
cité sur les bras des calmars
et l'usage qu'ils en font; sur
les armes redoutables que
forment les tentacules des
mollusques ; sur les ventouses
des élédons dits d'Aristote,
IV IX 9-11 n. — Règne ani-
mal cité sur le cerveau des
crabes, IV x2 /i. — Anatomie
comparée citée sur l'ostéologie
du cou chez le loup et le lion,
IV X 5 /i. — Anatomie com-
parée (os de la main et mus-
cles de la main) citée sur le
r<Me de la main ; sur le pouce,
IV X 18 19 n. — Règne ani-
mal cité sur les doigts des
pachydermes à sabot, IV x
21/1. — Anatomie comparée
citée sur le nombre des doigts
dans les reptiles, IV x 22 n.
— Anatomie comparée citée
sur les mamelles et leur con-
formation dans la série ani-
male ; sur la différence de la
disposition du ventre et de
l'abdomen avec celle de la poi-
trine et du thorax IV x 29
30 n. — Règne animal cité
sur le lynx, IV x 34 /?. — sur
le singe ; sur les polydactyles
ou fissipèdes. — IV x 38 40
n. — sur ies reptiles, IV xi
in. — Anatomie comparée
citée pour les théories parti-
culières d'Aristote sur l'é-
mission du sperme, IV x 33
n. — son assertion sur les
vertèbres dans l'homme, IV
X 35 /î. — Anatomie compa-
rée citée sur la conformation
des pieds des solipèdes, IV
X 40 /i. — Règne animal cité
sur les ophidiens ; sur l'orga-
nisation du crocodile; sur la
langue du phoque, IV xi 2 n.
446 TABLE ALPHABÉTIQUE DES VIATIÈKËS
— Auatumie comparée citée
sur la langue des reptiles ;
sur l'organe du goût; sur les
organes des sens des quadru-
pèdes ovipares ; pour une ex-
pression sur les poissons, IV
XI 2 n. — Anatomie compa-
rée, importance qui s'attache
à la fonction des mâchoires;
sa théorie sur les conditions
d'existence pressentie par
Aristote; citée sur les molaires
chez les mammifères, IV xi 7
8 «. — Anatomie comparée;
son explication de l'absence
de cou dans les serpents, IV
XI 11 12 n. — Règne animal,
comparaison à faire des gé-
néralités qu'il a présentées
sur les oiseaux à celles qu'a
faites Aristote ; son observa-
tion sur cette classe d'ani-
maux, IV XII 1 «. — Règne
animal cité sur l'appareil buc-
cal des insectes ; sur le cou
des oiseaux; des palmipèdes ;
sur les carnivores; sur la fa-
mille des lamellirostres ; sur la
nourriture des oiseaux, IV xii
3-6 n. — Anatomie comparée
citée sur le bec des oiseaux ;
sur le nombre d'os dont est
composée leur épaule, IV xii
5 7 /i. — Règne animal cité
sur les muscles des ailes des
oiseaux; sur leurs plumes;
leur vol; sur la longueur de
leurs pattes; sur les pieds
des palmipèdes ; sur les doigts
des échassiers, IV xii 9 17 n.
— Règne animal, adopte en
partie le système des com-
pensations d'organes ; son as-
sertion sur les brévipennes;
cité sur l'articulation des
membres postérieurs chez les
oiseaux, IV xii 18 20 /i. —
Règne animal; son explica-
tion sur la cause qui fait que
l'oiseau ne peut se tenir droit,
IV xii 21 H. — Anatomie com-
parée citée sur les palmipèdes
et les fissipèdes, IV xii 22 n.
— l'ordre qu'il suit dans son
Règne animal est analogue à
celui d'Aristote; cité sur la
conformation des poissons ;
sur la queue de la torpille,
des trygons, des squales, IV
xiii 12/1. — Règne animal
cité sur le développement du
têtard des grenouilles ; soup-
çonne que le cordyle est la larve
du triton-palustris ; cité sur
les nageoires des pasténa-
gues, IV xiii 4 /i. — Règne
animal cité sur la famille des
malacoptérygiens apodes, IV
XIII 7 n— Règne animal cité
sur la conformation des raies;
attention qu'il donne à la fa-
culté électrique de la torpille
et à ses nageoires, IV xiii 8
n. — Règne animal cité sur
la classification des sélaciens ;
sur la nature de leurs os, IV
XIII 9/1. — Règne animal
cité sur la famille des cyclo-
stomes ou suceurs ; sur la re-
nommée terrible des requins;
sur la nature de la peau des
cyclostomes, IV xiii 12 14 n.
— Règne animal, cité sur la
respiration du dauphin; sur
l'organisation particulière des
cétacés ; sa classification des
chauves-souris comparée à
celle d'Aristote, IV xiii 16 18
n. — Règne animal; sa clas-
sification sur le vol des chau-
ves-souris ; cité sur les pieds
du phoque, IV xiii 18 n. —
Règne animal; ordre dans le-
quel il range l'autruche; sa
remarque sur ses paupières
garnies de cils ; semble avoir
eu sous les yeux le texte d'A-
ristote, en décrivant les échas-
siers brévipennes, comme il
le fait, IV XIV 1-3 n.
CuviER, d'accord avec Aristote
sur la méthode en histoire
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
447
naturelle, P vu. — cité sur la
première des règles qu'a pres-
crites Aristote en histoire na-
turelle, P VII. — son analyse du
sang, P XVI. — son étude sur
la matière médullaire, P xxvi.
— son opinion sur Albert de
Haller, P lxxxvii. — ses ad-
mirables travaux d'anatomie
comparée ; analyse de son ou-
vrage, P xci. — Cuvier (1769-
1832), le plus grand natura-
liste depuis Aristote ; coup
d'œil rapide sur les quatre
monuments qu'il a pu élever,
et dont un seul suffirait à l'im-
mortaliser ; ses nombreux mé-
moires particuliers ; indica-
tion de sa physiologie com-
parée ; analyse des principes
d'après lesquels il construit
son anatomie comparée, et où
l'on peut retrouver bon nom-
bre des théories d'Aristote,
P xci et suiv. — éloge de son
Anatomie comparée, P xcvi.
— les divisions de son ou-
vrage d'Anatomie comparée
sont les mêmes que celles qu'a
posées Aristote, P xcviii. —
principes sur lesquels il a
conçu son Règne animal ;
questions qu'il traite dans
l'Introduction de cet ouvrage;
division de ses quatre em-
branchements ; son système
de classification ; repousse la
théorie de l'échelle des êtres,
P c et suiv. — son opinion
sur la chaîne dos êtres, P ci.
— aberrations qu'il prévoyait
en combattant vivement La-
marck; son admiration de la
nature; proclame une inten-
tion intelligente dans le
monde, à l'exemple d'Anaxa-
gore; langage que, dans tout
l'éclat de sa gloire, il tenait à
ce sujet, P cm et suiv. — ses
convictions sur l'intelligence
qui régit l'univers, Pcv. — par-
tisan des causes finales, P cv,
— son erreur sur la méthode,
P cvi. — est l'écho du natu-
raliste grec dans son étude
des êtres, P cvi. — aveuglé
par son enthousiasme en vou-
lant faire de l'histoire natu-
relle l'école de la logique, et
lui réserver le secret de la mé-
thode; son opinion sur l'in-
telligence qui régit l'univers,
P cvi et suiv. — opinion qu'A-
gassiz avait de lui et de ses
travaux, P cxxii. — et Bichat,
cités pour leur définition de
la vie, opposée à celle de
Claude Bernard, P cxxv. —
son opinion du rôle de l'ex-
périence et du but de l'obser-
vation, P cxxxi. — son opi-
nion sur l'expérimentation,
dont il signale les dangers,
P cxxxi. — combattu par
Claude Bernard, P cxxxii. —
— cité sur l'histoire de la
zoologie descriptive, P cl. —
Règne animal, passage cité
au sujet de la classification
du règne animal, P cl. — son
opinion sur la classification,
P CL. — cité sur la définition
de l'histoire naturelle, P cli.
— son opinion sur la préémi-
nence de l'anatomie entre les
trois sciences naturelles, P
CLI. — cité pour son expres-
sion : « L'être animé a tenu à
» un parent, » P clv. — son
opinion sur les sciences ex-
périmentales, P clvi. — cité
pour prouver i'action d'une
intelligence infinie dans l'uni-
vers, P clxxiii.
Cuvi R, ne s'est pas beaucoup
occupé de la locomotion dans
les animaux, P M 307. — ses
travaux sont presque pure-
ment anatomiques, id. 309.
— partisan décidé des causes
finales; exposé de l'ensemble
de ses travaux sur le mouve-
448
TAB1.E ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 449
ment; n'a pas tenté d'expli-
quer le mécanisme du mou-
vement, P M 308. — Anato-
mie comparée et Règne ani-
mal; son opinion sur la
nutrition des insectes et sur
leur sang, M i 2 «. — sa
théorie des conditions d'exis-
tence est celle d'Aristote, M
II 1 n. — Anatomie comparée
citée sur le saut des animaux ;
sur le jeu de leurs flexions,
M III 1 4 Ai. — Anatomie com-
parée citée sur les profondes
différences dans la station
droite chez les oiseaux et
chez l'homme, M v 4 w. —
cité sur la reptation, dont il
n'a pas fait une étude spé-
ciale, M VII 6 «. — Règne ani-
mal cité sur la cause du genre
de locomotion des amphis-
bènes, M vi 3 n. — Règne
animal cité sur les scolopen-
dres et sur l'organisation des
insectes myriapodes, M vu 2
n. — sur les murènes ; sur la
conformation des nageoires
des muges, M vu 7 n. —
Règne animal cité sur les
scolopendres venimeuses et
redoutables, M viii 5 w. —
Anatomie comparée citée sur
le saut des insectes, M viii 3
n. — n'a posé aucun principe
de mécanique, M ix 1 w. —
Règne animal cité sur la des-
cription de la progression de
la sangsue, M ix 7 w. — sa
description de l'oiseau, M x
In; M XI 3 /i. — Anatomie
comparée citée sur le mouve-
ment des ailes de l'oiseau, M
IX 10 w. — et Buffon, point
fort curieux dans l'organisa-
tion de l'oiseau dont ils se
sont peu occupés, M xi 3 /<.
— Anatomie comparée citée
sur les conditions de locomo-
tion chez les bipèdes ; sur la
définition de l'extrémité de la
cuisse, M xii 3 5 «. — sur
l'allure des chevaux de cour-
sé, M XIV 2/1. — Règne ani-
mal cité sur les espèces com-
prises dans la classe des rep-
tiles; sur l'incubation des
œufs des reptiles, M xv 5 n.
— Règne animal cité sur la
classification des langoustes ;
sur la forme des crabes; sur
le mouvement des poissons
plats ; sur les palmipèdes et
l'ordre qu'ils forment, M xvii
1-3 n. — Règne animal cité
sur les rapprochements entre
l'organisation des oiseaux et
celle des poissons, M xviii 2
n. — sur la classification du
phoque et de la chauve-souris
et sur un caractère secon-
daire dans ces animaux, M
XIX 1 n.
Cyclostomes ou suceurs ; défi-
nition de ces poissons; leur
classification ; nature de leur
peau, IV XIII 12 14 n.
Cygne, sa nourriture, IV xii 6
n: IV XII 12 n.
D
Daim, son sang est privé de
fibres, II IV 1. — n'u pas de
fiel, IV II 2.
Dard des insectes ; sa position ;
ses usages ; à l'extérieur et à
l'intérieur ; au devant ou en
arrière, IV vi 5 7. — des in-
sectes ; sa position, IV vi 7
M.
Daremberg, son édition de Ru-
fu8, P Lxv. — son édition
d'Oribase, P i.xx.
Darwin, justice qu'Agassiz rend
à ses travaux ; cas qu'Agassiz
fait de sa doctrine, P cxxii
et CLXV.
Darwinisme, un des premiers
ouvrages où ses théories sont
appliquées à la classification
et à l'étude des animaux P
cviii. — méthode de cette
doctrine, P clxii. — opinion
d'Agassiz sur cette doctrine ;
son succès bruyant; sa défi-
nition ; son peu de fondement;
défaut qu'elle partage avec
l'école de Schelling ; mal que
cause cette doctrine, P clxvii
et suiv. — ou tranformisme,
chaos dont cette doctrine me-
nace l'histoire naturelle, P
CLXVII et suiv. — doctrine de
ses partisans les plus auda-
cieux, citée par rapport à celle
des Bouddhistes, P clxviii.
— sa condamnation absolue,
P CLXVIII.
Daubenton et Mertrud, cités
pour le service éminent que
Buffon a rendu ù l'anatomie
comparée et à la physiologie
comparée, P lxxxvi.
Dauphin, a des os et non des
arêtes, II ix 9. — a un pou-
mon, III VI 2. — n'a pas de
fiel, IV II 2. — sa bouche ; ses
mouvements nécessaires pour
saisir sa proie, IV xiii 12.
— son évent et position de
cet évent, IV xiii 15 16.
David, cité à côté d'Aristote
pour le Cœli enarrant, P xi.
— et Aristote, mis en pa-
rallèle pour leur enthousiasme
de la nature, P ibid.
Découverte de la circulation
du sang, due à Harvey, au
xvii® siècle, II m 3 w. — des
vaisseaux lymphatiques, II
VII 8 /ï. — de la circulation
du sang, III iv 17 w.
Défense, diversité des moyens
T. II.
que la nature a ménagés aux
animaux, III ii 2.
Défenses de l'éléphant, leur
rapport avec les cornes ; leur
poids gênant, III ii 10 n.
Définition de la nature, I i 31.
— de l'essence et de la subs-
tance ; impossibilité de la
donner où étaient les anciens
philosophes, I i 37. — mérite
qu'Aristote fait à Démocrite
et à Socrate de s'en être oc-
cupés, I i 37 71. — de quel-
ques expressions dont l'em-
ploi devra être fréquent en
histoire naturelle, I v 9-14.
— de la raison, P cxlv. —
des sciences, P clxxii. — de
la métaphysique, P clxxxi.
Degrés de calorique dans les
différents corps, II ii 11 et
suiv. /i ; II IV 4 /i.
Delphes, les couteaux qu'on y
fabrique sont des instruments
à deux fins, IV vi 8 «.
Démocrite, allusion à sa théorie
du hasard, 1 1 18 /î. — son er-
reur sur la figure et la couleur,
I I 21. — allusion à son sys-
tème, I I 23 AI. — son mérite
dans l'étude de la nature, I
I 37. — réfutation de sou
opinion sur la respiration, III
I 9/1. — son erreur sur les
viscères dans les animaux
qui n'ont pas de sang, III
IV 1. — avait raison contre
Aristote sur les viscères des
insectes, III iv 1 n. — ré-
futation d'Aristote sur la res-
piration des poissons dans le
traité de la Respiration, IV
XIII 10 n. — et Socrate, di-
rection nouvelle qu'ils ont im-
primée à l'étude de la nature,
P IX.
Démonstration de ce qu'on en-
tend par Nécessité dans les
choses de la nature, I i 11.
— qu'il faut adopter pour
expliquer la nécessité, I i 38.
29
450
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
— que les veines partent
toutes du cœur ; observations
anatomiques ù ce sujet, III
IV 7 9. — de l'autlienticité
<lu traité des Parties des Ani-
maux, D cxci et suiv.
Dentition de l'homme, III i
2 n.
Dents et mâchoires, importance
que les médecins et les grands
zoologistes ont attachée à cette
étude, II III 7 «. — leur or-
ganisation ; matières analo-
gues aux os ; leur objet ; leur
but, II IX 14. — leur orga-
nisation chez les animaux, et
leur double destination, III i
1. — des poissons, sur la
langue et sur le palais ; cause
de cette organisation, III i 8.
— des poissons et leur na-
ture, III XIV 12. — des pois-
sons, leur différence de forme
et de position, III xiv 12 //.
— des mollusques et des crus-
tacés, IV V 3. — de quelques
insectes, IV v 4. — des héris-
sons de mer, IV v 17. — et
bouche des animaux, P xl.
Déplacement du premier livre
du traité des Parties des Ani-
maux, et arguments ])eu so-
lides, en faveur de ce déplace-
ment, D cxcix et suiv.
Derrière, distinction du der-
rière et du devant dans l'ani-
mal, M IV 4.
Descartes, son opinion sur les
rapports du physique et du
moral dans les animaux, III
IV 20 w. — partisan déclaré
de la découverte d'Harvey ;
études dont il s'est occupé
dans sa retraite; juste renom-
mée de son a Discours sur la
méthode » ; influence que ses
idées physiologiques ont exer-
cée au xvii^ siècle ; son exis-
tence trop courte (1596-1650),
V Lxxxiv. — combattu par
Claude Bernard, P cxxxiv. —
cité pour prouver l'action
d'une intelligence infinie dans
l'univers, P clxxiii. — cité
sur la Physique, dans laquelle
Aristote se montre son pré-
curseur, P M 276. — criti-
qué par Barthez pour son
opinion sur les causes du
mouvement, P M 304.
Descartes, ses travaux physio-
logiques appréciées par M. le
docteur Bertrand de Saint-
Germain, P LXXXIV.
Descriptions anatomiques et
Histoire des Animaux, citées
sur la constitution des crus-
tacés, des testacés et des
mollusques, IV v 16. — ana-
tomiques d'Aristote ; regret
de leur perte, IV v 16 n. —
anatomiques et Histoire des
Animaux, citées sur les crus-
tacés, IV VIII 8. — anatomi-
ques et Histoire des Animaux,
citées sur le nombre et la di-
mension des branchies dans
les poissons, IV xiii 11. —
anatomiques, ouvrage d'Aris-
tote, qui nous manque comme
tant d'autres, IV xiii 11 w. —
et Dessins anatomiques d'A-
ristote, perdus pour nous, P
IV. — anatomiques ou Dessins
anatomiques, ouvrage d'Aris-
tote malheureusement perdu ;
citations qu'en fait le Traité
des Parties; connexité de ce
traité avec l'Histoire des Ani-
maux, D cxcv. Voir Dessins.
Désir général de la nourriture
dans les animaux, II xvii 12.
Désordre relatif de notre monde,
I I 30.
Dessins anatomiques et citations
de l'Histoire naturelle sur la
disposition des veines, II m
10. — d'anatomie, qu'Aristote
joignait à ses descriptions,
ITI IV 9/1. — qu'Aristote a
joints d'une manière systé-
matique ù ses descriptions
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES 451
zoologiques, IV v 16 /i. —
anatomiques et Histoire des
Animaux, cités sur la position
respective et les formes di-
verses des estomacs des ru-
minants, III XIV 8. — anato-
miques d'Aristote, n'ont pas
été conservés jusqu'à nous,
III XIV S n. — et explications
d'anatomie d'Aristote ; regrets
de la perte de ces collections,
IV VIII S n. — anatomiques et
Descriptions anatomiques, ou-
vrage d'Aristote, perdu ; cita-
tions qu'en fait le traité des
Parties ; connexité de ce traité
avec l'Histoire des Animaux,
D cxcv et suiv. Voir Des-
criptions anatomiques. -•
Destruction et production des
choses, ouvrage d'Aristote,
cité sur une théorie impor-
tante, II I 4 /*.
Détracteurs d'Aristote chez les
Anciens et lors de la Renais-
sance, cités à l'appui de l'au-
thenticité du traité des Parties
des Animaux, D cxcviii.
Devanciers d'Aristote en his-
toire naturelle ; le philosophe
en a toujours tenu très-grand
compte, I I 13 /i. — leur mé-
thode de division, qui étudie
les animaux par genres, I m 13.
Devant et derrière; le haut
et le bas; la droite et la gau-
che ; notions par lesquelles on
les distingue, III m 12. — dis-
tinction du devant et du der-
rière dans l'animal, M iv 4.
— et haut, dans les animaux
à deux pieds ; dans les qua-
drupèdes, les polypodes et les
apodes, M v 1. — et haut,
chez les bipèdes, M v 1 w.
Diagonale, mouvement en dia-
gonale des appareils locomo-
teurs chez les quadrupèdes,
M 1 2. — position des mem-
bres se correspondant en dia-
gonale, M IV 9 «.
Dialogues platoniciens, préoc-
cupation de Socrate qui se re-
trouve et éclate dans la plu-
part d'entre eux, I i 37 //. —
cités sur l'application de la
dichotomie, 1 ni 7 n.
Diaphragme, sa définition, III
vil 13 Fi. — dans les animaux
qui ont du sang; sa place et
sa fonction ; son organisa-
tion, III X 1-3. — sa défini-
tion; son objet; l'explication
qu'en donne Aristote n'est
pas acceptable, III x 1-3 n.
— nécessité de sa nature ;
manifestation de la sensation
qu'il éprouve, III x 4 5. —
son rôle dans l'animal, P
XLVIII.
Dichotomie, méthode essentiel-
lement platonicienne, I ii 1 //.
— ne mène pas à une clas-
sification vraie; repoussée par
Aristote, I m 5 n. — sa ri-
gueur apparente, I III 13 n. —
différence à laquelle elle tend
toujours, I III 16 //. — con-
clusion définitive de la dis-
cussion contre cette méthode,
I III 18 n. — platonicienne,
combattue par Aristote et par
Galien P lxix.
Dictionnaire de Littré, article
Suif, passage de Buffon cité
sur la différence de la graisse
et du suif, II V 1 n.
Dieu, son idée dans le Chris-
tianisme et dans la science
moderne, P clxxvii. — son
idée est essentiellement phi-
losophique, P CLXXViii. — dé-
finition de l'idée de Dieu se-
lon Kant, P CLXxviii.
Différences de l'idée d'unité,
I m 14. — sorties du genre
par voie de division ; ce
qu'exige leur continuité, I m
16.
Difficulté de connaître la con-
stitution de l'espèce humaine,
I V 7.
452
TABLE ALPHABÉTIQUE DES xYLVIIERES
Difformité des naius, générale
dans les animanx antres qne
riiomnie. IV x 8.
DiuESTioN, analogie ducomnien-
cemcnl de cette étu 'e d'Aris-
lote avec celle de Cnvier, II
III 7 n. — l'analyse de tont
Je travail de la digestion,
])oussée beauconp plus loin
par la science moderne que
par les Anciens, II m 9 n.
— une des études les plus
complexes de toute la phy-
siologie et de l'analomie;
date de la connaissance de
cette fonction, IV iv 3 /i.
Digression à propos des cils ;
Aristote s'en excuse, II xiv
6.
Dimensions, importance relative
des — plus ou moins grandes
dans la classification des gen-
res, I IV 6. — des corps et
leur répartition selon les êtres
différents, M ii 3. — des corps,
qui se retrouvent dans les
plantes, M iv 1.
DioGÈNE d'Apollonie, allusion à
son système, I i 19 w. — ré-
futation de son opinion sur la
respiration, lïl i 9 /r — ré-
futation de sa théorie sur la
respiration des poissons, dans
le traité de la Respiration, IV
xiii 10 //.
DioGÈNE Laërce, son catalogue
cité pour un ouvrage d'Aris-
tote sur les plantes en deux
livres, II x 2 w. — son cata-
logue cité sur l'autliencité du
traité des Parties des Ani-
maux, D cxci. — oublie
dans son catalogue de citer le
traité de la Marche des Ani-
maux, M D 317 et suiv. —
cité sur un ouvrage d' Aristote
dans lequel il est question
des deux faces de la Nécessité,
I i 34 //. — son catalogue ne
cite pas le traité des Parties
des Animaux, D cxci. — ne
cite pas le traité de la Marche
des Animaux, M D 318.
Diptères, organisation remar-
quable et très-variée de leur
trompe, IV vi 5 //.
Direction du pharynx, de l'ar-
tère et de l'œsophage, dans les
animaux, III m 12.
Discours sur la nature des ani-
maux, ouvrage de Buffon, P
M 301. — sur la nature des oi-
seaux de Bulfon, cité sur l'ap-
pareil qui remplace chez les
oiseaux celui de la mastica-
tion chez les mammifères, III
XIV 9 n.
Discussions péripatétiques de
Patriz/i (1581), citées pour
l'hypothèse qu'il y avance sur
le déplacement du premier
livre du traité des Parties des
Animaux, D ce.
Disposition admirable de tous
les sens, II x 11 et suiv. —
des cornes dans les animaux,
et son but, III ii 7 8.
Dissections auxquelles Aristote
a dû se livrer; preuves qui
l'attestent, IV ii 4 n. Voir
Dessins anatomiques.
Dissertation sur la composition
du Traité des Parties, citée
sur la méthode en histoire
naturelle, I i //. — citée sur
les Descriptions anatomiques
d'Aristote, qui ne sont pas
arrivées jusqu'à nous, IV v
16 n. — sur la composition
du traité des Parties des Ani-
maux, et Dissertation sur la
composition de l'Histoire des
Animaux, citées sur le désor-
dre dans la fin du quatrième
livre du traité des Parties,
IV V 38 /i. — sur le traité des
Parties des Animaux, citée
pour les généralités de cet
ouvrage, IV xiv 4 //.
Dissertation sur l'authenticité
et la composition du traité
des Parties des Animaux, P
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
453
CXCI et suiv. — sur l'authen-
ticité et la composition du
traité de la Marche des Ani-
maux, D M 317 et suiv. — sur
le traité de la Marche des
Animaux, M D 317 et suiv. —
sur la composition du traité
de la Marche ou Locomotion
des Animaux, citée sur la dis-
tinction à faire de cet ouvrage
et du traité du Mouvement
dans les Animaux, M D 317.
— sur l'authenticité et la com-
position de l'Histoire des Ani-
maux, citée pour les ouvrages
d'Aristote sur les plantes et
pour la botanique de Théo-
phraste, M iv 1 n.
Division, insuffisance de la mé-
thode platonicienne de divi-
sion, I II et m. — méthode es-
sentiellement platonicienne ;
objections principales qu'A-
rislote y oppose, I ii 1 et n.
— son insuffisance, I ii 1-3.
— suite de la critique de cette
méthode, I m 1. — par deux,
ne peut pas donner une clas-
sification qui réponde à la
réalité des choses, I m 4 5 //.
— inconvénient inévitable que
présente cette méthode, I m
6 H. — impossibilité de la faire
quand l'espèce possède à la
fois les deux qualités que l'on
divise, I m 7. — ancienne
méthode qui étudie les ani-
maux par genres, I m 13. —
condamnation absolue de cette
méthode, I m 15-18. Voir
Dichotomie.
Division qu'Aristote a toujours
suivie pour ses descriptions
dans l'Histoire des Animaux,
III IV 2 n.
Doctrine du traité des Parties
comparée avec les doctrines
notoires d'Aristote en histoire
naturelle, D cxciv.
Doigts, leurs flexions chez
l'homme; leur conformation
et leur disposition, IV x 19-
21. — du milieu comparé à
la rame d'un navire, IV x 20
et n. — conformation des
doigts chez les solipèdes ; leur
nombre dans les reptiles, IV
X 22 /i. — des oiseaux; leur
organisation, IV vu 17. — leur
nombre; leur disposition, IV
XII 22 23.
Doutes assez justifiés sur le foie
et la rate, III vu 3.
Dressage, allure spéciale qu'il
a su imposer à quelques ani-
maux quadrupèdes, M xiv 2
//.
Droite, distinction de la droite
et de la gauche; ces parties
sont plus ou moins apparen-
tes, selon que l'animal a des
organes plus spéciaux et plus
distincts, M iv 5 6. — c'est
par elle que commence le
mouvement, M iv 7 9. — preu-
ves à l'appui d'une droite et
d'une gauche; explication de
la prédominance de la droite,
M IV 7 9 et //. — sa distinc-
tion de la gauche, M iv 11 //.
— commence le mouvement,
M VI 1. — et gauche; leur
corrélation intime comme celle
du haut et du bas ; il n'y a
de part et d'autre qu'un seul
et même principe pour les
deux, M VI 4 5.
Dualité de tous les viscères, III
VII 2 5.
Dureté plus ou moins grande
des os dans les animaux, II
IX 8 10. — des yeux des pois-
sons et des insectes, IIxiii6.
454
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
Eau, sa nature, II x 7.
Egailles chez les serpents; leur
nature, IV xi 6. — chez les
poissons et chez les cyclos-
tomes, IV XIII 14 n.
ËCHAssiERS, leur bec propor-
tionné à la longueur de leurs
pattes ; leur nourriture ; leur
habitation, IV xii 6 //. — de
la zoologie actuelle ; longueur
de leur cou et de leur bec
proportionnée à celle de leurs
jambes, IV xn 15 //. — leur
vie ; leur nourriture ; confor-
mation de leurs doigts, IV xii
, 17 n.
Echelle des êtres, théorie re-
poussée par Cuvier et par
BufTon ; regrettable confusion
qu'elle apportait déjà dans
l'histoire naturelle, P ci.
EcHiNODERMEs pédicellés et sans
pieds ; organisation do ces
zoophytes ; leur micoii ; in-
certitude sur la nature de
, cette matière, IV v 18 n.
Ecole Ionienne, citée sur sa
théorie de la matière, I v 7
n. — platonicienne, adhésion
qu'y fait Aristote, I m 15 //.
— citée sur le principe de
l'optimisme, qu'Aristote lui
empruntait, IV x 15 n. —
citée sur l'idée de Dieu, P
cLxxiii. — péripatéticienne;
ses progrès dans la physio-
logie inaugurée par le maître,
P Lviii. — alexandrine, citée
sur la physiologie comparée,
P Lviii. — alexandrine, scien-
ces qu'elle a cultivées outre la
médecine et l'anatomie patho-
logique ; anatomistes qui ap-
partenaient à cette école, P
Lviii et Lxiv. — alexandrine;
ses découvertes anatomiques,
dont le génie de Galien a su
E
profiter, D cxciii. — payen-
nes; leur fermeture sous Jus-
tinien ; citées sur l'histoire
de la physiologie et de l'a-
natomie, P cxLii. — de Pa-
douc; ses travaux; ses anato-
, mistes illustres, P M 291.
Ecrevisses et crabes; leur res-
semblance et leur différence,
, IV vjii 23.
Education, une bonne éduca-
tion sert à bien juger tout
ouvrage d'esprit quel qu'il
soit, I I 1 n.
Elaboration successive de la
nourriture, II m 6. — succes-
sive des aliments chez les ani-
maux, III XIV 19. — plus ou
moins rapide des aliments
dans le canal intestinal, III
XIV 20 n.
Elédons dits d' Aristote ; leur
rangée de ventouses le long
, de chaque pied, IV ix 11 //.
Eléments ou corps simples que
la chimie contemporaine re-
trouve dans l'organisation des
animaux et des plantes, I ii
19 /*. — les quatre éléments
d'Empédocle, théorie accep-
tée jusqu'au xvi» siècle, II i 2
//. — primitifs des choses
au nombre de quatre; leur
première combinaison; leur
seconde et troisième combi-
naisons ; les parties simi-
laires dans les animaux et
les parties non-similaires, II
I 2 3. — généraux du corps
animal; leur position, II i 2
//. — la matière des éléments
faite en vue des parties simi-
laires, II i 7. — leurs diffé-
rences, les uns relativement
aux autres, et leur but, II n
4. — leur nombre chez les
Anciens et dans les théories
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
455
d'Aristote, comparé à celui
des corps simples de notre
chimie, II ii 19 n. — leurs
quatre qualités, II m 1 w. —
rapport de la théorie des
quatre éléments avec la théo-
rie des fibres, II iv 1 w. — qui
selon les Anciens entraient
dans la composition maté-
rielle des corps ; durée de
cette théorie, II vu 12 n. —
théorie des quatre éléments
reconnus pour la matière de
tous les corps, II ix 15 n. —
théorie des quatre éléments
à laquelle Aristote fait allu-
sion ; sa durée dans la science,
III II 11 n. — que les Anciens
supposaient dans le sang, III
V 10 /i. — théorie des quatre
éléments, à laquelle Aristote
fait allusion, III xiv 6 w. —
théorie des quatre éléments ;
époque de son règne et de sa
disparition, IV m 3 w. —
théorie des quatre éléments;
son applicatian, IV v 10 n. —
théorie des quatre éléments,
dominant dans les explica-
tions sur les testacés, IV ix
2 «. — théorie des quatre élé-
ments ; son application, IV x
40 w. — les quatre éléments;
application de cette théorie ;
durée de son règne, quelque
fausse qu'elle fût, IV xii 14
n.
9
Eléphant, organisation toute
particulière de son nez ; fonc-
tions de sa trompe ; descrip-
tion de sa nature; ses pieds,
II XV 2-6. — ses jambes com-
parées par Buffon à des piliers
et à des colonnes massives,
II XVI 5/1. — ses moyens de
défense, III ii 2. — ses dé-
fenses; leur rapport avec les
cornes ; leur poids gênant, ITI
II 10/1. — ses organes d'ali-
mentation comparés à ceux
des insectes, IV vi 5. — com-
paraison singulière de l'élé-
phant avec l'insecte, IV vi 5
n. — position et nombre de
ses mamelles, IV x 26 27. —
conformation curieuse de ses
pieds ; nombre de ses petits
et de ses mamelles, IV x 26
27 n. — erreur sur sa pré-
tendue reptation, M ix 4. —
flexion remarquable de ses
jarabes,MIx4/^. — ses flexions
particulières démontrées par
une figure grapliique, M xiii
2. — genre de ses flexions,
M XIII 2 n.
Embryologie comtemporaine,
d'accord avec Aristote sur le
premier de tous les organes
à se montrer dans les ani-
maux, I i 17 n.
Empédocle, son erreur sur la
production dans les choses,
I i 15. — son opinion sur la
formation des vertèbres; cas
qu'Aristote faisait de ce phi-
losophe sicilien, I i 15 «.
— allusion à sa théorie de la
discorde et de l'amour, I i 18
//. — sa définition de l'os, I i
36. — critique de ses théories
sur la composition des os, I
i 36 //. — allusion à sa théorie
des quatre éléments, II i 2 //.
— et Parménide, leurs con-
tradictions sur les principes
du chaud et du froid dans les
animaux, II ii 8. — sa théorie
du chaud et du froid ; ses tra-
vaux physiologiques, II ii 8
n. — réfutation de son opi-
nion sur la respiration, III i 9
//.
Emydes ou hémydes, identifica-
tion de ce reptile dans la clas-
sification moderne, II viii 5
n.
Encéphale, sa nature propre,
II VII 3. — n'existe que chez
les animaux qui ont du sang,
Il vu 5. — ses rapports avec
les sens, II vu 3 /f. — obscu-
456
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
rite de la théorie d'Aristote,
II X 5 w. — importance sou-
veraine de l'encéphale et du
cœur pour la conservation de
la vie, III XI 2.
Encre, bourse de l'encre chez
les seiches, chez les pourpres
et les calmars, IV v 8 w. —
des céphalopodes ; emploi
qu'ils en font; sa production,
IV V 7 n. — de certains mol-
lusques; son emploi dans les
seiches; les teutliies. et les
polypes, IV V 8 9.
Encyclopédie de Pline; résumé
de cet ouvrage, relativement
à l'expression d'Histoire na-
turelle, P Lxi et cxLvi. — d'A-
ristote, beaucoup plus origi-
nale que celle de Pline, P lxi
et cxLvii.
Enfants, les petits enfants sont
des nains ; leur moyen de lo-
comotion, IV X 9 11. — leur
reptation, M ix 4. — leur
exemple cité pour les condi-
tions de la station droite, M
XI 2. — leur conformation, M
XI 2 //.
Entrailles, anatomie des en-
trailles au temps d'Aristote,
III XIV 22 n.
Entrailles de terre; espèce d'in-
sectes; leur droite et leur
gauche, M iv 6. — animaux
auxquels elles donnaient nais-
sance, selon la crédulité po-
pulaire, M IV 6 /*. — leur
mode de progression, M ix 7.
Epaisseur des sourcils dans la
vieillesse, II xv 2.
Epaule des oiseaux ; os dont
elle est composée, IV xii 7 n.
— sens de ce mot dans le lan-
gage aristotélique et dans la
langue de l'anatomie actuelle,
M XIII 3 n,
Epervier, dimension de sa rate,
, III VII 9.
Ephémères, lieu de leur nais-
sance; leurnourriture ; durée
, de leur vie, IV v 38.
EpiGLOTTE, son rôle dans les
animaux à poumon ; manière
dont le pharynx supplée à l'é-
piglotte chez les animaux qui
n'ont pas de poumon, III m
7 8. — son mécanisme admi-
rable; sa description, III m
7 n.
Epipètre (la pierreuse), plante
du Parnasse ; son organisa-
tion singulière, IV v 28. —
identification de cette plante ;
sa propriété particulière, IV
, V 28 n.
Epiploon, sa position et sa fonc-
tion dans les animaux, terres-
tres ou aquatiques, qui ont
du sang; son organisation,
IV m 2. — sa description in-
complète; sa place; origine
qu'on lui attribue ; origine de
son nom, IV m 2-4 n. — sa
formation ; sa nature mem-
braneuse ; ses rapports avec
le sang, la graisse et le suif;
, son emploi, IV m 3 4.
Eponges, leur classification sc-
ion Cuvier; leur définition;
peine qu'éprouve la science à
les classificr, IV v 26 n. —
leur ressemblance avec un vé-
. gétal, IV V 27.
Epoque de la décadence du gé-
nie grec et de l'Empire ro-
, main, P lxx.
Equilibre, nécessité de l'équi-
libre des membres dans les
mouvements de progression.
. M IX 2 3.
Erasistrate, petit-fils d'Aris-
tote ; contemporain de Théo-
phraste et d'Hérophile; illus-
tre médecin ; ses découvertes
en pathologie et dans la phy-
siologie de l'homme; la phy-
siologie générale lui échappe,
P Lviii. — très-habile analo-
miste; appartenait à l'école
alexandrine, P lviii. — belle
\
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
457
découverte que Rufus lui rap-
porte et qu'on lui attribuait à
lui-même, P lxv. — admira-
tion que ses travaux inspirait
à Galien, D cxciii.
Ergots et serres crochues chez
les oiseaux, IV xii 12.
Eros, l'Amour; manière dont il
est représenté sur les monu-
ments de toutes les époques,
M XI 5 /i.
Erreur d'Aristote sur la matière
des viscères et celle du cœur,
II I 16 w. — anatomique d'A-
ristote sur la boîte osseuse
du crâne, II x 9 w. — anato-
mique d'Aristote sur le pha-
rynx, III III 1-5 n; III III 12
n. — de ceux qui supposent
que le principe des veines est
dans la tête, III iv 7 — étrange
d'Aristote sur l'ostéologie du
cou chez le loup et le lion, IV
X 5 /i.
Escargots, on en mangeait en
Grèce comme on en mange
chez nous, IV v 12 «.
Esope, son Momus critique à
tort la nature, III ii 7. — cité
sur la place des cornes chez
les animaux, P xlii.
Espèce, impossibilité d'attein-
dre les espèces avec la mé-
thode de division, I m 7. —
humaine; difficulté de con-
naître sa constitution, I v 7.
— d'animaux auxquelles ou
attribue de prétendues cor-
nes, III II 1. — différences
entre des espèces diverses et
dans la même espèce pour la
bile et sa position, IV ii 2 3.
— présentes; les témoigna-
ges les plus anciens cités à
l'appui de leur fixité, P clxii.
Voir Agassiz.
Esprit, rapport entre l'esprit et
la matière dont est composée
la nature de l'homme, IV x 7
n. — de l'homme; ses rap-
ports avec la nature. P
CLXXxvii. — les grands esprits
de notre temps n'ont pas par-
tagé l'erreur générale sur les
causes finales, I i 7 w.
Essais de classification avant
celle d'Aristote, I ii 3 w. —
sur l'Espèce et la classification
en zoologie, ouvrage d' Agas-
siz, traduction française ; mé-
rites et exposition analytique
de cet ouvrage, P ex.
Essence, nature et essence de
l'homme, IV x 6. — des êtres
plus importante que leur ma-
tière, P IX.
Estomac, sa position, III xiv
1. — différences de l'esto-
mac et des parties qui le com-
plètent, III XIV 4. — position
de la poche qu'il forme, III
XIV 1 71. — étude de ses fonc-
tions, III XIV 4 w. — ses diffé-
reces chez l'homme et chez
les animaux, III xiv 4 /i. —
diversités des estomacs selon
les espèces ; leur nombre ;
estomacs multiples du cha-
meau, III XIV 4 5. — des oi-
seaux, III XIV 8. — des pois-
sons, III XIV 13. — et intes-
tins chez les quadrupèdes
ovipares et chez les reptiles,
IV I 1. — des hérissons de
de mer, IV v 17. — au nom-
bre de cinq, IV v 24. — des
oursins; ce qu'Aristote ap-
pelle de ce nom, IV v 24 w.
— dans les animaux qui ont
du sang; et sa position, IV x
4. — chez les divers animaux
et notamment chez les rumi-
nants, P XLIX.
Etienne, le Trésor d'Henri
Etienne, édit. Firmin Didot,
cité sur le mot Saura, IV ix
, 10 n.
Étoiles de mer; leur ressem-
blance avec les cnides ou aca-
lèphes; leur nourriture, IV v
31. — ce sont les astéries de
la zoologie moderne; famille
458 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
qu'elles forment; division de
leur corps ; leur bouche qui
^ sert aussi d'anus, IV v 31 n.
Etre animé; son caractère es-
, sentiel, P cliv.
Etre, précède le germe qu'il
produit, I 1 15 et suiv., I i 32.
—- conditions de la classifica-
tion des êtres selon leurs es-
pèces et selon leurs fonctions,
I III 2 4, I III 11. — leur clas-
sification ne peut pas descen-
dre jusqu'aux individus, I iv
4. — acte propre de l'être le
plus divin, IV x 6. — vivants,
pensée d'Aristote sur cette
expression générale, M IV 1
n. — l'essence des êtres est
plus importante que leur ma-
, tière, P ix.
Etude sur la méthode en his-
toire naturelle de Buffon et
de Cuvier, I i 1 /i. — de la
nature ; son ralentissement,
I I 37. — méthode à suivre
dans l'étude de la nature, I
I 7. — sa véritable méthode,
I IV. — des choses éternelles
et des choses passagères; at-
trait de ces études, I v 1-3. —
de l'histoire naturelle; mé-
thode à suivre dans cette
étude, I V 5 8. — de l'hom-
me et de son organisation,
II X 4. — sur la langue
dans les diverses espèces
d'animaux, II xvii 14 n. —
des parties extérieures des
animaux qui ont du sang et
, qui sont vivipares, IV x 1.
Etude des matières analogues
aux os et de quelques autres
renvoyée à des ouvrages ul-
térieurs et plus spéciaux, II
IX 16. — sur les plantes et
sur la nature qui leur est pro-
pre, promises par Aristoto,
II X 2. — sur la Génération,
citées sur la manière dont les
animaux se nourrissent. III
v 6. —antérieures d'Aristote
sur l'épiploon, IV m 1. — à
faire, indiquées par Aristote,
ly v 38. — antérieures d'A-
ristote, citées sur la disposi-
tion du principe de la sensi-
bilité chez les insectes, IV v
35. Voir Aristote.
EuRiPE de Pyrrha, influence de
ses eaux sur les hérissons de
mer, IV v 20.
EusTACHi, cité sur la première
des règles qu'a tracées Aris-
tote en histoire naturelle, P
VI. — (Eustache), adversaire
de Vésale et professeur à la
Sapience; grand anatomiste ;
époque de sa mort; son adres-
se dans les dissections; son
silence sur la physiologie
comparée et l'anatomie com-
parée, P Lxxix. — ses travaux
anatomiques, P lxxix et suiv.
— ses planches retrouvées et
publiées un siècle et demi
, après lui par Lancisi, Plxxxii.
EvENT, rôle de l'évent et des
branchies dans les poissons,
. IV xin 16 17.
EvoLUTioNisME , théoric de la
cellule ou monère; objection
qu'on pourrait faire aux par-
tisans de ces doctrines, I i 51
n. Voir Agassiz, Transfor-
misme et Darwinisme.
Exemples divers de la méthode
de division portant sur les
clioses essentielles, I m 9.
Excréments et nourriture chez
les animaux; organes que la
nature a destinés à leurs éla-
borations successives, III xiv
19 20. — leur couleur chez
les quadrupèdes ovipares et
chez les reptiles, IV i 3. —
leur orifice chez les mollus-
ques et les turbines se trouve
près de la bouche, IV ix 5.
— liquides, raison pour la-
quelle la nature se sert d'une
même partie à la fois pour
l'issue de l'excrément liquide
o
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
459
et pour l!accoupiemeiil, IV x
31.
Excroissances, incertitude sur
ce qu' Aristote entend par ce
mot, III XIV 13 14 n.
Expérience, manière de la con-
cevoir, P cxxx. — abus de
cette méthode dans les scien-
ces, P CLVII.
Expérimentation , ses très-
grands avantages et ses dan-
gers, P cxxxi.
Exposition méthodique; deux
faces sous lesquelles elle peut
être considérée, I i 1.
Expressions, définition de quel-
ques-unes, dont l'emploi devra
être fréquent en histoire na-
turelle, I v 9-14.
Exsangues, différences de leur
alimentation, IV v 3. — dis-
position de leurs pieds, IV
IX 1. — cause de leur consti-
tution, IV X 11.
Extension et flexion également
nécessaires pour le mouve-
ment, M IX 1 et suiv. — et
flexion, des ailes pleines et des
ailes divisées en plumes, M
X 2.
Fabrice d'Acquapendente, élève
et successeur de Fallopio à
Padoue; époque de sa mort,
P Lxxx. — ses travaux phy-
siologiques, P Lxxxi et suiv.
— ouvrages dans lesquels se
trouve sa physiologie com-
parée ; continue l'étude d'A-
ristote sur la Marche des
Animaux ; quarante ans pro-
fesseur à Padoue ; titres qui
le font regarder comme un
des pères de la physiologie
comparée dans les temps
modernes, P lxxxii. — pro-
fesseur éminent d'anatomie à
l'Université de Padoue; sa
mort ; son ouvrage impor-
tant sur la locomotion des
animaux; ne cache point à
ses élèves ce qu'il doit à Aris-
tote, P M 291. — son étude
des deux traités aristotéliques
sur le Mouvement et la Mar-
che des Animaux ; titre de son
ouvrage, qui reproduit et com-
plète la pensée du pliilosophe
grec, P M 292.
Facettes nombreuses de l'œil
des insectes, II xiii 7 n.
Facultés qu' Aristote prête tou-
jours à l'âme, II vu 4 n.
Faits à observer d'abord dans
les choses de la nature, pour
en expliquer ensuite la cause
et l'origine, 1 1 13. — d'abord
les constater en étudiant la na-
ture, et ensuite en expliquer les
causes, I v 8. — constatation
des faits avant d'en expliquer
les causes, II i 1. — attestant
la nécessité de quatre appa-
reils chez les animaux pour-
vus de sang, pour leur mou-
vement de locomotion, M vu
2. Voir Observation.
Fallope, cité sur la première des
règles qu'a tracées Aristote en
histoire naturelle, P vi. —
(Falloppio), élève de Vésale,
professeur dans plusieurs uni-
versités italiennes et à Padoue ;
habile anatomiste ; époque de
sa mort ; ses études de vivisec-
tion ; son horrible aveu ; son si-
lence sur la physiologie com-
parée et l'anatomie comparée,
P LXXIX. — maître et prédéces-
seur de Fabrice d'Acquapen-
dente, PM 291.
460
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
Fesses chez l'homme ; cause de
leur organisation ; leur na-
ture, IV X 36.
Feuilles desséchées de certai-
nes plantes et animaux mai-
gres ; observation sur leurs
veinules et leurs nervures, III
v8.
Fibres, leur rôle dans le sang;
leur nature, II iv 1. — théo-
rie des fibres se rapportant à
celle des quatre éléments, II
IV in. — effets de la pré-
sence ou de l'absence des
fibres dans le sang, II iv 5.
Fibrine, son rôle; cause prin-
cipale de la coagulation du
sang, II IV 1 n. — son action
sur le sang, II iv 4 n.
Figure graphique, représentant
• le mode de progression des
serpents et de quelques pois-
sous, M VII 6. — démontrant
les quatre espèces de flexions,
M XIII 12. — indiquée par
Aristote, et que la tradition n'a
pas conservée, M xiii 1 n.
FiRMiN DrooT, l'édition des clas-
siques grecs citée sur une
négation indispensable, et sur
une nuance d'expression, M
XVII 12/1.
FissiPÈDES ou polydactyles; di-
visions de leur pied, III ii 2
w. — nombre et disposition
de leurs doigts, IV xii 22.
Fixité dans les espèces présen-
tes ; témoignages anciens à
l'appui de cette théorie, P
CLXII.
Flamants, action des pattes dans
le voler de ces oiseaux de
grand vol, M x 4.
Flexions des doigts chez l'hom-
me, IV X 19-21. — des appa-
reils locomoteurs en sens in-
verses chez l'homme, ciiez l'oi-
seau, et chez les quadrupèdes
vivipares et ovipares, M i 3 4.
— dans certains animaux, op-
posées à celles de l'homme, M
I 4 et/i. — dans les animaux;
comparaison de la théorie d'A-
ristote avec celle de la science
moderne, M m 3 /i. — par
lesquelles progressent les
animaux sans pieds, M vu 4.
— combinaison de la flexion
et de l'extension dans les mou-
vements de progression, M ix
1 et suiv. — et extension, des
ailes pleines et des ailes divi-
sées en plumes, M x 2. —
conditions générales de la
flexion qui ne peut avoir lieu
sans un point d'inertie, M xii
1. — leurs différences dans
l'homme, dans les quadru-
pèdes et les oiseaux, M xii 2.
— du pied et du bras, M xii
5. — des pattes de devant des
quadrupèdes, M xii 7 et suiv.
— les quatre espèces possi-
bles, démontrées par des fi-
gures graphiques ; leur dis-
position dans les membres, et
causes auxquelles tient cette
disposition, M xiii 1-4. — des
pattes chez les oiseaux, M xv
1. — particulières chez les
polypodes privés de sang, M
XVI 2. — oblique des pieds
chez les crabes, M xvii 1.
Fluxions, théorie des fluxions
d'après Hippocrate ; leur ori-
gine, II VII 8 n.
Foie et cœur; se distinguent dès
les premiers instants de la
naissance, III iv 2. — dans les
animaux, le foie ne peut être
ni le principe du sang ni le
principe de la sensibilité; sa
position, III IV 12. — rôle
important qu'il remplit dans
l'organisme entier de l'ani-
mal ; sa grosseur; sa position,
III IV 12 «. — et rate; leur
organisation; difficulté et in-
certitude des observations sur
ces deux viscères, III vu 1 3.
— plus nécessaire que la rate
dans les animaux; rôle de l'un
J
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
461
et de l'autre dans la digestion
et la coction des aliments, III
VII 5 7. — et cœur, sont les
deux seuls viscères indispen-
sables dans tous les animaux;
leur destination, III vu 8. —
difficulté à définir la forme du
foie, III VII in. — son rap-
port avec le rein droit, III ix
6/1. — chez les oiseaux; sa
figure; sa position; sa cou-
leur; particulièrement dans
l'homme et dans les autres
mammifères, III \ii 2 n. —
dans les animaux ; variétés de
sa couleur; ses fonctions im-
portantes pour la santé, III
XII 2 3. — sa fonction pro-
pre ; son volume dans les
poissons, IV II 1 n. — sa con-
stitution dans les animaux;
sa douceur et son âcreté ; sa
couleur et son goût, IV ii 6.
— fonction indispensable que,
seul de tous les viscères, il
puisse accomplir, IV ii 8. —
alimenté par du sang veineux;
détail qu' Aristote ne pouvait
pas savoir, IV ii 6 /i.
Fonctions communes à étudier
plutôt que chaque animal en
particulier, I i 4 et suiv. — de
dénomination pareille, qui pré-
sentent néanmois une énor-
me différence sous le rapport
de la forme, I i 6. — des par-
ties similaires et non-simi-
laires, dans l'organisation des
animaux, II i 8 9. — de la
bouche ; première phase de la
digestion ; fonctions succes-
sives des autres viscères, II
III 7 8. — nécessité d'étudier
les fonctions plutôt que les
espèces, P vi.
Formation des parties non-simi-
laires, II I 10 11.
Forme, rapports de la forme et
de la matière, II i 5.
Forme de style assez habituelle
à Aristote, Il x i n. — peu
habituelle dans Aristote, III
V 7 n.
Formule d'Aristote pour affir-
mer que l'être complet existe
avant le germe qu'il produit,
et qui doit produire plus tard
un être semblable, I i 15 /<.
— péripatéticienne, II i 5 /t.
— qu'Aristote aime à em-
ployer souvent, opposant la
raison à l'observation, la réa-
lité à la théorie, II ii 11 /i. —
habituelle à Aristote, I v 14 /i.
— aristotélique : « L'homme
engendre l'homme », P clv.
Fourmi, son organisation, I m
11. — cause de son intelli-
gence, II IV 3. — organisation
de sa bouche; sa nature, II
XVII 12. — ses organes d'ali-
mentation, IV V 4. — son or-
gane d'alimentation, IV vi 6.
Fragments de Théophraste, ci-
tés pour son étude sur les
poissons qui peuvent vivre
plus ou moins longtemps hors
de l'eau, IV xiii 7 n.
Frantzius (M. le Docteur de),
cité sur un passage altéré, II
x 10 w. — cité pour un chan-
gement de leçon qu'il propose,
III VI 7 n. — sa remarque sur
la vessie et les reins de la
tortue d'eau douce, III ix 2 n.
— son édition des Parties des
Animaux, confond les ascidies
avec le thétyon des Anciens
(téthyon); sa note citée sur
les corpuscules noirs, IV v
17 /ï. — trouve la théorie du
passage de l'animal à la plante
une des plus importantes de
toute la science, IV x 12 /i.
— cité sur un passage altéré,
IV X 24 /i. — pense qu'il y a
quelque erreur au sujet de la
queue de la torpille ; cité sur
. la grenouille marine d'Aris-
tote, IV XIII 2 /i ; — son opinion
sur une application au têtard
des grenouilles, IV xiii 4 n.
462
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
— son édit. et Irad. du traité
des Parties des Animaux
(1853); soutient les arguments
en faveur du déplacement du
premier livre de cet ouvrage;
ordre dans lequel le savant
éditeur place les livres de ce
traité, D cciii.
Froid, sa nature spéciale; il
n'est pas une simple priva-
tion ; son action, II n 18 19.
— et chaud, en puissance ou
en réalité, II n 21 22.
Froideur et humidité du cer-
veau, II VII 14 15. Voir Cer-
veau.
G
Galien, cité sur la première des
règles qu'a tracées Aristote en
histoire naturelle, P vi. et
Celse,illustres médecins qu'ils
citent souvent, P lviii. — sa
science exclusivement médica-
le ne s'attachant qu'à la physio-
logie humaine; empereurs des-
t^uels il a été médecin ; incer-
titude sur la date de sa mort;
sa patrie ; ses voyages ; ses re-
lations, Plxv. — ses nombreux
ouvrages; analyse d'une de
ses œuvres qui reproduit l'ou-
vrage d'Aristote, en ce qui
concerne la physiologie hu-
nitiine; ses sentiments et ses
idées tout aristotéliques ; ses
rapprochements et ses diver-
gences avec Aristote, P lxvi.
— cité sur l'anatomie; em-
prunte ses théories pour son
Traité de l'Usage des Parties
à celles d'Aristote, P lxvh. —
son silence sur la physiologie
comparée; son goût pour les
théories subtiles ; question
qu'il traite dans son ouvrage
sur la méthode thérapeutique;
sa critique contre la méthode
de Platon et d'Aristote, P
Lxvm. — son témoignage à
l'appui de l'authenticité du
traité des Parties des Ani-
maux; son traité « de usu
partium » sorti tout entier de
celui d'Aristote; comparaison
de ces deux ouvrages; sou
génie profite des découvertes
anatomiques de l'école alexan-
drine; son admiration pour
les travaux d'Érasistrate et
d'Hérophile, D cxcii. — ses
emprunts au traité des Par-
ties des Animaux, D cxcii.
emprunt qu'il fait à Aristote
sur la constitution merveil-
leuse de la maih ; sa réfutation
des théories aristotéliques,
D cxciii. — son témoignage
démontrant directement que
le traité des Parties est au-
thentique, D cxciv.
Gallinacés, leur port; leur vol-
leur nourriture, IV xii 12 n.
— leur marche, IV xii 14 n.
Gant que revêtaient les mé-
decins, dès le temps d'Hip-
pocrate, pour certains panse-
ments ou certaines opérations
IV IX 10/1.
Gassendi, critiqué par Barthez
pour son opinion sur les
causes du mouvement. P M
304.
Gauche, distinction de la gau-
che et de la droite ; ces par-
ties sont plus ou moins appa-
rentes, selon que l'animal a
des organes plus spéciaux et
plus distincts, M iv 5 6. —
preuves d'une gauche et d'une
droite, M iv 7 9 et n. Voir
Droite.
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
463
Gegenbaur, son manuel d'Ana-
tomie comparée, cité sur la
méthode à suivre en histoire
naturelle, I iv5 /i. — cité sur
l'étude de la moelle épinière,
II VI 1 w. — cité sur les mol-
lusques, II VIII 6 /î. — cité
sur la nature des os des pois-
sous et leurs vertèbres, II ix
13/1. — cité sur les organes
de l'ouïe, II xi 2 w. — cité
sur le seul conduit pour les
deux excrétions chez les in-
vertébrés, IV x 31 w.
Généralités présentées par
Aristote sur les oiseaux, à
comparer avec celles qu'ont
présentées Buffon et Cuvier,
IV xii 1 n.
Génération, ses rapports avec
la substance, II i 4.
Génération des animaux, ordre
et sujet de cet ouvrage d'A-
ristote, II I 1 /i. — cité sur
la nourriture des êtres, II m
12. — cité sur des matières
dont l'une est le principe de
la génération et dont l'autre
est faite pour elle, II vu 16.
— cité sur le sperme et le
lait, II VII 16 n. — cité sur la
Libye, II ix 8 n. — cité sur
le sperme et sur le lait, II ix
17/1. — cité à propos d'un
traité sur la croissance et la
nutrition, III v 6 n. — cité
sur les parties déterminées
dans les animaux qui ont du
sang, IV IV 4. — son objet ;
le chef-d'œuvre zoologique
d'Aristote, IV iv 4 w. — cité
sur l'étude du sperme et de
son action ; désigné par l'au-
teur, IV X 31 32 /i. — cité sur
l'étude de l'organisation inté-
rieure chez l'homme, et sur
les organes sexuels, IV x 32.
— cité sur l'analogie de l'œuf
et du lait, IV xi 14. — cité
sur l'absence de nombril chez
les oiseaux; sur la position
de leurs testicules, IV xii 10
23. — traité indiqué par l'au-
teur, IV XII 23/1. — cité pour
une même observation faite
dans l'Histoire des Animaux
sur la vessie de la tortue, IV
XIII 15/1. — ouvrage dont la
profondeur n'a guère été sur-
passée, IV XIV 4/1. — place
que ce traité occupe dans le
système zoologique d'Aris-
tote, Pu. — son authenticité
indubitable, D cxcvi. — ci-
tations qu'en fait le traité des
Parties, D cxcvi. ■ — allu-
sion que fait ce traité et qui
compte pour une citation ex-
plicite du traité des Parties,
D cxvii. — suite et complé-
ment régulier du traité des
Parties, M xix 3 /i. Voir Aris-
tote.
Génie de la Grèce, comparé au
génie moderne relativement
au début de la science, P
Lxxi et suiv.
Genres, leur constitution ; leur
séparation ; leur classifica-
tion, I IV 2 6.
Gens atrabilaires ; leur irritabi-
lité, IV II 2 /i.
Geoffroy Saint-Hilaire (1818^
Etienne, ses ouvrages cités k
côté de ceux de Cuvier, P
CVII.
Germe, double sens dans lequel
il faut le considérer, 1 1 32 et /i.
Gervais (M. P.), sa zoologie,
citée sur les yeux des insec-
tes, II XIII 7 n. — citée sur la
partie de la langue qui donne
plus particulièrement la sen-
sation delà saveur, IV xi 3 /i.
GÉSIER des oiseaux; sa fonction,
III XIV 8 11. — sa descrip-
tion, III XIV 9-11 n. — des
mollusques, pareil à celui des
oiseaux; motif de cette orga-
nisation, IV V 6 7. — des cé-
phalopodes, comparé à celui
d'un oiseau, IV v 6 /i.
464
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
Gibbons, leur conformation, IV
X 38 n.
Girafe, son allure spéciale, M
XIV 2 n.
Glandes particulières qui pro-
duisent le liquide dont la
sueur est composée ; leur ré-
partition ; leur organisation,
III V 9 «.
Gloutonnerie des poissons, III
XIV 15.
Gouvernail, comparaison de
son action sur les bateaux
avec celle de la queue des oi-
seaux sur leur vol, M x 3-4.
Gradation qu'Aristote établit
entre les animaux, IV xiii 1 n.
Graisse et suif; leurs rapports
avec le sang; utilité et dan-
ger de ces matières dans l'or-
ganisation animale, II v 1 4.
— son rôle dans l'organisme
général des animaux, II v 1
n. — des reins, qui en ont
plus que les autres viscères ;
sa formation ; est le rempart
des reins, III ix 7-9. — et
suif; leur rôle dans les ani-
maux, III IX 7-9 n. — du rein
et influence qu'Aristote y
attribue, III ix 7 n ; III
IX 10 n. — théorie d'Aris-
tote sur la graisse ; théorie
de la science actuelle ; sa dif-
férence du suif, P XX. — ana-
lyse de la graisse par Aris-
tote, qui la distingue du suif,
P XX. — analysée par la chi-
mie actuelle, P xxi. — erreur
de quelques naturalistes sur
la confection de la graisse
dans les animaux, P xxiii. —
ignorance sur sa formation,
P XXIV.
Grec, époque de la décadence
du génie grec, P lxx.
Grèce, on y mangeait des es-
cargots, comme on en mange
chez nous, IV v 13 n.
Grèce au temps d'Alexandre ;
source d'où est sortie la
science, P liv. — nouvel hom-
mage à la Grèce; germes
qu'elle avait enfantés et qu'elle
léguait au monde, dans le
champ de la physiologie com-
parée, P Lxxi. — services
qu'elle a rendus en physiolo-
gie à l'esprit humain, ihid.
— son influence sur l'intelli-
gence moderne, ibid. — citée
sur les sciences que comprend
la philosophie à son début,
P cLxxxiv. — mère de la phi-
losophie et des sciences, P
cLxxxv. — gloire qui lui re-
vient à elle seule, M ii 1 /t.
Grecs, l'animal qu'ils appe-
laient le crocodile de terre
déflni, en opposition au cro-
codile d'eau, IV xi 2 n.
Grenouilles marines, leur con-
formation ; leur queue, IV
XIII 2. — position de leurs
nageoires, IV xiii 8. — dé-
veloppement du têtard, IV
XIII 4 /t..
Guenons, leur conformation, IV
X 38 n.
Guêpes, position de leur dard;
leur nature, IV vi 6. — direc-
tion de leur vol, M x 4.
H
Haligarnassc, ville principale
de la Carie, sur le bord de la
mer en face de l'île de Cos,
patrie d'Hérodote, III x 7 «.
Haller (Albert de), cité sur la
première des règles qu'a tra-
cées Aristote en histoire natu-
relle. P VI. — (1708-1777),
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
465
anatomiste, botaniste, poète,
savant presque universel ; son
grand traité de physiologie ;
seconde édition de cet ou-
vrage ; appréciation élogieusc
qu'en fait Cuvier, P lxxxvii.
— son traité de physiologie
liumaiiie, P lxxxvii et suiv. —
iiomonclature des matières
(ju'il traite et qui sont celles
(l'Aristole ; n'apprécie pas
assez le naturaliste grec ; sa
physiologie comparée ; par-
tage l'admiration d'Aristote
pour la nature ; sa prodigieuse
activité, P lxxxviii. — ses
écrits un siècle avant Claude
Bernard ; ses découvertes ;
respect que mérite son nom,
P cxxxii. — critiqué par Bar-
thez pour son opinion sur les
causes du mouvement, P M
304.
Hanche chez les oiseaux; sa
conformation, IV xii 19 20. —
des oiseaux, qui fait comme
une double cuisse, M xi 3 4.
Hannetons, nombre de leurs
ailes; leur nature, IV vi 2. —
huir classiiication ; nombre de
leurs pattes et de leurs ailes ;
forment le premier ordre des
insectes, IV vi 2 n. — direc-
tion de leur vol, M x 4.
Harvey, cité sur la première
d(îs règles qu'a tracées Aris-
tote en histoire naturelle, P
VI. — (1578-1658), médecin
de Jacques I«'' et de Char-
les I" ; sa découverte de la
circulation du sang; sa phy-
siologie comparée; son admi-
ration pour Aristote ; perte de
son opuscule sur la locomo-
tion des animaux, P lxxxiii.
— ses expériences ingénieu-
ses et décisives sur la circu-
lation du sang, P lxxxiii et
suiv. — ses travaux physio-
logiques, ihid. — sa belle dé-
couverte de la circulation du
T. 11.
sang, II III 3/1. — ses tra-
vaux sur la circulation du
sang, III IV 8 Tî. — sa décou-
verte de la circulation du
sang, III IV 17 w. — sa décou-
verte de la circulation du
sang, ÏII VI 1 n.
Haut et bas dans l'animal, III
X 2. — et bas, dans les ani-
maux et dans les plantes ; leur
définition ; ce qui les consti-
tue; différence de leur position,
M IV 1-3. — haut dans l'ani-
mal et haut dans la plante, M
IV 1-3 n. — et devant, chez
les bipèdes, Mv 1 n. — coïn-
cidence du haut et du bas
dans l'homme avec le haut et
le bas de l'univers, M iv 2«,'
M V 3 «. — et devant, dans les
animaux à deux pieds, dans
les quadrupèdes, les polypo-
des et les apodes, M v 1. —
milieu et bas, chez les ani-
maux et dans les végétaux ;
leur disposition, M v 3 4. —
et bas; leur corrélation intime
pareille à celle de la droite et
de la gauche ; il n'y a de part
et d'autre qu'un seul et même
principe pour les deux, M vi
4 5. — rapport du haut et du
.bas au principe initial du
mouvement, M vi 6 /î.
Heitz, son ouvrage sur les écrits
perdus d'Aristote, D cxci. —
constate qu'Athénée en citant
souvent un traité des Parties
veut désigner un autre ou-
vrage, D ibid.
Hémoptysies, III v 11
Hémorrhoïdes, III V 11.
IIÉMYDE OU Emyde, identification
de ce reptile dans la classifi-
cation moderne, II viii 5 n.
— n'a ni vessie ni reins ; cause
qui fait que cette tortue n'a
ni l'un ni l'autre de ces deux
organes, III ix 2.
Henri Etienne, son Thésaurus
linguœ grœcœ, cité à l'appui
30
466
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
de l'emploi du mot de Ptile,
M XV 4 n.
Héracléotes, leurs pieds; na-
ture de leurs pattes, IV viii 3
4. — idonttficalioii de ces
crustacés ; origine de leur
nom, IV viii 3 //.
Heraclite, son mot sublime
sur l'omniprésence des dieux,
I V 5. — importance que
son école donnait î\ l'élément
du feu, II VII 4 //. —
cité pour son mot sublime:
Dieu est partout dans l'uni-
vers, F X. — ses systèmes sur
le flux universel des choses
et la mobilité de tout ce qui
est, comparés au transfor-
misme contemporain, qui les
dépasse, F clxvii.
Hérisson de mer, propriété
toute spéciale qu'il possède
parmi les crustacés, IV v 15.
— son organisation singu-
lière; ses cinq dents et ses
œufs ; sa micon ; sa forme ; le
nombre de ses œufs est né-
cessairement impair ; ses cinq
estomacs; emploi de ses pi-
quants, IV V 17-25. — orga-
nisation des hérissons de mer;
leur partie mangeable ; leurs
prétendus œufs, IV v 17 18 //.
— forme sphérique du héris-
son de mer, IV v 21. — de
mer, situation de leurs cinq
ovaires; leurs cinq dents;
n'ont pas cinq estomacs; com-
position de leur corps, IV v
21 n. — leur forme, IV vu 2.
Hérodote, sa patrie, III x In.
Héron, description de son gé-
sier, III XIV 11 n. — action
des pattes dans le vol de cet
oiseau de grand vol, M x 4.
Hérophile, contemporain de
Théophraste et d'Erasistrate,
illustre médecin ; ses décou-
vertes dans la pathologie et
la physiologie de l'homme;
la physiologie générale hii
échappe, F lviii et suiv. —
cité par Galien relativement à
l'école Alexandrine, F lviii.
— grand anatomiste ; sa pra-
tique de la vivisection dans
l'école Alexandrine, F lxxix.
— admiration que ses tra-
vaux inspiraient à Galien, D
CXCIII.
Hésychius indique trois livres
au lieu de quatre pour le trailé
des Parties des Animaux, D
cxci. — son catalogue cité sur
l'authenticité des Parties des
Animaux; nombre des livres
donnés par lui à cet ouvrage,
ibid. — ne cite pas le traité
de la Marche des Animaux,
DM 318.
Hindou, l'esprit hindou cité pour
la seule science qu'il ait com-
prise et cultivée, F clxxxv.
HippocRATE, sa description de la
consomption dorsale, II vi 1
n. — son traité des Lieux
dans l'homme, édit. et trad.
Littré, cité sur la théorie des
fluxions, II VII 8/1. — cité sur
l'attention que de son temps
la médecine donnait déjà aux
affections de la rate, III xii 4
n. — cité sur l'intestin grêle
et le gros intestin, qu'il paraît
avoir distingués, III xiv 22 n.
— édit. et trad. E. Littré,
traité de l'Officine du méde-
cin, cité sur la difficulté de
savoir de quel instrument de
chirurgie Aristote veut parler,
IV IX 10/1. — cité sur l'ori-
gine de la science, F cxlii. —
perfection de ses observa-
tions, F ibid.
Histoire naturelle, méthode à
suivre dans cette science, I i
3. — distinction qu'elle peut
faire entre les animaux sau-
vages et les animaux domes-
tiques, I III 12 n. — méthode
qu'elle doit adopter, I m 13
et//. — métliode à suivre dans
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 467
cette étude, I v 5 8. — natu-
relle d'Aristote et Dessins
anatomiques sur la disposi-
tion des veines, II m 10. —
de la nature, M i 6. — ou-
vrage qu'Aristote entend dé-
signer par là, M I 6 /i. — ci-
tation qu'en fait le traité de
la Marche des Animaux ; ou-
vrage désigné par cette ap-
peUation, qui est peut-être
unique dans toutes les œu-
vres d'Aristote, D M 319.
Histoire naturelle, sa longue
immobilité au point où le gé-
nie d'Aristote l'avait conduite,
F Lxxi. — nécessité qui s'im-
pose à cette science, F cxliv.
— sa définition ; signification
de cette expression, F cxlv.
— emploi de cette expression;
son sens vrai et ses limites,
F CLXV. — sciences qui la dé-
passent, F CLXXXI.
Histoire des Animaux, déclara-
tion d'Aristote sur l'ordre des
traités qui font suite à cet ou-
vrage I I «. — citée sur une
formule fréquemment em-
ployée par Aristote, pour af-
firmer que l'être complet
existe avant le germe qu'il
produit, et qui doit donner
plus tard un être semblable,
I I 15 //. — citée sur l'expres-
sion de parties similaires, I
I 20 //. — citée sur la loco-
motion de l'homme, I i 28 //.
— citée sur l'analogie dans
les organes des animaux, I v
8 w. — citée sur le mot de
Membres, I v 13 //.
— citée sur les parties qui
composent chaque animal, II
I 1. — sa place, selon la pen-
sée de l'auteur, et selon l'or-
dre logique ; sujet dont elle
traite, II i 1 w. — citéç sur les
parties similaires et les par-
ties non-similaires, II i 3 n.
— citée sur les parties simi-
laires, II I 7 10 16 n. — sur
le principe des veines, II i 17
n. — citée sur les parties si-
milaires, II II 1 n. — sur un
exemple, II ii2 n. — allusion
à cet ouvrage par l'auteur lui-
même, II m 10 n. — citée sur
la longue étude des abeilles,
II IV 3 n. — citée sur les os
du lion, II VI 3 /î. — sur la
nature du cerveau; sur sa sen-
sibilité, II VII 2 3//. — sur le
nombre des méniiiires, II vu
7 //. — citée sur les maladies
des animaux, II vu 9 //. —
sur une théorie du cerveau de
l'horaine; sur la station droite
de l'homme; sur la fontanelle,
II VII 13 14 //. — citée sur la
théorie du cœur, II ix 4 //. —
sur la Libye, II ix 8 //. — ci-
tée pour des détails analogues
sur les os du lion; du dauphin;
sur les sélaciens, II ix 9 11 //.
— citée sur l'organisation des
dents; sur la distinction des
parties similaires et des par-
ties non-similaires; sur l'étude
particulière du lait, II ix
14-17 //. — citée sur la divi-
sion des parties essentielles
à l'animal, II x 1 2 //. —
citée sur la méthode à sui-
vre en histoire naturelle ; sur
la station de l'homme , II
X 3 4 //. — citée sur le
sang et les excrétions en
général, II x 5 //. — citée sur
la nature de la tête , II
X 9 //. — sur la posi-
tion de l'ouïe, II x 11 //. —
citée pour la description du
phoque, II xii 1 //. — était
sous les yeux de Cicéron
quand il écrivait les admira-
bles pages de son traité de
Naturà Deorum, III xv 1 //.
— citée pour les mémos dé-
tails et les mêmes expressions,
dans la description du nez de
l'éléphant, II xvi 2//. — citée
I
l
468
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
sur la voix des oiseaux, II
XVII, 5. — citée sur la voix
des animaux, II xvii b n. —
citée sur le sens du goût chez
les poissons ; sur les croco-
diles de rivière, II xvii 7 n.
— citée sur les pourpres ; sur
les aiguillons des insectes, II
XVI i 13 n.
— citée sur cette expres-
sion : Les dents en scie ; ob-
servations analogues sur les
dents, III i 4 5 n. -■■ citée sur
le scare; sur les fonctions de
la bouche, III i 8-10 w. —
citée sur le bec des oiseaux
de proie ; sur les grimpeurs
et les pics, III i 12 n. — citée
sur les cornes des quadru-
pèdes, III II in. — sur le
bison; sur l'àne indien, III ii
3 4 /i; sur l'oryx, III ii 5 n.
— citée sur le sang et ses
fonctions diverses ; pour les
tliéories d'Aristote sur le sys-
tème veineux dans l'homme;
sur la description du cœur et
sa position, III iv 3 5 /i. —
citée sur l'homme pris pour
type; sur le système des vei-
nes de Syennésis de Chypre,
III IV 6 7 /i. — sur les théo-
ries du cœur, III iv 8 n. —
citée sur l'étude du cœur, III
IV 13 w. — sur la diftérence
de position du cœur chez les
poissons, III IV 15 w. — citée
sur la description du cœur,
III IV. 17 n. — sur une erreur
concernant la communication
du foie avec le poumon, III
IV 23 n. — citée pour les théo-
ries anatomiques d'Aristote
concernant le système vei-
neux; pour sa réfutation des
théories de ses devanciers sur
le système vasculaire, et ses
idées personnelles sur le
môme sujet, III v 1 2 w. —
citée sur les animaux d'une
excessive maigreur, II v 6 8
n. — et Anatomies, citées sur
la méthode suivie pour les
veines et le cœur, III v 13. —
citée sur le système veineux
tel qu'Aristote le comprend,
III V 13 /i. — citée sur le
changement d'opinion d'Aris-
tote concernant l'organisation
du poumon, III vi 8 «. — citée
sur les reins, III vu 7 n; III
IX 1 n. — citée sur l'élabora-
tion de l'urine; sur la posi-
tion des reins, III ix 5 6 /<. —
sur l'étude de la graisse et du
suif, III IX 7 10 w. — citée sur
les animaux qui n'ont pas de
sang, III X 8 //. — citée sur
l'étude de la rate, III xii 4 //.
— sur les estomacs des ru-
minants, III XIV 5 w. — allu-
sion qu'y fait l'auteur, III xiv
8 «. — et Dessins anatomi-
ques, cités sur la position res-
pective et les formes diverses
des estomacs des ruminants,
III XIV 8. — citée sur les dénis
du scare, III xiv 12 n. — citée
sur la ct)mparaison des oi-
seaux et poissons, III xiv 13
n. — citée sur une théorie des
deux types d'estomac, 111 xiv
16 n. — citée sur le mot grec
de Archos, III xiv 19 /i. — sur
les estomacs des ruminants,
III XV 1 n.
— citée sur le rapport entre
les serpents et les lézards ;
sur la ressemblance des ser-
pents et des poissons, IV i l
2/1. — sur les viscères, IV i
6/1. — citée sur les moutons
et les chèvres de Naxos et de
Chalcis, IV ii 3 w. — sur l'âge
des chevaux ; sur les cerfs et
leur longévité, IV ii 1 //. —
citée sur l'épiploon et sa place,
IV m 1/1. — citée sur les
mollusques et les crustacés
en général, IV v 1 /i. — sur
l'étude approfondie de l'a-
beille; sur les mouches el les
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
t69
fourmis, IV v 4 /î. — sur le
limaçon, IV v 5 /ï. — citée
sur la seiche et son encre;
sur les crustacés ; sur l'orga-
nisation entière des testacés,
IV V 8 et suiv. n. — et Des-
criptions anatomiques, citées
sur la constitution des crus-
tacés, des testacés et des mol-
lusques, IV V 16. — citée sur
les lépades et le hérisson de
mer ; sur des différences d'or-
ganisation ; sur les téthyes
qu'Aristote rapproche du hé-
risson de mer, IV v 15-17 //.
— répète les mêmes détails
donnés presque mot pour mot
sur les hérissons de mer, IV
V 20 n. — citée sur les œufs
des oursins; désignée pour
l'étude des éponges, IV v 24
26 w. — sur la ciiide ou aca-
lèphe. IV V 30//. — citée sur la
mytis des mollusques ; sur les
crustacés, IV v32//. — sur l'é-
tude des insectes; sur l'étude
particulière de la cigale; sur
les éphémères, IV v 35 37 n.—
Dissertation sur la composi-
tion de l'histoire des animaux,
citée sur le désordre dans la
lin du quatrième livre, IV v
38 w. — citée pour l'étude gé-
nérale sur les insectes, IV vi
\ ;|. — sur les canthares ; sur
les dents et la langue des
insectes, IV vi 3 5 //. — citée
sur les scorpions, IV vi 6 n.
— citée sur l'étymologie du mot
grec de Saut, chez les insectes,
IV V. 10 n. — sur le genre
des solènes, IV vu 2 n. —
sur le mouvement des crus-
tacés, IV viii 1 w. — citée sur
les Héracléotes; sur l'organi-
sation du homard ; sur la
comparaison de la femelle et
du mâle de la langouste ; sur
l'étude des dents en général,
IV VIII 3 et suiv. /*. — et Des-
criptions anatomiques, citées.
sur les crustacés, IV viii 8.
— citée sur l'organisation des
mollusques, IV ix In. — et
ouvrages d'anatomie, à pro-
pos des organes sexuels, IV
X 32. — citée pour une étude
annoncée sur les parties de
l'animal ; pour le cerveau, IV
X 1 et suiv. n. — citée sur
l'erreur étrange d'Aristote
concernant l'ostéologie du
cou chez le loup et le lion, IV
X 5 //. — citée sur la poitrine,
IV X 23 w. — citée sur les
mamelles de divers animaux ;
sur la conformation des pieds
de l'éléphant. IV x 25 26 n.
— allusion qui y est faite par
l'auteur, IV x 32 n. — citée
pour les théories particulières
d'Aristote sur l'émission du
sperme, IV x 33 /i. — sur la
manière dont urinent les qua-
drupèdes, IV X 34 n. — citée
sur la conformation de l'hom-
me, IV X 35 /i. — sur la na-
ture des jambes chez les qua-
drupèdes ; sur le singe ; sur
les queues des animaux; sur
le rôle de l'osselet, IV x 37
et suiv. //. — sur les ongles;
sur les mains, IV x 44 /*. —
son but est purement descrip-
tif et différent du traité des
Parties, IV xi 1 n. — citée sur
la langue du crocodile; sur la
langue des poissons, des ser-
pents, des phoques ; sur la
signification d'un mot du
texte; sur le sens du mot
« Dents carnassières », IV xi
2 et suiv. n. — citée sur la
svnonymie douteuse du mot
de carapaces ; sur la paupière
supérieure des crocodiles de
rivière; sur les oiseaux ; sur
une erreur énoncée concer-
nant les pieds du crocodile ;
pour la longue étude sur les
dents, IV xi 6 n. — citée sur
l'étude du cou; sur les fonc-
V
470 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
471
lions des mamelles ; sur la
nourriture analogue au lait;
sur les diflërents modes de
flexion dans les animaux; sur
leurs queues ; sur le chamé-
léon, IV XI 11-15 n. — citée
sur les ailes de l'oiseau; sur
l'organe du bec; sur la répar-
tition des sens chez les ani-
maux en général ; sur le cou
des animaux, IV xii 2 3 w. —
citée sur les flexions dans les
membres des animaux ; sur
l'organisation de l'œuf; sur
les ergots des oiseaux; sur la
conformation de sa hanche,
IV XII 7 et suiv. n. — citée
sur la crex ; sur la conforma-
tion singulière des pieds du
torcol; sur les testicules in-
térieurs des oiseaux, IV XII 22
23 n. — citée sur la queue
des trygons; sur les gre-
nouilles marines, IV xiii 1 2
n. — citée sur le cordyle ; sur
le batos et le trygon ; sur l'an-
guille et le congre ; sur la tra-
duction du mot de kestres, IV
XIII 4 5//. — citée sur le nom-
bre des nageoires cliez l'an-
guille, IV XIII 7 /*. — citée
sur la grenouille marine ; pour
son étude générale sur les
poissons comparés aux autres
animaux, IV xiii 8 9//, —
et Descriptions anatomi({ues,
citées sur le nombre et la di-
mension des branchies des
poissons, IV XIII 11. — citée
pour une même observation
sur le mouvement des pois-
sons, IV XIII 12 //. — citée
pour des répétitions sur les
testicules des poissons; sur
la vessie de la tortue; pour
les généralités sur les pois-
sons; sur la respiration du
dauphin; renvoi qu'Aristote
fait à cet ouvrage, dans son
traité de la Respiration, sur le
mécanisme de la respiration
chez les cétacés à évcnt. IV
xiii 15 17 //. — citée sur les
rapports du phoiiue et de la
chauve-souris, IV xiii 18 //.
— citée sur le nombre con-
sidérable d'oeufs du moineau
de Libye, ou autruche, IV xiv
3 //.
Histoire des Animaux, son dé-
but et note cités sur la ques-
tion de la méthode, Mil//.
— sujet de cet ouvrage, M i
1 //. — citée sur la locomo-
tion des animaux, M i 5 //. —
désignée par l'auteur, qui en
rappelle le caractère général,
M i 6 //. — citée sur le prin-
(•i])e dont il faut toujours tenir
compte en histoire naturelle ;
sur les distinctions des dillé-
rentes dimensions de la gran-
deur ou de l'espace, M ii 2 //.
— citée sur le haut et le bas
dans l'homme, coïncidant avec
le haut et le bas de l'univers,
M IV 2 //. — sur le sens de
lexpression : le Tout, M iv 3
n. — théorie qui y est expo-
sée sur le .mouvement, citée
sur la singulière expression
de « les Entrailles de terre »,
M IV 5 6//. — citée sur les
turbines, M iv 10 //. — l'au-
teur semble se référer à cet
ouvrage en parlant des turbi-
nes et des crustacés, M v 3 //.
— citée sur des observations
se rapportant aux insectes
i(ui n'ont pas de sang, M vu
2 //. — citée pour des détails
sur les murènes ; sur le lac
de Siphées, M vu 7 //. — citée
sur la manière de nager des
poissons plats; sur le batos,
M IX 11 //. — citée sur lecan-
thare; sur l'identilicalion du
porphyrion, M x 4 //. — citée
sur les langoustes; sur les
psettes. M XVII 1 3 //. — sur
la nature des pinces des cra-
bes, M XIX 2 //.
Histoire des Animaux, place
qu'elle occupe dans le sys-
tème zoologique d'Aristote,
P II. — citée sur la distinc-
tion des parties similaires et
des parties non-similaires, P
XI et suiv. — citée sur l'étude
des parties complexes et non
homogènes, P xi et xxiv. —
cet ouvrage n'a pas eu de pré-
cédent, P Liv. — mention que
fait Cicéron d'un passage de
cet ouvrage sur les grues, P
Lx. — emprunts et citations
que fait Pline de cet ouvrage,
P Lxi. — citations qu'eu fait
le traité des Parties; ouvrage
connexe au traité des Des-
criptions et Dessins anato-
miques, D cxciv. — authenti-
cité de cet ouvrage, D cxciv.
— lacune qu'on suppose dans
cet ouvrage ; sorte d'intro-
duction qu'on veut lui prêter;
plan qu'Aristote s'y trace. D
t:c. — édit. et trad. de MM.
Aubert et Wimmer, interpré-
tation erronée d'an renvoi
d'un passage, D ccii. — et
traité des Parties, différence
entre les sujets de ces deux
ouvrages, D ccii. — citée pour
la durée de l'interruption de
cette étude, P M 291. Voir
Aristote.
Histoire des plantes de Théo-
phraste citée sur l'épipètre et
sa propriété particulière, IV
V 28 //.
Holothuries, leur différence
avec les éponges ; vie de ces
êtres qui n'ont aucun des cinq
sens, IV v 27. — leur orga-
nisation compliquée, IVv27//.
Homards, leur organisation; ex-
plication au sujet de leur mu-
tilation, IV VIII 5 7 //.
HoM.MAGE d'Aristote à la sagesse
de la nature, III ii 12 // ; III
IV 9 //, et passim. Voir Aris-
tote.
Homère, cité sur une tète parlant
encore en roulant dans la
poussière, III x 6. — inter-
prétation erronée d'un de ses
vers traitant d'une tète d'hom-
me parlant encore au moment
où il reçoit le coup mortel ;
variante dans le texte d'Ho-
mère au temps d'Aristote, III
X 6 //.
Homme, entre tous les animaux
a le cerveau le plus considé-
rable ; cause de sa station
droite. II vu 13. — raison de
sa station droite, II vu 13 //.
— privilège de l'homme ; sa
supériorité sur le reste des
êtres ; sa station droite ; or-
ganisation de sa tète qui n'est
pas charnue; erreurs à ce
sujet, II X 3 4 9. — sa supé-
riorité sur le reste des êtres,
II X 4. — sa vue; appareils
qui la protègent, II xiii 1. —
jeu de ses paupières, II xiii
2. — est le seul animal à
avoir des cils aux deux pau-
pières, II XIV 2. — raisons
qui font que sa tète est cou-
verte de poils, II XIV 5. —
rapports que la conformation
de l'oiseau peut avoir avec la
sienne, II xvi 10 //. — orga-
nisation particulière de ses
lèvres destinées à deux fins;
nature, usage et fonctions de
sa langue ; mollesse de ses
cliairs, II xvi 11-14. — double
usage de sa langue ; son or-
ganisation ; bégaiement et
bredouillement, II xvii 2 3.
— organisation de ses
dents ; rôle des dents pour l'ar-
ticulation delà parole, III i 2.
— observations sur sa den-
ture, III I 2 //. — son visage;
est le seul animal qui se
tienne droit, III i 15. — po-
sition de son cœur et néces-
sité de cette position, III iv6.
• — position particulière de
f
472 TABLE ALPlf^ttÉTIOUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
473
son cœur, III iv 14. — le seul
animal chez qui le cœur batte;
cause de ce battement, III vi
4. — sa station droite, III vi
7. — causes de sa station
droite ; degrés de chaleur
dans son intérieur, III vi 7
n. — nature et maladies de
ses reins, III ix 3. — graisse
maladive des reins chez l'hom-
me, III IX 11. — est le seul
animal qui rie, III x 5 8. —
situation de sa rate; sa forme
et son volume, III xii 4 «. —
longueur de ses intestins, III
XIV 18 n.
— sa bile, IV ii 3. — sa
station droite; sa nature; son
essence ; les parties supé-
rieures de son corps sont les
moins lourdes, IV x 6. —
haute estime de sa nature, que
Socrate a proclamée le pre-
mier, IV X 6 «. — Aristote a
senti profondément sa gran-
deur et son privilège parmi
tous les animaux, IV x 13 w.
— étant le plus intelligent
des êtres est seul à avoir des
mains; réfutation de la théo-
rie d'Anaxagore, IV x 14.
— sa supériorité sur le reste
des animaux se manifestant
dans la conformation de sa
main, presque autant que dans
les facultés de son intelli-
gence, IV X 16 w. — ses
moyens de se défendre, com-
parés à ceux des animaux, IV
X 16 17. — largeur de sa poi-
trine ; position , nature et
usage de ses mamelles, IV x
23 24. — disposition de ses
organes sexuels, IV x 33. —
organisation particulière de
ses jambes et de ses parties
inférieures, IV x 35. — sa
conformation, IV x 35 et //.
— n'a pas de queue, IV x 37.
— organisation particulière
de ses pieds, IV x 43 4i. —
véritable raison de la confor-
mation de son pied ; fonction
de sa main, IV x 43 n. — cause
du mouvement de ses mâchoi-
res, IV XI 7 8.
Homme, ses organes de locomo-
tion ; flexions de ses appareils
locomoteurs en sens inverses,
M I 3 4. — son association à
l'intelligence infinie, qui éclate
partout dans la nature, M ii
1/1. — le haut et le bas dans
l'homme coïncidant avec le
haut et le bas de l'univers, M
IV 2 w ; M v 3 /i. — exemple
frappant dans l'homme prou-
vant quel est le point de dé-
part du mouvement, M iv 11.
— opinion qu'avaient Aristote
et les plus savants naturalis-
tes sur sa prééminence, M iv
11 n. — haut et devant dans
riiomme; direction du haut,
M vl 3. — hommes de grande
taille, qui marchent voùlés
par des flexions analogues à
celles des animaux sans pieds,
M VII 5. — étude des diverses
phases que présente sa mar-
che, M IX 5 /i. — sa confor-
mation relativement aux con-
ditions de la station droite,
M XI 1. — développement
qu'exige sa station droite, M
XI 1 //. — différence de sa sta-
tion droite avec celle de l'oi-
seau; ne peut avoir d'ailes
comme les Amours des pein-
tres, M XI 5 6 et//. — faculté
de voler qui aurait pu s'ac-
corder avec son organisation,
M XI 6 n. — différences de
ses flexions avec celles des
quadrupèdes et des oiseaux,
M XII 2. — manière dont il
fléchit ses pieds et ses bras,
M XF! 5 6. — opposition et
harmonie des flexions de ses
membres, tantôt concaves,
tantôt convexes, M xiii 2 3.
Homme, c'est par l'homme qu'A-
ristote commence ses études
physiologiques, P xxxiv. —
élude des parties complexes
et non homogènes, P ibid. —
importance de l'étude qui s'ap-
plique à l'homme, P clxi. —
le plus complet des êtres, P
M 279.
Huîtres, leur organisation, II
VIII 4. — leur organisation,
IV V 22. — et peignes, leur
classification selon Guvier, IV
V 22 n. — dureté de leur té-
gument, M XVII 1 2.
Humeurs de l'œil, II xiii 1 n.
Iatro-mathématique, doctrine
dont le chef est Borelli, avec
son élève Bellini, de Floren-
ce, P M 294.
Idée de Dieu, dans le monde
ancien et dans le monde mo-
derne ; horreur qu'elle inspire
à certains savants ; sa défini-
tion selon Kant, P clxxviii.
Idées platoniciennes, théorie
qu'Aristote a toujours com-
battue et à laquelle il revient
cependant sous une autre
forme, I v 5 /i.
Idées à priori, science où elles
sont nécessaires; sciences où
elles doivent être soigneuse-
ment éliminées, P clxv et
suiv.
Iliade d'Homère, interprétation
erronée d'un vers sur une tête
d'homme, parlant encore au
moment où il reçoit le coup
mortel, III x 6 w.
Impérissables et incréées, ap-
plication de ces deux épithè-
tes solennelles, l v 1 n.
Incréées et impérissables, ap-
plication de ces deux épitliè-
tes solennelles, l v 1 //.
I
Humide et sec, sens divers de
ces termes, selon qu'on les
considère en puissance ou en
acte ; application à l'étude du
sang, II m 1-4.
Humidité et froideur du cer-
veau, II VII 14 15.
Hypothèse de Claude Bernard
sur l'objet de la physiologie,
P cxxx.
Hypothétique , expression ap-
pliquée au Nécessaire, quand
il est compris sous la restric-
tion d'une hypothèse supé-
rieure, IV IX 11 n.
Inde, ses systèmes philosophi-
ques, cités par rapport au
transformisme, P clxviii. —
n'a pas connu d autre science
que la philosophie, P clxxxv.
— citée sur les sciences que
comprend la philosophie à
son début, P clxxxv.
Indication d'études à faire, IV
V 38. Voir Aristote.
Inertie, point d'inertie, M vi 2.
Influence qu'Aristote a exercée
sur l'Antiquité etsur leMoyen-
àge, P CLXxv.
Inguinales, nom de certaines
mamelles chez les solipèdes,
IV X 25/1.
Initiative du mouvement, M iv
5 //.
Insectes, leur organisation par-
ticulière, II VIII 8. — n'ont
pas de paupières ; dureté et
mobilité de leurs yeux, II xiii
7. — structure de leurs yeux,
II XIII 7 //. — organe par le-
quel ils sentent les odeurs, Il
XVI 9 //. — explication de leur
respiration, II xvi 9. — leur
organe des saveurs, II xvii 7
n. — organisation de leur
N
II
474
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
475
bouclie; leur nature, II xvii
12. — leurs viscères ; le cor-
don dorsal leur tient lieu de
cœur, m IV 1 n. — leur cœur,
III IV 11 n. — absence de
vessie chez les insectes, III
VIII 2. — dillërence qu'ils
présentent avec les animaux
qui ont du sang, IV v 1. — •
organes de leur alimentation;
leurs dents et usage qu'ils en
font, IV V 4. — position du
principe de leur sensibilité;
insectes chez lesquels cet or-
gane devient parfois double,
IV V 35. — composition de
leur système nerveux ; lieu où
Aristote place chez eux la
sensibilité; leur tube diges-
tif, IV V 36 w. — différences
qu'ils présentent entre eux ;
leur organisation ; relation de
leurs pattes et de leurs ailes;
nombre de leurs ailes ; leur
nature diverse ; causes et ob-
jet de leur segmentation, IV
VI 1-3. — leurs parties les
plus apparentes; nombre de
leurs espèces ; nombre de
leurs pattes et de leurs ailes,
IV VI 1 //. — rapports des in-
sectes et des plantes ; leur
dard ; sa position ; ses usages
à l'extérieur et à l'intérieur ;
en devant ou en arrière, IV vi
4-7. — comparé à l'éléphant,
IV VI 5 w. — conformation de
leur bouche, IV vi 6 «• — or-
ganes qui leur servent à di-
viser les matières solides, IV
VI 6/1. — différences dans la
longueur de leurs pattes ; leur
vue, IV VI 9 et w. — nombre
et position de leurs pattes;
insectes qui sautent ; organi-
sation de leurs pattes, IV vi
9 10. — leur appareil buccal,
IV XII 3 //.
Insectes, opinion de Cuvier sur
leur nutrition et sur leur
sang, M I 2 //. — vivent après
avoir été coupes ; ressem-
blance de leur constitution à
celle d'un animal que l'on for-
merait de la réunion de plu-
sieurs animaux, M vu 2 3. —
leurs flexions à l'appui de
leurs mouvements, M vu 4/i.
— mode et cause de locomo-
tion de certains d'entre eux,
M VIII 3 n. — nature de leurs
ailes, M X 2 «. — sans ély-
tres, direction de leur vol, M
X 4.
Instruction, en quoi elle con-
siste, I I 2.
Intelligence, ses rapports avec
le sang, II iv 2 w. — infinie
de la nature, II xiv 2 4. — ce
qu'on doit entendre par ce
mot, P cLxxi. — sa définition,
P CLXXi et suiv. — infinie se
manifeste dans l'univers, P
CLXXI.
Intestins, leur double fonction
d'absorption et d'excrétion,
III XIV 2 3. — à la suite de
l'estomac ; différences nom-
breuses qu'ils présentent dans
les animaux, III xiv 17 et
suiv. — conformation géné-
rale de l'intestin dans les ani-
maux; diverses parties qui le
forment, III xiv 17 18. — leurs
différences nombreuses ; leur
longueur dans les mammi-
fères, dans l'homme, dans
les ruminants, dans les soli-
pèdes, III XIV 17 18 w. — et
estomac, chez les quadrupèdes
ovipares et chez les reptiles,
IV il. — dans les divers ani-
maux, P L.
Introduction au Règne animal
de Cuvier, citée sur les condi-
tions de la science et de l'art,
I i 5 w. — du Règne animal
de Cuvier, citée sur les ques-
tions les plus générales qui
y sont traitées, P c et suiv.
— qu'on veut prêter à l'His-
toire des Animaux, et qui ne
s'y rapporte pas, P D cxcviii
et suiv.
louLEs, nom grec conservé par
la science moderne à toute
une famille d'artliropodes chi-
lognathes, IV v 35 /<; — ont
un double principe de la sen-
sibilité, IV V 35; VI VI \n.
Jamain (M.), son Anatomie des-
criptive, citée sur quelques os
isolés dans l'homme, II ix 1
n. — citée sur la description
du diaphragme, III x 4 n.
Jambes de l'éléphant comparées
par Buffon à des piliers ou à
des colonnes massives, II xvi
5 w. — de l'homme, leur or-
ganisation particulière ; leur
nature charnue, IV x 35. —
leur action successive dans
les mouvements de progres-
sion, M IX 5 6. — parties qui
les constituent, M xi 3/i.
Jéjunum, côlon, ctecuni, parties
(fui forment l'intestin dans
les animaux, III xiv 18-22. —
explication de ce mot ; cause
de cette appellation, III xiv
99 n
Jeunesse et vieillesse, traité
d'Arislote, cité sur le principe
des sensations, H x 6 n. —
dans les Opuscules psycholo-
Ka.nt, sa définition de l'idée de
Dieu, P CLXXViii.
Kestkes, espèce de poissons
qui se trouvent dans le lac de
Sipliées ; n ont pas les na-
geoires du ventre, IV xiii 5.
— identification incertaine de
Irrégularité dans la dernière
portion du traité des Parties,
s'expliquant par la mort pré-
maturée de l'auteur et par le
destin de ses manuscrits, P LUI.
Irrigations dans les jardins pra-
tiquées chez les Grecs, III v
7-9 n.
giques, cité sur les^fonctions
essentielles attribuées au
cœur, III III 12 //; III iv 9 //.
— cité sur une théorie et sur
des expressions reproduites
du traité des Parties, qui y est
cité par l'auteur, III iv 10 //.
— cité sur la théorie de la
sensibilité, III v 3 n. — cité
sur les rapports des insectes
et des plantes, IV vi 4 «.. —
caractère de cet ouvrage, P
IV.
JUDAÏSME, cité pour prouver l'ac-
tion d'une intelligence infinie
dans l'univers, P clxxiii.
Jugement singulier en Carie, à
propos d'une tète parlant
après avoir été coupée, III
X 7.
Justinien, cité à propos de l'é-
tude de la physiologie com-
parée, P Lxxi. — fermeture
des écoles payennes sous son
règne, P cxliii.
K
ces poissons, IV xiii 5 //. —
du lac de Siphées ; nombre
de leurs nageoires; leui* mar-
che, M vil 7. — identification
incertaine de ces poissons, M
VII 7 n.
KoiTEK, de Nuicmberg, élève de
l\
1
i
476
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
ê mm
4 i i
Fallopc et d'Aldrovandc, ses
travaux; sa physiologie com-
parée ; époque de sa mort, P
LXXXI.
Ki'iLB (M. le docteur Pli.-H.^,
sa traduction allemande, 1857,
L
Lac de Sipliées, ou l'étang, con-
trée où il se trouve, M vu 7
n.
Lafontaine, sujet d'une de ses
plus jolies fables, III ii 3 /*.
Lait, sa légèreté dans les ani-
maux à un seul estomac em-
pêche la présure ; différen-
ces du lait dans les animaux
à cornes, et dans ceux qui
n'ont pas de cornes, III xv 2.
— son analogie dans les vi-
vipares avec l'œuf des ovi-
pares, IV XI 14.
Lamarck, ses idées de transfor-
misme vivement combattues
par Cuvier; aberrations dont
sa doctrine a été l'origine, P
cm. — ses ouvrages cités à
côté de ceux de Cuvier, P
CVII.
Lancisi, cité pour les planches
d'Eustache, qu'il avait retrou-
vées et publiées un siècle
après lui, P lxxxii.
Langkavel, dernier éditeur du
traité des Parties, Leipzig,
1868 ; son opinion sur le dé-
placement du premier livre de
ce traité, P D cciii. — son
édition du traité des Parties
des animaux, ihid.
Langoustes, leur organisation,
II VIII 4. — comparaison de
la femelle et du inàle, IV viii
5 /I. — distinction des lan-
goustes et des crabes, IV viii
2 w. — position de leur na-
geoire. IV IX 12. — usage
du traité des Parties des Ani-
maux ; il accepte les argu-
ments, d'ailleurs peu fondés,
en faveur du déplacement
du premier livre de cet ou-
vrage, P D cciii.
qu'elles font de leurs pieds;
de leur queue, M xvii 1 2. —
leur classification, M xvii 1
H.
Langue, sa double organisation,
II X 12 n. — sens dont elle
est l'organe; sa division, II x
13. — de l'homme, pouvant à
la fois percevoir les saveurs et
servir au langage; répartition
des articulations entre la lan-
gue et les lèvres, II xvi 12-
14. — ses usages, II xvi 12 w.
— sa position dans la plu-
part des animaux ; chez l'hom-
me ; sa nature ; son double
usage; son organisation, II
xvii 1-3. — des oiseaux et des
quadrupèdes, II xvii 4. — des
ovipares; langue bifurquée
des serpents et des lézards,
II XVII 6. — des lézards et des
serpents; du chaméléon. II
XVII 6 //. — et bouclie des
poissons et des crocodiles,
II XVII 7 et suiv. — des pois-
sons ; sa seule fonction, II
XVII 8 w. — du crocodile et sa
conformation, II xvii 9 n. —
étude sur la langue dans les
diverses espèces d'animaux,
II XVII 14 n. — son mouve-
ment admirable, III m 8 9.
— chez les poissons ; ses fonc-
tions chez les animaux; sa
forme chez les serpents, IV
XI 3-5. — incerlitude, même
aujourd'hui, sur la partie qui
fournit surtout la sensation de
la saveur, IV xi 3 «. — son
organisation chez les divers
animaux, P xxxviii.
Laplace, cité par Claude Ber-
nard à propos de la physio-
logie actuelle. P cxxxii. —
cité sur la Physique, ou-
vrage dans lequel Arislote
se montre son précurseur, P
M 276.
Larynx chez les oiseaux, III m
8 //.
Latreille, collaborateur au Rè-
gne animal de Cuvier; son
opinion sur l'étude d'Aristole
concernant les langoustes, IV
viii \ n. — cité sur les cra-
bes et les langoustes ; cité sur
les maias ; sur les pieds des
crabes; sur les carides, IV
viii 2 n.
Lavoisier, cité à propos de la
physiologie actuelle, P cxxxii.
Leibniz, cité sur la prodigieuse
activité d'Albert de Haller,
qu'il a dépassée, P lxxxix. —
combattu par Claude Ber-
nard, P cxxxii. — sa défini-
tion de la « perennis quoe-
dam philosophia » comparée
à celle d'Aristote, P clxxxviii.
Léopards, nombre de doigts à
leurs pieds, IV x 22.
Lépades ou écuelles, nom con-
servé par la zoologie actuelle ;
son application; identification
de ces coquillages, IV v 15 «.
Leverrier, sa découverte de
Neptune, à l'appui du prin-
cipe des causes finales, M ii
1«.
Leviers, théorie des leviers eu
histoire naturelle, procédé
banni d ■ la science, P M 297.
Lèvres dans les animaux; leur
organisation particulière chez
l'homme, et fins auxquelles
elles servent, II xvi 15. — uti-
lité des lèvres chez l'homme,
P XXXVIII.
Lewes, critique d'Aristote; son
opinion sur le traité des Par-
ties des Animaux; son éloge
non suspect du traité des Par-
ties, P LIV.
Lézards, leur langue bifurquée,
II XVII 6. — description de
leur langue, II xvii 6 «. — or-
ganisation de leur poumon,
III VI 5. — rapport des lé-
zards et des serpents, IV p 1
n. — forme de leur langue,
IV XI 5. — explication de la
disposition de leurs membres
sur le côté, M xv 5 ; M xvi 4.
Libye, grands vivipares qui se
trouvent dans ce pays, II ix
8. — vaste champ de récits
fabuleux et légendaires qu'elle
offrait aux Anciens, II ix 8 w.
Lieux du corps, importance re-
lative des lieux où les princi-
pes du mouvement sont pla-
cés, M V 5.
Lièvre, seul, des animaux à un
estomac qui ait de la présure :
ce qui en est cause, III xv 1
2. — dimensions de son cae-
cum. III XV 2 w. — sa façon
d'uriner, IV x 34.
Linné, opinion qu'il partage
avec Aristote sur l'importance
du nombre des nageoires, IV
xiii In.
Linné, nomenclateur de génie ;
ses études spéciales, P lxxxv.
— grande estime que Cuvier
professait pour lui, P xcii. —
cité sur l'histoire de la zoo-
logie descriptive, P xcii. —
cité sur la définition de l'His-
toire naturelle, P cxlvii. —
cité pour prouver l'action
d'une intelligence infinie dans
l'univers, P clxxiii. — son ad-
miration pour la nature ; son
opinion sur les causes fina-
les, P clxxiii.
Lion, ses os n'ont pas de moelle.
Il VI 3. — dureté de ses os,
II IX 9. — sa crinière, II xiv
3. — nature et force de sou
478 TABLE ALPHABÉTIQUE DES iMATIÈRES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
479
cou, IV X 5. — erreur d'A-
ristote sur Tostéologie du cou
du lion; nombre et disposi-
tion de ses vertèbres, IV x 5
n. — nombre de doigts à ses
pieds, IV X 22. — position de
ses mamelles, IV x 25. — sa
façon d'uriner, IV x 34.
Liquides naturels dans les ani-
maux, dès leur naissance, W
VII 16.
Lit, sa définition, I i 20 w.
LiTTRÉ, citation dans son Dic-
tionnaire, Article suif, d'un
passage de Buffon sur la diffé-
rence de la graisse et du suif,
II V 1 n. — édit. et trad. du
traité des lieux dans l'homme
d'Hippocrate, citées sur la
théorie des fonctions, II vu
8 w. — la table générale de
son Hippocrate, citée sur la
rate, III xii 4 //. — édit. d'Hip-
pocrate (Aphorisme, Epidé-
mies), citée sur l'intestin grêle,
et le gros intestin, qu'Hippo-
crate paraît avoir distingués,
III xiv 22 n. — traité de l'Of-
ficine du médecin d'Hippo-
crate, cité sur la difficulté de
savoir ^e quel instrument de
chirurgie Aristote veut par-
ler, IV IX 10 n. — édition de
Pline, citée sur la prétention
de Pline, légitime pour un ci-
toyen de Rome, d'avoir seul
célébré la nature, P cxlvi et
Lxiii. — sa belle expression
de Moment créateur, P clv.
Livres sur la Philosophie, cités
par Aristote; il y donnait la
définition des deux sens de la
nécessité, I i 34. — ordre des
livres du traité des Parties
des Animaux; arguments en
faveur du déplacement du pre-
mier livre de cet ouvrage, Dec.
Locomotion, siège unique de la
locomotion, de la sensation
et de la nutrition, II I 15. —
dans les animaux; énuinéra-
tion des questions qu'elle pré-
sente, M i 2. — dans les ani-
maux; question sur la ma-
nière dont elle s'y accomplit,
M I 3 //. — ses modes chez
les saltigrades et chez les ani-
maux qui marchent, M m 1.
— privilège exclusif des ani-
maux qui ont du sang, et qui
sont pourvus de deux ou qua-
tre appareils, M vu 1. — ses
conditions dans les quadru-
pèdes, M XII 7. — origine de
toutes les recherches qui,
dans ces derniers temps, ont
été faites par rapport à cette
étude, M XIV 1 //. — le mou-
vement diamétral peut seul lui
donner la stabilité et la du-
rée, M XIV 3. — particulière
des crabes, M xiv 5 ; M xvi 3;
XVII 2. — résumé sur la loco-
motion en général, M xix 3.
— théorie de la locomotion
chez les animaux, P M 275 et
suiv. — les quatre appareils
nécessaires de la locomotion,
P M 281. — animale, reprise
et continuation de cette étude
au xvii« siècle, P M 293. —
ou Marche des Animaux; au-
thenticité de ce traité, D M 317
et suiv.
Locomotion des animaux, ou-
vrage de Fabrice d'Aquapen-
dente, publié un an avant sa
mort, PM 291.
Locomotion chez les animaux,
titre d'un ouvrage de M. J.
Bell Pettigrew, cité sur le
principe des causes finales et
de l'optimisme, M u 2 n. —
cité sur le jeu des flexions
dans les animaux, M m 4 n.
— cité sur la reptation, M vu
6/1. — snr le mouvement des
ailes de l'oiseau, M ix 10 w.
— cité sur l'analyse des
mouvements des chevaux et
des animaux du même gen-
re, M xiv 3 «. — citation
d'une heureuse expression sur
le vol des oiseaux, qui est « la
poésie du mouvement », M xv
1 n. — cité, P M 310. Voir
Pettigrew.
Logique, objections soulevées
en son nom contre les théo-
ries décevantes du transfor-
misme et de l'athéisme, P
<:lxii. — Aristote en est le fon-
dateur, P D CLXXXVIII. —
L'histoire naturelle n'est pas
l'école de la logique, comme
le croyait Cuvier, P cvi.
Loi générale de la nature, M xi
6. — supérieure de toute clas-
sification, P VI.
LoNGET (1841), ses expériences
• sur la moelle épinière, P xxvi.
— ses découvertes sur le fluide
nerveux, P xxvi.
Longévité, traité d'Aristote ,
dans les Opuscules psycholo-
giques, cité sur les animaux
qui n'ont pas de sang, III x 8 //.
— et Brièveté de la vie ; carac-
tère de cet ouvrage d'Aristote,
P IV.
Longueur des intestins dans les
mammifères; dans l'homme ;
dans les ruminants ; dans les
solipèdes, III xiv 18 n.
Loup, nature et force de son
cou, IV x 5. — erreur d'A-
ristote sur i'ostéologie de son
cou ; nombre et disposition
de ses vertèbres, IV x 5 w. —
nombre des doigts de ses
pieds, IV X 22.
Lutteurs, leur reptation dans
la palestre, M ix 4.
Lymphe, sa définition; son rôle
nécessaire, II iv 6. — sa cir-
culation dans les vaisseaux ;
analyse récente de sa nature
spéciale, II iv 6 w. — époque
de la connaissance de sa na-
ture proprement dite, II vu
8/1.
Lynx, sa façon d'uriner, IV x
34. — de la famille des féli-
dés; sa disparition de l'Eu-
rope; se distingue par les
pinceaux de poils dont ses
oreilles sont ornées, IV x 34
n.
M
Machine animale, ouvrage de
M. Marey, cité sur les condi-
tions du mouvement dans l'a-
nimal, Mm 2 w. — cité sur
le mouvement des ailes de
l'oiseau, M ix 10 n. — cité
sur l'analyse des mouvements
des chevaux et des animaux
du même genre, M xiv 3 n.
— ouvrage de M. Marey, cité,
P M 310.
Mâchoires et dents, importance
que les médecins et les grands
zoologistes y ont attacliée, II
m 7 n. — inférieure des cro-
codiles, et son immobilité, II
xvii 9. — leur rôle chez les
animaux; leur organisation,
IV XI 7 8. — importance que
Cuvier attache à leurs fonc-
tions. IV XI 7 n. — mâchoire
d'en haut chez le crocodile;
erreur d'Aristote sur son
mouvement, IV xi 9 n.
Magendie (1822), ses expériences
sur la moelle épinière, Pxxvi.
— ses découvertes sur le
fluide nerveux, Pxxvi. — épo-
que à laquelle il a rendu la
physiologie expérimentale, P
cxxxii.
Maïas, leurs pieds; nature de
leurs pattes, IV viii 3 4.
Main de l'homme, admiration
480
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
d'Aristote pour son organisa-
tion, mal comprise par Anaxa-
gore, II I 9 /ï. — sa descrip-
tion ; la supériorité de l'Iiom-
me sur le reste des animaux
dans sa conformation, pres-
(jue autant que dans les fa-
cultés de son intelligence, IV
X 15 16 w. — son utilité pro-
digieuse ; analyse générale
faisant comprendre son rôle,
lY X 17 18 //. - son admira-
ble conformation: flexions et
disposition des doigts ; rôle
du pouce et des ongles, IV x
18-21 i — explication concise
de sa fonction, IV x 43 /i. —
son organisation admirable,
P LUI. — explications que
donnent Aristote et Anaxa-
gore de sa destination ; Ga-
lien est de l'avis d'Aristote, P
LXVIl.
Maîtres de métrique, leur en-
seignement sur les différences
que présentent les lèvres et
la langue dans la prononcia-
tion, II XVI 13.
Maladie des reins chez l'hom-
me, IIÏ IX 3 11. — spéciale
des moutons, III ix 12.
Mamelles, leur position diffé-
rente chez, l'homme et les au-
tres animaux, IV x 24-30. —
chez les solipèdes ; leur posi-
tion ; leur appellation ; j leur
nombre, IV x 25 n. — leurs
fonctions et leur place dans
les vivipares, IV xi 13.
Mammifères, longueur de leurs
intestins, III xiv 18 /i.
Manteau, rapports entre le man-
teau et les pieds chez les sei-
ches, lesteuthieset les poly-
pes, IV IX 8.
Manuel d'anatomie comparée de
M. Gegenbaur, cité sur la mé-
thode à suivre eu histoire na-
turelle, I IV 5 n. — cité sur
la théorie de la moelle épi-
nière, II vi 1 //.
Manuel d'anatomie comparée de
M. de Siebold, un des pre-
miers ouvrages où les doc-
trines darwiniennes sont ap-
pliquées à la classification et
à l'étude des animaux, P cviii.
Manuscrits d'Aristote et leur
destin, D cciv.
Marc-Aurèle cité à propos de
Galien, qui a été son contem-
porain et son médecin, Plxvi.
Marche des animaux, distinc-
tion entre le saut et la mar-
che, M III 1 n. — des ser-
pents et de quelques pois-
sons, M VII 5-7. — des ser-
pents, M VIII 1 et suiv. — de
l'homme; étude des conditions
diverses qu'elle présente, M
IX 5 «. — locomotion des ani-
maux dépourvus de pieds, M
IX 7. — des psettes, comparée
à celle des borgnes, M xvii 3.
Marche, traité de la Marche des
animaux, d'Aristote, cité sur
les fonctions communes aux
animaux, I i 4 «. — cité sur
la cause qui fait que les ser-
pents sont dépourvus de pieds,
IV XI 1. — distinction à faire
de ce traité et de celui du
Mouvement dans les Animaux,
IV XI \ n. — cité sur la flexion
des jointures, et sur la cause
de la longueur plus ou moins
grande de Va queue chez les
ovipares, IV vi 14. — indiqué
par l'auteur, qui y renvoie à
l'Histoire des Animaux pour
les différents modes de flexion
dans les animaux; cité sur la
queue des oiseaux, IV xi 14 n.
— les traités de la Marche et
du Mouvement des animaux,
cités sur les causes qui font que
les poissons qui ressemblent
aux serpents n'ont pas de na-
geoires, et que les serpents,
n'ont pas de pieds, IV xiii 6.
— cité sur les kestres de l'é-
tang de Siphées, IV xiii 6 n.
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
481
— objet spécial de ce traité,
M II 4 /i. — résumé de ce
traité d'Aristote, qui regarde
surtout la locomotion dans
les animaux, M xix 3 /i. —
traité de la Marche ou Loco-
motion des animaux, et traité
du Mouvement dans les ani-
maux, cités dans le traité des
Parties ; distinction à faire
entre ces deux ouvrages, par-
fois confondus, D cxcvii. —
caractère de cet ouvrage, P iv.
— son principal mérite ; sa
place dans l'histoire de la
science et dans l'encyclopédie
aristotélique, P M 273 et suiv.
— analyse de ce traité, P M
276 et suiv. — ou Locomo-
tÎDU des animaux; authenti-
cité de cette étude, D M 317
et suiv. — leurs théories com-
munes, D M 318.
Marey (M.), son ouvrage inti-
tulé : « la Machine animale »,
cité sur les conditions du
mouvement dans l'animal, M
m 2 w. — cité sur le mouve-
ment des ailes de l'oiseau, M
IX 10 n. — cité sur l'analyse
des mouvements des chevaux,
et des animaux du même
genre, M xiv 3 /i. — son ou-
vrage, La machine animale,
cité, P M 310.
Matérialisme, ses théories faus-
ses et désolantes, combattues
par Agassiz dans son « Essai
sur l'Espèce et la Classifica-
tion en zoologie », P cxv. —
condamné, P clxxiii.
Mathématiciens, leur méthode
dans leurs démonstrations
d'astronomie, I i 7. — grand
cas qu'Aristote fait de leur
méthode, I i 7 w. — leur opi-
nion sur les conditions du
mouvement, M m 2 n.
Mathématiques, abus des ma-
thématiques dans une ques-
tion toute physiologique, P
T. II.
M 296. — Borelli abuse de
leur emploi en physiologie,
ibid. — erreurs de Borelli,
réfutées par Varignon, et un
grand nombre de mathémati-
ciens, P M 304.
Matière, ses rapports avec la
forme, II i5. — des éléments,
faite en vue des parties simi-
laires, II i 7. — rapport entre
la matière et l'esprit, dont est
composée la nature de l'hom-
me, IV X 7 w. — matières du
corps, analogues aux os ;
leurs emplois ; leur nature ;
leur étude renvoyée à des
ouvrages ultérieurs et plus
.spéciaux, II ix 14-16. — ne
peut à elle seule constituer la
vie, P CLXxi.
Mayow, critiqué par Barthez
pour son opinion sur les cau-
ses du mouvement, P M 304.
Mécanique, le principe que pose
Aristote pour le mouvement,
est un des premiers et des
plus essentiels, M ix 1 w. —
des animaux, ouvrage de
Claude Perrault, cité sur le
principe des causes finales et
de l'optimisme, M ii 2 w. —
cité sur la reptation, M vu 6
n. — cité sur le mouvement
des ailes de l'oiseau, M ix 10
n. — ouvrage de Claude Per-
rault, théories qui y sont ex-
posées sur le mouvement ani-
mal, PM 297. — nouvelle des
mouvements de l'homme et des
animaux, ouvrage de Barthez,
cité sur une comparaison qu'a
faite Aristote, M x 3 /i. — cité
sur le mouvement des ailes de
l'oiseau ; pour un passage d'A-
ristote sur les poissons plats;
pour l'explication de la ma-
nière de nager toute spéciale
de ces poissons, M ix 10 11 n.
Mécanisme du saut chez les in-
sectes, IV VI 10 n.
Meckel (1828), mérite de sou
31
N.
482
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
483
ouvrage d'anatoraie comparée,
F cvii. — a réuni dans son
ouvrage la classification et
l'auatomie comparée, P cvii.
Médecine, moyens par lesquels
elle peut immensément servir
l'histoire générale de la vie,
P LXXII.
MÉDECINS, importance qu'ils at-
tachent à l'étude des mâchoi-
res et des dents, II m 7 n. —
espèce de gant dont ils se ser-
vaient, dès le temps d'Hip-
pocrate, pour certains panse-
ments ou certaines opérations,
IV IX 10 Ai. — de l'Antiquité,
cités comme les héritiers de
la physiologie comparée d'A-
ristote, P lx et lxiv. — et natu-
ralistes du dix-huitième siècle,
études dont ils se sont occu-
pés, P LXXXIII.
Membrane, sa nature; condi;ions
qu'elle doit remplir pour être
utile, III XI 1. — qui enve-
loppent les viscères ; celles du
cœur et du cerveau sont les
plus fortes ; raisons de cette
organisation, III xi 1 2.
Membres ou organes, contenant
des parties diverses qui se
résolvent définitivement en
parties similaires, II i 8 et«.
— leur position se corres-
pondant en diagonale, M iv 9
n. — nécessité de leur équi-
libre dans les mouvements de
progression, M ix 2 3. — di-
rigeants ; leur flexion dans la
locomotion, M xii 3 4. — leurs
flexions chez l'homme; leur
opposition et leur harmonie ;
tantôt concaves, tantôt con-
vexes, M xiii 3. — leur dispo-
sition sur le côté dans les
quadrupèdes ovipares, M xv 5.
Mémoires de Xénophon, cités sur
la haute estime pour la nature
de l'honinio, que Socrate a
proclamée le premier, IV x 6
H,
Méninges du cerveau; leur nom-
bre, d'après une anatomie plus
attentive, II vu 7 n.
Menstrues et semence chez les
femelles ; renvoi à des études
ultérieures, IV x 31 32.
Mertrud et Daubenton, cités
pour le service éminent que
Bufl'on a rendu à l'anatomie
comparée et à la physiologie
comparée, P lxxxvi. — lettre
de Cuvier à Mertrud, P xciv.
Mésentères, leur direction ; leur
fonction, IV iv 1 2 n. — et
épiploon, ne sont que des pro-
longements du péritoine, IV
m 1 «; IV IV 1 n. — défini-
tion du mésentère, IV iv 1 w.
— ses artères principales, IV
IV 3 /i. — sa position; .son
organisation ; ses fonctions et
son objet dans les animaux
qui ont du sang, IV iv 1-3. —
comparaison de ses racines,
qui sont les veines, avec les
racines des plantes, IV iv 3.
Métaphore, à remarquer dans le
style d'Aristote, II m 8 9 /«.
— dont se sert Cuvier en par-
lant des vaisseaux chylifères,
et qu'Aristote avait déjà em-
ployée, IV IV 2 /ï.
Métaphysique d'Aristote, son
début cité sur les conditions
de la science et de l'art, I i 5
n. — citée sur les grands pro-
grès qu'avait déjà faits l'as-
tronomie au temps d'Aristote,
I I 7 /i. — citée sur le nombre
des causes, I i 8 /i. — sur la
distinction des deux nuances
du Nécessaire, 1 1 9 /i. — sim-
plement indiquée par Aris-
tote, I I 11 12 /{. — citée sur
le cas que faisait Aristote
d'Empédocle, le philosophe
sicilien, I i 15 //. — citée sur
un principe des anciens phi-
losophes ; sur les deux sys-
tèmes de Diogène d'Apollo-
iiie, d'Auaximène et de Tha-
ïes, I I 18 19 n. — citée sur
la philosophie antérieure à
Anaxagore, I i 23 n. — sur
la définition du mot de Nature,
I i 25 /i. — citée sur l'origine
du monde et des êtres mor-
tels, I I 30 /!■ — citée sur le
germe, I i 33 n. — sur les
deux faces de la nécessité, 1 1
34 w. — citée sur Démocrite,
et sur le mérite qu'Aristote
attribue à Socrate de s'être
occupé surtout de définitions,
I I 37 /î. — ou philosophie
première ; cas qu'on en fait
dans notre siècle, I v 3 w. —
ouvrage auquel l'auteur sem-
ble faire allusion, I v 3 w. —
— citée sur le système de
Thaïes concernant les fonc-
tions organiques du corps, II
II 3 w. — citée sur l'austère
peinture qu'Aristote y a faite
de la philosophie, P clxxxviii.
Métaphysique, sa définition se-
lon Aristote ; sa nécessité
pour les idées à priori, P
cLxxxii. — sa véritable utilité
méconnue en général par les
savants, P clxxxi. — puéril
eflroi qu'elle cause à quelques
savants; sa définition ; remar-
que d'Aristote sur cette scien-
ce, P CLXXXI. Voir Aristote.
Météorologie d'Aristote; l'au-
teur semble y faire allusion,
Iv3 «. — ouvrage auquel
Aristote fait allusion, II i 2
n. — allusion à cet ouvrage,
sur la chaleur et le froid, II
II 11 n. — allusion à cet ou-
vrage, II II 20 n. — citée sur
l'action du sec et de l'humide,
dans les théories cosmologi-
ques d'Aristote, II m 1 /i. —
citée sur la théorie de la pluie,
II VII 8 /ï. — rapport sous le-
quel elle peut intéresser la
zoologie, II VII 9 /?.
Méthode en général ; méthode
à suivre en histoire naturelle.
I I 1 et 3. — méthode qu'A-
ristote compte suivre en his-
toire naturelle, I i 1 n. — à
laquelle se sont arrêtés tous
les grands naturalistes, I i 3
n. — preuves de l'excellente
méthode qu'Aristote a tou-
jours rigoureusement suivie,
II 4 n. — d'Aristote et de
Cuvier, pour l'étude des fonc-
tions communes aux animaux,
Il 7 n. — des mathémati-
ciens; cas qu'en fait Aristote,
Il 7 n. — erreur des Mo-
dernes sur la méthode com-
prise et pratiquée deux mille
ans avant Bacon, son inventeur
soi-disant, I i 7 w. — de dé-
monstration, dans les choses
de la nature, I i 11. — excel-
lent conseil que l'auteur a
toujours essayé d appliquer,
I I 36 et w. — de division par
deux; son caractère, I ii 1 «.
— de division; suite de la
critique de cette méthode, I
ml. — de division par deux;
inconvénient inévitable qu'elle
présente I m 6. — ancienne
méthode de division, pour étu-
dier les animaux par genres,
I m 13. — que doit adopter
l'histoire naturelle, I m 13 et
n. — de division; sa condam-
nation absolue, I m 15-18. —
véritable en histoire natu-
relle, I IV 1. — que Cuvier a
suivie dans son Anatomie com-
parée, I IV 5 /î. — à suivre
dans l'histoire naturelle, I v 7
8. — générale d'Aristote, I iv
7 /ï; I V 14 w. — de division;
son insuffisance, II 1-3. —
deux conditions de la mé-
thode qu'Aristote a toujours
suivie, et qui est la vraie, III
IV 10 n. — importance que
l'auteur y attache, III v 13 w.
— exposée et adoptée dans
le petit traité de la Marche
des Animaux, M i i n. — son
484
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
485
*.
application à l'étude de la na-
ture, Mil. — sou applica-
tion à l'histoire naturelle, M
II 1. — d'observation; le père
de cotte méthode est Aristote,
M II 1 n. — d'observation,
qu'Aristote essaie d'appli-
quer, M vu 2 n. — eu histoire
naturelle ; question exposée
dans tout le premier livre du
traité des Parties des Ani-
maux, P V. — tracée magis-
tralement par Aristote, P v et
jiuiv. — de la dichotomie
platonicienne, combattue par
Aristote et par Galien, Plxix.
— objections soulevées en son
nom contre les théories déce-
vantes du transformisme et
de l'athéisme, P clxii.
Méthode et style du traité des
Parties des Animaux, D cxcix.
— en histoire naturelle ; sa
nécessité, D cci.
Métrique, maîtres de métrique,
enseignant les différences que
présentent les articulations de
la langue et des lèvres, II xvi 13.
MiGHAUD, Biographie univer-
selle, citée, P Lxxxvii.
Michel d'Ephèse, son jugement
cité à l'appui de l'authenticité
du traité de la Marche dos
Animaux, DM 318.
MicoN, excrétion qui se trouve
dans tous les crustacés, et qui
est particulièrement bonne à
manger, IV v 13. — parais-
saut se confondre avec la my-
tis ou encre des céphalopo-
des, IV v 13 n. — chez les
hérissons de mer; sa position
chez les turbines, les unival-
ves et les bivalves, IV v 18.
— des échinodermes; incerti-
tude sur la nature de cette
matière, IV v 18 w.
Microscope, facilitant l'étude sur
la composition du sang, II iv
1 //. — son emploi, cité à pro-
pos des veinules, III v 9 //.
Milan, dimension de sa rate,
III VII 9.
Milieu, ses définitions, III iv 9.
— haut et bas chez les ani-
maux et dans les végétaux ;
leur disposition, M v 3 4.
Milne Edwards (Henri), cité sur
la première des règles qu'a
tracées Aristote en histoire
naturelle, P vi. — doyen et
chef respecté des naturalistes
français ; appréciation et ana-
lyse de son ouvrage intitulé :
« Leçons sur la physiologie
et l'anatomie comparée de
l'homme et des animaux », P
cxxxvii et suiv. — d'accord
avec Agassiz sur la constitu-
tion du règne animal, Pcxxxix.
— son opinion sur la chaîne
des êtres et sur les quatre
embranchements de Cuvier ;
sur le transformisme; con-
seils utiles et prudents par
lesquels il termine son ou-
vrage, P cxL. — cité sur la
définition de l'histoire natu-
turelle, Pcxlvii. — son grand
et complet ouvrage : « Leçons
sur la physiologie et l'ana-
tomie comparée de l'homme
et des animaux », cité, P M
310.
Mobile, différence du mobile et
du moteur, M ii 4.
Mobilité des yeux dans les in-
sectes, II XIII 6.
Modernes, leur erreur sur la
découverte de la méthode
d'observation, I i In. —
gloire qu'ils auraient tort d'af-
fecter et qui revient à la
Grèce toute seule, M ii 1 //.
— cités sur l'austère peinture
qu'a faite Aristote de la phi-
losophie ; gloire qui leur
revient dans la science de
la physiologie comparée, P
clxxxviii. — leurs progrès
dans les sciences, P clxxxviii.
Modes de locomotion chez les
saltigrades, et chez les ani-
maux qui marchent, M ml.
Moelle, elle est une modifi-
cation du sang ; sa nature
diverse, II vi 1 2. — sa diffé-
rence avec le sang ; sa com-
position, II VI 1 /i. — sa gros-
seur, II VI 3 /ï. — son origine,
II Vf 4 w. — épinière, erreurs
sur ses rapports avec le cer-
veau, II VII 1. — épinière, sa
grosseur, II vi 3 n. — masse
qu'elle forme chez les mollus-
ques, IV V 32-33 n. — ana-
lyse d'Aristote, P xxiv. —
analyse de la chimie actuelle,
Pxxv. — sa définition ; étude
qu'en a faite la physiologie
moderne par ses observations
microscopiques, P ibid.
Mœurs de peuplades féroces,
qui n'ont guère changé depuis
le temps d'Aristote, dans l'A-
sie Mineure, III x 8 w.
Moineau de Libye, ou autruche,
divisions de ses doigts ; diffé-
rences qu'il offre avec le reste
des oiseaux, IV xii 22. — des-
cription de sa double organi-
sation, IV XIV 1 4.
MoLiNiER, son édition d'Oribase,
P LXX.
Mollesse des chairs de l'homme.
Il XVI 14
Mollusques, leur caractère spé-
cial, II VIII 4 n. — leur orga-
nisation, leur nature ; dispo-
sition de leur chair, II yiii
6-7. — organisation de leur
bouche ; leur nature, II xvii
12. — leur organisation sin-
gulière ; leur classification
seion Cuvier et Aristote, IV
V 1 n. — dilTérence qu'ils
présentent avec les animaux
qui ont du sang ; leurs deux
dents, IV V 1 3. — leur œso-
phage ; leur gésier pareil à
celui des oiseaux ; motif de
cette organisation ; leur en-
cre, IV V 6 7 8. — cépha-
lopodes, organes qui servent
à leur nutrition, IV v 3 n. —
leur différence avec les crus-
tacés et les testacés, IV v 16.
— leur mytis, nature et posi-
tion de cet organe dans ces
animaux ; siège principal de
leur sensibilité; leur organe
analogue au cœur, IV v 32-34.
— organisation obscure de
ces animaux ; siège de leur
cerveau ; leur mytis, IV v 32
n. — soin avec lequel Aris-
tote avait fait l'anatomie de
ces animaux , IV v 34 n.
— sa description générale à
comparer avec celle qu'en
donne Cuvier, IV ix 1 «. —
leur organisation ; disposition
de leurs pieds, IV ix 1 6. —
la cause qui fait que l'orifice
des excréments se trouve chez
eux près de la bouche, IV ix
5. — nature de leur peau, IV
IX 5 n. — nature et mouve-
ment de leurs pieds qui peu-
vent être pris pour des bras,
IV IX 6 w. — leurs tentacules
sont des armes redoutables, IV
IX 10 rt. — leur devant et leur
derrière, confondus dans le
même sens, M v 3.
MoMUs d'Esope, sa critique de
la disposition des cornes du
taureau ; justification de la
nature, III ii 7. — person-
nage auquel le fabuliste prê-
tait ses idées bizarres, III ii
7 n. — réfutation de ses théo-
ries, III II 8 10 w. — dans la
mythologie, est le dieu de la
moquerie, III ii 7 /i. — réfu-
tation des théories du Momus
d'Esope, III II 8 n.
Monde, cause à laquelle il fau-
drait rapporter son origine,
si toutefois il en a une, I i
30. — explication de sa cons-
titution combattue par Aris-
tote, I I 30 et n.
MoNDiNo, voir Mundino.
486
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
Moral, ses rapports avec le
physique che^ les animaux,
IIliv 20 w.
Mot sublime d'Heraclite sur la
présence des dieux, I v 5.
Moteur, dillerence du moteur
et du mobile, M ii 4.
MoTU locali animalium secundum
totum (de), ouvrage de Fabrice
d'Acquapendente , répondant
aux traités aristotéliques sur
le Mouvement et la Marche des
animaux, P M 292.
MoTU animalium (de), ouvrage de
Borelli, dédié à Christine de
Suède ; sa préface dédica-
toire ; a fait la renommée de
l'auteur, P M 294.
Mouches, leur trompe et leur
dard, H xvii 13. — leurs or-
ganes d'alimentation, IV v 4.
— nombre de leurs ailes ;
leur nature, IV vi 2. — leur
classification ; forment le sep-
tième ordre des insectes ; leur
organisation, IV vi 2 /i. — posi-
tion de leurs pattes, et usage
qu'elles en font, IV vi 9.
Moutons, différence de leurs
cornes avec celles des fe-
melles, III I 7. — maladie qui
se produit en eux et dont ils
meurent, III ix 10. — cause
de leur maladie, III ix 10 12
n. — leur suif; explication
de leur maladie, III ix 11 12.
— nombre et fonctions de
leurs estomacs, III xiv 7. —
et chèvres de Naxos et de
Chalcis, leur bile, IV ii 3.
Mouvement de l'artère et de la
langue, organisation admi-
rable, III III 8 9. — de sys-
tole et de diastole, III iv 16
//. — familier aux poulains,
IV x 10 n. — des poissons,
IV XIII 10. — rapidité du
mouvement des squales-séla-
ciens, IV XIII 10 n. — diago-
nal, des appareils locomoteurs
chez; les quadrupèdes, M i 5. —
mouvements qui déterminent
la locomotion et le déplacement
des êtres, M ii 4 /i. — qu'A-
ristote a surtout en vue dans
le traité de la Marche des ani-
maux, M III In. — partie par
où commence le mouvement
de locomotion dans chaque
animal, M iv 5. — initiative
du mouvement, M iv 5 /i. —
c'est la droite qui le com-
mence ; son point de départ,
M IV 7 9. — sa division né-
cessaire en deux parties, l'une
qui se meut, l'autre qui est
immobile ; point commun à
toutes deux, M vi 1. — sa
condition essentielle, M vi 1
n. — en avant ; le mouvement
en arrière dans les animaux
ne leur est pas naturel, M vi
3. — de locomotion, privilège
exclusif des animaux qui ont
du sang, et qui sont pourvus
de deux ou quatre appareils,
M VII 1. — par quatre appa-
reils des animaux sans pieds,
et dont on peut retrouver
les équivalents dans leurs
flexions, M vu 4. — ses con-
ditions générales, M ix 1. —
général des volatiles, M x. —
diamétral ; sa description ; sa
nécessité, M xiv 1 et suiv. —
répandu dans l'univers entier,
P M 275. — sa définition ;
ouvrages dans lesquels Aris-
tole étudie plus ou moins
cette question, P M 275. —
ses directions au nombre de
six, P M 277. — traités dans
lesquels on trouve la pensée
du philosophe grec sur cet
inépuisable sujet, P M 276.
— Traité du mouvement
dans les animaux, ouvrage
d'Aristote, compris parmi les
Opuscules psychologiques ,
cité sur les fonctions essen-
tielles attribuées au cœur, III
m 12 n; III iv 9 w. — cité
TABLE ALPIUBÉTIQUE DES MATIERES
487
sur le cœur, comparé à un
animal dans un animal, III
IV 16 n. — cité sur la thé-
orie de la sensibilité, III v
3 /ï. — son objet exclusif;
distinction à faire de ce traité
avec celui de la Marche des
animaux, IV xi 1 «. — dans
les animaux et Marche des ani-
maux, traités d'Aristote, cités
sur les causes qui font que
les poissons qui ressemblent
aux serpents n'ont pas de na-
geoires , et que les serpents
n'ont pas de pieds, IV xiii 6.
— indiqué par l'auteur, par
rapport aux serpents, IV xiii
6/1. — cité pour les principes
généraux du mouvement, M
II 4/1. — caractère de cet
ouvrage d'Aristote, P iv. —
traité du Mouvement dans les
animaux et traité de la Mar-
che ou Locomotion des ani-
maux, cités dans le traité des
Parties ; distinction de ces
deux ouvrages parfois con-
fondus , D cxcvii. — dans
les animaux, ouvrage d'Aris-
tote, P M 276. — traité du
Mouvement dans les animaux
et traité de la Marche des
animaux, distinction à faire
entre ces deux ouvrages, quoi-
qu'ils aient des théories com-
munes ; ouvrages dont le
premier traité fait partie , D
M 317. — dans les animaux,
allusion que fait cet ouvrage
au traité de la Marche des
Animaux, D M 318.
MoYEN-AGE, cité sur la place que
doit occuper le premier livre
du traité des Parties des Ani-
maux, D cxcix.
Moyens de défense que la na-
ture a ménagés aux animaux,
III II 2. — comparés à ceux
qu'emploient les hommes, IV
xl6 17.
Mulet, n'a qu'un estomac, III
XIV 4. — n'a pas du tout de
fiel, IV II 2.
Muller (Jean), cité sur la pre-
mière des règles qu'a tracées
Aristote en histoire naturelle,
P VI. — ses ouvrages cités à
côté de ceux de Cuvier, P
CVII.
MuNDiNo, cité sur la première
des règles qu'a tracées Aris-
tote en histoire naturelle, P
VI. — professeur de Bologne,
ses travaux anatomiques, au
xiv» siècle, P lxxvi. — (Mun-
dinus Ramondino), mort en
1326 ; composition de son
œuvre remarquable intitulée :
0 De omnibus humani corpo-
ris iuterioribus membris ana-
thomia » ; ibid.
Murène, poisson qui se rap-
proche du serpent ; n'a pas
de nageoires ; sa manière de
se mouvoir, IV xiii 5. — les
murènes n'ont pas de na-
geoires ; leur marche, M vu 7.
Muscles des ailes des oiseaux,
sont les plus forts de toute la
création, IV xii 9 n.
Musées anatomiques, leur ri-
chesse, grâce à Buffon, P
LXXXVI.
Mutilation chez quelques ho-
mards, IV VIII 7 n. ~ des
scolopendres, explication des
effets qu'elle produit, M viii
5 6.
Mytis des mollusques, nature
et position de cet organe, IV
V 32 33. — sa définition, IV
v 32 n.
J
i88
TABLE ALPIIABKTIQUK DES MATIEUES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
480
N
Nageoires chez les seiclies, les
tciithies et les polypes ; leur
position, leur dimension et
leur usage, IV ix 12. — com-
parées à des espèces de ra-
mes, IV xii 16 etrt. — des pois-
sons ; leur nombre, IV xiii 3.
— variétés dans leur position,
IV XIII 7 8. — leur position
chez les poissons, M xv 3.
Nageurs, oiseaux nageurs, na-
ture et utilité de leur bec, III
I 14.
Nains, leur difformité générale
dans tous les animaux, ex-
cepté l'homme ; leur défini-
tion, IV X 8. — définition gé-
nérale du nain, IV x 8 «.
Narines, leur disposition ; —
leur fonction spéciale pour
la respiration, II x 13 14.
Natation, explication de la na-
tation des poissons, selon
qu'ils ont plus ou moins de
nageoires ; — natation spé-
ciale des poissons plats, M
ïx 10 11.
Natura Deoruin (de), traité de
Cicéron, cité sur les emprunts
faits à Aristote, d'une foule
d'idées sur la bon lé de la
nature ; admiration qu'iusj>ire
cet ouvrage, II xv 1 //. Voir
Cicéron.
Naturaliste, son devoir, 113
//. — méthode à laquelle les
nuturalis'es se sont arrêtés,
I I 3 //. — soin qu'il doit
]>rendre dans son étude sur
l'àmc, I I 25. — inconvénients
qu'il doit braver, I v 4 «. —
cités sur le début nécessaire
.de la science zoolo^ifique, I v
II n. — modernes, leur théo-
rie sur lu moelle dans les
animaux, II vi, 7 n. — opi-
nion de certains naturalistes
sur le cerveau, combattue à
tort par Aristote, II vu 1 n.
— leurs croyances aux causes
finales, M i 1 n. — principe
sous lequel les grands natu-
ralistes se sont tous rangés,
M II 2 n. — qui n'ont pas
distingué le saut des autres
espèces de mouvement chez
Iss animaux, M m \ n. —
leur opinion sur la préémi-
nence de l'homme, M iv 11 n.
— leur description de la sta-
tion droite chez les oiseaux
et chez l'homme ; profondes
différences qu'ils ont signa-
lées, M V 4 «. — qui repro-
duisent la description qu'a
faite Aristote des oiseaux de
grand vol, M x 4 n. — son
devoir dans l'étude de la na-
ture, F x. — et médecins, du
xviii» siècle ; étude dont ils
se sont occupés, P i.xxxv. —
cités pour leur opinion sur la
classification des êtres, V
cxxii et suiv. — leurs opi-
nions contraires à celle d'A-
gassiz sur l'espèce et la clas-
sification des êtres, P cxxii.
— utilité pour le naturaliste
à être philosophe, P ci.xxxii
et suiv.
Nature, nécessité hypothétique
([u'on y observe, 1 i 11 w. —
formelle, supérieure à la na-
ture matérielle, I i 21. — les
deux aspects qu'elhî présente,
comme cause initiah^ du mou-
vement, ou comme but final,
I I 25. — sa définition, I i 31
et n. — sa nécessité ; place
qu'y tient la nécessité, I i 31
35. — ralentissement de l'é-
tude de la nature, I i 37. —
véritable méthode pour l'étu-
dier, I IV 1 et suiv. — admi-
ration qu'elle inspire; ses
œuvres toujours faites en vue
d'une certaine fin, I v 5 6. —
des diverses parties dans les
animaux, II n 1. — propre
du sang, question traitée
après l'examen du chaud et
du froid, II ii 7. — parlicu-
culière du sang, nombreuses
modifications qu'elle cause
dans le caractère des animaux
et leur sensibilité, II iv 2 6.
— manière dont elle a orga-
nisé le cerveau, II vu 5. —
des os et des veines, leurs
resssemblances et leurs diffé-
rences, II IX 1. — sa manière
de construire un animal, com-
parée à la manière dont l'ar-
tiste le modèle, II ix 6. —
admirable disposition des or-
ganes des sens dans l'homme
et dans les animaux, II x 11
14. — sa prévoyance dans les
appareils protecteurs de la
vue. II, XIII 2 w. — sa mer-
veilleuse prévoyance, qui ne
fait jamais rien en vain, II xiii
g. — son intelligence infinie,
II XIV 2 4. — sa prévoyance ;
compensations qu'elle établit
dans la constitution générale
des animaux, II xiv 4 n. — ^^sa
prévoyance ; elle ne fait rien
en vain, III i 5. -- divers
moyens de défense qu'elle a
ménagés aux animaux, III ii
2. — sa justification contre
le Momus d'Esope, III ii 7.-—
sa sagesse dans la composi-
tion des cornes, III ii 9 11.—
sa prévoyance en cas de po-
sition défectueuse de l'artère,
III m 8. — sa prévoyance en
séparant le haut et le bas
dans l'animal, et en laissant la
pensée dans une région plus
calme, III x 2. — nouveau
témoignage d'admiration d'A-
ristote pour la sagesse de la
nature, III xi 2 n. — admi-
ration bien connue d' Aristote
pour sa sagesse, III xiv 19 n.
— but qu'elle se propose tou-
jours, IV II 5 «. — membra-
neuse de l'épiploon, dans les
animaux, terrestres ou aqua-
tiques, qui ont du sang, IV
III 3. — son objet en donnant
la sensibilité à divers ani-
maux, IV V 35. ~ diverse
des insectes, IV vi 2. — la
nature n'employé qu'un or-
gane à une seule fonction,
toutes les fois qu'elle le peut,
IV VI 8. — sa prévoyance
dans la distribution des or-
ganes, IV VIII 6. — des qua-
drupèdes et des hommes ;
des mollusques, des testacés
et des crustacés, représentée
graphiquement par une ligne
droite recourbée d'une extré-
mité à l'autre, IV ix 3 4. ---
rapports que la nature a mis
entre le manteau et les pieds
des seiches, des teuthies et
des polypes, IV ix 8. — et
essence de l'homme, IV x 6.
— haute estime de la nature
de l'homme, que Socrate a
proclamée le premier, IV x 6
,1. — la sagesse de la nature
attribue l'instrument à qui
qui peut s'en servir ; elle a
donné la main à l'être ca-
pable de pratiquer le plus
d'industries et le plus d'arts,
IV X 14 16. — des jambes de
l'homme et des autres ani-
maux, IV X 35.— sagesse de la
nature, qni ne fait rien en vain,
IV XIII 3. — histoire de la
nature, M i 6. — admiration
d'Aristotc pour ses œuvres,
M VIII 1. — sa loi générale,
M XI 6. — sa sagesse dans
toutes ses œuvres, M xii 3. —
490
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 491
admiration d'Aristote pour
ses œuvres, M xiv 5 n ; xvii 4
n. — sa sagesse, M xvii 5. —
Aristote proclame qu'il n'y a
pas de hasard dans la nature ;
admiration et enthousiasme
qu'elle lui inspire ; la na-
ture ne fait jamais rien eu
vain, P X. — histoire de la
nature , expression unique
dans les œuvres d'Aristote,
D M.
Navire, comparaison de la for-
me de sa proue avec la con-
formation des oiseaux de
proie, M X 7. — comparaison
de la marche d'un navire de
charge avec le vol des coléo-
ptères , M X 5.
Naxos, citée pour ses moutons
et ses chèvres, et pour l'excès
de leur fiel, IV ii 3.
Nécessaire, acceptions diverses
où se prend ce mot, I i 9. —
distinction qu' Aristote fait
toujours des deux nuances de
ce mot, I I 9 rt. — explication
des théories ordinaires d'A-
ristote sur le nécessaire hy-
pothétique, IV IX 11 n.
Nécessité absolue ; nécessité
hypothétique dans les choses
de la nature, I i 9. — choses
auxquelles elle s'applique, et
choses auxquelles elle est
inapplicable, I i 12. — ses
deux faces définies dans les
livres d'Aristote sur la Phi-
losophie ; sa place dans la
nature, I i 34 et suiv. — ré-
sultant d'une hypothèse ; con-
ditions qu'elle exige, I i 35 w.
— baunie de l'étude de la
nature par Démocrite et So-
crate, I i 37. — significations
diverses de ce mot, I i 38. —
de la position de l'artère et
du pharynx, III m 12. —
qu'Aristote appelle hypothé-
tique, M XI 1 n. — et cause
de la conformation des pieds
chez les polypodes privés de
sang, M XVI 2 3.
Neptune, découverte de cette
planète par M. Leverrier, M ii
I n.
Nerfs de mouvement et nerfs
de sensibilité, distinction attri-
buée à Rufus et que lui-même
rapporte à Erasistrate, Plxv.
Nérites, leur organisation, IV
V 14.
Névroptèr s, leur appareil buc-
cal, IV XII 3 n.
Newton, cité sur la Physique, ou-
vrage dans lequel Aristote se
montre son précurseur, P M
276.
Nez de l'éléphant, son organi-
sation toute particulière, II
XVI 2 et suiv. — chez les rep-
tiles et les oiseaux, II xvi 7.
NioBÉ changée en pierre, exem-
ple cité à l'appui de la théo-
rie sur la vie, I i 25 /i.
Nombril, il n'y en a pas chez les
oiseaux, IV xii 10.
Nourriture des animaux et des
plantes ; d'où ils la tirent ;
ses élaborations successives ;
ses rapports avec le sang,
II m 6 11. — tous les ani-
maux la recherchent avide-
ment, II XVII 13. — et excré-
ments chez les animaux, or-
ganes que la nature a destinés
à leurs élaborations succes-
sives, III XIV 19 20. — des
oiseaux, IV xii 6 n.
Nouvelle Méchanique des mou-
vements de l'homme et des
animaux, ouvrage de Barthez,
cité sur les profondes diffé-
rences dans la station droite
chez les oiseaux et chez
l'homme, M v 4 /i. — citée sur
la reptation, M vu 6 /i. —
résumé de la théorie person-
nelle de Barthez sur le prin-
cipe vital, P M 302 et suiv.
Voir Barthez.
Nutrition, siège unique de la
nutrition, de la locomotion et
de la sensation, II i 15. —
généralité de cette fonction
dans toute la nature animée,
II m 6 n. — des végétaux. II
j,i g ,1. — l'organe de la nu-
trition détermine le haut dans
l'animal et dans la plante, M
IV 3 n.
— Traité de la Nutrition,
ouvrage d'Aristote, qui n'est
pas parvenu jusqu'à nous, III
Obliquité de la marche des
crabes, M xiv 4 5 ; M xvi 3 ;
XVII 2. Voir Crabes.
Observation, première règle de
la méthode d'Aristote ; erreur
des Modernes sur sa décou-
verte ; elle avait été comprise
et pratiquée deux mille ans
avant Bacon, son inventeur
soi-disant, 1 1 7 /i. — méthode
recommandée par Aristote, P
vin.— des faits, recommandée
avant tout par Aristote, P M
277. — anatomiques d'Aris-
tote sur les veines et leur
principe, III iv 9. — insuffi-
santes des Anciens sur la
corrélation de la bile et de la
longévité, IV ii 7 8.
Odorat, sens intermédiaire en-
tre ceux du toucher et des
saveurs, II x 6. — et ouïe,
dans les poissons et autres
animaux semblables, II x 7.
Œil, sa constit ition, II xii 1 et
,1. — organisation de l'œil et
de la pupille, II xiii 2.— son
organisation chez les oiseaux,
11 XIII 1-6 et M.
Œsophage, fonction spéciale de
cet organe, III m in. — or-
gane du cou ; son rôle et son
organisation ; son point de dé-
V 6 w. — l'ouvrage spécial
d'Aristote sur cette question
n'est pas parvenu jusqu'à
nous, III XIV 3 w. — le traité
de la Nutrition ou de l'Ali-
mentation, mentionné encore
par Aristote dans d'autres ou-
vrages, n'est pas parvenujus-
qu'à nous IV iv 3 /i. — traité
de la Nutrition, ouvrage perdu
d'Aristote, P iv.
o
part ; sa position ; sa nature,
III III 1-3. — sa nature, III
III 3 4/1. — sa position, III
III 5 n. — sa direction, III m
12. — position nécessaire de
l'œsophage, III m 3. — de l'ar-
tère et du pharynx, III m 12.
— des céphalopodes, IV v 6 /i.
Œuf, dans les bivalves, diffi-
culté à expliquer ce que Aris-
tote prend pour leur œuf, IV
V 19 /i. — des hérissons de
mer, IV v 17. — leur gros-
seur pendant les pleines lunes;
nécessité de leur nombre im-
pair, IV V 20 21. — analogie
de l'œuf chez les ovipares
avec le lait des vivipares, IV
XI 14.
Œuvres conservées d'Aristote
et œuvres ravies par le temps,
leur nombre extraordinaire,
P IV et suiv. — inachevées
d'Aristote et regrets qu'elles
nous inspirent, D cciv.
Oiseau et Oiseaux, division vul-
gairement reçue qui les dis-
tingue des poissons, malgré
leurs analogies, I iv 2 «. •
nature de leurs os, II ix 10.
— nature de leurs os; leur
force; leur légèreté, II ix 10
fi^ — cause qui fait quils
492
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
493
è
n'ont pas d'oreilles, II xii 1.
— organisation de leur œil,
II XIII 1-6 et «. — appareils
qui protègent la vue des oi-
seaux pesants, II xiii 1. —
jeu de leurs paupières ; leur
vue peu longue, II xiii 3. —
de proie, leur vue perçante ;
élévation prodigieuse de leur
vol, II xiii 6. — n'ont pas de
cils, II XIV 2. — leur nature ;
leur organisation ; impossibi-
lité qu'ils aient un nez, II xvi
8. — leur bec tenant lieu de
dents et de lèvres, II xvi 10.
— rapports que la conforma-
tion de l'oiseau peut avoir
avec celle de l'homme, II xvi
10 /i. — définition de leur
voix, II xvii 4 «. — organi-
sation de leur langue ; voix va-
riées des petits oiseaux ; ils se
communiquent et s'instruisent
entre eux, II xvii 4 5. — leur
bec leur tient lieu de bouche;
différences du bec selon les
espèces ; selon les usages
auxquels il sert, et selon le
secours dont l'animal a be-
soin, III i 12-15. — ouverture
de leur larynx, III m 8 /«. —
nature de leur poumon, III vi
5. — degrés de leur chaleur
intérieure, III vi 1 n. — di-
mension de leur rate, III vu
11. — absence de vessie chez
les oiseaux, III viii 2. —
quelques-uns ont des espèces
de reins fort larges, III ix 1.
— leur foie se rapproche de
celui des vivipares ; couleur
de leur foie ; leur organi-
sation, III XII 2. — figure,
position et couleur de leur
foie, m XII 2/1. — diffé-
rences que prési'nte leur es-
tomac ; leur gésier et sa fonc-
tion ; leur nourriture, III xiv
8-11. — appareil qui rem-
place chez eux celui de la
mastication chez les mammi-
fères, III XIV 9 et suiv. n. —
cause de leur constitution
pareille aux nains, IV x 11.
— leurs paupières ; leur vue
perçante ; leurs mâchoires,
IV XI 7. — organisation com-
mune à tous les oiseaux ;
leur différence entre eux n'est
que du plus au moins ; com-
paraison de leur organisation
à celle des autres animaux,
IV XII 12. — leurs ailes ;
leur bec ; longueur de leur
cou, suivant leur genre de
vie ; flexions de leurs pattes,
IV XII 2 et suiv. — particula-
rité essentielle qui le sépare
du reste des êtres, IV xii 2
n. — dont le cou dépasse le
longueur des pattes, IV xii 3
n. — leur genre de vie ; leur
nourriture ; leur constitution ;
caractère essentiel de leur or-
ganisation ; os qui leur est
particulier, omis dans la des-
cription d'Aristote, IV xii 6 7
n. — nature de leur poitrine ;
absence de nombril chez les
oiseaux ; puissance ou fai-
blesse de leur vol, IV xii 9-
11. — n'ont pas de nombril,
IV XII 10. — n'ont pas d'om-
bilic ; partie qui peut-être y
répond, IV xii 10 n. — à
serres crochues et à ergots ;
nature de leurs corps ; usage
de leurs moyens de défense,
IV XII 12. — conformation de
leur hanche ; leur nature ;
nombre et disposition de leurs
doigts, IV XII 20-23. — cause
de la longueur de leur cou,
IV XII 19 n. — erreur sur
l'assimilation de leur bassin
à une cuisse ; position de leur
tronc ; explication de Cuvier
sur la cause qui fait qu'ils ne
peuvent se tenir droits, IV
XII 20 21 n. — ne se tient pas
droit comme l'homme ; con-
formation de sa hanche; nom-
bre et disposition de ses
doigts, IV XII 20-23. — masse
de son corps, IV xiv 3.
Oiseau, ses organes de locomo-
tion ; flexions de ses appareils
locomoteurs en sens inverses
de ceux de l'homme, M i 3. —
du haut et du devant dans
ces animaux, M v 1. — vol
des oiseaux et mouvement gé-
néral des volatiles, M x 1 et
suiv. — leur mouvement avec
quatre appareils ; nécessité de
l'action simultanée de leurs
ailes et de leurs pattes, M x 1.
— de grand vol, action de leurs
pattes dans le vol, M x 4. —
de proie, rapidité de leur vol ;
conformation de leur tête, de
leur cou et de leur thorax en
vue du vol ; légèreté relative
de leurs parties postérieures,
M X 7 8. — leur queue, cal-
culée de manière à aider la
locomotion, M x S n. — des-
cription qu'en fait Cuvier, M
X 7 «; XI 3 rt. — leur confor-
mation par rapport à la sta-
tion droite; organisation de
leur hanche, qui fait comme
une double cuisse ; sa fonction
remarquable ; ne peuvent pas
être droits comme l'homme,
M XI 3 5. — sa conformation
générale, M xi 3 /i. — son
organisation particulière, M
XI 3 /i. — sa station droite ;
différences qu'elle présente
avec celle de l'homme, Mxi5/î.
— différences de leurs flexions
avec celles de l'homme et des
quadrupèdes , M xii 2. —
flexions de leurs pattes ; rap-
ports de leur nature avec celle
des quadrupèdes ; rôle indis-
pensable de leurs ailes, M xv
1 et suiv. — palmipèdes, leur
organisation ; position et na-
ture de leurs pattes ; utilité
de la disposition de ces pattes,
M xvii 5. — comparaison des
oiseaux et des poissons ; leurs
différences ; leurs rapports à
certains égards ; position des
ailes chez les uns et des na-
geoires chez les autres ; diffé-
rence de leur queue, M xviii
12.
Ombilic, ce qui le représente
chez les oiseaux adultes, IV,
XIII 10 n.
Ondulations nécessaires de la
marche des animaux sans
pieds, etmanières dont elles se
produisent, M ix 7.
Ongles, matière analogue aux
os; leurs emplois; leiir na-
ture, II IX 14 15. — chez
l'homme, leur conformation,
IV X 21. — leur rôle; diff*é-
rents chez l'homme de ce qu'ils
sont chez les animaux, IV x
21/1. — Galien critique la
théorie d'Aristote sur les on-
gles, P LXVIII.
Onychoteuthis, espèce de cal-
mar, ainsi nommée dans la
zoologie moderne, IV ix 7 n.
Ophidiens, raison pour laquelle
ils méritent spécialement le
nom de reptiles, IV xi 2 /i. —
leur organisation ne com-
porte guère de cou, IV xi 11
n. — leur reptation est un des
phénomènes de locomotion
les plus remarquables, M viii
1 n.
Opposés, servant à la méthode
de division ; leurs différences,
I m 10.
Optimisme, application de ce
principe qu'Aristote emprun-
tait à l'école Platonicienne,
IV X 15 et /i. — principe
qu'Aristote a toujours sou-
tenu, IV XI 12 n ; et IV xii 16
n. — principe posé par Aris-
tote, M II 2. — naturalistes
qui s'y sont rangés ; sa né-
cessité pour la science, M ii
2/1. — qu'Aristote a toujours
professé, sur les traces de
|i
404
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
Plalon et de Socrate, M viii
in. — principe qu'Aristote
invoque ordinairement, M xi
6/1. — application nouvelle
qu'Aristole fait de cette théo-
rie, dont il est un des défen-
seurs les plus autorisés, M iv
3 /{.
Opuscules psychologiques, ou
Parva naturalia, d'Aristote,
cités sur les fonctions des
animaux, I i 4 //. — cités
pour le traité de la Respi-
ration, dans lequel Aristote
réfute des théories antérieures
à la sienne, I i 38 /<. — cités
sur des études spéciales qu'a-
vait faites Aristote de quel-
ques fonctions communes à
tous les animaux, I v 13 «. —
cités pour le traité spécial
qu'Aristote a consacré au
Sommeil , à la Veille , à la
Vieillesse, etc., II ii 10 n. —
traité spécial de la Respira-
tion, cité pour les opinions
qu'Aristote y réfute sur la
respirîition, III i 9 w. — les
traités du Sommeil, de la Jeu-
nesse , du Mouvement, cités
sur les fonctions essentielles
attribuées au cœur, III m 12
/i; III IV 9 /i. — cités sur la
théorie de la sensibilité, III
V 3 n. — traité de la Longé-
vité, cité sur les animaux qui
n'ont pas de sang, III x 8 n.
— du Sommeil, cité sur le
traité de l'Alimentation ou nu-
trition, mentionné encore par
Aristote dans d'autres ouvra-
ges, IV IV 3 /i. — traité de la
Respiration, cité sur l'étude
des branchies, IV xiii 9 n.
— et Histoire des Animaux,
cités sur le renvoi qu'y fait
Aristote, dans son traité de la
Respiration, pour le méca-
nisme de la respiration chez
les cétacés à évent, IV xiii 17
H. ^- d'Aristote, leur carac-
tère, P IV. — le traité du
Mouvement dans les ani-
maux, cité pour les principes
généraux du mouvement, M
II 4 /i. — cité sur le jugement
des commentateurs dans l'An-
tiquité, relativement à l'au-
thenticité du traité de la Mar-
che des animaux, D M 318. —
cités sur des ouvrages qui en
font partie, D M 318.
Opuscules de M. Titze (1819 et
1826), cités sur le déplacement
du premier livre du traité des
Parties des animaux, D ce.
Orangs, sont les singes pro-
prement dits ; Buffon en fai-
sait sa première classe ; leur
conformation, IV x 38 //.
Ordre admirable de l'univers,
I I 30.
Oreilles dans les quadrupèdes;
leur position apparente et
réelle; leur utilité, II xi 1.
Organes, qui se résolvent défi-
nitivement en parties simi-
laires, II I 8 et w. — sens
divers de ce mot, II ii, 12 n. —
intérieurs, dépendant du cœur,
dans les animaux ; leur com-
position ; leur nature, II i 16
17. — des poissons, II x 7 n.
— de la voix et ses emplois
divers, II xvi 13 /i. — diffé-
rences des organes qui, dans
les animaux, leur sont utiles
à l'attaque et à la défense,
III I 6 7. — dans lequel la
nature a réuni diverses fonc-
tions : pour la respiration,
pour le langage et pour le
combat, III i 10. — différents,
que renferme le cou, III m 1.
— destinés à l'élaboration
successive des aliments, III
XIV 19. — de l'alimentation,
chez les animaux qui n'ont
pas de sang, IV v 1 et suiv.
— de l'alimentation, chez tous
les animaux inférieurs, IV v
32. — différences qu'ils pré-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
95
sentent, IV v 36. — sexuels,
chez l'homme et leur dispo-
sition spéciale, IV x 33. —
qui se trouvent dans la tête
des poissons, IV xiii 9. —
locomoteurs ; leur nombre va-
riable, mais toujours pair, M
il 3. — correspondants à
ceux des autres animaux qui
servent à la locomotion, M i
3 n. — des sens chez l'homme
et leur direction, M iv 4 n.
Organisation diverse des ani-
maux, II viii 3 et suiv. — des
insectes et des mollusques,
tout l'opposé de celle des
crustacés et des testacés, II
VIII 6. — générale du système
osseux dans les animaux, en
vue des flexions et des mou-
vements, mais surtout en vue
de la solidité et de la conser-
vation du corps, II IX 5. —
de la tête de l'homme, qui
n'est pas charnue ; erreurs à
ce sujet, II X 4. — double,
des sens et dans la langue, II
X 12 n. — de l'œil et de la
pupille chez l'homme et chez
certains animaux, II xiii 2. —
de la langue de l'homme et
des animaux, II xvii 2. — du
diaphragme dans les animaux
qui ont du sang, III x 3. —
singulière des hérissons de
mer, IV v 17. — organisation
humaine, IV x 35 36 /i. —
double de l'autruche, ou moi-
neau de Libye, IV xiv 1 et suiv.
Oribase, sa patrie ; médecin et
ami de l'Empereur Julien ;
son immense collection, faite
par l'ordre de l'empereur ;
aperçu de cet ouvrage ; incer-
titude sur ses études de phy-
siologie comparée, P lxix. —
ses travaux physiologiques,
P LXIX et Lxx. — médecins
fameux auxquels il a emprunté
son utile recueil ; médecin de
Julien, P LXX.
Origine des choses , théorie
combattue par Aristote, I i 30
n. — du monde, cause à la-
quelle il la faudrait rapporter,
si toutefois il a une origine,
I I 30.
Origine de la moelle et des os,
II VI 4 /î.
Orthoptères, second ordre des
insectes ; nombre de leurs
pattes, IV VI 10 n.
Oryx ou Pasan, n'a qu'une
corne et le pied fourchu ; ex-
plication de cette anomalie,
m II 5 6.
Os du crâne de l'homme et des
quadrumanes, II vu 15 «. —
leur rôle dans les animaux, et
rôle des parties correspon-
dantes ; leur cause; leur na-
ture propre, II viii 3. — de
la seiche ; sa composition ;
son emploi, II viii 7 n. — et
veines, leurs ressemblances
et leurs différences, II ix 1.
— qui composent le squelette,
et os isolés dans l'homme, II
IX 1 n. — comparaison du
système des os et du système
des veines, II ix 1 3 a<. — né-
cessité de leur continuité ;
leur principe, II ix 2 4. —
objet de leurs jonctions en-
tre eux, II IX 5 n. — leur du-
reté plus ou moins grande, H
IX 8 10. — des oiseaux, leur
nature ; leur force ; leur légè-
reté, II IX 10 w. — rapport
de^ os et des cornes ; rapport
des cornes avec les os et les
crocs, III II 12. — rôle qu'ils
jouent relativement aux mus-
cles, M VI 1 n. — et veines,
leurs rapports, P xxxii. — ce
qu'il y a de commun entre eux,
P ibid.
Osselet, son usage dans les
animaux qui l'ont, et sa posi-
tion, IV X 41 42. — rôle de
l'osselet dans les animaux qui
ont cet os, IV x 41 et n.
496
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
497
f[>
là-, i
■0
Osseux, système osseux dans les
animaux, son organisation gé-
nérale en vue des flexions et
des mouvements, mais sur-
tout en vue de la solidité et
de la conservation du corps,
n IX 5.
OsTÉoLOGiE, erreur d'Aristote
sur les os du cou chez le loup
et le lion, IV x 5 w.
Ouïe et vue, pourquoi ces deux
sens sont surtout dans la
tète, II X 6. — l'une est à la
circonférence, et l'autre en
avant, II x 11. — et odorat,
dans les poissons et autres
animaux semblables, II x 7.
— ses rapports avec la vue,
II X 10 w. — étude sur ses
organes ; une des moins avan-
cées de toute la science, II xi
2 n.
Ours, leur toupet de crins ; leur
queue, II xiv 3 4.
Oursins de mer, leur organisa-
tion ; leur partie mangeable ;
leurs prétendus œufs, IV vl7
18 n. — situation de leurs
cinq ovaires ; leurs cinq dents;
n'ont pas cinq estomacs ; com-
position de leur corps, IV v
21 H. — leur division en cinq
compartiments, IV v 23 /i. —
leur mouvement ; leurs pieds,
IV V 24 n.
Outarde, nombre de ses doigts,
IV XIII 22 w.
Ouvrages spéciaux d'Aristote
sur quelques fonctions com-
munes aux animaux, I i 4 //.
— divers d'Aristote, cités par
lui-même, I i 11. — d'Aris-
tote, auxquels l'auteur fait
allusion, II i 2 «. — d'Aris-
tote, cités sur l'action et les
causes du froid, II ii 20. —
divers d'histoire naturelle, ci-
tés sur les rapports des sens
avec l'encéphale, II vu 3 n. —
d'Aristote, sur les Plantes en
deux livres, II x 2 /{. — spé-
ciaux d'anatomie, qu'Aristotc
avait composés, III v 13 w. —
cités par Aristote sur la diffé-
rence du suif et de la graisse,
III IX 7. — d'Aristote, cités
par l'auteur sur les animaux
qui vivent encore longtemps
après qu'on les a décapités,
III X 8. — d'Aristote, qui trai-
tent de la Génération et de la
Nourriture, cités par lui sur
l'explication de la double
fonction des intestins, III xiv
3. — d'Anatomie et Histoire
des animaux , cités à propos
des organes sexuels, IV x 32.
— consacrés par Aristote à
l'anatomie, ne sont pas par-
venus jusqu'à nous, IV x 32
n. — perdus d'Aristote, sur
les plantes, M iv 1 «. — d'A-
ristote, consacrés à la théorie
du mouvement, P M 275. —
physiologiques d'Aristote, ci-
tés par Claude Perrault, P M
301.
Ovide, ses vers admirables sur
l'homme, M v 3 /i.
Ovipares, organisation de leur
langue ; inutile pour la fonc-
tion de la voix, II xvii 6. —
dimensions et nature de leur
rate, III vu 11. — différences
de leurs viscères avec ceux
des poissons et des vivipares,
III XII 2. — quadrupèdes ovi-
pares, étude de leurs intes-
tins et de leur estomac, IV i 1.
— rapprochement de leur for-
me de celle des vivipares ;
leur langue, IV xi 2. — forme
de leurs dents ; leurs organes
des sens, IV xi 5.
Pachydermes à sabot; leurs sty-
lets, qui représentent deux
doigts latéraux, IV x 21 «.
Palais des poissons ; sa nature,
II xvii 11.
Paléontologie, science créée
par les recherches de Cuvier
sur les ossements fossiles, P
XCIII.
Palmipèdes, nature et utilité de
leur bec, III i 14. — descrip-
tion de leur bec, III i 14 n.
— longueur de leur cou sui-
vant leur genre de vie, IV xii
3. — longueur de leur cou, IV
xii 3 //. — leurs pieds divisés,
IV XII 4. — conformation de
leurs pieds, IV xii 16 n. —
leur organisation ; disposition
do leurs pieds, IV xii 15 16.
— nombre de leurs doigts,
IV XII 22. — ordre qu'ils for-
ment dans la zoologie mo-
«lerne ; nature de leurs tarses,
M XVII 3 n.
Paon, direction de son vol, M
X 3. — inutilité de sa queue
relativement au vol, M x 6 et
II. — époque où il a toute sa
((ueue; celle où il la perd, et
telle où il la reprend, M x 6 w.
Paré (Ambroise), cité sur la pre-
mière des règles qu'a tracées
Aristote en histoire naturelle,
P VI. — le plus savant des
anatomistes français de son
temps ; rois dont il a été
le chirurgien; son principal
ouvrage; son étude de phy-
siologie comparée dans son
« Livre des animaux et de l'ex-
cellence de l'homme » ; époque
de sa mort, P lxxx.
Pakent, critiqué par Barthez
pour son opinion sur les cau-
T. 11.
SCS du mouvement, P M 304.
Parménide et Empédocle, leurs
contradictions sur les princi-
pes du chaud et du froid dans
les animaux, II ii 8.
Parménide, sa théorie du chaud
et du froid ; ses travaux phy-
siologiques, II II 8 n.
Parties similaires dans les ani-
maux et parties non-similai-
res , formant la seconde et la
troisième combinaisons des
premiers éléments, II i 3. —
similaires et non-similaires ,
dans l'organisation des ani-
maux; fonctions des unes et
des autres ; simplicité des
parties similaires; complexité
des parties non-similaires, II
I 7-12. — similaires et parties
non-similaires; rôle des par-
lies liquides et solides, sèches
et molles, II ii 1-4. — liqui-
des et solides du corps, II ii
3/1. — déllnition de cette ex-
pression, dont l'emploi devra
être fréquent en histoire na-
turelle, II V 13. — similaires,
matières qu'elles compren-
nent, II VIII 1 n. — essen-
tielles des animaux, à l'exclu-
sion des plantes ; nouvelles
considérations sur cette étude,
II X 1 et suiv. — essentielles
à l'animal, II x 1 w. — diver-
ses , qui forment l'intestin
dans les animaux, III xiv 18.
— distinction entre les parties
similaires et les parties non-
similaires, P XII. — liquides,
indispensables au développe-
ment de l'animal, P xiii. —
similaires, étude physiologi-
que d'Aristote sur ces parties,
P xxxn . — complexes et non
s
498 TABLE ALPIIABÉTIOUK DES MATIERES
lioniogèiios, P XXXIV. — élude
physiologique d'Aristote des
parties similaires ou élénien-
I aires des animaux, P xxxiv
«t suiv. — partie de l'animal
qui comprime ; partie com-
primée dans ses mouvements
de locomotion, M m 5. — du
mouvement, l'une qui se meut,
l'autre qui est immobile; point
commun à toutes deux, M vi
1. — postérieures du corps
des oiseaux de proie ; leur lé-
«çèreté relative, M x 8. — rap-
port des parties supérieures
et des parties inférieures du
corps de l'animal, M xi 1.
Parties des animaux, traité d'A-
ristote, théorie de la méthode
en histoire naturelle, placée
au début de cet ouvrage d'a-
iiatomie comparée, I i i n.
— ordre suivi par l'auteur
dans cet ouvrage; sujet qu'il
y traite; II i 1 «. — Disser-
tation sur la composition de
cet ouvrage, citée sur le dé-
sordre de la lin du qua-
trième livre, IV v 38 // . — son
objet est d'expliquer le mé-
canisme des fonctions de cha-
t|ue organe et de chaque vis-
cère, IV XI 1 «. — objet de
cette étude dans le premier
livre tout entier, M i 1 «. —
sujet de cet ouvrage, M i in.
— cité sur l'identiftcation du
batos, M IX 11 //. — cité sur
la main de l'homme et sa pro-
digieuse organisation, M xii
7 rt. — indication de la suite
et du complément régulier de
cet ouvrage, M xix 3 n.
— place que ce traité occu;.e
dans le système zoologique
d'Aristote ; caractère de cet
ouvrage ; analyse de ses quatre
livres , P i et suiv. — science
inaugurée dans cet ouvrage,
P m. — sujet du premier li-
vre de cet ouvrage, P v. —
emprunts que Pline a faits à
ce traité, P lxii. — authenti-
cité de cet ouvrage d'Aris-
tote, D cxci. — appréciation
impartiale de cet ouvrage, D
cxcviii. — nouvelle preuve de
l'authenticité de ce traité, D
cxcviii. — ce traité est une
théorie de physiologie et d'a-
natomie comparée, D ccii. —
et Histoire des Animaux; dif-
férence entre les sujets de ces
deux ouvrages, D cciv. —
cité pour la durée de l'inter-
ruption de cette étude, P M
290. — ses citations du traité
de la Marche des Animaux,
D M 318. — travaux auxquels
on le compare, DM 320. Voir
Aristote.
Parva naturalia , opuscules
psychologiques d'Aristote, ci-
tés sur les fonctions des ani-
maux, I i 4 w. Voir Opuscules.
Pascal, son mot cité sur l'in-
telligence de l'homme et la
richesse infinie de la nature,
P XVI. — seul a surpassé la
profonde et éloquente tristesse
de Pline, en parlant de l'hom-
me, P Lxiii. — son ciron, P
CLXIV.
Passage de l'animal à la plante;
difliculté de cette question, IV
X 12 n.
. Passereau de Libye (autruche),
a des cils ; explication de son
organisation renvoyée à une
étude ultérieure, II xivl. Voir
Autruche.
Patrizzi , veut déplacer le pre-
mier livre du traité des Par-
ties des Animaux, D ce. —
hypothèses qu'il avance dans
ses Discussions péripatéti-
qucs pour le déplacement du
traité des Parties des Ani-
maux, D ibid.
Pattes, relation des pattes et
des ailes des insectes, IV vi
1. — des insectes; différences
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
499
dans leur longueur, IV vi9ct
n. — des insectes; leur nom-
bre et leur position ; organi-
sation des pattes dans les in-
sectes qui sautent, IV vi 9
10. •— action simultanée des
pattes et des ailes dans le vol
des oiseaux, M x 1. — leur
action dans le vol des oiseaux
de grand vol, M x 4. — de de-
vant des quadrupèdes ; leurs
flexions. M xii 7 et suiv. —
leurs flexions chez les oi-
seaux, M XV 1. — leur orga-
nisation chez les oiseaux pal-
mipèdes ; utilité de leur dis-
position pour nager, M xvii 5.
Paupières, leurs fonctions, II
xiii In. — différences du jeu
des paupières chez les diffé-
rentes espèces d'animaux, II
xiii 2 et suiv. — troisième
paupière des oiseaux; des
quadrupèdes ovipares, II xiii
5 6 n. — des oiseaux, IV xi 6.
Peau des mollusques, IV ix 5
n. — des poissons, IV xiii 14.
Peignes, leur organisation , IV v
22. — et huîtres, leur classi-
fication selon Guvier, IV v 22
n . — leur organisation , IV vu 2 .
Pensée, son rapport avec le
cœur, III X 3. — d'Aristote,
reproduite en termes simples
et grands par Pline : • nudum
et in nudà humo r, IV x 16 n.
Pères et fondateurs de la phy-
siologie comparée, dans les
temps modernes, P lxxvii.
Pergame, en Mysie, patrie de
Galien, P lxvi.
PÉRiPATÉTisME, SCS progrès dans
la physiologie, inaugurée par
le maître, P lviii. — cité sur
l'idée de Dieu, P clxxix.
Perrault (1613-1688), Claude,
géomètre et architecte, n'a pas
commis la même faute que
Borelli ; son ouvrage a De la
Méchanique des animaux » ;
ses théories sur le mouvement
animal, fondées sur des re-
cherches anatomiques fort
étendues, P M 297. — ses
travaux mis en parallèle avi'c
ceux de Borelli, de Fabrice
et d'Aristote ; cas qu'il fait du
père de la science, P M 298
et suiv.
Perrault (Claude), son ouvrage
de la Méchanique des Ani-
maux, cité sur le principe des
causes finales et de l'opti-
misme, M II 2/1. — cité sur
la reptation, M vu 6 «• — cité
sur le mouvement des ailes
de l'oiseau, M ix 10 w. — son
ouvrage sur la Méchaniqu(î
des Animaux, P M 297. —
analyse de cet ouvrage, ibid.
et suiv.
Perrier (M. Edmond), son ou-
vrage : Anatomie et physio-
logie animales, cité sur la
formation du chyle et l'action
des vaisseaux lymphatiques,
n IV 6 w. — cité sur la dis-
tinction du cartilage et de
l'os, II IX 12 n.
Perroquet, nature de sa langue,
II XVII 4 n.
Pettigrew (M. J. Bell), citation
de ses travaux spéciaux sur
la locomotion chez les ani-
maux ; appréciation de ses
recherches ; courte analyse
de son ouvrage, P M 310.
— admirateur passionné de
la nature comme Agassiz;
très-sérieux progrès qu'il au-
ra fait faire à la science de
la locomotion, P M 311 ^t
suiv.
Pettigrew (M. J. Bell), cité sur
les causes finales et l'opti-
misme, M II 2/1. — sou ou-
vrage sur la Locomotion
chez les animaux, cité sur la
reptation, M vu 6 w. — sur
le mouvement des ailes de
l'oiseau, M ix 10 /î. — cité sur
un mot unique pour l'aile de
m
If!'
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 501
500 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
1 insecte et pour laile de l'oi-
seau, M X 2 w. — cité sur l'a-
nalyse des monvenients des
chevaux, et des animaux du
même genre,
M XIV 3 n. —
son heureuse expression sur
le vol, mouvement des oi-
seaux, M XV 1 w. — son ex-
cellent ouvrage sur la Loco-
motion chez les animaux, P M
;>10. — analyse de cet ou-
vrage, ibid. et suiv. Voir Bell
Pettigrew.
Pharynx, erreur d'Aristote sur
cet organe, III m 1 w. — con-
jecture au sujet de cette er-
reur, III III 1 2 II. — office que
le pharynx remplit ; sa na-
ture, IIÏ III 1 4 n. — organe
<lu cou; sa destination; sa
nature ; rôle du pharynx dans
la voix, III III 1 4. — manière
<l()nt il supplée à l'épiglotle
chez les animaux qui n'ont pas
(le poumon; nécessité de sa
position; sa direction, III m
8 12.
Phi-dre de Platon, trad. de M
V. Cousin, cité sur la repré-
sentation des Amours, aux-
(juels on prêtait des ailes, M
XI 5/1.
Phénomènes communs que pré-
sentent tous les animaux, 1 i
3.
Philippe II, cité à propos de Vé-
sale, son médecin, dont il fut
le défenseur contre les per-
sécutions aveugles de l'Inqui-
sition, P LXXVIII.
Philosophes antérieurs à Aris-
tote ; leurs théories sur la
production des choses, I i 13.
— anciens; leur principe de
la matière dans l'étude de la
nature, I i 18. — doctrine à
laquelle seule ils s'étaient ar-
rêtés presque tous, I i 21 /i.
— leur doctrine, I i 31 //. —
critique de leur méthode de
division, In 1. — condam-
nation ahsolue de leur mé-
thode de division par deux,
I m 15-18. — leurs contra-
dictions sur le chaud et le
froid dans les animaux II ii 7
g. — hypothèse de quelques-
uns sur l'àme de l'animal, II
VII 4. — les plus savants onl
cru à une pensée divine dans
l'univers, P clxxiii.
Philosophie, de la Philosophie,
ouvrage d'Aristote, cité,I i 34.
— sujets dont traite la philoso-
phie, I V 3. — aristotélique,
grand principe qu'elle a mis
en lumière, II xiv2/«. — con-
sidérations générales qui lui
appartiennent bien plus qu'à
l'histoire naturelle, IV x 4 w.
— de la Nature, sortie de
l'école de Schelling ; son peu de
fondement ; citée à propos de
la doctrine de Darwin, Pcxxii.
— rapports de la philosophie
avec la science, P cxlv. — du
xix« siècle, abîme dont elle
s'est dégagée, grâce surtout
à M. V. Cousin, P CLXxvii. —
grecque, citée pour sa con-
ception de l'idée de Dieu, P
CLXxviii. — ses rapports avec
les sciences spéciales, P clxxx.
— son devoir exclusif envers
les autres sciences, P clxxxi.
— sa prédominance sur les
autres sciences, P clxxxi. —
ses relations avec la science,
P cLxxxii. — rapports de la
philosophie et des sciences ;
questions qu'elle a étudiées,
P CLXxxii. — sa véritable no-
tion, P CLXXXiv. — sciences
qu'elle comprend à son début;
source de tout savoir dans la
Grèce et dans l'Inde, PcLXXxiv.
Phoque, particularité que pré-
sente son organisation, Il xii
1 et /i. — seul parmi les vivi-
pares n'a pas d'oreilles, II
XII 2. — nature de ses reins,
III IX 3. — formation de ses
reins. III ix 3 n. — n'a pas de
fiel, IV II 2. — forme de sa
langue; sa nature, IV xi 5.—
conformation de sa langue,
IV XI 5 n. — son organisation
équivoque, IV xiii 18.— pho-
ques rapprochés des chauves-
souris ; organisation de leurs
pieds et de leurs doigts, IV
XIII 18 n. — leur mouvement;
leur nature imparfaite, rap-
prochée de celle des crusta-
cés, M XIX 1. — quadrupède
incomplet ; sa classification ;
caractère secondaire dans cet
animal, M xix 1 n.
Phréniql'e, mot qui dans la lan-
gue grecque répond à ce mot ;
son application, III x 3 w.
Physiologie, détails physiolo-
giques et anatomiques incon-
nus à Aristote; leur décou-
verte, II I 15 n. — difficulté
et délicatesse de la physiolo-
gie et de l'anatomie des vis-
cères, II I 17 w. — moderne,
son étude sur l'encéphale par
rapport aux nerfs et aux sen-
sations, II X 12 n. — citée sur
l'organisation de la vue chez
les pigeons, II xiii 3 «. — si»
observations sur les rapports
nécessaires des viscères en-
tre eux, IV X 4 «. — géné-
rale ou biologie; une de ses
(luestions les plus curieuses
et les plus difficiles, c'est le
passage de l'animal à la plante,
IV X 12 //. — moderne, citée
sur l'étude du cou des ser-
pents, ÏV XI 11 n. — com-
parée, qu' Aristote a faite dans
tout son traité des Parties des
Animaux, IV xiv 4«. — com-
parée, de M. G. Colin, 2^édit.,
ritée sur la partie de la lan-
gue qui donne plus particu-
nèrement la sensation de la
saveur, IV xi 3 w. — compa-
rée, de M. G. Colin, citée pour
le saut des animaux et pour
le jeu de leurs flexions, M m
14/4 — moderne, citée sur
la prédominance de la droite
dans l'animal, M iv 7 w. —
comparée de M. G. Colin, citée
sur les profondes différenc<'s
dans la station droite clie/.
les oiseaux et chez l'homme,
^ V 4 «. — citée sur la rep-
tation, M VIII 6 n. — moderne,
citée sur la cause du nombre
pair des pieds chez les ani-
maux, M VIII 4 w.
Physiologie, origine de cette
science, P n. — comparée,
anatomie comparée; applica-
tion de ces noms au traité des
Parties des Animaux, P m-
— d'Aristote, appuyée sur une
anatomie curieuse et atten-
tive, P IV. — comparée, scien-
ce fondée par Aristote, trois
cent trente ans avant l'ère
chrétienne, P iv. — comparée,
étude remplissant les trois
derniers livres du traité des
Parties des Animaux, P xi. —
moderne, son étude sur la
graisse et ses observations,
p XXI. — moderne, supério-
rité de ses études sur le cer-
veau, comparées à celles d'A-
ristote, P XXXI. — du Timée
de Platon, P lv. — avant
Aristote; pliysiologie de Pla-
ton dans le Timée, P lv. —
fondée par Aristote; son his-
toire après lui, P ivi et suiv.
revive historique de cette
science; progrès qu'elle a
faits depuis Aristote, P lvii
^,^ s\\\\. — résumé de son
instoire, P lvii et suiv. —
oubliée pendant de longs
siècles de stérilité, Plxxii. —
ses progrès en quatre siècles.
P lxxx et suiv. — époque où
l'idée complète de cette scien-
ce a été entrevue et presque
conquise, P lxxxii. — résumé
de sou histoire, P cxl. — son
la
I
I
1
û
V
50
^
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
503
état actuel, P cxlv. — com-
parée, partie de l'histoire na-
turelle ; sa définition , P cxlviii .
— difficulté et profondeur do
cette science, P cxlviii. —
comparée, objets de la physio-
logie, de la zoologie et de
l'anatomie comparée; confu-
sion de ces trois sciences
dans l'œuvre d'Aristote, P cli.
— leur ordre respectif, P
<:lii et suiv. — comparée,
anatomie comparée ; cercle
dans lequel se meuvent ces
sciences, P clii et suiv. —
dernière des sciences qui se
partagent le règne animal ;
son étude ardue ; profondeur
de cette science ; causes qui
l'ont portée à se faire une
science expérimentale, P clhi.
— son rôle, P cliii. — la plus
<lifficile des sciences zoologi-
([ues, P cliii. — ne doit pas
être purement expérimentale,
P CLVI.
conclusion sur la
physiologie comparée d'Aris-
tote, P CLxxxviii. — comparée
de M. G. Colin, citée, P M 310.
— travaux de physiologie qui
depuis deux siècles ont été
consacrés à la même question
t[u'étudie le traité de la Mar-
clie des Animaux, D M 319.
Physiologistes, ou Physiolo-
gues , leurs systèmes sur les
origines et les causes de la fi-
gure des êtres, I i 23. — mo-
dernes, leur explication du
rire, III x 5 n. — leur opinion
sur les conditions du mouve-
ment, M III 2 //. — contem-
porains, leur étude du vol et
de la natation, qu'ils rappro-
chent à l'exemple d'Aristote,
M IX 10 n.
INiYsioLOGUESou physiologist<?s ,
h'ur erreur sur les sons ([u'ils
accouploiil avoc les êh'MniMils.
U I 13.
Physique d'Aristote, ouvrage
auquel il fait allusion, II i 2 /i.
— citée sur la distinction des
deux nuances du Nécessaire, I
i 11 12 n. — citée sur le cas
qu'Aristote faisait d'Empédo-
cle, philosophe sicilien, 1 1 15 n.
— citée sur une comparaison
entre les produits de l'art et
les produits spontanés, I i 16
//. — citée sur un important
ouvrage d'Aristote, dans le-
quel il parlait des deux faces
de la Nécessité, I i 34 w. —
est une théorie générale du
mouvement, D M 276. —
théorie complète du mouve-
ment ; Aristote s'y montre le
précurseur de Descartes, de
Newton et de Laplace, P M
ibid. — citée pour les prin-
cipes généraux <lu mouvement,
M II 4 n.
Physique, son devoir dans l'é-
tude de l'àme ; choses abs-
traites qu'elle n'a point à
étudier, I i 27 29. — et chi-
mie modernes, leurs théories
sur les distinctions de la cha-
leur, analogues à celles d'A-
ristote, II II 21 /î. — ses rap-
ports avec le moral dans les
animaux, III iv 20 ti.
Pieds de l'éléphant ; leur fonc-
tion ; leur inaptitude natu-
relle, II XVI 5. — des crus-
tacés et leurs usages divers,
IV VIII 4. — des mollusques
et leur disposition, IV ix 1.
— chez les mollusques, pou-
vent être pris pour des bras;
leur nature; leur mouvement,
IV IX 6 n. — des seiches,
leur nombre ; leur grandeur :
leur mouvement, IV ix 8 n. —
rapports entre les pieds et le
manteau ciiez les seiches, les
teuthies et les polypes, IV ix
8. — des quadrupèdes, soli-
pèdos. lissipèd»'s. polydacly-
les, IV X 40. — de l'homme,
leur organisation particulière ;
leurs divisions; longueur des
doigts, IV x 43 44. — pied de
l'homme, véritable raison de
sa conformation, IV x 43 n.
— de l'homme ; embarras à
le mieux expliquer de nos
jours que ne le fait le natu-
raliste grec, IV X 43 44 n. —
|)ieds des oiseaux; leur organi-
sation ; leur disposition, IV xii
15 18. — de l'animal toujours
en nombre pair, P M 282. —
définition du pied; ce nom
semble être tiré, dans la langue
grecque, du mot de Plan, M v
2. — sa définition moins com-
plète que l'auteur ne semble
le croire, M v 2 w. — pieds
des animaux sont toujours en
nombre pair; impossibilité do
marcher sur trois pieds, M
viii 3 4. — flexion des pieds
et des bras chez l'homme, M
XII 5 6. — des langoustes,
faits pour nager et non pour
marcher; des crabes, faits
pour marcher plus que pour
nager; leur flexion oblique,
M XVII 1.
Pi(;eon, jeu de ses paupières,
H XIII 3. — dimension de sa
rate, III vu 9.
Pinces, matière analogue aux
os, leur emploi ; leur nature,
II IX 14 15. — des crabes et
leurs différences. IV viu 6. —
«Iroite des crabes, indiquant
(|u'il y a en eux une sorte de
droite et de gauche, M xix 2.
l*i<)UANTS des hérissons de mer.
et leur emph»i, IV v 25.
Place du traité des Parties des
animaux dans le système zoo-
iogique d'Aristote, P i et suiv.
Plan qu'Aristote se trace dans
l'Histoire des animaux, et qui
se déroule dans les neuf livres
d«Mit l'œuvre entière est com-
posée, D M CCI.
Pi.a.nte, distinction «le la plaiilo
et de l'animal, II i 15 «. —
rapprochement des plantes et
des animaux, comme on le
comprenait au temps d'Aris-
tote, II X 1 «. — organisation
de quelques-unes, IV v 28. —
leurs rapports avec les ani-
maux inférieurs, IV v 30. —
rapports des plantes et d<'s
insectes, IV vi 4. — leur or-
ganisation analogue à celle
des testacés, IV vu 3. —
fonction de leurs racines; po-
sition et formation de la
graine, IV x 12. — le haut do
la plante est sa racine, P M
278. — dimensions de l'éten-
due qui s'y retrouvent, mais
dont la position est renversée.
M IV 1 2. — haut dans la
plante, et haut dans l'animal.
M IV 1-3 n. — organe de nu-
trition qui représente le haut
dans les plantes, M iv 3 /i," M
V 3 n. — direction de leur
haut; cause de cette dispo-
sition, M V 3 4. — Aristote
annonce des études ultérieures
sur la nature qui leur est pro-
pre, II X 2. — traité des Plantes,
mis à tort parmi les œuvres
d'Aristote, II x 2 w.
Platon, ses dialogues cités sur
l'application de la dichotomie,
I m 1 n. — son école; allu-
sion qu'y fait Aristote, I m 15
n. — son Timée, cité pour la
solennité de son style, malgré
les imperfections qui le dé-
parent, I V 3 «. — ses théo-
ries physiologiques, citées à
propos des théories aristoté-
liques sur l'organisation du
cerveau, II vu 5 7 w. — maître
d'Aristote; leurs théories com-
munes ou opposées, II X 3 w.
— son Timée, réfutation de
l'opinion qu il y exprime sur
la respiration, III i 9 w. —
sou Timée, cité surdos mota-
piioros peu habituelles à Aris-
tote, m X 2 «. — son Timée,
•M
/
s
504
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 505
trad. V. Cousin, cité sur les
distinctions des différentes
dimensions de la grandeur ou
de l'espace, M ii 2 n. — son
Timée, trad. V. Cousin, cité
sur les sens de l'expression :
le Tout, M IV 3 /i. — cité sur
le fondement de l'optimisme.
M VIII \ n. — le Phèdre et le
Banquet, trad. de M. V. Cou-
sin, cités sur la représen-
tation des Amours, auxquels
on prêtait des ailes, M xi 5
n. — sa physiologie humaine,
P Liv. — valeur physiologique
de son Timée, P lv. — senti-
ments sur la nature exprimés
dans le Timée, P lv et suiv.
— ce qui manque à sa phy-
siologie ; sa vraie gloire, P
Lvii. — son Timée traduit par
Cicérou, P Lix. — sa méthode
de dichotomie dans le So-
t)histe et le Politique, com-
)attue par Aristote et par Ga-
lien, P Lxix. — cité pour
prouver l'action d'une intelli-
gence infinie dans l'univers,
P CLXXIII.
Platonisme, Aristote revient à
la théorie des Idées, sans peut-
être en avoir conscience, en
traitant d'une des théories les
plus importantes de son sys-
tème, II I 4 //.
Pline, reproduit une pensée d'A-
ristote t Nuduin et in nudà
humo B ; cité sur une expli-
cation qu'il n'a pas recueillie,
IV X 16 17 /ï. — son histoire
naturelle analysée, P lxi ; ci-
tée passim. — son Encyclo-
pédie ; son admiration pour
Aristote ; emprunts (|u'il fait
à l'Histoire des animaux et au
Irailé des Parties ; son dé-
faut; mérite de sa vaste com-
pilation ; progrès de sa phy-
siohïgie comparée. P i.xi et
suiv. — cité comme héritier
de la physiologie comparée
d'Aristote, P lxii et suiv. —
les premières traces de la
science de l'anthropologie ,
(|ue le xi.\« siècle se flatte
d'avoir inventée, se trouvent
dans le septième livre de son
Histoire naturelle ; manière
dont il a parlé de l'homme,
surpassée par Pascal seul, P
Lxiii. — cité sur l'expression
d'Histoire naturelle, qu'il a
employée le premier; son en-
cyclopédie ; son intention ; sa
prétention légitime pour un
citoyen de Rome, P cxlv. —
a parlé le premier d'histoire
naturelle, P cxlv. — analyse
sommaire de son ouvrage, P
cxLvi et suiv. — édition et
traduction de M. E. Littré,
ses nombreuses citations des
ouvrages d'Aristote à l'appui
de l'authenticité du traité des
Parties des animaux ; son
étude spéciale des parties dont
se compose le corps des ani-
maux, D M cxcii. — connaît,
mais ne cite pas le traité des
Parties des Animaux, D cxcii.
Plongeurs, leurs instruments
pour respirer et pouvoir res-
ter au fcmd de la mer, II xvi
3. — l'art du plongeur dans
l'Antiquité, II xvi 3 n.
Pluie, théorie de la pluie, à l'é-
poque où Aristote la conçoit.
II VII 8 n.
Plumes des oiseaux, leurs divi-
sions, IV XII 2. — de l'au-
truche, leur particularité, IV
XIV 1 n.
Plutarquk, ses emprunts à la
zoologie d'Aristote, Dcxcii. —
ouvrage auquel il parait s'être
attaché, en reproduisant les
travaux d'Aristote, D ibid.
Pouophthalmes, la science mo-
derne les distingue parmi les
décapodes; leur définition, M
XIV 5 //.
Poète, son « Cœlum que tueri
etc. », est la répétition d'une
pensée d'Aristote, M v 3 «•
Voir Ovide. — imagination
des poètes rêvant des ailes
pour l'homme, M xi 6 w.
Poids du corps, son déplace-
ment successif sur l'une et
l'autre jambe dans la loco-
motion, M XII 3.
Poils, relation étroite des poils
et des cils, II xiv 1 et n. — -
dans les animaux et leur uti-
lité, II XIV 2 el suiv.
Point précis où se fait la sépa-
ration de ce qui nourrit et de
ce qui ne peut plus nourrir,
dans le corps des animaux,
HI XIV 21 22. — d'inertie,
théorie sur cette question, M
VI 2. — nécessité d'un point
d'inertie dans les mouvements
de progiCssion, M ix 1.
Poissons, division vulgairement
reçue qui les distingue des
oiseaux, malgré leurs analo-
gies, I IV 2 n. — conforma-
Tion de leur arête, dont la
moelle semble unir les di-
verses vertèbres. II vi 5 6 n.
leur organisation, II viii 3.
leurs deux grandes divi-
sions, dont la nomenclature
moderne a conservé quelque
chose, II VIII 3 n. — ont une
arête à la place des os, II ix
10. — leur odorat et leur
ouie, II X 7. — distinction
de leurs organes, II x 7 «•
n'ont pas de paupières; du-
reté de leurs yeux, H xiii 7 8.
explication de leur respi-
ration, II XVI 9. — leur appa-
reil respiratoire ; erreur d A-
ristote, II XVI 9 //. — organi-
sation de leur bouche et de
leur langue ; raison qui tait
que la langue est à peint' sen-
sible chez, eux, II xvii 8 11. —
seule fonction de leur langue ;
conformation de leur bouche,
H XVII 8 n. — ont des dents
sur la langue et sur le palais ;
cause de cette organisation,
III I 8. — organisation de
leur bouche, III i 11. — "'ont
pas de cou, III m 1. — expli-
cation sur la cause de la po-
sition de leur cœur, III iv 15.
— position de leur cœur, III
IV 15 /«. — ont des branchies
au lieu de poumons, III vi 2.
— dimension de leur rate.
III VII 11. — absence de vessie
chez les poissons, III viii 2.
— différences de leurs vis-
cères avec ceux des vivipares
et des ovipares, III xii 2. —
leurs dents ; leurs estomacs ;
leurs appendices intestinaux ;
leur gloutonnerie. III xiv 12-
15. — leurs dents ; leur diffé-
rence de forme et de position,
III XIV 12 n. — leur organi-
sation générale, III xiv 15 et
,f. — analogies des poissons
et des reptiles; leur diffé-
rence. IV I 2. — ressemblance
des poissons et des serpents,
lY j 2 «. — couleur de leurs
excréments ; leur estomac et
leurs intestins, IV i 3-4. —
volume de leur foie ; situa-
tion variable de leur vé-
sicule, IV II 1 n. — position
de leur bile, IV ii 1-4. —
cause de leur constitution,
pareille à celle des nains,
IV X 11. — leur langue ;
leur sens du goût, IV xi 2.---
forme de leurs dents; organi-
sation de leurs yeux, IV xi 3.
cause de leur voracité bien
connue, IV xi 3 n. — mouve-
ment de leurs mâchoires, I\
X, 7. — forme de leur corps ;
importance qii'Aristote atta-
che à la description de leur
t|U''iic. IV XIII 1 //. — leur or-
ganisaticni ; le jr conformation
générale; leurs nageoires et
nombre de ces nageoires, I\
XIII 1-5. — leur définition es-
i
•i
i'
il'
i
s
506 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 507
sentielle, IV xiii 3. — nombre
de leurs nageoires, IV xiii 4
fi. — qui ressemblent à des
serpents, n'ont pas de na-
geoires; poissons qui n'en
ont que deux, IV xiii 6 7. —
variétés dans la position de
leurs nageoires ; organisation
«le leurs branchies, IV xiii 7-
9. — conformation de leur
bouche, IV XIII 12 n. — va-
riétés dans les formes de leur
bouche ; nature de leur peau ;
leurs écailles ; n'ont jamais
tle testicules, IV xiii 12-15. —
comparés aux autres animaux,
IV xiii 15. — leurs organes de
locomotion, M i 3. — expli-
cation de leur natation, selon
([u'ils ont plus ou moins de
nageoires, M ix 10. — plats,
leur natation spéciale. M ix
11. — principe de leur flexion,
M X 2. — position de leurs
nageoires, M xv 3. — leur
progression, M XV 4. — plats,
leur caractère unique parmi
les vertébrés, M xvii on. —
comparaison des poissons et
dos oiseaux ; leurs différences;
leurs rapports à certains
égards; position des nageoi-
res chez les uns, et des ailes
chez les autres ; différence de
leur queue, M xviii 1 2.
Poitrine chez l'homme et les
quadrupèdes, IV x 23. — des
oiseaux, sa nature, IV xii 9.
Politique , ouvrage d'Aristote
cité sur la dicliotomie, mé-
thode essontii'llenient plato-
nicienne, I II 1 w. — citée sur
l'application de la dichotomie,
I III 7 w. — citée sur la nature,
n'employa ut un organe qu'à
une seule fonction, II xvi 5 //.
— citée sur kîs couteaux de
Delphes ; à })ropos de la
louange qu'Aristote adresse
à la nature, IV vi 8 //.
PoLYDACTyLEs, fouctious de leurs
pieds, II VI 5. — ont une
forme de nains, IV x 10.
nombre de doigts à leurs
pieds, IV X 22. — leurs pieds ;
n'ont pas d'osselet, IV x 42.
Polype d'Aristote, longueur de
ses tentacules, garnies de
cent vingt paires de ven-
touses ; changement de cou-
leur de sa peau, IV v 9 //. —
constitution des polypes, II
viii 7. — organisation de
leur tète, II viii 7 n. — orga-
nisation de leur bouche, II
XVII 12. — organisation de
leur estomac ; leur gésier pa-
reil à celui des oiseaux; motif
de cette organisation, IV v 6
7. — leur encre, emploi qu'ils
font de cet organe ; leurs ten-
tacules; leur changement de
couleur, IV v 8 9. — dispo-
sition de leurs pieds, IV ix 1.
— forment la quatrième classe
des zoophytes ; distinction,
parmi les céphalopodes, des
polypes dits d'Aristote, IV ix
4 7 n. — leurs différences
avec les seicli(>s et les teu-
thies ; rapports que la nature
a mis entre leur manteau et
leurs pieds, IV ix 6 8. —
obscurité sur ce qu'il faut en-
tendre par ce nom, IV ix 9 n.
— leur organisation fîbreus<« ;
leurs deux suçoirs ; espèce
«[ui n'a qu'un suçoir unique;
position et dimensions de
leur nageoire, IV ix 11 12.
Poi.YPODES, sons dans lequel
sout le haut ot le devant chez
ces animaux, M v 1. — lour
position moyonno, M v 3 4. —
leur définition, M v 3 n. —
vivent après avoir été coupés ;
ressemblance de lour consti-
tution à celle d'uu animal que
l'ou formerait de la réunion
de plusieurs animaux, M vu
2 3. -— auxquels on a arraché
des pieds pour que ces pieds
fussent en nombre impair ;
impossibilité de la locomotion
sur trois pieds, M viii 5. —
privés de sang; leur organi-
sation ; ils sont cagneux ; leurs
flexions particulières; néces-
sité et cause de la conforma-
tion de leurs pieds, M xvi 1-4.
Porcs, multiplicité de leurs ma-
melles et de leurs petits, IV
X 25 //. et 27.
Port des fardeaux, prouvant
que le mouvement commence
par la droite, M iv 7.
Position particulière du cœur
dans l'homme; position du
cœur dans les animaux ; dans
les poissons, III iv 14 15. —
différence de position du haut
et du bas dans les plantes et
dans les animaux, M iv 2 3.
Pouce, sa conformation ; com-
paré aux autres doigts ; son
office, IV X 19 20 n. — rôle
du pouce et des ongles chez
l'homme, IV x 19-21.
Poulains, leur hauteur; mou-
vement, qui, lorsqu'ils sont
plus âgés, leur devient im-
jmssible, IV x 10. — leur
conformation remarquable ;
mouvement qui leur est fami-
lier, IV X 10 n.
Poumon, sa position, III m 2«.
— sa fonction principale ; son
organisation ; il ne contribue
en rien au battement du cœur,
III VI 1 4. — sa véritable
fonction, III vi 1 //. — son
organisation, III vi 3. — ses
(iifférences selon les espèces ;
])oumon des quadrupèdes ovi-
j)ares; poumon des oiseaux,
sa nature, III vi 5 6. — «a
forme et son volume dans les
animaux qui en ont un, III vi
5 ,i. — ses fonctions générales,
Jll VI 8. — opinion d'Aristote
variant d'un ouvrage à l'autre
sur l'organisation du poumon,
III VI 8 //. — et cœur, viscères
qui paraissent d'une nature
"^ uniforme, III vu 1. -7 des
oiseaux et des mammifères,
III VII 1 n. — sa division
dans les ovipares, III vu 3
,1, — son rapport avec la
vessie, III viii 1 et /*. —
relation du poumon et du
cou dans la série animale,
IV XI 11 //. — son rôle dans
l'animal n'a pas été bien
compris par Aristote, P xlvi.
Poumons marins, espèce de zoo-
phytes ; leur identification ;
leur organisation, IV v 27 w.
Pourpres, leur trompe et leur
dard, II xvii 13. — leur orga-
nisation, IV V 14. — leur ma-
nière de se mouvoir, M iv
10.
Pous, leur organisation ; posi-
tion et nombre de leurs pattes,
IV VI 10.
Pratique des irrigations chez
les Grecs, III v 7-9 n.
Précurseurs et représentants de
la science moderne, P lxxvii.
Prédécesseurs d'Aristote, réfu-
tation qu'il fait de leurs théo-
ries sur la respiration, III i 9
n.
Prédominance de la philosophie
sur les autres sciences, P
CLXXxi et suiv.
Prééminence de l'homme, opi-
nion qu'en avait Aristote, et
qu'en ont eue les plus savants
naturalistes, M iv 11 //.
Préface à l'Histoire des Ani-
maux, d'Aristote, citée sur les
conditions générales d'exis-
tence, I i 11 w. — citée sur
lobjection qu'on pourrait faire
aux partisans de l'évolutii)-
iiisme et de la cellule ou nio-
nère, I i 15 w. — citée sur le
j)rincipe producteur, et sur le
principe des conditions d'exis-
tence, I i 16 17 //. — ritée
])our la théorie sur laquelle la
science de l'histoire naturelle
- i
■ i
i
/^
508
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
se fonde exclusivement ; sur
le principe des causes finales,
I I 29 /i. — citée sur la théo-
rie des conditions d'existence,
I I 35 n. — citée sur la seule
méthode qui puisse convenir
à la science ; sur la classifi-
cation des êtres ; sur la zoo-
logie moderne, I iv 5 6 w. —
citée sur un chapitre qui con-
tient quelques-unes des plus
belles pages qui aient jamais
été écrites en histoire natu-
relle, I y 1 «. — citée sur
Théophraste, disciple d'Aris-
tote, et son ouvrage de bota-
nique, I V 2 «. — citée sur
les impressions personnelles
d'Aristote en face de la na-
ture, I V 4 n. — citée sur l'ap-
plication de la méthode d'ob-
servation, I V 14 //. — citée
sur une formule péripatéti-
cienne, \l i h n. — citée sur
l'admiration d'Aristote pour
l'organisation de la main de
l'homme, mal comprise par
Anaxagore, II i 9 n. — sur
une application particulière
du grand principe des causes
finales, II i 10 //. — citée sur
les travaux physiologiques de
Parménide et d'Empédocle. II
II 8 w. — citée sur la nourri-
ture des insectes, II m 10 //. —
citée sur la longue étude con-
sacrée aux abeilles, II iv 3/i. —
citée sur la métliode à suivre
en histoire naturelle, II x 3 /i.
— citée sur un des principes
essentiels des théories d Aris-
tt»te. Il x 11 n. — citée sur le
constant hommage d'Aristote
à la sagesse de la nature, III ii
12 II. — citée pour l'opinion
de Démocrite sur les viscères
des insectes, 111 iv l //. —
citée sur la méthode d'Aris-
t»)te en histoire naturelle, III
V 13 w. — citée sur les Des-
criptions aiiatomiques d'Aris-
tote, qui ne sont pas arrivées
jusqu'à nous, IV v 16 n. —
citée sur le canal alimentaire
ou intestinal, III xiv 2 n. —
citée sur le sort des Dessins
anatomiques d'Aristote. III
XIV 8 w. — citée sur les tra-
vaux zoologiques d'Aristote,
IV II 4 /i. — citée pour la théo-
rie d'Aristote sur un seul or-
gane servant tantôt à plu-
sieurs usages, tantôt à un
usage unique, IV vi 8 n. —
citée sur une théorie chère à
Aristote, et qu'il ne manque
jamais de rappeler. IV vii 1
n. — citée sur les Dessins et
les Explications anatomiques
d'Aristote, IV viii 8 //. — ci-
tée sur la théorie de l'unité
de composition, appliquée à
toute la série animale, telle
qu'Aristote pouvait la con-
naître, IV IX 3 //. — citée sur
la haute valeur d'une théorie
d'Aristote, IV x 14 n. — citée
sur les nombreux ouvrages
consacrés par Aristote à l'a-
natomie et sur ses Dessiny
anatomiques, IV x 32 n. —
citée pour la théorie de Cu-
vier sur les conditions d'exis-
tence ; sur le grand et solide
principe des causes finales,
([u' Aristote a cent fois répété,
IV XI 8 n. — citée sur des
ouvrages d'Aristote «jui sont
perdus pour nous, IV xiii 11
n. — citée sur les généralités
du traité des Parties des ani-
maux. IV XIV 4 //. — citée sur
la question de la méthode, M
\ \ n. — citée sur le principe
des causes finales et de l'op-
timisme, M II 2 //. — citée
sur une prétendue lacune dans
cet admirable ouvrage, D cei.
Préface au traité dc^s Parties des
animaux, citée sur les géné-
ralités de cet ouvrage, IV xiv 4
n. — citée sur le style et lu
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 509
méthode de cet ouvrage. D
CCI.
Présure, mot assez récent dans
la langue grecque, au temps
d'Aristote ; position de la pré-
sure dans les jeunes rumi-
mants, III xv 1 «. — il »'y a
que les animaux à cornes qui
en ont ; sa place ; son origine,
III XV 12. — les animaux à
un seul estomac n'ont pas <le
présure, III xv 2.
Prévoyance de la nature dans
les appareils protecteurs de la
vue, II XIII 2 /i. — de la na-
ture, qui ne fait jamais rien
en vain, II xui 8. — compen-
sations qu'elle établit dans la
constitution générale des ani-
maux, H XIV 4 /i. — qui ne
fait rien en vain, III i 5.
en cas de position défec-
tueuse de l'artère, III m 8.
en séparant le haut et le bas
dans l'animal, et en laissant
la pensée dans une région
plus calme, III x 2. — dans
sa distribution des organes,
IV VI I 6.
Principe que la zoologie mo-
derne admet généralement,
aussi bien que l'admettait
Aristote, I i 16 w. — de la
matière, d'après lequel les an-
ciens philosophes ont étudie
la nature, I i 18 et suiv. —
nouveau, qui réfutera les con-
séquences sortant de la mé-
thode de division par deux,
1 IV 7. — qu'Aristote a for-
mulé le premier, et qui ins-
pire toute sa science zoologi-
que, I v 5 n. — auquel la
nature de beaucoup d'animaux
se rattache, II ii 7. — des
sensations, est dans le cœur;
sens 'qui en dépendent, II x6.
de la nature des animaux
i>ourvus de sang, III iv 10. —
de l'àme sensible, séparé du
haut et du bas dans l'animal,
III X 2. — delà sensibilité et sa
position chez les mollusques,
chez les testacés et les insectes.
IV V 33-35. — dévie, des insec-
tes, IV VI 1. — dévie, dans les
animaux et dans les plantes.
IV X 12. — des causes finales,
qu'Aristote a cent fois répété,
IV XI 8 n. — de l'optimisme, .
qu'Aristote a toujours sou-
tenu, IV XI 12/1. — des cau-
ses finales, dont Aristote ne
cesse jamais de montrer les
applications, IV xii 13 w. —
de l'optimisme, qu'Aristote a
toujours soutenu, IV xii 16w.
des causes finales, qu'Aris-
tote a toujours soutenu; son
application, IV xiii 3 «. —
généraux de la nature, dont
le premier est loptimisme ;
Aristote en a fait le fonde-
ment de toute son histoire na-
turelle, M II 2. — dont Aris-
tote a fait le fondement iné-
branlable de toute son histoire
naturelle; indication de ce
principe ; sa nécessité pour la
science, M ii 2 n. - du mou-
vement et de la locomotion,
M II 4. — généraux du mou-
vement, M II 4 «. — du mou-
vement; leurs conséquences,
M III 1. — importance rela-
tive des principes de mouve-
ment et des lieux où ils sont
placés, M v 5. — commun,
d'où partent les mouvements
dans l'animal, M vi 6. — de
la mécanique; un des pre-
miers et des plus essentiels,
M IX 1 w. — des causes fina-
les, invoqué par Aristote plus
que par qui que ce soit, et
dont il a été le premier à se
servir, M xii 3 /i. — fonda-
mental, sur lequel Cuvier s'est
appuyé dans son Règne ani-
mal, et qu'il a invariablement
maintenu, P ci. Voir Cuvier.
Privation, la division par deux
i\
510 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 511
ne pcMit lui être appli(|uéo, I
m 1 ; I III 5. — rôle des pri-
vations dans l'ancienno mé-
thode de division, I m 14.
Privilège de l'homme et sa su-
périorité sur le reste des
êtres, II X 3 4.
Problème de la vie, tiavaux par
lesquels il s'est agrandi; er-
reur de Claude Bernard, qui lui
assigne une date trop récente,
P cxxxiii. — critique des
théories de Claude Bernard
sur cette grave question, P
ihid. et suiv.
Problèmes d'Aristote cités sur
la cause de la production de
la présure dans un des esto-
macs des ruminants, III xv 2.
— la partie citée par l'auteur
et se rapportant à la présure
ne nous est pas parvenue, III
XV 2 «. — citation qu'en fait
le traité des Parties, D cxcvn.
Production et des'.ruction des
choses, ouvrage d'Aristote,
cité sur une théorie impor-
tante, II I 4 n. — productions
spontanées de la nature et
productions de l'art, I i 16.
Progression, mode de progres-
sion des animaux sans pieds,
M IX 7 8. — des oiseaux et
des poissons, M xv 4. — sin-
gulière du crabe, avançant
tous ses pieds à la fois et eu
sens oblique, M xvii 2.
Psaumes de David, cités poui-
son admiration de la nature.
P XI. — le Cœli enarrant com-
paré à l'enthousiasme d'Aris-
tote pour la nature, P ibid.
PsETTEs, incertitude sur l'iden-
tification de ces poissons ;
singularités auxquelles Aris-
tote fait allusion, en parlant
de leur nature toute retour-
née, M XVII 3 n.
Psychologie, son objet, I i 27
«• — ne peut être sacrifiée à
la physiologie, comme le veut
Claude Bernard, P cxxviii.
Ptiles, applications diverses de
ce mot, M xv 4 n.
Puces, mode et cause de leur
locomotion, M viii 3 n.
Pulsion et Rétraction, deux
sortes de mouvements, qui
servent à déterminer la loco-
motion et le déplacement des
êtres, M II 4 et w.
Pupille, organisation de la pu-
pille et de l'œil, II xiii 2.
Pureté du sang plus ou moins
grande, III iv 19.
Pythagore, cité avec grand éloge
sur le début delà philosophie,
P CLXXXIV.
Quadrupèdes, position appa-
rente et réelle de leurs oreil-
les, II XI 1. — ovipares et à
écailles, cause qui fait qu'ils
n'ont pas d'oreilles, II xii 2.
— ovipares, appareils qui pro-
tègent leur vue, II xiii 1. —
jeu de leurs paupières, II xiii
3. — formation et nature de
leur paupière, II xiii 4. —
n'ont pas de cils à la paupière
inférieure; utililc de leurs
poils. Il XIV 2 3. — polydac-
tyles, fonctions de leurs pieds,
II XVI 5. — organisation de
leur langue; leur voix, II xvii
4. — ovipares, nature de leur
poumon, III VI 5. — dimen-
sion et nature de leur rate,
III VII 11. — étude de leurs
intestins et de leur estomac,
IV I 1. — cause de leur con-
stitution, IV X 7. — dévelop-
pement de leurs parties, IV
X 9. — position de leurs ma-
melles, IV X 25. — femelles,
leur façon d'uriner; disposi-
tion de leurs parties posté-
rieures, IV X 34 35. — diftë-
ronces de leurs pieds ; ceux
qui ont un osselet, IV x 40
42. — vivipares et ovipares;
cause du mouvement de leurs
mâchoires, IV xi 7 8. — cause
de la nature de leurs jambes,
IV XII 21 w. — vivipares et
ovipares, flexions de leurs
appareils locomoteurs en sens
inverses; mouvement diaga-
nal de ces appareils, M i 4 5.
— leur locomotion ; leurs ap-
pareils opposés à ceux de
l'homme, M i 5 «. — sens
dans lequel sont le haut et le
devant chez les animaux, M
V 1. — leur position moyenne,
V 3 4. — différences de leurs
flexions avec celles de l'hom-
me et des oiseaux, M xii 2. —
vivipares, conditions de leur
locomotion ; rôle et flexion de
leurs pattes de devant; ex-
j)licatiou de leur organisation;
utilité de cette organisation
pour l'allaitement de leurs
petits, M xii 7-9. — leurs
flexions démontrées par des
figures graphiques, M xiii 2.
— rapports de leur nature
avec celle des oiseaux, M xv
1. — ovipares, disposition de
leurs membres sur le côté ;
explication de cette disposi-
tion, M XV 5.
Qualités, communes à tous les
animaux; qualités spéciales à
quelques-uns, I v 8. — des
quatre éléments, II m 1 n.
Questions, énumération de cel-
les que présente l'étude de la
locomotion dans les animaux,
M I 2. — scientifiques, diffé-
rant des questions philoso-
phiques, P CLXXX.
Queue des animaux; longueur
de la queue, en raison inverse
de celle des poils qui la gar-
nissent, II XIV 4. — son rôle
chez les animaux; ses diffé-
rences; ses usages, IV x 38
39. — des oiseaux; son ac-
tion faisant fonction de gou-
vernail, M x 3. — des oiseaux,
calculée de manière à aider la
locomotion, M x 8 n. — queue
des oiseaux et queue des pois-
sons, M XVIII 2.
R
Rachis, dans tous les animaux
qui ont des os ; son objet pro-
pre ; cause de son unité ; ses
parties nombreuses, II ix 4.—
application de ce mot à la co-
lonne vertébrale, du temps
d'Aristote, II ix 4 /i.
Racines, leur rôle dans les vé-
gétaux, tirant de la terre une
nourriture tout élaborée, II
III 8. — comparaison des ra-
cines des plantes avec les ra-
cines du mésentère, qui sont
les veines, IV iv 3. — leurs
fonctions dans les plantes,
IV X 12. — constituent le
haut dans les plantes, M iv 3.
Raies, cause de leur voracité
bien connue, IV xi 3 «. —
nature de leur queue, IV xiii
2/1. — forme de leur corps ;
leurs nageoires, IV xiii 4 //.
— nageoires de la raie ; con-
formation de ses pectorales,
n
l\
[f
N
12
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
513
sa
lY XIII 8 n. — natiirt.' d
peau, IV XIII 14.
Raison, sa défiiiitîun ; son be-
soin impérieux, P clxxi.
Rame d'un navire, comparée au
doigt du milieu de la main
humaine, IV x 20 et //.
Rapidité du vol des oiseaux de
proie, M X 6.
Rapports d'analogie entre les
genres ; difllicultc de cette dis-
tinction, I IV 3. — de la
substance et de la généra-
tion, de la matière et de la
forme, II i 4 5. — de l'épi-
ploon avec le sang, la graisse
et le suif, IV m 3.
Rate, incertitude sur sa fonc-
tion ; sa position, III iv 12 n.
— sa division ; sa forme, III
VII \ n. — sa fonction, III vu
3 //. — et foie, leur organi-
sation ; difficulté et incertitude
des observations sur ces deux
viscères, III vu 13. — sa
position, III VII 5 w. — incer-
titude sur sa fonction, III vu
9 11 «. — est moins néces-
saire que le foie dans les ani-
maux ; leur rôle à l'un et à
l'autre, dans la digestion et la
coction des aliments, III vu 5
7. — sa nécessité; ses di-
mensions selon les animaux ;
rate des oiseaux, des pois-
sons et des quadrupèdes ovi-
pares, III VII 9 11. — variétés
de la rate selon les espèces,
III XII 4. — sa forme, son vo-
lume, sa couleur, sa consis-
tance, sa grosseur chez les
vertébrés et chez l'homme ; ap-
préciation de l'étude qu'en ont
faite Aristote et l'Antiquité,
III XII 4 /i. — moins néces-
saire que le foie, P xlvii.
Rats, quelques-uns ont du fîel
et d'autres n'en ont pas, IV
H 3. — rats marins, leur or-
ganisation, IV VII 2.
Rkcherche des causes et parti-
lièrement de la cause finale,
I i 8. — sur la Génération;
sur l'étude de la liqueur sé-
minale et du lait, citées par
Aristote, II ix 17.
Rectum, sa définition ; ses cour-
bures ; direction de son dia-
mètre, III XIV 19/1.
Rédaction du traité des Parties
des Animaux, D cciv.
Références du traité des Par-
ties à une foule d'autres ou-
vrages d'Aristote, D cxciv et
suiv.
Réfutation de la théorie d'A-
naxagore, qui prétend que
l'homme est le plus intelli-
gent des êtres, parce qu'il a
des mains, IV x 14.
RÈGLE générale de composition,
que donne Aristote et qui s'ap-
plique à tout ouvrage (''esprit,
(juel qu'il soit, I i 1 w. — es-
sentielles de la logique et du
goût, établies par Aristote,
I i 1 «. — de méthode, qu'A-
ristote n'a jamais négligée, et
({u'il a toujours recommandée»
à ses successeurs, I iv 7 w. —
ordinaire de la nature, n'em-
ployant qu'un organe à une
seule fonction, toutes les fois
qu'elle le peut, IV vi8. — de
la méthode d'Aristote en his-
toire naturelle, P vi et suiv.
Règne animal de Cuvier, cité
passim. Voir Cuvier.
Reins, portions diverses dont
ils semblent composés, III vu
1. — leur direction; leurs
fonctions ; leur usage, III vu 7.
— leur but ; leur nature pro-
pre; leur fonction particulière
dans l'élaboration de l'urine;
leurs rapports à la vessie, III
A'ii 13. — maladies des reins
chez l'homme, III ix 3. —
graisse maladive des reins,
III IX 11. — des phoques;
leur formation, III ix 3 n. —
leur organisation ; leur fonc-
tion et leurs facultés ; causes
qui font qu'ils ont plus de
graisse, III ix 3-9. — leur
position dans la généralité des
mammifères et dans l'homme,
III IX 6 w. — leur organisa-
tion ; leur structure, III \\1 n.
— influence qu' Aristote attri-
« bue à leur graisse, III ix 7 10
w.
Répartition des cinq sens, II x
g 7. — des veines dans le
corps entier, III v 5.
Représentants et précurseurs
de la physiologie moderne, P
LXXVII.
Représentation graphique, par
ime ligne droite recourbée
d'une extrémité à l'autre, pour
expliquer la nature des qua-
drupèdes et des hommes ; des
mollusques, des lestacés et
des crustacés, IV ix 3-4.
Reptation des ophidiens; un
des phénomènes de locomo-
tion les plus remarquables, M
viii 1 w. — des enfants, et des
lutteurs dans la palestre, M
IX 4.
Reptiles, organisation de leur
nez, II XVI 7. — volume de
leur foie et sa couleur, III xii
•{ ,/. _ analogies des reptiles
«t des poissons ; leurs diffé-
rences, IV I 2. — couleur de
leurs excréments, IV i 3. —
conformation spéciale de leurs
intestins, IV i 5. — position
«le leur bile, IV ii 1. — nom-
bre de leurs doigts, IV x 22
„. _ ophidiens, leur manière
de se mouvoir, M ix 7 «.
Requins, leur renommée terri-
ble, qui en fait l'effroi des na-
vigateurs, IV XIII 12 n.
Respiration, chez les poissons
et les insectes, II xvi 9.
— Traité d'Aristote, cité sur
les fonctions communes aux
animaux, I i 4 «. — cité sur la
réfutation des théories anté-
T. H.
rieures, I i 38 Ai. — dans les
Opuscules psychologiques, ci-
té pour les opinions des philo-
sophes antérieurs sur la respi-
ration, III i 9 w. — cité sur la
position du cœur chez les
poissons, III IV 15 n. — cité
sur les branchies des pois-
sons, III VI 2. — Opuscules
psycliologiques, cité sur la
respiration des poissons ; ap-
préciation de cet ouvrage ;
cité sur la respiration des
cétacés; des amphibies, III
VI 2 3 w. — cité sur l'usage
des branchies des poissons,
IV XIII 9 16. — dans les Opus-
cules psychologiques , cité
pour l'étude des branchies, IV
XIII 9 n. — réfutation qu'y fait
Aristote d'Auaxagore, de Dé-
mocrite et de Diogène d'A-
pollonie, sur la respiration des
poissons, IV XIII 10 /ï. — cité
sur le mécanisme de la respi-
ration chez les cétacés à évent;
Aristote y renvoie à l'Histoire
des Animaux; cité sur l'op-
position de la respiration et
sur les branchies, IV xiii
\'] n. — caractère de cet ou-
vrage, P IV. — citations qu'en
fait le traité des Parties, D
CXCVII.
Ressemblance, différence de la
ressemblance et de l'analogie,
I IV 6 /i .
Résumé, sur la locomotion eu
général, M xix 3. — du traité
des Parties des Animaux, Pv.
Rétraction et pulsion, sortes
de mouvements, qui servent à
déterminer la locomotion et
le déplacement des êtres, M
II 4 et n.
Rire, elfet du rire et du cha-
touillement; manière dont ils
se produisent, III x 5. — ex-
plication qu'en donnent les
physiologistes modernes, III
X 5 «.
33
/
V
51.4
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 515
l'i
Rognons, leur place dans les
animaux; explication de leur
disposition, III ix 6. — utilité
de leur graisse, III ix 9. Voir
Reins.
Rome, emprunts qu'elle a faits
à la Grèce, P lx.
Rondelet, sa réfutation d'une
erreur d'Aristote sur la vessie
et les reins de la tortue d'eau
douce, III IX 2 n. — cité sur
la renaissance de la zoologie
descriptive, P cxlii.
Rose (Valentin), Aristoteles pseu-
depigraphus; son opinion sur
l'ouvrage qu'Athénée veut dé-
signer en citant souvent un
traité des Parties, D cxcii.
Ruelle, son édition de Rufus.
P LXV.
Rufus, d'Ephèse, habile méde-
cin ; grec de nation ; célèbre
par ses travaux d'anatomie;
ses trois traités ; pliysiologie
comparée du second ; règne
sous lequel il a vécu; ses dis-
sections ; belle découverte
qu'on lui attribue, mais qu'il
rapporte lui-même à Erasis-
trate, P lxiv. — cité sur l'a-
natomie ; ses travaux témoi-
gnent que cette science était
restée fidèle aux enseigne-
ments du passé, P LXV. — ses
travaux estimables, P lxiv et
suiv.
Ruminants, description de leurs
pieds; ruminants sans cor-
nes; on les appelle aussi bi-
furques, III II 2 /i. — nombre
et fonctions de leurs esto-
macs, III XIV 7. — divisions
de leur estomac ; description
de leurs quatre estomacs, III
XIV 7/1. — leurs estomacs,
P XLIX.
S
Sacrifices, observations sur le
cœur des victimes, III iv 23.
Sagesse de la nature, dans la
composition des cornes des
animaux, III ii 9 11. — ad-
miration d'Aristote pour ses
œuvres, M ii 2. — de la na-
ture, M XII 3. — de la nature,
M XVII 5. Voir Aristote.
Saignements de ne/, III v 11.
Saltigrades, insectes, IV vi 10.
— leurs deux modes de loco-
motion ; nécessité pour eux
d'un point d'appui, M m 1 2.
— leur mode habituel de lo-
comotion, M m 1 n.
Sang, son importance dans l'or-
ganisation; influence de ses
qualités sur la force et sur
1 intelligence, II ii 4 5. — sa
nature, selon qu'il est plus ou
moins chaud ou froid, Il ii 7.
— sa chaleur et sa liqui-
dité; comment sa nature peut
participer des contraires, II
m 3. — explication de sa cha-
leur, II III 3/1. — insuflisance
de l'explication que donne
Aristote de la nature du sang,
II III 5/1. — appellation que
la science moderne lui appli-
que, II III 10 n. — rapports
du sang et de la nourriture ;
sou objet; son élaboration; il
est renfermé dans le cœur et
dans les veines, II m 10-12.
— rapprochement du sang et
de la cliair. II m 12 n. — qui
a des fibres, ou qui en est
privé; influence de sa compo-
sition sur l'intelligence et le
naturel des animaux, II iv 1
2. — cause principale de sa
coagulation, II iv \ n. — son
rapport à l'intelligence, II iv
2/1. — effets de la chaleur ou
de la froideur du sang; sa
définition, II iv 6. — ses
fonctions diverses, III iv 3 et
ft. — sa nécessité dans les
animaux qui en ont ; sa na-
ture; vaisseau qui le contient,
III IV 3 4. — sa fonction, II
IV 6 /i. — époque de la dé-
couverte de la circulation, III
jv 17 w. — sa pureté plus ou
moins grande, III iv 19. —
matières qu'il contient, III v
10 n. — sa composition, et
progrès de l'analyse chimique
dans cette question, III v 10
n. — plus ou moins pur; son
influence sur les qualités de
l'animal, P xiii. — son rôle
général, compris par Aristote
comme nous le comprenons,
P xiii et suiv. — sa tem-
pérature ; importance qu'Aris-
tote y attache ; analyse minu-
tieuse qu'il fait de ce liquide,
P XV et suiv. — analyse du sang
par Aristote, P xv. — analyse
qu'en fait Cuvier, P xvii. —
analyse du sang par la chimie
actuelle, P xviii.
Sangliers, description de leur
pied, III II 2 /ï. — cause de
leur courage et de leurs em-
portements, II IV 5. — double
destination de leurs crocs ;
raison qui fait que les femel-
les mordent, III i 4 5.
Sangsues, leur mode de progres-
sion, M IX 7.
Sanskrit, l'alphabet sanskrit ;
groupement de ses consonnes,
et rang qu'elles y occupent,
III I 3 /t.
Saut, son mécanisme chez les
insectes, IV vi 10 et /i. — dis-
tinction entre le saut et la
marche ordinaire des ani-
maux, M III in. — chez les
animaux; moyen exceptionnel
de locomotion, M viii 3
4/î
— constitution des animaux
qui emploient ce mouvement
de locomotion, M viii 3 4. —
explication du saut des ani-
maux, M IX 9. — impossibi-
lité de sa prolongation, M xiv
2.
Sauterelles, organisation, po-
sition et nombre de leurs
pattes, IV VI 10.
Savants modernes, nient à tort
que les Anciens aient appli-
qué la méthode d'observa-
tion, I V 14 /ï. — procédé au-
quel le savant doit recourir
pour dissiper des doutes et
des indécisions, P cxxxi. —
opinion des savants sur l'idée
de Dieu, P clxxviii — effroi
puéril que leur cause la mé-
taphysique, P cLXxxi. Voir
Science.
Scare, le seul poisson qui ru-
mine, III XIV 12.
ScHELLiNG, fondement ruineux
de la philosophie de la nature
sortie de son école, comparée
aux théories du Darwinisme,
P CXXII.
Science, ses conditions, I i 5/i.
— son véritable but, l i 7 n.
— zoologique, principe qu'elle
a trop souvent négligé, I i 26
n. — de l'histoire naturelle,
théorie sur laquelle elle se
fonde exclusivement, I i 29 «.
— de nos jours, sur le monde,
comparée à celle des Anciens,
I V 1 w. — zoologique, son
début nécessaire, I v 11 /i. —
physiques et mathématiques,
place qu'elles tiennent dans
notre siècle, I v 3 /i. — mo-
derne, deux grandes classes
d'animaux qu'elle reconnaît
comme Aristote, II ii 5 /î. —
moderne, citée sur la chaleur
comparative des animaux, II
II 7 n. — moderne, conserve
une expression d'Aristote en
parlant du « Système vascu-
s
516
TABLE ALPHABÉTIQTTE DES MATIÈllES
laire », H m l'2 n. — mo-
derne, études omises par elle
sur l'influence que peut avoir
la composition du sang sur le
caractère des animaux, II iv
4 5 ,1. _ actuelle, son étude
sur la composition des subs-
tances graisseuses, II v 1 w.
— moderne, ses études sur
les organes des poissons, II
X 7 ,ï. — moderne, distingue
deux parties dans le cœur de
1 liomme, III vu 2 n. — mo-
derne, citée sur la graisse des
reins, III ix 10 n. — actuelle,
citée sur les différences des
viscères dans les animaux qui
en ont, III xii \ n. - actuelle,
citée sur le mot de Côlon, III
XIV 18 n. — prudence qu'elle
doit avoir avant de se pro-
noncer sur le but que se pro-
pose la nature, IV n 5 «. —
moderne, détails qu'elle a
donnés sur l'organisation des
crustacés, comparés à ceux
(|u'Aristote en donne, IV v 12
//. — peine qu'elle éprouve à
classilier les éponges; citée
sur le nom de Holothuries,
qu'elle a conservé pour les
échinodermes pédicellés, IV
V 26 27 w. — étude dont elle
s'est surtout occupée pour la
cigale, IV v 37 w. — com-
ment elle applique les noms
de Cantharus et de Caiithai is,
IV VI 3 «. — son opinion dif-
férente de celle d'Aristote sur
la tète des testacés, IV vu 3
n. — citée sur la conservation
du nom grec de maias, pour
une famille de crustacés bra-
chyures, IV viii 3 w. — théo-
rie qu'elle a négligée, et qui
vaut la peine qu'on la re-
cueille, IV IX 4 //. — citée sur
le mot grec du nom de Spire,
qu'elle a conservé pour une
famille de mollusques à si-
phon, IV IX 4 n. — eitée sur
la description des différenls
mollusques, IV ix 9 n. — citée
sur la conservation du mol
grec de Thorax, IV x 8 //. —
actuelle, compte qu'elle tient
des nageoires, IV xiii lu. —
citée sur l'étude du nombre
plus ou moins grand des
branchies, IV xiii 11 n. —
sa classification des chauves-
souris, IV XIII 18 II.
— zoologique ; conquêtes
qu'elle se promet encore, P
m. — rapprochements de son
état présent et de ses débuts
relativement à l'étude du
sang, P XVI. — actuelle, sa
théorie sur la graisse rappro-
chée de celle d Aritote, P xxi.
— plus avancée que la science
de l'Antiquité sur les trois
théories de la moelle, de la
graisse et du sang, P xxv. —
ethnologique, que le xix^ siècle
se flatte d'avoir inventée et
dont on trouve les premières
traces dans le livre que Pline
a consacré à l'homme, P lxiii.
— ses rapports avec la phi-
losophie, P cxLV. — sépara-
tion des trois sciences qui se
partagent le règne animal ;
leur confusion dans l'œuvre
d'Aristote, P cxlvi. — leur or-
dre respectif, P cxlviii. — con-
temporaine, doit craindre l'ex-
cès de ses richesses, P clix.
— système qui a été plus ou
moins reproduit par tous les
auteurs depuis Aristote sur
le monde des êtres animés,
p CLX. — condition de la
science dans le passé et dans
l'avenir; école à laquelle elle
peut apprendre la place qui
lui revient dans l'universalité
des choses ; source d'où elle
sort, P cLXi. — ses ressour--
ccs actuelles; erreurs (jui
peuvent la compromettre . le
transformisme et l'athéisme,
T
ABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 517
P cLxi. — sciences où les
idées à priori sont indispen-
sables ; sciences d'où elles doi-
vent être soigneusement éli-
minées, P cLxv. - moderne,
doit craindre l'influence de
l'athéisme, P clxxvii. — con-
temporaine, citée sur l'idée de
Dieu, P cLxxviii. — rapport
des sciences à la philosophie,
P CLXXX. — leur domaine;
école à laquelle chaque science
particulière peut apprendre la
place qui lui revient dans l'u-
niversalité des choses; source
commune d'où elles sortent,
P cLxxxi. —leur définition et
leur rapport avec la philoso-
phie, P CLXXxi. — domaine
spécial de la science, P
cLXXXiii. — ses relations
avec la philosophie; date
vénérable de son origine, P
cLXXxiv. — grecque, résumé
de son histoire, P clxxxv.
leur éclosion ; en Grèce et
dans l'Inde; leurs progrès, P
CLXXXV. — source d'où la
science est sortie primitive-
ment, P CLXXxvi. — fondées
par Aristote, et que le monde
a cultivées après lui, P
txxxxviii. — physiologique,
appréciation des études qu'en
a faites Aristote, D cxcviii et
^niv. — principe qui lui est
indispensable, M n 2 n. --
moderne, ses progrès cités
sur le jeu des flexions dans
les animaux, M m 3 w. — ac-
tuelle, ses observations sur
la disposition générale des
flexions, M xiii 4 n. — mo-
derne, distinction qu'elle fait,
parmi les décapodes, des es-
pèces qu'elle appelle Podoph-
thalmes, M xiv 5 «• — mo-
dernes, leur séparation les
nnes des autres par les pro-
grès de l'analyse, P M 274 et
suiv. — (le la locomotion des
êtres animés ; son début ; ses
progrès, P M 290 et suiv.
ScissiPÈDES, genre qu'ils for-
ment ; leurs différences ; leurs
nuances; leurs caractères, I
III 15/1.
Scolopendres, vivent après avoir
été coupées; ressemblance do
leur constitution à celle d'un
animal que l'on formerait de
la réunion de plusieurs ani-
maux, M VII 2 3. — nombre
de leurs pattes ; leur longueur,
M VII 2 w. — auxquelles on a
arraché des pieds pour qu'ils
soient en nombre impair;
impossibilité de la locomo-
tion sur trois pieds, M viii 5.
espèces venimeuses et re-
doutables; leur genre de vie
et d'habitation, M viii 5 w. —
ordre dont la scolopendre fait
partie; elle forme une fa-
mille, M VIII 5 //.
Scorpions, nécessité de la posi-
tion de leur dard, IV vi 6. —
leur queue ; leur dard ; leur
liqueur venimeuse, contenue
dans un réservoir intérieur,
IV VI 6 rt. ^ ^ ,
ScoTUS (Michel), protégé de Fré-
déric II, cité pour ses tra-
ductions, dans lesquelles Al-
bert le Grand a étudié Aris-
tote, P LXXII.
Sculpture, ses procèdes, du
temps d'Aristote, II ix 6 «.
Sec et Humide, sens divers de ces
termes, selon qu'on les consi-
dère en puissance ou en acte;
application à l'étude du sang,
U m 1-4. .
Segmentation, causes et obji-t
de la segmentation des insec-
tes, IV VI 2 3.
Seiches, leur constitution spé-
ciale. II viii 7. — organisa-
tion de leur bouche, II xvii
12. organisation de leur
estomac; leur gésier pareil à
celui des oiseaux; motif de
518
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
cette organisation, IV v 6 7.
— leur encre; emploi qu'elles
font de cet organe, plus dé-
veloppé que dans les autres
mollusques; motif de celte
organisation ; cause qui leur
fait projeter leur encre ; de
la production de l'encre, IV
V 8-10. — description de son
os, IV V 10 n. — et teuthies,
leurs différences avec les po-
lypes ; leur organisation spé-
ciale ; rapports que la nature
a mis entre leur manteau et
leurs pieds, IV ix 6-8 — nom-
bre, grandeur et mouvement
de leurs pieds, IV ix 8 n. —
et teuthies, leurs deux trom-
pes ou tentacules ; usage
qu'elles en font ; position et
dimensions de leur nageoire,
IV IX 9 12.
Sélaciens, nature de leurs os,
II IX 11. — nature de leur
racliis, II ix 13. — rapports
des sélaciens et de la vipère ;
leur estomac; leurs intestins,
IV I 4. — rapport des séla-
ciens et de la vipère, IV i 4
,1^ — leur conformation; na-
ture de leur queue, IV xiii 2.
— organisation de leurs bran-
chies, IV XIII 9 10. — confor-
mation de leurs branchies ;
leur classification ; nature de
leurs os, IV xiii 9 /i. — leur
bouche ; nécessité de leurs
mouvements pour saisir leur
proie; nature de leur peau,
IV XIII 12-13.
SÉLECTION, limites étroites de
son influence, P clxii.
Semence et menstrues chez les
femelles ; renvoi à des études
ultérieures, IV x 31 32.
Sénèque n'a pas fait d'histoire
naturelle, P lxi. — ses Ques-
tions naturelles ; omet l'orga-
nisation animale, P ibid..
Sens, rapports des sens avec
l'encéphale, Il vu 3 n. — tous
les sens sont faits en vue du
toucher, II viii 2 3. — des
différents sens chez les ani-
maux, II VIII 2/1. — les cinq
sens; leur répartition, II x 6.
— leur admirable disposi-
tion; ils sont tous doubles,
excepté le toucher, II x 11 12.
— leur disposition admira-
ble, II X 11 et suiv. — leur
double organisation, II x 12
n. — tous les sens sont placés
dans la tète, sauf un seul, IV
X 3 /î. — leurs organes chez,
l'homme et leur direction, M
IV 4 rt. — leur disposition
admirable, P xxxv. — chez
l'homme et chez les animaux,
P ibid.
Sens nombreux où l'on dit
qu'une chose est plus chaude
qu'une autre, II ii 12.
Sensation, siège unique de la
sensation, de la locomotion
et de la nutrition, II i 14 15.
— dont le cœur est le centre,
III IV 9. — déterminent le
devant et le derrière dans
l'animal, M iv 4. — traité de
la Sensation et des choses
sensibles d'Aristote, cité sur
le sommeil, II vu 11. — cité
sur la sensation, II vu 11
n. — cité sur le principe des
sensations, II x 6. — indi-
qué par l'auteur, II x 6 n. —
caractère de cet ouvrage, P
IV. — citations qu'en fait le
traité des Parties, D cxcvi.
Sensibilité, explication de la
sensibilité, II i 14. — consti-
tue essentiellement l'être ani-
mé, II I 15 «. — est l'objet
d'une des théories les plus
solides d'Aristote ; elle dis-
tingue esseutielleinent l'ani-
mal de la plante, II viii 1 //.
— sa définition, II x 3. — gé-
nérale, son vrai siège. 11 x i\
n. — siège de ce principe,
III V 3 «. — dans tous les
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 519
animaux en général, IV v 2.
théorie d'Aristote conser-
vée par la science, comme un
de ses principes fondamen-
taux, IV V 32 w. — son prin-
cipe chez les mollusques, chez
les testacés et les insectes;
preuves que l'organe de ce
principe est analogue au cœur,
IV V 33-35. — chez les in-
sectes ; du lieu où Aristote la
place, IV V 36 «. — commune,
sens dans lequel on peut en-
tendre cette expression, M iv
5 n.
Sensualisme, erreur dangereuse
de cette doctrine, qui a régné
dans le xviii« siècle, P M 302.
Séparément, signification de ce
mot dans la méthode de divi-
sion, I m 15.
Septime- Sévère, cité à propos
de son médecin Galien, qui a
très-probablement vécu après
cet empereur (211 ap. J.-C),
P LXVI.
Serpent et Serpents, leurs os.
II IX 10. — description de
leur langue, II xviii 6 w. —
leur langue bifurquée et son
organisation ; sa longueur, II
xvii 6. — rapport des ser-
pents et des lézards ; leur res-
semblance avec les poissons,
IV i 2 rt. — analogies des
serpents et des poissons ; leur
dilférence; couleur de leurs
rxcréments, IV i 2 3. — leur
conformation entraînant une
foule de conséquences dans
leur organisation générale,
IV I 5 rt. — leur organisation
spéciale, IV xi 1. — forme de
lenr langue, IV xi 5. — na-
ture de leurs écailles, IV xi 6.
— son espèce de cou; parti-
cularité qui le sépare de ses
congénères, IV xi 11. — cause
et nécessité de cette organi-
sation. IV XI 12. — étude de
leur cou, IV xi 11 n. — pro-
prement dits, n'ont pas de
sternum, IV xi 13 rt. — leur
manière de nager ; cause
qui fait qu'ils n'ont pas de
pieds, IV XIII 5 6. — leur
droite et leur gauche, M iv 6.
— amphisbènes, leur genre
de locomotion; leur organi-
sation ; position de leur or-
gane de la vue, M vi 3 «. —
manière dont ils marchent
sur le sol, représentée par
une figure graphique, M vu
5 6. — leur conformation;
leur mouvement de reptation
comparé au mouvement pro-
gressif des quadrupèdes, M
VII 5 rt. — leur marche; cau-
ses qui fout qu'ils ne peuvent
avoir de pieds, M viii 1. —
leur manière de se mouvoir,
M IX 7 rt. — principe de leur
flexion, M x 2.
Serres crochues et ergots chez
les oiseaux. IV xii 12.
Ser\et, cité sur la circulation
du sang, P lxxxiii.
Siebold et Stannius (MM. de),
leur manuel d'anatomie com-
parée (traduction française de
1850); un des premiers ou-
vrages où les doctrines dar-
winiennes sont appliquées à
la classification et à l'étude
des animaux; sa division en
deux parties : la classification
et l'anatomie comparée, P
cvii.
Siècle, le xvii® siècle; honneur
qu'il ne peut revendiquer en
physiologie, M ii 1 rt.
Siège unique de la sensation,
de la locomotion et de la nu-
trition, II i 14 15. — de la
sensibilité générale, II x 6 «.
— de l'ànie, III v 2 rt. — du
principe de la chaleur; de la
sensibilité, III v 3 n.
Singe, position qu'il ne prend
qu'accidentellement, M xi 1
M.
N
520
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
SiPHÉES OU TiPHÉEs, Gii Béotie,
lac de ce nom, IV xiii 5 /i. —
lac de Siphées ; contrée où il
se trouve, M vu 7 n.
SocRATE, soQ mérite dans l'étude
de la nature. I i 37. — sa
préoccupation, qui se retrouve
et éclate dans la plupart des
dialogues platoniciens ; mé-
rite que lui en fait Aristote,
I I 37 n. — a été le premier
à proclamer une haute estime
pour la nalurede l'homme, IV
X 6 w. — cité sur le fonde-
ment de l'optimisme, M viii 1
/i. — et Démocrite, direction
nouvelle qu'ils ont imprimée
à l'étude de la nature, P ix.
— cité pour prouver l'action
d'une intelligence infinie dans
l'univers, P clxxiii.
SoLÈNES ou SoLENS, Icur orga-
nisation, IV VII 2.
SoLENS de Cuvier, leur coquille;
leur charnière, IV vu 2 n.
Solennité particulière du Tiraée
de Platon, niiilgré ses imper-
fections, I V 3 « ; P Lv.
Soles, matière analogue aux os ;
leur emploi; leur nature, II
IX 14 15.
SoLiPÈDES, quelques-uns ont des
cornes pour se défendre, III
II 2. — solipède à une seule
corne ; explication de cette
anomalie , III ii 6. — leur
rate, III xii 4 n. — leur orga-
nisation, IV X 10. — usage de
leurs membres do devant et
de derrière, IV x 21. — con-
formation et nombre de leurs
doigts, IV X 22 n. — position
de leurs mamelles, IV x 25.
— position et appellation de
leurs mamelles, IV x 25 n.
— organisation de leurs pieds,
IV X 40. — ou équidés, con-
formation de leurs pieds, IV
X 40 n.
SoMMAiKEs des clijii)ih-os. du
traité des Parties des Ani-
maux, et du traité de la Mar-
che des Animaux, D ccv et
suiv.
Sommeil produit par le cerveau;
explication du sommeil par le
refroidissement. Il vn 10.
— du Sommeil et de la
Veille, traité spécial d'Aristote,
cité sur la théorie du sommeil ;
ressemblance prouvant l'au-
thenticité des deux ouvrages,
II VII 10 11 n. — cité sur l'ex-
plication du sommeil, II vu
11. — dans les Opuscules
psychologiques, cité sur les
fonctions essentielles attri-
buées au cœur, III m 12 n ;
III IV 9 n. — cité sur la théo-
rie de la sensibilité, III v 3
n. — mentionne le traité de
la Nutrition, qui n'est pas
parvenu jusqu'à nous, IV iv 3
;/. — caractère de cet ouvrage,
P IV. — traité d'Aristote, cité
par le traité des Parties, 1)
cxcvi.
Sophiste de Platon, cité sur
la dichotomie ; méthode essen-
tiellement platonicienne, I ii 1
n. — cité sur l'application de
la dichotomie, I m 7 n.
Sophistes, opinion qu'ils avaient
soutenue et pour laquelle ils
paraissent indiqués par Aris-
tote, IV X 16 n.
Sourcils, comparaison do leur
destination avec celle des cils;
leur dépendance ; leur épais-
seur dans la vieillesse; leur
fonction et usage principal.
II XV 1-2. — leur fonction, Il
XV 1 w.
Spéculation, deux faces di lié-
rentes sous lesquelles toute
spéculation peut être consi-
dérée, I i 1.
Sperme, théories particulières
d'Aristote sur son émission,
IVx33«..
Spire, mot g.-ec conservé par la
science moderne, pour une fa-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
5:M
mille de mollusques à siphon,
IV IX 4 w.
SouALEs, cause de leur voracité
bien connue, IV xi 3 ai. — na-
ture de leur queue, IV xiii 2
„. — nature de leur peau,
IV XIII 14 n.
Stannius et SiEBOLD, leur ma-
nuel d'anatomie comparée, P
cvii.
Station droite do l'homme, 11
VII 13; II VII 13w,etII x 4. —
droite chez l'homme ; ses rap-
ports à la chaleur, III vi 7.
droite de l'homme, IV x6.
droite et ses nécessités, M
V 4. — ses conditions, M xi 1
et suiv. — droite de l'oiseau;
dilférences qu'elle présente
avec la station de l'homme, M
XI 5 w. — droite, privilège ex-
clusif de l'homme, M xv 2 «.
Stellions, explication de la dis-
position de leurs membres
sur le côté, M xv 5.
Style, forme de style assez ha-
bituelle à Aristote, II x 1 n.
— forme de style fort rare
dans Aristote, III i 6 w.
forme de style peu habituelle
dans Aristote, III v 7 w. —
d'Aristote, dans le traité des
Parties des Animaux; preuve
délicate et sûre de l'authenti-
cité de cet ouvrjtge, D cxcix.
— et méthode, du traité des
Parties des Animaux. — d'A-
ristote, dans le traité des Par-
ties des Animaux, D cxcix.
Voir la Préface v et suiv.
Substance, ses rapports avec la
génération, H i 4. — eter-
noUes et substances périssa-
bles ; dilficulté et grandeur
des premières ; étude facile
et intérêt des secondes ; attrait
de ces deux études dillérentes',
I V 1-3.
Successeurs d'Aristote dans la
physiologie comparée, P lviii
ot suiv.
Suçoirs cbez les polypes, dont
une espèce n'a qu'un suçoir
unique, IV ix 11.
Sueur, glandes particulières qui
produisent le liquide dont
elle est composée, III v 9 w.
— explication de cette sécré-
tion ; sueurs de sang, III v
10.
Suif et Graisse, leurs rapports
avec le sang ; utilité et danger
de ces matières dans l'orga-
nisation animale, II v 1 4.
sa composition, selon les théo-
ries des Anciens, II v 2 n. —
chez les moutons, III ix 11-
ot graisse, leur rôle dans les
animaux, III ix 7-9 «. — ^l*^"
tingué de la graisse par Aris-
tote, P XX. — différence entre
le suif et la graisse, P ihid.
Supériorité de l'àme sur la ma-
tière, I I 26. - de l'homme
sur les animaux, I i 28. de
l'homme sur le reste des
êtres, II X 4. — de l'homme
sur le reste des animaux, se
manifestant dans la confor-
mation de sa main, presque
autant que dans les fac^^l^es
de son intelligence, IV x 16
n.
Surmulet, nature de son esto-
mac, III XIV 13.
Sutures du crâne de 1 homme
et des quadrupèdes, II vu 1d
Syennésis de Chypre, système
des veines qui lui est attribue,
III IV In.
Sylla, sa bibliothèque renfer-
mait les manuscrits d Aris-
tote, P Lin.
Sylvius, son silence sur la pliy-
siologie comparée et l'anîito-
niio comparée, P lxxvh.
Sympathie entre les organes, 11
VII 15 «.
Synovie, sa formation; sa Jonc-
tion; explication do ce mot,
II IX 6 rt.
N
522
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
¥4
Système, osseux daus les ani-
maux; son organisation gé-
nérale en vue des flexions et
des mouvements, mais sur-
tout en vue de la solidité et
<le la conservation du corps,
II IX 5. — veineux, d'après
Aristote et ses théories ana-
tomiques, III \ 1 n. — vas-
culaire, chez les animaux, III
V 2 4 w. — de Diogène d'A-
pollonie, d'Anaximène et de
Thaïes, discutés par Aristote,
I I 19 //. — de Démocrite ;
réfutation qu'en fait Aristote,
I I 21. — zoologique de Cu-
vier, qui est celui d'Aristote,
et qui doit être désormais le
fondement de l'histoire natu-
relle, P c et CLiii. — antiques,
qui admettaient le flux uni-
versel des choses et la perpé-
tuelle mobilité de tout ce qui
est, comparés au transfor-
misme contemporain, Pclxvii
et suiv. — difléreuts de clas-
sification qui se sont succédé
dans la sience zoologique,
depuis Linné jusqu'à l'heure
actuelle, P cxxii.
T
Tables de la longueur des in-
testins dans les mammifères,
données par Cuvier, III xiv 18
n.
Taons, leur trompe et leur dard,
II XVII 13.
Taureaux, cause de leur cou-
rage et de leurs emportements,
II IV 5. — différence de leurs
cornes avec celles des bœufs-
femelles, m I 7.
Température des êtres animés
ou inanimés, est une des sen-
sations les plus distinctes que
nous puissions avoir, II ii 9
n. — excessives, effets qu'elles
causent, II ii 12 n. — de la
moelle et celle du cerveau,
II VII 2 et «.
Testacés, organisation des tes-
tacés et des crustacés, II viii 4
5. — leur classification dans
la zoologie moderne. Il viii 4
n. — organisation de leur
bouche ; leur nature, 11 xvii
12. — différence qu'ils pré-
sentent avec les animaux qui
. ont du sang, IV v 1. — orga-
ganes qui servent à leur nu-
trition, IV v 3 //. — Cuvier
en fait le premier ordre des
acéphales ; les coquilles qu'il y
place sont toutes bivalves,
IV V 14 w. — leur organi-
sation, IV V 13. — différence
de leur organisation avec celle
des mollusques, IV v 16. —
influence du froid et du chaud
sur ces poissons, IV v 20. —
disposition du siège principal
de leur sensibilité, IV v 34.
— leur mouvement, IV vu 1
n. — leur organisation ; leur
j)eude mouvement; indivision
de leur corps ; dureté de leur
coquille ; position de leur tête;
position de l'organe qui sert
à les nourrir; les autres par-
ties de leur corps n'ont pas
de nom, IV vii 1-3. — posi-
tion de l'organe qui sert à les
nourrir, IV vu 3. — forment
la quatrième classe des mol-
lusques ; causes qui les font
appeler acéphales ; leur orga-
nisation, IV VII 3 n. — leur
organisation comparée à celle
des autres animaux, IV ix 2.
— explication sur leur partie
terreuse, IV ix 2 n. — dis-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
523
tingués des mollusques, IV
IX 5/1.
Têtard des grenouilles, son dé-
veloppement, IV XIII 4 w.
Tète, organisation de la tête
de l'homme; elle n'est pas
charnue, erreurs à ce sujet,
II X 4 9. — sa définition. II
X 4/1. — de l'homme, est cou-
verte de poils, et raisons qui
font qu'il en est ainsi, II xiv 5.
— parlant après avoir été
coupées, contes absurdes, III
X 5. — et cou, dans les ani-
maux qui ont du sang, leurs
fonctions et leur place ; leurs
relations avec le reste, du
corps et le tronc, IV x 2-6.
Téthyes d'Aristote, répondant
aux ascidies de la zoologie
actuelle ; sont des zoophytes,
IV V 17 n. — leur organisation
singulière, IV v 17. — leur
rapport aux plantes, IV v 26-
29. leur sensibilité ; leur
organisation ; les deux ordres
de trous que présente leur
croûte ; leur classification, IV
V 29 n. — leurs rapports avec
le végétal, IV V 30 «. — ori-
gine de leur nom de zoo-
phytes, qu' Aristote semble
avoir inventé, IV v 26 30 «.
Teuthides, leur constitution spé-
ciale, II VIII 7. -- identifi-
cation de ce mollusque, II
vin 7 «.
Teuthies, leur encre, emploi
qu'elles font de cet organe ;
sont les seules parmi les mol-
lusques à être de haute mer ;
nature de leur os, IV v 8-10.
et seiches, leurs dilférences
. avec les polypes ; leur orga-
nisation spéciale ; rapports
(jue la nature a mis entre leur
manteau et leurs pieds, IV ix
(^.g. — leurs deux trompes ou
tentacules ; usage qu elles en
font; position et dimensions
de leur nageoire, IV ix 9 12.
Teuthis, leurs deux cloaques,
dont l'un s'éloigne davantage
d'un gésier; motif de cette
organisation; leur différence
avec les seiches et les poly-
pes, IV V 6 7. — rapport du
teuthis, ou calmar, et de l'oi-
seau, IV V 7 n. — uom qu'on
a aussi donné à une famille
de poissons acanthoptères ,
IV IX 7 n.
Thalès, allusion à son système,
I I 19 ,1, — origine de son
système sur les fonctions or-
ganiques du corps, II II 3 w.
— cité sur le début de la phi-
losophie, P CLXXXIV.
Théophraste, cité pour la bota-
nique, qu' Aristote lui a fait
faire, I v 2 /i. — a exécuté les
Erojets de son maître pour la
otanique, II x 2 /i. — His-
toire des plantes, cité sur l'é-
pipètre et sa propriété parti-
culière, IV V 28 «. — ses
fragments, cités pour une étude
sur les poissons qui peuvent
vivre plus ou moins longtemps
hors de l'eau, IV xiii 7 n. —
disciple d'Aristote, qui lui a
fait faire la botanique, M iv 1
„. __ sa botanique, inspirée
par Aristote, P lviii. — étu-
des dout il s'occupe exclusi-
vement ; s;a méthode ; contem-
porain d'Érasistrate et d'Hé-
rophile, P ibid. _
Théorie, distance de la théorie
à la réalité, I i 13 «.•— aristo-
télique, de l'essence de l'hom-
me, contenant quelque chose
de la théorie Platonicienne
des Idées, I I 17 /i. — des
Idées Platoniciennes, qu Aris-
tote a toujours combattue, et
à laquelle il revient cepen-
dant sous une autre forme.
I V 5 «. — des quatre éléments,
attribuée à Empédocle ; et ac-
ceptée jusqu'au xvi« siècle,
II I 2 //. — anatomi(iues, qu'ac-
N
524
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
ceptait Aristotc, mais que nous
ne connaissons pas, II i 10 w.
— qui sortaient de la théorie
des quatre éléments, II v 1 h.
— aristotéliques, sur l'orga-
nisation du cerveau, dans les-
([uelles on peut trouver com-
me un reste des théories pla-
toniciennes, II VII 5 7 rt. —
des quatre éléments, à lacjuello
Aristote fait allusion ; sa du-
rée dans la science, III ii 11
n. — anciennes, sur la corré-
lation de la bile et de la lon-
gévité, IV II 7. — des quatre
éléments, époque de son rè-
gne et de sa disparition, IV
III 3 n. — des quatre éléments,
son application, IV x 40 //. —
d'Aristote, sur les quatre élé-
ments et sur la chaleur ani-
male, auxquelles l'auteur fait
allusion, IV xiii 11 n. — or-
dinaire d'Aristote, sur la sa-
gesse de la nature, IV xiii 12
n. — physiologiques, attes-
tant une fois de plus l'atten-
tion qu'Aristote apportait à
observer les faits pour arriver
à les expliquer, IV xiii 10 n.
— du mieux dans le possible,
d'Aristote ; sa ressemblance
avec celle des conditions
d'existence de Guvier, M ii 1
//. — d'Aristote, très-vraie et
très-profonde, que la science
du xix*' siècle ferait bien de
recueillir, et qui devrait tou-
jours lui servir de flambeau,
P IX. — qui peuvent compro-
mettre la science ; objections
contre ces théories décevan-
tes, P CLXI.
Théorie des alimeiils, })roba-
bU'inent un ouvrage d'Aris-
tote, cité sur l'étude des rési-
dus de la nourriture, II vu 16.
Thermomètre, inconnu des An-
ciens, II II 7 n ; II II 12 n ;
— son usage, II n 18 //.
Thésaurus linguîc Gra^ci*, de
Henri Estienne, cité à l'appui
de l'emploi du mot de Ptiles,
M XV 4 w.
Thomas, Saint Thomas, services
qu'il a rendus à l'intelligence
moderne, P lxxv.
TiMÉE de Platon, trad. de M.V.
Cousin, solennité particulière
de son style; ses mérites, mal-
gré les imperfections qui le
déparent, I v 3 /i. — rappro-
chement des théories qui y
sont exposées avec les théo-
ries aristotéliques, sur l'orga-
nisation du cerveau, II vu 5
7/1. — réfutation de sa théo-
rie de la respiration, III i 9
//. — cité sur des métaphores
peu habituelles à Aristote ,
III X 2 «. — cité sur la dis-
tinction des diflérentes di-
mensions de la grandeur ou
de l'espace, M ii 2 «. — de
Platon, cité sur le sens de
l'expression : le Tout, M iv 3
//. — sa valeur physiologique,
P LV et suiv. — traduit par
Cicéron, P lix.
TiT/E (1819-1826) (M .) veut dépla-
cer le premier livre du traité
des Parties des animaux, D ce.
ToRcoL, oiseau, nombre et dis-
position de ses doigts, IV xii
23. — conformation singu-
lière de ses pieds, IV xii 23
w.
Torpilles, poissons, leur cou-
formation ; nature de leur
queue, IV xiii 2. — position
de leurs nageoires, IV xiii 8.
— nature de leur queue, IV
XIII 2 //. — fout partie de la
famille des raies ; conforma-
tion de leurs nageoires ; leur
faculté électrique, IV xiii 8
/t.
Tortue, son organisation, II viii
5. — poumon des tortues,
III VI 5. — seules parmi les
animaux à carapaces ont une
vessie ; cause de cette excep-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
i25
tion, III VIII 3. — distinction
entre les tortues de mer et
celles de terre, III viii 3 «. —
leurs reins, III ix 1. — cou-
leur et organisation de ses
viscères, III xii 3. - est le
seul des reptiles qui ait une
vessie, IV 1 2.— nature de leurs
écailles, IV XI 6. — explica-
tion de la disposition de leurs
membres sur le coté , M
XV 5.
Toucher, importance de ce sens ;
son siège, II I 14. — premier
des sens de l'animal ; son
importance; tous les autres
sens faits en vue de celui-la,
II VIII 2 3. — principe d'Aris-
tote sur ce sens, adopté par
la zoologie moderne, H viii 2
;/. pourquoi ce sens initial
n'a pas la disposition des
autres sens, II x 2.
Tout, sens dans lequel Aristote
entend cette expression, M iv
3 n.
Traités d'Aristote.
Traité de l'Ame, cité sur le sens
dans lequel doit être compris
le mot d'àme, I i 25 w.— son
objet. Il 27 /i. - de l'Ame,
cité sur l'intelligence et les
choses intelligibles, I i 27 n.
— cité pour les vers d'Empe-
docle sur la composition des
os, I I 36 H. — cité sur la fa-
culté nutritive des plantes et
des animaux, I v 2 «. — cite
sur les organes des sens ; sur
l'objet sensible et la sensa-
tion; sur la sensibilité ; allu-
sion à cet ouvrage, II i 12-15
//. — cité sur les rapports des
sens avec l'encéphale, II yii 3
n. — sur le rapport de lame
;,ux éléments, H vu 4 «. --
cité sur la sensibilité ; sur a
théorie de la vision; sur le
diaphane, H viii 1 2 «. --
cité sur la théorie spéciale de
la vision, II X 7 w. - s"»* la
tliéorie de l'ouie. II x 10 //.—
cité sur les fonctions essen-
tielles attribuées au cœur, III
m 12 n. — cité sur la sensi-
bilité constituant l'animal et
la vie, III IV 13 /i. — cité sur
l'omission de la théorie de la
sensibilité dans cet ouvrage.
III V 3 w. •— est une théorie
générale du principe vital, P
m, _ cité sur le problème de
la vie, auquel Claude Ber-
nard assigne une date trop
récente, P cxxxiii. — cité sur
les deux principaux caractères
de la vie animale, P cliv. —
cité sur la biologie, P clviii.
— son importance, P M 276.
— Opuscules psychologi-
ques, Parva naturalia, ou traité
de la Sensation et des choses
sensibles, cité sur la sensa-
tion, II VII 11 n. — et traité
du Sommeil, cités sur l'expli-
cation du sommeil, II vu 11.
de la Sensation et des
choses sensibles indiqué par
1 auteur, II x 6 n. — cité sur
le principe des sensations,
XI X 6. — du Sommeil et de la
veille, d'Aristote, II n 10 n.
— du Sommeil et de la veille,
cité sur la théorie du som-
meil ; ressemblance prouvant
l'authenticité des deux ou-
vrages, II VII 10 11 n. — de
la Jeunesse et de la vieillesse,
cité sur le principe des sen-
sations, II X 6 n. — du Som-
meil ; de la Jeunesse ; du Mou-
vement dans les animaux,
cités sur la théorie de la sen-
sibilité, III V 3 n. — du Som-
meil ; de la Jeunesse ; du Mou-
vement, cités sur les fonc-
tions essentielles attribuées
au cœur, III m 12 n ; III iv 9
n, de la Jeunesse et de la
vieillesse, citation qu'y fait
l'auteur du traité des Parties,
III IV 10 /i. — de la Jeunesse
N
526
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
et (le la vieillesse, cité sur le
rapport des insectes et des
plantes, IV VI 4 n. — de la Lon-
gévité, cité sur les animaux
qui n'ont pas de sang, lïl x 8
n.
Traité de la Respiration, dans
les Opuscules psychologiques,
cité pour les opinions qu'A-
ristote y réfute sur la respi-
ration, III I 9 /i. — cité pour
la réfutation des théories an-
térieures à la sienne, I i 38
n. — cité sur la position du
cœur chez les poissons, III iv
15/1. — cité sur les branchies
des poissons, III vi 2. — cité
sur la respiration des pois-
sons ; appréciation de cet ou-
vrage ; sur la respiration des
cétacés ; des amphibies, III
VI 2 3 «. — cité pour l'étude
des branchies, IV xiii 9 «. —
réfutation qu'y fait Aristote
d'Anaxagore, de Démocrite et
de Diogène d'Apollonie, sur la
respiration des poissnus, IV
xiii 10 n. — cité sur l'usage
des branchies des poissons,
IV XIII 9 16. — cité sur le
mécanisme de la respiration
chez les cétacés à évent ; Aris-
tote y renvoie à l'Histoire des
Animaux ; sur l'opposition de
la respiration et des bran-
chies, IV XIII 17 n.
— de la Sensation et des cho-
ses sensibles, citation qu'en
fait le traité des Parties , D
cxcvi. — le traité sur le Som-
meil cité en même temps que le
traité de la Sensation, D ihid.
— du Mouvement dans les
animaux, de la Respiration, de
la Veille et du Sommeil, de la
Vieillesse et de la mort, cités
sur les fonctions des animaux,
I I 4 n. — du Mouvement dans
les animaux, cité sur le cœur
comparé à un animal, III iv 16
Traité des Parties des animaux,
d'Aristote, la théorie de la
méthode est bien placée au
début de cet ouvrage d'ana-
tomie comparée, I i 1 «. —
ordre suivi par l'auteur dans
cet ouvrage ; sujet qu'il y
traite, II i 1 n. — son objet
est d'expliquer le mécanisme
des fonctions de chaque or-
gane et de chaque viscère,
IV XI 1 /i. — sujet de cet ou-
vrage. Mil n. — place qu'il
occupe dans le système zoo-
logique d'Aristote ; caractère
de cet ouvrage ; analyse de
ses quatre livres, P 1 et suiv.
— ses théories incomplètes ;
sa haute valeur, P ii. — science
inaugurée dans cet ouvrage,
P III. — analyse de cet ou-
vrage.
Ibid.,
V et suiv. —
sujet du premier livre de cet
ouvrage, P v. — précédents
de cet ouvrage, P liv. — son
authenticité ; auteurs dans
l'Antiquité dont le témoignage
atteste plus ou moins préci-
sément que cet ouvrage est
authentique, D cxcii et suiv.
— citations d'autres ouvrages
d'Aristote, qui y sont faites
D cxciv. — citations qui sont
faites de ce traité dans d'au-
tres ouvrages, D cxcvii. —
est certainement l'œuvre d'A-
ristote, D cxcviii. — place
nécessaire de son premier
livre, D cxcix. — authenticité
et composition de ce traité, D
CXCIX. — livre premier de ce
traité, et place qu'il doit oc-
cuper dans cet ouvrage, D
CXCIX et suiv. — des Parties
des animaux et Histoire des
animaux, différence entre les
sujets de ces deux ouvrages,
D ce. — sa composition laisse
beaucoup à désirer, D cciv.
— appréciation impartiale de
cet ouvrage, D cciv.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 527
Traité de la Marche des ani-
maux, cité sur la cause qui
fait que les serpents sont dé-
pourvus de pieds, IV xi 1.
— indiqué par l'auteur qui y
renvoie à l'Histoire des Ani-
maux, pour les différents mo-
des de flexion dans les ani-
maux : cité sur la queue des
oiseaux, IV xi 14/1. — de la
Marche des animaux et du
Mouvement dans les animaux,
cités sur les causes qui font
(|ue les poissons qui ressem-
blent aux serpents n'ont pas
de nageoires, et que les ser-
pents n'ont pas de pieds, IV
xin 6. — cité sur les Kestres
de l'étang de Siphées, par
rapport aux serpents, IV xiii
6 „. — de la Marche des
animaux, préface et analyse,
D M 273. — son mérite, id.,
ihid. — dissertation sur
l'authenticité et la compo-
sition de cet ouvrage, D M
317 et suiv. — de la Marche
des animaux et traité du Mou-
vement dans les animaux, dis-
tinction à faire entre ces deux
ouvrages, quoiqu'ils aient des
théories communes, D M 317
it suiv. — indiqué par le
traité du Mouvement dans les
animaux. D M 318. — cité
dans le traité des Parties des
animaux, ihid. 319. — cité dans
l'Histoire des Animaux et dans
le traité de l'Ame, id., ihid.
Traité de la Génération des
animaux d'Aristote, cité sur la
nourriture des êtres, II m 12.
— cité sur les matières dont
l'une est le principe de la gé-
nération, et dont l'autre est
faite pour elle, II vu 16. -—
cité sur le sperme et le lait,
II vil 16 n. — cité sur la Li-
bye, II IX 8 //. — cité sur
le' sperme et sur le lait, II ix
' 17 Ai. — à propos d'un traité
sur la Croissance et la Nutri-
tion, III V 6 /ï. — cité sur
les parties déterminées dans
les animaux qui ont du sang.
IV IV 4. — son objet ; le chef-
d'œuvre zoologique d'Aris-
tote, IV IV 4 /i. — cité sur
l'étude du sperme et de son
action, IV x 31 32 //. -- cité
sur l'étude de l'organisation
intérieure chez l'homme, et
sur les organes sexuels, IV x
32. — de la Génération et le
traité de la Marche des ani-
maux, cités sur l'analogie du
lait et de l'œuf et sur la flexion
des jointures, IV xi 14. —
cité pour une même obser-
vation faite dans l'Histoire
des Animaux sur la vessie de
la tortue, IV xiii 15 /î. — ou-
vrage dont la profondeur n'a
guère été surpassée depuis
Aristote, IV xiv 4 /i. — son
authenticité indubitable , D
CXCIV. — citations qu'en fait
le traité des Parties, D cxcvi.
— allusion que fait ce traité,
et qui compte pour une cita-
tion explicite, du traité des
Parties, D cxcvii.
Traité du Ciel d'Aristote, au-
quel l'auteur semble faire al-
lusion, I V 3 /i. — ouvrage
d'Aristote auquel il fait allu-
sion, II i 2 /i.
Traité d'anatomie et Histoire des
Animaux, cités sur la méthode
suivie pour les veines et le
cœur, III V 13.
Traité de l'Alimentation ou Nu-
trition, mentionné par Aris-
tote dans d'autres ouvrages,
n'est pas parvenu jusqu'à
nous, IV IV 3 /î. — de la Nu-
trition, ouvrage perdu d'Aris-
tote, P IV.
Traité des Plantes, mis à tort
parmi les œuvres d'Aristote,
II X 2 /i.
Traités d'Aristote, cités sur une
.;
\r
■s
528 TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 529
lî t
foule de passages relatifs à la
luéthode, I i 13 w. Voir Aris-
tote.
Traité des lieux dans l'homme
d'Hippocrate, édit. et trad.
Littré, cité sur la théorie des
fluxions, II VII 8 n.
Traité de natura Deorum, de Ci-
céron, cité pour les emprunts
faits à Aristote d'une foule
d'idées sur la bonté de la na-
ture ; admiration qu'inspire
cet ouvrage, II xv 1 n ; V
LIX.
Traité élémentaire de physio-
logie humaine, de M J. Bé-
clard, cité sur la droite dans
les animaux, M iv 9 w.
Trajan, les études médicales
pendant son règne, sous le-
quel a vécu Rufus, P Lxiv.
Transformisme, son influence
fâcheuse sur la science de nos
jours, II I 5 /i.— et athéisme,
<langeis de leurs théories
pour la science ; objections
contre ces doctrines déce-
vantes, P cLXi. — objections
qu'il soulève, P clxi. — sa
définition; un de ses torts les
moins pardonnables, P clxvi.
antiques systèmes qu'il dé-
passe en les reproduisant, P
txxvii et suiv. — est une
pure rêverie, imitée des Boud-
dhistes de l'Inde, P clxvii.—
et renouvelée d'Heraclite, P
CLXVII et suiv. — ou Darwi-
nien, chaos dont celte doc-
trine menace Thistoire natu-
relle, P CLXViii. — arrière-
pensée qu'il caresse, P clxix.
Trésor d'Henri Estienne, édit.
Firmin Didot, cité sur le mot
Saura, IV ix 10 n.
Troglodytes, animaux troglo-
dytes, leurs flexions sur le
côté, M XVI 4. — animaux ha-
bitant des trous. M xvi 4 et
Trompe de Téléphant, organi-
sation toute particulière d*'
cet organe; ses fonctions, II
XV 2-4. — des mouches et leur
dard, II xvii 13. — chez les
diptères , son organisation
remarquable et très-variée,
IV VI 5 //. — sa nature chez
certains insectes, IV vi 8 n.
— ou tentacules, des seiches
et des teuthies ; leur usage,
IV IX 9 10.
Trygons, poissons, leur confor-
mation ; nature de leur queue,
IV XIII 2. — nombre et posi-
tion de leurs nageoires, IV
XIII 4. — le Trygon est une es-
pèce de pasténague et de raie ;
nature de sa queue, IV xiii 2
n. — forme de son corps, IV
XIII 4 n.
Tuniques de l'œil ; leur nature,
II XIII 2 w.
Turbines, coquillages, leur or-
ganisation ; leur ressemblance
avec les bivalves, IV v 14. —
position de leur micon, IV v
Ig, — sont univalves ; nom-
breuse division qu'ils for-
ment; leur organisation réelle,
IV V 14 /t. — leur organisa-
tion et leur forme, IV vu 2.
à hélice, leurs ressem-
blances avec les mollusques
et les crustacés, IV ix 2. --
c'est la fïimille des pectini-
brannhes de la zoologie mo-
dei ^e, IV IX 2 n. — cause
qui fait que l'orifice des ex-
créments se trouve, chez eux,
près de la bouche, IV ix 5.--
leur manière de se mouvoir
montre quel est le point de
départ du mouvement, M iv
10. — leur devant et leur
derrière, confondus dans le
même sens, M v 3.
Tyrannion, cité pour les œuvres
d'Aristote que Varron avait
pu connaître, P lix.
u
Unicorne, quelques animaux
sont unicorues ; explication
de cette anomalie, III n 5 6.
Unité du système veineux dans
l'animal, III iv 4 n. — de
composition, théorie appli-
quée à toute la série animale,
telle qu Aristote pouvait la
connaître, IV ix 3 w.
Univalves, leur organisation,
lY y 15. — position de leur
micon, IV v 18. — et bivalves,
leur organisation analogue à
celle des plantes ; position de
l'organe qui sert à les nourrir,
IV VII 2 3.
Univers, ordre admirable qui y
éclate, I I 30. - le haut et le
bas de l'Univers, coïncidant
avec le haut et le bas dans
l'homme, M iv 2 /i; M v 3 /i.
Universaux, définition de ce
mot, Iiv 3.
Université de Padoue, travaux
qui font grand honneur à
cette illustre école, P M 293.
Uranus, planète, ses perturba-
tions causées par la présence
d'un corps voisin, M ii 1 w.
Usage double de la langue chez
l'homme, Il xvi 12. -- des
parties dans le corps de l'hom-
me. De usu partium, ouvrage
de Galien, qui reproduit celui
d'Aristote, en ce qui concerne
la physiologie comparée, P
LXVI.
Usu PARTIUM (de) , traité de Galien ,
sorti tout entier du traité des
Parties des animaux d'Aris-
tote ; rapprochement et com-
paraison de ces deux ou-
vrages, D cxciii.
Vaisseaux, lymphatiques, leur
découverte faisant connaître
la nature de la lymphe, II vu
g ;i • — qui contiennent le
sang; erreur d'Aristote sur
leur origine, III v 2 «. —
chylifères, lieu où ils pren-
nent naissance ; leur fonction,
IV IV 2 /i.
Valenciennes, sa description de
la vésicule biliaire* de l'amia,
IV II 1 n.
Valentin Rose, son ouvrage:
Aristoteles pseudepigraphus,
cité, D cxcii.
Vanini, mot de ce malheureux
devant ses bourreaux, I v 5 //.
T. II.
Variétés dans les dimensions
du cœur des animaux, III iv
20.
Varignon, sa réfutation des er-
reurs mathématiques de Bo-
relli, P M 304.
Varron, le plus savant des Ro-
mains, surnommé le Polygra-
phissime ; ses labeurs variés;
nomenclature que son ami Ci»
céron nous en a laissée ; omet
l'histoire naturelle; sa con-
naissance des œuvres d'Aris-
tote, P LIX.
Vasculaire, organisation du sys-
tème vasculaire chez les ani-
maux, III V 2 4 /i.
34
s
530 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 531
i.U
Végétaux, puisent dans la terre
par leurs racines leur nourri-
ture toute élaborée, II m 8.
— incertitude sur leur nutri-
tion, II III S n. — leur haut ;
cause de cette disposition par-
ticulière, M V 3 4. — argu-
ment faux et argument vrai
relativement à ce qui déter-
mine le haut dans les végé-
taux, M V 4 w.
Veille et Sommeil, traité d'A-
ristote cité sur les fonctions
communes aux animaux, I i 4
n. Voir Aristote, et Traités
d'Aristote.
Veines, leur disposition dans le
corps des animaux; sont les
vases du sang, H m 10 11. —
et os, leurs ressemblances et
leurs différences, II ix 1. —
comparaison du système des
veines et du système des os,
II IX 1 3 n. — nécessité de
leur continuité ; leur principe,
II IX 3 4. — leur origine, III
IV 4. — leur fonction ; leur
disposition, III IV 4. — système
veineux dans l'animal, III iv
4 ,i. — elles partent toutes du
cœur; observations anatomi-
ques à ce sujet, III iv 7 9. —
les deux veines principales ;
toutes deux ont été séparées ;
explication ultérieure des dif-
férences quelles présentent,
III IV 17. — et grandes cavi-
tés du corps; leur nature; ne
sont jamais chargées de grais-
se ni de chair, III iv 21 22. —
' veines dans les théories d'A-
ristote, III V 1 w. — elles ont
toutes pour principe le cœur;
leur répartition dans le corps
entier, III v 2. — et aorte,
description de ces veines;
leur position dans les ani-
maux qui ont du sang, III v
2 4. — leurs ramifications,
pareilles aux canaux d'irriga-
lion, III V 7. — rapports de
la grande veine et de l'aorte,
III V 12. — distinction de la
grande veine et de l'aorte, III
VII 6 7 w. — rénale, sa divi-
sion; subdivisions de ses
branches, III ix 4 n. — raci-
nes du mésentère; analogues
aux racines des plantes, IV
IV 3. _ et os, leurs rapports,
P xxxii. — ce qu'il y a de
commun entre eux, P xxxii et
suiv.
Veinules et Nervures, observées
sur les animaux maigres, et
sur les feuilles desséchées de
certaines plantes, III v 8.
Ventre, disposition du ventre
et de l'abdomen, dilférente de
celle de la poitrine et du tho-
rax, IV X 30 «.
Vésale, cité sur la première des
règles qu'a tracées Aristote
en histoire naturelle, P vi.
— homme de génie ; sou ad-
miration pour les Anciens;
son existence courte et agitée
(1514-1564) ; ses ouvrages d'a-
natomie ; médecin de Charles-
Quint et de Philippe II ; son
exil ; ses lointains voyages ; il
n'a pu faire d'anatomie com-
parée, ni de physiologie gé-
nérale, P lxxvii. — ses mal-
heurs; salin prématurée; ses
travaux anatomiques, P ihid.
Vessie, les animaux à poumon
ont seuls une vessie ; causes
de cette organisation, III viii
1. — son rapport ave le pou-
mon, III viii 3. — différence
des vessies dans les tortues
d'eau et dans les tortues de
terre, III viii 3 «. — de la
tortue, IV i 2.
ViCQ d'Azyr (1748-1794), mem-
bre de l'Académie des scien-
ces et de l'Académie française;
ses travaux plus brillants que
solides; oubli de son nom;
son cours d'anatomie compa-
rée et de physiologie compa-
rée ; l'idée de ses projets, con-
tenue dans trois de ses Dis-
cours sur l'anatomie, Plxxxix.
— ses travaux physiologiques,
P LXXXIX.
Victimes des sacrifices; nom-
breuses observations prati-
quées sur l'état de leur cœur,
III IV 23. — étaient, dans l'Anti-
quité, l'occasion d'observa-
tions fréquentes et faciles, III
IV 23 n.
Vie, difficulté et délicatesse de
l'analyse de tous ses phéno-
mènes, P cxv. — sa défini-
lion ; erreur du Transformis-
me sur son origine, P cxxxiii
et suiv. — le problème de la
vie; travaux par lesquels il
s'est agrandi ; erreur de Clau-
de Bernard, qui lui assigne
une date trop récente. P
cxxxiii. — critique des théo-
ries de Claude Bernard sur
ce grave sujet, P cxxxiii et
yiiiv. — problèmes que sou-
lève l'étude de la vie, P clv.
— ne dépend pas des causes
physiques, P clv.
Vieillesse, traité de la Vieillesse
et de la Mort, d'Aristote , cité
sur les fonctions communes
aux animaux, I i 4 //. Voir
Aristote.
\ViLLis , d'Oxford , Thomas
(1622-1675), son anatomic et
sa pathologie du cerveau; sa
théorie de l'àmc des bétes (De
anima brutorum); comparai-
son qui s'y trouve entre les
diverses espèces d'animaux,
P Lxxxv. — ses travaux pliy-
siologiques, P lxxxv. — criti-
qué par Bartliez pour son opi-
nion sur les causes du mou-
vement, P M 304.
WiMMER et Aubert. Voir Au-
bert.
ViriiRE, rapports de la vipère et
des sélaciens ; son estomac ;
ses intestins, IV i 4. — rap-
port de la vipère et des séla-
ciens, IV I 4 w.
Visage de l'homme, nommé ainsi
à cause de sa fonction, III i
15.
Viscères intérieurs, dépendants
du cœur, dans les animaux ;
leur composition ; leur nature,
II I 16 17. — erreur d'Aris-
tote, qui les assimile au cœur,
II I 16 17 n. — qui ne se
trouvent que dans les ani-
maux qui ont du sang; erreur
de Démocritc à ce sujet ; leur
distinction; leur composition,
III IV 1 3. — qui paraissent
d'une nature uniforme ; il y
en a qui semblent composés
de deux portions, III vu 1. —
dualité de tous les viscères ;
cause qui fait que leur nature
est double, III vu 2 5. — ab-
dominaux, leur fonction spé-
ciale, III VII 6 w. — intérieurs,
influence de leur état sur
I intelligence et le caractère,
III X 3 n. — étude générale
des viscères, III x 9 w. — des
poissons, des vivipares et des
ovipares ; différences dans
leur nombre et dans leur or-
ganisation, III XII 1 2. — leurs
différences dans les animaux,
III XII 1 et «. — différences
des viscères et de la chair ;
ce qui les cause, III xiii 1. —
et chair, insuffisance de l'ex-
plication de leurs différences,
III xiii 1 n. — leur ressem-
blance chez tous les animaux
qui ont du sang, IV i 6. — -
leurs rapports entre eux, ré-
vélés par la physiologie mo-
derne, IV X 4 //.
Vivipares, dureté de leurs os,
II IX 8. — nature de leurs os,
II IX 12. — leur vue, et appa-
reils qui la protègent, II xiii
1. — raison de la différence
du jeu de leurs paupières avec
celui des ovipares, II xiii 6.
i
lli
N
532 TABLE ALPHABÉTIQUE DES xMATlÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 533
il n'y a que ces animaux
qui aient des cornes; desti-
nation de leurs cornes, III n
1. _ différences de leurs vis-
cères entre eux et avec ceux
des poissons et des ovipares,
III XII 2. — étude sur leurs
parties extérieures, IV x 2. —
leur sens du goût; fonctions
de leur langue, IV xi 4.
Vivisection pratiquée par Ile-
rophile, P lxxix. — aveu de
Fallope, P ihid.
Voix, études sur cet organe et
ses emplois divers, II xvi 13
n. définition de la voix des
oiseaux, la plus simple et une
des plus merveilleuses, II xvii
4 ,t. — des oiseaux, II xvii 4
Vol, élévation prodigieuse du
vol des oiseaux de proie, II
XIII 6. — puissance ou fai-
blesse du vol des oiseaux,
IV XII 11. — explication du
vol des oiseaux, M ix 10. -—
des oiseaux et mouvement gé-
néral des volatiles, M x. —
mal dirigé des volatiles sans
queue et à ailes pleines, M
X 3 4. — des coléoptères, M
X 5. — rapidité du vol des oi-
seaux de proie, M x 6 et suiv.
— travaux de M. Bell Petti-
grew sur le vol des oiseaux,
P M 311.
Volatiles, principe de leurs
flexions, M x 2. — sans queue
et à ailes pleines; direction
de leur vol, M x 3. — à ailes
pleines; position de leurs ai-
les; leur progression, M xv 3
4.
Voltaire, cité pour démontrer
qu'une intelligence infinie
gouverne l'univers, P clxxii.
— ses vers cités à l'appui, P
ihid.
Vue et Ouïe, cause qui fait que
ces deux sens sont surtout
dans la tète, II x 6. — l'une
est en avant et l'autre à la
circonférence, II x 11. — vue,
placée dans le cerveau pour les
animaux qui en ont un; sa na-
ture, II X 7. — ses rapports
avec l'ouïe, II x 10 /i. — et
appareils qui la protègent,
chez l'homme et chez certains
animaux, Il xiii 1. — ses ap-
pareils protecteurs ; pré-
voyance de la nature, H xiii 2
n.— perçante, des oiseaux de
proie, IIxiii 6. — sens de la
vue dans les différents ani-
maux, P xxxvi.
X
Xénophane, cité sur la concep-
tion de ridée de Dieu, P
CLXXVIII.
XÉNOPHON, SCS Mémoires surSo-
crate, cités sur la haute estime
de la nature de l'homme, que
Socrate a proclamée le pre-
mier, IV X 6 «.
Yeux, leur nature; leur organi-
sation, II XIII 2. — des pois-
sons et des insectes; leur
dureté ; mobilité des yeux
dans les insectes, II xiii 7 8.
leur construction chez les
insectes, II xiii 7 n. — des
poissons; leur organisation,
lY XI 5. — des crabes, d'ac-
cord avec les membres, et en
conséquence de leur locomo-
tion particulière, M xiv 5.
z
Zoologie descriptive, son objet,
à côté de l'anatomie comparée
et de la physiologie compa-
rée ; confusion de ces trois
sciences dans l'œuvre d'Aris-
tote, P cxLvii et suiv. — leur
ordre respectif, P cli et suiv.
descriptive, une des trois
parties de l'histoire naturelle,
P cxLviii. — générale, ses di-
visions en zoologie descrip-
tive, anatomie comparée et
physiologie comparée ; confu-
sion de ces trois sciences
dans l'œuvre d'Aristote, P cli.
leur ordre respectif, P clii
et suiv. — relations de la zoo-
logie et de l'anatomie ; ses
formules habituelles, P cliii.
— la seconde des sciences
zoologiques, P cliii. — né-
cessité qui s'impose à l'étude
de cette science, P cxlvii. —
citée sur les rapports de la
• philosophie et des sciences,
P cLXXXii. — descriptive, ré-
sumé de son histoire, P cli
et suiv.
Zoologie moderne, son procède
pour la division des ailes
des oiseaux, I m 2 «. — son
étude particulière, I iv6/ï.—
citée sur l'étude de la moelle,
II VI 1 n. — s'est surtout oc-
cupée delà moelle chez l'hom-
me, II VI 3 «. — citée sur la
moelle dans les arêtes des
poissons, II VI 5 «. — sa clas-
sification des testacés et des
crustacés, II viii 4 n. — ii»;
portance qu'elle a attachée a
l'étude des cils, II xiv 1 w. —
ses études sur l'organisation
des dents et de la bouche,
dans les diverses espèces d'a-
nimaux, III I 1 w. — citée sur
le nom grec de la tortue d'eau
douce, III IX 2 «. — citée sur
la seiche et le polype, IV v 10
,1. — citée sur le nom d'aca-
lèphe, qu'elle a conservé pour
les orties de mer, IV v 30 n.
— citée sur l'étude des diffé-
rences dans la longueur des
pattes des insectes, IV vi 9 n.
— citée sur une espèce de
calmar qui se nomme onycho-
teuthis, IV IX 7 n. — citée sur
les solipèdes qui forment un
genre t' ès-nettement déter-
miné; animaux que ce genre
comprend, IV x21 w .—citée sur
la conformation de la langue,
IV XI 5 /i. — son identifica-
tion du nom de Crex, IV xii
22/1. — emploie les écailles
comme caractères distinctifs
des espèces, IV xiii 14 n. —
sa classification de l'autru-
che, IV XIV 1 w. — a fait des
autruches un ordre à part,
sous le nom de Coureurs, IV
x,v 3 H. — distinction qu'elle
a faite des quadrupèdes ovi-
pares, M XV 5 «. — son ap-
plication du nom de Psettes
à des poissons acanthoptéry-
giens, M XVII 3 «.
Zoologie descriptive de M.
Claus, citée sur les ailes des
lampyres, I m 3 n- — citée
sur la nature de l'oiseau, Il
XVI 8 «. — citée sur l'identifi-
cation du bubalus, III ii 3 «.
— sur le nom d'oryx donne
à une espèce d'antilope. III
jj 5 ,,. __ citée sur la corne
du cerf, qui naît de la peau,
III II 9 w. — citée sur les es-
tomacs des ruminants, III xiv
g ,1 — sur l'appareil de la
digestion chez les poissons,
III XIV 12 /*. — citée sur l'a-
mia, IV II 1 w. — citée sur
MMHMSHMHHM*
S
534
TABJ.K ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
II!
l'organisation des crustacés,
IV V 12 n. — sur les lépades
et sur l'application de ce nom,
IV V 15 //. — citée sur les
iulides et le nombre de leurs
anneaux; sur la sensibilité
chez les insectes; sur leur
tube digestif, IV v 35 36 w.—
citée sur le nombre des es-
pèces d'insectes, IV vi 1 n. —
sur l'application des noms de
cantharus et de cantharis, IV
VI 3 /i. — citée sur l'organe
qui sert à diviser les matières
solides chez les insectes ; sur
l'ordre des diptères, IV vi 6
7 w. — sur le mécanisme du
saut chez les insectes, IV vi 10
n. — citée sur la coquille des
solènes, IV vu 2 /i. — sur la
division de la classe des crus-
tacés. IV VIII In. — sur les
maias, IV viii 3 //. — citée sur
le mot grec de spire, conservé
pour une famille de mollus-
ques à siphon, IV ix 4 w. —
sur l'application du nom de
teuthis à une famille de pois-
sons acanthoptèros, IV ix 7
n. — citée sur les élédons, dits
d'Aristote, IV ixll n. — citée
sur la conformation des doigts
des solipèdes, IV x 21 22 n.
— citée sur le lynx, IV x 34
//. — citée sur l'appareil buc-
cal des insectes, IV xii 3 rt. —
citée sur la nature de la poi-
trine chez les oiseaux; sur les
rapports ombilicaux cliez les
oiseaux adultes ; sur la rapi-
dité du vol chez les oiseaux,
IV XII 9 et suiv. — citée sur
les échassiers; sur les doigts
des oiseaux ; sur l'articulation
de leurs membres postérieurs;
sur leurs cuisses; sur la cause
qui fait (ju'ils ne peuvent se
tenir droits; sur les palmi-
pèdes et les lissipèdes, IV xii
17-22 n. — citée sur la forme
du corps des poissons; sur
une famille de poissons ap-
pelés les batrachides, IV xiii
12/1. — citée sur la famille
des cyclostomes ou suceurs,
IV xiii 12 w. — sur les écail-
les des poissons, IV xiii 14 w.
— citée sur les saltigrades et
leur mode de locomotion, M
m 1/1. — citée sur la posi-
tion de l'organe de la vue
chez les amphisbènes et chez
les autres animaux, M vi 3 «.
— citée sur la station droite
chez les oiseaux, M xi 3 //. —
citée sur les animaux qui ont
plus de quatre pieds ; sur le
genre carcinus, M xiv 4 //. —
sur toutes les espèces com-
prises dans la classe des rep-
tiles, M XV 5 /i.
Zoologie de M. P. Gervais, citée
sur les yeux des insectes, II
XIII 7 w. — citée sur la partie
de la langue qui donne plus
particulièrement la sensation
de la saveur, IV xi 3 /i.
Zoologistes , difficulté qu'ils
trouvent à classiiier les ani-
maux, I m 3 w. — importance
qu'ils attachent à l'étude des
mâchoires et des dents, II m
7 ,/. — leurs études sur les
jonctions des os, II ix 6 /i. —
leur opinion sur l'organisa-
tion générale des poissons,
III XIV 15 n. — cités sur l'a-
nalyse des mouvements des
chevaux, et des animaux du
même genre, M xiv 3 «. —
acte de prudence auquel on
les convie. D M 320.
ZooPHYTES, leur cœur, III iv 11
n. — ou rayonnes; leur or-
ganisation, iV v 18 w. — nom
qu'Aristote a indi(|ué claire-
ment pour les tétiiyes, IV v
26 //. — question difTicile du
passage de l'animal à la plante,
IV X 12 //.
TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES
i a CLXxxix
PREMIER VOLUME.
dédicace.
Préface.
Dissertation sur la composition et l'authenticité du
Traité des Parties des animaux. cxci à cciv
Sommaires des chapitres. ccv a ccxx
lef Livre du Traité des Parties des animaux, pp. 1 à 66
Ile Livre. ^7 à 199
SECOND VOLUME.
Ille Livre.
IVe Livre.
Préface au Traité de la Marche des animaux.
Dissertation sur l'authenticité et la composition
du Traité de la Marche des animaux.
Traité de la Marche des animaux.
Table alphabétique des matières.
Table générale des matières.
1 à 116
117 à 269
273 à 316
317 à 324
323 à 405
407 à 534
535
FIN.
Chartres. — Imprimerie Durand.
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